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NewsTranscription
00:00 Les partis, les mouvements politiques dans leur grande majorité condamnent sans réserve l'attaque d'Israël par le Hamas.
00:07 A l'exception notable de la France Insoumise, de Jean-Luc Mélenchon, de l'extrême gauche, le NPA de Philippe Poutou.
00:14 Le soutien à l'assaut des islamistes trouve aussi un écho dans certaines sphères universitaires accusées d'apologie du terrorisme.
00:22 - Votre invité Alexandre Lemaire, c'est Florence Bergeau, blacklare, anthropologue, chercheure au CNRS, spécialiste de l'islamisme.
00:29 - Bonjour Florence Bergeau, blacklare. - Bonjour.
00:31 - La plupart des partis politiques en France condamnent le Hamas et soutiennent Israël, mais on l'entend.
00:38 Jean-Luc Mélenchon et ses proches renvoyaient dos à dos les deux partis, refusaient de parler d'attaque terroriste.
00:43 On lit le communiqué de Philippe Poutou du NPA qui va plus loin encore et qui dit soutenir, pour le citer, la lutte des Palestiniens.
00:51 Première question, d'abord, comment vous accueillez ces propos ?
00:54 - Évidemment très mal, mais en même temps il n'y a rien de surprenant dans ces propos puisqu'ils sont tenus depuis plusieurs années par ces deux partis qui viennent simplement faire leur marché électoral.
01:09 Donc malheureusement ça n'est pas surprenant, même si c'est très choquant.
01:12 - Au-delà de la classe politique, on voit aussi dans le monde universitaire des associations étudiantes qui ne condamnent pas non plus les attaques menées par le Hamas,
01:20 qui appellent à manifester en sa faveur. Je vais citer le syndicat solidaire étudiant dont vous avez relevé les propos et qui est actif à l'EHESS, la prestigieuse école des hautes études en sciences sociales.
01:32 - Oui tout à fait, il y a un certain nombre de groupes. Alors ils ne sont pas très très nombreux, mais ils sont très bruyants.
01:37 Et ils font partie d'une espèce de dérive qu'on voit au cours des 30 ou 40 dernières années.
01:42 En réalité, l'université et les centres de recherche sont à l'avant-garde des mouvances politiques, on sait depuis 1968.
01:49 Et donc l'université est devenue au fil du temps un lieu privilégié que les mouvements sociaux, politiques, religieux investissent en priorité pour se diffuser dans toute la société.
02:00 Donc ils ne cherchent plus l'approbation populaire de la base, ce qui nécessiterait un long travail.
02:06 Ils forment des influenceurs, des influenceurs hyper visibles, capables de provoquer des buzz, d'influencer des élites politiques, médiatiques.
02:15 Donc ça c'est vraiment ce qui est devenu malheureusement le campus universitaire.
02:20 Et parmi ces groupes, il y a ces mouvances islamistes et ces mouvances d'extrême gauche qui se parlent, qui échangent,
02:29 qui dans ce cas-là se sont immédiatement mobilisés pour soutenir ce qu'ils appellent la Palestine occupée.
02:35 En réalité donc cette organisation terroriste qu'est le Hamas, qui est la branche palestinienne des frères musulmans, il faut le rappeler.
02:41 - Alors autre incident du côté du corps enseignant cette fois-ci, relevé hier matin par l'union des étudiants juifs de France.
02:48 Un professeur de l'université d'Assas a dit à ses étudiants "vous êtes en retard, je vais faire comme à la rave"
02:55 en référence à cette rave partie attaquée par le Hamas en territoire israélien.
03:01 - C'est tout à fait choquant, je n'ai pas de mots pour qualifier ça.
03:05 Ces appels de professeurs, d'enseignants, chercheurs devraient être immédiatement mis à pied.
03:12 Il faut que l'institution réponde et de façon forte.
03:16 Il y avait une autre lettre moins violente heureusement, d'une chercheuse au CNRS, qui soutenait ce genre de propos.
03:26 Et j'ai vu que l'école des hautes études en sciences sociales avait réagi, avait dénoncé.
03:32 Donc tout appel à la violence et toute apologie du terrorisme.
03:36 C'est bien, mais en même temps, ce qu'elle rajoute c'est "les prises de position individuelles ou collectives n'engagent pas l'institution".
03:42 Donc en fait, on n'en tient pas compte. Et ça c'est beaucoup trop léger.
03:46 Il faut prendre des mesures d'exclusion et traduire en justice ces groupes.
03:50 - De fait, il y a eu hier soir un courrier qui a été adressé par la ministre de l'enseignement supérieur Sylvie Retailleau
03:56 au président de l'université, leur demandant de rappeler les sanctions judiciaires et la dissolution de toute organisation prêchant la haine.
04:05 Ça va dans le bon sens ?
04:06 - Ça, ça va dans le bon sens. Et c'est une bonne chose que la ministre ait communiqué ainsi.
04:12 Ça c'est vraiment une bonne chose. C'est très nouveau. Donc on peut le saluer.
04:16 - Florence Bergeau-Blacler, vous avez publié en début d'année un livre-enquête intitulé "Le frérisme et ses réseaux".
04:22 Livre dans lequel vous décrivez l'influence des frères musulmans dans les strates de la société.
04:27 Cet ouvrage vous a d'ailleurs valu des menaces. Vous dites que si ces opinions s'expriment aujourd'hui en France,
04:33 les frères musulmans n'y sont pas pour rien.
04:36 - Bien sûr, les frères musulmans sont... Si vous voulez, ces tensions qu'on sent en France
04:45 sont des tensions palpables depuis fort longtemps autour du conflit israélo-arabe.
04:50 Les populations issues de l'immigration arabe et turque ont une vision assez différente de ce conflit.
04:58 Une conception qui a été islamisée, ré-islamisée, devrait se dire, dans les années 80,
05:03 sous la pression de l'Iran et des frères musulmans.
05:05 Donc vous avez plusieurs générations de familles maghrébines aujourd'hui qui ont visionné à la télé
05:09 des images en boucle d'enfants tués à Gaza, par les télés marocaines, tunisiennes, algériennes,
05:15 et rien n'est jamais contextualisé. On ne parle pas, par exemple, des stratégies de boucliers humains
05:20 qu'utilisent les terroristes du Hamas. Si vous allez dans les écoles, vous verrez que les professeurs
05:26 des écoles ne peuvent pas aborder ces questions. Donc on ne peut plus recontextualiser,
05:31 on ne peut plus remettre en ordre, et ça, il faut reprendre le dessus, parce que ces tensions-là,
05:36 c'est une étincelle qui peut les embraser. Et donc il faut absolument éviter que ce soit le cas,
05:42 d'autant plus qu'on voit que ce ne sont pas seulement les adeptes du fondamentalisme
05:46 et du discriminat coptique, mais plus largement la communauté musulmane.
05:50 Vous le voyez, par exemple, que la Grande Mosquée de Paris n'a pas réagi.
05:54 – Elle a réagi, mais c'est vrai que… – Elle a réagi, mais d'une façon…
05:58 – Oui, oui, vous dénoncez, Florence Bergeau-Blacler, vous dénoncez en quelque sorte
06:02 le double discours de la Grande Mosquée de Paris, qui a, il est vrai, publié un communiqué,
06:07 qui appelle dans ce communiqué à la fin des violences, mais sans les condamner.
06:11 À aucun moment, on a le mot "condamnation" qui apparaît.
06:14 C'est ce que vous vous souvenez.
06:16 – Exactement, sans dire qui fait quoi, pareil pour le Conseil français du culte musulman,
06:21 qui est totalement absent depuis deux jours. Donc ça, c'est quand même inquiétant.
06:25 Ça veut dire que les autorités musulmanes en France restent sur une position ambigüe,
06:32 qui est celle de l'FI. C'est plus qu'ambiguë, c'est partiel.
06:36 – De la France insoumise, oui. En tout cas, je le rappelle,
06:39 ce courrier hier soir de Sylvie Retaillot, la ministre de l'Enseignement supérieur,
06:42 adressé au président d'université, ça c'est pour le monde universitaire,
06:46 et qui leur demande de procéder à la dissolution de toute organisation qui prêcherait la haine.
06:52 Merci Florence Bergeau-Blacler.
06:54 Je rappelle que vous êtes anthropologue, chercheuse au CNRS,
06:58 et vous avez publié au début de l'année "Le frérisme et ses réseaux",
07:02 un livre en quête sur l'influence des frères musulmans, c'est aux éditions.
07:06 Et Odile Jacob, merci à vous.