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Transcription
00:00 (musique)
00:16 Mesdames et messieurs, bonsoir.
00:17 Merci d'avoir choisi RTI 1 à la 1h de ce 20h.
00:21 La première dame, Dominique Ouattara,
00:24 était au brunch African Women 2.0.
00:27 C'est une rencontre des femmes leaders d'opinion d'Afrique.
00:30 Elles échangent et partagent leurs expériences
00:33 sur les défis auxquels font face les femmes en Afrique.
00:36 Thème de cette édition 2023, la femme et le digital.
00:40 Le SARA, le Salon international de l'agriculture
00:44 et des ressources animales a refermé ses portes aujourd'hui
00:47 en présence du premier ministre Patrick Kachy.
00:50 Il a appelé à intensifier les investissements
00:53 dans les chaînes de production agricole.
00:55 La 6e édition, axée sur les enjeux de la sécurité alimentaire,
00:59 a enregistré près de 500 000 participants.
01:03 L'État de Côte d'Ivoire décaisse plus de 143 millions de francs CFA
01:07 pour faciliter l'insertion sociale des migrants ivoiriens
01:11 venus de la Tunisie, du Niger et du Soudan.
01:14 Pour cette première phase,
01:15 ce sont 150 migrants qui ont été indemnisés.
01:18 D'autres cérémonies de remise de chèques
01:20 sont prévues pour soulager au total 1 667 migrants.
01:24 La branche armée du Hamas palestinien
01:26 a lancé une vaste attaque contre Israël
01:28 depuis la bande de Gaza ce matin.
01:30 En riposte, Israël a lancé l'opération épée de fer.
01:33 Mais la situation sur place demeure chaotique.
01:36 Le bilan s'est alourdi ce soir.
01:38 Des deux côtés, 200 personnes tuées en Israël
01:41 et 232 côtés palestiniens.
01:44 Soyez les bienvenus sur RTI 1.
01:49 Dans la page culture ce soir,
01:51 nous vous proposons un voyage au cœur de la littérature française.
01:55 Notre guide est un enseignant-chercheur ivoirien.
01:58 Professeur Aimé Adopo Achi,
02:01 il est spécialiste de grammaire linguistique du français
02:04 et son dernier ouvrage, Appui grammatico,
02:08 dans l'étude des tests littéraires,
02:10 promet de changer notre façon de lire et d'apprécier la littérature.
02:15 Fervent défenseur de l'alliance entre grammaire et littérature,
02:19 notre invité nous dévoile comment la grammaire,
02:22 souvent reléguée au second plan,
02:24 peut magnifiquement mettre en lumière
02:26 les subtilités de nos tests littéraires.
02:29 Bonsoir, professeur Aimé Adopo Achi.
02:31 - Bonsoir, madame. - Merci d'être avec nous.
02:33 - Merci. - Alors, pour la plupart d'entre nous,
02:35 la grammaire évoque des souvenirs d'école,
02:38 des règles strictes à apprendre par cœur.
02:41 Mais dans votre vision, la grammaire devient une véritable clé
02:44 pour découvrir des trésors cachés au sein de la littérature.
02:47 C'est une nouvelle approche?
02:49 Oui, tout à fait. Il faut que le public sache que la grammaire,
02:53 ce n'est pas une discipline qui est enseignée simplement
02:56 pour être apprise, mais la grammaire peut permettre
03:00 de découvrir le discours d'autrui,
03:04 d'entrer dans les textes de façon merveilleuse.
03:07 Et donc la face cachée de l'ISEVG.
03:09 - Tout à fait. - C'est ce que nous dévoile la grammaire.
03:11 Vous nous en direz davantage dans la page culture.
03:13 Pourquoi la grammaire, souvent réduite à des règles scolaires,
03:16 devrait-elle être au cœur de toute analyse littéraire?
03:19 Rendez-vous dans une trentaine de minutes.
03:21 Vous restez avec nous.
03:23 On va voir ensemble cette activité de la première dame, Dominique Ouattara,
03:27 qui était au Brunck African Women 2.0 aujourd'hui.
03:30 C'est une rencontre des femmes leaders d'opinion
03:33 venues de toute l'Afrique.
03:35 Elles échangent et partagent leurs expériences sur les défis
03:38 et les opportunités auxquelles font face les femmes en Afrique
03:41 et les réflexions portent sur la femme et le digital.
03:44 Viviane Aimee.
03:45 - Un brunch pour réunir des femmes entreprenantes,
03:49 dynamiques et au parcours inspirant.
03:52 C'est l'objectif de la structure Afrique Femmes
03:55 qui a organisé ce samedi 7 octobre
03:57 la troisième édition de son événement phare,
04:00 le Brunch African Women 2.0.
04:03 Invitée d'honneur de cette édition,
04:05 la première dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara.
04:08 Venue de nombreux pays, tant d'Afrique que du monde entier,
04:12 les participants ont exposé pour certaines leur savoir-faire.
04:16 Cependant, une évidence s'impose désormais,
04:19 d'où le choix du thème de ce brunch, la femme et le digital,
04:24 à savoir que l'autonomisation des femmes
04:27 passe nécessairement aujourd'hui
04:29 par leur maîtrise de l'outil informatique.
04:32 - Ce week-end n'est pas qu'un simple rendez-vous.
04:35 C'est un rassemblement des African Women 2.0
04:38 et des femmes leaders venant de partout dans le monde.
04:41 Une occasion d'échanger, de se connecter,
04:45 mais surtout, surtout de partager des expériences avec la jeunesse
04:50 à travers des talks et des masterclasses
04:53 que nous leur offrirons sur deux jours.
04:55 La femme et le digital,
04:57 le thème de cette édition résonne avec l'ère actuelle.
05:02 Le monde est digital.
05:05 Il est sans frontières.
05:08 Il offre des opportunités inespérées.
05:11 Il est donc crucial, dans ce monde globalisé et connecté,
05:15 de reconnaître et de maîtriser les outils digitaux,
05:19 non seulement pour l'émancipation des femmes africaines,
05:22 mais aussi pour capitaliser sur les opportunités d'affaires en Afrique.
05:26 - Invitée d'honneur, la première dame de Côte d'Ivoire
05:29 a livré un bout de son parcours et de son expérience
05:33 en tant que femme et en tant que première dame.
05:36 - Chère African woman,
05:38 le brunch African woman 2.0 est une rencontre importante
05:43 de femmes influentes exerçant dans différents domaines
05:47 sur le continent africain.
05:49 Et je suis heureuse d'avoir l'occasion de soutenir cette initiative,
05:54 car elle constitue une nouvelle opportunité
05:57 de valoriser les talents et les leaderships féminins
06:00 à l'échelle de l'Afrique et au-delà.
06:03 Je me réjouis aussi de constater que pour cette troisième édition,
06:08 plusieurs pays sont représentés aujourd'hui.
06:11 Vous êtes venues nombreuses afin de partager votre histoire,
06:15 votre parcours, votre expérience professionnelle
06:19 et vous inspirer mutuellement.
06:21 Je vous félicite pour cet esprit de solidarité et de cohésion.
06:25 J'ai toujours été convaincue que la contribution des femmes
06:29 est primordiale au développement économique de nos pays.
06:33 En effet, les femmes interviennent aujourd'hui
06:36 dans tous les secteurs d'activité et sont impliquées
06:39 dans la prise de décision stratégique de nos sociétés.
06:43 C'est donc à juste titre que nos jeunes sœurs
06:47 se sont distinguées par leur leadership,
06:49 se retrouvent pour mener des réflexions, tisser des liens
06:52 et mutualiser leurs efforts pour la promotion du genre
06:56 dans les sphères d'influence économique, sociale, politique et culturelle.
07:02 La première dame de Côte d'Ivoire a participé aussi à un mini-panel
07:06 et s'est prêtée aux questions qui lui ont été posées par l'assistance.
07:11 Trois jeunes lauréates, primées pour leur utilisation du digital
07:15 pour promouvoir leurs activités, ont reçu les félicitations
07:19 de la première dame de Côte d'Ivoire,
07:21 qui à son tour a été gratifiée de nombreuses marques d'admiration
07:25 de la part des participants à ce brunch.
07:29 Elles sont aussi des femmes leaders et elles veulent influencer
07:33 justement au nombre de 500 ces braves femmes travailleuses
07:37 au district autonome d'Abidjan,
07:39 renforcent leurs capacités en leadership féminin.
07:42 L'initiative est du ministre gouverneur Robert Beugre-Mambé
07:46 et c'est la sixième édition.
07:48 L'objectif, clairement affiché, est d'inciter ces femmes
07:51 à développer la confiance en elles
07:53 afin de contribuer au développement de la communauté Walthea Maduwatara.
07:57 Ces femmes représentent environ 22% des 2300 agents
08:03 du district autonome d'Abidjan.
08:05 Quatre d'entre elles occupent des postes de direction.
08:09 La porte-parole salue cette confiance placée en elles
08:13 par le premier responsable de l'institution.
08:16 Le ministre gouverneur a toujours eu un penchant pour les femmes du district.
08:20 Ça déjà, ça honore toutes les femmes du district
08:23 et puis nous en sommes fiers.
08:24 Nous demandons toujours à ce qu'il y ait encore la promotion des femmes.
08:27 À cette célébration, pour joindre l'utile à l'agréable,
08:31 une conférence sur le thème « Genre et collectivité »
08:35 de la stratégie de développement du district autonome d'Abidjan.
08:40 Elle vise à renforcer le leadership chez ces femmes.
08:44 Le district autonome d'Abidjan, qui est composé de 14 grandes localités
08:48 dont 13 communes et une sous-prefecture,
08:50 a fait de l'homme et de la femme un objectif de résultat du développement
08:54 qu'il est en train d'opérer sur tout ce territoire.
08:56 Selon le ministre gouverneur Robert Begrimambé,
09:00 la productivité au travail des femmes impacte positivement
09:04 le rendement global du personnel.
09:07 Il faut donc maintenir le cap en les encourageant.
09:10 La contribution que les femmes apportent au progrès de ce pays
09:14 et de nos structures et institutions est telle qu'il est important
09:20 de les reconnaître, de les encourager et surtout
09:23 de donner des signaux très forts à tous nos parents
09:28 qui, quelquefois, hésitent encore à la scolarisation de nos petites filles.
09:34 En célébrant la femme, on voudrait mettre en évidence
09:37 le rôle essentiel qui est le sien dans l'évolution de ce pays.
09:42 C'est à ces années-là qu'a été instituée
09:45 la Journée de la femme du district autonome d'Abidjan.
09:49 Cette édition 2023 s'est tenue dans la commune de Songon.
09:54 Et malheureusement, la vie n'est pas toujours rose.
09:58 Certaines populations de la commune de Portboué n'oublieront pas
10:01 de si tôt les pluies d'huiluvienne du mois de mai dernier
10:04 qui se sont abattues sur leur cité.
10:06 Les habitants avaient été visités, vous vous souvenez aussi,
10:09 avec force par les eaux de Ruxellemont.
10:12 500 ménages sinistrés à l'occasion.
10:15 Mais la République ne les oublie pas.
10:17 La ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté,
10:20 Miss Belmondogo, s'est rendue à Vredicité
10:23 pour leur exprimer le soutien et la compassion du gouvernement.
10:27 Michel Mambou.
10:28 360 ménages victimes d'inondations
10:32 et 140 impactés par des incendies et autres situations de vulnérabilité.
10:38 En somme, 500 familles sinistrées
10:41 qui reçoivent au cours de cette cérémonie le soutien du gouvernement.
10:45 Nous voyons plusieurs fois à la télé,
10:48 aux côtés des victimes de catastrophes naturelles
10:52 ou de toute autre nature.
10:54 Aujourd'hui encore,
10:57 vous voici Madame la ministre à nos côtés,
11:01 multipliant les actions de solidarité,
11:05 du nord au sud,
11:08 de l'est à l'ouest,
11:10 sans aucune distinction.
11:12 Du savon, de l'huile, des pâtes alimentaires,
11:15 de la tomate concentrée et du riz,
11:17 mais surtout du riz local remis aux bénéficiaires.
11:20 En ce mois d'octobre, mois dédié au consommer local,
11:24 la ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté,
11:27 Miss Belmondogo, fait de la sensibilisation.
11:30 Au cours de toutes nos activités,
11:33 nous allons introduire le riz local,
11:35 qui nous amène à consommer local,
11:38 à consommer ce que nous cultivons.
11:41 C'est le meilleur riz.
11:43 Il n'y a pas de produits chimiques,
11:45 il sort de nos terres, fait par nos femmes,
11:47 fait par nos jeunes frères et sœurs ivoiriens.
11:50 La solidarité, c'est aussi ça.
11:52 Ajouter à ces dons du numéraire.
11:55 Au total, 40 millions de francs CFA décaissés
11:58 pour assister ces populations des sous-quartiers
12:01 de la commune de Port-Boué,
12:03 notamment Gonzagueville, Anany, Adjawi,
12:06 Vridi-Canal et Jean-Foly.
12:08 Des populations ayant subi, au mois de mai et de juin dernier,
12:12 les affres de la pluie et du feu.
12:15 Et on reste dans la commune de Port-Boué,
12:18 où le SARA a closé porte.
12:20 Le Salon international de l'agriculture et des ressources animales
12:23 a baissé le rideau aujourd'hui.
12:25 En présence du Premier ministre Patrick Achi,
12:28 il a appelé à intensifier les investissements
12:31 dans la chaîne de production agricole.
12:34 Et près de 500 000 personnes ont pris part à ce rendez-vous
12:37 consacré aux enjeux de la sécurité alimentaire sur notre continent.
12:41 L'enseigné Bakayoko.
12:43 Abidjan, capitale agricole africaine,
12:47 est sans doute mondiale pendant une dizaine de jours.
12:50 Record de mobilisation et surtout des médailles aux artisans
12:53 des grands bonds vers la sécurité alimentaire.
12:56 C'est un grand honneur aujourd'hui.
12:58 On a été décorés, on a été vraiment récompensés
13:01 avec tous les efforts que nous avons faits en agriculture.
13:04 Nous sommes plus que satisfaits,
13:06 parce que l'État ivoirien a consenti de nos moyens
13:09 pour la réussite de ce SARA.
13:12 Et au terme de huit jours,
13:15 nous pouvons constater que plusieurs défis ont été relevés.
13:19 Il y avait des standards très attrayants
13:22 qui ont mobilisé du monde.
13:24 Et nous pensons que par rapport aux élections passées,
13:27 le nombre d'exposants, le nombre de visiteurs a considérablement augmenté.
13:31 Sur le continent, l'option est à une révision du modèle agricole
13:35 en faveur d'une agriculture capable de résister aux dérèglements climatiques
13:39 tout en répondant aux besoins nutritifs locaux.
13:42 La Côte d'Ivoire est sur la même trajectoire avec de nombreux projets.
13:46 Cinq agropoles sur les deux prochaines années
13:49 contre deux actuellement.
13:51 Redynamisation de la production aquacole,
13:53 approvisionnement en protéines animales,
13:55 un nouveau code forestier
13:57 et même la densification de la lutte contre la pollution
14:00 provoquée par l'orpaillage illégal.
14:02 L'atteinte de nos objectifs exige une forte implication
14:06 de la société civile, des collectivités territoriales,
14:09 de la communauté scientifique et du secteur privé.
14:13 A cet effet, les espaces de dialogue inclusif seront renforcés
14:17 pour permettre une co-construction des initiatives de développement durable.
14:22 Au niveau international, la Côte d'Ivoire souhaite renforcer
14:25 la coopération sud-sud,
14:27 de développer des partenaires stratégiques
14:30 visant le renforcement des capacités,
14:32 le transfert des technologies.
14:34 Sur ce chantier de réinvention de notre agriculture,
14:37 le Premier ministre Patrick Achi regarde du côté des Pays-Bas
14:41 invités d'honneur de ces sarahs,
14:43 avec des techniques agricoles éprouvées
14:45 et surtout réputées pour leurs performances.
14:48 Patrick Achi a déjà tenté l'expérience de la mai,
14:51 et les résultats sont encourageants.
14:53 Avec la volonté politique,
14:56 tous les moyens aujourd'hui sont disponibles
14:59 pour que nos jeunes,
15:01 même n'ayant pas une expérience particulière,
15:04 en quelques semaines de formation,
15:06 puissent véritablement s'insérer dans ce tissu agricole-là.
15:10 Aujourd'hui, c'est plus d'une centaine de jeunes
15:13 dans les spéculations du riz et de la banane.
15:17 Le potentiel de nos pays est immense.
15:20 Et il ne tient qu'à nous-mêmes
15:23 de donner la possibilité à ces jeunes que nous avons
15:26 et qui sont prêts à tout, parce que c'est vrai,
15:29 prendre une machette, prendre une faucille,
15:31 c'est devenu un peu plus difficile pour eux.
15:34 Dès qu'on est capable de leur offrir un tracteur,
15:37 en quelques jours, ils sont capables de la préparation des sols,
15:41 de faire les labours, de faire les sillons,
15:43 et vraiment, je suis l'un des qui a été le plus épaté
15:47 de ce qui a été possible de faire.
15:49 L'expérience de la maie, étendue à toute la Côte d'Ivoire,
15:52 devrait assurer la souveraineté alimentaire,
15:54 tout en générant des ressources importantes,
15:56 notamment pour le monde agricole.
15:58 Derrière cela, c'est la promesse d'une Côte d'Ivoire,
16:01 une Afrique qui avance, qui accélère,
16:04 et qui rayonne sur la planète.
16:07 L'ampleur et la qualité de la mobilisation
16:10 à cette édition du SARA
16:12 marquent l'engagement et la détermination de tous
16:15 pour une agriculture africaine moderne,
16:18 innovante et résiliente
16:20 face au choc externe et interne.
16:23 Les résultats de ce salon seront davantage visibles
16:27 dans les semaines et mois à venir.
16:29 J'en suis persuadé, à travers notamment
16:32 l'implantation de nouvelles industries
16:34 de transformation des produits du terroir,
16:37 à travers tous les contrats qui ont été signés
16:41 et dont on vient de nous donner un aperçu,
16:44 mais surtout des contacts qui ont pu être noués
16:47 et qui vont se poursuivre au-delà de ce salon.
16:50 Une mobilisation a maintenu,
16:52 d'autant que les grands groupes ont un rôle de premier plan
16:55 à jouer dans la sécurité alimentaire du continent.
16:57 Plus de 70% des aliments sont fournis
17:00 par les petits producteurs agricoles,
17:02 insuffisants pour sortir de la spirale.
17:05 Lors de ce SARA, la Côte d'Ivoire et l'Union européenne
17:08 ont réaffirmé leur engagement contre la déforestation.
17:12 En janvier 2025, de nouvelles dispositions européennes
17:16 seront mises en œuvre et la Côte d'Ivoire,
17:18 partie prenante, veut garantir, entre autres,
17:21 la traçabilité de nos matières premières agricoles
17:24 et forestières, telles que le cacao et le bois.
17:27 Mais quels sont juste les défis et les enjeux
17:30 pour notre économie ?
17:31 Éléments de réponse avec Franck Coadion.
17:33 Le 1er janvier 2025 entre en vigueur
17:39 les nouvelles réglementations de l'Union européenne
17:41 contre la déforestation.
17:43 Les enjeux et défis sont expliqués lors
17:46 de cette journée Focus dédiée.
17:48 Ça fait déjà deux ans que nous discutons.
17:50 Donc la Côte d'Ivoire se prépare déjà depuis longtemps.
17:53 Elle se prépare pour le cacao.
17:55 C'est le secteur le plus avancé en termes de traçabilité,
18:00 en termes de légalité.
18:02 Et maintenant, c'est bien de s'occuper aussi
18:05 des autres filières qui vont être touchées,
18:07 comme celle du bois, de l'EVA, l'huile de palme.
18:09 Mais la Côte d'Ivoire a des gros engagements
18:12 en termes climatiques,
18:14 d'augmenter son couvert forestier,
18:16 de réduire son impact climatique.
18:19 Une réglementation qui s'applique aux opérateurs, certes,
18:22 mais qui est source de développement économique
18:24 dans le respect des normes internationales
18:26 environnementales et forestières.
18:28 Si d'aventure on ne devait pas vendre notre cacao en Europe,
18:32 nous allons perdre 35% de nos recettes.
18:36 Donc pour avoir des conséquences,
18:38 le gouvernement a donné des instructions
18:40 et nous avons la responsabilité de mettre tout en œuvre
18:44 pour que la Côte d'Ivoire respecte les engagements
18:47 et que tout soit mis en œuvre
18:49 pour que nos produits qui vont aller en Europe soient légals.
18:54 Plusieurs panels au menu de cette journée focus
18:57 du ministère des eaux et forêts,
18:59 dont la première consacrée à la maîtrise à de l'eau
19:02 et l'agroforesterie pour le développement socio-économique
19:05 et la sécurité alimentaire.
19:08 Et une journée a été dédiée à la Maraoué.
19:11 Ce sera 2023.
19:13 Le président du conseil régional de la Maraoué
19:15 était justement au parc d'exposition à Dabidjan.
19:18 Plusieurs partenariats stratégiques visant à stimuler
19:21 la croissance économique et sociale de la région ont été scellés.
19:25 Epiphan Zorobalo veut donner ainsi un coup d'accélérateur
19:29 au développement de la région à l'entame de son mandat.
19:32 Michel Digri.
19:34 Trois conventions signées par le président du conseil régional de la Maraoué
19:39 à la faveur de la journée dédiée à cette région au Sahara 2023.
19:44 Il s'agit du partenariat scellé avec les ONG CARE International et IBIDUM Farming.
19:51 Le troisième a été parafait avec le Comité national de télédétection
19:55 et d'information géographique.
19:57 Le CNTG va nous aider à identifier les potentialités économiques
20:03 que nous disposons pour orienter les actions du conseil régional.
20:10 L'une des orientations que nous donnons à notre conseil,
20:14 c'est de faire en sorte que le conseil régional de la Maraoué
20:19 soit créatrice de richesses.
20:21 Richesses pour les jeunes, pour les femmes, pour l'ensemble des populations.
20:26 Le président du conseil régional a mis en lumière le potentiel économique
20:31 de la Maraoué pour Epifanes-Orobalo.
20:34 Ces partenariats stratégiques marquent le début d'une série d'actions
20:38 pour propulser le développement de sa région.
20:41 La journée dédiée à la Maraoué au Sahara 2023 a également été marquée
20:46 par des échanges avec plusieurs acteurs du secteur agricole
20:50 pour la création de liens commerciaux avec plusieurs industries locales et internationales.
20:56 Le savoir-faire ivoirien promu au Sahara 2023 qui a clôturé ses portes aujourd'hui.
21:02 Mais le travail continue pour l'État de Côte d'Ivoire qui vient de décaisser
21:06 plus de 140 millions de francs CFA pour faciliter l'incession sociale des migrants
21:12 ivoiriens venus de la Tunisie, du Niger et du Soudan.
21:16 Pour cette première phase, ce sont 150 migrants qui ont été indemnisés
21:21 et d'autres cérémonies de remise de chèques sont prévues pour soulager tous les 1667 migrants
21:27 nous rapporte Christophe Mondé à Boussanougo.
21:30 Ils sont au nombre de 150.
21:32 Ces migrants ivoiriens provenant de la Tunisie, du Niger et du Soudan
21:36 viennent de recevoir au total un chèque d'une valeur de 143 millions de francs CFA
21:41 offert par le gouvernement ivoirien.
21:44 Un soutien de l'État de Côte d'Ivoire marqué par des reconnaissances
21:48 mais aussi des témoignages au plein d'émotions.
21:51 Ceux qui viennent de parler de la traversée,
21:53 on te fait croire que c'est un joli bateau, un gros bateau qui va vous prendre tout
21:57 mais arriver sur le lieu, ce n'est pas un gros bateau.
22:03 Ce sont des trucs d'embarcation, des barques.
22:08 J'ai vu des atrocités, j'ai vu des atrocités.
22:13 Il y avait toujours des agressions, il y avait toujours des viols,
22:17 il y avait des cas graves.
22:20 Je vais dire à mes jeunes frères qu'on est mieux chez soi.
22:24 On est mieux chez soi et le gouvernement ivoirien sait bien le rendre
22:27 à travers des actes de solidarité pour redonner vie à ces migrants.
22:32 Ainsi, le retour organisé des migrants par un comité interministériel
22:38 autour des actions de sensibilisation et un accompagnement
22:44 de l'action économique et sociale a permis d'accueillir en 2017
22:51 1300 migrants en provenance de la Libye et 1667 compatriotes en 2023
23:00 en provenance de la Tunisie, du Soudan et du Niger.
23:05 Le gouvernement déploie, il faut le dire, plusieurs programmes
23:10 à travers des structures d'emploi et d'insertion pour assurer
23:15 l'autonomisation et l'épanouissement de la jeunesse.
23:19 Aujourd'hui, cette cérémonie de remise de chèques traduit la solidarité
23:25 de tout le peuple des côtes d'Ivoire à nos frères et soeurs
23:30 qui ont tout perdu en voulant s'assurer une meilleure vie dans d'autres pays.
23:37 Après leur retour et leur reprofilage, le gouvernement, à travers le ministère
23:41 de la promotion de la jeunesse, de l'insertion professionnelle
23:44 et du service civique, a mis en place des dispositions d'accompagnement
23:48 pour leur insertion durable dans le tissu économique.
23:51 Nous avons eu 1667 personnes, près de 1655 qui ont été réellement profilées.
23:59 1155 personnes ont exprimé besoin de financement de projets
24:05 et sur les 1175 personnes, 738 ont déposé réellement leur plan d'affaires.
24:11 Ces 738, 150 viennent de recevoir leurs chèques.
24:16 Dans deux semaines, 385 personnes autres recevront leur financement
24:21 jusqu'à ce que nous puissions financer l'ensemble de ceux qui ont exprimé
24:26 des besoins de financement.
24:27 Je me réjouis avec le ministère d'Etat, le ministère des Affaires étrangères,
24:31 le ministère des Intérieurs et l'ensemble des ministères sectoriels
24:34 de l'aboutissement de ce processus.
24:36 En cohérence avec l'année de la jeunesse, la Ministère de la Solidarité
24:40 et de la Lutte contre la Pauvreté n'a pas manqué de prodiguer des conseils aux jeunes.
24:45 La sensibilisation doit commencer par les familles.
24:48 Les jeunes sont encouragés par les mamans, par les papas,
24:51 "vas-y parce qu'ils ont entendu que le fils ou la fille du voisin est parti,
24:55 il faut que mon enfant, mon fils ou ma fille partent".
24:59 Et nous, notre premier leitmotiv c'était la sensibilisation.
25:04 D'abord les familles, il faut briser ce cercle-là dans la famille,
25:08 cette idée de croire que l'herbe elle est vête ailleurs.
25:12 Si toute notre jeunesse se met à prendre le désert, se met à prendre les bateaux,
25:16 mais qui va s'occuper de l'herbe vête encore tu vois ?
25:19 Restons chez nous, le président de la République a besoin de vous.
25:23 Dans la lutte contre l'immigration clandestine,
25:26 plusieurs initiatives ont été prises par le gouvernement ivoirien.
25:30 Notamment la création d'un observatoire national chargé de l'immigration et des réfugiés,
25:36 l'élaboration d'un pôle national d'immigration fondé sur le respect des engagements internationaux
25:41 et l'intensification de la lutte contre l'immigration clandestine en Côte d'Ivoire.
25:46 Et depuis les élections municipales et régionales sont achevées,
25:51 il y a donc quelques semaines de cela,
25:53 l'heure est à l'installation des maires et présidents de région.
25:57 Hier vendredi, le conseil municipal de Yopougon réuni a élu Adam Ambic Togo comme maire de la commune.
26:03 55 conseillers municipaux sur les 59 présents ont plébiscité le premier magistrat de la commune de Yopougon.
26:10 Élu au cours du scrutin municipal du 2 septembre dernier, Adam Ambic Togo,
26:17 candidat du RHDP à Yopougon, a été confirmé par les conseillers municipaux en présence du préfet du département d'Abidjan.
26:26 59 conseillers municipaux sur les 75 que compte la municipalité de Yopougon ont pris part au vote.
26:33 55 parmi eux ont porté leur choix sur Adam Ambic Togo.
26:37 4 bulletins blancs ont été enregistrés.
26:40 Adam Ambic Togo scelle ainsi sa victoire avec 93% des voix.
26:45 Pour le nouveau maire de Yopougon, ce conseil municipal qui réunit l'ensemble des sensibilités
26:51 socio-communautaires et politiques de la commune travaillera pour le bien-être de la population.
26:57 Je voudrais vous rassurer, chers frères et soeurs de Yopougon, que vous avez fait le bon choix.
27:07 Je voudrais vous rassurer que mon équipe et moi-même, dès le lundi, nous serons déjà au travail.
27:17 Je voudrais vous assurer que les engagements pris lors de la campagne ne sont nullement des effets d'annonce.
27:30 Cette équipe est l'expression de la colibre rassemblée, telle que souhaitée par le président Anasano Atara.
27:38 Les 8 adjoints au maire ont également été élus au cours de cette première réunion du conseil municipal de Yopougon.
27:46 La reportage est réalisée pour vous par Michel Digré.
27:50 La salle de fête de la mairie d'Abobo a aussi abrité la première rencontre des conseillers municipaux.
27:56 La maire Kandia Kamara a appelé ses conseillers à continuer de travailler pour le développement de leur commune.
28:02 Christiane Mandé, Patricia Omuidiah.
28:04 Kandia Kamisoko Kamara est réélue à 98,70% au cours d'un vote par les conseillers municipaux.
28:12 Cette confiance qui lui a été accordée par ses pairs démontre une fois de plus son engagement et sa détermination
28:18 à faire de la commune d'Abobo une véritable cité où il fait bon vivre.
28:23 Elle a exprimé toute sa gratitude aux conseillers municipaux, aux chefs traditionnels
28:27 et à toute sa population pour leur soutien et leur confiance renouvelée.
28:31 Kandia Kamara a par ailleurs mis en exergue les grands défis de son chantier de développement pour sa commune.
28:37 Abobo doit être une commune où règle la sécurité et la paix.
28:45 Oui, nous voudrons que nos populations vivent en paix, dans la sécurité et la quiétude.
28:55 L'autre défi, c'est le défi des infrastructures en la matière d'Abobo est un grand retard.
29:04 Oui, nous avons besoin de plus de routes, nous avons besoin d'écoles, nous avons besoin de centres de santé
29:14 Abobo, nous avons encore besoin d'eau, nous avons besoin d'électricité.
29:22 Cette cérémonie a été meublée par un autre challenge, celui de l'élection des huit agents au maire.
29:28 Ces agents au maire dont elle a fait des propositions de choix au départ devant ses 72 conseillers municipaux présents,
29:34 ceux des 75 existants, ont fait l'unanimité.
29:37 Tous élus au cours d'un vote qui s'est déroulé dans un esprit de paix et de cohésion sociale.
29:42 C'est une équipe soudée prête à relever de grands défis et à conduire la commune d'Abobo vers l'émergence.
29:49 La Côte d'Ivoire qui se prépare à relever ce grand défi à moins de 100 jours du coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des Nations 2023.
29:57 Le président du COCAN, François Michiat, a procédé à l'installation des comités locaux d'organisation dans les villes hautes de Corogo et de Boakye.
30:07 Les préfets de ces deux villes ont été investis, président des COLOCAN à Corogo et à Boakye.
30:14 Et le championnat de football de Ligue 1 de Côte d'Ivoire a démarré cet après-midi au stade Robert Champrou de Macquarie.
30:22 Et pour le match d'ouverture, Mouna FC reçuait le FC San Pedro.
30:26 Une rencontre que les poulains du coach Guamélé Maxime entendent parfaitement.
30:31 Score du match 2-0 pour le FC San Pedro.
30:36 Et Israël qui a été pris de stupeur ce samedi 7 octobre.
30:40 La branche armée du Hamas palestinien a lancé une vaste attaque contre Israël.
30:45 Attaque baptisée « Déluge d'Al-Qahtsa » depuis la bande de Gaza ce matin.
30:50 Et un riposte Israël a lancé l'opération épée de fer.
30:54 Mais la situation sur place demeure chaotique.
30:56 Le bilan s'est alourdi ce soir.
30:58 Des deux côtés, 200 personnes ont été tuées en Israël, 232 côtés palestiniens et plus de 1 100 autres ont été blessées selon les services de secours israéliens.
31:08 Selon l'armée israélienne, des soldats et des civils israéliens ont été enlevés lors de l'infiltration d'hommes armés du Hamas en territoire israélien.
31:17 Une nouvelle un peu gaie quand même dans ce journal.
31:21 Nous sommes samedi, place à l'Instant Culture de ce 20h.
31:25 [Musique]
31:33 La Côte d'Ivoire, notre pays, était à l'honneur le mois dernier à Paris, en France.
31:39 Et c'était à l'occasion de la 6e édition du Village international de la gastronomie.
31:44 Une tribune qui promeut l'art culinaire venu de divers horizons.
31:48 Et cette année, 180 pays ont pris part aux festivités, nous rapporte Seyche Gholia.
31:54 180 pays au rendez-vous des cuisines du monde.
31:57 La 6e édition du Village international de la gastronomie s'est déployée 4 jours durant, du 7 au 10 septembre, au pied de la Tour Eiffel.
32:07 La Côte d'Ivoire était à l'honneur.
32:10 C'est un honneur qu'il nous a fait d'être un pays à l'honneur cette année.
32:13 Et nous remercions les organisateurs pour cette confiance, pour cette considération.
32:18 Et l'ambassade participe parce que c'est une vitrine.
32:21 L'un des rôles de l'ambassade en France, c'est de promouvoir la Côte d'Ivoire dans toute sa diversité.
32:26 Et là, c'est un bel espace.
32:28 La ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Rémarque, a apporté le soutien de son département à cette activité qui met la Côte d'Ivoire en lumière.
32:39 Avec l'appui du conseil coton Anacarda et du ministère du Tourisme, le plus grand événement gastronomique de Paris découvre l'aimé Ivoirien.
32:49 Je suis Baoulé de Yamoussoukro.
32:51 Et je suis heureux de promouvoir la Côte d'Ivoire à Paris.
32:54 Et là, on est en train de manger de la loco.
32:57 C'est comme à Abidjan, Babi est doux, mais Paris est doux aussi.
33:00 On sait que les Ivoiriens, ils aiment bien faire la fête et tout.
33:04 Et ils ont une culture aussi qui est très diversifiée, donc c'est super bien.
33:07 D'abord, je suis très heureux que la Côte d'Ivoire soit payée à l'honneur.
33:09 C'est un grand pays agricole.
33:11 Un pays avec lequel on a d'ailleurs beaucoup d'échanges avec le ministère de l'Agriculture.
33:14 La Côte d'Ivoire, comme en France, culture et agriculture se mélangent joyeusement.
33:18 Une véritable opportunité pour développer le secteur de l'agroalimentaire ivoirien.
33:23 Cette année, plusieurs chefs ivoiriens étaient présents à cette 6e édition.
33:29 Valoriser aussi la gastronomie ivoirienne, c'est très important pour moi.
33:32 Parce que j'ai constaté que beaucoup de gens ne la connaissaient pas vraiment.
33:35 On a des gens de talent qui font d'excellentes choses.
33:38 On est premier producteur de cacao, on est premier producteur d'anacardes.
33:42 Et nous les artisans, on a envie de dire aux gens, on a du savoir-faire, on a du savoir-être.
33:46 Cette 6e édition du Village international de la gastronomie est couplée au premier forum de France de l'alimentation
33:55 organisé par la présidence de la République française.
33:59 Et on en arrive à l'entretien avec notre invité de la page culture, professeur Emea Dopuachi.
34:06 Il nous invite à utiliser la grammaire comme clé pour déverrouiller les nuances cachées dans la littérature.
34:12 Bienvenue sur notre plateau, heureuse de vous retrouver.
34:14 Merci beaucoup, madame.
34:16 Alors, la grammaire pour vous doit être au cœur de toute analyse littéraire.
34:21 Oui, tout à fait. Parce que la grammaire, c'est le cœur de tout.
34:27 Une langue a sa grammaire.
34:30 Et donc, pour bien comprendre cette langue, il faut étudier donc sa grammaire, c'est-à-dire son fonctionnement.
34:38 Est-ce qu'on peut expliquer pour les téléspectateurs qui nous regardent ce que c'est que la grammaire, comment vous la définissez ?
34:44 Vous êtes un spécialiste, parce que nous, quand on parle de grammaire, pour la plupart, en tout cas pour beaucoup, on réduit la grammaire à des règles scolaires, des règles « street » à l'aide même.
34:53 Oui, la grammaire, comme je le disais, c'est le cœur de la langue.
34:59 Pour faire très simple, il faut que c'est un peu la notice de la langue, le mode d'emploi de la langue.
35:10 Toutes les langues ont une grammaire, c'est-à-dire un fonctionnement.
35:15 Par exemple, quand vous allez dans une grande surface, vous achetez un appareil, on vous donne la notice, c'est-à-dire comment utiliser cet appareil.
35:26 En ce qui concerne la langue, la grammaire est la notice de la langue, c'est-à-dire comment l'utiliser.
35:36 Par exemple, en français, on vous dit que pour exprimer une pensée, il faut utiliser un sujet, un verbe, un complément.
35:47 Et le sujet peut être un groupe nominal avec un déterminant et un nom.
35:54 Par exemple, on dira « une femme arrive ».
35:58 Mais pour toutes les langues, ce n'est pas exactement le même fonctionnement.
36:03 Quand vous prenez nos langues nationales en général, il y a une structure qui est différente.
36:11 Prenons le cas de la Thié, qui est ma langue, on ne dira pas « une », on dira « femme une arrive ».
36:23 Donc, il faut connaître le fonctionnement de la langue pour pouvoir maîtriser la langue.
36:29 Donc, c'est la notice.
36:30 C'est la notice, c'est le mode d'emploi.
36:32 Le chemin de fait qui nous conduit.
36:34 De la langue.
36:35 Voilà. Alors, justement, vous l'avez dit, la grammaire doit être au cœur de toute analyse de littéraire.
36:40 Vous venez de publier votre dernier livre intitulé « Appuis grammaticaux dans l'étude des tests littéraires » ou « Comment éviter la paraphrase ».
36:49 Nous avons nos reporters, Serge Pakomdidi et Léon Brou, qui ont lu votre ouvrage.
36:54 On va suivre ensemble le résumé qu'ils en font et on en reparle. Vous voulez bien ?
36:58 Oui, bien entendu.
37:00 « Appuis grammaticaux dans l'étude des tests littéraires », troisième production du Dr Emme Achia Doppo, maître de conférence à l'École normale la supérieure.
37:10 En 282 pages, l'enseignant-chercheur montre que les outils de la grammaire aident à étudier les tests littéraires.
37:18 L'auteur propose des exemples d'analyse et d'interprétation de tests en s'appuyant sur des notions de grammaire, adverbes, conjonctions, déterminants, syntaxes,
37:29 de quoi offrir, au même titre que les figures de style classique, des éléments d'analyse du texte littéraire.
37:37 L'ouvrage « Appuis grammaticaux dans l'étude des tests littéraires » s'adresse aux usagers, particulièrement les enseignants et les étudiants.
37:47 Voilà, professeur Adoppo, vous nous dites « attention à nos paroles, à nos écrits », car d'après vous, les paroles, les écrits dévoilent notre personnalité et déterminent même notre positionnement dans la société.
38:01 Oui.
38:02 C'est assez fort quand même.
38:03 Oui, oui, et c'est la vérité. Je vais vous donner un exemple concret. Si quelqu'un dit « je cherche une maison qui a une cheminée » et une autre dit « je cherche une maison qui ait une cheminée », « ait » ici c'est « aït », c'est le subjonctif.
38:22 Vous voyez que dans la première phrase, le verbe est à l'indicatif. Dans la deuxième phrase, le verbe est au subjonctif. Mais selon le mode, on voit la personnalité de celui qui veut une maison.
38:38 Celui qui dit « je cherche une maison qui a une cheminée », il est intransigent. Il est très intransigent. Tant qu'il n'a pas vu une maison avec une cheminée, il ne prend pas.
38:53 Alors que l'autre qui dit « qui ait » avec le subjonctif, il est plus flexible.
38:58 Peu importe.
38:59 Voilà, peu importe. Donc ici, vous voyez que le mode verbal qui est utilisé révèle la personnalité de celui qui fait la demande.
39:09 D'autres exemples, si vous le voulez bien.
39:11 Oui, on est là pour apprendre ce soir.
39:13 Voilà. Alors, cette phrase, quand on dit « on dit que la route de Yopougon est fermée » et « on dit que la route de Yopougon serait fermée », entre les deux personnages, le premier utilise « ait », l'indicatif, le deuxième, c'est le conditionnel.
39:35 Le premier a appris l'information et il croit sans vérifier. On peut dire qu'il est imprudent, alors que le deuxième, il relativise. Il est prudent. Il est prudent comme un journaliste.
39:52 Mais quand on est sûr des faits, on peut utiliser le premier exemple que vous avez donné.
39:57 Oui, bien sûr, mais vous ne pouvez pas dire « on a appris que » et puis vous êtes sûr.
40:02 C'est ça.
40:03 Vous voyez ? Voilà. Donc, effectivement, la grammaire dévoile la personnalité par la façon dont vous parlez.
40:10 Pour savoir si vous êtes faux ou vrai, à partir de vos écrits ou de ce que vous…
40:14 Oui. Et un autre exemple encore concret, j'ai mon compte Facebook qui avait été piraté et j'ai un ami qui m'appelle. Il dit « professeur, mais on vous a piraté ».
40:26 Et donc, il m'a envoyé les échanges qu'ils ont eu à faire et je lui demande « mais comment tu as rendu compte que ce n'était pas moi ? »
40:34 Il dit « mais il écrit, il n'est même pas UNT, il n'accorde pas bien ». Donc, je me suis dit « mais le professeur ne peut pas écrire de cette façon ».
40:42 Donc, vous comprenez que ce que nous écrivons dévoile notre personnalité. C'est pourquoi nous devons bien écrire.
40:51 Malheureusement, tout le monde n'est pas à l'école. Est-ce que finalement, l'essentiel n'est pas de se faire comprendre ?
40:56 Parce que la communication, c'est un feedback.
40:58 Oui.
40:59 De se faire comprendre, est-ce que ça ne suffit pas ? Ce n'est pas l'essentiel.
41:01 Bon, dans certaines circonstances, c'est bien de simplement se faire comprendre.
41:07 Là, vous parlez de la fonction simplement véhiculaire de la langue. Mais une langue, ce n'est pas simplement se faire comprendre.
41:16 Il y a ce qu'on appelle l'élégance dans le parler.
41:20 De telle sorte que quand vous utilisez la langue, que vous ne respectez pas les règles, mais vous êtes objet de raillerie.
41:30 Imaginez que vous disiez par exemple, "Moi, venez voir toi". Bon, automatiquement, on va vous catégoriser, on va vous attribuer une certaine image.
41:42 Donc, il ne s'agit pas simplement de communiquer, mais il faut communiquer correctement.
41:48 Avec élégance, avec le fonctionnement de la grammaire, donc comprendre et connaître la notice.
41:52 Tout à fait.
41:53 Il faut donc lire, comme vous l'avez dit. La grammaire est difficile. Et vous nous dites d'utiliser la grammaire pour déceler les tests littéraires.
42:01 Oui.
42:02 On utilise souvent la métaphore, on utilise "on a appris les hyperboles à l'école". Vous nous dites que ce n'est pas suffisant.
42:07 Oui.
42:08 Il faut la grammaire. Dites-nous en quoi la grammaire offre telle une dimension d'analyse différente ?
42:13 La grammaire n'offre pas une analyse différente, mais offre des éléments. La grammaire représente une mine d'or qui est en fait inexploitée.
42:28 Et donc, c'est l'objectif de mon livre. C'est de dire à tous les praticiens de la langue, des textes, qu'ils ont à leur portée une mine d'or qu'ils exploitent insuffisamment.
42:41 Je vais vous donner un exemple sur ce point. Quand vous prenez une phrase comme "Cet homme a été agressé hier".
42:51 Si vous voulez montrer que cet homme est une victime, vous n'avez qu'à regarder la structuration de la phrase.
42:58 Ici, cette phrase a un sujet, "cet homme". Mais ce n'est pas le sujet qui fait l'action du verbe. On dit "a été agressé hier".
43:07 Donc, comme il ne fait pas l'action, il est victime.
43:13 Ici, le sujet n'est pas celui qui fait l'action, mais plutôt subi.
43:21 Donc, à travers la structuration, la fonction grammaticale, on dira que cet homme est une victime. On n'a pas eu besoin de métaphores ni d'hyperbole.
43:33 C'est ça. Et la ponctuation, pour terminer, le choix des mots ne doit pas trahir nos pensées, parce que la ponctuation peut aussi nous trahir.
43:41 Tout à fait. Un exemple rapidement.
43:43 Alors, un exemple, si vous prenez cette phrase "Tu n'es pas ami".
43:51 "Tu n'es pas ami".
43:53 Autrement dit, "Ne tu es pas ami". "Ne tu es pas", c'est un ami.
43:58 Mais comme c'est un style télégraphique, alors si vous dites "Tu es virgule pas ami", vous allez tuer la personne.
44:08 Mais si vous mettez la virgule après "pas", ça veut dire que la personne est notre amie, il ne faut pas la tuer.
44:15 Donc, ce petit signe est tellement important. En grammaire, tout est important, même les accents.
44:23 Et pour terminer, on ne peut pas vous laisser, professeur. C'est vrai que vous n'êtes pas en face des étudiants, mais il y a des milliers de téléspectateurs qui vous écoutent.
44:30 Il y a des quotis à éviter dans nos conversations. Malheureusement, c'est au courant. Donnez-nous quatre exemples.
44:37 Bon, d'accord. Alors, je vais commencer par le verbe "voter".
44:41 Par exemple, au cours des élections, on a vu sur beaucoup d'affiches "Voter, le candidat attend voter". On ne vote pas une personne.
44:55 Le verbe "voter", dans son emploi transitif avec un complément, ne s'applique pas à un complément "personne", mais plutôt à un complément "objet".
45:06 Donc, on vote une loi, on vote un article, mais on vote pour une personne.
45:13 Deuxième quoti. Deuxième chose. Par exemple, l'expression "j'étais disant" qu'on entend beaucoup.
45:22 Quand quelqu'un parle, il dit "Ah, j'étais disant", mais ça ne veut rien dire, en fait.
45:27 Qu'est-ce qu'on doit dire? Voilà. J'étais en train de dire ou bien je disais.
45:31 Il y a également, qu'on entend beaucoup, "est-ce qu'il faille".
45:36 Voilà, ici, le verbe "falloir" qui est utilisé au subjonctif, que beaucoup de locuteurs emploient de façon abusive.
45:45 Mais on ne peut pas dire "est-ce qu'il faille", dire que tu viendras demain. Non, il faut dire "est-ce qu'il faut dire", parce qu'il n'y a rien grammaticalement qui impose un subjonctif.
45:55 Quatrième et dernier quoti à éviter.
45:57 Quatrième et dernier quoti. Bon, par exemple, ce qu'on entend très souvent, "je suis quitté".
46:05 Voilà, "je suis quitté", c'est devenu une expression ivoirienne. "Je suis quitté à la maison", "je suis quitté au bureau".
46:11 Non, le verbe "quitter" est un verbe transitif direct qui s'emploie avec un COD et qui a pour auxiliaire l'auxiliaire à voix. "J'ai quitté".
46:19 Merci beaucoup, professeur Adjo. Je vous en prie.
46:21 Je suis tellement riche, votre ouvrage, je l'ai lu, pardon, il ne faut pas aussi que je me trompe devant vous, le spécialiste en grammaire linguistique.
46:29 Donc, j'ai lu, je le répète bien, j'ai lu, il ne faut pas te tromper, il faut dire "j'ai lu".
46:33 Merci beaucoup, professeur. On va donc lire cet ouvrage, je conseille vivement cet ouvrage à tous les élèves de Côte d'Ivoire, à tous les étudiants, à tous les téléspectateurs de RTI1,
46:43 parce que n'oublions jamais que chaque mot compte, chaque phrase a du poids et dévoile notre personnalité, vous l'avez entendu.
46:51 Savoir choisir nos mots, c'est honorer la richesse de notre langue. La grammaire, plus qu'un ensemble de règles, pourrait être la règle d'or, n'est-ce pas, qui révèle les nuances cachées des tests littéraires.
47:02 Merci beaucoup.
47:03 [Musique]

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