Chris à été victime d'un guet-apens homophobe à Marseille, après avoir discuté avec un jeune homme sur un site de rencontres. Il raconte.
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00:00 Pas pour me blesser, c'était pour me tuer.
00:01 Lundi dans la nuit, j'ai été victime d'un guet-apens.
00:08 J'ai discuté sur Koko et rapidement, on a bifurqué sur le numéro de téléphone.
00:21 Il avait une voix très gentille, un appel, des photos, des vidéos Snapchat également.
00:26 Je dirais pas qu'il m'a mis en confiance, je dirais carrément qu'il m'a abandonné.
00:29 J'étais son véritable appât.
00:31 J'allais le voir et pour moi, il n'y avait pas de danger.
00:33 Je pars de chez moi, j'étais à 500 mètres de l'adresse.
00:36 Je vois arriver une voiture et au loin, ils disent "Ah, il est là".
00:40 Ils rigolaient, j'étais leur jouet un peu parce qu'ils étaient trois,
00:43 au final, il n'y était pas qu'un.
00:44 Quand on voit une rue large et qu'on voit une voiture à l'arrêt sur soi,
00:48 il n'y a pas de doute.
00:48 Malheureusement, il me touche.
00:50 Donc, j'ai les deux genoux qui tapent à l'intérieur du scooter.
00:53 La deuxième fois, quand je le vois faire demi-tour et que je vois qu'il rigole
00:58 et que je vois encore de la détermination dans leurs yeux,
01:01 ce n'est pas pour me blesser, c'était pour me tuer.
01:03 C'était mon arrêt de main.
01:05 J'ai les bras qui me refont dessus, je saute, je cours, je cours, je cours.
01:08 Je vais me cacher dans une impasse derrière des buissons.
01:11 J'ai vite sorti le téléphone, j'ai dit "D.Ceri, appelle la police".
01:13 Je ne dis pas "Oui, je suis tombé dans un catapult, c'est honteux".
01:16 Je me suis fait avoir comme un animal.
01:19 Je leur explique la situation, ils me répondent qu'ils vont venir,
01:22 mais ils ne savent pas dans combien de temps.
01:23 Et du coup, j'appelle mon oncle qui travaille dans la police
01:26 et oui, là, il vient assez rapidement, mais je ne peux pas dire la vérité.
01:30 C'est trop grave pour moi dans ma tête.
01:32 J'avais juste prévu de faire ma lettre au procureur et c'était fini.
01:36 Mais ce qui s'est passé, c'est que je suis tombé sur un article
01:39 d'un quadragénaire qui s'est fait battre à coups de batte.
01:43 Et de base, c'était le SithCoco.
01:45 Et là, un sentiment de colère est venu en moi.
01:48 Je me suis dit "Non, ce n'est pas possible".
01:49 Je me suis dit "Je vais faire une vidéo, qu'elle marche ou qu'elle ne marche pas,
01:55 mais je vais dire ce que j'ai vécu".
01:57 Après, elle a été reprise et maintenant, on est à plus de 600 000 vues.
02:01 Et malheureusement, j'ai beaucoup de témoignages qui me disent
02:03 "Oui, j'ai eu un guet-apens moi aussi".
02:06 Je dois parler aussi du SithCoco parce qu'en fait, c'est génial d'un côté,
02:12 parce que c'est un site qui permet la discrétion, mais la discrétion à 100%.
02:17 C'est-à-dire qu'on a juste besoin de rentrer en pseudo, la localisation et encore.
02:21 Si on a envie de, par exemple, aujourd'hui, je suis à Marseille,
02:24 mais si j'ai envie d'écrire que je suis à Paris,
02:26 il n'y a aucune vérification de fait.
02:28 Et en fait, ça me permet d'accéder à un forum, à un chat,
02:33 où je peux parler avec autant des mineurs que des seniors.
02:37 Et je ne sais pas qui se cache derrière.
02:40 Et ça laisse court à tous les dangers possibles,
02:43 notamment à l'agression dont j'ai été victime.
02:45 On est en France et en 2023, ça existe.
02:48 Et ces personnes-là, elles sont encore sur ce site
02:50 et elles sont encore en train d'amadouer quelqu'un.
02:52 Demain, une femme et un homme peuvent se tenir la main, sans risque.
02:57 Moi, si demain je sors, je tiens la main.
03:00 Un copain, je risque de mourir.
03:03 ♪ ♪ ♪