Alors qu'ils menaient 3-1 à domicile face à Lorient, l'Olympique Lyonnais a laissé échapper la victoire (3-3) dimanche dernier lors de la 8e journée. Les Gones continuent de s'enfoncer avant de recevoir la lanterne rouge Clermont au Groupama Stadium dans deux semaines. Pour Daniel Riolo, les Lyonnais qui sont "malades dans la tête" devraient voir "un psy" pour stopper leur sabotage avant qu'il ne soit trop tard, a expliqué le chroniqueur dans l'After foot ce lundi.
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00:00 C'est très rare que le dimanche à 15h, j'opte pour un match seul au lieu du multiplex.
00:08 C'est le moment du multiplex, même s'il y a 3 ou 4 matchs,
00:12 normalement je me fais le multiplex.
00:15 Je ne prends pas juste un seul match.
00:18 Là c'était Lion-Lorient, vu la situation catastrophique de l'OL,
00:22 j'ai voulu voir Lion contre Saint-Rémy.
00:25 - Le Bristol. - Brest-Toulouse c'est tout fouté quoi.
00:28 Je ne peux pas que je m'en foutais, je pense que l'heure était grave.
00:31 Il méritait qu'on regarde l'OL, en plus contre Saint-Régis.
00:34 - Comme dirait Hermo Domenech, c'est l'odeur du sang qui t'a attiré.
00:37 - Eh bien non, parce que forcément l'odeur du sang,
00:40 je pensais que ça allait bien se passer.
00:43 Je passe sur l'état lamentable de la pelouse,
00:47 mais comme tout va bien, c'est la coupe du monde de rugby, c'est génial,
00:50 ils ont niqué tous nos terrains, mais il ne faut pas le dire,
00:53 parce que de toute façon, le rugby n'est que du bonheur.
00:55 - Les valeurs de l'Ovalie.
00:57 - Donc les Lyonnais et les Lorientais
00:59 ont essayé de jouer au foot sur le champ de patates.
01:02 Et bon, le match, vous l'avez vu comme moi,
01:05 ça a l'air de bien se passer, après avoir encaissé le but,
01:08 la bim, bim, bim, la réaction.
01:10 Il y a le visage de la casette à la mi-temps,
01:13 il sort, il regarde le public, j'imagine qu'il doit regarder,
01:16 il y a peut-être des gens de sa famille et tout.
01:18 Et il a vraiment un visage de winner à ce moment-là.
01:21 Je me suis dit, voilà, bon,
01:25 c'est peut-être pas le retour du Grand-Ouel,
01:28 mais au moins une première victoire, c'est déjà ça.
01:31 Grosso a fait des choix, clairement,
01:35 Re, Cherqui en tribune,
01:38 4-3-3, clair, bien dessiné,
01:42 Tolisso, pas là, on prend acte qu'il est cramé.
01:46 Écoute, à la mi-temps, ça colle, quoi.
01:49 Et là, d'un coup, tu te dis, mais en fait,
01:51 Grosso, pas Grosso,
01:53 je pense malgré tout que c'est bien,
01:56 je pense qu'il est en train de bien travailler.
01:58 Mais le problème, c'est que ça ne va pas suffire.
02:00 Ça ne va pas suffire parce que les mecs sont malades
02:03 et la maladie, elle est dans la tête.
02:05 Et ça se voit dès qu'il y a le moindre contre-coup sur la tronche des gars.
02:09 Il y a une action qui est un peu symbolique.
02:13 Le troisième but, l'égalisation de Lorient.
02:16 À ce moment-là, Grosso a fait des changements,
02:19 pas terribles, c'est-à-dire que lui non plus n'a pas confiance
02:22 en son équipe encore et qu'à Troyes,
02:24 il a cru que c'était fait et il a un petit peu ralenti,
02:28 mis des défenseurs.
02:30 Et il y a Koumbédi qui est entré.
02:32 Sur la frappe, si vous regardez l'action,
02:36 c'est l'action d'un trouillard.
02:38 C'est l'action du "je ne sais pas quoi faire".
02:41 Il se met les mains dans le dos.
02:43 Non seulement il se tourne, il monte le cul
02:46 et il ne monte pas sur le gars.
02:49 Il ne monte pas n'importe quel gamin de 10-15 ans
02:52 qui a un peu joué au foot.
02:54 Il ne peut pas faire ça.
02:55 Si je fais ça, mon entraîneur, il m'engueule.
02:58 - Il doit toujours être de face au ballon.
03:00 - Tu ne peux pas faire ça.
03:01 Et il a une attitude de gamin qui a oublié
03:04 les bases élémentaires du foot.
03:06 Donc, c'est là que je me suis dit que c'est dans la tête
03:08 qu'ils sont malades, les mecs.
03:10 Parce que même la base élémentaire du foot,
03:12 ils l'ont oubliée.
03:14 Il se tourne, il est là, il regarde passer la frappe.
03:17 Eh bien, Lucarne, Lopez, il reste abattu par terre
03:20 comme s'il vient de prendre un coup de fusil.
03:22 Là, tu dis en fait, ils sont...
03:24 Je ne sais pas comment ils vont s'en sortir.
03:26 Parce qu'ils sont vraiment atteints mentalement.
03:28 Et c'est vrai que dans le foot, le psy, c'est mal vu.
03:31 Ce n'est pas un truc qui est culturel encore.
03:33 Ce n'est pas quelque chose qui se fait.
03:35 On se dit toujours qu'il faut prendre du temps
03:37 et que l'entraîneur, en parlant,
03:39 va y arriver, à soigner les maux de tête.
03:45 Je pense qu'ils devraient, s'ils peuvent,
03:48 faire intervenir quelqu'un pour parler aux joueurs.
03:50 Parce que les mecs sont cramés.
03:52 À mon avis, ils ont peut-être plus besoin
03:54 d'un projet de club et d'une direction stable
03:57 que d'un psy en urgence.
03:59 Ce n'est pas vraiment la faute des joueurs,
04:02 ce qui se passe à Lyon.
04:04 D'ailleurs, Saint-Régis en a parlé avant.
04:07 Il a parlé de Lyon et il a dit que
04:10 la grande fragilité de la direction et du staff
04:14 était quelque chose qui était préoccupant.
04:16 Oui, mais je ne suis pas d'accord.
04:18 Je ne suis pas d'accord à ce moment-là.
04:20 Ça, c'est le problème.
04:22 C'est la cause principale.
04:24 Le gros problème, on le sait.
04:26 C'est un peu de pensée sur un jambe de bois.
04:28 Mais là, maintenant...
04:30 Je suis d'accord avec toi.
04:32 Tu as le match.
04:34 Maintenant, je pense qu'ils ont admis,
04:36 avec l'arrivée de Grosso,
04:38 qu'il fallait se démerder avec ce qu'on avait.
04:40 Pour se démerder avec ce qu'on a,
04:43 il faut que les mecs acceptent de bosser ensemble.
04:45 Ils sont en train de l'accepter,
04:47 avec Fabio Grosso comme guide.
04:49 Et si il y a une amélioration d'équipe,
04:51 ok, peut-être, et tout.
04:53 Mais là, ils ont un peu mis de côté les problèmes.
04:55 Ils vivent avec et ils vont se démerder.
04:57 Et quand tu mènes 3-1,
04:59 que tu es repris de cette façon,
05:01 là, à ce moment-là,
05:03 Tech Store, Gucci,
05:05 le DS, le recrutement raté,
05:07 tout ça, ça n'existe pas.
05:09 Quand tu mènes 3-1 et que tu es repris,
05:11 à ce moment-là,
05:13 la fragilité, elle est que le groupe,
05:15 mentalement, est atteint.
05:17 De toute façon, ils ne vont pas pouvoir
05:19 rectifier ce qu'il y a autour pour l'instant.
05:21 Grosso doit bosser sur le groupe.
05:23 Et je ne sais pas, moi, s'il est assez psy,
05:25 lui-même, psychologue,
05:27 pour mettre des pansements sur la tête des gars.
05:29 Et là, s'il faisait intervenir
05:31 quelqu'un, je pense que ce serait pas mal,
05:33 parce que
05:35 je pense que, moi, le problème,
05:37 il réside dans les têtes à l'OL.
05:39 - Il réside sur une dépression
05:41 collective, en fait. La dépression,
05:43 c'est la peur d'un effondrement qui a déjà eu lieu.
05:45 Tu as peur de quelque chose qui, en fait,
05:47 est déjà arrivé. Et ce qui se passe dans
05:49 les matchs comme ça, mais moi, ça me rappelle aussi
05:51 le match de Paris à L'Oréal,
05:53 tu te souviens, la remontada, où tu vois,
05:55 sur le visage de Marquinhos, tu vois
05:57 que les mecs se font le scénario dans la tête avant
05:59 qu'il arrive. - Barcelone, tu veux dire ? - Non, non,
06:01 je parle, c'était pas la remontada du Réal.
06:03 - Oui, le 3-1.
06:05 - Où tu vois que
06:07 les joueurs se font le scénario
06:09 dans la tête avant qu'il arrive.
06:11 Et ceux qui redoutent, ils disent "ça va quand même pas arriver".
06:13 Et le fameux "c'est pas possible". - Mais là, c'est pas un problème.
06:15 - Mais là, ils se disent 3-1.
06:17 - À ce moment-là, c'est pas institutionnel.
06:19 - Mais parce que, en fait, c'est un ensemble.
06:21 Parce que, vous savez, les clubs,
06:23 les organisations humaines, c'est des systèmes
06:25 complexes qui interagissent. C'est pas
06:27 un morceau, plus un morceau, plus un morceau.
06:29 Un morceau, là, va avoir des conséquences sur un morceau
06:31 qui est de l'autre côté en face.
06:33 Et quand t'as pas de stabilité institutionnelle qui permet
06:35 de tenir cette espèce de grande salade ensemble,
06:37 ça va se chercher
06:39 d'autres types de certitudes. Et parfois,
06:41 la défaite, c'est une autre forme de certitude.
06:43 Tu sais que tu vas perdre. C'est la seule chose
06:45 avec laquelle tu te raccroches, tu perds. Alors tu veux pas.
06:47 Sauf que, mécaniquement, ta névrose
06:49 te porte vers l'échec. C'est la névrose de l'échec, c'est ça.
06:51 Tu te dis quand même pas, encore une fois,
06:53 "mais finalement, c'est un peu comme le tennis, Daniel, peut-être que dans le tennis
06:55 t'as vécu ça". Alors moi, ça m'arrive plus souvent que toi, peut-être.
06:57 C'est de dire, bon, finalement, tu connais
06:59 plus souvent la défaite que la victoire.
07:01 Ton corps, ton attitude, est plus adaptée
07:03 à perdre qu'à gagner.
07:05 Tu sais plus gagner, en fait. Et donc,
07:07 t'es mené 3-1, tu te dis "merde,
07:09 je suis mené 3-1, mince, pardon,
07:11 je suis mené 3-1, qu'est-ce qui peut m'arriver maintenant ?
07:13 Je vais quand même pas perdre maintenant".
07:15 Et bien si, tu vas perdre. En plus, tu prends les buts de
07:17 gamin de 17 ans. - Quand on parle de Cherky,
07:19 dans quelques instants, qui était sur le banc une nouvelle fois,
07:21 qu'est-ce que ça signifie ? Il semble quand même que Grosso
07:23 envoie des messages assez directs à Cherky,
07:25 qui est présenté, pour certains,
07:27 comme le gars absolument indispensable
07:29 sur le terrain.
07:31 C'est ce qu'il explique souvent à certains supporters,
07:33 à certains suiveurs du club.
07:35 Pam, il démarre une nouvelle fois sur le banc.
07:37 Toi, Tim, comment est-ce que tu prends ça ?
07:39 Est-ce que tu comprends Grosso ? Tu estimes qu'il a raison ou qu'il se trompe ?
07:41 - Moi, je pense
07:43 que ça parait logique qu'il ait raison.
07:45 Est-ce qu'on a vu un bon match de Cherky
07:47 cette saison, pour le moment ? - On a vu des highlights.
07:49 - Ouais, mais c'est pas intéressant, les highlights.
07:51 Si il veut ça,
07:53 il peut aller jouer en MLS, mais
07:55 c'est pas du tout intéressant.
07:57 Il peut pas nous amener
07:59 quelque chose d'intéressant dans l'équipe.
08:01 Après, est-ce que lui, il est pas bloqué
08:03 derrière ? - C'est dingue que Grosso, qui est neuf
08:05 dans l'affaire, qui arrive, qui découvre les joueurs
08:07 et tout, Pam, qu'est-ce qu'il fait ?
08:09 - Il fait ce qu'ont fait les autres. - Cherky sur le banc.
08:11 - Mais ils font ce qu'ont fait les autres. Les autres étaient emmerdés de la même façon.
08:13 - Il y a que Laurent Blanc qui a... - Non, mais Blanc a été
08:15 d'abord très emmerdé, ensuite l'a fait jouer
08:17 parce qu'il y avait la valorisation du joueur
08:19 et l'idée qu'à un moment, il fallait peut-être le vendre
08:21 donc on le poussait un peu, mais il avait beaucoup de
08:23 mal, Laurent Blanc, de la même façon avec lui.
08:25 Et moi, ce que j'entends sur lui,
08:27 de ceux qui l'ont fait jouer, qui jouent avec
08:29 et tout, c'est qu'il ne comprend
08:31 pas le foot. D'un point de vue collectif, il ne
08:33 comprend pas. S'il faisait du foot
08:35 sale ou un five, il y a pas
08:37 de problème, c'est une vedette, mais le foot à onze,
08:39 il a du mal. Il ne comprend pas le jeu collectif,
08:41 les placements, la
08:43 façon d'attaquer, de défendre.
08:45 C'est le retour que j'entends
08:47 depuis très longtemps à son sujet, c'est
08:49 qu'il a un déficit dans sa formation de ce côté-là.
08:51 On l'a laissé tout faire comme un peu le roi
08:53 Athlée, parce qu'il avait du ballon, mais
08:55 les entraîneurs sont très emmerdés avec lui. Après, dans le groupe,
08:57 c'est compliqué. Dans le groupe, c'est
08:59 compliqué. Les joueurs ne le kiffent pas tous, loin de là même.
09:01 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]