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Gérald Blanchard, vice-président de Grand-Poitiers, en charge de la gestion des déchets

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00:00 7h47, ce matin avec notre invité, on revient sur les dépôts sauvages d'ordures.
00:06 Oui, on a tous vu le long des routes, des champs, les autorités en bien tenter de mettre
00:11 fin à ces incivilités, mais pour l'instant sans succès.
00:13 D'ailleurs, faut-il verbaliser plus les auteurs ? Les sanctions sont-elles suffisantes ? Vous
00:18 avez peut-être un dépôt près de chez vous, un dépôt au sauvage, suffisant pour dissuader
00:23 les indélicats de jeter leurs encombrants n'importe où ? On attend vos appels, vous
00:27 n'hésitez pas, vous avez la parole au 05 49 60 20.
00:30 Bonjour Gérald Blanchard.
00:31 Bonjour.
00:32 Alors vous êtes vice-président de Grand Poitiers en charge de la gestion des déchets,
00:35 maire de Buxerolles aussi.
00:36 C'est vraiment un fléau ces dépôts sauvages, on en a beaucoup sur votre commune, même
00:40 sur le Grand Poitiers ?
00:41 Alors on en a beaucoup partout, c'est un fléau parce que, à la fois d'un point de vue de
00:46 la propreté, de la salubrité parfois, parce que les dépôts ne sont pas toujours… il
00:50 n'y a pas que des encombrants, et puis d'un point de vue d'attractivité, ça donne une
00:54 mauvaise image quand même de nos villes.
00:55 Et quand on parle de dépôts sauvages, qu'est-ce qu'on entend derrière ? C'est quoi par
00:58 exemple sur Grand Poitiers ?
00:59 On a beaucoup de gens, notamment au moment des déménagements, au moment des changements
01:03 de logements, qui n'ont pas la déchetterie ou n'utilisent pas la déchetterie mobile
01:08 comme on a maintenant sur Poitiers et qu'on va avoir sur Grand Poitiers bientôt.
01:11 Et donc voilà, c'est plutôt des encombrants, et c'est vrai que c'est complexe parce que
01:18 ça se multiplie et on a toujours du mal à voir pourquoi, parce qu'on essaie de mettre
01:21 en place des solutions pour les éviter.
01:23 Alors on va parler des solutions, mais il y en a de plus en plus, c'est ça ?
01:25 De plus en plus, je ne sais pas, en tout cas il n'y en a pas de moins en moins, ça c'est
01:28 certain, ça se maintient.
01:30 J'ai l'impression que c'est par phase.
01:32 Nous on regarde beaucoup les débuts et les fins de mois, quand il y a des changements
01:37 de logements, là ça s'accélère.
01:39 En zone urbaine c'est surtout ça, en zone rurale c'est peut-être un peu différent.
01:43 Et justement quand il y a des dépôts sauvages, c'est qui qui s'occupe de les enlever ?
01:45 Eh bien en général on appelle la mairie et puis on procède au retrait, ça fait partie
01:50 des missions de la mairie.
01:53 Donc c'est les services techniques qui prennent le temps et les gens ne se rendent pas compte,
01:57 c'est qu'une fois qu'on a enlevé le dépôt, il faut le traiter.
01:59 Et ça c'est un coût aussi pour les collectivités, le coût d'enlèvement et le coût de traitement
02:02 derrière.
02:03 C'est-à-dire l'amener à la déchetterie après, le recycler ?
02:05 Voilà c'est ça, et tout ça c'est un coût parce que les villes paient pour pouvoir
02:09 éliminer ensuite les déchets.
02:10 Alors on évoquait quand il y a des déménagements, par exemple, c'est plus des particuliers,
02:14 des entreprises ?
02:15 Il y a un peu de tout.
02:16 C'est vrai que je parle beaucoup des déménagements parce qu'on retrouve beaucoup de meubles.
02:20 Sur les entreprises, il y a un vrai problème parce qu'on a un certain nombre d'entreprises,
02:26 pas toutes, loin de là, qui effectivement, plutôt que de payer l'élimination des déchets,
02:32 les gènent dans la nature.
02:33 Et ce qu'il faut le dire, je le dis quand même aux clients de ces entreprises, c'est
02:37 que souvent vous payez dans votre facture un tarif d'enlèvement.
02:41 Et du coup ce qui serait intéressant c'est de savoir ce que devient ce prix parce que
02:46 vous l'avez payé, mais en général les gens ne l'utilisent pas pour éliminer le
02:48 déchet ensuite.
02:49 - Je vous propose d'écouter Patrice Bergeon, il est le vice-président en charge des déchets
02:53 sur la communauté de communes Partenégatine.
02:55 Et ici c'est simple, chaque dépôt égale désormais une enquête plus une amende.
02:59 - Le but c'est déjà de trouver la personne qui a fait le dépôt sauvage.
03:03 C'est pas toujours facile parce que tout le monde ne me laisse pas son adresse ou son
03:05 numéro de téléphone dans la poche.
03:07 Quelquefois c'est des tickets restaurants, des tickets de caisse, des choses comme ça.
03:11 Le jour où on arrive à le faire, la communauté de communes en place une contravention.
03:15 C'est un montant de 100 euros.
03:17 À ce jour, on a à peu près 27 personnes qui ont été verbalisées.
03:22 - Alors Gérard Blanchard, enquête amende, on fait aussi ça à Grand Poitiers ?
03:25 - On fait aussi ça à Grand Poitiers.
03:27 Moi j'ai la chance, c'est pas le cas dans toutes les villes, d'avoir une police municipale
03:31 dans ma ville, où la police municipale a comme mission effectivement de trouver l'auteur,
03:35 de détecter et ensuite de verbaliser.
03:39 Mais nous on a mis en place un système où on fait payer l'enlèvement quand on trouve
03:41 la personne.
03:42 Ça va plus vite, on n'a pas besoin d'attendre le résultat du tribunal, c'est immédiat.
03:45 - Mais comment on le trouve ? Comment on retrouve l'auteur ?
03:48 - Beaucoup de fois, c'est une facture.
03:50 Une facture qui est laissée avec un nom.
03:52 Effectivement, comme le disait mon collègue, il y a souvent un indice qui permet de remonter
03:58 jusqu'à la personne.
04:00 J'ai eu le cas il n'y a pas longtemps, des gens qui avaient laissé des documents sur
04:03 leur retraite.
04:04 Là ça a été assez simple de les retrouver.
04:06 C'est pas toujours le cas quand même.
04:08 - Et du coup on va les voir et on leur donne la facture en disant "ça va vous coûter
04:11 tant de déchets".
04:12 - Alors moi il m'est arrivé un dimanche matin, on découvre un des déchets, je trouve le
04:18 nom, je trouve l'adresse et je me rends au domicile des habitants et je leur demande
04:22 pourquoi.
04:23 Du coup ils m'expliquent qu'ils ont déménagé et qu'il y avait beaucoup de monde à la déchetterie
04:26 et qu'ils ont fait demi-tour.
04:27 Bon, je leur ai laissé 24 heures pour retirer les déchets, ils ne les ont pas retirés.
04:31 Donc ils ont à ce moment-là été, alors pas verbalisés, mais on a appliqué un tarif
04:35 d'enlèvement, moi je l'ai mis à 350 euros.
04:37 Ça comprend l'intervention de la police municipale, l'intervention des services techniques
04:42 et ensuite le traitement.
04:43 - Mais ça suffit pour dissuader 350 euros ?
04:44 - C'est pas suffisant.
04:46 J'ai vu la condamnation à 400 euros, c'est pas suffisant.
04:50 Du coup c'est au législateur je pense de s'emparer du sujet.
04:53 Il y a des amendes plus fortes qui peuvent être appliquées, en tout cas des jugements
04:58 plus forts sur le code de l'environnement qui permet d'aller beaucoup plus loin, mais
05:02 là on prend en compte aussi le caractère polluant du déchet.
05:05 - C'est plus des déchets d'entreprise général.
05:07 - Voilà, c'est ça exactement.
05:08 Et là ça peut aller, j'ai pas les sommes en tête, mais ça peut quand même monter
05:11 beaucoup plus.
05:12 - Jusqu'à 15 000 euros pour les entreprises.
05:13 - Donc là ça peut être autre chose déjà.
05:15 - Et vous à la maison, vous avez peut-être une zone de dépôt sauvage à côté de chez
05:18 vous, vous en avez marre, que faut-il faire pour stopper ces incivilités ?
05:22 Vous avez la parole, n'hésitez pas à nous appeler 05 49 60 20 20.
05:26 - Et des réactions justement sur notre page Facebook.
05:28 Il y a Philippe qui dit "des caméras pour retrouver ces personnes, une amende plus forte,
05:32 un travail d'intérêt général dans les déchetteries ou dans la commune qui a été
05:35 souillée".
05:36 Et il y a Caroline aussi sur Facebook qui ajoute "des systèmes de surveillance caméra,
05:40 drone qu'on déplace de manière aléatoire".
05:42 La vidéosurveillance en quelque sorte, ça serait possible ? Ce serait une solution presque
05:46 ?
05:47 - Alors écoutez, moi je vais vous dire concrètement, j'ai équipé des zones de la ville en vidéoprotection,
05:51 il n'y a plus de déchets à cet endroit-là.
05:53 Donc forcément oui ça marche, par contre le souci c'est que dès qu'on va en installer
05:58 un endroit, le déchet va aller ailleurs.
06:00 - Mais est-ce que oui c'est pas le risque que les déchets soient après jetés peut-être
06:02 dans la nature, dans des forêts ?
06:03 - Ça arrive, nous on a les vallées à Buxerolles, on a fermé des accès pour pas que les vétérans
06:06 de véhicules puissent y aller, à certains endroits, ça a fonctionné.
06:09 Mais la vidéo ça fonctionne.
06:10 Mais ça peut aussi, en tout cas sur la partie des déchets, ça peut détourner vers un autre
06:16 endroit.
06:17 - Alors vous évoquez ce couple-là qui est déménagé, qui avait laissé ses encombrants
06:19 sur le trottoir, en évoquant la déchetterie qui n'était pas ouverte, où il y avait trop
06:23 de monde, est-ce qu'il n'y a pas un travail aussi peut-être à faire sur l'accès aux
06:26 déchetteries de Grand Poitiers ?
06:27 - L'accès aux déchetteries à Grand Poitiers, tout le monde a à peu près accès à 15
06:30 minutes d'une déchetterie.
06:31 Donc objectivement, je pense que c'est pas une bonne raison.
06:34 - Oui mais elle n'est pas ouverte tous les jours.
06:36 - Oui, enfin souvent elle est ouverte le week-end et on déménage plus tôt le week-end, donc
06:39 c'est quand même un peu plus simple.
06:40 On a mis en place aussi des déchets trimobiles.
06:43 On a aussi un dispositif à Grand Poitiers qui permet de faire un ramassage à domicile
06:47 par le biais d'une structure qui s'appelle rebond-insertion.
06:50 Tout à l'heure vous posiez la question, est-ce qu'il faut verbaliser ? Je pense qu'à partir
06:53 du moment où la pédagogie et où les outils mis en œuvre ne sont pas pris en compte par
06:58 ceux qui font les déchets, à un moment donné, oui il faut verbaliser et oui je pense qu'il
07:02 faut accélérer la verbalisation et surtout mettre des montants qui soient dissuasifs.
07:08 - Et est-ce que, alors parce qu'à Poitiers aussi il y a ce problème dans le centre-ville
07:11 notamment où les poubelles sont déposées sur le trottoir, alors il y a des jours de
07:14 ramassage mais souvent les gens les déposent en dehors de ces jours-là, on voit ces poubelles
07:18 s'accumuler sur le trottoir tout au long de la semaine, est-ce que là il y a des actions
07:21 aussi qui sont mises en place ?
07:22 - Alors il y a eu des actions au moment des changements de jours, là effectivement moi
07:26 je l'observe, j'en ai échangé plusieurs fois avec ma collègue de Poitiers, c'est des
07:29 gens en fait qui ne respectent pas les jours de dépôt.
07:31 Donc on est dans le cadre précis de dépôt sauvage, il y a eu des médiateurs qui sont
07:37 allés rencontrer les personnes dans les immeubles qui ont essayé de faire de la pédagogie.
07:40 Là c'est pareil, je pense qu'à un moment donné il faudra verbaliser.
07:43 - Et est-ce que vous parfois vous allez vous-même enquêter peut-être sur le terrain ?
07:46 - Alors moi il m'est arrivé avec des élus d'aller, d'ouvrir des poubelles et de regarder
07:50 si je trouve effectivement une facture.
07:54 Il y a quand même souvent un document, le pire c'est sur les cartons, parce que quand
07:57 vous vous faites livrer il faudrait arracher le carton, oui ça arrive très souvent et
08:01 oui ça m'est arrivé de retrouver et d'appeler.
08:03 Moi j'appelle directement quand je trouve le numéro de téléphone.
08:05 - Et est-ce que vous espérez qu'un jour on mette fin à ces dépôts sauvages ?
08:08 - Je pense que le jour où il y aura des verbalisations fortes, marquantes, avec quelques exemples,
08:13 je pense que oui ça peut faire évoluer les choses.
08:15 - Merci Gérald Blanchet, je vous rappelle que vous êtes le vice-président de Grand
08:18 Poitiers en charge justement de cette question.
08:19 Odéle Hichet également, maire de Buxerolles.
08:21 Bonne journée, merci.
08:22 - Bonne journée, merci.

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