Philippe Risoli revient sur les moments marquants de sa vie dans l'interview Nostalgik
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00:00 Avoir vu ma mère pleurer m'a vraiment fait de la peine.
00:03 Ça pourrait presque me faire pleurer aujourd'hui rien que d'y penser.
00:07 - Vous ressentez quoi en retournant dans le 18e quartier de votre enfance ?
00:10 - C'est toujours émouvant. Je revois encore ma grand-mère m'emmener à l'école.
00:14 Je revois mes parents m'attendant à la sortie du collège pour m'emmener à la campagne.
00:18 Il y a toujours des flashs comme ça qui reviennent.
00:20 Mais malheureusement, le cinéma où j'allais est devenu un magasin de moquettes.
00:24 Puis à un moment, il faut passer à autre chose.
00:26 De toute façon, c'est le sens de la vie.
00:28 - Votre meilleur souvenir d'enfance ?
00:30 - Des souvenirs d'enfance, j'en ai plein.
00:32 Mais les souvenirs où je jouais dans la zone qui était derrière chez moi avec mes potes.
00:37 On avait les mains noircies par la saleté parce qu'on tombait par terre.
00:42 Puis on se courait après.
00:43 Puis on reproduisait surtout les films de KPDP,
00:46 les westerns qu'on voyait dans les cinémas de quartier.
00:48 Parfois, des plaisirs extrêmement simples sont souvent les meilleurs.
00:53 - Votre pire souvenir d'enfance ?
00:55 - En courboyant deuxième année, j'aurais dû normalement avoir le prix d'honneur.
00:59 J'étais tombé sur un prof qui avait décidé de me supprimer l'ensemble de mes prix
01:05 pour, disait-il, "insolence envers le professeur".
01:08 Et ça, il l'a dit publiquement le jour de la remise des prix.
01:11 Je ne m'y attendais pas parce que j'étais deuxième de la classe, j'avais le prix d'honneur.
01:15 Et cette personne a fait pleurer ma mère.
01:17 Je crois que c'est ça.
01:18 Avoir vu ma mère pleurer m'a vraiment fait de la peine.
01:22 Ça pourrait presque me faire pleurer aujourd'hui rien que d'y penser.
01:25 - Le souvenir le plus dur à écrire ?
01:27 - Il y en a deux.
01:28 C'est essentiellement le moment où je relate la disparition de ma maman.
01:33 Parce qu'évidemment, l'écrire, c'est une chose,
01:36 mais évidemment, je l'ai vécue une deuxième fois.
01:39 Et ça a été très difficile.
01:41 Elle était sous oxygène et le dernier jour, elle m'a passé un panneau comme ça.
01:44 Elle m'a écrit "la maman".
01:46 "La maman" en référence à la chanson de Charles Aznavour.
01:48 Sous-entendu, elle va mourir, la maman.
01:51 Et c'est terrible.
01:52 Vous vous rendez compte ?
01:53 Votre mère qui vous montre ça comme ça.
01:55 Et vous avez une ardoise devant vous, il y a marqué "la maman".
01:58 Ça, rien que d'y penser, ça me...
02:01 Et mon père qui la veille de son décès me dit
02:04 "Va t'en, je veux pas que tu me vois mourir".
02:06 Donc ça, c'est quelque chose...
02:08 Ça me fait le même effet que l'ardoise de ma mère avec "la maman".
02:12 Et le lendemain, c'est un fermier qui m'appelle,
02:14 qui me dit "Votre père est parti, apaisé".
02:17 Et avant de fermer les yeux définitivement,
02:19 il vous a dit "Dites bien à mon fils que je l'aime".
02:21 Et c'est le titre de mon livre.
02:23 Après une telle carrière, aimeriez-vous découvrir autre chose ?
02:27 Ce qui me manque et que je n'ai pas fait,
02:29 c'est d'être héros récurrent dans une série télévisée.
02:31 Ça, ça me plairait.
02:33 Vous auriez envie de retourner présenter une émission ?
02:35 Je n'accepterais pas n'importe quoi.
02:37 Si on me propose un projet, je l'examinerais attentivement.
02:40 Et si je me fais plaisir en y allant,
02:43 et si je pense faire plaisir à une majorité de téléspectateurs
02:48 qui quotidiennement dans la rue me disent "On aimerait bien vous revoir",
02:51 eh bien j'irais.
02:52 De quoi êtes-vous le plus nostalgique ?
02:54 L'enfance, on la regrette toute sa vie, sur son lit de mort.
02:57 Quels sont ses derniers souvenirs ?
02:59 Moi, mon père, avant de mourir, me parlait de son enfance.
03:02 Donc oui, l'enfance, c'est vraiment un instant privilégié.
03:05 Ça disparaît au fil du temps,
03:07 mais c'est remplacé par vos propres enfants.
03:09 Mais ce n'est pas tout à fait pareil.
03:11 Votre enfance, elle n'est plus là.
03:13 Et ça, il y a toujours un petit rollant de nostalgie, c'est vrai.
03:16 *Claquement de doigts*