Gattuso n'a pas peur de Marseille !

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00:00 Qu'est-ce que vous connaissiez de l'Olympique de Marseille avant d'y signer ?
00:08 Et qu'est-ce que vous connaissez du stade Vélodrome ?
00:11 Je pense que c'est une question simple que vous m'avez posée.
00:15 En ce qui concerne le Vélodrome, je pense que c'est un des rares stades en Europe
00:18 qui peut être comparé au stade d'Amérique du Sud.
00:21 C'est vraiment une ambiance incroyable.
00:23 Moi, j'y ai joué une fois.
00:25 J'ai eu un petit accrochage à la canne, j'ai cru que j'allais presque perdre mon genou.
00:31 C'est vraiment une atmosphère qui te donne la chair de poule.
00:34 Ça tremble. Je pense que c'est vraiment une valeur ajoutée pour le club.
00:38 Il faut qu'on essaye, tant eux avec nous, que nous avec eux, de se tirer vers le haut,
00:42 de se pousser au maximum.
00:44 Et après, en ce qui concerne le club, je me rappelle quand j'étais petit,
00:48 Bernard Tapie qui était président, ça a toujours été un club avec une grande histoire,
00:52 de grands joueurs, Papé Deschamps, il y a toujours eu une très grande rivalité de grands matchs.
00:57 C'est aussi un club avec des supporters incroyables.
01:01 Cet été, quand j'avais parlé un petit peu avec le président,
01:04 le président aimait bien parler, appeler, s'informer.
01:06 C'est vrai que cet été, on avait déjà un petit peu échangé.
01:09 Je sais que Marseille, l'OM, a vraiment une belle histoire.
01:13 On m'avait dit, et je sais que pour venir dans ce genre de club,
01:17 il faut avoir les épaules larges parce qu'il y a beaucoup de pression.
01:20 Il y a vraiment une ambiance folle.
01:22 Mais moi, c'est quelque chose qui me plaît.
01:24 J'avais entraîné à Naples, j'ai eu une expérience à Naples.
01:26 Je pense que les villes se ressemblent un petit peu.
01:29 Après, il y a eu quelques petits soucis, quelques petits problèmes en ce moment.
01:33 Mais j'espère qu'on réussira à offrir de belles performances aux supporters.
01:38 Est-ce que vous connaissiez le contexte sulfureux qui se joue autour de l'OM,
01:45 notamment des récentes menaces du contre-pouvoir à l'intérieur du club ?
01:49 Et des influences extérieures qui ont causé le départ de vos trois prédécesseurs ?
01:54 Et qu'en pensez-vous ?
01:56 Je pense que moi aussi, par le passé, j'ai vécu aussi des situations de contestation.
02:02 Je sais ce que c'est.
02:04 Je sais que quand les choses vont mal, parfois on a un peu de pensées négatives.
02:07 J'ai parlé tout de suite avec le président de ça, de la façon dont on pouvait résoudre les problèmes.
02:12 Je lui ai fait une petite blague, ce que je lui ai dit au téléphone.
02:16 Je lui ai dit, s'il faut prendre une gifle, voilà, je prends une gifle et il faudra se taire.
02:20 Donc ça, c'est un peu l'idée.
02:22 Mais je suis conscient de la situation.
02:25 Je sais que c'est une situation difficile.
02:27 Mais comment faire pour en sortir ?
02:29 Avec le travail.
02:31 Travailler constamment et essayer vraiment de garder l'espoir pour réussir à aller de l'avant
02:38 et gagner match après match.
02:40 C'est comme ça que les choses pourront aller de l'avant.
02:43 Je sais que c'est dur, comme toute ambiance chaude.
02:47 Comme je vous l'ai dit, je l'ai déjà vécu.
02:49 Mais il ne faut pas se concentrer sur les contestations.
02:51 Il faut vraiment essayer d'aller de l'avant, de se concentrer sur le futur et de donner le maximum.
02:56 Et pour finir, je pense qu'on n'a qu'une seule vie.
02:59 Donc si j'en avais eu deux ou trois, peut-être que j'aurais pu dire non à l'OM.
03:03 Mais je pense que pour les gens qui aiment ce sport, qui aiment ce travail,
03:10 c'est un club qui n'est pas refusable.
03:12 Donc vraiment, c'était une occasion que je ne pouvais pas perdre.
03:15 Je le répète, je n'ai qu'une seule vie, comme vous tous.
03:18 C'était une occasion qui pouvait ne pas se répéter.
03:21 Quel genre de coach vous êtes sur le terrain ?
03:26 Comment vous vivez vos matchs ?
03:28 Au niveau de mon caractère, je pense que c'est vrai que si on regarde un peu sur ma carrière,
03:38 il y a peu de gens qui travaillaient dans le foot, qui parlaient forcément très bien de moi,
03:42 qui faisaient beaucoup d'éloges parce qu'ils ont encore l'idée du gâteau aux joueurs,
03:46 qui est vrai, c'est vrai, j'étais un joueur agressif,
03:49 mais je suis agressif quand je suis sur le terrain.
03:52 Après, quand on est en dehors du terrain, j'écoute beaucoup mes joueurs.
03:55 Je pense que j'ai eu vraiment très peu de soucis avec des joueurs.
03:58 Je suis quelqu'un qui dit les choses en face.
04:00 Je ne suis pas un prof avec le bâton qui va toujours être derrière vous.
04:06 J'essaie toujours de parler avec les joueurs, d'être transparent.
04:11 Je pense que c'est quelque chose que les joueurs apprécient
04:14 quand ils voient que ce qu'on leur dit, ce n'est pas des mensonges,
04:17 qu'on dit la vérité, qu'on a un rapport ouvert.
04:20 C'est vrai, je dis ce que je pense, mais je pense qu'être honnête, au final, ça plaît.
04:25 On a vu, j'ai fait six mois à Valence, j'étais à Naples, à Milan.
04:29 Là, c'est Milan, on a toujours proposé un bon jeu.
04:32 Au niveau de mon caractère, je pense que la chose sur laquelle je dois encore m'améliorer,
04:36 c'est mon rapport avec les dirigeants.
04:38 C'est quelque chose sur lequel j'ai un peu du mal au niveau du caractère,
04:41 mais jamais avec les joueurs.
04:42 Qu'est-ce qui vous a séduit dans le projet de l'Olympique de Marseille ?
04:45 Et comment s'est passé vos premiers moments avec vos joueurs ?
04:48 Bonjour à tous.
04:52 Tout d'abord, je m'excuse du fait que je ne parle pas encore français.
04:56 Évidemment, là, on a trois matchs en dix jours,
04:58 donc ça va être un peu compliqué, mais je vous promets qu'après ça,
05:00 je vais vraiment essayer d'apprendre le français, comme je l'ai fait en Espagne,
05:02 avec l'anglais également.
05:03 Ça, c'est ma première promesse, j'essaierai vraiment d'améliorer cet aspect de la langue.
05:07 Et ensuite, ce choix, pour moi, était simple.
05:09 On a eu des discussions pendant cinq heures au cours de deux jours avec le président,
05:13 parce qu'il avait d'autres engagements ces derniers jours.
05:15 Donc, voilà, ça s'est fait en deux appels différents.
05:17 Mais c'était vraiment quelque chose qui s'est fait tout de suite, un choix sûr.
05:22 Moi, j'avais des convictions sur ce club.
05:24 Déjà, tout d'abord, c'est le seul club français qui a remporté l'Olympique des Champions.
05:28 Évidemment, c'est un club qui a des difficultés en ce moment,
05:30 sinon je pense que je n'aurais pas été appelé.
05:32 Mais je pense que c'est une équipe, un club avec des valeurs.
05:34 Je l'ai vu, je peux vous donner un exemple, même avec Pancho.
05:37 Il avait le choix de pouvoir rester avec moi dans mon équipe ou pas.
05:41 On en a parlé avec le coach, pardon, avec le président, qui me l'a expliqué.
05:44 Et vraiment, on s'est embrassé, on s'est mis d'accord, tout le monde était à disposition pour moi.
05:49 Donc ça, c'est vraiment quelque chose que j'apprécie.
05:51 Je remercie les joueurs aussi qui ont été très disponibles au cours de ces deux jours.
05:54 Je sais que ce n'est pas évident pour eux.
05:56 C'est un choix conscient.
05:58 Je sais que j'arrive dans un endroit avec une ambiance très chaude,
06:01 mais ce n'est pas quelque chose qui me fait peur.
06:03 Évidemment, il faudra gagner des matchs, puisque c'est ça qui amène aussi de l'enthousiasme.
06:06 Mais j'ai vraiment envie de travailler dur.
06:08 Je n'en avais pas peur en tant que joueur.
06:10 Et je pense que mon passé d'entraîneur a prouvé aussi
06:13 que je n'avais pas peur d'arriver dans des endroits chauds comme ici.
06:16 Vous avez été un grand milieu de terrain à ce titre.
06:20 Qu'est-ce que vous comptez apporter à vos joueurs ?
06:22 Qu'est-ce que vous comptez apporter au milieu de terrain plus précisément ?
06:26 Je pense qu'il y a vraiment une grande différence entre le gattuso joueur et le gattuso entraîneur.
06:33 Honnêtement, si j'avais un gattuso joueur dans mon équipe, je ne sais pas s'il jouerait.
06:37 Mais voilà, à part la petite blague, j'ai vraiment une vision différente du jeu maintenant.
06:42 J'aime jouer en commençant les actions du bas, du bas du terrain,
06:46 avoir vraiment le contrôle du jeu, être en supériorité numérique avec le ballon.
06:51 Moi, je sais évidemment que j'ai beaucoup d'ambition que ce ne sera pas facile au début,
06:54 puisque je viens tout juste d'arriver.
06:56 Mais je veux avoir une équipe compacte, vraiment une équipe qui a envie de travailler,
07:00 qui a envie de s'entraîner, qui mouille le maillot.
07:02 Parce que je pense que quand on va au Vélodrome, on a vraiment besoin de ça aussi pour nos supporters.
07:06 Et vous l'avez même bien dit dans les journaux, quand vous avez écrit hier sur moi aussi,
07:11 je veux vraiment que tout se soit compact.
07:14 Qu'on joue comme équipe.
07:16 Je veux vraiment qu'il y ait cette idée aussi, quand on rate une passe,
07:20 qu'on ait tout de suite l'envie de reconquérir le ballon et qu'on ne s'énerve pas contre le coéquipier.
07:24 Vraiment un football offensif, je viens de le dire.
07:27 Vraiment commander les matchs, être toujours dans la deuxième partie du terrain,
07:31 dans la partie de terrain adverse.
07:33 Mais voilà, c'est quelque chose de très difficile à faire, mais c'est ce que je voudrais faire.
07:36 C'est ça le but.
07:37 [SILENCE]

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