Xavier Lacaille, de Parlement

  • l’année dernière
Transcription
00:00 Alors le Parlement européen, en moins d'une minute,
00:02 le Parlement c'est l'organe législatif,
00:04 législatif,
00:05 le Parlement c'est l'organe législatif
00:08 des petits pot-de-beurre,
00:09 législatif, un chasseur chassant,
00:11 un chasseur au Parlement
00:13 chasse son chien
00:14 alors qu'il n'a pas le droit de chasser son chien dans le Parlement.
00:16 C'est interdit de chasser au Parlement,
00:18 bien évidemment.
00:19 Je n'aurais jamais dû tenir ce propos.
00:21 Mais c'était une conversation privée.
00:23 Bah, bah, bah, bah, non, non, non, non.
00:24 Malheureuse.
00:25 On va perdre les protestants comme ça.
00:26 On perd tout le nord de l'Europe.
00:27 Les protestants, c'est quoi ?
00:29 Les protestants avec des longues barbes et des bouts de dansant ?
00:31 Non.
00:32 Non, ça c'est les orthodoxes.
00:33 Les protestants, c'est ceux qui font la gueule tout le temps et qui s'habillent en gris.
00:35 Mais c'est pas la Commission européenne ça.
00:37 Ah, ah, ah, ah, c'est drôle.
00:38 En Parlement, on essaye de rendre les institutions un peu drôles
00:42 en humanisant et en rendant un peu clownesque
00:45 certaines situations, en poussant le trait des personnages.
00:48 Et je crois aussi que c'est une arène qui peut être drôle,
00:51 comme plein d'endroits, mais c'est très vaste,
00:53 c'est bourré de couloirs, c'est bourré d'ascenseurs.
00:56 Je me perds à chaque fois.
00:57 J'imagine que les députés ne se perdent plus,
00:59 quoique j'ai eu des échos qu'il y a eu deux, trois députés qui se sont perdus,
01:03 qu'on n'a jamais retrouvés d'ailleurs, qui y sont toujours.
01:05 Donc si vous nous entendez, que vous nous voyez, on arrive, on vous cherche.
01:08 Justement, je pensais à vous.
01:10 Ah bon ?
01:11 Ce matin, en arrivant au Parlement,
01:14 je me disais qu'il est loin, le sami novice qui venait frapper à ma porte
01:18 dès que se présentait la plus petite difficulté.
01:21 Ah oui.
01:22 Qu'il est loin, cet assistant, qui appelait à l'aide
01:24 sans prendre la peine de chercher ses propres solutions.
01:27 Ah oui, le temps passe.
01:28 Le pays le plus drôle parmi les 27,
01:30 le Benelux, c'est très drôle, le Benelux.
01:32 Globalement, le Benelux, ça m'a toujours fait rire.
01:34 J'ai le terme Benelux, quoi.
01:36 Benelux, pour moi, c'est un médicament que tu prends le matin,
01:38 à jeun, un bon petit Benelux, voilà, 25 mg de Benelux.
01:42 Vous pouvez aussi le mettre en suppositoire.
01:44 C'est plus efficace, mais enfin non.
01:45 Alors le pays le plus drôle, ce serait l'Allemagne.
01:48 Je peux taper un peu sur les Allemands, ils sont tranquilles,
01:50 ils ont une situation assez sympa.
01:52 Les Allemands, franchement, sont les...
01:55 Dans le Parlement, c'est quand même les dindons de la farce.
01:58 Ils s'en prennent plein la gueule dans le Parlement.
02:00 Et en plus, c'est drôle, parce que le public allemand aime beaucoup la série.
02:03 Et même la chaîne allemande n'est pas du tout dérangée
02:06 par le fait qu'on tacle vachement.
02:08 Ils sont pleins d'autodérision.
02:10 Donc je pense que, paradoxalement, c'est l'Allemagne.
02:12 Il y a des rumeurs.
02:14 Ils sont sûrement juste en Allemagne.
02:16 Mais il y a des rumeurs.
02:18 Vous avez des précautions contre les 3% de la taxe.
02:21 Quoi ? Moi ?
02:23 Non !
02:25 Les déficits sont inexcusables.
02:28 Bien.
02:30 Quelle heure est-il ?
02:34 12h28.
02:36 Oh, on aurait presque été en retard.
02:38 Pause du midi.
02:40 C'est paradoxal, parce qu'on a des très bons échos de spectateurs français.
02:47 Et en même temps, on en prend...
02:50 Les députés français, en particulier Michel, en prend plein la gueule.
02:54 Et on a souvent des retours qui sont un peu piqués.
02:58 Il y a un truc de genre "ouais, mais quand même,
03:00 non, on n'est pas tous des tirs au flanc", et machin, machin.
03:03 Et moi, je trouve ça assez chouette,
03:05 parce qu'il y a quand même une forme d'autodérision à avoir
03:08 sur cette image qu'on a.
03:10 Et si on a cette image, il y a quelque chose à en faire.
03:12 Il ne faut pas la mettre sous le tapis.
03:14 Il y a un truc qui est assez fun.
03:16 Et je trouve que ça peut être chouette aussi d'être tir au flanc.
03:18 Je trouve qu'il y a dans une forme de paresse,
03:21 il y a aussi pas mal de sagesse.
03:23 C'est le titre de mon prochain livre, "Paresse et sagesse".
03:26 Je pense que ça aurait été quasiment impossible
03:42 de tourner dans un décor en carton pâtre,
03:44 et de voir le Parlement.
03:46 Et là, littéralement, je parlais de labyrinthe,
03:48 mais je m'y suis vraiment perdu, moi.
03:50 Et en fait, c'est bête, mais le fait d'avoir à marcher
03:52 40 minutes parfois d'un endroit à l'autre,
03:54 parce qu'on tourne au point A le matin
03:56 et au point B l'après-midi,
03:58 fait qu'on est obligé de ressentir le Parlement.
04:00 On croise forcément des députés, des assistants parlementaires,
04:02 plein de postes différents.
04:04 Et en fait, ça t'immerge immédiatement
04:06 dans l'ensemble du Parlement.
04:08 Et puis on a eu la chance, en saison 3,
04:10 de tourner à la commission,
04:12 à la grande salle de la commission.
04:14 Et là, pour le coup, moi, j'ai été choqué.
04:16 J'étais surexcité.
04:18 Je suis rentré dans ce lieu,
04:20 et j'ai ressenti quelque chose d'assez fou.
04:22 C'est là que des décisions fondamentales
04:24 ont été prises ces 70 dernières années.
04:26 Et tu tournes là, et il y a un truc assez dingue.
04:30 C'est là que ça a commencé.
04:32 Je pense qu'on prend, paradoxalement,
04:48 les choses pas forcément au sérieux,
04:50 mais on les traite avec sérieux.
04:52 C'est-à-dire que les auteurs de Parlement,
04:54 donc, qu'on salue, Noé Debré,
04:56 Le Manitou, Maxime Caligaro,
04:58 Pierre Dorac, ont eu toujours à cœur
05:00 de s'inspirer de situations réelles.
05:02 Pierre et Maxime sont d'ailleurs eurocrates,
05:08 ils travaillent là-bas,
05:10 donc ils ont évidemment un point de vue interne
05:12 hyper intéressant, très ancré dans le réel.
05:14 Et donc, ils ont toujours eu envie
05:16 de ne pas aller chercher de la fiction au début.
05:18 Ils partent du réel, et à partir du réel,
05:20 les personnages qui, eux, sont fictifs,
05:22 même s'ils sont inspirés,
05:24 viennent traduire les choses avec la comédie.
05:26 Donc, c'est un point sérieux, je pense,
05:28 très enraciné dans les scénarios
05:30 et dans l'origine du projet.
05:32 Et après, je pense qu'on ne se prend pas au sérieux
05:34 dans la manière de le faire.
05:36 On le fait de manière rigoureuse
05:38 et avec beaucoup de sérieux,
05:40 mais sans se prendre au sérieux,
05:42 il faut y apporter aussi de la légèreté
05:44 et une forme de distance et de l'ironie.
05:46 C'est comme ça que je pense qu'on va parler aux gens.
05:48 C'est cornelien.
05:50 Notre situation actuelle, elle est cornelienne.
05:52 Sauf que dans Cornet, il y a un héros avec...
05:54 C'est tragique, c'est une tragédie.
05:56 Comme chez Racine, du coup.
05:58 C'est racinien.
06:00 ...
06:10 ...

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