VERTIS-interview

  • l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:10 Gauthier Billy, bonjour.
00:11 Bonjour Simone.
00:12 Bienvenue sur le plateau d'Il font l'actu.
00:15 Alors vous êtes CEO chez Vertis environnemental finance
00:19 et avec vous aujourd'hui on va parler des effets du changement climatique,
00:23 de la récente crise énergétique qui affecte à la fois les particuliers et les entreprises.
00:29 Alors si la population est bien souvent bien informée quant à l'impact
00:33 qu'ont les industries sur le changement climatique,
00:36 on parle moins du rôle qu'elle joue dans l'accélération de la transition verte.
00:41 On va profiter de votre présence et de votre expertise Gauthier pour en parler sur ce plateau.
00:47 Oui en effet la transition verte est un enjeu majeur pour les populations
00:52 et le parc industriel européen et notamment français.
00:56 On a des objectifs qui sont extrêmement ambitieux
00:58 puisqu'on a l'ambition d'atteindre la carboneutralité à horizon 2050.
01:05 Les mesures mises en place ont permis de porter leurs fruits.
01:09 Entre 2006 et 2021, les entreprises qui sont non soumises au quota d'émission de CO2
01:14 ont réduit leur impact d'émission de 25%
01:19 et celles qui sont soumises au quota d'émission de CO2 ont elles réussi à réduire de 40%.
01:24 Donc le système de quota d'émission de CO2 qu'on appelle également le UETS
01:29 est un système qui est porté par la Commission européenne
01:33 afin de lutter contre les changements climatiques à l'échelle européenne
01:36 et atteindre les objectifs de Paris.
01:38 Les résultats sont parlants.
01:39 Les résultats sont parlants.
01:41 Alors comment fonctionnent ces quotas en pratique ?
01:43 Alors en fait on appelle ce mécanisme le "cap and trade market".
01:47 Donc chaque entreprise reçoit chaque année un volume d'allocations de quota d'émission de CO2
01:56 et en fonction de ce volume, se retrouve soit en excédent, soit en déficit.
02:03 Si elle se retrouve en excédent, alors elle a le loisir de pouvoir vendre cet excédent.
02:07 Ça veut dire qu'elle a été virtueuse au point de vue climatique.
02:10 Elle a fait des efforts de réduction d'émission de CO2 par rapport à ce qui lui était alloué.
02:14 Alors que l'entreprise déficitaire, elle n'a pas fait les efforts nécessaires
02:18 ou alors a eu une croissance plus importante que celle qui était prévue
02:23 et donc doit se fournir sur le marché les tonnes nécessaires pour pouvoir se mettre en conformité.
02:29 L'allocation gratuite des quotas d'émission de CO2 fait par site industriel se fait de manière dégressive.
02:36 C'est-à-dire que le nombre de quotas alloués chaque année est plus petit que l'année précédente
02:41 et de facto crée en fait un déficit de quotas disponible sur le marché
02:49 et donc un effet inflationniste en fait sur le prix puisque chaque année,
02:54 le quota d'émission de CO2 a pour vocation à augmenter
02:57 pour inciter les entreprises à faire les efforts nécessaires de réduction d'émission.
03:01 Alors qu'en est-il de l'efficacité de ces politiques ?
03:04 Ont-elles atteint leurs objectifs initiaux ?
03:08 Comme je le disais précédemment, depuis la mise en place en 2005 de l'UETS,
03:12 les entreprises qui sont soumises à ce marché ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre de 42%.
03:19 Donc le système marche.
03:21 Au-delà de ça, ce système a permis de récolter 100 milliards d'euros depuis 2008 aux États membres
03:29 et donc permet donc à ces États membres de développer une politique climatique
03:33 et de transition énergétique au sein de leur parc industriel.
03:39 Rien que sur l'année 2022, le système a généré 38,76 milliards d'euros
03:46 et cette manne financière va alimenter deux fonds, le fonds de modernisation et le fonds d'innovation.
03:53 Le fonds d'innovation a 48 milliards d'euros qui est à vocation à déployer jusqu'en 2030
04:00 de sorte à financer des projets d'efficacité énergétique au sein du parc industriel européen
04:08 et donc financer une croissance beaucoup plus durable et beaucoup plus propre.
04:11 On va toujours plus loin.
04:12 Toujours plus loin, puisque le modèle UETS faisant ses preuves, d'autres pays le copient.
04:20 Et donc on voit la création de nombreux autres ETS à travers le monde,
04:25 notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande.
04:27 Ce système a pour vocation à se globaliser et peut-être un jour devenir un seul et même marché à l'échelle mondiale.
04:34 Alors bien que les résultats soient encourageants,
04:37 ça doit exercer tout de même une énorme pression sur les secteurs soumis à ce système.
04:42 Quels sont les plus grands défis auxquels ils seront confrontés dans les années à venir ?
04:48 Il y aura de moins en moins de quotas disponibles sur le marché.
04:51 Et puis si on répond de manière un peu candide,
04:54 enfin si on se pose cette question de manière candide,
04:57 est-ce que les tonnes de quota d'émission de CO2, est-ce que polluer demain coûtera plus cher qu'aujourd'hui ?
05:02 Je pense que tout le monde est d'accord pour se dire que la réponse est oui.
05:07 La prix en 2023, on a vu la tonne de CO2 dépasser les 100 euros.
05:12 Donc ça, ça va avoir un impact inéluctable sur le coût de mise en conformité environnementale des entreprises soumises à ce système.
05:20 Mais ça a un impact aussi sur les consommateurs finaux.
05:22 C'est ce qu'on appelle l'inflation environnementale.
05:25 Alors il y a des réformes qui vont rendre ce système encore plus strict.
05:30 Est-ce que vous pouvez nous en donner quelques exemples ?
05:33 Oui, tout à fait. En fait, le IETS devient, comme on l'a évoqué précédemment, de plus en plus strict et s'élargit.
05:41 D'autres secteurs sont soumis, vont rentrer dans le système de l'IETS.
05:45 Le transport maritime en 2024, mais aussi le transport routier.
05:49 Il y a les bâtiments, le secteur du bâtiment et enfin le secteur des déchets à partir de 2028.
05:56 Il y a aussi un autre point, c'est que certains secteurs et entreprises recevaient un certain nombre de quotas gratuits
06:02 pour les inciter à rester, à éviter de se délocaliser vers des pays qui étaient un peu plus laxistes dans leur politique environnementale.
06:10 Comment on faisait ce choix ?
06:12 En fait, les entreprises qui étaient soumises à une concurrence qui était de plus en plus féroce,
06:18 puisque les entreprises du parc industriel sont soumises au système de quota d'émission de CO2 et donc doivent payer ces taxes carbone,
06:25 alors qu'une entreprise, par exemple en Turquie, qui va produire le même produit, on reprend l'exemple du ciment,
06:33 va elle être exemptée de ces taxes. Donc la concurrence est complètement déséquilibrée.
06:40 De ce fait, on a supprimé le nombre d'allocations gratuites pour les entreprises européennes
06:47 parce qu'une nouvelle réforme s'est ajoutée au système qui s'appelle le CIBAM, le Cross Border Adjustment Mechanism.
06:57 En français, c'est le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières.
07:00 Et donc ça consiste à taxer les entreprises qui sont non soumises à une taxe carbone et qui souhaitent faire transiter leur bien,
07:11 enfin exporter leur bien en Europe, à payer la même taxe que les entreprises européennes.
07:17 Puis il y a l'achat de certificats.
07:19 Et le prix de ce certificat est calculé en fonction de la moyenne du prix de la tonne de CO2 qui est échangée sur le marché.
07:28 Alors on l'a vu, nous sommes face à un système en constante évolution guidé par la politique européenne.
07:34 En tant qu'entité financièrement régulée, présente sur le marché depuis 25 ans, Vertis peut témoigner de son évolution.
07:42 Quel est justement votre rôle ?
07:45 Vertis, en tant que leader du marché du CO2 en Europe, nous aidons les entreprises dans leur mise en conformité
07:53 et nous mettons en place un plan stratégique qui va leur aider à devancer leur exposition au marché,
08:02 afin de réduire au maximum le coût de mise en conformité.
08:09 On produit aussi une recherche très précise via nos experts du marché.
08:14 C'est d'ailleurs une recherche qui a été récompensée plusieurs fois par les acteurs.
08:18 Mais Vertis en fait fait aussi partie d'un groupe plus important qui est STX,
08:23 où nous traitons d'autres communautés que celle du CO2.
08:26 On traite le biofuel, le biogaz, l'efficacité énergétique.
08:32 On va permettre aux entreprises de réduire leur impact directement via le financement et le développement de projets au sein de leur site.
08:40 Et enfin, on vient à notre marque qui s'appelle Strive.
08:45 On va les aider à mettre en place une stratégie, une politique de décarbonisation à l'échelle de leur groupe.
08:52 Cette politique, en fait, on l'amène dès le départ via une expertise très précise des émissions qu'elle génère
08:58 et tout un processus de réduction qui se fait via l'utilisation de nos différentes comodités que je viens de citer,
09:07 l'efficacité énergétique et la mise en place de projets,
09:10 la substitution d'énergie fossile via des biocarburants, mais aussi du biogaz.
09:14 Et enfin, la carbone neutralité via le développement et l'achat de crédit carbone
09:20 sur uniquement la partie d'émissions de CO2 qui est non réductible.
09:25 Gauthier Billy, CEO chez Vertis Environnemental Finance.
09:30 Merci pour ce partage d'expertise sur notre plateau.
09:34 Avec plaisir. Merci beaucoup.
09:35 [Musique]
09:42 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

Recommandations