L'avenir des "Escaldes", avec Georges Armengol, le président de la Communauté Pyrénées-Cerdagne

  • l’année dernière
En Cerdagne, les élus se mobilisent contre le projet de réhabilitation de l'ancien centre de cure et de rééducation des Escaldes. Georges Armengol, le président de la Communauté Pyrénées-Cerdagne répondait aux questions de Simon Colboc sur France Bleu Roussillon ce mercredi.

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Transcription
00:00 7h48, l'invité de France Bleu ce matin, Simon, c'est un élu de Montagne qui se mobilise en Cerdagne
00:08 contre un vaste projet immobilier sur la commune d'Angoustrine.
00:12 Bonjour Georges Armengol !
00:14 Bonjour !
00:15 Merci d'être en direct avec nous, vous êtes le maire de Sayagousse, le président aussi de la communauté de communes Pierre-Edde et Cerdagne.
00:20 Ce projet immobilier contre lequel vous vous battez, vous et d'autres élus de Cerdagne, notamment le maire d'Angoustrine,
00:26 c'est celui autour des escaldes. Alors il faut expliquer, c'est ce grand bâtiment jaune, les escaldes, 20 000 m2,
00:32 cet énorme bâtiment qui autrefois accueillait des curistes, le propriétaire c'est d'ailleurs l'assurance maladie.
00:37 C'est important aussi de le signaler, depuis 10 ans le bâtiment n'accueille plus personne,
00:41 et là un promoteur veut le racheter, le transformer en résidence secondaire, et vous, ça ne vous va pas, pour quelle raison ?
00:47 D'abord ça ne nous va pas parce que l'ensemble des élus de Pyrénées-Cerdagne et de la Montagne des Catalanes,
00:53 pourrais-je dire, dénoncent ce projet, parce que déjà en 2015 nous avons vécu un assassinat
01:02 dès la fermeture des escaldes et donc plus de 150 emplois, et aujourd'hui on a l'impression de revivre une deuxième épreuve
01:10 avec le meurtre qui se prépare dans la mesure où nous avions travaillé avec l'Agnan en 2014,
01:19 la communauté de communes avait fait un état de lieu avec le BRGM de la ressource,
01:23 il a prouvé une source d'eau chaude particulièrement intéressante à 42 degrés avec un débit important.
01:32 En 2015-2018 on avait mis en place un plateau technique pour connaître les qualités et confirmer les qualités de la ressource.
01:41 Et relancer un projet pour accueillir les curistes qui a finalement capoté,
01:45 mais depuis 2015 il ne se passe rien dans ce bâtiment, pourquoi est-ce que là, ce projet immobilier vous dit non ?
01:51 Et ensuite pour terminer, on avait fait une étude sur le potentiel et les opportunités économiques du site,
01:58 avec bien sûr l'Agnan, et le plan local d'urbanisme, et écrit ce projet avec tous ses atouts dont on vient de parler,
02:07 c'est-à-dire cette source, en effet de mettre en place un projet cohérent.
02:11 Aujourd'hui l'Agnan, pour des raisons que je ne compte pas entendre...
02:15 Donc c'est la sécu à l'Agnan qui est propriétaire du bâtiment ?
02:17 Oui, qui est la propriétaire du bâtiment, décide de vendre au travers d'un agent conseiller d'un immobilier,
02:25 filial à l'IAD, donc passe un sous-sème privé avec ces personnes-là, et on s'aperçoit qu'on démantibule totalement le bâtiment
02:40 en essayant de vendre par lambeaux les différentes pièces, ce qui veut dire qu'on enlève la cohérence au territoire
02:48 et au projet qui avait été élaboré, donc si vous voulez c'est pour cette raison que...
02:54 Oui mais ce projet dont vous parlez, ce projet pour relancer les lécures à Angoustrine,
02:58 il a capoté depuis 2015, ce bâtiment est donc abandonné, il ne sert à rien,
03:04 pourquoi est-ce qu'il ne faut pas tourner la page finalement des résidences secondaires, des investisseurs pour la montagne, pourquoi dire non ?
03:10 D'abord le projet n'a pas capoté depuis 2015, puisqu'il y avait un porteur de projets jusqu'en juin de cette année,
03:20 et que c'est à partir du mois de juin que LACNAM a, pour une raison que je ne connais pas, changé d'objectif,
03:27 et vendu à quelqu'un qui est en train de vendre par tranche, j'allais dire des morceaux,
03:35 qui n'ont plus aucun intérêt dans la mesure où ça va être vendu en résidences secondaires,
03:42 alors qu'aujourd'hui, imaginez-vous, 20 000 m², vous en avez parlé tout à l'heure, avec un appartement de 80 m² par appartement de 80 m²,
03:53 ça fait 250 appartements en résidences secondaires, alors qu'aujourd'hui on est en train de travailler avec,
04:00 sur les fortes recommandations de l'État et avec notre volonté sur le zéro artificialisation,
04:09 on est en train de travailler sur comment loger les habitants permanents, les salariés et les saisonniers.
04:19 - Mais le bâtiment il existe déjà, donc il n'y aurait pas besoin d'artificialiser les sols,
04:23 justement il serait en conformité avec la loi, c'est une transformation, au contraire, ça serait plutôt vertueux du point de vue écologique,
04:29 on n'aurait pas besoin de bétonner en plus la montagne.
04:32 - Je ne sais pas si c'est vertueux, mais est-ce que c'est vertueux d'amener aujourd'hui, où il y a déjà plus de 60% de résidences secondaires,
04:40 encore plus d'habitants qui viendront à la maison, alors qu'on ne trouve pas de logement,
04:46 on ne trouve pas de moyens de loger les habitants permanents.
04:52 - On entend bien que vous voulez encore croire, vous, effectivement, à ce projet de cure,
04:56 vous voulez faire renaître ce projet de cure, en tout cas il n'est pas pour vous totalement à abandonner.
05:02 Est-ce que vous avez rencontré le promoteur qui est intéressé quand même ?
05:06 - Moi je ne l'ai pas rencontré, je l'ai eu au téléphone lorsqu'on l'a appelé, mais je n'ai pas été plus loin que cela.
05:13 - Et ça vous semble sérieux ?
05:15 - Pardon ?
05:16 - Il vous semble sérieux ?
05:18 - Écoutez, je ne me permettrai pas de juger là-dessus,
05:23 pour ce qui me concerne, la GNAM est propriétaire, on a toujours travaillé ensemble,
05:27 et ce que je souhaite, c'est que la GNAM revienne sur la table de discussion,
05:32 d'autant qu'il y a un certain nombre de personnes et de promoteurs qui souhaiteraient créer un projet cohérent d'ensemble.
05:39 - Il est 7h53 sur France Bleu Roussillon.
05:42 - France Bleu Roussillon, l'invité du 6/9.
05:45 - Et notre invité, c'est Georges Armengol, le président de la communauté de communes Pyrénées-Serdaigne, Simon Colbom.
05:50 - Vous ne voulez pas de ce projet immobilier, pas de transformation,
05:54 en tout cas pour cet ancien centre de cure en résidence secondaire, Georges Armengol.
05:58 Qu'est-ce que vous allez faire ? Qu'est-ce que vous pouvez faire aussi, vous, en tant qu'élus locaux ?
06:01 Les deux sénateurs des Pyrénées-Orientales vous soutiennent aussi,
06:05 mais qu'est-ce que vous pouvez faire pour empêcher finalement le propriétaire, la Sécu, de vendre ?
06:09 À qui bon lui semble ?
06:11 - Écoutez, aujourd'hui, on est en train d'analyser la situation pour l'instant.
06:17 Il y a une DIA qui a été envoyée, nous allons voir s'elle correspond juridiquement à ce qu'il faut faire sur ce plan-là.
06:26 Et puis ensuite, nous envisageons bien sûr de discuter avec l'ACNEM,
06:30 mais s'il le faut, nous irons beaucoup plus loin dans l'action juridique, s'il le faut.
06:36 - Mais le maire d'Angoustrine, par exemple, a le pouvoir, lui, d'empêcher cette vente ?
06:39 - Nous avons les moyens que nous avons, avec les...
06:43 - Parce qu'il a le droit de préemption, mais ça coûte cher.
06:45 - Pardon ?
06:46 - Il pourrait faire un acte de préemption, mais forcément c'est un budget aussi.
06:50 - C'est difficile pour une commune de faire un acte de préemption sur un site pareil de 40 hectares.
06:58 - Et la communauté de communes pourrait l'aider ?
07:00 - La communauté de communes fait, dans le cadre de ses compétences, ce qu'elle a à faire,
07:05 et en particulier sur le droit de préemption.
07:07 - Ce qui m'interpelle aussi ce matin, Georges Amangol, c'est que vous ne voulez pas de résidence secondaire aux escales,
07:12 on le comprend bien, en revanche en Cerdagne, il y a beaucoup d'élus qui soutiennent ce projet de la Pléta à Font-Romeu,
07:18 ces chalets de luxe, qui là verraient le jour dans une zone naturelle, où il y a une source aussi,
07:23 une zone qui n'est pas encore construite.
07:26 Je suis un peu perdu, où est la cohérence dans tout ça, finalement ?
07:28 Pourquoi oui à la Pléta, et non aux résidences secondaires du côté d'Angoustrine ?
07:32 - D'abord, la Pléta, c'est sur la commune de Font-Romeu, c'est pire, elle est catalane,
07:37 donc adressez-vous aux élus qui gèrent cette chose-là.
07:40 Bien sûr qu'on a un regard là-dessus.
07:42 Moi, je m'inquiète davantage de savoir que les services sociaux de l'État, comme l'Agnan,
07:47 vendent de leurs biens sans considérer la population locale,
07:51 que le ministère des Finances, au niveau de Targazone,
07:54 veut vendre pour plus de 2 millions un centre qui existait jusqu'à aujourd'hui.
08:00 Ceci m'inquiète davantage que, encore, la cohérence,
08:03 parce que nous essayons de l'avoir, cette cohérence-là,
08:06 et de faire en sorte qu'on puisse, dans le cadre des plans locales d'urbanisme,
08:12 encadrer un certain nombre de choses.
08:14 - Merci beaucoup, Georges Armangol, vous êtes donc le maire de Saillégouze,
08:17 et on l'a compris, le président aussi de la communauté de communes,
08:20 Pyrénées-Serdagne.
08:21 Excellente journée à vous, monsieur Armangol.
08:23 - Merci, à vous aussi.

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