« Tous en mêlée », c'est le rendez-vous rugby qu'on vous propose tous les lundis et tous les jeudis pendant la Coupe du monde. Anne-Sophie Bernadi et sa bande d'experts vous présente tous les enjeux de ce Mondial avec, aujourd'hui, Kévin Gourdon, ancien international français et Yann Chabenat, journaliste rugby.
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00:00 *Musique*
00:11 Bonjour à toutes et à tous, c'est Tous en Mêlée, l'émission qui décrypte cette Coupe du Monde de rugby avec des consultants très en forme aujourd'hui.
00:19 Quoiqu'un peu en retard, mais Yann Chabonat est bien là. Ça va Yann ?
00:22 Oui très bien, excusez-moi. Parce qu'il habite loin, je suis très très loin.
00:25 Oui, mais trop de matchs à re-regarder ce week-end.
00:28 Pour résumer, trop de faits.
00:30 Quatrième journée palpitante, qui t'a beaucoup plu également, Thiby ?
00:34 Pas spécialement, c'est ce qu'on est en train de dire. Pas beaucoup de suspense dans ces phases de poule, ça manque un peu de dramaturgie.
00:41 On voit des prix d'essai, les 90, les 70. J'adore le rugby, mais j'aime bien quand il y a un peu de suspense.
00:49 L'Irlande d'Afrique du Sud, par exemple, c'était le match phare de la Coupe du Monde de ces poules.
00:56 C'est un peu le seul match où on a eu vraiment du suspense. Il y en a eu d'autres, mais où il y avait un gros suspense à la fin, c'est que celui-là.
01:02 Après, tu vois, la masse, 98-0.
01:05 Eh bien super ! Kevin Gourdon vient de plomber l'ambiance. On va quand même essayer de parler de rugby dans cette émission.
01:12 Parce qu'il s'est passé des choses ce week-end, et il s'est passé des choses avec Antoine Dupont.
01:16 Le visage de l'espoir en ligne de l'équipe aujourd'hui, dix jours après sa fracture à la pommette.
01:22 Le capitaine des Bleus a retrouvé l'entraînement hier. Est-ce que le feuilleton Dupont prend trop de place à quatre jours du match contre l'Italie ?
01:30 On parlera de rugby aussi, bien sûr, c'est la promesse de tous en mêlée.
01:33 Après Nouvelle-Zélande-Italie, que retiennent nos consultants ? L'humiliation de l'Italie ou le festival néo-zélandais ?
01:39 Cette déculottée est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la France, qui affrontera une Italie vexée vendredi soir ?
01:45 Dernière chance pour la nationale de se qualifier. Les Bleus peuvent-ils se faire piéger par cette équipe-là ?
01:52 Des pièges, il y en avait aussi dans les affiches du week-end. Au moins un, en tout cas.
01:56 Nos consultants pronostiqueurs ont-ils réussi à les éviter ? Réponse en fin d'émission avec les résultats des promenades du week-end.
02:03 Tu étais très attendu, Kevin, par Yann, qui espère prendre sa revanche, car tu es devant lui pour l'instant.
02:09 Ah oui, clairement. Je ne suis pas bon au pronostic. Moi non plus, mais je me sens plutôt pas mal. Ça souligne encore ma médiocrité.
02:16 Sachez qu'on va changer les règles à partir de la semaine prochaine, à partir des quarts de finale. Tous les points seront doublés.
02:22 Attention, on parle des pronoms en fin d'émission, mais d'abord, c'est le focus.
02:26 Le focus Antoine Dupont. Donc, huit matchs se sont écoulés ce week-end lors de cette quatrième journée de compétition.
02:32 Les Bleus ne jouaient pas et pourtant, toute la tension était autour de cette équipe de France.
02:36 Avec le retour d'Antoine Dupont, le capitaine des Bleus a rejoint le groupe dans la nuit, de samedi à dimanche.
02:42 Tous les regards des journalistes et tous les objectifs des photographes et des caméras pouvaient être liés dans l'équipe aujourd'hui
02:47 étaient braqués sur lui hier à Aix-en-Provence lors de l'entraînement. Est-ce que le feuilleton Dupont prend trop de place, Kevin ?
02:54 Alors, je pense qu'il fallait habiter une autre planète pour ne pas avoir eu les infos sur Antoine Dupont.
02:59 Énormément, énormément de place. Après, est-ce que ça va nuire au groupe des Bleus ? Non, je ne pense pas.
03:05 Tout le monde a donné son avis. On a eu des médecins. J'ai eu plein de médecins dans ma famille.
03:10 Je n'en connaissais pas autant. Mais tout le monde m'a donné son avis.
03:14 Maxillo, Zygomatic, la France de l'expert.
03:17 Exactement. Chaque personne que j'ai croisée, qui connaissait un peu le rugby, m'a posé la fameuse question.
03:21 Est-ce que ça va aller pour Dupont ? Je ne sais pas. Je ne suis pas médecin.
03:26 Non, c'est une très bonne chose d'Antoine qui revienne. Il y a énormément, forcément, d'attention par rapport à lui.
03:31 C'est le meilleur joueur français et plus ou moins du monde.
03:35 Donc, ça a une réelle différence s'il est là ou pas.
03:39 Après, il est revenu dans ce groupe France. C'est qu'il y a une raison.
03:42 C'est que potentiellement, il va être rapide à jouer au moins, on espère, le quart de finale.
03:46 Parce que la France aura vraiment besoin de lui pour ce gros test.
03:51 Clairement, on en parle trop. C'est clair. On a un match contre l'Italie à jouer qui est un huitième de finale.
03:56 C'est une couille de couillou et de loukou. On est focalisé sur le fait qu'il a dormi, il a récupéré, il a couru dix mètres.
04:03 On en fait trop. Laissons-le tranquille. En plus, on n'est même pas sûr qu'il joue.
04:07 La question, c'est ça. Le quart de finale, on n'est toujours pas sûr qu'il puisse le jouer.
04:10 Ce dont on est sûr pour l'instant, c'est qu'il ne jouera pas l'Italie.
04:14 Est-ce que ça peut polluer la préparation pour l'Italie ?
04:18 Ça, c'est normal qu'il ne joue pas l'Italie. Ils ne vont pas prendre de risque pour ce match-là.
04:22 Même si l'Italie a bien sûr sombré contre la Nouvelle-Zélande, ça devrait être un point de passage pour nos Bleus.
04:30 Ils vont devoir élever leur niveau et se préparer à leur quart de finale et aussi éviter le piège, comme tu l'as dit en amont.
04:37 Mais oui, je rejoins ce qu'a dit Yann. On a eu ses faits et gestes à la minute, aux heures.
04:44 Il est allé voir le surjeun, il est revenu, il a dormi. Beaucoup de choses.
04:48 C'est vrai que cette équipe de France, on n'en a pas parlé du reste, du contenu, des autres joueurs.
04:53 Ça n'a peut-être pas pollué, mais pris pas mal de place pour l'actu du Groupe France.
05:00 Est-ce que ça peut polluer l'entrée, la titularisation de Maxime Lucu ou Baptiste Couilloux dont on parlait ?
05:06 Est-ce que ça peut ne pas les mettre dans les meilleures dispositions ?
05:11 Ils ont ce match à faire préparer, ils sont focus sur le match contre l'Italie.
05:14 Pour eux, la limite du match est simple, ils savent qu'ils ont 80 minutes à jouer et qu'a priori après, Dupont reprend sa place.
05:19 Pour eux, lâcher les chevaux, préparer le match dans les meilleures conditions, c'est tout le focus qu'ils vont avoir cette semaine.
05:24 Par contre, c'est l'environnement, la transmission.
05:26 Quand on met trop de pression sur le retour d'un joueur, c'est que ce joueur est évidemment super important.
05:31 En creux, ça en dit long sur les manques de cette équipe de France.
05:35 C'est vraiment ne pas faire passer cette appréhension, ce risque.
05:40 Ces petites questions qui se posent avec l'absence d'Antoine Dupont.
05:44 Est-ce que le groupe peut être suffisamment fort pour passer ce cap-là ?
05:47 Oui, je pense, parce qu'il n'y a pas mort d'homme.
05:50 Est-ce qu'on ne dit pas aussi à ces autres joueurs, vous êtes plutôt bon mais sans Dupont, vous êtes quand même moins fort ?
05:57 Ils en ont conscience ou c'est dur à encaisser ça pour eux ?
05:59 Je pense notamment, par exemple, à Lucu et Cuyau, est-ce qu'on ne leur dit pas à eux, on préfère avoir un Antoine Dupont à 50% qu'un Maxime Lucu à 100% ?
06:07 Je pense déjà qu'ils ont l'habitude et ils connaissent leur place.
06:10 Ils savent qu'Antoine Dupont est numéro un, de toute façon, c'est le meilleur joueur du monde.
06:15 Il porte l'équipe de France depuis pas mal d'années.
06:17 Donc, leur place, je pense qu'ils la connaissent.
06:19 Ils vont se préparer comme l'Asienne à leur match.
06:22 Ils ont une réelle carte à jouer tous les deux.
06:24 Même si Lucu part avec quand même un gros wagon d'avance sur le projet de cette équipe de France.
06:30 Mais après, individuellement, en tant que joueur de rugby et compétiteur, bien sûr que ça doit quand même leur casser un peu les pieds d'entendre systématiquement ça.
06:39 Tout ce focus qui a été fait sur Antoine et qui est légitime.
06:43 Mais pour eux, ils vont devoir gérer ça et montrer aussi à tout le monde qu'ils sont capables de tenir la baraque si jamais.
06:50 Après, ils le savent aussi les gars. Ils le savent qu'ils ne sont pas titulaires.
06:53 Et là, c'est pour ça que je te disais ça, 80 minutes à jouer.
06:57 Ils savent qu'après les quart de finale, les demi-finales, ils ne vont pas les voir normalement.
07:00 Donc, lâchez-vous, prouvez ce que vous avez à prouver.
07:03 Sans se prendre la tête plus que ça.
07:05 Je pense que Lucu est vraiment dans cette perspective.
07:08 Je connais moins Kouyou mais Lucu me semble clair par rapport à ça.
07:12 Il n'y a pas de crime de lèse-majesté à venir.
07:14 Et pour les autres joueurs ?
07:16 Pour les titulaires, est-ce qu'on se pose aussi cette question ?
07:20 Sans Dupont, on ne vaut pas grand-chose.
07:23 Bien sûr, je croise aussi le trait.
07:25 Mais est-ce qu'on peut se dire ça quand on est joueur de l'équipe de France ?
07:27 Non.
07:28 Que toute l'attention est sur un seul joueur ?
07:29 Non, je ne pense pas parce qu'Antoine a fait des matchs extraordinaires avec le 15 de France.
07:33 Et il en a fait aussi des moyens à son niveau.
07:37 Donc, ça reste quand même des matchs de très bon acabit.
07:42 Mais les autres, ils vont prendre le relais.
07:44 Et peut-être même qu'ils attendent ça, de prendre aussi un peu plus de lumière, un peu plus de responsabilité.
07:48 Le groupe leader de ce groupe France, et de pouvoir aussi montrer qu'en l'absence du boss, du patron,
07:53 eux aussi ils sont là et eux aussi ils peuvent gagner.
07:56 Alors après, ça change quand même des choses si Antoine Dupont n'est pas là, notamment au niveau défensif.
07:59 Et moi, c'est la zone 9-10 entre Mathieu Jalibert et le remplaçant d'Antoine Dupont.
08:04 Là, on a une zone de fragilité au niveau défensif.
08:06 Est-ce que l'équipe de France, c'est ce que je pense, va peut-être travailler des systèmes,
08:09 des sorties de camps, des systèmes autour des rugs,
08:12 pour peut-être faciliter l'attache à Mathieu Jalibert et à Maxime Loucouz, s'il joue,
08:17 pour éviter d'avoir des zones de fragilité au niveau défensif ?
08:19 Est-ce que ça, ça te paraît… C'est pas la même assurance quoi, Loucouz.
08:22 Non, c'est plausible. On connaît les qualités défensives d'Antoine.
08:26 C'est un extraterrestre sur ce secteur-là et bien d'autres, même si Maxime Loucouz s'échappe absolument pas.
08:32 Mais ça reste quand même un cran en dessous par rapport à ce secteur-là.
08:35 Donc peut-être que oui, la France va essayer de s'adapter justement,
08:39 si jamais Antoine ne peut pas prétendre aux quart de finale, il va falloir aussi adapter un peu plus le système.
08:46 Que peut produire le 15 de France ?
08:49 On parle de la confrontation à venir face à l'Italie dans quelques instants,
08:52 mais un mot aussi sur ce feuilleton de Dupont et sur la communication de l'équipe de France.
08:57 On accuse beaucoup les médias d'en avoir beaucoup fait autour d'Antoine Dupont,
09:01 et pourtant hier, quand Antoine Dupont foule la pelouse, c'est la première image que France Rugby met sur ses réseaux sociaux.
09:06 Et en conférence de presse, on a l'impression que tout le monde essaie d'éteindre aussi le trop d'informations sur Antoine Dupont.
09:12 C'est bien géré selon vous par le staff de l'équipe de France ?
09:15 Oui, c'est de bonne guerre. J'aime bien, ils ont été très bons, ils ont laissé planer le mystère.
09:21 Est-ce qu'il va pouvoir être apte ? Ils n'ont pas donné beaucoup d'infos factuelles pour dire,
09:26 ils n'ont pas donné de date, ils n'ont pas tranché, ils ont laissé un peu planer le doute.
09:30 Et donc les sélectionneurs d'équipes adverses, tout le monde du rugby s'est posé des questions,
09:36 et c'est normal, Antoine Dupont ou pas dans une équipe, ça change quand même beaucoup quand vous jouez contre lui.
09:41 Donc je trouve qu'ils ont été très bons par rapport à ça.
09:43 Ils ont tout fait, peut-être contre l'Italie, peut-être, on ne sait pas, tout va bien.
09:47 Il est revenu, super, il a passé deux jours en famille, il est allé voir son club, tout va bien, c'est de la com'.
09:53 Il y a l'histoire Julien Marchand par contre, dont on avait annoncé le retour, visiblement c'est un petit peu plus compliqué.
09:59 Le staff médical travaille, il y a une part de communication, il y a une part de travail, on sait que tout n'est pas facile.
10:04 C'est un contre la montre de toute façon pour Antoine Dupont, il faudra qu'il soit prêt pour l'écart,
10:08 et ils vont tout mettre en place pour ça.
10:10 On parle rugby, messieurs ? Allez, avec l'affiche du week-end, c'est l'Italie-Nouvelle-Zélande,
10:16 ce qui nous a intéressés, qu'on a pronostiqué également, ce sera le prochain match des Bleus face à l'Italie.
10:23 Une nationale est vexée sur la route des Bleus après leur déroute face au Black 96 à 17.
10:31 Qu'est-ce que vous avez envie de retenir ? La faiblesse des Italiens, j'ai re-regardé vos pronos quand même,
10:36 je ne les voyais pas encaisser autant de points, ou ces All Blacks qui paraissent bien meilleurs que face aux Bleus, je me trompe ?
10:46 C'est les mêmes Blacks qu'on a vus face aux Bleus ?
10:48 Ils sont montés en puissance, le match contre la France leur a fait finalement beaucoup de bien, je pense.
10:55 Et après, ils ont lâché les chevaux sur le reste des rencontres, et là, passer 90 points à l'Italie.
11:01 L'Italie qu'on a pas mal commentée et qui a fait des progrès dans leur jeu extraordinaire, moi je les sentais vraiment bien.
11:09 Sur la qualité du jeu produit, ils ont réussi à élever leur niveau depuis quelques années, et là, de se prendre quasiment 100 points.
11:17 Bien à quel point ? Ils ont raté leur avant-match, pour moi ils ont raté leur avant-match.
11:21 Quand dans la presse tu déclares que cette année peut-être, tu peux aller taper les Blacks,
11:26 tu te mets le vestiaire des Blacks en furie, ils avaient pas besoin de ça en plus.
11:31 Mais d'avoir entendu forcément que les Italiens pensaient pouvoir les prendre, je pense que du côté des Blacks, on a encore monté le curseur.
11:36 Moi ce que je retiens, c'est le retour des joueurs importants.
11:39 On avait un banc avec Sam Kane qui est revenu, on a vu Ritali, on a vu Jordi Barret, on a vu des joueurs revenir,
11:46 et ça change tout de suite le visage des All Blacks, contrairement à ce qu'on avait vu sur le premier match face aux Français.
11:51 Là, on a vu une équipe qui sait ce qu'elle fait, qui sait comment, ce qu'elle veut faire et comment elle veut le faire.
11:55 Et donc il n'y a pas de hasard finalement aux 90 points parce que ça a été un déroulé quand même durant 80 minutes en mêlée fermée.
12:02 Il y avait quand même des séquences impressionnantes sur des ballons portés, derrière on connaissait le talent, il a été là.
12:08 Après, je ne comprends toujours pas pourquoi Munga est là.
12:11 Pour moi, il ne fait pas un bon match en 10.
12:14 Mackenzie avait prouvé sur le match précédent qu'il était vraiment au niveau.
12:19 Et dans cette animation offensive des Blacks, je ne comprends pas le choix de Munga. Tu m'expliques.
12:24 Je ne suis pas dans la tête du sélectionnaire.
12:27 Moi, ce qui m'a impressionné, c'est la constance de bien jouer au rugby.
12:31 Une mi-temps, 70 mi-temps, eux, ils sont capables de la première à la 80e, de réciter et de jamais sortir.
12:37 Tu les vois marquer un essai, ils repartent en courant et ils t'écrasent, ils t'écrasent, jusqu'à ce que tu n'en puisses plus.
12:42 Ils ont mis leurs pieds sur la tête des Italiens et ils ont continué d'appuyer.
12:46 Et ça manque le caractère aussi de cette équipe qui n'a pas réussi à le faire vraiment contre la France ou de rivaliser au moins durant 80 minutes.
12:53 Là, tous les matchs qu'ils ont fait après celui de la France, ils ont roulé sur tout le monde.
12:58 Le retour de Fritzel en troisième ligne.
13:00 Ça me caigne finalement, son absence, elle n'a pas été si préjudiciable que ça à cette équipe-là.
13:05 Ou peut-être même au contraire.
13:07 En tout cas, ça prouve la richesse.
13:09 Lui, il est revenu sur le banc. Lomax aussi qui a fait son retour.
13:11 Ils rentrent des joueurs, les Blacks.
13:12 Donc au meilleur moment, ils sont qualifiés, ils vont patienter avant de savoir qui doit prendre en quarts de finale.
13:16 Il ne faut pas enterrer les Blacks.
13:18 On les avait enterrés ?
13:20 Moi, sur le premier match, j'avais dit qu'ils sont nuls.
13:23 Carrément.
13:24 Ils n'ont pas bien joué.
13:26 Ils n'ont vraiment pas bien joué.
13:27 Et ils leur manquaient tous ces joueurs.
13:28 Ils manquaient Fritzel, ils manquaient de Jordi Barret.
13:30 Ils manquaient pas mal de joueurs.
13:31 Donc ils sortaient de la vexation et de la correction encaissée contre les Sudaf.
13:34 Donc oui, contre les Français, les Blacks ne sont pas Blacks.
13:37 Pour moi, ce n'était vraiment pas les Hauts de Black.
13:39 Ils ont été Blacks par moments.
13:40 Les deux ou trois séquences qu'ils nous ont mis, les essais qu'ils marquent, franchement, dans leur production de jeu, c'était quand même très propre.
13:47 Après, sur l'ensemble de la raconte, je suis d'accord avec toi, ça n'a pas été les vrais Blacks.
13:50 Et tant mieux pour la France.
13:51 Et donc le truc, c'était de te dire, est-ce que cette équipe est capable de retrouver son meilleur niveau ?
13:55 Est-ce qu'il y a un banc qui peut sortir et un peu aller challenger les mecs ?
13:58 Est-ce que les titulaires blessés peuvent revenir ?
14:00 Là, on a la réponse contre l'Italie.
14:01 Moi, c'est ce que j'aime aussi dans cette équipe Black.
14:03 C'est qu'on la décrit, on la critique.
14:06 Boum, 90 contre les Italiens.
14:08 Tu les excluais du groupe des favoris pour le sacre final à l'issue du match face au bleu.
14:13 Et là, tu les remets dedans ou pas ?
14:15 Non, je ne change pas.
14:17 Je pense que cette équipe des Blacks n'est pas la plus géniale de son histoire.
14:20 Par contre, dans la difficulté, elle est capable aussi de se révéler.
14:23 Parce qu'ils ne font pas forcément les Blacks, ils n'aiment pas être chatouillés, ils n'aiment pas être piqués.
14:26 Mais là, on sent que cette équipe peut-être aussi peut utiliser un petit peu ses leviers.
14:29 La presse néo-zélandaise est contre eux.
14:31 Ian Foster en prend tous les jours dans la presse néo-zélandaise.
14:35 Eux, ça va être un petit peu seul contre le monde entier.
14:38 Donc, on sait que ce levier-là, quand il est activé, est bien activé.
14:41 C'est un ressort psychologique qui peut être intéressant.
14:43 Donc, non, non, il faut les garder parmi les favoris quand même.
14:46 Tu les imagines aussi favoris pour le sacre final ?
14:49 Un petit cran en dessous.
14:51 En dessous de ?
14:52 Afrique du Sud-Irlande, réellement.
14:54 Et les Bleus ?
14:55 Sur ce qu'ils ont proposé.
14:56 Les Bleus, hormis ce premier match qu'ils ont fait contre la Nouvelle-Zélande,
14:59 où c'était consistant et ils ont réussi à l'emporter.
15:02 Le reste, ça a été assez brouillon quand même.
15:04 Le regoût est très compliqué avec les joueurs entrants.
15:08 Enfin, le changement un peu d'équipe.
15:11 Après, un match plutôt aisé.
15:14 Ils n'ont pas eu vraiment de match un peu intermédiaire.
15:17 L'Italie, ça va être un bon test pour savoir justement où est-ce qu'ils en sont.
15:20 Où sont tous les joueurs.
15:22 Mais un test ?
15:23 Ah oui, c'est un match éliminatoire.
15:24 L'Italie, elle n'a pas sorti.
15:26 On est en train de préparer ce match-là.
15:29 Quand je t'entends dire ça, c'est un test.
15:31 Mais c'est un huitième de finale.
15:33 Si on peut bien, on sort.
15:34 Ah, complètement.
15:35 Donc, je suis étonné.
15:37 À la limite, on en fait trop sur Dupont, oui.
15:40 Ça s'explique.
15:41 Mais on n'en fait pas assez sur l'Italie.
15:43 T'es inquiet ?
15:44 Inquiétant, mais…
15:46 Là, visiblement, les Italiens, au fond du trou.
15:48 Là, les mecs, ils sont passés par des stades qu'ils n'avaient pas imaginés.
15:53 C'est-à-dire au niveau de la honte, de la déception, de la frustration, de la colère.
15:56 Comment ils se remettent de ça ?
15:58 Est-ce qu'ils peuvent se remettre de ça ?
16:00 Oui.
16:01 Alors, c'est inquiétant.
16:03 Parce qu'ils peuvent nous sortir le match.
16:05 Qu'est-ce qui va se passer ?
16:06 Typiquement, comme les Anglais, ils vont repartir sur quelque chose qu'ils savent faire.
16:09 Ils vont mettre énormément de combat, énormément d'intensité.
16:12 Là, ça ne va pas s'échapper.
16:14 Ça va vouloir tuer du français, et c'est normal.
16:16 Tu viens d'en prendre 90.
16:18 Tu as fait honte à…
16:19 Tout le monde l'a vu, ce match-là.
16:20 Tout le monde en a parlé.
16:21 Chez eux, en Italie, on connaît les Italiens.
16:25 On connaît cette ferveur qu'ils ont.
16:27 Mais ils ne peuvent pas se trouver deux fois.
16:29 Donc, dans l'intensité qu'ils vont mettre, ils vont être au rendez-vous.
16:32 Après, c'est à la France de répondre, et ils vont répondre.
16:34 Ce n'est pas une question de niveau.
16:35 Parce que quand on parlait de cette Italie-Nouvelle-Zélande,
16:38 on disait qu'ils allaient être capables de rivaliser, etc.
16:40 Résultat, pas du tout.
16:42 Est-ce qu'on ne va pas avoir le même discours face au bleu ?
16:45 Ah oui, les Italiens peuvent le faire.
16:46 Et en fait, ça va faire pschitt encore une fois.
16:48 Ils n'y croient pas.
16:49 Ils ont raté leur match dans les grandes largeurs, dans tous les secteurs.
16:53 Ils ont été aux abonnés absents.
16:54 Ça arrive de passer complètement à travers.
16:56 La France contre l'Uruguay, ça a été très, très laborieux.
16:59 Ce n'est pas pour autant qu'on leur a tiré dessus à boulet rouge.
17:03 Ils ont raté leur match.
17:05 Ok, très bien.
17:06 Maintenant, qu'est-ce qu'ils vont faire pour se rattraper ?
17:09 Potentiellement très compliqué de se qualifier pour les quarts de finale.
17:13 Mais au moins, relever la tête et montrer la vraie image de ce que propose l'Italie.
17:16 Et en termes de jeu, franchement, c'est intéressant.
17:18 Est-ce qu'avant même la fin de cette phase de poule, ils ont pu se dire ça ?
17:22 Les blacks, on verra.
17:24 En revanche, on coche vraiment ce match face à la France.
17:27 Et ce sera notre huitième.
17:28 Yann, c'est ce que tu penses ?
17:29 Non, mais ça, il n'y a qu'un ancien joueur qui pourrait penser.
17:31 Quand tu joues les blacks, tu ne peux pas être à 99 %.
17:34 Tu joues les blacks, donc voilà.
17:36 Mais quand tu joues les meilleurs, tu ne peux pas te dire ça.
17:39 Tu n'as pas le luxe de choisir.
17:41 Donc, tu passes à travers parce que tu y mets trop d'investissement,
17:44 tu y mets trop de volonté peut-être, trop d'enthousiasme.
17:47 Enfin, voilà, même si c'est un peu paradoxal de dire qu'on met trop d'enthousiasme dans un match.
17:50 Mais oui, moi, je pense.
17:52 En plus, ils le savent, les Italiens.
17:53 Ils savent qu'ils ont l'expérience.
17:54 Là, ils viennent de passer par la honte.
17:55 Ils peuvent avoir la rédemption contre la France.
17:58 C'est-à-dire que là, s'ils battent la France,
17:59 ils sortent le favori de la Coupe du Monde.
18:01 C'est des héros. Ils rentrent chez eux, c'est des héros.
18:04 Je pense que l'Italie sera plus proche de celle qu'on avait vue au Pays de Galles
18:07 que celle qu'on a vue contre les blacks.
18:08 Et donc, ouais, danger.
18:10 Danger. Il faut vraiment le prendre au sérieux, ce match.
18:12 Ils vont le faire, mais il ne faut pas que ça tombe vinaigre.
18:15 On va voir le tableau de cette poule A, ce groupe de la France.
18:20 Avec cette Italie, pour l'instant, à égalité de points avec la Nouvelle-Zélande,
18:23 les blacks, ils joueront l'Uruguay.
18:25 Ce sera jeudi.
18:27 C'est une équipe plus faible, a priori, alors que les bleus affronteront donc l'Italie.
18:33 Vendredi soir, quand vous voyez ce tableau,
18:36 toi, tu penses au scénario catastrophe.
18:38 Non, je ne l'exclus pas.
18:40 Non, je ne l'exclus pas.
18:41 L'Italie a prouvé ces dernières saisons qu'elle était capable,
18:43 dans le dernier tournoi, on a du mal à battre les Italiens.
18:47 Ils ont eu quelques résultats intéressants.
18:50 Et je le dis, pour eux, c'est le match de la Coupe du Monde.
18:52 Je pense que celui-là, il est coché depuis le début, en se disant,
18:54 on perdra contre les blacks, on gagnera nos deux matchs avant,
18:57 il y aura un huitième de finale à aller chercher.
18:59 Ils ont vu que Dupont n'était pas là,
19:00 ils ont vu que les Français n'ont pas non plus, pour l'instant,
19:02 brillé de mille feux durant cette Coupe du Monde.
19:05 Donc, pour eux, il y a de quoi se remobiliser.
19:07 La colère, là, c'est, voilà, vous avez été punis, à vous de punir.
19:12 Tu requalifies, du coup, ce match-là, Kevin, le mot test.
19:15 Tu n'as pas du tout plu à Lianne.
19:16 Non, ça ne lui a pas plu.
19:19 Non, passer une fois, comme je le dis, à travers, ça peut arriver.
19:23 Ça arrive à toutes les équipes, même les plus grandes.
19:26 Après, c'est justement le retour de bâton qu'il y a derrière.
19:29 Et généralement, expérience de joueur,
19:31 quand nous, on va jouer une équipe qui en a pris 30 chez elle,
19:35 je peux te dire que dans la tête, on sait que ça va piquer.
19:38 On sait que ça va être compliqué.
19:39 Donc, il faut bien se préparer, sinon, ça peut faire tout drôle.
19:42 C'est exactement le cas de l'Italie, qui a pris des culottes monstres
19:47 et qui, justement, va être plus que Rosanchard.
19:49 Elle a beaucoup de choses à prouver,
19:51 notamment en termes de valeur et d'état d'esprit.
19:54 Au-delà du fait de bien jouer au rugby,
19:55 au-delà du jeu, de la tactique, de la technique,
19:57 c'est plus ce que tu vas montrer sur le terrain
20:00 à tous les Italiens qui te regardent.
20:02 Donc, ça va être sympa.
20:04 Très bonne rampe de lancement avant le quart de finale.
20:06 Ah oui, là, c'est…
20:07 Pour les Italiens ou les bleus ?
20:09 Bien vu.
20:11 Tu as un très bon point d'instinct, Kevin.
20:12 On le voit depuis le début de ces émissions.
20:15 Tu vas nous mettre la France, quand même, large vainqueur face à l'Italie.
20:18 Alors, large vainqueur, qu'est-ce que tu appelles large vainqueur ?
20:20 Tu sais pas.
20:21 Plus de 10, plus de 20, plus de 30 ?
20:23 Tu fais une merde-mose ou pas ?
20:24 Non, non.
20:26 Il faut que j'annonce mes pronostics d'entrée, maintenant.
20:29 Je ne vais pas donner du grain à moudre à mes concurrents, quand même.
20:31 Tu disais, il y a quelques instants,
20:33 que ce serait un bon test pour l'équipe de France.
20:35 Donc, juste un test.
20:37 Donc, victoire facile ?
20:39 Facile, non, parce que ça va être engagé.
20:42 Après, l'équipe de France va monter en puissance.
20:45 Elle se doit de monter en puissance.
20:47 Donc, elle va répondre présente.
20:49 J'ai pas de soucis par rapport à ça.
20:51 Après, en fonction du score,
20:53 on verra peut-être qu'on aura plus ou moins...
20:56 Je vais pas donner trop d'indices.
20:58 Yann va mettre l'Italie vainqueur.
20:59 Non, non, non, non, non.
21:00 Elle se met en part.
21:01 Non, mais c'est pas parce que je dis ça,
21:02 que je me méfie de l'Italie,
21:03 que je pense que l'équipe de France va chuter.
21:05 Non, non, je pense que l'équipe de France va gagner.
21:07 Mais on parle beaucoup du quart de finale,
21:08 on parle beaucoup de tout ça, de l'Afrique du Sud.
21:10 Autour de moi, j'entends parler que de l'Afrique du Sud et de l'Irlande.
21:12 Qui il faut prendre ?
21:14 Depuis le début des Vosvapous, en plus.
21:16 Après la victoire des Black,
21:18 c'est quart de finale, Irlande, Afrique du Sud,
21:21 et on parle pas du reste.
21:22 Et on parle du contenu.
21:23 Et donc, quand on parle du contenu,
21:25 et quand on parle du contenu avec des anciens joueurs
21:26 ou avec des joueurs actuels,
21:27 il y a beaucoup de questions qui restent pour l'instant sans réponse.
21:30 On doute pas que les Français vont répondre à ces questions-là.
21:32 Mais pour l'instant, il y a des attentes qui font que,
21:36 contre l'Italie, tu peux pas afficher un visage à 100% confiant,
21:39 en disant "c'est bon, c'est fait".
21:41 Non, clairement.
21:42 On se projette tous sur ce quart de finale,
21:45 cette rencontre face à l'Afrique du Sud ou à l'Irlande pour les Bleus.
21:48 Est-ce que c'est aussi parce qu'on en a marre de cette phase de poule ?
21:52 C'est la dernière journée de compétition de cette phase de poule,
21:56 en tout cas avant de basculer sur l'écart le week-end du 14-15 octobre.
21:59 Est-ce qu'il est temps que ça se termine, ces matchs-là, Kevin ?
22:02 Alors, comment dire ça ?
22:05 Non, non, pas que ça se termine,
22:08 parce que ça serait faire un jour à la compétition.
22:10 Et puis on voit des essais, on voit plein de belles choses,
22:13 mais ça manque un peu de suspense.
22:16 On n'a pas sorti les calculettes.
22:18 D'habitude, souvent, pendant ton hallucination, on sort la calculette,
22:21 alors là, si ça gagne ici, +/- 2, etc.
22:23 Là, pour le coup, chaque poule a plus ou moins son premier et son deuxième
22:26 qui sont déjà clairement définis,
22:28 même avant les premiers matchs de la compétition.
22:31 Je trouve que ça manque un peu de suspense,
22:34 où on vibre et qu'on se dit absolument que je le regarde, ce match,
22:37 parce que c'est ça qui va définir qui c'est que mon équipe va prendre en quart de finale.
22:40 C'est ça que je regrette, les 96-0.
22:43 Bon, c'est chouette, mais ce ne sont pas les matchs que je préfère garder.
22:47 Ce ne sont pas les préférés que je préfère jouer non plus.
22:50 En plus, ça n'a aucun sens.
22:52 Et là, j'ai l'impression que cette Coupe du Monde 2023,
22:54 elle acte un petit peu le fossé grandissant
22:56 qui existe entre les grandes nations et les petites.
22:58 On est content, on était content sur chaque Coupe du Monde
23:00 de voir les Japonais battre les Sud-Africains il y a 4 ans,
23:02 des exploits comme ça.
23:04 Mais au final, là, sur cette compétition, qu'est-ce qu'on retient ?
23:06 Ça va être ces scores fleuves de 80-90 points.
23:09 Autant de scores aussi larges.
23:11 Oui, depuis, il y en a un.
23:13 Je n'ai pas le souvenir d'en avoir vu autant.
23:15 Et avec des matchs qui, dès le coup d'envoi,
23:17 de toute façon, sont pliés, sont joués.
23:19 Donc, les amoureux du rugby vont rester concernés par le truc.
23:21 Maintenant, le grand public, là, à décrocher.
23:24 Et ce sera encore mieux quand on sera 24.
23:26 Alors oui, ça, ça va être ce nouveau projet de Coupe du Monde.
23:29 J'attends de le voir sur la table pour pouvoir en parler
23:31 parce qu'il y a encore beaucoup de questions
23:33 qui sont là aussi sans réponse.
23:35 Mais on se dirige vers quelque chose, oui,
23:37 d'élargie au niveau des pays concernés maintenant,
23:41 au niveau du jeu.
23:43 Ce sera catastrophique.
23:45 Et on aura des problèmes parce que, voilà,
23:47 on voit les Roumains notamment.
23:48 Enfin, moi, j'avais beaucoup de crainte pour eux.
23:50 Heureusement, on n'a pas de blessés.
23:51 Non, c'est vrai.
23:52 Vraiment, heureusement, parce que quand on voit
23:54 la violence des chocs, l'intensité des matchs
23:56 et la différence entre les équipes, on peut être inquiet.
23:58 Ah oui, les joueurs ne sont pas du tout préparés de la même manière.
24:00 Je ne suis pas sûr qu'un Roumain qui a préparé la Coupe du Monde
24:02 ait été préparé de la même manière qu'un joueur sud-africain.
24:04 Ça pose vraiment ce problème de santé, clairement.
24:08 De risque aussi pour la santé de personnes
24:10 qui ne sont pas préparées à prendre autant d'impact,
24:13 de prendre autant d'intensité sur des rencontres.
24:16 C'est tout le temps difficile de le dire avant
24:18 parce qu'on ne veut surtout pas provoquer le destin ou le sort.
24:21 Mais, oui, heureusement, il n'y a pas eu de blessés.
24:25 Enfin, vraiment, moi, j'avais cette crainte.
24:26 Vraiment, j'avais cette crainte, notamment avec l'équipe roumaine
24:28 que j'ai vu en match de préparation,
24:29 avec des joueurs qui ne sont pas professionnels, tout simplement.
24:32 Donc, à un moment donné, c'est de se dire,
24:34 le courage de ces mecs-là déjà à saluer.
24:36 Parce que quand on rentre sur le terrain,
24:38 il faut vraiment être mentalement très fort.
24:40 Mais j'ai peur qu'un jour ou l'autre,
24:43 on ait un accident et que ça fasse changer les choses.
24:45 - Après, je me mets aussi à la place de ces personnes-là
24:49 et de ces joueurs-là.
24:50 - Moi, les joueurs, je leur enlève rien.
24:51 - Tu ne peux pas leur enlever la chance
24:53 de participer à un événement comme l'AEV.
24:54 - Non, je parle de World Rugby.
24:56 - Bien sûr, je suis complètement.
24:57 - Je parle de l'Association des Jeux de France.
24:58 - Je suis au cas avec toi.
24:59 - Je suis à la place d'un petit Roumain, d'un Namibien,
25:02 qui voit la Coupe du Monde et qui dit,
25:04 un jour, je voudrais faire la Coupe du Monde avec mon pays.
25:06 C'est compliqué de leur enlever ça aussi,
25:08 cette opportunité-là.
25:09 - Mais quand on a pris trois fois,
25:11 tu as pris trois fois quatre points.
25:12 - Je sais, je sais.
25:13 - Le petit Namibien, il a vraiment rêvé devant France-Namibie
25:16 avec la raclée 86-0 ?
25:19 - Ça, je ne peux pas mettre à leur place.
25:21 Je n'ai pas fait de leurs chaussures.
25:23 - Pour faire briller les yeux d'un enfant,
25:26 il faut que ça gagne aussi.
25:27 On a tous aimé toutes les idoles qu'on a eues
25:29 ou toutes les stars dont on a rêvé,
25:31 qu'on a badé quand on était petit,
25:32 c'est aussi parce qu'elles gagnaient.
25:33 J'ai rêvé des perdants.
25:34 - Après, quand on supporte une équipe,
25:36 notamment qui est une de notre…
25:38 - Équipe nationale.
25:39 - Oui, notre équipe nationale,
25:41 on ne brille pas dans tous les sports en France.
25:43 Et ça ne nous empêche pas de supporter,
25:44 d'avoir les yeux qui brillent,
25:45 quand justement, on a nos joueurs français
25:47 qui essaient de performer contre plus fort.
25:50 C'est un peu David de Gauliat.
25:51 On aime bien les success stories comme ça.
25:53 Ce n'est pas pour autant qu'on rêve un peu moins.
25:55 Les sports mineurs ont besoin de résultats pour exister.
25:57 Ça, c'est l'histoire du sport.
25:58 C'est-à-dire que les sports olympiques,
26:00 on va dire en général,
26:01 c'est tous les quatre ans,
26:02 il faut qu'il y ait un sportif qui gagne en France,
26:04 qui ait une médaille d'or pour susciter un petit peu l'intérêt.
26:06 Dans le rugby ou dans le sport en général,
26:09 c'est aussi le résultat qui amène la légitimité,
26:12 qui amène l'envie et qui suscite l'intérêt.
26:14 S'il n'y a pas de résultat,
26:15 la Namibie, elle n'aura pas plus de sponsors.
26:18 Je parle au niveau des structures.
26:19 Ça ne donnera pas plus envie à des gamins d'aller jouer,
26:21 peut-être à cinq ou six,
26:22 parce que leur père ou leur grand-oncle ou leur cousin joue au rugby déjà
26:25 et qu'il y a déjà un lien.
26:26 Mais pour celui qui n'est pas rugby,
26:28 quelle motivation à se dire,
26:29 j'aurais peut-être la possibilité d'aller en prendre 60 contre les Blacks un jour.
26:32 - Mais est-ce que cette Coupe du Monde
26:33 n'est pas justement le passage obligé
26:35 pour faire grandir cette nation-là ?
26:36 Regardez, on parle de l'Italie,
26:38 justement, des Argentins
26:40 qu'on ne voyait pas à ce niveau-là il y a quelques années.
26:42 - Non, parce que quoi retenir ?
26:44 Tu en prends 90, tu subis toute la rencontre.
26:47 C'est trop compliqué, il y a trop d'écarts.
26:49 Pour pouvoir grandir et pour pouvoir justement évoluer,
26:52 il faut quand même que tu te battes contre des mecs
26:55 qui sont plus forts, certes,
26:56 mais qui n'ont pas un delta aussi important.
26:59 Là, c'est trop.
27:01 - Le contre-exemple de ce qu'on est en train de dire,
27:03 ça va être le Portugal, à la limite,
27:04 qui montre que cette équipe est capable de rivaliser
27:07 avec un entraîneur français,
27:08 on le rappelle, Patrice Lagisquet et David Gerrard.
27:10 Il y a un staff qui fait du bon travail.
27:12 D'ailleurs, je pense que Patrice Lagisquet,
27:14 son nom va peut-être de nouveau circuler.
27:16 - Ah ben oui, ça va sonner, ce téléphone.
27:18 - On avait un peu oublié les compétences de ce garçon,
27:20 Patrice Lagisquet.
27:21 Et il a fait beaucoup de bien au rugby portugais.
27:23 Donc oui, c'est un peu le contre-exemple.
27:25 Mais le Portugal, là, fin de Coupe du Monde,
27:27 qu'est-ce qui se passe ?
27:28 Combien de licenciés en plus ?
27:29 Combien de clubs vont se monter ?
27:31 Combien de bénévoles vont avoir envie d'aller
27:33 encadrer des enfants en semaine ?
27:35 C'est quantité négligeable.
27:36 Tant que le rugby et les instances politiques
27:38 ne mettront pas les moyens pour amener ces gens-là
27:41 à exercer leur métier d'entraîneur
27:43 dans de bonnes conditions,
27:44 avec des structures et des infrastructures
27:46 qui permettront à la fois à la base de se constituer
27:48 et puis au haut niveau de progresser,
27:49 on n'y arrivera pas.
27:50 Et quand on voit ce qui se passe actuellement,
27:52 on peut être quand même assez mitigé
27:55 quant aux ambitions de World Rugby par rapport à ça.
27:57 Même s'il y a tout un discours qui va avec,
27:59 mais moi, je n'y crois pas.
28:00 - Dernière semaine de face de poule
28:02 qui commencera dès jeudi, donc,
28:04 et pour les Bleus, dernier match de poule
28:06 vendredi face à l'Italie.
28:08 Ce sera à 21h, me semble-t-il,
28:11 avant dernière journée de compétition,
28:13 et les pronoms.
28:14 Nos consultants continuent de pronostiquer
28:16 sur cette avant-dernière journée de face de poule,
28:18 pardon, je n'arrête pas de dire de compétition,
28:20 parce que je me dis que ça commence vraiment, peut-être,
28:22 le week-end du 14-15 octobre.
28:24 Non, des points à marquer, déjà,
28:26 le week-end qui vient de se terminer.
28:28 Cette quatrième journée,
28:30 Kevin Gourdon est toujours sur le podium.
28:32 Les pronostiquons, vous avez demandé
28:34 donc quatre matchs à pronostiquer,
28:36 vous le voyez,
28:37 Japon-Samoa, Afrique du Sud-Tonga,
28:40 Fidji-Géorgie et Italie.
28:43 Nouvelle-Zélande, on va les regarder dans le détail.
28:46 À chaque fois, les mêmes vainqueurs pour tout le monde.
28:48 Du coup, tout le monde s'est fait piéger.
28:50 Sur ce, Japon-Samoa,
28:52 on s'est tous trompés,
28:53 tout le monde voyait les Japon-Vainqueurs.
28:55 - Je pensais que tu avais mis le Japon.
28:57 - Non.
28:58 - Et non.
28:59 - Moi, j'y crois.
29:00 - Tout le monde a vu les Samoans.
29:01 Tu ne m'y croyais pas ?
29:02 - Non, non, ce n'est pas ça.
29:03 Les Samoans, je me suis basé vraiment
29:05 sur leurs matchs qu'ils avaient joués contre l'Irlande,
29:07 où ils avaient répondu présent, du début à la fin,
29:09 et ils auraient pu peut-être gagner
29:11 s'ils avaient mieux maîtrisé leurs cinq dernières minutes.
29:13 J'ai cette image-là dans ma tête d'eux
29:16 et qui me reste depuis le début de la compétition.
29:18 Donc, j'attends qu'ils fassent de grandes choses.
29:20 Ils se sont fait surprendre par des Japonais
29:22 qui ont été, tout le long de la compétition,
29:25 assez moyens, très déçus d'ailleurs.
29:27 C'est une équipe japonaise qui avait fait
29:30 une évolution incroyable,
29:32 même qu'en termes de jeu,
29:34 vraiment, réellement déçue.
29:36 Je voyais vraiment les Samoans s'imposer,
29:37 et difficilement quand même, un +7.
29:39 C'est pour ça que je voulais que tu mettes tes +7,
29:41 une courbe victoire des Samoans.
29:43 Pour le coup, ce match-là, intéressant à voir.
29:46 Les Japonais, une belle réaction.
29:48 C'était plaisant de revoir des Japonais
29:49 aussi vifs et aussi enthousiastes sur un terrain,
29:52 parce qu'effectivement, ils avaient déçu un petit peu.
29:54 Les Samoans sont tombés sur plus fort que eux, clairement.
29:59 Les Japonais peuvent faire peur aux Argentins.
30:02 Ce sera un vrai huitième de finale
30:04 que l'on vivra dimanche à 13h
30:06 dans ce groupe D.
30:07 L'Angleterre, après cette victoire du Japon,
30:09 est la première équipe qualifiée pour ses quarts de finale.
30:12 Peut-être un mot des Anglais dans quelques instants,
30:14 parce qu'on ne les peut donner peut-être pas à ce niveau-là.
30:17 Argentine-Japon, allez, en avance,
30:19 votre petit pronom.
30:21 Je ne demande pas de pronostic chiffré,
30:22 sinon Kevin va m'engueuler,
30:23 mais une tendance ?
30:25 Une tendance pour les Argentins.
30:27 Ils ont clairement raté leur premier match
30:29 sur le côté émotionnel.
30:31 Ils sont complètement passés au travers.
30:33 Après, ils ont bien relevé la tête.
30:35 Ils ont cet avantage puissance
30:37 qu'ont pas forcément les Japonais.
30:40 Je pense vraiment que sur ce secteur-là.
30:42 Et puis, ils jouent aussi leurs qualifications.
30:45 Après, les Japonais,
30:46 est-ce qu'ils n'ont pas trouvé des réponses
30:48 aux questions qui se posaient ?
30:50 Ils sont capables d'aller gêner des Argentins
30:52 sur la vitesse, sur le déplacement ?
30:54 Comme tu dis, le combat va être important,
30:56 avantage aux Argentins.
30:57 Mais les Japonais, allez, peut-être…
31:00 Je vois l'Argentine, mais ça va être serré, à mon avis.
31:02 Si les Argentins ne font pas ce qu'ils font,
31:04 les Japonais peuvent leur poser de gros problèmes.
31:06 - Ça, ce sera dimanche.
31:07 Donc, un Japon-Argentine
31:08 avec des airs de 8e de finale.
31:10 Et puis, samedi, Angleterre-Samoa.
31:12 Dernier match de poule pour le 15 de la Rose.
31:14 Mais désormais qualifiés.
31:16 Tu n'aurais pas mis une pièce dessus, Yann,
31:17 au début de la compétition ?
31:18 - Ces Anglais nous paraissaient tellement loin,
31:20 loin de ce qu'ils nous ont montré
31:22 depuis le début de cette compétition.
31:24 C'est quand même surprenant
31:25 de les voir premiers qualifiés de ces quarts de finale.
31:27 Maintenant, voilà, ces Anglais,
31:28 ils ont inventé ce sport.
31:29 Donc, il faudra toujours compter sur eux.
31:31 Elle est déjà pratiquement réussie.
31:33 Enfin, ils ont évité le pire.
31:35 En se qualifiant pour les quarts de finale,
31:36 ils ont évité le pire, les Anglais.
31:37 Donc, maintenant, eux peuvent se libérer,
31:39 se mettre la tête à l'endroit.
31:40 Et pourquoi pas aller créer des surprises.
31:43 Il va falloir quand même rajouter quelques ingrédients
31:46 dans le jeu anglais pour que ça passe.
31:47 - Pas mal.
31:48 Il fallait vraiment être bon ou visionnaire
31:50 pour annoncer l'Angleterre sur cette phase de poule.
31:54 Surtout, vu les dernières années qu'ils ont passées.
31:58 - Et comme quoi, le premier match.
31:59 - Ah ouais, incroyable.
32:00 - Ça veut dire que tu les imagines où au maximum ?
32:02 Peut-être même pas passer ce quart de finale ?
32:05 - Après, si.
32:06 Ils ont la partie de tableau qui est quand même plutôt ouverte.
32:09 Donc, surtout match de phase finale.
32:12 Ça va jouer, bien sûr, sur l'intensité,
32:14 le jeu au pied, etc.
32:15 Et l'Angleterre, elle s'est rassurée dans ce secteur-là.
32:19 Et donc, du coup, elle a clairement ses chances
32:21 pour aller un petit peu plus loin.
32:22 Après, pour remporter le titre final,
32:24 ça va être compliqué, très, très compliqué.
32:27 Mais on ne sait jamais,
32:28 au vu de ce qu'elle nous a montré.
32:31 - Ça peut être un beau coup du destin
32:32 et un beau pied de nez à tout le monde.
32:33 Je n'aimerais pas non plus,
32:34 parce que ça ne serait pas mérité.
32:36 Peut-être que le mot n'est pas bien utilisé sur ce qu'ils produisent.
32:39 Mais en tout cas, ça serait une belle histoire d'homme.
32:41 - Oui, et puis, juste pour le plaisir éventuellement,
32:43 moi, j'aimerais bien un Angleterre-Fidji en quart.
32:45 Qu'on retrouve la revanche.
32:46 Parce qu'on le rappelle,
32:47 les Fidjiens sont imposés à Twickenham
32:48 juste en match de préparation.
32:49 Donc là, voilà,
32:50 si tu veux encore ajouter un petit peu d'intensité
32:52 et des Anglais comme ça,
32:53 la bave au lèvre.
32:55 Parce que là, au niveau du jeu, Kevin l'a dit,
32:57 ce n'est pas sensationnel.
32:58 Par contre, au niveau de l'intensité,
32:59 au niveau du combat,
33:00 Borswick va vraiment préparer ses hommes comme il faut.
33:04 Et sur un match à élimination directe,
33:06 les Anglais sont toujours dangereux.
33:08 - On voit le groupe des Fidji dans quelques instants.
33:10 Mais donc, Japon-Samoa,
33:11 victoire des Japonais que personne n'avait pronostiquée.
33:14 Nouvelle-Zélande-Italie,
33:15 tout le monde voyait les Blacks s'imposer.
33:17 Mais pas avec un tel écart.
33:18 On se moquait presque de Kumbay Diallo
33:21 en fin de semaine dernière,
33:22 en la trouvant assez audacieuse avec son +50.
33:25 On était tous très loin, +79 pour ces Néo-Zélandais
33:29 face aux Italiens.
33:31 Vous étiez même très loin tous les deux.
33:34 - Oui, +50.
33:35 Moi, j'étais là avec...
33:36 Effectivement, j'avais trouvé qu'elle avait mis beaucoup.
33:38 Mais elle a bien vu et félicitations.
33:40 Les Néo-Z, c'est intéressant de voir les lancements de jeu.
33:43 Tout ce qu'ils ont pu nous montrer
33:45 en vue des prochains matchs
33:46 et de ce qu'ils sont capables de faire face à des Italiens.
33:49 Alors là, on ne va pas revenir sur ce match.
33:51 Mais pas là.
33:52 Les Italiens, pas là.
33:53 Le nombre de plaquages manqués,
33:54 le nombre dans les rugs, pas là.
33:56 Très peu présents.
33:57 Mais par contre, les Blacks, on voit l'animation.
33:59 Et on a retrouvé cet ADN, cette identité All Black.
34:02 Un joueur dans l'axe, il a toujours un soutien
34:04 à droite, à gauche et dans l'axe.
34:05 Il y a toujours ces joueurs qui viennent s'offrir
34:08 autour du porteur de balle.
34:10 Et dès qu'il y a de la vitesse, dès qu'il y a de l'enchaînement,
34:12 ça redevient une belle belle Chine.
34:15 - Dernier match de poule pour les Blacks face à l'Uruguay
34:18 pour terminer de se roder.
34:19 Ce sera jeudi.
34:20 Avant France-Italie, donc vendredi, dans cette poule A.
34:23 Afrique du Sud, Tonga, là aussi, pas de surprise.
34:26 Tout le monde voyait les champions du monde sud-africains l'emporter.
34:29 Plus 31 points.
34:31 Alors, Yann, sache que tu marques des points avec ce plus 33.
34:34 Parce que si tu as plus ou moins 3 points d'écart,
34:36 ça permet de marquer des points.
34:38 - Voilà la bonne nouvelle.
34:39 - Kevin est passé tout près, donc, avec 35.
34:41 - Voilà la bonne nouvelle.
34:42 - C'est pas grave, c'est pas très grave.
34:43 - Afrique du Sud, Tonga, gros match.
34:45 - Oui, attendu.
34:46 Les Tonga, clairement, et moi, ils m'ont agréablement surpris.
34:50 Ils ont proposé, et puis ils sont des joueurs de classe mondiale,
34:53 mine de rien, Tomofina.
34:55 Tomofina, il a fait encore un match extraordinaire.
34:58 Encore marqué un essai de puissance, Piotrow à l'arrière.
35:01 Ils ont des joueurs vraiment de classe mondiale.
35:04 Et bizarrement, les scores des matchs
35:06 ne reflètent pas vraiment le réel niveau de cette équipe
35:08 qui a proposé quand même pas mal de choses.
35:10 - Mais Fulot, tu l'as joué, toi ?
35:11 - Oui.
35:12 - Ce gars, moi, quand je l'ai vu hier, il est à quoi ?
35:14 Il est à 130, 130 kilos ? 140 kilos ?
35:17 - Oui, un peu plus, je pense même.
35:19 - Je l'ai vu faire des courses de replacements assez incroyables.
35:23 Le mec est…
35:24 J'ai vraiment bluffé hier par la performance physique du gars,
35:27 parce qu'en face, il a tapé quand même très, très fort.
35:29 - Oui, mais c'est une bonne chose qu'il soit capitaine.
35:32 Ça lui donne encore un peu plus de responsabilité.
35:35 Avec son gabarit, c'est compliqué de pouvoir durer dans l'intensité tout un match.
35:39 - C'est ça.
35:40 - Et le fait d'être capitaine, ça lui donne, je pense, ce petit supplément
35:42 de dire que je suis un exemple malgré mon poids, malgré…
35:45 Je fais les efforts nécessaires.
35:46 - Oui, parce que voilà, moi, c'est un joueur, et on l'a vu en France, au racing ou à Bordeaux,
35:50 on a toujours salué les performances de ce joueur,
35:54 mais moi, il m'a toujours laissé un petit goudinage fier en disant
35:56 « tiens, est-ce que ce mec, vraiment, s'il avait 10, 15 ou 20 kilos de moins,
35:59 est-ce que ce gars-là serait plus performant encore ? »
36:01 Et bon, la réponse est non, parce qu'il est comme il est.
36:03 Et là, quand je le vois, effectivement, quand tu dis ça,
36:05 le brassard de capitaine qui lui apporte peut-être un petit peu plus,
36:08 moi, hier, franchement, je me suis bluffé.
36:09 Toutes les petites courses qu'il a fait, les courses de replacements,
36:12 alors qu'on va pas se mentir, vu le poids du gars, à un moment donné,
36:15 tu peux… Voilà, c'est bon, allez-y les gars.
36:17 Enfin, moi, je n'y vais plus, quoi.
36:18 Et non, et le mec dans l'effort en permanence, il est venu se replacer à chaque fois,
36:21 il est venu dans les rocks, soit mettre la main, soit mettre…
36:23 Enfin, gêner, perturber, ralentir.
36:25 Super performance du mec, quoi.
36:27 - Dernier match de poule des Tonga, ce sera face à la Roumanie,
36:30 avec l'espoir peut-être de marquer leur tout premier point dans cette compétition,
36:34 pour l'instant, à zéro.
36:35 Et quand même, un mot sur ce groupe B, sur ce classement,
36:39 avec l'Ecosse-Irlande qui nous attend samedi soir au Stade de France.
36:44 Petit frisson, on a envie d'y croire, ou c'est pas à la portée du 15 du Chardon,
36:49 des Irlandais ?
36:50 Ah, le petit sourire de Kevin.
36:52 Kevin, il a envie d'y croire ?
36:53 - L'Ecosse, pour moi, comme le 15 de France,
36:56 c'est peut-être l'équipe qui a le plus d'armes pour gêner l'équipe d'Irlande.
37:01 Les Ecossais, de par leur vitesse, leur folie,
37:03 sont capables de sortir des schémas de jeu, au contraire des Irlandais,
37:05 qui eux sont très pragmatiques, analysent leur adversaire,
37:07 savent exactement comment ça va attaquer, comment donc il faut défendre.
37:10 Les Ecossais peuvent peut-être un petit peu leur mettre le "why",
37:13 comme on dit dans le Sud.
37:15 Non ?
37:16 - Moi, je ne crois pas trop, au vu de ce qu'a proposé l'Irlande.
37:20 Puis même sur le rapport puissance que peuvent avoir les deux équipes,
37:24 et l'aspect aussi psychologique de cette équipe d'Irlande
37:26 contre l'équipe d'Ecosse, qui chaque année les bat.
37:30 Donc c'est compliqué de commencer un match,
37:32 tu n'as quasiment jamais gagné contre cette équipe-là.
37:36 L'Irlande a fait un match exceptionnel contre l'Afrique du Sud.
37:39 Donc oui, de toute façon, ils vont le jouer parce qu'ils doivent gagner, l'Ecosse,
37:43 s'ils veulent espérer quelque chose.
37:44 Et donc ça va être un énorme match, ça va être très plaisant.
37:48 Mais je ne vois pas du tout les Ecossais pouvoir déranger cette équipe d'Irlande.
37:51 - Tu avais envie de soutenir les Fidjil autrefois ?
37:53 - Oui, mais un peu moins là, un peu moins.
37:55 - Mais il soutient beaucoup les Irlandais.
37:57 - Non, parce que c'est Allemand.
37:58 - Il est fan des Irlandais, il les adore, il les voit.
38:00 - Je ne suis pas fan des Irlandais, je suis fan de ce qu'ils peuvent proposer
38:05 en termes d'intelligence de jeu, de stratégie.
38:08 J'aime cet aspect-là chez eux, mais je ne suis pas fan de l'équipe d'Irlande.
38:11 - Et puis ça va faire la fête dans Paris.
38:13 - Là, franchement, si vous êtes sur Paris ce week-end, là, il faut sortir.
38:17 Il faut répéter Ireland Call et il faut répéter Flowers Scotland,
38:20 parce que là, je pense que les supporters français,
38:22 avec la Marseillaise dans le stade de France,
38:24 on risque de moins les entendre.
38:25 Mais ça va être un bon moment.
38:27 - Pour le spectacle au rugby, à la fois sur le terrain et dans les tribunes,
38:30 ça va être extraordinaire, ça c'est sûr.
38:32 - On parlait des Fidji il y a quelques instants, c'est la dernière affiche
38:34 qu'on vous avait demandé de pronostiquer sur cette avant-dernière journée de Poules.
38:39 La victoire des Fidjiens, 17 à 12, avec 5 petits points d'avance.
38:45 On les voyait tous beaucoup plus tranchants.
38:48 Les Fidjiens, on a été déçus ?
38:50 - Les Fidjiens, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec eux.
38:53 C'est ça aussi qui fait leur magie.
38:55 Oui, on s'attendait à beaucoup plus,
38:57 parce que justement, ils ont réussi à performer,
38:59 notamment contre l'Australie.
39:01 On a vu qu'ils étaient capables de maîtriser un match
39:03 de la première à la 80e minute.
39:05 Malheureusement, ils sont capables de tout.
39:08 Et c'est vrai que là, ils ont joué un petit peu à se faire peur
39:10 contre une valeureuse équipe georgienne,
39:12 qui a enfin fait son match référence
39:15 et qui aurait pu l'emporter si elle avait mieux géré certaines choses.
39:19 Mais oui, tout le monde avait pronostiqué une victoire des Fidji,
39:22 et assez quand même, plutôt largement.
39:24 - Tu as tremblé, Yann ?
39:26 Tu t'es dit "ah, après ne pas avoir mis le Japon,
39:28 je n'ai pas non plus mis la Géorgie".
39:30 - J'ai été emballé par ce match et par cette équipe géorgienne.
39:33 Quand on revient tout à l'heure au débat sur les petites nations,
39:36 les Géorgiens, encore une fois sur cette Coupe du Monde
39:38 et face aux Fidjiens, prouvent qu'ils ont leur place
39:41 pour aller lutter avec le haut du panier mondial.
39:44 Gros, gros match des Géorgiens.
39:46 Et puis les Fidjiens, je suis sorti avec une impression mitigée
39:49 en me disant "oui, ce match-là, ils auraient dû le perdre".
39:51 Les équipes fidjiennes, il y a quatre ans, huit ans en tout cas,
39:53 auraient sûrement perdu ce match-là,
39:55 parce que quand on rate autant de situations offensives et défensives,
39:58 on ne doit pas gagner un match de rugby.
40:00 Et ils ont maintenant cette capacité à se retrouver
40:03 sur quelques séquences de jeu et avoir ce réalisme
40:05 qui leur permet d'aller marquer.
40:07 Ils ne se sont pas retrouvés finalement trop en danger hier.
40:10 Il y a eu un peu d'inquiétude, mais ils ont tout le temps maintenu
40:13 un petit peu d'avance sur l'équipe géorgienne,
40:15 donc à la fois en contrôle et puis en total lâcher prise
40:19 avec ce qui se fait de moins de bon du côté des Fidjiens, malheureusement.
40:22 Après, on a quand même vu Bautia, titulaire.
40:25 - Ouais, énorme match de sa part.
40:27 - Et énorme match de sa part, effectivement.
40:29 Moi, lui aussi, bluff, me bluff, quoi.
40:32 Ce mec a deux joueurs dans chaque jambe, quoi.
40:35 - Les Fidjiens n'ont plus besoin que d'un tout petit point
40:38 pour désormais se qualifier pour ces quarts de finale.
40:40 Regardez le tableau, l'Australie a fait le taf, 34-14 face au Portugal,
40:46 ce qui permet aux Australiens encore d'espérer,
40:49 en tout cas mathématiquement, c'est possible.
40:51 Les Australiens, ils ne joueront plus désormais dans cette phase de poule,
40:55 alors que les Fidji affrontent le Portugal.
40:58 C'est une équipe bien pénible, cette équipe du Portugal,
41:01 pour les Fidji, où vous ne croyez pas qu'ils puissent être empêchés
41:03 de croire à leur quart de finale.
41:05 - Après tout ce qu'ils ont fait, les Fidjiens,
41:07 ils ne peuvent pas s'écrouler sur ce match-là, c'est pas possible.
41:09 Les Portugais ne jouent plus rien.
41:11 Eux jouent réellement leur première quart de finale, quoi.
41:14 Donc, quelque chose d'exceptionnel pour cette équipe-là.
41:17 Je ne les vois pas passer au travers de ce match-là, absolument pas.
41:22 - Ils prennent le bonus offensif, même, à mon avis,
41:24 parce que dans un cas d'égalité, il faut que les Fidjiens,
41:27 s'ils veulent sortir premiers, aillent chercher un point de bonus,
41:29 à mon avis, offensif, parce que les Galois,
41:32 eux, jouent la Géorgie, les Galois risquent de battre les Géorgiens aussi.
41:35 Donc, oui, ça risque d'être plutôt une deuxième place pour les Fidjiens.
41:39 Malgré tout, contre les Portugais, tu ne peux pas passer au travers.
41:41 Même si les Portugais, attention, voudront…
41:43 - Oui, ils jouent très bien au Red Bull.
41:45 Il y a vraiment eu, dans les lancements de jeu, des Portugais,
41:48 dans les intentions, dans la capacité à tenir le ballon.
41:50 - Très, très intéressant.
41:51 - J'ai vu vraiment des choses que je n'ai pas vues chez d'autres équipes,
41:53 pourtant beaucoup plus réputées.
41:55 - Complètement.
41:56 - Le Portugal de Patrice Lagisquet, donc, qui vous plaît beaucoup,
41:59 et les Australiens éliminés dès la phase de poule,
42:02 une première fois dans leur histoire.
42:04 Vous voyez, il s'en passe des choses, dans cette phase de poule du Mondial 2023.
42:08 - Alors oui, en même temps, ils n'étaient pas favoris non plus de leur poule,
42:11 les Australiens.
42:12 C'était une poule qui allait être plutôt ouverte,
42:14 au vu des dernières prestations de chacune des équipes.
42:18 Donc, pas vraiment une surprise.
42:21 En plus, Eddie Jones avait écarté des joueurs quand même majeurs
42:25 de cette équipe d'Australie.
42:26 On s'est passé de joueurs avec une expérience incroyable pour une Coupe du Monde.
42:29 Ça a fait beaucoup parler, ce choix-là.
42:32 - Le cœur notamment.
42:33 - Et ça n'a pas donné vraiment raison à Eddie Jones,
42:37 par rapport à ses choix.
42:39 Et c'est triste.
42:40 En plus, ils ont perdu Skelton, leur capitaine désigné pour la Coupe du Monde,
42:43 après le premier ou deuxième match, je crois.
42:45 Il n'a plus rejoué ensuite.
42:47 Donc, plein de blessures, plein de mauvais choix.
42:50 Pas vraiment à la fête.
42:51 - Compliqué tout le temps d'arriver dans une Coupe du Monde en disant qu'on prépare la prochaine.
42:54 - Oui, ça c'est vrai.
42:55 - La prochaine qui sera chez eux.
42:57 - Il y a des sports où tu as des championnats du monde tous les ans.
42:59 Donc oui, pourquoi pas.
43:00 Mais là, c'est tous les quatre ans.
43:02 Ça montre bien toutes les difficultés du rugby australien en termes de réservoir.
43:07 Clairement, il y a une génération aujourd'hui sur laquelle Eddie Jones a tiré un trait pour certains.
43:12 Il y a quand même des joueurs cadres qui ont entre 25 et 30.
43:15 Ceux qui arrivent après, ils ont entre 18 et 22.
43:18 Et ils ne sont vraiment pas au niveau.
43:20 Ce n'est pas une critique, c'est juste un constat.
43:23 Et d'arriver en Coupe du Monde en disant "Oui, oui, moi j'ai la prochaine qui sera à la maison en tête".
43:27 Est-ce qu'il va rester Eddie Jones à la fête des Australiens ?
43:30 - Je ne sais pas.
43:31 - C'est compliqué quand même ce rugby-là.
43:33 Et voilà.
43:34 L'Australie qui a donc très certainement joué son tout dernier match de ce mondial.
43:38 Alors que la dernière journée de poule, ce sera le week-end qui arrive.
43:42 On l'analyse, bien sûr, on se projette là-dessus avec nos consultants.
43:45 Dès jeudi dans un nouveau numéro de Tous en Mêlée.
43:48 Prenez soin de vous d'ici là.
43:49 Salut !
43:50 [Musique]