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Le Procès Goldman, dans la lignée de Saint-Omer de Alice Diop et Anatomie d'une chute de Justine Triet, met à l'honneur le film procès, procédé que l'on maitrise totalement dans le cinéma français. Du grand art !
Transcription
00:00 qu'il se passe avec le cinéma français ? Je suis allé voir le procès Goldman de Cédric
00:04 Kahn et c'était encore une fois un exemple d'écriture et d'interprétation, c'était fabuleux.
00:09 On est vraiment gâté en termes de réalisation et de production française en ce moment,
00:13 c'est trop bien. Le procès Goldman raconte l'histoire vraie du procès de Pierre Goldman,
00:17 qui est accusé de quatre braquages à main armée, dont un qui a causé la mort de deux pharmaciennes.
00:22 Et évidemment on va s'attarder sur ces deux meurtres. Goldman clame son innocence corps et
00:26 âme. Il le dit et il le répète, il n'a pas tué ces deux personnes. Témoignages,
00:31 accusations, plaidoiries, monologues, le film va être centré sur ce procès à huis clos.
00:35 Petite parenthèse, alors je suis désolé mais je peux pas m'empêcher de voir Olivier Véran sur
00:39 l'affiche du film. Ça m'a fait "t'il" tout le long du film, vraiment il ressemble à Véran ce mec.
00:43 Bref, encore une fois, le cinéma français est grand. Le procès Goldman s'inscrit totalement
00:48 dans la même lignée que Saint-Omer de Alice Diop ou Anatomie d'une chute de Justine Triette dans
00:53 la réalisation et la production d'un film procès. On est vraiment très fort pour filmer ce genre de
00:57 choses en France, vraiment. Une réalisation qui met en avant la salle du procès avec un
01:01 cadre très serré, assez intimiste, qui donne encore plus cette impression de huis clos et
01:06 d'enfermement. À l'image d'un procès qui se révèle être très fermé, le procès d'un homme instable
01:11 et nerveux qui peut à tout moment faire basculer la décision du jury tellement il est imprévisible.
01:16 C'est là où le personnage de Goldman est très intéressant, c'est qu'on ne sait jamais ce qu'il
01:19 va dire, on ne sait jamais ce qu'il va faire et à tout moment tout peut basculer. Il est assez
01:22 nerveux, assez sanguin, il n'hésite pas à aller à l'encontre de son avocat alors que ça ne va pas
01:26 du tout lui servir. Et d'ailleurs la relation entre Pierre Goldman et son avocat est vraiment
01:30 très intéressante. Goldman est assez auto-centré, il est persuadé que par la force des mots il va
01:34 pouvoir s'en sortir tout seul et que même s'il ne s'en sort pas c'est son destin et c'est comme
01:38 ça. Mais évidemment son avocat qui veut réussir son procès va lui faire comprendre que non,
01:42 que lui il est essentiel à la réussite de ce procès et au fait de clamer son innocence. Un
01:47 avocat qui est plein d'espoir, qui se bat corps et âme même si Pierre Goldman ne lui facilite pas
01:51 du tout la tâche. Je trouve que dans le cinéma français on a une facilité à filmer les procès,
01:55 à le rendre réel, naturel et très prenant et surtout rendre hommage au côté théâtral qu'est
02:00 le procès et qui est aussi le film. Aussi grâce au pouvoir d'interprétation des acteurs qui n'en
02:05 font jamais trop et qui sont très justes. Je trouve qu'on retranscrit clairement l'essence
02:09 même d'un procès parce que c'est jamais dans le too much comparé à des films de procès américains.
02:14 Par exemple en même temps les américains c'est vraiment des gros bourrins. Ici c'est haletant,
02:18 c'est palpitant, les témoignages sont hyper intéressants et à tout moment il peut se
02:22 passer plein de choses notamment des témoignages qui vont se contredire les uns avec les autres.
02:26 Bref le procès Goldman c'est un super film, foncez le voir c'est une très bonne surprise.
02:30 C'est actuellement en salle.