• il y a 2 ans

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00:00 La fête de la science a lieu ce week-end. Pour l'occasion, la station marine de Dinard ouvrira ses portes au public samedi.
00:05 On en parle ce matin avec son responsable, également professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris.
00:11 - Bonjour Jean-Luc Jung. - Bonjour, merci beaucoup de me recevoir.
00:14 - Qu'est-ce qu'on fait à la station marine de Dinard précisément ?
00:18 - On étudie les écosystèmes marins.
00:20 Donc la station marine de Dinard, c'est une station marine du Muséum National d'Histoire Naturelle.
00:26 Il y en a deux, il y a celle de Dinard et celle de Concarneau.
00:29 On accueille à la station des collègues d'IFREMER et bientôt des collègues de l'EPHE.
00:34 C'est pour ça que cette journée porte ouverte. - C'est quoi l'EPHE ?
00:36 - L'École Pratique des Hautes Études. - Donc des scientifiques ?
00:40 - Des scientifiques, absolument.
00:41 Et donc pendant ces journées portes ouvertes, vous verrez des collègues des trois structures.
00:46 - Avec une spécificité à Dinard comme thème d'études ?
00:53 - La station marine de Dinard, c'est avant tout un plateau technique de moyens à la mer
00:58 pour réaliser des expérimentations en mer à disposition du Muséum National d'Histoire Naturelle
01:04 et de ces structures avec qui nous collaborons.
01:08 Nous menons aussi des recherches propres et les activités qu'on mène,
01:12 on peut les classer en trois grandes catégories de la recherche scientifique,
01:16 de l'observation du milieu et de ses changements,
01:19 et de l'expertise qui va venir en soutien des politiques publiques.
01:23 - Et on comprend bien, Dinard, que vous avez un terrain de jeu ou en tout cas d'expérience extraordinaire ?
01:29 - Magnifique, avec l'un des systèmes de marnage les plus forts en Europe,
01:34 voire au monde, avec des marées extrêmement importantes.
01:38 - Avec le barrage de l'Arance, évidemment.
01:40 - Le barrage de l'Arance, c'est pas lui qui a influ sur le marnage.
01:42 - Mais c'est pour ça qu'il est là ? - Oui, absolument.
01:45 - Et en termes d'animaux marins aussi, beaucoup de choses à étudier ?
01:49 - Oui, une belle biodiversité marine,
01:52 aussi bien dans les animaux mobiles, les poissons, les mammifères,
02:01 les poissons, les mammifères, le bintos,
02:04 c'est-à-dire que tous ces animaux qu'on retrouve au fond de la mer,
02:08 on retrouve cette diversité à tous ces niveaux-là, et c'est ce qu'on étudie.
02:12 - Et c'est pour faire des recherches pour dire "attention, il faut préserver" ?
02:17 Évidemment, cette biodiversité marine, ces écosystèmes,
02:21 à quoi elles servent les recherches qui sont faites à Dinard ?
02:26 - On est vraiment dans cet état d'esprit d'observer le milieu marin
02:31 et d'observer ces changements éventuels, et notamment suite aux changements globales
02:36 et aux activités humaines. On est dans le contexte global
02:40 d'une chute de la biodiversité, une dégradation de la biodiversité,
02:43 dans le contexte du changement global,
02:45 et il est particulièrement important de savoir ce qui se passe.
02:48 C'est ça notre rôle, c'est d'identifier ces changements,
02:52 d'étudier le milieu et d'identifier les changements.
02:54 Alors on a beaucoup de manières différentes de faire.
02:56 On peut travailler sur des espèces qu'on va appeler des espèces sentinelles,
02:59 des espèces emblématiques que le grand public connaît bien,
03:02 et voir les effets du changement sur ces espèces.
03:05 - Par exemple les dauphins ?
03:07 - Par exemple les cétacés, les anguilles,
03:09 on retrouve toutes ces espèces au trait de vie complexe,
03:14 et sur lesquelles les changements du milieu sont particulièrement impactants,
03:18 et qui reflètent ces changements du milieu.
03:21 On peut aussi développer et travailler sur de nouvelles manières d'explorer l'océan.
03:25 Par exemple on travaille énormément à la station en ce moment,
03:28 à l'utilisation de l'ADN environnemental,
03:30 c'est-à-dire qu'on prélève de l'eau de mer,
03:31 et dans cette eau de mer on va identifier les traces d'ADN résiduelles
03:35 pour identifier les espèces présentes, notamment poissons et mammifères.
03:39 Et on compare ces méthodes-là avec d'autres méthodes déjà connues,
03:42 des observations de la photographie sous-marine, des pêches scientifiques,
03:48 voilà ce type de choses.
03:50 - Jean-Luc Jung, chef de la station marine de Dinard,
03:53 professeur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris,
03:57 et l'invité de France Bloire-Morique ce matin.
03:58 - Et c'est la fête de la science donc ce week-end,
04:00 et la station marine de Dinard sera ouverte au public gratuitement samedi.
04:05 C'est pour montrer tous ces travaux, Jean-Luc Jung,
04:08 pour expliquer aussi au grand public ce que vous faites précisément à Dinard.
04:13 - Oui, c'est le principe de la science en fait.
04:16 Ces événements qui sont nationaux ont été créés pour ça,
04:19 pour que les scientifiques puissent sortir de leur tour d'ivoire,
04:21 qu'elle soit réelle ou supposée,
04:23 et qu'on puisse échanger avec le grand public.
04:25 Nos travaux sont particulièrement en phase avec les préoccupations sociétales actuelles,
04:29 et on apprécie beaucoup d'avoir ce type d'occasion pour pouvoir démontrer.
04:33 - Et il y aura de la science participative par exemple,
04:35 ou une sortie naturaliste, c'est ça ?
04:38 Ça doit être concret pour adresser les gens ?
04:40 - Absolument, la science participative,
04:42 c'est des collaborations qu'on développe de plus en plus.
04:45 Alors on a le programme Biolyth qu'on développe avec Planète Mère,
04:48 dans une collaboration très forte depuis des années.
04:53 On travaille avec Alarc, une association bien connue de Cancale.
04:58 - Qui nous parlait des dauphins il y a quelques semaines sur cette antenne.
05:01 - Parfait, donc ils seront présents,
05:02 ils ont accepté de venir aussi parler de science participative
05:05 pendant le séjour des Portes Ouvertes.
05:07 Donc la science participative, c'est le grand public qui s'implique dans le suivi du milieu.
05:12 - Et il y aura même des artistes, parce que ce n'est pas incompatible avec la science.
05:16 - Non, pendant très longtemps, c'est vrai qu'on s'est un peu interdit
05:19 de comparer les démarches scientifiques et les démarches artistiques,
05:23 sauf quelques exemples historiques.
05:25 Mais globalement, on a toujours séparé les deux manières de penser.
05:30 Et ça fait maintenant quelques années qu'on se rend compte
05:33 qu'il y a en réalité beaucoup de points communs.
05:35 Et donc la science, c'est aussi cette occasion-là.
05:38 Donc on aura une collègue de l'EPHE, justement,
05:41 qui a la double casquette, qui est à la fois scientifique
05:42 et qui à la fois utilise des matériaux issus de la mer
05:46 pour faire des réalisations artistiques.
05:48 On aura une peintre qui viendra, qui est à Saint-Malo essentiellement,
05:54 qui s'inspire des milieux côtiers.
05:57 Et puis on aura de la musique.
05:58 On apprécie bien aussi un musicien blues, Gilles Robson, qui est assez réputé
06:03 et qui a accepté de venir se frotter aux musiciens de la station.
06:06 - Et donc tout ça, ce sera samedi.
06:08 On doit s'arrêter là, malheureusement, Jean-Luc Jung,
06:10 c'est la fin de cette interview.
06:11 Mais merci d'être venu jusqu'à France Blancs Armoriques
06:13 pour nous parler de la station marine de Dinard à découvrir samedi,
06:17 puisqu'elle est ouverte à l'occasion de la fête de la science.
06:20 Programme sur Internet.

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