• l’année dernière
Thomas Croisière est en tournée avec VOYAGE EN COMEDIE. l'humoriste déniche des trésors du cinéma comique français et anime un joyeux mix d'extraits cultes, quizz, sketchs, musique, parsemé d'infos surprenantes sur ses films de chevet. Il a rempli sa mission: on a envie de tous les revoir !
Transcription
00:00 [Musique]
00:09 Bonsoir Thomas Crozière.
00:10 Bonsoir.
00:12 Avec ce voyage en comédie qui va démarrer pour le public dans quelques minutes.
00:17 Pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, parce que beaucoup l'ont vu déjà dans cette tournée.
00:21 Pas assez, mais ils vont arriver.
00:25 Le choix a dû être difficile parce que la comédie, on peut partir du cinéma muet jusqu'au cinéma d'aujourd'hui.
00:33 Ce sont vos références cinématographiques qui ont primé ?
00:37 En fait, la construction s'est faite vraiment par hasard.
00:40 C'est-à-dire, elle s'est faite au fil de la plume.
00:42 Je savais que j'avais envie de parler de comédie.
00:44 Je ne sais pas pourquoi j'ai choisi "Le Père Noël est une ordure" comme film de démarrage.
00:50 Et en fait, chaque film m'amène à un film, m'amène à un film, m'amène à un film.
00:53 C'est un truc qui s'est fait tout naturellement.
00:56 Puis évidemment, je parle de moi dans ce spectacle.
00:58 Quand on parle des choses qu'on aime, on parle de soi.
01:01 Donc en fait, ça s'est fait vraiment par hasard.
01:03 Je me suis rendu compte la première fois que j'ai écrit la première version du spectacle.
01:06 Ça faisait trois heures.
01:08 Je me suis dit que c'était peut-être un peu long.
01:09 C'est peut-être une prise d'otage pour le public.
01:11 Donc j'ai affiné.
01:13 Maintenant, ça fait 1h30 et on évoque une vingtaine de films.
01:16 Mais c'est à la fois très réjouissant parce que je suis très content de parler de ces films.
01:19 Et c'est en même temps très frustrant parce qu'il y en a tant que je n'ai pas encore le temps d'évoquer.
01:23 C'est pour ça que c'est déclinable à l'infini.
01:25 Donc vous allez venir me voir tous les ans maintenant.
01:27 - On part deux, on part trois, on part huit.
01:29 - Ça va être la folie.
01:30 Je pense que ça va être pire que Marvel.
01:32 - Est-ce que c'est quelque part une transmission que vous faites,
01:37 comme on pourrait faire pour ses enfants d'ailleurs, cet amour du cinéma ?
01:41 - Ça a démarré avec mes enfants en fait.
01:43 Moi, je suis passionné de cinéma depuis toujours.
01:45 Donc je le partage avec mes mômes.
01:47 Les hasards du confinement ont fait que j'ai partagé avec mes mômes à la radio,
01:51 avec les auditeurs de France Inter.
01:53 Et que ça a donné une idée à un metteur en scène,
01:55 comme quoi les metteurs en scène peuvent parfois avoir des idées,
01:58 de dire "tu devrais faire un spectacle là-dessus".
02:00 Et puis j'ai commencé à écrire.
02:02 Et puis me voilà à Tournon ce soir pour l'ouverture de leur saison culturelle.
02:06 Et je suis très content.
02:08 - Est-ce que vous pensez que sans le duo Louis de Funès et Bourvil,
02:12 il y aurait eu Can Merade et Danny Boon ?
02:14 Même La Fiche assume cette filiation.
02:17 Est-ce que vous croyez que sans la série des Monocles de Georges Lautner,
02:21 il y aurait eu SS ?
02:23 Non.
02:24 Et est-ce que vous croyez que sans Monty Python, Sacré Graal,
02:27 il y aurait eu Kaamelott ?
02:29 Mais bien sûr que non.
02:31 Alors ce soir, je vais rendre à Arthur,
02:35 enfin plutôt à César,
02:37 ce qui appartient à tous ces films qui n'ont pas eu de César.
02:40 Tous ces films que j'ai passionnément aimés
02:42 et qui m'ont très subtilement inspiré.
02:46 - De quelle façon la radio vous a-t-elle préparé à la scène ?
02:50 C'est pas tout à fait le même job ?
02:52 - Je sais. Et puis vous savez très bien de quoi ça parle.
02:55 Parce que vous-même, vous êtes un homme de radio, entre autres.
02:58 Non, je ne suis pas préparé.
03:00 Moi, je suis un peu inconscient.
03:02 Donc typiquement, quand Thibaut Hamelin, mon metteur en scène,
03:05 m'a dit "tu devrais faire ça sur scène",
03:07 moi, à part faire du théâtre quand j'étais gamin
03:09 pour faire plaisir à mes parents,
03:11 et de temps en temps animer des discours de mariage,
03:14 j'avais jamais fait.
03:16 Mais comme je suis un peu inconscient, je me suis dit "bon, je vais essayer".
03:19 Et puis comme manifestement ça n'a pas des plus,
03:21 j'ai appris mon métier en le faisant.
03:23 C'est très marrant.
03:25 Et puis partir sur une nouvelle expérience à 48 ans, c'est chouette.
03:29 Et je vous rappelle que Louis de Funès est devenu célèbre à 50 ans.
03:32 Donc voilà, il me reste une année pour vraiment tout défoncer.
03:35 Donc ça va être super.
03:37 - La diffusion d'extraits de films pendant le spectacle,
03:40 c'est pour rafraîchir la mémoire ou éventuellement faire découvrir
03:43 ceux qui ne connaîtraient pas des films comme
03:45 "La traversée de Paris" en noir et blanc ?
03:47 - En fait, j'ai fait des choix.
03:49 Parfois c'est des sons, parfois c'est des images,
03:51 parfois c'est des extraits.
03:53 Et là aussi, ça s'est fait un peu en fonction de différentes choses.
03:56 Par exemple, dans "La traversée de Paris",
03:58 l'extrait que je montre, typiquement,
04:00 montre à quel point la réalisation est utile pour servir le propos.
04:04 C'est-à-dire qu'il y a une plongée contre plongée
04:06 qui parle bien du rapport entre les comédiens.
04:08 Donc c'est de dire aussi que même dans la comédie,
04:10 surtout aussi dans la comédie,
04:12 qui est quand même un travail sur le rythme, sur le cadre, sur l'image,
04:15 il y a des choses très importantes à montrer.
04:17 C'est des choses dont on n'est pas nécessairement conscient,
04:20 mais quand on le voit, on se dit "mais c'est évident".
04:23 Donc voilà, je mélange un peu les genres et les plaisirs.
04:26 - Il y a le comique de situation,
04:28 le comique des dialogues aussi, qui est très important dans ce spectacle.
04:31 Michel Audiard, par exemple.
04:32 - Je parle de Michel Audiard,
04:34 qui disait que les cons s'osent tous,
04:36 et même à ça qu'on les reconnaît,
04:37 et c'est pour ça que je vais jouer ce soir.
04:39 Mais oui, il y a beaucoup de plaisir.
04:41 Moi j'ai un vrai...
04:43 Comment dirais-je ?
04:45 Une vraie passion pour les jeux de mots.
04:47 Donc j'évoque en particulier un film qui s'appelle "Signe et Furax",
04:50 qui est le film qui contient le plus de jeux de mots de l'histoire du cinéma,
04:53 et je prends un grand plaisir à parler de cette fameuse péniche
04:56 qui s'appelle "L'ex-cargo de Bourgogne".
05:00 Voilà, moi je trouve ça hilarant.
05:02 Je sens la peur dans votre regard.
05:04 - Le comique, on reste dans les films français,
05:08 a beaucoup évolué jusqu'à aujourd'hui.
05:11 Par exemple, "Une liberté" à la Jean-Yann,
05:14 on pourrait la retrouver aujourd'hui ?
05:16 - Oui, on la retrouve, puisqu'elle existe chez Fabrice Eboué.
05:19 Typiquement un film comme "Barbac" ou un film comme "Coexister".
05:23 Il y a ce côté paroles libres, si vous ne les avez pas vues,
05:26 je vous encourage vivement à les regarder.
05:28 Et puis moi ce que j'adore faire quand je parle de cinéma,
05:30 c'est de faire des ponts entre les générations.
05:32 C'est-à-dire que typiquement,
05:34 s'il n'y avait pas eu le duo Bourville-Funes,
05:37 il n'y aurait pas eu "Cadmérade" et "Danny Boon"
05:40 dans "Bienvenue chez les Ch'tis".
05:42 Il n'y aurait pas eu "Clavier-Rénault" dans "Les Visiteurs".
05:45 Donc les films amènent à d'autres films,
05:47 comme aujourd'hui le travail que fait la bande à Fifi,
05:50 et pas très éloigné de ce que faisait la bande du Splendide.
05:53 Donc ça c'est chouette, parce que je peux échanger là-dessus,
05:56 de 7 à 107 ans, et toutes ces choses-là se répondent
06:00 et sont très cohérentes.
06:01 Avec en plus une ambition que je trouve géniale,
06:04 qui est de faire rire.
06:05 Il n'y a rien de plus compliqué que faire rire.
06:08 Faire pleurer, on peut y arriver,
06:09 on raconte des histoires horribles sur des infanticides,
06:12 on y arrive.
06:13 Mais faire rire, c'est un exercice très ingrat en fait.
06:18 Est-ce que ça n'a pas donné, réveillé des envies,
06:21 je ne sais pas, de scénarios, de films,
06:24 et pourquoi pas de jeux d'acteurs ?
06:26 Alors jeux d'acteurs, je joue déjà dans des films,
06:29 je sais que ma prestation dans "Les crevettes pailletées"
06:31 vous a beaucoup marqué,
06:32 et je ne comprends toujours pas
06:34 pourquoi l'Académie des Césars n'a pas pensé à moi
06:36 pour la révélation masculine de l'année.
06:38 J'avais quand même cette phrase énorme qui est
06:41 "Attention, à trois, tout le monde dit saucisse".
06:44 Je veux dire, c'est quand même quelle prestation.
06:46 Il y a Brigitte Bardot dans "Est-ce que tu préfères mes seins ou mes fesses ?"
06:50 Et bien moi c'est "À trois, tout le monde dit saucisse".
06:52 Donc le plaisir d'acteur toujours,
06:55 et d'écriture de scénario, certainement pas.
06:58 C'est-à-dire aujourd'hui,
06:59 ce n'est pas quelque chose qui me titille.
07:01 Je suis assez content d'avoir écrit ce spectacle-là.
07:04 C'est un exercice très différent,
07:07 parce que oui, je parle de moi,
07:09 mais je parle surtout de mes passions,
07:10 et c'est pour ça que ça arrive assez facilement.
07:13 Après moi, structurer une histoire avec un début,
07:15 un milieu, une fin,
07:16 des enjeux sur les personnages, des trajectoires,
07:19 déjà je n'ai jamais fait.
07:20 Mais si un jour vous voulez me produire,
07:22 vous faites comme mon metteur en scène,
07:23 vous me dites "Je trouverais ça cool que tu écrives un scénario",
07:25 et je le fais pour vous.
07:27 - A propos de cinéma, et je m'adresse à nouveau aux cinéphiles,
07:30 c'est bientôt le Festival Lumière,
07:32 avec des souvenirs,
07:33 et puis des souvenirs d'un personnage surtout.
07:36 - Souvenirs de Bertrand Tavernier,
07:38 c'est là que vous voulez m'amener.
07:39 Pour qui j'ai joué ?
07:40 J'ai cette très grande réplique d'Anké Dorcé,
07:42 qui elle aussi aurait mérité un César.
07:44 Ah ben non, il n'y a pas de pétrole en Palestine,
07:46 mais au Lousse d'Émistan il y en a.
07:48 C'est pour ça qu'il est copain avec les Lousses d'Éménite Thaïa.
07:51 D'ailleurs je vais jouer à Décine le 23 novembre,
07:54 et je suis en train d'écrire un segment tout particulier,
07:58 parce que j'ai un grand regret,
08:00 c'est de ne pas avoir pu lire ou montrer ce spectacle à Bertrand Tavernier.
08:05 Et ce n'est pas pour rien, il s'appelle Voyage en Comédie,
08:07 lui qui avait fait sa série documentaire Voyage à travers le cinéma français.
08:10 Donc il y aura un petit goût très spécial le 23 novembre à Lyon,
08:14 et je vais parler de Tatav,
08:17 comme l'appellent ceux qui l'ont un peu fréquenté.
08:20 - Merci Thomas Crozière.
08:21 - Merci à vous.
08:22 - Bon spectacle.
08:23 - Vous allez rester un petit peu ?
08:24 - Oui, on va rester.
08:25 - C'est pas grave.
08:26 - En fait c'est pas vrai, on s'en va.
08:27 - Très bien.
08:28 Je compte sur vous pour lancer une standing ovation.
08:29 - On y va.
08:30 - Très spontanée.
08:31 Ne vous mettez pas au fond,
08:32 parce que si vous lancez une standing ovation du fond,
08:34 ça ne marche pas.
08:35 Il faut vraiment être au premier rang,
08:36 ça emmerde tout le monde,
08:37 et comme ça les autres derrière sont obligés de se lever.
08:39 Je compte sur vous, j'espère que vous êtes très grands.
08:41 - Merci.
08:42 - Au revoir.
08:43 - Au revoir.
08:44 - Merci à vous.
08:45 - Au revoir.
08:46 - Merci à vous.
08:46 - Au revoir.
08:47 - Au revoir.
08:48 Merci à tous !
08:50 [SILENCE]

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