"Les biens sont aussi importants que les personnes", a déclaré Gérald Darmanin devant les députés de la commission d'enquête sur les groupuscules violents. "On me reproche d'avoir mis des gendarmes en face des bassines" à Sainte-Soline, s'est-il étonné.
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00:00 Je peux constater qu'il y a deux grands débats médiatiques qui sont finalement des débats très importants pour la société et pour le travail des forces de l'ordre,
00:07 ce qui répond à partir de la première question, mais pas simplement.
00:09 Le premier, c'est que les biens sont aussi importants que les personnes.
00:13 Je pense qu'il faut bien comprendre que lorsque les BlaBloc, lorsque la certaine partie des sous-développements de la Terre
00:22 souhaitent montrer que leur combat est légitime, je constate qu'ils disent « mais on s'en prend au bien ». On s'en prend à telle banque qui était sur tel chemin,
00:33 au fast-food du coin, au commissariat de police, à l'hôtel de ville, aux bassines. Et donc, finalement, pourquoi mettre de la violence physique
00:42 des forces de l'ordre face à des gens qui s'attaquent au bien, puisque finalement, c'est nous, les forces de l'ordre, qui chercherions le fait que les choses
00:49 se passent très mal, puisque nous interposons physiquement des gens qui ne veulent s'attaquer qu'à des biens.
00:53 C'est un combat, évidemment, vieux comme 1789, de considérer que la propriété est quand même un droit fondamental de l'homme, qu'on doit respecter
01:01 ce droit de propriété et qu'évidemment, il y a des décisions de justice qui garantissent ce droit de propriété. Évidemment, dans le cas régulièrement de Saint-Saëline,
01:09 je rappelle que les forces de l'ordre n'ont pas à être pour ou contre des bassines. Ils ont à appliquer des décisions de justice.
01:14 Quand la justice donne tort à la construction de bassines, nous ne défendons pas des lieux qui n'ont pas eu la prémature de la justice.
01:22 Il est évident. Chacun sait que dans Saint-Saëline, l'intégralité de la vie administrative et juridique a été du côté de ceux qui étaient propriétaires de ces bassines.
01:33 Donc il ne s'agit pas d'un combat pour ou contre l'écologie, d'un combat pour ou contre les bassines. Les forces de l'ordre n'ont pas à avoir cette idée-là.
01:39 Le ministre de l'Intérieur, d'ailleurs, se garderait bien de l'avoir. Il applique des décisions de justice où il protège des biens.
01:44 Et je pense que dans le débat politique que nous avons, il faut savoir, M. le président, M. le rapporteur, si les forces de l'ordre sont bien aussi chargées
01:52 de protéger les personnes mais aussi les biens. Et si les forces de l'ordre sont chargées de protéger les biens, comme si nous n'accepterions pas
01:58 que les gens rentraient chez vous pour vous cambrioler ou pour saccager votre maison, quel rôle le policier ou le gendarme vous répondrait
02:05 « Je ne viens pas parce que ce ne sont que des biens ». Vous vous rendez compte ? Si j'arrive et qu'en plus il y a le cambrioleur, ça pourrait mal se passer.
02:10 Ben oui, ben oui, mais c'est quand même plutôt votre métier. Et moi, j'ai besoin de la force publique pour faire entendre mes droits, pour appliquer le droit.
02:16 Il y a derrière les groupes ultraviolents, derrière les groupes ultraviolents et notamment d'ultragauche, une volonté de dire qu'il y a une légitimité
02:25 à attaquer les biens parce que ce sont des biens qui ne correspondent pas à l'esprit que nous avons de la société de demain, pour des raisons politiques
02:31 qui sont compréhensibles. Le combat démocratique, les élections, le combat juridique, les recours devant les tribunaux n'étant pas assez efficaces,
02:38 alors il faut le combat de la violence. Et les forces de l'ordre n'ont pas à s'interpeser face à ce combat politique et idéologique puisque ce ne sont que des biens.
02:45 Et en fait, ce qu'on me reproche, ou ce qu'on m'a reproché dans Saint-Seline, par exemple, c'est d'avoir mis des gendarmes en face des bassines.
02:50 J'ai entendu des discours politiques, y compris de parlementaires, m'expliquant que si nous n'avions pas mis des forces de l'ordre face aux bassines,
02:55 il ne se serait rien passé. On aurait détruit la bassine et puis c'est tout. Il n'y aurait pas eu de violence, il n'y aurait pas eu de gendarmes blessés,
03:00 il n'y aurait pas eu de personnes dans le combat. Alors c'est vrai que si on n'avait pas mis des gendarmes à Saint-Seline, il est évident qu'il y aurait eu moins de violence contre les gendarmes.
03:08 C'est une tautologie, je l'accepte bien volontiers. Mais la question de savoir aux parlementaires si on accepte ou pas la Déclaration des droits de l'homme,
03:14 est-ce qu'on applique la protection des biens ou non ?