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Menacés de délocalisation par la préfecture de police de Paris afin de garantir "des mesures de sécurité évidentes" pour les JO 2024, les bouquinistes présents depuis 450 ans au cœur de la capitale mènent la bataille.

"Qu'on veuille nous déplacer, nous effacer matériellement et physiquement à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, on a du mal à comprendre, d'ailleurs l'opinion publique ne comprend pas."

Jérôme Callais, le président de l'Association Culturelle des Bouquinistes de Paris a accepté d'accueillir l'Humanité, devant sa boite n°5, situé quai de Conti dans le 6e arrondissement de Paris. Le bouquiniste insiste sur le fait que l'institution est prête à participer à la sécurisation des Jeux mais à la condition de préserver son patrimoine.

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Transcription
00:00 de culture comme ça, qu'on veuille y toucher, qu'on veuille nous déplacer, nous effacer
00:05 matériellement, physiquement.
00:07 Des images qui vont célébrer Paris à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques
00:12 qu'on a du mal à comprendre.
00:13 D'ailleurs je pense que la planète entière, le public n'en comprend pas.
00:17 Les boîtes sont un symbole de la culture, c'est un symbole de Paris, c'est un symbole
00:29 majeur de Paris.
00:30 C'est vraiment comme si on démontait la tour Eiffel parce que la tour Eiffel elle
00:37 est trop haute, elle ne rentre pas dans le champ des caméras.
00:38 On ne va pas enlever les bouclinistes parce qu'ils empêchent la vue.
00:42 On va réduire un peu le nombre de gens.
00:44 En plus on occupe 15% du parcours.
00:48 On laisse les boîtes où elles sont, on fait passer le service de déménage.
00:55 Vouloir les démonter c'est mettre en péril cet équilibre fragile de cette espèce de
01:00 trésor patrimonial de tous et de toutes.
01:02 Pour nous ce serait vraiment un coup de saumon, il ne faut pas dire un coup de grâce.
01:06 Il ne faut pas qu'on en arrête là.
01:07 Les boîtes elles datent parfois de la fin du XIXe siècle certaines.
01:19 Elles sont vieilles, elles ont le poids des ans, le poids des saisons, le poids des intempéries
01:25 et ça fait que vouloir les bouger ça va les mettre en péril.
01:30 On risque d'avoir des sacrés problèmes.
01:33 Elles vont tomber en morceaux.
01:35 La mairie nous dit qu'elle va nous en payer des boîtes neuves mais des boîtes neuves
01:38 ce ne sera pas pareil.
01:39 Ce ne sera plus la même poésie, ce ne sera plus l'âme de Paris, ce ne sera plus cette
01:42 musicalité de paysages, de tons, cette variété qui est enchantée dans la poésie, dans la
01:50 littérature, dans le cinéma, la photo, dans tous les arts.
01:53 On n'a pas les peintres aussi.
01:54 Je pense que ce serait vraiment dommage parce que c'est quelque chose de tellement emblématique
02:05 pour Paris qu'il ne faudrait pas y renoncer.
02:08 Avec les journées du patrimoine, on avait beaucoup parlé du patrimoine immatériel.
02:13 C'est un peu les deux, c'est-à-dire qu'il y a une tradition.
02:16 Tout le monde peut venir ici, c'est à tout le monde quelque part.
02:22 Après, pour repartir à Cali, il faut quand même nous donner un petit peu de sou.
02:25 Mais tout le monde peut venir sur les quais, tout le monde peut nous adresser la parole,
02:29 il n'y a pas de barrière.
02:30 Et ça, en cela, c'est quelque chose de magique.
02:34 Je crois que c'est Paul Morand qui a dit aussi qu'à Paris, c'était les livres qui empêchaient
02:38 la scène de déborder.
02:39 Je ne sais même pas s'il faut que les remettent.
02:47 Peut-être qu'ils trouvent que les boîtes, ce n'est pas joli.
02:49 Il y a plein de bruit qui court.
02:51 Moi, j'ai entendu dire qu'ils voulaient enlever les boîtes pour permettre à des chaînes
02:56 de télé de s'installer à la place des boîtes et de filmer l'ouverture olympique.
02:59 Donc, ils pensaient louer à des chaînes de télé l'espace.
03:03 Et c'est pour ça qu'ils ont enlevé les boîtes.
03:05 Après, ils pensent mettre des barrières à un mètre et une autre à deux mètres.
03:09 De toute façon, personne n'aura accès aux boîtes.
03:11 Il y aura des policiers dans un couloir.
03:13 Donc, les gens seront à plus de trois mètres.
03:15 Donc, ils n'auront pas du tout accès aux boîtes.
03:18 Donc, pourquoi les enlever ? Il n'y a pas de réseau vraiment valable.
03:21 Dans le Parisien, j'ai lu que le préfet de Paris, Bruno Dulles, je crois, disait que
03:31 les boîtes des bouquinistes pourraient contenir des explosifs.
03:37 Donc, à ma connaissance, on ne vend pas d'explosifs, on vend des bouquins.
03:42 On vend toutes sortes de bouquins.
03:44 D'ailleurs, vous voyez, un peu de la publicité.
03:46 Céliste Rémy-Schéber, les fils de la nuise d'Albert ou Julias.
03:55 Et donc, on ne vend pas d'explosifs.
03:58 Vous les aimez vos bouquinistes, madame ?
04:01 Oui, monsieur.
04:02 Je pense que ça fait partie de notre patrimoine, qu'ils doivent rester là.
04:07 Ils font partie intégrante de Paris.
04:09 Et Paris sans eux, ce n'est plus Paris.
04:11 Merci.
04:12 Merci.
04:13 Merci.
04:14 Merci.
04:15 Merci.
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04:25 Merci.

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