Vaccination Covid / Punaises de Lit / Chikirou et LFI

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Virginie Le Guay, Frédéric Dabi , David Margueritte et Geneviève Goëtzinger

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00:00 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06 - Le 10h midi, les débats aujourd'hui avec Virginie Leguay, journaliste, politique, éditorialiste.
00:12 Bonjour Virginie. - Bonjour à tous.
00:14 - Frédérique Daby, directeur générale de l'IFOP. Je rappelle votre dernier livre, "La fracture", qui est paru aux éditions Les Arènes.
00:20 Jean-Geoff Godzinger, vous êtes spécialisé en communication politique et vous êtes présidente de l'agence IMAGE, avec 2G.
00:27 Et David Marguerite, vice-président de la région Normandie et président de l'agglomération du Cotentin.
00:33 Quelques mots encore sur Jean-Pierre Elkabach, en tout cas pour ceux qui l'ont connu.
00:38 C'est votre cas Frédérique, et peut-être à ceux qui sont autour de cette table.
00:44 Sofia Chikirou, l'épine dans le pied de LFI, le budget de l'audiovisuel public en hausse.
00:49 Et oui, il n'y a plus de renovance, mais il y a un budget qui a été augmenté.
00:53 On parlera du pape François et bien d'autres sujets, évidemment, avec vous, de toute façon on ne tient jamais le programme.
00:59 Donc on essaye, on se fixe un cap, et puis après c'est comme ça.
01:07 Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent.
01:09 Absolument. Virginie, vous vouliez faire un coup de gueule ?
01:12 Oui, enfin un coup de gueule, oui, qui pourrait être un coup de cœur, mais qui en fait est un coup de gueule.
01:16 Et là je voulais parler de la campagne de vaccination contre cette recrudescente du Covid.
01:21 Et j'ai le sentiment que le gouvernement marche un peu sur des œufs.
01:26 C'est-à-dire qu'à la fois la campagne a été avancée de 15 jours, donc ça veut dire quand même qu'ils prennent les choses au sérieux.
01:32 Et c'est vrai qu'il y a eu des alertes du côté des urgences, tous les services ont souligné la hausse des admissions en urgence.
01:40 Et en même temps, si on n'y prête pas garde, il n'y a pas vraiment d'alarme, il n'y a pas vraiment d'inquiétude.
01:46 On dit que c'est réservé aux plus de 65 ans, à ceux qui ont des comorbidités, des fragilités.
01:50 Bon très bien, un refrain qu'on a tous beaucoup entendu.
01:53 Mais on oublie de dire aussi que ceux qui sont vaccinés protègent ceux qui ne sont pas vaccinés.
01:58 Et que finalement, ça pourrait être étendu à tout le monde.
02:00 Donc ce qui m'agace un peu, c'est pas tant cette campagne de vaccination qui est probablement utile,
02:05 c'est que comme toujours, le gouvernement est un peu hésitant pour dire "il faut se faire vacciner, c'est très important de se faire vacciner".
02:11 Et ça concerne tout le monde et pas que les fragiles et les vieux.
02:15 Et je vois bien que là, il est un peu comme sur des œufs, parce qu'il voit bien que c'est un sujet très polémique.
02:21 Et qu'il y a beaucoup de gens qui dénoncent ces vaccins.
02:24 Je rappelle deux choses, il y a des pays dans le monde, et ils sont très nombreux, qui se battent pour avoir des vaccins.
02:29 Et des vaccins beaucoup plus élémentaires que ceux auxquels nous avons déjà droit nous depuis des dizaines d'années.
02:34 Et je rappelle autre chose, c'est que quand on regarde les chiffres sérieusement,
02:38 à partir du moment où la vaccination est devenue massive, et là je parle bien du Covid,
02:42 comme par hasard, les formes graves et les admissions dans les urgences ont baissé.
02:47 Donc il ne faut pas raconter des choses inexactes, mais je vois bien que ce malaise du gouvernement
02:52 provient probablement de ce déchirement de l'opinion publique, qui est alimenté par les réseaux sociaux.
02:57 Ce que je regrette personnellement.
02:59 Je suis d'accord avec vous, et je suis assez effaré à tous nos auditeurs contre nous, parce que beaucoup n'apprécient pas ce vaccin.
03:06 Mais beaucoup de gens autour de moi me disent "Texto, je ne veux plus me faire injecter de saloperies dans le corps".
03:16 C'est-à-dire que je pense que c'est une victoire énorme des antivax, c'est un échec total du gouvernement sur la communication,
03:22 qui n'a pas été assez combattif. Il y a des milliards de doses qui ont été injectées.
03:27 Moi je suis pro-vaccin, je le dis, je n'ai pas peur, et je ne connais personne,
03:32 mais personne qui ait eu des faits secondaires de ce vaccin.
03:36 En revanche, tous ceux qui sont antivax ont toujours un cousin, le beau frère de la belle-sœur du covid.
03:40 Qui est mort, qui a eu de graves maladies, qui a développé des choses.
03:44 Moi je suis très content d'entendre Virginie là-dessus, parce que justement, il n'y a pas de déchirement de l'opinion publique.
03:52 L'affaire du vaccin montre à quel point il y a une opinion sondagère,
03:57 où dans les enquêtes d'opinion, on en a fait pour Sud Radio par le passé, on avait eu une adhésion à la vaccination
04:02 pendant le covid de 75 à 80%, alors c'est une très forte majorité.
04:07 Il y a une minorité non négligeable, 20%, 25%, ça avait beaucoup de monde dans une logique d'extrapolation.
04:13 Surtout que c'est une minorité très virulente.
04:15 Mais j'allais dire, il y a aussi l'opinion des réseaux sociaux, qui n'est pas par Twitter ces 2-3 millions de personnes,
04:22 c'est beaucoup de monde, mais ce n'est pas représentatif, qui là, quand vous regardez X, Twitter ou ailleurs,
04:27 on a l'impression, comme vous le dites tout à l'heure Valérie, que les antivax sont archi majoritaires dans le pays.
04:33 Ce n'est pas vrai. Et quand vous dites, Valérie, je suis pour la vaccination, quand vous dites, Virginie,
04:39 la vaccination des bien portants permet de protéger les fragiles, c'est une idée massivement soutenue par une majorité de français.
04:48 Ce n'est pas le ressenti, je sais que c'est ce qu'on vous dit quand vous faites des sondages,
04:52 mais ce n'est pas le ressenti du tout que j'ai, c'est-à-dire des gens tout à fait raisonnables qui ont été vaccinés 3 fois,
04:56 qui me disent "je ne le ferai pas".
04:59 Et puis j'ajoute très Frédéric, il y a très peu d'adhésion en ce moment aux vaccins, c'est-à-dire que les gens ne vont pas se faire vacciner.
05:05 Il y a des doses qui restent par milliers.
05:07 C'est possible.
05:08 Et oui, mais ça, ça dit aussi quelque chose de la prudence dans l'opinion publique.
05:13 Pendant la période du Covid, pendant le pic du Covid, les gens sont allés se faire vacciner,
05:16 mais aujourd'hui ils disent "ouh là là, finalement je ne suis pas sûr de vouloir faire mes rappels,
05:20 je ne suis pas sûr de vouloir faire mes doses", y compris des gens qui sont pro-vaccin.
05:23 Je pense que c'est lié à la moindre dangerosité perçue du Covid, même si...
05:27 Perçue, on est bien d'accord.
05:30 C'est pour cela que dans le barométrie physicien pour match chez Soud Radio,
05:34 qu'on a hier révélé chez Philippe David et Cécile Dominibus,
05:39 on voit que dans les sujets de conversation, l'épidémie de Covid progresse de 8 points,
05:44 c'est le fait d'en avoir parlé, par rapport au mois de septembre.
05:47 Il y a peut-être quand même un début de prise de conscience,
05:49 mais on n'est pas du tout au niveau de la période précédente, ce qui n'est pas si mal.
05:52 Parce qu'il y a une recrudescence des cas en ce moment, donc effectivement il faut se refaire vacciner.
05:56 Maintenant cela dit, c'est vrai quand même Virginie, qu'on a les autres développés des anticorps,
06:02 ce qui explique aussi que le variant actuel a l'air quand même moins virulent.
06:07 Et ça explique peut-être aussi cette moindre appétence pour la vaccination,
06:12 qui est absolument nécessaire, nous sommes tous d'accord autour de cette question.
06:15 Plus de 30% d'admission dans les urgences, quand même.
06:18 3 milliards de doses de vaccins qui ont été administrées dans le monde,
06:21 donc quand je vois des auditeurs qui me disent "c'est un vaccin expérimental, on n'est pas anti-vax",
06:26 c'est ce vaccin-là en particulier.
06:29 Mais là aussi, et c'est toutes les fake news autour de l'ARN messager,
06:36 qui je rappelle, les découvreurs de l'ARN messager, ceux qui travaillent dessus, ont eu le prix Nobel,
06:42 une technique qui va permettre d'éradiquer des cancers,
06:46 c'est-à-dire qu'il y a énormément d'imprécisions.
06:48 David Marguerite ?
06:49 Moi je ne défends pas habituellement le gouvernement, je trouve que...
06:52 Il m'en s'en fout !
06:54 Mais là je trouve qu'on est un peu, et c'est bien, en train de dépasser le débat sur l'obligation vaccinale.
06:59 Je pense qu'on est en train de normaliser un peu les choses,
07:02 je n'ai pas du tout envie de revivre la psychose collective d'il y a deux ans ou trois ans.
07:06 Je pense que l'équilibre c'est de proposer massivement la vaccination,
07:10 notamment aux plus de 65 ans, sans peut-être la rendre obligatoire,
07:13 c'est le chemin que prend le gouvernement.
07:15 Moi c'est un chemin qui me va bien, on est sur un vaccin qui est proche de la grille.
07:18 Elle n'a jamais été obligatoire la vaccination.
07:20 Elle l'était avec le pass vaccinal de fait, et je pense, elle était de fait,
07:23 puisqu'on ne pouvait plus circuler, aller et venir librement.
07:26 Et je ne suis pas du tout anti-vax en disant ça.
07:28 Ce que je constate en effet, c'est que beaucoup de gens disent
07:30 qu'ils ne se feront plus injecter de doses dans le corps, ça c'est une évidence.
07:34 Je pense qu'on est en train de normaliser les choses,
07:37 qu'on aura tous les ans un vaccin un peu proche de celui de la grippe,
07:41 la grippe qu'il faut évidemment encourager à la vaccination,
07:44 mais ne plus retomber dans l'hystérisation du débat public sur la question.
07:48 Oui, oui, oui, mais c'est effectivement...
07:50 Alors un auditeur me dit, contrairement à ce que vous disiez Virginie,
07:54 le virus est assez virulent, et oui, moi j'ai une amie qui l'a attrapé...
07:57 - C'est parce qu'il n'était pas virulent, hein ?
07:59 - Non, non, mais c'est... - Vous dites que le variant est moins...
08:01 - Mais non, non, moi j'ai une amie qui est restée 10 jours sur le carreau,
08:04 vraiment très mal, donc après chacun effectivement fait comme il veut.
08:08 Ce n'est pas de la propagande pro-vax, on fait juste une analyse...
08:12 - Non, on n'a pas d'intérêt dans les compagnies de vax.
08:14 - On n'a pas d'intérêt... - C'est un message de santé publique.
08:16 - Et après, il y a ceux qui disent, moi j'ai pas été vacciné, j'ai pas attrapé le virus, bah oui.
08:20 - Tant mieux, vous avez de la chance, tant mieux.
08:21 - Et comme disait un cancérologue, quand on lui disait,
08:23 bah oui, mais moi ma grand-mère elle a fumé jusqu'à 98 ans,
08:26 il dit vous pouvez aussi traverser un champ de mine sans jamais exploser sur une mine,
08:30 mais vous avez plus de probabilités.
08:32 Mais chacun fait comme il veut, mais je trouve quand même que ce discours anti-vax,
08:36 anti-vaccin-covid a infusé auprès de gens qui ne l'étaient pas,
08:40 avec un discours totalement irrationnel.
08:42 - Peut-être parce que le discours pro-vax a manqué un peu de vigueur,
08:45 faute bien sûr de gens pour le relayer dans l'opinion publique.
08:49 - Oui. Allez, on se retrouve dans un instant avec vous pour commenter l'actualité, à tout de suite.
08:54 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
08:59 - Et on est ensemble pour commenter l'actualité avec Virginie Leguay,
09:03 journaliste politique, éditorialiste, Frédéric Dhabi, directeur général de l'IFOP,
09:08 je rappelle votre dernier livre, "La fracture" paru aux éditions Les Arènes,
09:12 Geneviève Götzinger, spécialiste en communication politique,
09:15 présidente de l'agence IMAGE, et David Marguerite, vice-président de la région Normandie
09:20 et président de l'agglomération du Cotentin.
09:22 On continue notre tour de table sans perdre de temps.
09:26 David Marguerite, c'est un coup de cœur.
09:29 - Oui, c'est un coup de cœur sur la fierté retrouvée du nucléaire.
09:32 C'est une fierté française.
09:34 On disait dans le Figaro ce matin qu'EDF avait réussi le tour de force de redémarrer nos réacteurs.
09:40 On était à 32 réacteurs sur 56 qui étaient à l'arrêt.
09:44 L'année dernière, on se rappelle tous des menaces de rupture sur le réseau électrique à l'époque.
09:49 Aujourd'hui, malgré les discours sur la filière nucléaire qui lui ont fait des dégâts considérables,
09:56 on se rappelle des calculs politiques, de la fermeture de Fessenheim,
09:59 on se rappelle de François Hollande et d'Emmanuel Macron qui, pour faire plaisir à Nicolas Hulot,
10:03 avaient enterriné la politique de François Hollande.
10:07 Et on se rappelle de l'objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production énergétique.
10:13 En un an, EDF, malgré ce discours, a réussi à redémarrer, redémarre en ce moment ses réacteurs.
10:19 Ce qui a des conséquences immédiates, qui devraient convaincre d'ailleurs les plus récalcitrants,
10:23 c'est que la France est redevenue exportatrice en matière d'énergie.
10:26 Aujourd'hui, ça c'est quand même une excellente nouvelle.
10:28 C'est que de nouveau, on est parmi les pays du monde qui produisons l'électricité la plus à bas coût.
10:33 Et ça, c'est aussi une très bonne nouvelle.
10:35 Et puis enfin, sur le débat sur la décarbonation, moi je voulais en dire un mot,
10:39 je parlais de fierté française, mais c'est également la réponse la meilleure à la crise énergétique,
10:44 mais aussi au dérèglement climatique, le nucléaire.
10:46 Et aujourd'hui, ce qui me réjouit, et d'où le sens de ce coup de cœur,
10:49 c'est que le consensus politique est en train de se faire autour de cette question.
10:52 Alors, il y a des années à rattraper, notamment les dégâts qui ont pu être faits en matière de formation,
10:58 en matière de formation des ingénieurs, notamment dans la filière nucléaire.
11:02 Mais aujourd'hui, on a la réponse à la décarbonation, à la nécessaire décarbonation, notamment de l'industrie.
11:09 On peut éviter, grâce au nucléaire, moi je me réjouis des 6 à 14 EPR2,
11:14 l'EPR de Flamanville, chez moi, va bientôt démarrer l'année prochaine, a priori.
11:17 On évite de recouvrir la France d'éoliennes terrestres.
11:20 On évite également de recouvrir la France de panneaux photovoltaïques.
11:24 Je vous ai cité l'exemple dans ma région, Hervé Morin a eu le courage, dans son schéma d'aménagement du territoire,
11:29 d'interdire la grille photovoltaïque, qui aujourd'hui aurait un impact paysager terrible sur la Normandie,
11:36 et qui aussi posera problème de souveraineté alimentaire pour le pays.
11:40 Donc moi je me réjouis de ça, je crois aux énergies renouvelables, en particulier marines,
11:44 lorsqu'elles sont éloignées des côtes, lorsqu'elles n'ont pas un impact visuel dévastateur sur nos côtes.
11:49 Mais finalement, on se rappelle aujourd'hui, et c'est le sens du message que je voulais porter, de ce coup de cœur,
11:55 c'est que c'est bien le nucléaire qui est la réponse à l'indépendance énergétique du pays et à la décarbonation de l'économie.
12:02 - Frédéric Derbuch, l'opinion publique suit ?
12:05 - L'opinion est complètement en ligne avec ce que vient de dire David Marguerite.
12:08 C'est vrai que pendant longtemps, parce que le nucléaire n'était pas un objet qui faisait l'objet d'un débat serein en France,
12:14 on avait une opinion publique qui était extrêmement partagée, du 50-50, plutôt défavorable après Fukushima.
12:21 Là, avec cette crise de l'énergie, avec cette crispation sur le point d'achat, j'ai trouvé une enquête IFOP-JDD de septembre 2022.
12:28 Déjà, les choses avaient beaucoup bougé, puisque trois quarts des Français étaient favorables à la production d'énergie nucléaire en France,
12:35 y compris l'ensemble de la gauche, y compris une petite partie des sympathisants Europe Écologie-Les Verts.
12:40 Et quand on regardait les traits d'image qui étaient associés à cette énergie nucléaire,
12:45 81% c'est indispensable pour l'indépendance énergétique de la France.
12:51 Il ne faut pas oublier que cette période Covid a amplifié cette attente de souveraineté,
12:54 le traumatisme sur le joint sanitaire, les masques faits à l'étranger, l'incapacité même de produire du paracétamol.
13:01 C'est fiable cette énergie à 71%, 67% bon marché, dans notre enquête de rentrée Sud Radio,
13:07 on a vu à quel point le pouvoir d'achat n'avait jamais été aussi haut dans les préoccupations des Français.
13:12 Et 50% respectueuse de l'environnement, c'est là encore où il y a peut-être un élément de débat.
13:18 - Oui, Geneviève ?
13:19 - Ah bah moi je suis absolument une inconditionnelle du nucléaire depuis toujours,
13:23 donc je suis complètement ravie effectivement à la fois de l'évolution des pouvoirs publics,
13:29 de la classe politique, mais également de l'opinion publique, parce que vous avez raison Frédéric, c'est très important.
13:34 J'ai rien à ajouter, je suis complètement d'accord avec vous sur cette question.
13:37 - Virginie ?
13:38 - Une toute petite interrogation, vous dites "ça va freiner l'implantation des éoliennes"
13:43 et là vraiment je m'interroge parce que tous les programmes qui sont lancés concernant les éoliennes
13:48 n'ont pas du tout l'intention de s'arrêter, et donc ce qu'on ne voit pas aujourd'hui,
13:52 on est en train de le préparer pour qu'on le voit d'ici un an, deux ans, trois ans.
13:56 Donc je ne suis pas sûre que ça freine l'implantation des éoliennes, et je note, pardon et j'en termine,
14:01 la multiplication des collectifs d'habitants,
14:05 et quand vous parlez des éoliennes dans la mer, je peux vous dire qu'effectivement il y en a de nombreux en préparation,
14:10 mais que les éoliennes dans la mer on les voit très bien depuis la pêche.
14:13 - La boule en particulier, on a vu le ravage que ça pouvait représenter sur nos paysages.
14:16 - Voilà cet exemple.
14:17 - En effet, juste pour rebondir, je pense que la prise de conscience de la nécessité de l'énergie nucléaire
14:21 va ralentir à terme ces projets, je l'espère, maintenant il y en a beaucoup qui sont dans les tuyaux.
14:25 - Il y en a énormément qui sont dans les tuyaux et qui ne vont pas s'arrêter.
14:28 - Exactement, et on commence d'ailleurs à en mesurer aussi l'impact environnemental.
14:32 - Et je pense que c'est heureux parce qu'à un horizon moyen terme,
14:36 je pense qu'on n'est pas condamné en effet pour se décarboner,
14:40 à ouvrir les centrales à charbon comme en Allemagne,
14:43 et on n'est pas condamné en effet, et moi j'assume de le dire même si ce n'est pas toujours très populaire,
14:46 à recouvrir le pays d'éoliennes terrestres et de panneaux photovoltaïques.
14:50 - Il aura fallu du temps.
14:51 - Il aura fallu du temps et que temps perdu et quel gâchis aussi,
14:54 au nom de petits accords, petits arrangements politiciens.
14:57 - Je me permets du coup de vous interpeller sur un sujet très précis à propos des éoliennes.
15:04 C'est l'implantation possible d'éoliennes dans votre région, en bordure de la forêt de Lyon,
15:09 à Oden-Göteberg, sur un site qui est totalement préservé à proximité du château classé de Brémontier-Merval.
15:16 Donc c'est un projet qui suscite un tollé parmi les riverains,
15:19 ils ont créé une association pour la protection des paysages de la faune,
15:22 de la flore du pays de Bréssud, donc c'est la région d'Hervé-Morin.
15:25 Est-ce que très concrètement vous pouvez vous opposer et faire quelque chose pour les aider sur ce point ?
15:31 - Oui, concrètement, Hervé-Morin a un discours très clair sur la question,
15:35 il a été un des premiers présidents de région d'ailleurs à dire "ça suffit, il faut arrêter".
15:40 Il a été aussi un des premiers présidents de région à dire sur l'implantation d'éoliennes offshore,
15:45 puisqu'il y avait un effet de mode terrible quand même il y a quelques années,
15:48 on ne peut pas accepter qu'elles soient, comme à La Baule, à 10 km des côtes.
15:52 J'invite chacun à regarder ce que ça donne, on a l'impression qu'elles sont sur la plage.
15:55 Chez nous, on essaie de trouver des chemins de consensus pour répondre à votre question,
15:59 et en particulier sur le territoire du Cotentin, on implante des éoliennes offshore,
16:03 mais à 35 km des côtes, ce qui en limite considérablement l'impact visuel.
16:07 Et concrètement comment on peut agir ? On est en train de voter,
16:10 je parlais d'un schéma régional d'aménagement du territoire,
16:13 sur lequel on a limité drastiquement la possibilité d'implantation d'éoliennes.
16:18 - Là il s'agit de la forêt de Lyon, c'est assez autre chose.
16:21 - Je ne suis pas sûre que les précautions que vous prenez vous,
16:25 dans votre département, soient prises dans les autres départements,
16:29 et quand vous parlez de 35 km, c'est très rare que les éoliennes soient implantées à 35 km.
16:34 - C'est très rare, c'est plutôt exemplaire d'ailleurs d'être parvenu à ce consensus.
16:37 - Elles sont implantées en général à une dizaine de km.
16:39 - A 10 km aujourd'hui. - Absolument.
16:41 - On n'est pas très écouté, je pense, en Normandie, quoique aujourd'hui,
16:44 au contraire, partout maintenant, vous nous suivez sur Facebook,
16:48 au contraire, sur Facebook, sur nos réseaux, et sur le site évidemment de Sud Radio,
16:53 ce matin Roland Lescure, le ministre de l'Industrie,
16:55 a affirmé qu'on ne manquerait pas d'électricité cet hiver,
16:58 puisque l'EPR de Flamanville-Dux sera en marche fin 2024.
17:03 Frédéric Dhabi, vous vouliez faire un coup d'éclairage, vous êtes toujours ni dans le coup de cœur...
17:07 - Oui, non mais c'est... je peux faire aussi des coups de cœur,
17:11 un coup de gueule sur l'annonce d'une menace contre une synagogue
17:14 dans le 9ème arrondissement de Paris,
17:16 ça fait le lien avec notre encaisseur antisémitisme dans le milieu universitaire,
17:20 mais là c'était un éclairage issu du baromètre qui est
17:23 "Il faut la fuite du ciel" pour Mâcher Sud Radio, qui a été publié hier.
17:26 Ce qui est important, ce n'est pas qu'Emmanuel Macron gagne un point,
17:29 que Mme Borne en perde trois, on a un exécutif qui est à un niveau, voilà,
17:32 moyen, qui est toujours en difficulté.
17:35 Contexte de pouvoir d'achat, c'est notre question,
17:37 que l'on pose depuis une vingtaine d'années,
17:39 c'est les vingt ans de ce baromètre, comme vous le savez,
17:41 sur les traits d'image associés au président de la République.
17:44 Et là, alors que c'était un trait d'image qui était toujours favorable
17:47 à tous les présidents, quels qu'ils soient,
17:49 Emmanuel Macron a perdu six points sur la capacité,
17:52 je me tourne vers Geneviève,
17:54 à défendre les intérêts de la France à l'étranger.
17:57 C'est une dimension, l'international,
18:00 où tous les présidents avaient été préservés.
18:02 Le Jacques Chirac de 2005-2007, quand on lance le baromètre,
18:05 Valéry, est extrêmement haut,
18:07 Nicolas Sarkozy est toujours majoritaire,
18:11 même François Hollande, pourtant si impopulaire,
18:13 monte à 60-65% de oui,
18:16 il défend bien les intérêts de la France.
18:18 Qu'est-ce qu'il a eu raison sur le Mali ?
18:20 Qu'est-ce qu'il n'avait finalement pas eu tort
18:22 de vouloir intervenir en Syrie en 2013 ?
18:24 Ça aurait peut-être évité des drames en 2015,
18:27 de ce point de vue-là, François Hollande avait été tout à fait visionnaire.
18:30 Et là, ça n'impacte pas sa code de popularité,
18:33 mais ça en dit long sur ce sentiment de déclin de la France
18:36 à l'étranger.
18:38 Ce qui s'est passé en Afrique, dans nos sujets de conversation,
18:41 ont été vus par environ 40 à 50% de Français.
18:44 L'époque où l'international, ça n'intéressait pas les gens, c'est fini.
18:47 Et c'est vrai qu'un président qui tombe à 39% seulement de oui,
18:52 ça en dit long sur l'affaiblissement de la France perçue.
18:57 Perçue, c'est de la perception à l'étranger.
18:59 Le retrait des troupes françaises annoncées du Niger,
19:03 le rapatriement en urgence de l'ambassadeur,
19:06 tout ça donne l'image d'une France qui est en perte de vitesse au Sahel.
19:10 Je pense que votre baromètre a été réalisé de manière un peu concomitante
19:14 à cet événement qui pesait très lourdement dans ce chiffre.
19:19 L'événement en tant que tel, c'était il y a quelques semaines,
19:21 mais les rebondissements, c'était la semaine dernière.
19:25 Et Virginie ?
19:26 On pouvait penser qu'Emmanuel Macron, lorsqu'il est arrivé au pouvoir en 2017,
19:30 souffrait d'une forme d'inexpérience,
19:32 et que parfois ses déclarations très hasardeuses
19:35 auraient pu être corrigées avec le temps.
19:37 Et on voit au bout de toutes ces années,
19:39 parce que maintenant ça commence à faire longtemps qu'il est là,
19:41 qu'il multiplie les déclarations hasardeuses, voire dangereuses,
19:44 voire contre-productives lors de ses déplacements,
19:46 que ce soit en Afrique, que ce soit au début de la guerre en Ukraine.
19:49 Rappelons-nous quand il disait qu'il ne fallait pas froisser Vladimir Poutine.
19:54 Et ainsi de suite, on pourrait citer ces exemples, il y en a des dizaines.
19:57 Et quand on voit les spécialistes de la politique étrangère,
19:59 voire même ceux qui ont réfléchi sur toutes ces questions,
20:01 les historiens, ils disent tous "Mon Dieu, mon Dieu, arrêtons les dégâts,
20:05 arrêtons les déclarations approximatives,
20:08 arrêtons de penser qu'on peut nous, depuis la France,
20:11 dire aux Africains "Voilà comment il faut faire",
20:13 dire aux Etats-Unis "Ben voilà, écoutez, nous on peut discuter avec vous".
20:16 En fait, ce n'est pas vrai.
20:18 Il y a quelque chose chez Emmanuel Macron
20:20 qui est un manque total d'humilité, voire de reconnaissance
20:24 de la réelle portée de la France dans le monde.
20:26 On marque une pause, je vous donnerai la parole au retour dans un instant
20:30 pour continuer sur ce sujet.
20:32 A tout de suite.
20:33 Alors, on est ensemble pour commenter l'actualité.
20:41 Vous voulez peut-être réagir sur ce que nous disions
20:45 à propos de la Côte de Popularité du président de la République
20:48 qui s'effondre en matière de politique internationale ?
20:52 Oui, un mot rapide, les chiffres que rapporte Frédéric.
20:54 David Marguerite.
20:55 Les chiffres que rapporte Frédéric sont assez effrayants en fait
20:58 parce que les Français ressentent l'affaiblissement de la voix de la France.
21:01 Et quand même, même François Hollande
21:03 incarnait mieux la France à l'étranger qu'Emmanuel Macron.
21:05 Enfin, je veux le dire sans esprit de polémique,
21:07 mais quand même, il faut se rappeler quand même
21:09 de ce qu'on pouvait en dire à l'époque.
21:11 Moi je vois évidemment dans cet affaiblissement
21:13 une politique internationale, une voix de la France qui est sinueuse,
21:17 mais j'y vois aussi, et vous commencez à le suggérer,
21:19 mais le comportement d'Emmanuel Macron dans les sommets internationaux aussi.
21:22 La tenue, la posture aussi.
21:24 L'attitude, vous voulez dire.
21:25 Oui, oui, complètement.
21:26 Mais vous parlez d'affaiblissement de la France,
21:28 je vous disais hors antenne, moi j'ai des coups de gueule ce matin
21:31 sur ce qu'est la France aujourd'hui.
21:34 Alors on ne va pas parler de tous ces sujets qu'on évoque tous les jours,
21:37 mais trois informations ce matin, j'entendais Jean-Jacques Bourdin
21:40 annoncer cette information à l'antenne.
21:43 L'université Ex-Marseille, Ex-Emprovance Marseille,
21:47 va fermer une semaine à cause des dealers
21:50 qui sont devant la porte de l'université.
21:54 Donc les cours vont être en distanciel,
21:57 puisque les dealers sont présents tout au long de la journée,
22:00 dérangeant les cours et les étudiants,
22:02 malgré les patrouilles de police toujours plus nombreuses.
22:04 Donc on est dans un abandon total, dans un renoncement total.
22:08 Ce matin, à la fin du Parisien, Paris, je vois
22:11 une directrice d'école attaquer au mortier.
22:14 Alors mortier, oui, ce sont des feux d'artifice,
22:16 mais quand même, c'est en bas de page.
22:19 Et puis une troisième information qui me fait réagir,
22:22 ce sont ces prix Nobel de physique que la France,
22:27 qui ont été attribués à des Français,
22:29 à des chercheurs physiciens,
22:31 mais qui travaillent aux Etats-Unis et en Suède.
22:34 Et cette information, Pierre Agostini,
22:36 donc l'un de ses chercheurs, est parti travailler aux Etats-Unis,
22:38 parce que le CEA, donc le Centre d'Energie Atomique,
22:41 l'a obligé, c'est comme...
22:43 - Le Commissariat de l'Energie Atomique.
22:45 - L'a forcé à prendre sa retraite.
22:47 Et notre camarade François Monboise dit,
22:49 si c'est vrai, on touche le sublime de l'administration française,
22:52 qu'on fonde le droit à la retraite et l'obligation d'arrêter de travailler.
22:56 C'est un pays qui va mal.
22:59 - Un pays qui ne sait pas retenir ses talents.
23:01 Et je crois me souvenir que le patron de Moderna
23:03 est un Français qui a été contraint de quitter la France,
23:06 parce que justement, on ne croyait pas en ses recherches,
23:09 et qu'on ne l'a pas soutenu.
23:11 Et il a fait la carrière à l'extérieur.
23:16 - J'ai lu d'ailleurs, presque un autre chercheur,
23:19 un autre chercheur expliquait qu'il avait quitté la France
23:21 à cause de la lourdeur administrative du pays,
23:23 et qu'il passait son temps à remplir des formulaires
23:25 plutôt que d'être concentré sur ses travaux de recherche.
23:27 - Bien sûr. Et c'était assez beau les images de cette...
23:31 Alors là, c'était pour l'ARN messager aussi,
23:33 de cette chercheuse qui apprend et qui retourne en cours travailler.
23:37 Mais sur la violence aussi à laquelle on renonce totalement,
23:41 alors on peut annoncer 500 000 brigades de gendarmerie,
23:44 on l'a évoqué assez longuement hier,
23:46 d'imaginer qu'une université est obligée de fermer
23:49 parce qu'il y a des dealers, c'est invraisemblable.
23:51 - Oui, et c'est vrai que, quand on regarde,
23:54 je refais toujours, j'essaie de partir toujours de nos données sur le radio,
23:57 quand on regarde notre sondage de rentrée sur les préoccupations des Français,
24:00 il y avait un score très élevé pour l'insécurité,
24:02 la lutte contre la délinquance,
24:04 et ce qui est très intéressant, c'est trois choses.
24:06 D'une part, ces deux mois en banque privée, gauche-droite à l'époque,
24:09 Jospa Chirac, la gauche Nailly, etc.
24:11 C'est terminé, les sympathisants de gauche sont très préoccupés.
24:14 Et deuxièmement, c'est l'idée que,
24:17 quand on les fait parler des victimes de cette insécurité,
24:21 ils citent souvent, à part des faits divers, horribles,
24:24 je fais une parenthèse, l'affaire de la petite Léa,
24:26 ça a traumatisé, et ça traumatise toujours le pays,
24:29 ils citent des personnes dépositaires de l'autorité de l'État.
24:32 Un pompier, un policier, un maire, un prof,
24:35 une proviseure, c'est quelqu'un qui a une part d'autorité,
24:38 et ce sont ces personnes qui ne sont pas protégées.
24:40 Et c'est vrai que de ce point de vue-là,
24:42 la toile de fond, c'est l'idée que le pays est en déclin.
24:46 On est passé vite sur le moment Éric Zemmour,
24:48 comment ça se fait que quelqu'un qui n'avait pas le moindre attache politique
24:51 a réussi à faire des très bons scores dans les enquêtes pré-électorales
24:54 et finit même avec deux millions de voix ?
24:56 C'est parce qu'il a su mettre des mots sur l'idée que la France tombait,
24:59 et il y a deux grandes institutions, et je viens d'être au sujet,
25:02 qui sont citées, c'est l'hôpital et l'école.
25:05 L'école au sens de l'âge, y compris l'université.
25:07 - Fermez une université pour les raisons que vous venez d'évoquer,
25:10 pour les Français, pas besoin de sondage, c'est inadmissible !
25:14 - Ils ferment pour protester, en fait,
25:17 c'est pour protester, et ils disent évidemment que la situation va pas s'arranger,
25:21 mais ils expliquent qu'on entend les cris des guetteurs en plein cours,
25:25 il y a des descentes de police, ce n'est pas normal de travailler dans une situation pareille,
25:29 ce n'est pas un environnement pour des étudiants, ça ne va pas se résoudre,
25:32 mais en tout cas c'est une manière de protester,
25:35 de dire que c'est un aveu d'échec total.
25:38 - Et ça dit surtout l'incroyable sentiment d'impunité
25:41 de ceux qui sont aux abords de la faculté depuis des semaines et peut-être des mois,
25:45 et le sentiment qu'ils savent que quoi qu'il se passe, il ne leur arrivera pas grand-chose.
25:49 - C'est le quartier de Belsins.
25:51 - Belsins ?
25:52 - Oui, c'est un quartier populaire de Marseille, mais c'est...
25:55 - Mais qui est complètement abandonné, les entreprises ont quitté,
25:59 et hier on avait un auditeur qui est en banlieue de Toulouse,
26:02 qui nous racontait la difficulté qu'il avait à vivre dans son quartier aujourd'hui.
26:06 Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? On abandonne les Français.
26:09 Non, à côté de ça, le président de la République va s'exprimer sur la 5ème République,
26:13 sur la Constitution, en fait, il y a 65 ans, Geneviève, vous vouliez évoquer ça.
26:17 - Oui, parce que moi je l'aime bien cette Constitution,
26:20 alors je sais qu'elle est solide, je la trouve... voilà, exactement.
26:23 Alors, on n'a pas vécu la 4ème, la 3ème, les uns et les autres autour de cette table,
26:27 mais quand même, revoyons nos cours d'Histoire, nos cours de Sciences politiques,
26:31 voyons ce que c'était à l'époque... - Je vous conseille le livre de Michel Cotam,
26:34 à 5ème, qui part aux éditions. - Voilà, donc, oui, effectivement,
26:37 je défends la 5ème, alors on parle beaucoup là de l'élargissement du champ du référendum,
26:41 suite à la grande discussion avec les partis politiques à Saint-Denis,
26:46 il y a quelques jours, et bien moi je suis contre, je pense que le référendum,
26:50 il faut le laisser circonscrit à ce qu'il est, c'est effectivement les traités internationaux,
26:54 et un certain nombre de points spécifiques, mais certainement pas l'ouvrir
26:59 à des questions de société comme l'immigration. On élit des députés,
27:03 on élit des maires, on élit des députés, en l'occurrence,
27:08 pour qu'ils votent des lois, sur la base de programmes, sur la base d'orientation politique,
27:13 c'est pas à nous, enfin ça serait le champ ouvert à tous les populismes,
27:17 à tous les débordements, une boîte de Pandora, c'est terrible,
27:20 donc je suis totalement contre cette hypothèse.
27:24 - Je suis totalement d'accord avec vous, d'ailleurs je rappelle que le champ du référendum
27:26 a déjà été élargi dans la Constitution, sans que jamais on s'en serve,
27:30 d'ailleurs, du périmètre de l'élargissement.
27:33 Avant de l'élargir, il faudrait peut-être s'en servir sur le sens même du référendum,
27:37 à savoir une évolution institutionnelle majeure du pays,
27:40 débloquer éventuellement un problème dans le pays.
27:43 Bon, la réalité aujourd'hui, c'est que la machine de l'État tourne à vide,
27:46 c'est que vous citiez l'impuissance publique à laquelle on est confronté,
27:51 encore qu'Emmanuel Macron enfin reconnaît qu'on n'est plus dans un sentiment d'insécurité,
27:55 mais dans une insécurité réelle,
27:57 et là aujourd'hui on va avoir une déclaration sur la Constitution,
28:00 dont on sait d'ailleurs qu'elle a très peu de chances d'aboutir,
28:02 parce qu'il faut une majorité.
28:03 - Ce sont des déclarations de pure forme.
28:05 - Qui tournent à vide, la machine de l'État tourne à vide, et on fait diversion.
28:08 - Et vous évoquiez tout à l'heure la situation des Français,
28:11 qui à mon avis sont assez peu sensibles à ce qui va se passer.
28:17 - Mais vote de moins en moins, Frédéric vous le confirmerait.
28:22 - Sauf à la présidentielle, parce qu'on y croit tous les jours.
28:24 - C'est encore un peu moins la dernière fois.
28:26 - À suivre, donc on verra ce qui va être annoncé.
28:29 - On va voir ça, c'est en ce moment.
28:31 - Frédéric, vous pensez qu'il peut en sortir quelque chose ?
28:33 - Non mais déjà il y a une question de priorité par rapport aux thématiques socio-économiques
28:38 qui touchent l'opinion publique.
28:39 Maintenant c'est vrai que, et les Français suivent plutôt ce que vous dites,
28:43 sur l'attachement à cette 5ème République insubmersible,
28:47 et quand on voit par exemple les leviers d'adhésion à Jean-Luc Mélenchon
28:50 pendant la dernière campagne présidentielle,
28:52 sa 6ème République, mais ses électeurs n'étaient pas du tout sur cette motivation de vote-là.
28:57 - Oui, oui.
28:58 - On va voir ce qui va sortir, mais le référendum,
29:01 qui n'a pas eu depuis 2005 le référendum national.
29:04 - Pour la Corse, pour la Nouvelle-Calédonie, c'est possible aussi ?
29:06 - Oui, avoir aussi la capacité des Français à se mobiliser.
29:10 Le record d'abstention pour un référendum,
29:13 c'est celui qui était un bon référendum de Michel Rocard en 1988.
29:17 - Mais moi je crois que le référendum est une arme dangereuse,
29:20 que les chefs de l'État le savent, et c'est pour ça qu'il n'est pas utilisé.
29:23 Quant à imaginer qu'il puisse y avoir des modifications de la Constitution avec 3/5ème,
29:28 je rappelle qu'il faut 3/5ème !
29:30 C'est aujourd'hui une vue totale de l'esprit.
29:32 Donc c'est un discours qui flotte en l'air,
29:34 qui est peut-être fait pour faire plaisir à certains,
29:38 mais qui n'aura jamais de traduction concrète.
29:40 Il n'y aura pas de modification dans l'état actuel des choses
29:43 de la Constitution en 3/5ème.
29:45 - Petite pause, et on se retrouve dans un instant
29:48 pour continuer de commenter l'actualité.
29:50 - Mettons-nous d'accord, peut-être un mot sur Jean-Pierre Elkabbach,
29:53 vous l'avez connu Geneviève ?
29:56 Vous avez travaillé avec lui ?
29:58 - Non, mon mari a travaillé avec lui, moi non.
30:00 Je n'ai pas travaillé avec lui,
30:03 évidemment je considère que c'est le plus grand interviewer de la 5ème République,
30:07 mais en même temps, c'est une forme de journalisme
30:10 qui est un peu derrière nous, je pense, vraiment.
30:14 L'époque où on travaillait beaucoup, beaucoup, ces questions,
30:17 on travaillait jusqu'au milieu de la nuit, là je pense qu'on travaille moins aujourd'hui.
30:20 - Des questions courtes.
30:21 - Malheureusement, je peux vous dire que Jean-Jacques Bourdin travaille énormément,
30:24 et pour moi c'est peut-être le plus proche de Jean-Pierre Elkabbach.
30:28 - C'est vrai. - Peut-être, oui, oui.
30:29 - Avec une première question choc, toujours.
30:31 - Avec une première question choc, et avec quelqu'un, pardon de vous interrompre,
30:34 j'entendais, je ne sais pas, quelqu'un qui parlait de lui,
30:37 et qui disait, je crois que c'est même lui qui disait "je suis mal élevé",
30:40 et je crois qu'il faut avoir un côté mal élevé que Jean-Jacques Bourdin,
30:43 c'est des guillemets, c'est-à-dire n'avoir pas peur de choquer et de transgresser le côté...
30:51 - Oui, transgresser, c'était un perfectionniste,
30:55 je pense que c'était un journaliste quand même de proximité aussi,
30:58 et je pense qu'il faut avoir une proximité quand on est journaliste politique,
31:01 mais en même temps pas trop de proximité.
31:04 - La proximité avec les politiques.
31:05 - On a pu quelques fois, pardon, on a pu quelques fois l'accuser,
31:09 mais on a pu ressentir aussi une forme de connivence chez lui avec certains acteurs politiques,
31:13 envers lesquels il éprouvait une véritable...
31:17 enfin, il était fasciné, une fascination.
31:19 Moi je garde un autre souvenir de lui, alors là un souvenir plus personnel,
31:23 je pense que c'était aussi un affectif, peut-être l'enfant d'Horan très affectif,
31:28 et ce souvenir c'est mars 2003, la visite d'état de Jacques Chirac à Alger et à Horan,
31:33 que je suivais moi en tant que journaliste politique à l'époque,
31:36 et arriver à Horan ça a été pour Jacques Chirac un moment d'émotion extrêmement fort,
31:42 et Jean-Pierre Elkabbach était de la délégation du chef de l'état,
31:46 et à un moment on l'a tous vu faire quelque chose d'absolument incroyable dans les rangs d'Horan,
31:50 Jean-Pierre Elkabbach les yeux embués de larmes,
31:52 se précipitant pour enjamber des barrières, fondre la foule,
31:56 et physiquement enjamber ses barrières vers un immeuble qui manifestement était celui de son enfance.
32:01 Et ça c'est le souvenir au moment de sa mort qui me résonne.
32:04 - C'est très beau, surtout qu'il a dans son livre, j'ai lu son livre de mémoire,
32:08 "Les rives de nos mémoires" je crois, ou de ma mémoire,
32:11 il raconte la mort de son père le jour de Yom Kippour, la fête du grand pardon,
32:15 et à partir de ce moment il a dit qu'il voulait faire connaître ce nom Elkabbach.
32:20 Il y a deux éléments que je veux mettre en avant,
32:23 déjà l'opinion publique va être sûrement émue,
32:26 parce que comme beaucoup de grandes personnalités il a accompagné nos vues,
32:30 tout le monde si on fait un petit tour de table,
32:32 on va citer Georges Marchais, on va citer François Mitterrand dans ses fameuses interviews magnifiques de 94-95,
32:38 où François Mitterrand il paraît mouri bon avant,
32:41 et il arrivait à faire des interviews formidables.
32:43 Moi j'ai des souvenirs de moments très tendus par exemple avec Bernard Tapie,
32:48 c'est quelqu'un qui a accompagné nos vues,
32:50 et c'est vrai que par rapport au livre de Michel Cotta,
32:53 c'est avec Anna Duhamel, peut-être avec Catherine Ney, c'est la 5ème République.
32:58 Moi j'ai un souvenir personnel, c'est sa passion de l'innovation,
33:02 c'est quelqu'un qui a été carte sur table, c'est l'ancêtre de l'heure de vérité,
33:06 il est passé vite à autre chose, l'interview radio,
33:09 quand il a quitté la télé en 81, "Découverte sur Europe 1",
33:12 pardon je cite une radio concurrente, mais c'était des émissions culturelles,
33:16 les chaînes info, et c'est vrai que l'innovation,
33:19 quand l'IFOP a importé des Etats-Unis le rolling, l'enquête d'attention de vote quotidienne,
33:24 il m'appelait quasiment tous les jours pour avoir des choses,
33:28 l'innovation, et ça va vous parler Geneviève, l'international,
33:32 l'interview de sa date, où il lui demande, ou à Anna Duhamel,
33:35 "Est-ce que vous pensez à votre mort tous les matins en vous levant ?"
33:39 Gorbatchev, Mandela, et c'est vrai que de ce point de vue-là,
33:43 il était absolument unique, moi à titre personnel,
33:46 on me dit qu'il était dur, il était extrêmement bienveillant,
33:49 et il me mettait dans la case suivante,
33:52 "Si tu es sondeur et que tu poses aux questions des français",
33:55 il me demandait souvent, "Je reçois X de fait de main,
33:58 qu'est-ce que tu lui poserais comme question ?"
34:00 Et je ne suis pas journaliste politique,
34:02 j'étais toujours absolument nul pour lui trouver des idées.
34:04 - C'est exactement ce que racontait Patrick Roger tout à l'heure,
34:07 dans la rédaction, il disait "Qu'est-ce que tu poserais à toi demain comme question ?"
34:11 - Je disais souvent "quoi de neuf ?" parce que "quoi de neuf" c'était l'innovation.
34:14 - Et vous vous souvenez de ce fameux slogan "Osons" quand il n'était pas con en télévision.
34:19 - Moi je dirais deux choses, il était probablement très exigeant
34:23 avec ses collaborateurs et les journalistes qui ont eu affaire à travailler avec lui,
34:26 quand il était dans une position hiérarchique importante,
34:30 mais il était très exigeant avec lui-même.
34:32 Et il y a une chose que moi j'ai particulièrement toujours beaucoup appréciée,
34:35 c'est qu'il exerçait ce qu'on appelle nous les journalistes le droit de suite,
34:38 c'est-à-dire qu'une question à laquelle l'interlocuteur ne répond pas,
34:41 on la pose deux fois, on la pose trois fois, on la pose quatre fois.
34:44 Et il y a un certain nombre de journalistes politiques qui n'ont pas du tout ce réflexe,
34:48 on leur pose une question, ils posent une question à laquelle leur interlocuteur ne répond pas,
34:52 ils passent à autre chose.
34:53 Et je trouve que ce droit de suite-là,
34:56 ce droit de suite-là qui a été exercé par un certain nombre de très grands journalistes
34:59 que nous connaissons nous, dans notre profession depuis maintenant fort longtemps.
35:03 Et autre question, autre qualité que je reconnaîtrais vraiment volontiers
35:08 à Jean-Pierre Elkavage, c'est qu'il aimait le terrain, même à un âge très avancé,
35:12 il aimait aller sur le terrain, il aimait voir ce qui se passe,
35:14 il aimait comprendre ce qui se passe, et il n'était pas quelqu'un
35:17 qui restait dans son bureau derrière son micro.
35:19 Et ça, c'est deux qualités fondamentales.
35:21 - Il était très curieux. - Très curieux et passionné.
35:23 - Piqué. - Passionné par son métier à l'info.
35:25 - Voilà. - Et Michel Pogotan disait qu'il l'avait eu huit jours avant
35:28 et qu'il était toujours en train de poser des questions, de lire des journaux,
35:32 et de lire des livres.
35:33 - Moi je ne l'ai pas connu, mais j'ai grandi, j'ai forgé ma conscience politique
35:38 en écoutant les grandes émissions comme le Club de la Presse.
35:41 Moi je retiens un peu ce que vous disiez, c'est-à-dire qu'il a marqué une époque,
35:43 une époque où la parole publique, elle était sacrée aussi.
35:46 Une parole où on écoutait les grands rendez-vous politiques,
35:49 je veux dire presque en famille, mais en tout cas on les écoutait en se disant
35:52 il va y avoir une parole qui va compter, et il savait la mettre en valeur.
35:55 Et je dirais la deuxième chose, c'est qu'il trouvait un bon équilibre,
35:58 en tout cas moi c'est comme ça que j'écoutais ses interviews,
36:01 entre l'indépendance et l'impertinence.
36:03 C'est-à-dire qu'il n'avait pas besoin d'en rajouter pour démontrer son indépendance
36:06 dans une sorte d'impertinence outrancière, parfois facile,
36:10 et je trouve que c'était, je le dis sans nostalgie,
36:13 mais une époque quand même où le débat public se tenait aussi.
36:16 - C'était une époque où on n'allait pas se dire qu'on allait défiler
36:19 contre les punaises de l'Ie, effectivement.
36:21 - Par exemple, par exemple.
36:23 - Excellente transition, deux informations, deux auditeurs,
36:26 où c'est Christian et Jean, nous disent "je vous écoute depuis la Normandie".
36:31 - Ah !
36:33 - Je le salue particulièrement, je vous remercie de nous écouter.
36:36 - Bonjour les Normands ! - Bonjour la Normandie.
36:38 - Autre information, comme donne un fidèle auditeur Stéphane,
36:40 l'application SNCF Connect a déjà planté pour les billets de Noël.
36:44 Vive la France ! Vive la...
36:46 - Moi je trouve qu'elle marche très bien, mais c'est moins la...
36:49 - Mais là, ce matin, ils viennent de mettre en place...
36:52 - Il faut rester travailler pour Noël, c'est pas la peine de partir en vacances.
36:55 - Voilà, c'est la bonne solution.
36:56 Les punaises de l'Ie, parlons-en, puisqu'elles finissent vite dans le débat politique.
37:01 C'est hier à l'Assemblée Nationale, Mathilde Panot,
37:05 qui a évoqué une fois de plus le sujet,
37:09 on en est là aussi du débat politique.
37:12 - C'est dramatique, là on atteint un niveau de médiocrité,
37:17 effectivement avec sa petite fiole, son petit bocal...
37:21 - Et non pas sa tafiole, pardon.
37:22 - Plein de punaises de l'Ie, son espèce de bocal plein de punaises de l'Ie
37:26 pour expliquer qu'elle défile contre les punaises de l'Ie.
37:30 On a atteint un niveau de médiocrité du débat politique,
37:33 avec la France insoumise bien sûr,
37:35 mais malheureusement pas qu'avec la France insoumise,
37:37 ça serait trop facile si ce n'était que la France insoumise.
37:40 Donc réunion d'urgence, tout le monde est un peu responsable,
37:44 la classe politique évidemment,
37:47 mais il y a aussi un emballement médiatique derrière des émissions spéciales,
37:51 des chaînes d'info à non plus finir sur les punaises de l'Ie.
37:54 Donc je pense qu'il y a une responsabilité partagée là-dessus.
37:59 Il y a aussi l'irruption quand même, me semble-t-il,
38:03 dans la sphère privée de l'Etat,
38:06 qui veut réglementer...
38:09 Non on ne réglemente pas, on a des punaises de l'Ie chez soi,
38:11 on fait venir un désinfecteur, on désinfecte...
38:13 - Sauf que le sujet qui est soulevé par la France insoumise,
38:15 ce sont ces gens qui n'ont pas beaucoup de moyens,
38:17 ça coûte cher de faire venir des sociétés pour désinfecter.
38:22 - Apparemment 250 euros, si j'ai bien compris.
38:24 - Est-ce que le gouvernement doit, d'une manière ou d'une autre,
38:27 participer, aider à désinfecter, vous qui êtes élu ?
38:32 - Personne ne conteste que c'est l'enfer pour les personnes qui vivent cela.
38:37 Maintenant, j'ai écouté avec attention ce qui est dur,
38:40 Mathilde Panot hier à l'Assemblée.
38:42 Franchement, il y a quand même une hiérarchie dans les indignations à avoir.
38:46 Elle n'a pas parlé de terrorisme, ni d'insécurité,
38:48 ni de ce que vivent les Français,
38:50 elle a parlé de punaises de l'Ie avec un ton et un fond...
38:53 - Oui, une virulence !
38:54 - Le point zéro du débat public.
38:57 On aimerait l'entendre sur d'autres sujets avec la même indignation et la même ferveur.
39:01 Mais ce qui me marque encore plus, peut-être,
39:04 que Mathilde Panot et les éructations des Insoumis sur la question,
39:08 c'est la réponse gouvernementale.
39:10 On a quand même le président du groupe majoritaire qui dit qu'il va en faire une priorité.
39:13 La réponse immédiate, c'est de dire qu'on va déposer un texte de loi,
39:15 dont on imagine l'article 1er.
39:17 Il faut éradiquer les punaises de l'Ie en France.
39:19 Tout ça n'a pas de sens.
39:20 - Ou contre.
39:21 - Ça n'a aucun sens.
39:22 - On pourrait faire un petit référendum.
39:24 - Faut-il...
39:26 - Non, non, il n'y aura pas de fond.
39:28 - Faut-il...
39:29 - Non, mais c'est vrai.
39:30 Moi, je vais donner mon avis plus personnel.
39:32 - Est-ce que ce n'est pas le sujet à votre avis ?
39:34 - Non, mais je pense que, d'ailleurs, dans les conversations françaises,
39:37 ça se classe à un niveau élevé, mais ce n'est pas dans...
39:39 C'est derrière le pouvoir d'achat, c'est derrière le carburant,
39:42 c'est derrière toute une série d'événements que nous avons testés.
39:46 Mais, sans dis-donc, sur une forme d'emballement politico-médiatique
39:50 où chacun se renvoie la balle, ce phénomène existe depuis longtemps.
39:54 Est-ce qu'on est sur une logique d'infestation si forte
39:58 que ça devient invivable pour l'ensemble des Français ?
40:00 Bien sûr que non.
40:02 Mais voilà, c'est une question...
40:04 Je partage ce que vient de dire David Marguerite.
40:06 C'est vrai que les Insoumis cherchent à prendre tous les ballons,
40:09 mais avec une telle virulence et un tel manque de recul
40:13 que quand on interroge les Français sur qui incarne le mieux l'opposition,
40:17 ils préfèrent toujours, en relatif, l'indignation tribunicienne et protestataire des Insoumis
40:23 qui ne débourche rien que le Rassemblement National,
40:26 qui apparaît comme une opposition plus structurée et réaliste,
40:30 quand bien même, elle peut être aussi dangereuse, voire plus, que la France Insoumise.
40:34 Oui, il faut y régner.
40:35 Oui, la France Insoumise ne fait aucune hiérarchie entre la grande urgence,
40:38 la moyenne urgence et la petite urgence,
40:40 ou le grand drame, le petit drame et le moyen drame.
40:42 Elle a une indignation extrême et excessive sur quasiment tous les sujets,
40:46 ce qui finalement est totalement contre-productif.
40:49 Et alors là, j'en appelle à Frédéric,
40:51 mais il me semble que dans toutes les dernières études d'opinion,
40:56 on voit que les Français décrochent.
40:58 Ils disent "Non, nous, la France Insoumise, on la trouve dangereuse,
41:01 ils vont trop loin, ils veulent le chaos".
41:03 Ils ont compris en fait que la stratégie, la fuite en avant de Jean-Luc Mélenchon,
41:07 elle ne fait que finalement provoquer une forme de déstructuration
41:11 de ce qu'on appelle le "vivre ensemble",
41:13 qui est une expression que je déteste,
41:14 mais une déstructuration même de la société.
41:16 Et ça, ils n'en veulent pas.
41:18 Alors les punaises de lit qui sont brandies dans une petite fiole,
41:21 d'ailleurs on ne sait pas si c'était une vraie punaise qui était à l'intérieur,
41:24 ou une soi-disant punaise, mais peut-être, oui, il y a des punaises,
41:27 peut-être, c'est vrai, mais est-ce qu'il faut pour autant
41:30 s'en saisir de cette façon aussi dramatique ?
41:33 Et est-ce que, alors, seconde question, et là j'en termine,
41:35 est-ce que l'exécutif a raison de dire "Oh là là, c'est vrai,
41:39 on est très déterminés à agir, et c'est une priorité" ?
41:43 Et pour faire quoi finalement, je ne sais pas.
41:45 Et est-ce que le groupe Renaissance auquel vous faisiez allusion,
41:47 alors lui par contre, il a été plus habile, il a dit "Oui, oui,
41:50 on va faire une proposition de loi, mais on l'étudiera en décembre
41:53 à l'occasion de notre niche parlementaire".
41:55 C'est-à-dire qu'il y a urgence, mais il n'y a pas vraiment urgence non plus,
41:58 parce qu'on n'est que début octobre, et décembre,
42:00 il y a le temps d'avoir encore cette frénésie,
42:03 et cet affolement autour des punaises de lit.
42:05 - On va en reparler, on va continuer à...
42:07 - Non, on ne va pas en reparler, on est fini, c'est un automatisme,
42:11 non, on va parler d'autre chose.
42:13 Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi,
42:17 et plusieurs sujets encore.
42:20 Vous voulez parler de Sofia Chikirou,
42:23 épine dans le pied de la France Insoumise,
42:25 en tout cas ils sont assez gênés aux entournures
42:27 par les révélations qui vont être faites ce soir,
42:30 demain soir, pardon, dans le complément d'enquête,
42:32 et puis cet article du Monde,
42:35 qui est extrêmement détaillé,
42:38 et extrêmement sévère,
42:41 sur le comportement de Sofia Chikirou,
42:43 qui a été reçu,
42:45 pas qui a été reçu, on a eu Mathilde Panot ici,
42:47 chez Jean-Jacques Bourdin, qui lui a posé la question,
42:49 sur certains termes, dont le terme "tafiole",
42:52 qui répondait à un tweet.
42:55 Donc là, on voit que ça s'agit un petit peu dans tous les sens,
42:59 et que la défense est très compliquée,
43:02 j'entendais hier, justement, je crois que c'est Mathilde Panot qui disait
43:05 "c'est du sexisme",
43:08 la réponse suprême,
43:11 qu'est-ce qui peut se passer, qu'est-ce qui va se passer ?
43:14 - Il y a déjà eu une crise interne
43:17 au moment de l'affaire Katniss,
43:20 là il risque d'y avoir une crise démultipliée,
43:23 ça va forcément lézarder la France Insoumise,
43:26 et Jean-Luc Mélenchon,
43:29 elle est déjà lézardée,
43:32 et Sofia Chikuru, visiblement,
43:35 était un point d'achoppement pour un certain nombre
43:38 d'insoumis, que ce soit Clémentine Autain
43:41 ou Raquel Garrido. - Moi je trouve que cette affaire
43:44 révèle le vrai visage de la France Insoumise,
43:47 et que ça apparaît au grand jour pour les Français. Pourquoi ? Parce que
43:50 on est face à une organisation violente, moi j'assume de le dire,
43:53 qui est secrète dans sa gouvernance, d'ailleurs,
43:56 sa gouvernance "démocratique", et qui est quasi insurrectionnelle,
43:59 voire insurrectionnelle. C'est-à-dire qu'il y a un projet,
44:02 on dit bordéliser la France, mais c'est quand même,
44:05 de rendre la violence légitime pour prendre les institutions.
44:08 Aujourd'hui, la question qui m'interpelle le plus dans cette affaire,
44:11 au-delà des professionnels de l'indignation de la France Insoumise,
44:14 qu'on n'entend pas vraiment, parce que le double discours sur les propos homophobes
44:17 qu'on a pu entendre, en disant "c'est dans la sphère privée", etc., c'est gravissime.
44:20 Moi ce qui me surprend le plus, c'est la question que je pose,
44:23 c'est comment il peut rester encore, aujourd'hui en France, des hommes et des femmes,
44:26 de gauche républicaine, qui peuvent s'être commis
44:29 dans cette alliance qui est inacceptable. Vraiment,
44:32 qui est une rupture morale, dans la tradition républicaine
44:35 d'une gauche que je respecte profondément, et qui n'a rien à voir
44:38 avec ces gens-là, avec lesquels ils se sont commis depuis maintenant deux ans,
44:41 trois ans. - Non mais, il y a... - Près d'un an.
44:44 - Il y a plusieurs choses. C'est vrai que quand, si je prends notre balise de la semaine dernière,
44:47 quand on interrogeait Français qui est le plus attaché
44:50 aux valeurs démocratiques, entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon,
44:53 c'est Marine Le Pen qui apparaît plus attachée.
44:56 C'est un con, quand on connaît l'histoire du FN, quand on se souvient des enquêtes historiques
44:59 de la Saufresse pour le Monde, le FN est un danger pour la démocratie,
45:02 vous aviez quasiment trois quarts de réponses
45:05 positives. Même chose pour le match Roussel-Mélenchon de la semaine
45:08 dernière. Alors, c'est vrai que Sonia Chikirou, pardon,
45:11 personne ne la connaît. Mais ça installe
45:14 une petite musique d'autoritarisme, de violence.
45:17 Il y a eu des proches de Jean-Luc Mélenchon qui ont été écartés,
45:20 Alexis Corbière, Raquel Garrido,
45:23 Clémentine Autain, Éric Coquerel,
45:26 pourtant des historiques.
45:29 On a un Jean-Luc Mélenchon qui s'entoure de jeunes députés
45:32 qui lui doivent tout. Et c'est vrai que quand on regarde
45:35 la pratique des députés insoumis,
45:38 il y a toujours un décalage entre le déclaratif
45:41 et la pratique réelle. C'est-à-dire,
45:44 comment s'appelle-t-il,
45:47 le député Adrien Quatennens
45:50 et les affaires de violence ?
45:53 Ce député proche des écolos
45:56 qui, élu dans le 18ème, fait scolariser sa fille
45:59 à Versailles.
46:02 Un autre député qui vit...
46:05 Aymeric Caron, merci, je l'avais oublié, tant mieux.
46:08 Un autre député qui
46:11 occupe... - Ce sera intéressant de l'interroger sur les punaises de Lully
46:14 parce qu'ils ne sont pas que les mystiques.
46:17 - Ça fait tout un récit.
46:20 Les Français détestent le manque de cohérence.
46:23 Quand la parole politique est en décalage avec sa pratique...
46:26 - Faites ce que je dis, faites pas ce que je fais.
46:29 - Jean-Luc Mélenchon qui dit il y a très récemment "il faut instaurer la démocratie",
46:32 le parti le moins démocratique,
46:35 c'est pas le parti communiste, c'est la France insoumise.
46:38 - Je rappellerai une seule chose, c'est que Sofia Chikirou
46:41 qui est, comme le disait Frédéric,
46:44 n'est pas connue du grand public, mais c'est volontairement...
46:47 Elle est une femme de l'ombre, elle se revendique comme une femme de l'ombre,
46:50 ce qui n'empêche pas d'avoir une influence incroyable au sein de la France insoumise.
46:53 Elle a, comme l'a rappelé Frédéric, écarté un certain nombre
46:56 de grandes gueules qui protestaient
46:59 contre ce qui se passe au sein de la France insoumise
47:02 de tout l'organigramme. Et elle est très puissante dans ce parti
47:05 parce qu'elle a la protection absolue de Jean-Luc Mélenchon
47:08 qui est très proche depuis des années. Mais je rappelle une chose
47:11 précise, c'est qu'elle est accusée d'escroquerie
47:14 aggravée, outre son caractère qui peut être terrible,
47:17 ou de sa volonté de faire le nettoyage interne
47:20 de la France insoumise qui ne cesse de se répéter depuis des années.
47:23 Et ce soupçon d'escroquerie aggravée
47:26 pourrait peut-être se transformer en quelque chose
47:29 de plus sérieux parce qu'elle va être entendue bientôt.
47:32 Et de quoi s'agit-il cette escroquerie aggravée ?
47:35 Elle est en campagne de 2017 sous l'égide
47:38 de sa société Mediascope.
47:41 - Sur facturation. - Oui, sur facturation.
47:44 - Elle aurait même encaissé les bénéfices et les primes
47:47 de cette période-là. - Les dividendes et les primes.
47:50 - Oui, exactement. - Parce que c'est pas que ce tweet
47:53 jugé homophobe. - On a des choses sérieuses.
47:56 - Mais il y a des choses beaucoup plus concrètes.
47:59 - Le tweet homophobe c'est sérieux aussi. - C'est sérieux aussi, mais il y a
48:02 l'argent visiblement. - Il y a la forme, il y a le fond.
48:05 - Mais elle est présumée innocente pour l'instant. - Bien sûr.
48:08 - Mais visiblement il y a des soupçons assez forts.
48:11 Geneviève, sur Sofia Chikirou,
48:14 c'est plutôt, au-delà de tout ce qui lui est reproché,
48:17 c'est quand même cette...
48:20 - C'est l'emprise qu'elle a sur Jean-Luc Mélenchon.
48:23 Parce qu'effectivement elle fait la pluie et le beau temps
48:26 dans le parti, elle excommunie les uns ou les autres.
48:29 Mais moi je suis d'accord avec vous Virginie,
48:32 ce qui est important, au-delà de tout,
48:35 c'est poursuites judiciaires, le cas échéant, on va voir.
48:38 On va voir si elle est poursuivie ou pas, après avoir été entendue.
48:41 Ça c'est réellement grave, parce que ça, ça peut conduire
48:44 à de la prison. - Mais il y a une forme de mobilisation.
48:47 - Mais bon, attendons de voir le... - La duplicité du discours politique
48:50 de la France Insoumise est révélée au grand jour, c'est quand même ça
48:53 l'enseignement, enfin quand même, la phrase qui n'est rapportée est a priori
48:56 avérée pour le coup, sur "attendre au bord de la rivière
48:59 leurs cadavres qui vont passer", les propos homophobes
49:02 y sont la réalité aussi d'une organisation
49:05 qui donne des leçons à la terre entière à longueur de journée
49:08 et qui quand on lui demande de condamner, ce qui est quand même sa spécialité,
49:11 je parlais de professionnels de l'indignation, aujourd'hui, dit ce de la sphère privée,
49:14 est-ce qu'on va rapporter les propos de la sphère privée ? C'est gravissime en réalité.
49:17 - Et on pourrait rajouter un mot sur l'affaire Katniss, la France Insoumise
49:20 s'était fait vraiment une règle de défendre les femmes
49:23 et de parler des violences conjugales et Adrien Katniss
49:26 qui était chez eux, au sein et qui était lui aussi un protégé
49:29 de Jean-Luc Mélenchon, il a été condamné
49:32 à 4 mois de prison avec soucis, ce qui peut être rien mais ce qui est très sérieux
49:35 quand même pour violences conjugales et il a été quoi ?
49:38 Exclu 4 mois et réintégré comme si de rien n'était.
49:41 Et là la France Insoumise n'a rien trouvé à redire, quand elle a eu
49:44 au sein, sur les rangs, dans l'hémicycle, un de ses députés condamné
49:47 pour violences conjugales. Donc il y a effectivement un écart gigantesque
49:50 entre ce qu'on affiche comme grand principe
49:53 et comme théorie et puis la réalité des faits
49:56 qui je trouve devient accablante pour la France Insoumise
49:59 sur beaucoup de terrains. - On va regarder le document
50:02 de complément d'enquête, lisez l'article du Monde
50:05 et effectivement après quand il y a des erreurs, il faut peut-être
50:08 savoir les reconnaître et ne pas faire front et sortir
50:11 des arguments absurdes du style "c'est du sexisme"
50:14 "c'est de la misogynie"
50:17 "c'est du sexisme"
50:20 - Une minute, un mot sur le budget, il en faudrait plus
50:23 ce budget de la culture qui est en hausse et le budget
50:26 de l'audiovisuel public, c'est-à-dire que l'audiovisuel public
50:29 qui n'a plus de redevances voit tout de même son financement
50:32 enfin les fonds qui lui sont affectés, augmenter de
50:35 5% 746 millions d'euros.
50:38 Moi je réclame un audit du service public.
50:41 - Alors, il y a tout dans l'audiovisuel public, il y a le Mastodon
50:44 de France Télévisions, il y a Radio France
50:47 et il y a France Média Monde. Et par rapport à ce qu'on disait
50:50 tout à l'heure sur la politique internationale
50:54 France Média Monde n'est pas la voix de la France, elle ne défend
50:57 pas la politique internationale du Président de la République
51:00 ou de la France. Mais en revanche, c'est un ensemble de médias
51:03 qui défendent, qui véhiculent les valeurs françaises
51:06 les valeurs de laïcité, les valeurs d'égalité
51:09 - On ne met pas en cause l'utilité du service public
51:12 Moi ce que je remets en cause c'est l'utilisation de l'argent public
51:15 Je prends juste un exemple qui est anecdotique, le festival de Cannes
51:18 Est-ce qu'on avait besoin de déplacer tant d'émissions à Cannes ?
51:22 - Là vous parlez de France Télévisions, moi je pense qu'il faut
51:25 - Oui je parle de France Télévisions, je parle de Radio France qui fait des CDD
51:28 sur 30 ans, des choses et dysfonctionnées
51:31 Oui j'ai un ami qui a été licencié, qui a touché
51:34 près de 700 000 euros après 30 ans de CDD
51:38 Vous imaginez combien ça coûte au service public ? Est-ce qu'il y a une seule
51:41 entreprise en France privée qui accepterait ça ? Non
51:44 C'est notre argent. - Non, ce qu'il faut c'est revoir
51:47 au sein du service public la manière dont l'argent public
51:51 est dispatché, à mon avis en donner davantage à France Média Monde
51:54 qui a une véritable mission de service public
51:57 et peut-être moins à France Télévisions et à Radio France
52:00 - Vous êtes d'accord avec moi ? Il faut un audit pour savoir comment est utilisé cet argent
52:03 - Moi je suis d'accord avec vous Valérie, je pense d'ailleurs qu'il n'y a pas de question interdite sur le service public
52:06 D'ailleurs si on mesurait la qualité du service public, y compris audiovisuel
52:09 à l'augmentation de ses budgets, ça se saurait. On aurait des services publics
52:12 de plus grande qualité en France compte tenu de ce qu'ils peuvent coûter
52:15 C'est l'argent dans un pot, il faut le rappeler. Moi je crois que
52:18 je suis attaché à un service public audiovisuel de qualité, mais qu'il faut
52:21 se poser les questions. Moi je crois beaucoup au modèle France 3, France Bleu
52:24 la nécessité d'avoir de l'information de proximité
52:27 parce que s'ils ne le font pas finalement, il n'y a pas beaucoup qui vont prendre ce créneau
52:30 Mais je pense qu'il faut se poser la question aussi
52:33 peut-être la privatisation d'une chaîne, y compris France 2
52:36 ou peut-être la question de la publicité qui devrait de nouveau être interdite
52:39 Ce sera un autre débat, merci. Et dans un instant André Bercoff

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