• il y a 2 ans
Hydrocéphalie et Spina Bifida deux maladies chez l'enfant
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Transcription
00:00 Mesdames et Messieurs, bienvenue à ce nouveau numéro de l'Invité de la rédaction.
00:04 Aujourd'hui, nous parlons santé, plus précisément de l'hydrocéphalie et spina bifida.
00:08 Et pour ce faire, nous sommes avec le professeur Proallé Espérance.
00:12 Professeur, dites-nous d'entrée, c'est quoi l'hydrocéphalie et spina bifida ?
00:19 Je commencerai par l'hydrocéphalie.
00:21 Dans hydrocéphalie, on entend deux termes.
00:23 Hydro, qui veut dire eau, et céphalie, qui vient de tête.
00:26 C'est le trop-plein de liquide dans la tête.
00:29 Et ça va se manifester chez les enfants par une grosse tête.
00:32 Pour le spina bifida, c'est une malformation congénitale.
00:35 Ce sont ces enfants qui naissent avec, dans le bas du dos, une boule ou bien un tissu translucide.
00:42 En tout cas, ce n'est pas normal et ça se diagnostique très facilement.
00:45 Mais cette boule peut être également sue tout le long de la colonne vertébrale,
00:48 donc du cou jusqu'au bas du dos.
00:51 Alors, comment diagnostiquer cela chez l'enfant ?
00:53 Pour le spina bifida, je commencerai par ça, parce que le diagnostic est vraiment aisé.
00:58 L'enfant naît, on voit la malformation.
01:00 C'est congénital, donc il naît avec.
01:02 L'hydrocéphalie peut être aussi congénitale et on peut naître avec.
01:05 Ça peut être aussi auprès des maladies comme la méningite.
01:08 Et le diagnostic, le plus souvent, c'est la tête qui agrossit.
01:11 Donc l'enfant va avoir une grosse tête et aussi un retard dans son développement psychomoteur.
01:16 C'est-à-dire qu'à un moment donné, au moment où il doit s'asseoir, il ne s'assoit pas.
01:20 Au moment où il doit suivre du regard, par exemple, il ne suit pas du regard.
01:23 L'enfant est amorphe, adynamique, et ça permet de faire le diagnostic.
01:27 Mais lorsqu'on est un peu plus grand, ça sera ce qu'on appelle des signes d'hypertension intracrânienne, des maux de tête, un retard.
01:34 L'enfant commence à regresser.
01:36 À l'école, on voit qu'il y a des problèmes ou bien il a des troubles visuels, des choses comme ça.
01:41 Mais l'hydrocéphalie peut être aussi due à un problème qui se passe après la grossesse.
01:45 Par exemple, une hémorragie, une tumeur cérébrale, une méningite, comme je disais, une infection.
01:51 D'accord. À ce jour, professeur, comment traitent-on les enfants atteints de ces pathologies en Côte d'Ivoire ?
01:57 Ce sont des pathologies dont le traitement est chirurgical.
02:00 Pour le spina bifida, le gros risque, c'est la méningite.
02:04 C'est-à-dire, puisque la peau n'est pas tout à fait normale, il faut aller refaire la fermeture qui n'existe pas, reconstituer tout ça par la chirurgie.
02:12 Pour l'hydrocéphalie, également, c'est la chirurgie.
02:14 Le trop-plein de liquide, c'est parce que soit c'est trop produit, soit ça ne circule pas bien, soit ce n'est pas résorbé.
02:22 Parce que c'est un liquide qui est là, qui est en circuit.
02:24 Et donc, il faut aller mettre un appareillage, ça s'appelle des valves, pour drainer ce liquide-là dans une autre cavité, notamment l'abdomen.
02:31 Ou bien il y a une autre technique, qui est la ventriculosystémostomie.
02:35 Là, il n'y a pas de matériel qu'on met, mais on s'en va faire un court circuit pour recréer un passage pour que ce liquide-là puisse se résorber.
02:42 Mais après la chirurgie, ce qu'on oublie souvent, il y a le plus souvent une grosse rééducation.
02:47 Notamment pour le spinal bifida, c'est une maladie très handicapante, parce que ça va entraîner des paralysies aux membres inférieurs, des déformations des pieds,
02:54 qui sont des, qu'on appelle, pieds beaux.
02:56 Et il y a toute une prise en charge avec l'orthopédiste, qui a dit qu'il faut réparer les pieds, il faut faire la rééducation, même pour les hydrocéphalies.
03:04 Il faut en tout cas assurer une réinsertion familiale, une réinsertion scolaire, une réinsertion sociale même de ces enfants-là.
03:13 Et c'est un gros volet, qui des fois, qu'on oublie, des fois on pense à la chirurgie et puis c'est tout.
03:17 Mais il y a tout ce volet-là, dont il faut parler.
03:19 On sait que souvent des familles viennent vous rencontrer avec ces pathologies, malheureusement chez les enfants.
03:26 Qu'est-ce que vous leur dites ?
03:28 Ce sont des maladies dans la culture africaine. Ces enfants sont considérés comme des génies, des fois, comme des sorciers même.
03:34 Et donc, on leur dit déjà que ce n'est pas un problème de génie ni autre.
03:39 C'est une maladie et que ça se soigne à l'hôpital.
03:42 Il suffit que ce soit diagnostiqué tôt et l'enfant peut évoluer, notamment pour les hydrocéphalies, comme tout autre enfant qui n'a pas fait d'hydrocéphalie.
03:49 Le spina, malheureusement, crée de gros handicaps.
03:52 Il y a plusieurs formes.
03:53 Des fois, l'enfant peut pouvoir marcher.
03:55 Des fois, l'enfant ne va pas marcher.
03:57 Il va avoir des difficultés pour contenir les sels et les urines.
04:01 Il va avoir des malformations des pieds.
04:03 La prise en charge est un peu plus difficile.
04:06 Il y a la prise en charge psychologique des parents et de ces enfants, même quand ils commencent à grandir, qui manque aussi souvent.
04:13 C'est vraiment une prise en charge globale qui fait intervenir plusieurs spécialités.
04:19 Les rééducateurs, les orthopédistes, les pédiatres, les gynécologues, même en amont, puisqu'on a dit que le plus souvent c'est congénital.
04:26 Donc déjà, dès la grossesse, les gynécologues doivent intervenir pour prévenir ces maladies.
04:31 Donc tout ça, c'est des conseils qu'on donne à ceux qui sont déjà atteints, qui ont déjà la maladie, pour que ça ne se répète pas.
04:37 Qu'est-ce qui est prévu en Côte d'Ivoire pour éviter ces deux pathologies ?
04:42 Déjà, sensibiliser les mamans à bien faire les consultations prénatales.
04:46 Ça, c'est fait en général en Côte d'Ivoire.
04:49 Il y a un moyen de prévention qui est la prise d'acide folique.
04:52 Il a été prouvé que la prise d'acide folique réduit l'apparition de ces malformations.
04:58 Dans d'autres pays, il y a la supplémentation à travers les aliments.
05:01 En Côte d'Ivoire, ça a été également commencé.
05:04 Ce n'est pas encore vraiment étendu.
05:07 Mais nous, à notre niveau, au niveau de la Société Ivoirienne de Neuroschirurgie et l'association Espérance,
05:13 ce qu'on fait, c'est des campagnes de sensibilisation, des campagnes de consultation pour dépister et traiter.
05:19 C'est essentiellement de favoriser la prise en charge.
05:22 Notre cheval de bataille, c'est aussi de vulgariser le dépistage par la mesure du périmètre crânien avec le mètre ruban.
05:29 De ce fait, on souhaiterait que cette courbe du périmètre crânien fasse partie du carnet du suivi de l'enfant.
05:36 Par exemple, il y a aussi dans nos projets de mettre en place un registre des malformations
05:43 parce qu'on ne connaît pas en Côte d'Ivoire exactement le nombre des enfants malformés qui naissent
05:47 parce qu'il n'y a pas de registre qui regroupe toutes les maternités, les naissances qui n'aient pas malformé par exemple.
05:54 Il y a des aujourd'hui qui sont prévues pour parler de ces maladies.
05:59 Effectivement, le 25 octobre a été décrété Journée mondiale d'hydrocéphalie et du spina bifida.
06:06 Chaque année, depuis 2019, nous essayons de faire de la sensibilisation parce que c'est ça le but de l'ajourd'hui,
06:12 pour que le plus grand nombre soit sensibilisé à ces maladies justement pour pouvoir les éviter.
06:16 Et cette année, nous allons dans différentes villes de Côte d'Ivoire faire des conférences,
06:20 des consultations gratuites de dépistage, de la sensibilisation.
06:24 On va aller dans les PMI où il y a des consultations prénatales pour parler au moment,
06:28 inviter des associations de femmes, mais aussi le personnel de santé,
06:32 notamment les sages-femmes, les gynécologues, les pédiatres,
06:35 tous ceux qui sont en contact avec ces enfants pour parler justement de cette maladie
06:39 qui n'est pas très bien connue, mais surtout qui est considérée comme un tabou.
06:44 On cache ces enfants-là.
06:46 Amis internautes, ici prend fin ce rendez-vous de l'invité de la rédaction.
06:50 Restez branchés sur l'infodrome pour plus d'informations.
06:53 [Musique]
06:58 [Générique de fin]

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