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Ce 11 octobre à 14h a eu lieu en direct le 4e numéro du rendez-vous sur le site de Paris Match consacré à notre planète. Le sujet : « Les insectes et nous. Une alliance qui compte pour un bon équilibre entre toutes les espèces ».

Pour mieux en comprendre son étendu et dévoiler les secrets du monde des insectes – de l’infiniment petit face à l’infiniment grand -, quatre témoins confieront en exclusivité leur expertise et leur connaissance du sujet le mercredi 11 octobre prochain sur parismatch.com et sur le compte Facebook de Paris Match.

Bruno David, scientifique de renom, paléontologue, expert des espèces et de la biodiversité, ancien président du Muséum National d’Histoire Naturelle et auteur entre autre du « Jour où j’ai compris » et du « Monde vivant » (Grasset),
Bernard Werber, l’écrivain à succès, auteur de best-sellers, notamment des « Fourmies », de « La prophétie des abeilles » ou encore de « Mémoires d’une fourmi », « La diagonale d’une reine » et récemment « Le Temps des Chimères » (Albin Michel),
Eric Le Mélinaire, directeur général de « Famille Mary » (Les trésors de la ruche depuis 1921),
Jérôme Foulonneau, le chef des apiculteurs de « Famille Mary », tous deux protecteurs des abeilles, éclairciront nos questionnements sur ces petites bêtes qui parfois font peurs et qui, pourtant, nous veuillent du bien à l’échelle de la biodiversité.

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Animaux
Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:29 Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode, le quatrième de l'Appel de la Planète.
00:00:36 Vous qui nous suivez depuis déjà quelques temps sur parimatch.com, mais aussi sur Facebook.
00:00:43 D'ailleurs, n'hésitez pas à poser des questions.
00:00:45 Ce rendez-vous, cette émission est en direct avec, pour cet appel de la planète numéro 4,
00:00:50 quatre invités que nous allons accueillir avec Romain Clerjat.
00:00:54 Autour, cette fois-ci, des insectes et nous. C'est important de se poser la question.
00:01:00 Vous avez vu le réchauffement climatique que nous vivons, que nous subissons,
00:01:04 que la Terre subit, que notre planète subit.
00:01:07 Eh bien, il y a aussi des conséquences, des effets, bien sûr, sur la biodiversité dans laquelle nous sommes
00:01:14 et dans laquelle se trouvent aussi les insectes.
00:01:16 Et vous allez cet après-midi, pendant une heure, découvrir finalement ce qu'est cette planète des insectes
00:01:24 avec, entre autres, Bruno David, que nous allons accueillir d'ici peu,
00:01:27 mais aussi avec Bernard Werber, l'écrivain "L'homme des fourmis", son best-seller,
00:01:33 et puis son dernier livre, sur lequel on reviendra, "Le temps des chimères",
00:01:37 mais également de famille Marie, qui nous accompagne dans ce rendez-vous,
00:01:41 Eric Lemelinère, qui est le directeur général de famille Marie, accompagné de Jérôme Foulonno,
00:01:46 l'homme des abeilles, en quelque sorte l'apiculteur.
00:01:49 Et avec eux, on va rentrer dans la ruche.
00:01:52 On va comprendre finalement comment travaillent, comment vivent ces abeilles.
00:01:57 Je suis certain que certains d'entre vous se disent finalement, on en a peur de ces insectes.
00:02:02 Et pourtant, on a besoin d'eux. C'est ce que nous allons découvrir.
00:02:06 N'est-ce pas, Romain Clergin?
00:02:10 Et on va tout de suite accueillir Bruno David.
00:02:13 Quelques images sur son parcours, avec quelques mots-clés, sur lesquels on reviendra.
00:02:19 ♪ Générique ♪
00:02:25 ♪ Musique douce ♪
00:02:31 ♪ Musique douce ♪
00:02:36 ♪ Musique douce ♪
00:02:46 ♪ Musique douce ♪
00:02:56 ♪ Musique douce ♪
00:03:01 Bonjour Bruno David, bienvenue.
00:03:10 Ravi de vous retrouver ici dans ce décor, je disais en introduisant cet appel de la planète.
00:03:14 Bienvenue chez vous, chez nous.
00:03:17 C'est au fond ce qu'on ressent.
00:03:19 Je rappelle que vous êtes évidemment un des experts des insectes, de la biodiversité.
00:03:24 Vous qui avez également présidé le Muséum national d'histoire naturelle
00:03:30 et auteur de livres à succès, notamment ce dernier, "Le jour où j'ai compris".
00:03:36 Sans oublier, mais on y reviendra, "Le monde vivant", le deuxième tome qui va sortir bientôt.
00:03:40 Une première question avec Romain Clergin.
00:03:43 On dit qu'il y aurait un milliard d'insectes pour chaque être humain.
00:03:48 Et en fait, si les humains venaient à disparaître, il n'y aurait pas de grandes conséquences pour la planète.
00:03:53 En revanche, si les insectes disparaissaient de la Terre, ce serait des conséquences catastrophiques.
00:03:58 Est ce que vous pouvez nous expliquer combien les insectes sont importants pour la biodiversité de la planète?
00:04:04 D'abord, soyons soyons clairs.
00:04:07 L'espèce humaine, c'est une espèce.
00:04:09 Les insectes sont des millions d'espèces.
00:04:12 Il n'y a rien que chez les coléoptères, donc les coccinelles, les scarabées et les autres.
00:04:16 Ça fait 500 000 espèces.
00:04:17 Il y a un biologiste célèbre qui disait je ne sais pas si Dieu existe, mais en tout cas, s'il existe, il adore les coléoptères.
00:04:22 Et on voit bien qu'à travers cette diversité gigantesque des insectes, si ces insectes disparaissaient de manière totale,
00:04:28 tous les insectes, ce sont des milliers et des milliers d'espèces qui disparaîtraient.
00:04:33 Des centaines de milliers d'espèces, des millions d'espèces même, et que ça déstabiliserait complètement la manière dont la vie fonctionne sur Terre.
00:04:40 Et donc, beaucoup disparaissent déjà.
00:04:41 D'ailleurs, beaucoup disparaissent.
00:04:43 Beaucoup disparaissent parmi des millions à cause du réchauffement climatique.
00:04:46 Est ce qu'on peut le dire comme ça?
00:04:47 C'est un petit peu un raccourci. C'est à cause de l'utilisation de nos espaces.
00:04:51 D'abord, la manière dont nous utilisons les espaces sur les continents, la manière dont on pollue ces espaces sur les continents.
00:04:57 Peut être qu'on aura l'opportunité de revenir sur le glyphosate.
00:05:00 J'ai changé rapidement en aparté avec les autres invités juste à l'instant.
00:05:03 Et c'est un vrai scandale.
00:05:04 Je veux dire la possibilité de réintroduire l'utilisation du glyphosate dans les 10 ans qui viennent d'une demande européenne.
00:05:11 C'est un scandale.
00:05:12 Je veux dire, il faut appeler les choses.
00:05:13 Il faut appeler un chat.
00:05:14 Un chat, c'est inadmissible qu'on soit face à quelque chose comme ça.
00:05:18 Les insecticides ou mieux?
00:05:20 Alors c'est un produit chimique utilisé par des agriculteurs qui est un insecticide extrêmement violent, qui est d'ailleurs toxique, y compris pour l'homme.
00:05:26 Les premières victimes en sont humaines, en sont d'ailleurs les agriculteurs qui agit à travers aussi des perturbateurs endocriniens.
00:05:34 Donc, ça a des conséquences sur la santé, notamment chez les femmes enceintes, chez les embryons en train de se former, chez les bébés qui vont naître,
00:05:40 chez les adultes qui vont respirer ça ou qui vont ingérer ça à travers les fruits et les légumes que vous allez manger,
00:05:45 qui sont des éponges à glyphosate littéralement sont imprégnées par ces produits chimiques.
00:05:50 Donc, il y a des sujets de santé humaine et puis il y a des vrais sujets de santé environnementale.
00:05:53 C'est un sujet de santé environnementale globale qui risque de déstabiliser des écosystèmes en éradiquant ou en diminuant considérablement l'abondance de certaines espèces.
00:06:02 Certaines espèces d'insectes qui vont manquer dans le fonctionnement de l'écosystème.
00:06:07 Et on est en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
00:06:10 Enfin, c'est pas c'est pas possible de continuer comme ça.
00:06:12 A partir du moment où on le sait, c'est pas possible.
00:06:14 Tant qu'on le sait pas, on peut faire des erreurs par ignorance.
00:06:18 Là, on fait une erreur en connaissance de cause.
00:06:22 Et c'est ça que je trouve inadmissible.
00:06:24 L'erreur, on peut le dire aussi, David, elle est dans ce mouvement du climat qui nous touche, qui avait évidemment des conséquences sur la biodiversité.
00:06:33 Les insectes, ils en souffrent.
00:06:36 On va y revenir.
00:06:38 Mais il y en a d'autres qu'on n'était pas habitué à trouver chez nous, notamment ce frelon qui vient d'ailleurs.
00:06:44 Et puis également le moustique tigre qui est dans Paris et dans quelques grandes villes de France en abondance.
00:06:52 Et puis les punaises de lit dont on parle beaucoup finalement ces derniers temps.
00:06:57 Alors, comment expliquer ça?
00:06:59 C'est un mouvement qui est inévitable.
00:07:03 Il y a plusieurs choses. Des règlements. Il y a plusieurs choses.
00:07:06 Il y a le climat, bien sûr. Le fait que vous fassiez bouger les ceintures climatiques.
00:07:10 Il y a un certain nombre d'espèces qui vont suivre ce mouvement des ceintures climatiques dans notre hémisphère.
00:07:14 Dans notre hémisphère, ça bouge vers le nord.
00:07:16 Et il y a eu une étude il y a quelques années, d'ailleurs, au muséum d'histoire naturelle, qui a montré que les papillons se déplaçaient vers le nord.
00:07:22 Et d'ailleurs, qu'ils se déplaçaient plus vite que les oiseaux, même si les oiseaux, un oiseau, vole plus vite qu'un papillon, parce que simplement,
00:07:27 les oiseaux vont toujours nicher à peu près au même endroit que là où ils sont nés, alors que les papillons vont se décaler de génération en génération.
00:07:33 Tout ça, c'est assez bien étudié. Il y a des espèces qui sont mobiles, qui sont capables de suivre plus ou moins.
00:07:37 Ça dépend du rythme. Le mouvement des ceintures climatiques, c'est ce qui peut se passer avec un certain nombre d'insectes qui vont venir d'autres contrées, qui vont venir chez nous.
00:07:45 A ceci s'ajoute le fait qu'on déplace certaines espèces. Le cas du frelon asiatique est emblématique.
00:07:51 On est en 2004. Il y a des poteries qui sont ramenées de Chine dans le Lot. À l'intérieur de ces poteries, il y a des frelons asiatiques qui sont peu nombreux.
00:07:58 Il n'y en a pas tant que ça, mais ça crée une première population. Et en plus, il y a des poteries qui sont transportées par camion depuis le Lot jusque en Côte d'Or, en Bourgogne.
00:08:07 Donc, on a une insémination secondaire en quelque sorte. Et aujourd'hui, j'ai regardé ça il n'y a pas longtemps. C'est le pur des hasards.
00:08:13 La carte de présence du frelon asiatique en Europe, il est sur tout le Portugal, une grande partie de l'Espagne. Il arrive en Italie.
00:08:20 Il couvre toute la France. Il couvre toute la Belgique, une partie des Pays-Bas, tout le sud de l'Angleterre.
00:08:25 Il y a déjà des points qui sont en Hongrie et au nord de l'Allemagne. Autrement dit, il va y en avoir partout. Et ça, c'est nous qui avons déplacé une espèce.
00:08:32 Alors après la probabilité qu'une espèce devienne invasive quand on l'a déplacé, c'est à peu près une chance sur mille parce qu'on en déplace beaucoup tous les jours.
00:08:40 Le climat leur convient pas. Ça marche pas. Ils arrivent pas à s'implanter. Elles se reproduisent pendant quelques générations.
00:08:46 Après, elles vont s'étioler. Elles vont disparaître. Mais il y a une chance sur mille pour que ça s'installe. Le frelon asiatique, franchement, c'est une vraie réussite en termes d'implantation d'une espèce qu'on peut qualifier d'invasive.
00:08:56 Moustique, tigre, pardon, Romain, le moustique, tigre. Revenons sur les trois qui aujourd'hui nous préoccupent. Je parlais du moustique, tigre et aussi de la punaise de l'île.
00:09:06 C'est pas un déplacement dans une poterie. Non, non, le moustique, tigre. C'est aussi un déplacement. Si vous voulez, on a amené des moustiques dans un contexte où le climat qu'on a aujourd'hui en France métropolitaine leur permet de s'implanter.
00:09:20 Pour quelque chose, le réchauffement, il y a pour quelque chose. Il permet l'implantation. Le frelon asiatique, c'était différent. Mais le moustique, tigre, s'il n'y avait pas eu de réchauffement, il ne serait pas implanté.
00:09:29 La punaise de l'île est chez nous depuis longtemps. Ça fait des millénaires qu'elle est chez nous. Donc, c'est un problème de visibilité. Pendant ces millénaires, les premières traces de punaise de l'île, on les a dans une tombe égyptienne il y a 3500 ans.
00:09:41 Donc, c'est pas neuf que l'humanité ait été confrontée avec des punaises de l'île. On a des textes à différents moments de l'histoire qui relatent des épisodes avec des punaises de l'île.
00:09:49 Je me souviens de textes sur l'Alsace au Moyen Âge qui y avait des punaises de l'île. Donc, c'est pas un phénomène nouveau. Simplement, ce qui s'est passé, c'est qu'au détour de la secondaire mondiale, on a eu du DDT, produit chimique assez épouvantable d'ailleurs.
00:10:02 Et on a cru qu'on allait éradiquer les punaises de l'île. Sauf que le vivant, ça ne se comporte pas comme une machine, c'est à dire qu'on a exercé une pression de sélection sur les punaises de l'île et on a en quelque sorte sélectionné des punaises résistantes aux insecticides.
00:10:15 Alors on a eu l'impression qu'elles avaient disparu. Pendant 30 ans, on a été à peu près tranquille. On n'avait plus de punaises de l'île, il y en avait tellement peu qu'on ne s'en rendait pas compte.
00:10:23 Et puis, elles ont repris un peu le dessus. Et là, on est face à une génération de punaises de l'île totalement adaptée aux insecticides puisqu'on les a sélectionnées pour ça.
00:10:31 Donc, ça, c'est la deuxième génération. Et on est en train d'exercer de nouveau une pression de sélection sur cette seconde génération de punaises de l'île qui va peut être en faire une troisième pendant 30 ou 40 ans.
00:10:39 Ça risque d'être pire, mais c'est ça qui s'est passé. On croit qu'on va manipuler le vivant. On croit qu'on va l'instrumentaliser.
00:10:46 Puis, c'est pas comme ça que ça marche parce qu'on exerce cette fameuse pression de sélection darwinienne.
00:10:50 C'est la sélection naturelle. Et en faisant ça, on va sélectionner des formes résistantes. Et après, on est face à ces formes résistantes.
00:10:57 Ça nous revient dessus comme un boumangue. La solution. Alors vous allez me dire la solution. La solution, c'est un peu difficile.
00:11:03 Soit on imaginerait arriver à éradiquer totalement une espèce qui nous est défavorable. C'est très difficile parce qu'il y aura toujours des individus qui vont échapper à ce tamisage en quelque sorte.
00:11:14 Au-delà du fait qu'il faut s'interroger éthiquement si on a le droit de le faire, pas le droit de le faire. Mais c'est un autre sujet.
00:11:19 Et à partir du moment où il y a quelques individus qui vont s'échapper, le risque, c'est de sélectionner des formes résistantes.
00:11:24 Et dans ces cas là, peut être qu'il faut trouver le moyen de coexister sans nécessairement cohabiter. Alors, c'est toujours difficile avec un parasite.
00:11:32 Parce que si j'ai un moustique tigre justement qui se pose sur mon bras, je n'ai pas hésité une seconde à l'écraser.
00:11:37 Mon respect de la biodiversité s'arrête. Il a quand même des limites. Je vais me fixer. Je me fixe moi même des limites.
00:11:45 Mais voyez qu'on est on est face à un problème où il n'y a pas forcément de vraies solutions.
00:11:51 Et c'est comme ça, simplement que le vivant, les espèces interagissent les unes avec les autres de manière positive, de manière négative.
00:11:57 Et qu'il faut apprendre aussi à vivre avec parce que des fois, le remède est pire que le mal.
00:12:03 Pour les punaises de lit, on a été tranquille 30 ans, mais maintenant, on s'aperçoit que le remède DDT, il était pire que le mal puisqu'on a sélectionné des punaises résistantes.
00:12:09 Alors justement, parlons de choses positives par rapport aux insectes. Il y a deux entomologistes que vous devez sans doute connaître.
00:12:15 Mais Vogan et Joseph Losey ont fait une étude aux Etats-Unis, sur le continent américain, en chiffrant la contribution des insectes à l'économie américaine, qui est de 57 milliards.
00:12:26 Notamment, évidemment, dans ce qui concerne la faune, puisque c'est la nourriture principale.
00:12:31 Est ce qu'une telle étude existe en France, en Europe? Et est ce que vous pouvez nous expliquer combien, justement,
00:12:38 les insectes apportent en fait, d'une manière indirecte à l'économie, à nos économies?
00:12:44 Alors, c'est le chiffrage des services rendus par les écosystèmes. Je n'aime pas beaucoup ce terme service parce qu'en fait, on va se servir nous dans les écosystèmes.
00:12:52 Mais ce n'est pas l'écosystème qui nous rend directement service. Mais au delà de cette question sémantique, on voit bien que ça représente une certaine valeur et que depuis quelques années,
00:13:00 on a transcrit cette valeur qu'on connaissait et qu'on sentait, évidemment, à travers, par exemple, les pollinisateurs.
00:13:05 Et en parlant à propos du miel, de tout ce miel magnifique qui est sur la table, cette valeur, on a tendance maintenant à la chiffrer, à dire combien ça pèse en milliards d'euros par an ou en milliards de dollars.
00:13:18 Qu'est ce que ça représente? C'est pas inutile. C'est très utile à condition qu'on dépasse pas une certaine limite qui serait de dire j'ai les moyens de payer.
00:13:26 Donc, je paye l'équivalent et ça me donne le droit de détruire. Voyez le risque qui est derrière quelqu'un de très riche ou un groupe industriel.
00:13:33 Peu importe un ensemble d'industries pourrait dire non, mais finalement, d'accord, ça vaut autant de milliards. Je les paye. Et donc, maintenant, foutez moi la page et payez.
00:13:42 Donc, voyez le risque qu'il y a derrière. Mais c'est utile pour reprendre la mesure de ce que ça représente. Et on se rend compte à ce moment là que la biosphère en général, ça représente des milliers de milliers de milliers de milliards de dollars ou d'euros.
00:13:59 C'est gigantesque sur la planète, à l'échelle de la planète et dans cette équation. Ce qui, finalement, apporte le plus à l'humanité, l'humanité en chiffres, c'est l'océan et les insectes sur les continents sont un compartiment essentiel qui représente un apport financier.
00:14:16 Si on devait tout faire autrement, qui est absolument également gigantesque, mais vraiment gigantesque. La pollinisation à la main, c'est très compliqué.
00:14:24 Et en plus, on ne polliniserait que les plantes que nous, on considérait comme étant utiles en laissant de côté toute la végétation sauvage qui a besoin des insectes pollinisateurs.
00:14:33 Et vous imaginez que si ces plantes sauvages sont plus pollinisées à leur tour, ça déstabilise complètement les écosystèmes. Et puis, il faut avoir aussi conscience.
00:14:40 J'arrêterai parce que j'ai l'impression d'être un peu long que l'on pense souvent aux abeilles quand ça pollinise. On parlera des abeilles à propos du miel, l'abeille domestique.
00:14:48 Mais il y a énormément d'insectes pollinisateurs. Il y a une foultitude d'insectes pollinisateurs, que ce soit des papillons, que ce soit des certaines mouches, que ce soit des abeilles, du groupe des abeilles, des bourdons, etc.
00:15:01 Il y a des milliers d'espèces pollinisatrices et l'immense diversité, l'énorme richesse en espèces qu'on a sur les continents, c'est le résultat d'une histoire d'amour entre les plantes et les insectes.
00:15:13 Parce qu'il y a une symbiose, une relation entre la plante et l'insecte, entre tel type de fleur et telle espèce d'insecte, une espèce d'insecte qui peut polliniser éventuellement plusieurs plantes ou au contraire, qui est exclusive d'une seule plante.
00:15:25 Les relations sont très compliquées, mais c'est ça qui fait cette incroyable beauté, cette incroyable diversité du vivant qu'on a sous nos fenêtres, qui est cette relation entre les plantes à fleurs et les insectes.
00:15:36 Et ça date d'il y a 100 millions d'années. Bruno David, une dernière question en vous écoutant là, répondre à cette question de Romain Clerjat et en vous lisant le jour où j'ai compris chez Grasset, le prochain qui arrive, le monde vivant.
00:15:53 On se dit finalement que ces insectes ont probablement une intelligence d'avance que nous n'aurions pas. Est ce qu'on peut le dire comme ça en vous écoutant? C'est ce qu'on pense.
00:16:03 Non, alors je ne parlerai pas d'intelligence. Ça dépend comment on mesure l'intelligence. Il y a des intelligences de situation, des choses comme ça. Je pense que l'intelligence de situation de certaines espèces d'insectes est bien supérieure à la nôtre en termes d'intelligence de création.
00:16:16 Certains insectes et certains insectes sociaux, notamment on peut penser aux abeilles, aux termites, aux fourmis, ont une intelligence collective absolument extraordinaire, aussi exceptionnelle.
00:16:26 Mais je ne sais pas s'il faut mesurer les choses de cette manière là, parce que sinon, on ne porterait notre regard que sur les espèces qu'on considérerait comme intelligente à tort ou à raison.
00:16:36 En plus, il faut avoir une forme d'empathie, je pense, pour le vivant qui nous entoure, une forme de curiosité et aussi une forme d'empathie pour le vivant qui nous entoure, qui nous permettent de le considérer comme étant un élément essentiel de la vie sur Terre et donc de notre vie à nous.
00:16:51 Parce que c'est bien ça le fond du problème. Même si on n'avait aucune empathie pour le reste du vivant, pour des raisons strictement égoïstes, on devrait se préoccuper de sa survie parce que c'est bien notre survie qui est derrière.
00:17:02 Les espèces sont toutes en interaction les unes avec les autres. Nous avons tous besoin des autres espèces. Et le meilleur moyen de nous détruire, c'est de détruire les autres.
00:17:11 Merci, Bruno David. On va vous retrouver tout à l'heure pour entendre vos réponses aux questions des lecteurs, internautes, téléspectateurs de l'Appel de la planète autour des insectes et nous.
00:17:23 Je rappelle le titre de votre livre, celui-ci, Le jour où j'ai compris, aux éditions Grasset et très prochainement, Le monde vivant.
00:17:31 On va rester sur cette question pour accueillir Bernard Werber et son temps des chimères, son nouveau livre, son nouveau roman autour du vivant et de ce qui risque de se passer demain.
00:17:44 Il pose la question. On va regarder ça avec lui dans quelques instants, mais surtout, restez avec nous. Voici son portrait en quelques images.
00:17:51 Vous allez voir, il travaille. Il s'intéresse à notre monde depuis un endroit particulier, le bistrot.
00:17:58 Je suis un type solitaire qui aime bien être entouré de gens. Je sens mieux ma solitude quand il y a plein de gens autour.
00:18:05 Donc, je ne travaille que dans les cafés. Je serais incapable de travailler chez moi dans une petite pièce fermée.
00:18:12 Et dans le café, je cherche juste un endroit tranquille. Bon, là, je l'ai trouvé ici, dans mon quartier. Et un endroit où il n'y a pas la musique trop fort.
00:18:21 Ils ne mettent surtout pas du jazz avec des voix truantes et de la trompette le matin. Et un endroit où les gens ne parlent pas trop fort,
00:18:29 qui n'y a pas trop de voix et où je peux me concentrer. Quand la musique ou le bruit devient trop fort, je peux m'isoler avec le casque comme ça.
00:18:40 Et là, je mets des musiques de film pour me laisser en portée. Ça dépend aussi des scènes. Il y a des scènes qui nécessitent la musique de film.
00:18:48 Donc, en fait, avec ma musique de film et mon texte, je suis vraiment ailleurs. Et j'aime bien cette idée d'être complètement plongé dans un autre monde,
00:18:57 tout en étant au milieu de cette réalité. Et puis, je trouve que le café, c'est le vrai lieu communautaire moderne.
00:19:08 La bibliothèque me semble un endroit moins fertile que le café, parce que précisément, il y a l'obligation du silence.
00:19:18 Et moi, j'aime bien entendre des petites conversations tout autour de moi. J'aime bien entendre la vie.
00:19:24 Et d'ailleurs, l'une des autres particularités de cet endroit, c'est comme un aquarium à poissons.
00:19:30 Il passe des humains devant moi, derrière une vitre. Et donc, j'ai un spectacle permanent du monde.
00:19:37 [Musique]
00:20:07 Bernard Berbère, bienvenue ici. Autour des insectes et nous, finalement, c'est un sujet que vous connaissez bien,
00:20:16 qui vous inspire de nombreux livres, de nombreux succès. Bien sûr, il y a les fourmis. Et puis là, ce temps des chimères.
00:20:22 On va y revenir en détail parce qu'il pose beaucoup de questions et notamment, on peut y trouver des liens avec la grande question des insectes
00:20:30 et de cette faune qui nous entoure. Mais avant, une première question. Bernard Berbère, est-ce que vous pouvez nous donner des nouvelles des fourmis ?
00:20:39 Elles vont bien ? Quelle est leur actualité ?
00:20:43 Les fourmis sont sur toute la planète ?
00:20:45 Les fourmis, les fourmis autour de chez nous, etc. Avec ce mouvement du climat.
00:20:49 Je crois qu'il y a une invasion actuellement en Corse de fourmis de feu.
00:20:54 Tout à l'heure, vous parlez du fruit long asiatique. Non, les fourmis subissent les mêmes problèmes qu'ont les abeilles,
00:21:02 à savoir les produits chimiques, le réchauffement climatique et puis l'arrivée d'espèces invasives.
00:21:09 Je me rappelle quand j'avais écrit "Les fourmis d'Argentine" qui avaient été amenées avec des laurieroses qu'on avait mises sur le côte d'Azur.
00:21:18 C'est une espèce invasive, c'est-à-dire qu'elles ont détruit nos espèces locales.
00:21:22 Et maintenant, il y a ces fourmis nouvelles qui viennent du sud et qui sont en train d'attaquer la Corse.
00:21:29 Les fourmis visent elles aussi notre mauvaise influence.
00:21:35 Bernard Berbère, les fourmis de feu, là, on va s'arrêter une seconde.
00:21:39 Je m'adresse à la fois aux scientifiques que vous êtes et que vous avez été et aux romanciers.
00:21:45 Ces fourmis de feu, il faut expliquer, on nous dit qu'elles piquent, mais elles piquent, elles déclenchent des douleurs terribles.
00:21:53 Je vais vous décevoir. C'est la première fois que je vais dire ça.
00:21:56 Je ne me suis pas assez intéressé au sujet, parce que ça ne fait pas l'objet de mes romans.
00:22:00 Pour développer, vu que j'ai entendu tout à l'heure Bruno qui parlait de manière vraiment scientifique,
00:22:05 je ne voudrais pas vous dire de bêtises. Donc je passe la question.
00:22:09 Le temps des chimères, Bernard Berbère. Alors l'idée, elle part d'un constat scientifique.
00:22:15 Et puis vous mettez en scène Alice, le personnage principal, et vous posez la question de ce que va devenir l'espèce,
00:22:23 mais aussi notre espèce humaine demain face à tous ces chocs que nous rencontrons et que nous connaissons.
00:22:30 Bien sûr, il y a le climat, mais pas que avec cette sécheresse, ces séismes nombreux, ces tsunamis, etc.
00:22:37 Il faut planter le décor de cette hypothèse. La greffe, l'évolution, la transformation, la mutation,
00:22:46 devenir un peu un homme et un peu un insecte, ça fait partie d'une hypothèse sur laquelle vous êtes.
00:22:53 Alors tout d'abord, il faut voir une chose que je trouve étrange.
00:22:56 Tout à l'heure, Bruno parlait de 500 000 espèces de coléoptères. Il n'y a a priori qu'une seule espèce d'être humain.
00:23:02 Et je crois que cette uniformisation de notre espèce, en fait, nous crée une fragilité.
00:23:07 Regardez, on est en train de tout uniformiser. On a uniformisé les vaches, les moutons, les poules,
00:23:13 chaque fois pour prendre le plus rentable pour nous donner de la nourriture.
00:23:16 Et dès qu'il y a une maladie, la grippe aviaire, la vache folle, tout meurt.
00:23:20 C'est-à-dire que la biodiversité est une garantie de solidité d'une espèce.
00:23:26 Avant, il y avait plusieurs espèces d'êtres humains. Il y a eu le néandertal, le denisovia, le florensis.
00:23:32 Et ces espèces ont disparu. Maintenant, tout est sur le sapiens, sur nous.
00:23:36 Et je me suis dit, l'une des idées que pourrait avoir mon héroïne, Alice Camérer,
00:23:43 ça serait de rediversifier l'espèce humaine. Et pour ça, elle a un projet en effet fou.
00:23:48 C'est l'avantage de la science-fiction, mais ce n'est pas vraiment la science-fiction, l'anticipation.
00:23:53 C'est que j'ai poussé une idée qui a l'air un peu étrange, mais qui en fait...
00:23:58 C'est une provocation d'une certaine manière, mais qui repose sur des hypothèses scientifiques.
00:24:02 Il y a des scientifiques qui s'y intéressent.
00:24:04 C'est l'hybridation. L'hybridation, c'est-à-dire mélanger des cellules animales avec des cellules humaines pour obtenir un hybride.
00:24:11 Alors j'avais été frappé parce que le Japon a autorisé le mélange entre les cellules animales et les cellules humaines l'année dernière.
00:24:19 Donc actuellement, il y a des gens qui sont en train de mélanger les cellules humaines et animales pour obtenir,
00:24:24 en fait, notamment l'idée, c'est des organes pour les greffes.
00:24:28 Il y a déjà eu en 2018 ou 2017 à Stanford, une hybridation.
00:24:34 C'est ce Japonais.
00:24:36 C'est effectivement un Japonais qui travaille à Stanford où il y avait une hybridation.
00:24:41 Et c'était pour une cellule humaine, pour 10 000 cellules de moutons.
00:24:45 Et normalement, ils sont autorisés, il y avait une règle mondiale qui était on laisse les fœtus grandir jusqu'à 14 jours.
00:24:51 Mais le Japon vient d'enlever cette règle de 14 jours.
00:24:53 Donc ça veut dire c'est la porte ouverte à toutes les hybrides.
00:24:56 Donc j'ai juste poussé cette idée de, regardons, qu'est-ce qui se passera s'il y a des mélanges d'humains et d'animaux.
00:25:02 Et donc là, j'ai choisi trois éléments.
00:25:04 L'air, le feu, non, l'air, la terre et l'eau.
00:25:07 Le feu, ça viendra plus tard.
00:25:09 Et donc avec l'air, c'est un homme mélangé à une chauve-souris.
00:25:13 Pour l'eau, c'est l'homme mélangé à un dauphin.
00:25:15 Et pour la terre, c'est l'homme mélangé à une taupe.
00:25:18 Et ces trois hybrides sont quelque part nos enfants, sont les enfants que crée mon héroïne.
00:25:26 Et qui offrent l'avantage, c'est qu'ils sont adaptés à de nouveaux problèmes.
00:25:30 Imaginez qu'il y a une inondation, la personne qui peut voler pourra échapper.
00:25:35 Imaginons qu'il y a un tremblement de terre, celle qui pourra nager pourra y échapper.
00:25:39 De même, imaginons que le réchauffement climatique prend une dimension encore plus importante.
00:25:43 Celui qui peut se protéger sous terre pourra aussi survivre.
00:25:48 Donc c'est une manière de se dire rediversifions l'espèce humaine.
00:25:53 Et ainsi, on lui offrira plus de chances de survivre.
00:25:56 Actuellement, j'ai l'impression qu'on arrive à un moment où tout ce qu'on voyait dans le livre de science-fiction,
00:26:00 quand on était jeune, est en train de devenir réel.
00:26:02 On a l'intelligence artificielle, on a la conquête de l'espace.
00:26:07 J'ai développé l'hybridation, c'est-à-dire ce concept d'homme animal qui pourrait donner des êtres complètement nouveaux.
00:26:14 Je vous avais revu, pendant que vous écriviez le livre, avant, après le film que tout le monde connaît,
00:26:20 David Cronenberg, La mouche, justement de ce scientifique qui essaie de s'hybrider avec une mouche,
00:26:27 qui pense y être parvenu à avoir développé les capacités justement de l'insecte.
00:26:31 Sauf que la nature reprend ses droits.
00:26:33 Si ce n'est que dans La mouche, il utilise une sorte de sas magique, on rentre et on ressort mélangé.
00:26:39 Or, dans la réalité, il n'y a pas besoin de magie. Il suffit de prendre l'ADN, on coupe.
00:26:44 C'est comme du traitement de texte, vous prenez l'endroit où vous voulez faire une copie et vous le reproduisez.
00:26:50 Donc actuellement, on sait fabriquer des hybrides.
00:26:53 Justement, je crois que c'est aux Etats-Unis, ils ont fabriqué une souris qui a fait pousser une oreille humaine dans son dos.
00:27:01 De même qu'on a vu des lapins qui avaient des cellules de pieuvres qui leur permettaient d'être phosphorescents.
00:27:08 Donc, du coup, on peut les voir dans le noir.
00:27:10 On est en train d'actuellement, il se passe énormément d'expérience sur l'hybridation.
00:27:14 Ce n'est pas quelque chose de science fiction.
00:27:16 Mais pour une bonne cause, qu'en pensez vous justement?
00:27:21 Puisque l'idée derrière ça, c'est de développer des organes qui soient facilement transportables pour les humains.
00:27:26 En tout cas, transportables, adaptables, sans avec un moindre risque de rejet.
00:27:30 Est ce que cette science poussée jusque là à votre faveur?
00:27:36 Alors, il y a cette phrase fabuleuse de Rabelais.
00:27:39 Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
00:27:41 Donc à chaque fois, les inventions au début, il y a des codes éthiques pour les surveiller.
00:27:45 Il y a des gens formidables qui disent vous en faites pas, on ne va pas dépasser une certaine limite.
00:27:50 Et puis il y a des dictatures, il y a des salauds, il y a des gens bizarres qui récupèrent la technologie pour en faire quelque chose de plus.
00:27:59 De nuisible.
00:28:01 Donc on ne pourra pas avoir tout le temps des seins qui travaillent dans les laboratoires.
00:28:05 C'est pour ça, en tant que romancier, je suis obligé de réfléchir comment ça pourrait mal tourner et voir comment ça pourrait bien tourner.
00:28:12 Pour précisément anticiper.
00:28:14 C'est comme une partie d'échec.
00:28:15 J'essaie de voir les prochains coups pour pouvoir dire, regardez, si ça va mal, il peut y avoir cette parade et on pourrait encore améliorer les choses en faisant ça.
00:28:24 C'est un travail d'avertissement, peut être.
00:28:27 En tout cas, c'est très important qu'il y ait des gens qui se posent des questions.
00:28:32 Qu'est ce qui va arriver demain ?
00:28:34 Comment la technologie peut arriver à créer le meilleur ou le pire ?
00:28:38 Et comment trouver des systèmes pour contrôler les technologies ?
00:28:42 Mais actuellement, notre époque, je trouve, on va être spectateur d'une accélération de l'histoire.
00:28:48 Même au moment où je vous parle, je trouve que l'histoire est en train d'accélérer à toute vitesse.
00:28:53 Et je ne sais pas où ça va, mais en tout cas, j'espère que les gens de bonne volonté, avec une morale et une éthique auront le dernier mot.
00:29:02 C'est pas garanti.
00:29:03 Bernard Werber, avant de vous retrouver pour les questions, vous qui êtes avec nous dans cet appel de la planète, le quatrième épisode des Insectes et nous, vous pouvez poser vos questions à nos invités.
00:29:13 On en prendra quelques unes tout à l'heure.
00:29:15 Avant de vous retrouver et pour conclure cet échange ensemble, le temps des chimères, l'hypothèse est posée et on vous a entendu le raconter brièvement.
00:29:26 Et dans ce roman, vous êtes proche de ce monde des animaux.
00:29:31 Et je pense aux chats qui constituent aussi un de vos domaines de réflexion et aussi de best-seller.
00:29:37 Les fourmis, on l'a dit, et les abeilles avec la prophétie des abeilles.
00:29:43 C'est un livre important.
00:29:46 Et avant d'accueillir, justement, Eric Le Mellinaire et Jérôme Foulonneau de famille Marie, un mot sur les abeilles que vous observez de près et vous les connaissez bien.
00:29:57 Alors, on connaît les animaux en se posant deux questions.
00:30:01 Est-ce qu'ils sont dangereux ou est-ce qu'ils peuvent nous être utiles?
00:30:03 Donc, est-ce qu'ils sont dangereux?
00:30:05 On va dire le moustique que vous évoquiez tout à l'heure, il me transporte des maladies.
00:30:08 Et l'abeille, est-ce qu'elle peut nous être utile?
00:30:10 Elle transporte du miel.
00:30:11 Et moi, je me suis intéressé à l'abeille au-delà du miel en me disant pourquoi ils font les cités comme ça?
00:30:17 Comment ils communiquent?
00:30:18 Quelle est leur manière de s'adapter à la nature?
00:30:21 Comment ils gèrent les conflits avec les autres espèces?
00:30:25 C'est à dire, c'est comme si j'avais placé une caméra à l'intérieur de la ruche pour me demander, en fait, c'est quoi leur vie au-delà de "ils nous font du miel".
00:30:33 Évidemment que le miel est historiquement, ça a participé à la construction de notre civilisation.
00:30:43 C'est le premier moment où on s'est mis à avoir ce goût sucré qui a peut-être inspiré le dessert.
00:30:49 Mais c'est aussi les colles, les premières colles et les premiers médicaments.
00:30:53 Chez les Égyptiens, on voit qu'ils utilisaient le miel.
00:30:56 Ce que je voulais dire, c'est qu'il y avait dans la prophétie des abeilles, c'est comme s'il y avait une sorte de message de sagesse de la part de cette espèce.
00:31:02 Qui fabrique quand même des cellules qui ont des formes extraordinaires, qui peuvent encaisser des chocs.
00:31:07 Puisqu'il y a un système de ventilation au niveau, la climatisation existe dans la ruche.
00:31:12 Une ruche ne va pas fondre sous le soleil parce qu'ils mettent à l'entrée des tunnels, des ouvrières qui battent des ailes pour créer des courants d'air.
00:31:19 C'est le système de la réfrigération.
00:31:21 Tout est génial.
00:31:22 Quand on s'intéresse vraiment à une espèce, on découvre qu'au-delà de son aspect utilitaire ou dangereux, en fait, elle est passionnante.
00:31:28 C'est juste notre manière de regarder ça.
00:31:30 Et ça, c'est l'avantage du roman.
00:31:32 Moi, je peux vous parler de l'abeille autrement que est-ce qu'elle fait du miel ou est-ce qu'elle va nous piquer ?
00:31:36 Je peux vous dire, c'est une civilisation.
00:31:38 Elle date de plus de 120 000...
00:31:40 Non, elle date de plus de 12 millions d'années.
00:31:43 Il y a énormément d'espèces différentes.
00:31:45 Et du coup, j'ai un doute.
00:31:47 Non, c'est 120 millions d'années.
00:31:49 Le chiffre est important.
00:31:51 On peut le faire confirmer par nos invités suivants.
00:31:53 Je savais que c'était 12, mais...
00:31:55 Bon, l'important, on a compris, c'est qu'elle est cette architecte incroyable qui crée une société.
00:32:00 Il faut regarder la nature différemment.
00:32:02 Pas juste est-ce que c'est bon ou est-ce que ce n'est pas bon pour nous ?
00:32:04 Juste se dire comment il fonctionne.
00:32:06 Voilà, c'est tout ce que je voulais dire.
00:32:07 Comment il fonctionne, Bernard Werber.
00:32:09 Et justement, on va en savoir plus puisqu'on va rentrer dans la ruche avec eux, avec Eric Mellinaire et Jérôme Foulonaud.
00:32:17 Mais avant de les accueillir, on regarde...
00:32:19 C'est marrant qu'il s'appelle Mellinaire parce que Melli, c'est la sorte comme Mellifère.
00:32:24 C'est-à-dire, c'est le miel lié au miel.
00:32:27 Directeur général de famille Marie qui va venir justement et avec lequel nous allons poursuivre cet échange autour des insectes.
00:32:36 Mais on regarde finalement l'univers qui est le leur en image.
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00:34:39 Bonjour, bienvenue à tous les deux.
00:34:41 Eric Mellinaire et vous Jérôme Foulonneau.
00:34:44 Je rappelle que vous êtes l'apiculteur en chef.
00:34:46 Jérôme et vous Eric, le directeur général de famille Marie.
00:34:49 On a quelques exemples et on verra tout à l'heure justement.
00:34:52 On a commencé en dira un mot finalement avec Bernard Werber.
00:34:56 Et aussi avec Bruno David sur au fond cet insecte extraordinaire, l'abeille qui fait peur, qui inquiète.
00:35:02 Il faut dire aussi que c'est au fond un animal, un insecte qui souffre dans ce monde-là à cause notamment de cette sécheresse que l'on a vécue
00:35:13 et qu'on continue à vivre avec ce réchauffement d'un automne incroyable que nous vivons en octobre.
00:35:20 Alors quelles sont les explications ? Il y a deux impacts directs et indirects qui répondent sur au fond l'origine de l'abeille.
00:35:30 L'origine de cette souffrance que connaissent les abeilles, elle déserterait un peu plus les ruches. C'est cela ?
00:35:38 Jérôme ?
00:35:39 En fait, le changement climatique, ça va jouer vraiment sur la production de miel.
00:35:44 En fait, le miel, c'est du nectar de fleurs.
00:35:47 Et donc les abeilles vont sucer ce nectar de fleurs pour le ramener à la ruche et le transformer en miel.
00:35:52 Et du coup, la fleur a besoin d'eau pour produire ce nectar.
00:35:57 Et avec ce changement climatique, ces périodes de sécheresse, ça va jouer sur la production de miel et de pollen.
00:36:04 Donc ça va impacter sur les réserves de la colonie d'abeilles.
00:36:07 Et avec des températures comme ça aussi, à l'automne, ça perturbe aussi la préparation et l'hivernage.
00:36:12 Est-ce qu'il y a des chiffres de baisse de rendement en rapport avec le réchauffement climatique, la durée ?
00:36:21 Comment est-ce que c'est calculé ?
00:36:23 Dans les années 95, la production nationale était autour de 33 000 tonnes de miel.
00:36:30 C'est descendu petit à petit.
00:36:32 Pour atteindre la pire année en 2019, on a fait moins de 10 000 tonnes de miel en France.
00:36:38 Il y a un autre impact ?
00:36:40 Oui, il y a un autre impact.
00:36:41 Le deuxième ?
00:36:42 Le deuxième impact, c'est qu'en période de sécheresse et de canicule,
00:36:47 on parlait tout à l'heure, Bernard Verbin nous expliquait que les abeilles ventilaient.
00:36:52 En période de sécheresse, elles sont obligées de ventiler pour éviter que la température de la ruche ne monte au-dessus de 35 degrés.
00:36:59 Sauf que c'est épuisant pour elles.
00:37:02 Ça veut dire qu'il y a toute une partie de la colonie qui est dédiée à cette action.
00:37:05 Alors qu'elles pourraient aller butiner des fleurs et alimenter la ruche,
00:37:10 elles sont obligées de dédier une partie de la colonie à cette ventilation,
00:37:14 qui est également très fatigante pour les abeilles qui s'y attachent.
00:37:19 Donc ça perturbe la ruche.
00:37:22 Un autre facteur, actuellement, nous sommes au mois d'octobre,
00:37:25 il faisait le week-end dernier 30 degrés.
00:37:27 Donc là aussi, ça perturbe les choses.
00:37:29 Il n'y a plus rien à butiner.
00:37:31 Pour autant, il faut ventiler.
00:37:33 La reine, pensant qu'il fait chaud, continue à pondre.
00:37:36 Donc elle aussi, ça lui change son comportement.
00:37:40 Ça l'épuise d'une certaine façon.
00:37:42 Or, la reine est vraiment clé dans la structure sociale de la ruche.
00:37:46 Donc il y a plein de phénomènes qui se passent.
00:37:48 En écoutant ce que disait Bruno et ce que disait Bernard tout à l'heure,
00:37:54 on se rend compte que l'être humain,
00:37:56 qui, d'une certaine façon, joue un peu à l'apprenti sorcier,
00:37:59 il ne sait pas très bien où il va.
00:38:01 Je crois qu'il y a une forme d'arrogance aujourd'hui
00:38:04 sur laquelle il faudrait revenir.
00:38:06 Chaque espèce sur Terre a sa raison d'être.
00:38:08 Elle peut être intelligente ou pas intelligente,
00:38:10 ce n'est pas le sujet, elle a sa raison d'être.
00:38:12 Je pense que si l'homme prenait conscience de ça
00:38:15 et y apportait un plus grand respect,
00:38:17 il y a pas mal de choses qui auraient mieux.
00:38:18 Vous le dites certainement, Eric et Jérôme,
00:38:21 parce que vous êtes en contact direct et quotidien,
00:38:24 presque 24 heures sur 24 avec ce monde des abeilles.
00:38:29 Parlons de la ruche.
00:38:31 On se laisse guider par vous.
00:38:33 Comment ces ruches sont-elles organisées ?
00:38:36 Je vais vous expliquer sur la saison.
00:38:39 L'hiver, la colonie va se regrouper à l'intérieur de la ruche
00:38:42 quand les températures vont descendre.
00:38:44 Elles vont consommer le miel qu'elles ont ramassé
00:38:47 pendant la belle saison.
00:38:48 Dès que les premières fleurs vont arriver,
00:38:51 les premières volaines de saules, noisettiers,
00:38:53 la nature se réveille et on est reparti pour une nouvelle saison.
00:38:56 La reine va recommencer à pondre
00:38:58 et pondre de plus en plus pour augmenter la population.
00:39:02 La population va passer de 15 000 abeilles l'hiver
00:39:05 à 60 000 en pleine saison.
00:39:07 Dans chaque ruche, il y a 60 000 abeilles en pleine saison.
00:39:11 On va essayer de refaire les provisions
00:39:14 pour pouvoir passer l'hiver d'après.
00:39:16 Est-ce que la taille des ruches change ?
00:39:18 On a l'impression, pour un profane comme moi,
00:39:20 qu'elles ont toujours la même taille.
00:39:22 Est-ce qu'il y en a des plus grandes, des plus petites ?
00:39:24 Ou est-ce qu'il y a une taille standard ?
00:39:26 Il y a différents modèles de ruches.
00:39:28 Le plus utilisé en France, c'est le modèle d'Adam.
00:39:31 Mais en fonction de l'apiculture, ce qu'on peut faire.
00:39:34 Pour reprendre l'image de Romain,
00:39:37 c'est une taille importante, imposante, un chiffre peut-être ?
00:39:40 Elle grandit en fonction de la saison.
00:39:42 L'hiver, on va prendre soin de nos colonies,
00:39:45 bien les mettre au chaud, les resserrer à l'intérieur de la ruche.
00:39:48 Dès que le printemps va arriver,
00:39:50 les premières températures vont monter,
00:39:52 on va commencer à grandir la ruche.
00:39:54 On va pouvoir mettre des étages, ce qu'on appelle une hausse,
00:39:56 sur la ruche.
00:39:57 C'est là où on va venir stocker le surplus de miel.
00:39:59 On peut monter les étages comme ça.
00:40:01 C'est pour ça qu'on a l'impression qu'elle grandit.
00:40:05 Eric, dans cette organisation,
00:40:07 elles sont, dit-on, alors on le sait,
00:40:10 c'est un mot utilisé des architectes,
00:40:12 mais aussi directrices, présidentes.
00:40:17 Ces abeilles ont presque tous les rôles et tous les métiers.
00:40:20 Elles sont très, très organisées.
00:40:22 C'est d'abord une société hyper organisée.
00:40:25 Pour la petite histoire,
00:40:26 la première fois que Jérôme m'a convié à aller visiter une ruche,
00:40:29 d'abord, comme beaucoup de gens, j'imagine,
00:40:31 de nombreux auditeurs, j'étais un petit peu inquiet
00:40:34 parce que j'avais peur de me faire piquer.
00:40:36 C'est cette angoisse quelque part qu'on a dans un coin de l'esprit.
00:40:40 Ce qui m'a surpris, la première chose,
00:40:42 c'est d'abord que l'apiculteur, d'une certaine façon,
00:40:45 communiquait avec sa ruche,
00:40:47 notamment en annonçant notre arrivée avant d'ouvrir la ruche.
00:40:50 Et la deuxième chose, lorsque la ruche a été ouverte
00:40:54 et que j'ai pu voir, c'est pas un animal qu'on voit,
00:40:57 c'est pas comme au zoo,
00:40:58 on voit tout d'un coup une société en pleine vie, en pleine action.
00:41:02 Et c'est extrêmement émouvant parce que vous voyez, ça grouille.
00:41:05 Vous voyez des naissances de petites abeilles,
00:41:09 de petites larves qui sont en train d'éclore.
00:41:11 Vous voyez la reine, vous voyez toute cette ruche qui vit,
00:41:15 qui bourdonne, c'est le cas de le dire.
00:41:17 Et c'est un grand moment d'émotion.
00:41:20 J'ai même touché, j'ai pu...
00:41:23 Jérôme m'a fait prendre du miel en direct dans la ruche.
00:41:25 J'étais un petit peu inquiet, mais je l'ai fait.
00:41:27 Et donc, c'est vraiment un grand moment d'émotion.
00:41:29 Et donc, effectivement, c'est hyper organisé.
00:41:31 Vous avez une société qui vit.
00:41:34 Vous avez des rôles qui sont affectés à chacun.
00:41:36 Les rôles peuvent changer à différentes périodes de l'année.
00:41:39 Vous avez des soldats, vous avez des nourricières,
00:41:41 vous avez des ventileuses.
00:41:43 Vous avez bien sûr la reine, vous avez les bourdons, les faux bourdons.
00:41:47 Enfin, voilà, il y a tout un rôle.
00:41:49 Vous avez des gardiennes.
00:41:50 La reine est précieuse.
00:41:52 Alors la reine est hyper précieuse puisque c'est elle qui a la tâche importante
00:41:56 de pondre des larves qui vont permettre de faire vivre la ruche
00:42:00 puisque la durée de vie d'une abeille est de quelques semaines.
00:42:03 Et donc, il faut constamment renouveler, renouveler le cheptel, je dirais.
00:42:09 Et donc, ça, c'est le rôle qui est attaché à la reine.
00:42:11 Et la ruche est capable de coup d'État, c'est à dire que si à un moment donné,
00:42:15 les abeilles pensent que la reine ne fait pas bien son travail
00:42:19 ou devient vieillissante ou faiblissante,
00:42:22 elles vont provoquer un coup d'État et entre guillemets, renverser la reine.
00:42:26 Donc, il y a vraiment différentes analogies avec la société humaine.
00:42:29 En tout cas, c'est riche d'enseignements et c'est fabuleux à découvrir.
00:42:33 - Quand on voit les images, pardon Romain, juste une question,
00:42:36 après je te laisse la parole.
00:42:37 Quand on voit les images pour vous présenter,
00:42:40 et notamment à un moment donné, ces images stupéfiantes,
00:42:43 on n'oserait pas que vous êtes recouvert, vous Jérôme, je ne sais pas si Eric...
00:42:48 - Non, moi je ne l'ai pas fait, je ne l'ai pas osé.
00:42:49 - Ce moment d'initiation, c'est très impressionnant.
00:42:53 Est-ce que c'est nécessaire pour sentir finalement si on est en communion avec les abeilles ?
00:42:59 - Non, ce n'est pas nécessaire, mais c'est le plaisir d'avoir la sensation
00:43:03 d'avoir toutes les abeilles sur soi.
00:43:06 - Qu'est-ce que ça fait ? Ça picote ? Ça chatouille ?
00:43:09 - Ça tire un peu la peau.
00:43:11 Les abeilles vont sortir de la ruche et monter sur notre corps,
00:43:14 et vont tirer la peau et vont battre des ailes
00:43:17 pour envoyer leur odeur, pour appeler leur copine, leur sœur exactement.
00:43:22 On appelle ça "abattre leur appel".
00:43:24 Elles vont se monter les unes sur les autres,
00:43:26 et vont monter tranquillement sur le corps, sans danger.
00:43:29 Mais cette communion avec les abeilles...
00:43:31 - Avoir une sacrée maîtrise soif et au fond, les aimer particulièrement,
00:43:34 et comprendre leur langage. Il y a un langage, Jérôme et Eric.
00:43:38 - Oui, il y a un langage très spécifique à la colonie,
00:43:42 notamment pour aller chercher le miel.
00:43:44 Eric disait que les abeilles vont passer par plusieurs rôles différents.
00:43:48 Elles vont passer par 7 métiers différents,
00:43:50 et en fonction de leur âge, l'abeille va évoluer.
00:43:53 Elles vont passer par différents métiers,
00:43:55 et arriver juste avant d'être éclaireuses,
00:43:58 vont venir avant d'être butineuses, avant d'être éclaireuses,
00:44:02 et c'est là où elles vont sortir de la ruche
00:44:04 pour aller chercher le nectar des fleurs.
00:44:06 Ça aide de trouver le nectar des fleurs,
00:44:08 et quand elles auront trouvé cette source de nourriture
00:44:10 pour la ramener à la ruche,
00:44:12 elles vont faire une petite danse à l'intérieur de la ruche.
00:44:15 On appelle ça la "danse des abeilles".
00:44:17 Elles vont former un chiffre, soit un 0 ou un 8,
00:44:20 et ce sont des codes pour indiquer la direction aux butineuses.
00:44:25 Quand on soulève les cadres, on va voir les abeilles danser,
00:44:28 faire ce chiffre, tout en battant des ailes
00:44:31 pour indiquer la position du nectar.
00:44:34 - Eric ?
00:44:35 - Oui, c'est incroyable, parce que l'abeille arrive à communiquer...
00:44:38 La fameuse éclaireuse,
00:44:40 qui a repéré un emplacement où il y a du nectar,
00:44:43 va arriver devant la ruche, comme l'explique Jérôme,
00:44:45 et elle va communiquer l'endroit précis où se rendre.
00:44:48 C'est ça qui est fou, parce qu'elle n'a pas traversé sa danse,
00:44:51 elle va dire "Vous allez plus à l'est, plus à l'ouest,
00:44:54 à telle distance",
00:44:56 et ensuite, l'ensemble des abeilles va se rendre sur le lieu dit,
00:44:59 qui a été communiqué par cette éclaireuse.
00:45:02 Il y a un langage des abeilles.
00:45:04 - Romain ?
00:45:05 - J'ai une petite question pour vous, Jérôme, un peu indirecte,
00:45:08 qui m'est venue en regardant hier soir,
00:45:10 il y a un documentaire sur David Beckham
00:45:12 qui est sorti sur Netflix, et ça commence,
00:45:14 où il est en tenue d'apiculteur,
00:45:16 et il montre ses ruches, et il recueille le miel,
00:45:19 et il explique que c'est un de ses hobbies,
00:45:22 et qu'il aime ça, parce que ça l'apaise,
00:45:25 c'est un mouvement particulier, même, il a du mal à trouver les mots.
00:45:28 Je voudrais que vous nous expliquiez
00:45:31 quelles sont les émotions qu'on ressent dans ce travail.
00:45:35 - C'est vraiment un monde passionnant, l'abeille.
00:45:37 En fait, l'hiver, on va laisser tranquille,
00:45:39 elles ont fait leur provision pour l'hiver,
00:45:41 et quand on redémarre la saison,
00:45:43 c'est un immense mouvement,
00:45:45 la population évolue en fonction de la saison,
00:45:47 et tout le travail qu'elle peut faire,
00:45:49 la colonie est très intelligente,
00:45:51 comme le disait M. David tout à l'heure,
00:45:53 elles vont bâtir d'une certaine façon
00:45:55 pour stocker un maximum de miel,
00:45:57 les alvéoles sont très...
00:45:59 - Quelles sont les émotions que ça vous procure à vous ?
00:46:01 Parce que, apparemment, c'est un hobby pour d'autres gens,
00:46:03 qui, comme le vélo, ou comme le scrabble,
00:46:05 c'est de cultiver le miel,
00:46:07 parce que ça procure des émotions particulières.
00:46:10 - C'est voir la vie d'une ruche,
00:46:12 quand les abeilles vont sortir,
00:46:14 ramener le pollen, le nectar,
00:46:16 ça va être vraiment très...
00:46:18 C'est la zen attitude.
00:46:20 - Je vais prendre la parole,
00:46:22 parce que Jérôme ne vous dira pas tout.
00:46:24 - Vous l'avez ressenti, vous, Eric ?
00:46:26 - Moi, je l'ai ressenti, mais je suis un néophyte,
00:46:28 je suis arrivé, j'ai découvert ce monde,
00:46:30 et je trouvais que c'était vraiment riche en émotions.
00:46:32 Mais je sais que Jérôme, par exemple,
00:46:34 quand il va voir ses ruchés,
00:46:36 il se trouve que nous, chez Famille Marie,
00:46:38 chaque collaborateur, chaque ruche,
00:46:40 porte le nom d'un collaborateur,
00:46:42 ou autrement dit, chaque collaborateur a sa ruche.
00:46:44 Et du coup, Jérôme,
00:46:46 quand il va voir les ruches,
00:46:48 ça lui permet d'identifier aussi telle ou telle ruche,
00:46:50 et il leur parle.
00:46:52 Il ne vous le dira pas, mais il leur parle à ses ruches.
00:46:54 C'est un peu rigolo.
00:46:56 - Quel mot, par exemple ?
00:46:58 - C'est lui qui va vous le dire.
00:47:00 - Ce sont nos abeilles,
00:47:02 je les appelle mes filles.
00:47:04 Quand on voit les abeilles,
00:47:06 on leur parle doucement,
00:47:08 on leur dit "les filles, ça va bien se passer".
00:47:10 - Ce que ne vous dira pas Jérôme non plus,
00:47:12 c'est le rôle de l'apiculteur.
00:47:14 Tout à l'heure, on parlait de la ruche
00:47:16 en disant qu'il y avait des hausses.
00:47:18 En fait, un apiculteur responsable,
00:47:20 et c'est ce que nous faisons chez Famille Marie,
00:47:22 ne prélève que le surplus,
00:47:24 si vous voulez, produit par les abeilles.
00:47:26 C'est-à-dire qu'on laisse la ruche vivre.
00:47:28 Les abeilles ont besoin de passer l'hiver,
00:47:30 elles ont besoin de réserve,
00:47:32 et on ne prélève que le surplus,
00:47:34 de façon à ce qu'en aucun cas,
00:47:36 les quantités préservées ne mettent à risque
00:47:38 les seins d'abeilles pendant la période hivernale.
00:47:40 Donc ça, c'est le premier point.
00:47:42 Et le deuxième point,
00:47:44 c'est que l'apiculteur,
00:47:46 il a une responsabilité,
00:47:48 enfin, il les appelle ses filles,
00:47:50 mais il a un peu une responsabilité
00:47:52 de père de famille.
00:47:54 Il doit protéger son dessein
00:47:56 et assurer la bonne santé de son dessein,
00:47:58 que ce soit contre les différents parasites
00:48:00 qui existent, ou que ce soit en cas
00:48:02 de "famine",
00:48:04 il fait ce qu'il faut.
00:48:06 Et donc, c'est une présence au quotidien,
00:48:08 c'est une présence régulière
00:48:10 pendant l'été, pour la période des récoltes,
00:48:12 c'est-à-dire pendant le printemps-été,
00:48:14 mais également pendant l'hiver.
00:48:16 Il y a vraiment une proximité et une responsabilité.
00:48:18 C'est-à-dire que c'est peut-être ça, d'ailleurs,
00:48:20 qui répond à votre question.
00:48:22 Quel est le côté magique ?
00:48:24 C'est parce qu'on est responsable, c'est notre ruche,
00:48:26 c'est notre dessein.
00:48:28 - Et puis derrière, au fond,
00:48:30 de ce travail qui est le vôtre,
00:48:32 il y a ces différents produits.
00:48:34 On a quelques exemples, justement,
00:48:36 ici, dans ce studio.
00:48:38 Alors, il y a ce miel,
00:48:40 sous différentes formes.
00:48:42 On peut en prendre quelques-uns.
00:48:44 Pour la santé, à goûter,
00:48:46 à savourer, il y a à la fois de la gourmandise...
00:48:48 - Est-ce que le miel a réellement des propriétés curatives ?
00:48:50 - Alors, d'abord, il n'y a pas un miel.
00:48:52 Il y a des miels,
00:48:54 c'est le premier point.
00:48:56 Et puis, il y a plein d'autres.
00:48:58 Il y a les produits de la ruche.
00:49:00 Pour faire très simple, il y a 4 produits majeurs dans la ruche.
00:49:02 Il y a le miel,
00:49:04 ou les miels.
00:49:06 Vous avez la gelée royale,
00:49:08 qui est un produit exceptionnel.
00:49:10 - On en a un exemple, ici,
00:49:12 avec des vertus particulières,
00:49:14 notamment pour...
00:49:16 - Pour l'anecdote, toutes les abeilles
00:49:18 sont nourries, pendant leurs 3 premiers jours de vie,
00:49:20 par de la gelée royale.
00:49:22 Ça, c'est la nature.
00:49:24 C'est un peu comme l'allaitement chez l'être humain.
00:49:26 Les 3 premiers jours, toutes les abeilles vont être nourries
00:49:28 avec de la gelée royale.
00:49:30 Et la reine, elle est nourrie
00:49:32 toute sa vie avec cette même gelée royale.
00:49:34 Elle ne mange que ça.
00:49:36 Et le constat, c'est qu'elle vit 43 fois plus longtemps
00:49:38 qu'une abeille standard.
00:49:40 - Concluez-en ce que vous voulez.
00:49:42 - Quand on analyse la composition
00:49:44 de cette gelée royale,
00:49:46 on comprend, enfin, on constate
00:49:48 qu'il y a, effectivement,
00:49:50 plein de bienfaits à l'intérieur, que ce soit des protéines,
00:49:52 des minéraux,
00:49:54 de multiples bienfaits qui, finalement,
00:49:56 font qu'aujourd'hui,
00:49:58 pour l'être humain,
00:50:00 c'est recommandé et c'est utilisé depuis l'Antiquité
00:50:02 comme un bienfait
00:50:04 pour, à la fois, diffuser du tonus
00:50:06 et du bien-être.
00:50:08 - Ça ne va pas jusqu'aux médicaments.
00:50:10 - Non, non, on n'est pas dans le domaine du médicament.
00:50:12 On est dans le bien-être
00:50:14 personnel.
00:50:16 - C'est un équilibre de vie
00:50:18 autour du miel, avec ses trésors
00:50:20 de la ruche. Et puis, il y a des alliances
00:50:22 aussi qui donnent des résultats
00:50:24 importants, au fond, pour contribuer
00:50:26 au bien-être. Notamment, là, je tombe sur
00:50:28 le miel de printemps gelée royale.
00:50:30 Puis, alors, le propolis.
00:50:32 Là, il faut s'arrêter un instant.
00:50:34 La propolis, qui, effectivement, a des vertus
00:50:36 particulières. Alors, comment
00:50:38 est-elle récoltée ?
00:50:40 Là aussi, c'est important. Et qu'est-ce qu'elle apporte ?
00:50:42 - En fait, la propolis, c'est
00:50:44 l'antiseptique de la ruche. En fait, les abeilles, au printemps,
00:50:46 vont aller chercher la résine sur de l'épongeon,
00:50:48 notamment le pepillier, et vont le ramener
00:50:50 à la ruche pour le transformer en
00:50:52 propolis. Et à un moment, on va mettre
00:50:54 un peu partout dans la ruche. Les abeilles détestent
00:50:56 les petits courants d'air, les petits trous. Du coup,
00:50:58 on va en stocker un peu partout. Et même
00:51:00 au fond de l'alvéole, avant que la reine puisse
00:51:02 pondre. Voilà, l'abeille
00:51:04 va mettre une fine couche de propolis
00:51:06 à l'intérieur de l'alvéole, avant
00:51:08 que la reine puisse pondre un oeuf.
00:51:10 Du coup, nous, cette propolis, on va la
00:51:12 récupérer pour tous ses bienfaits.
00:51:14 - J'ai une autre question.
00:51:16 Dans les années 2000, on a parlé
00:51:18 de l'effondrement des colonies.
00:51:20 Et tout le monde était en alerte.
00:51:22 On a vu des images assez
00:51:24 choquantes à dessein
00:51:26 de supermarchés dans lesquels,
00:51:28 s'il n'y avait plus d'abeilles, il y aurait un tiers
00:51:30 de produits en moins.
00:51:32 Aujourd'hui, on a le sentiment qu'on n'en parle plus.
00:51:34 Donc, c'est parce que le problème s'est évaporé
00:51:36 tout seul. Qu'est-ce qui s'est passé ? Où en est-on ?
00:51:38 Vous avez donné un chiffre tout à l'heure qui est
00:51:40 un peu inquiétant, mais je ne pense pas que tout soit lié non plus.
00:51:42 - Non, il y a toujours autant de pertes
00:51:44 de la colonie, sauf que
00:51:46 les apiculteurs vont renouveler chaque année.
00:51:48 Ils vont créer des nouveaux esseins.
00:51:50 Au niveau du nombre de ruches sur la France,
00:51:52 on reste à peu près pareil qu'il y a 20-30 ans.
00:51:54 Mais en production de miel, on va en faire beaucoup moins.
00:51:56 Mais c'est grâce aux apiculteurs qui vont
00:51:58 refaire de nouveaux esseins chaque année. - Il y avait une espèce de mystère
00:52:00 autour de cet effondrement. Est-ce que le mystère
00:52:02 a été percé ? - En fait, c'est une accumulation
00:52:04 de problèmes. Ça a commencé dans les années 82.
00:52:06 - On a beaucoup parlé
00:52:08 des pesticides. C'est un point important.
00:52:10 - C'est un problème aussi de plus.
00:52:12 C'est une accumulation de problèmes. Ça a commencé
00:52:14 dans les années 82 avec un petit acarien
00:52:16 qui s'appelle Varroa Destructor, qui est venu d'Asie.
00:52:18 Il se développe à l'intérieur des ruches.
00:52:20 Il apporte beaucoup de maladies aux abeilles.
00:52:24 Après, il y a eu une agriculture intensive dans les années 90
00:52:26 avec les produits phytosanitaires.
00:52:28 Depuis 2004,
00:52:30 on a le frôlement asiatique qui est arrivé.
00:52:32 Maintenant, c'est vraiment le changement climatique
00:52:34 qui nous a vraiment impacté.
00:52:36 - Éric ? - Oui, c'est multifactoriel.
00:52:38 Comme on vient de le dire,
00:52:40 il y a le réchauffement qui est un facteur.
00:52:42 Il y a l'usage des pesticides de façon inconsidérée.
00:52:44 Je ne vais pas plagier ce qui a été dit précédemment,
00:52:48 mais c'est éminemment vrai.
00:52:50 C'est dramatique de constater
00:52:52 qu'on détruit notre biodiversité
00:52:56 par un usage abusif de ces pesticides.
00:53:00 Il y a un troisième facteur
00:53:02 qui est les modes d'agriculture.
00:53:04 Je ne me suis surtout pas critiqué
00:53:06 le monde agricole.
00:53:08 L'agriculture intensive a fait changer
00:53:10 aussi l'environnement des abeilles.
00:53:14 Aujourd'hui, il y a moins de diversité.
00:53:18 Il n'y a plus de bosquet,
00:53:20 donc moins de diversité florale.
00:53:22 Vous avez des semences qui se font plus rapidement.
00:53:26 Les semis se font sur des temps très courts.
00:53:28 Historiquement,
00:53:30 quand on développait la saison de pollinisation
00:53:34 du tournesol,
00:53:36 ça durait 45 jours.
00:53:38 Aujourd'hui, c'est 5 jours.
00:53:40 Vous divisez le temps par 5.
00:53:42 Il ne faut pas s'étonner
00:53:44 qu'à un moment donné,
00:53:46 les abeilles ont moins de temps pour produire
00:53:48 et qu'au final, on produise moins par ruche.
00:53:50 Il y a plusieurs facteurs
00:53:52 qui influent sur le monde des abeilles.
00:53:54 C'est dur.
00:53:56 Il y a évidemment tous les parasites
00:53:58 qu'on a cités,
00:54:00 que ce soit le frelon asiatique
00:54:02 ou d'autres parasites.
00:54:04 La vie des abeilles est compliquée.
00:54:06 C'est important car la nature est résiliente.
00:54:08 Les abeilles le sont aussi.
00:54:10 Elles inventent des défenses.
00:54:12 Elles savent s'organiser.
00:54:14 Mais surtout,
00:54:16 il ne faut pas perdre de vue
00:54:18 tous ces bienfaits de la ruche,
00:54:20 que ce soit la gelée royale,
00:54:22 le miel, le pollen ou la propolis.
00:54:24 C'est connu et utilisé par l'homme
00:54:26 depuis la nuit des temps.
00:54:28 Il suffit de reprendre les traités de médecine
00:54:30 de l'Antiquité ou du Moyen Âge.
00:54:32 Vous retrouvez tout un tas d'usages de ces produits.
00:54:34 Nous sommes convaincus
00:54:36 qu'ils sont pleins de bienfaits pour l'être humain.
00:54:38 Notre rôle en tant qu'entreprise,
00:54:40 c'est de faire découvrir
00:54:42 tous ces bienfaits au plus grand public.
00:54:44 - Ça part de nos engagements.
00:54:46 - Le second engagement,
00:54:48 c'est que nous sommes une PME.
00:54:50 On ne peut pas lutter
00:54:52 contre des grands groupes en termes de moyens financiers.
00:54:54 Mais nous,
00:54:56 on mène de nombreuses actions
00:54:58 pour essayer de défendre
00:55:00 le monde des abeilles,
00:55:02 la biodiversité.
00:55:04 On aide un certain nombre d'apiculteurs
00:55:06 à s'implanter. On finance aussi
00:55:08 certaines associations d'apiculteurs
00:55:10 lorsqu'elles entament des actions
00:55:12 juridiques contre l'usage abusif
00:55:14 des pesticides. On a fait un certain
00:55:16 nombre de choses là-dessus.
00:55:18 Et puis surtout, on veille dans nos magasins.
00:55:20 On a la chance d'avoir une quarantaine de magasins
00:55:22 où on organise des événements
00:55:24 où un apiculteur va venir expliquer son métier.
00:55:26 - C'est très pédagogique.
00:55:28 - C'est un peu la parabole du colibri.
00:55:30 On n'est pas une grosse société,
00:55:32 mais on fait tout ce qu'on peut pour propager
00:55:34 les bons messages auprès
00:55:36 du grand public
00:55:38 pour sensibiliser à la défense
00:55:40 de cet univers. Parce que franchement,
00:55:42 quand on voit à la fois les bienfaits
00:55:44 et quand on voit la magie
00:55:46 de ce monde des abeilles, ce serait dommage
00:55:48 de le laisser s'abîmer comme on le fait
00:55:50 aujourd'hui. - Alors, les trésors.
00:55:52 - Une petite question anecdotique.
00:55:54 Quel est le miel le plus rare
00:55:56 et forcément sans doute le plus cher du monde
00:55:58 et pour quelle raison ?
00:56:00 - Il y en a un qui est là.
00:56:02 - Alors ça, c'est la gelée royale qui est particulière.
00:56:04 - C'est particulier, oui.
00:56:06 Ce n'est pas à proprement parler le miel.
00:56:08 - Doré comme ces trésors.
00:56:10 - Aujourd'hui, vous avez un miel
00:56:12 dans le monde qui a une certaine réputation
00:56:14 qui est le miel de Manuka,
00:56:16 qui est un miel d'origine Nouvelle-Zélande.
00:56:18 - Pourquoi il a cette réputation ?
00:56:20 Il est meilleur que les autres ?
00:56:22 - Parce qu'il est censé avoir des propriétés
00:56:26 intéressantes.
00:56:28 J'ai entendu parler
00:56:30 d'un sujet là-dessus.
00:56:32 Je pense que c'est un peu
00:56:34 fallacieux comme sujet, le côté aphrodisiaque
00:56:36 du miel. - On vente quelque chose,
00:56:38 et dire que c'est aphrodisiaque, c'est toujours une bonne idée.
00:56:40 - Et nous, en tout cas, parmi ceux
00:56:42 qui sont développés, parce que nous,
00:56:44 chez Famille Marie, on s'interdit d'acheter
00:56:46 du miel hors de l'Europe.
00:56:48 On privilégie le miel français
00:56:50 en priorité, et puis il y a certains miels qu'on ne trouve pas en France.
00:56:52 - Le miel des régions, d'ailleurs, il y en a ici.
00:56:54 - Évidemment, il y a certains miels qu'on ne peut pas trouver en France.
00:56:56 Quand vous cherchez des miels, par exemple, d'agrumes,
00:56:58 il faut aller chercher dans les pays
00:57:00 Italie, Portugal ou Espagne.
00:57:02 Donc on est obligé d'étendre un petit peu
00:57:04 notre sourcing.
00:57:06 Mais on s'interdit d'acheter
00:57:08 hors de l'Europe, parce qu'il faut
00:57:10 se dire les vérités aussi.
00:57:12 Tous les miels qui viennent
00:57:14 hors de l'Europe ne sont pas tous
00:57:16 proposés que de miel.
00:57:18 Certains sont frelatés.
00:57:20 Donc on est, nous, extrêmement vigilants là-dessus.
00:57:22 On est également très présents
00:57:24 dans la proximité avec les producteurs.
00:57:26 On est nous-mêmes producteurs.
00:57:28 Donc quand on achète d'autres miels pour compléter nos besoins,
00:57:30 on connaît nos producteurs.
00:57:32 On visite leur ruché.
00:57:34 On est très présents parce que c'est ça
00:57:36 qui fait la qualité.
00:57:38 En plus, ça ne nous interdit pas aussi de faire
00:57:40 tout un tas de contrôles
00:57:42 à la fois pour s'assurer qu'il n'y ait pas de pesticides
00:57:44 dans le miel ou que
00:57:46 l'origine du miel, quand on dit
00:57:48 que la pollinisation soit la juste pollinisation,
00:57:50 que si c'est un miel annoncé
00:57:52 comme un miel de tilleul, c'est bien un miel de tilleul
00:57:54 et pas un miel d'autre chose.
00:57:56 On fait tous ces contrôles. On travaille le sourcing.
00:57:58 Et en tout cas,
00:58:00 on s'interdit d'aller à l'étranger.
00:58:02 Et donc, en France et en Europe,
00:58:04 le miel important et celui qui,
00:58:06 aujourd'hui, est peut-être un petit peu
00:58:08 moins disponible,
00:58:10 c'est le miel de thym.
00:58:12 - Alors on va justement, vous en avez dit
00:58:14 beaucoup et c'est important,
00:58:16 on en laisse un petit peu aussi pour les questions
00:58:18 des internautes,
00:58:20 lecteurs, spectateurs et on va élargir
00:58:22 le cercle et vous demander,
00:58:24 Bruno David, de nous rejoindre
00:58:26 accompagné de Bernard Werber.
00:58:28 Vous êtes là avec nous.
00:58:30 On va prendre les questions.
00:58:32 Donc Bruno,
00:58:38 une question
00:58:40 de Michel, si vous êtes
00:58:42 avec nous, Michel, voici votre
00:58:44 question que l'on nous apporte
00:58:46 maintenant. La fin des insectes
00:58:48 sur notre planète annoncera-t-elle
00:58:50 notre propre fin?
00:58:52 Vous pouvez aussi, une question qui peut
00:58:54 inspirer également Bernard Werber.
00:58:56 - Si on prend la question dans ce sens-là,
00:58:58 oui, la fin des insectes, ça annoncera
00:59:00 notre fin aussi. Mais je pense que notre fin
00:59:02 interviendra avant celle de tous les insectes.
00:59:04 Parce que je n'ai aucune inquiétude sur la
00:59:06 survie de la vie sur Terre.
00:59:08 Le fait que la vie sur Terre puisse continuer bien
00:59:10 après l'extinction de l'espèce humaine.
00:59:12 Et on a beaucoup plus besoin des autres que les autres ont besoin
00:59:14 de nous, surtout vu la manière dont on se comporte.
00:59:16 Donc,
00:59:18 je suis assez optimiste quand même sur
00:59:20 la survie des insectes. Alors lesquels? Peut-être pas les pollinisateurs,
00:59:22 mais il y a beaucoup d'autres insectes
00:59:24 et il n'y a pas de raison que ces autres insectes
00:59:26 ne survivent pas.
00:59:28 Par contre, l'espèce humaine, on peut s'inquiéter.
00:59:30 - Merci Bruno.
00:59:32 Bernard, j'imagine que
00:59:34 vous pouvez compléter autour de cette fin
00:59:36 annoncée. On va vous remercier d'avoir
00:59:38 été avec nous cet après-midi. Je sais
00:59:40 que vous avez un autre rendez-vous et Jérôme
00:59:42 Béglé, le directeur général
00:59:44 de la rédaction de Paris Match, va
00:59:46 nous rejoindre. Merci beaucoup
00:59:48 Bruno. - Je suis désolé de vous quitter, mais j'ai un train
00:59:50 - On est entre nous, c'est comme à la maison.
00:59:52 - C'est comme à la maison, mais là, je suis désolé, mais
00:59:54 il faut que j'aille prendre un train. - Merci.
00:59:56 A très bientôt. Et je rappelle le titre de votre
00:59:58 livre, "Le jour où j'ai compris".
01:00:00 A bientôt,
01:00:02 Bruno David. Et on
01:00:04 accueille maintenant Jérôme Béglé,
01:00:06 le directeur général de la rédaction de Paris
01:00:08 Match, qui peut s'asseoir.
01:00:10 Romain, si tu veux, tu peux rester là.
01:00:12 Bernard, vous vouliez compléter
01:00:14 justement autour de
01:00:16 cette question que nous pose Michel
01:00:18 sur la faim, justement,
01:00:20 des insectes et cette annonce
01:00:22 possible de notre faim.
01:00:24 - Oui, juste,
01:00:26 je voulais signaler que les fourmis sont des insectes qui sont
01:00:28 le mieux adaptés aux circonstances
01:00:30 difficiles. Et notamment, il y a des fourmis qui sont
01:00:32 adaptées à la chaleur du désert,
01:00:34 qui arrivent à survivre avec
01:00:36 une température qui correspond à celle d'une poêle
01:00:38 à laquelle on peut s'y construire.
01:00:40 Ils sont adaptés. Tout l'organisme
01:00:42 arrive à gérer des très,
01:00:44 très grandes chaleurs. Donc, si la Terre se met à chauffer
01:00:46 de manière extrême, à priori,
01:00:48 la seule espèce qui survivra, ce sera la fourmi.
01:00:50 - Voilà un point important.
01:00:52 Michel, vous avez eu deux réponses.
01:00:54 Est-ce que sur ce thème et cette
01:00:56 question, vous voulez, Eric
01:00:58 Millenaire, ajouter?
01:01:00 Alors, la faim des abeilles, on a évoqué le
01:01:02 sujet. Vous avez donné des réponses très précises.
01:01:04 On a aussi compris qu'elle avait une force,
01:01:06 une puissance incroyable et une capacité
01:01:08 à s'organiser, à organiser la vie
01:01:10 de la ruche. On va prendre une autre
01:01:12 question avant de donner la parole à
01:01:14 Jérôme Béglé, qui nous a rejoint. Alors, une question
01:01:16 de Jean, peut-être
01:01:18 justement,
01:01:20 pour laquelle, Jérôme,
01:01:22 vous aurez une réponse précise.
01:01:24 D'où vient cette peur?
01:01:26 C'est ce que nous demande Jean. Cette peur
01:01:28 que nous avons des insectes
01:01:30 depuis, semble-t-il, la naissance de l'humanité.
01:01:32 Alors, quand on vous voit, on a vu les images
01:01:34 couvertes
01:01:36 d'abeilles, on se dit que
01:01:38 vous, vous avez une maîtrise incroyable.
01:01:40 Une réponse peut-être que vous pouvez donner tous les trois. Mais on commence
01:01:42 avec vous, Jérôme Foulonno.
01:01:44 Donc, pour les insectes, en fait, tous les insectes
01:01:46 ne vont pas piquer, notamment
01:01:48 pour les abeilles, le foulonnon ne va pas piquer,
01:01:50 il n'a pas de dard, en fait.
01:01:52 Il n'y a que les femelles qui vont pouvoir piquer.
01:01:54 Et en fait, ça va être un système de protection
01:01:56 pour protéger leur nid, en fait. Donc, nous,
01:01:58 ça va être la ruche. Une abeille loin
01:02:00 de sa ruche, en fait, qui va polliniser les fleurs,
01:02:02 il n'y a aucun danger, en fait.
01:02:04 Il y a quelques précautions à prendre alors qu'on arrive près des ruches,
01:02:06 notamment les gardiennes, comme disait
01:02:08 Eric. Et c'est leur système de défense,
01:02:10 en fait, si on vient les embêter
01:02:12 alors que
01:02:14 voilà, à son...
01:02:16 - Il faut se faire de relation, au fond.
01:02:18 - Voilà, exactement. - Il faut se maîtriser
01:02:20 soi-même et bien comprendre
01:02:22 leur rôle, en réalité.
01:02:24 - En fait, on vient les embêter dans leur maison, donc à se défendre.
01:02:26 Si c'est un jour de beau temps, en fait, les abeilles
01:02:28 n'ont rien à dire parce qu'elles sont occupées à chercher du pollen
01:02:30 et du nectar, donc il n'y a aucune raison
01:02:32 qu'elles soient agressives. Par contre, un jour de mauvais temps,
01:02:34 là, si on vient
01:02:36 les embêter, c'est leur moyen de défense
01:02:38 et c'est là où elles piquent.
01:02:40 - Une piqûre d'abeilles, il paraît que c'est pas
01:02:42 mauvais. Oui, Bernard Werber ? - Je voudrais dire juste quelque chose. Bernard, il évoquait
01:02:44 du miel frélaté.
01:02:46 Moi, je crois que le grand problème, c'est le miel
01:02:48 chinois, c'est-à-dire que ce n'est même pas du miel.
01:02:50 C'est de la glycérine. Quand vous voyez des miels
01:02:52 pas chers dans les supermarchés, même
01:02:54 quand il y a écrit "fabriqué en EU",
01:02:56 en fait, c'est juste les Chinois qui sont arrivés à faire passer du miel
01:02:58 en Bulgarie
01:03:00 ou en Hongrie et qu'ils ont mis le tampon
01:03:02 en Europe. Mais il n'y a
01:03:04 pas une once de ce produit qui a été
01:03:06 fabriqué par les insectes.
01:03:08 C'est juste du glucose avec un arrière-goût
01:03:10 qui imite le miel. Si c'est pas cher,
01:03:12 c'est que c'est bizarre. Donc je suis
01:03:14 content d'entendre
01:03:16 que vous arrivez à faire du miel
01:03:18 français avec des fleurs françaises
01:03:20 et qui est du vrai miel.
01:03:22 Donc ça vaut le coup
01:03:24 d'acheter des choses de qualité.
01:03:26 Garantie 100% fructose glucose dans nos miels.
01:03:28 Merci Bernard de l'avoir
01:03:30 souligné. D'ailleurs, en regardant
01:03:32 ces quelques questions qu'on nous a
01:03:34 communiquées, vous nous posez
01:03:36 cet après-midi, il y a une question
01:03:38 justement sur la façon de reconnaître
01:03:40 un bon miel. Mais je voudrais
01:03:42 revenir une seconde sur cette question
01:03:44 de la peur des insectes. Il paraît
01:03:46 que les piqûres finalement d'abeilles
01:03:48 ne sont pas si mauvaises que ça. Alors après,
01:03:50 ça dépend évidemment quel type d'abeille.
01:03:52 Ça stimule
01:03:54 la circulation du sang, vous le confirmez ?
01:03:56 Oui, exactement. Nous voilà quand on se fait piquer,
01:03:58 ça arrive de temps en temps.
01:04:00 Oui, j'ai une petite phrase.
01:04:02 En fait, quand on se fait piquer, nous on dit
01:04:04 merci mon Dieu. Parce qu'en fait, le venin,
01:04:06 ça va activer la circulation. Donc c'est
01:04:08 bon de temps en temps de se faire piquer.
01:04:10 Allez, on va prendre
01:04:12 une dernière question avant de donner
01:04:14 la parole à Jérôme Béglé.
01:04:16 La mode, c'est une question
01:04:18 d'Agathe. Vous l'avez
01:04:20 posé, la voici. La mode
01:04:22 serait à la consommation d'insectes.
01:04:24 N'est-ce pas un risque de plus
01:04:26 de les voir disparaître ?
01:04:28 Branchez un roman
01:04:30 autour des insectes.
01:04:32 Je crois que mon proposé, j'ai dit non.
01:04:34 Je trouve que ça ne m'intéresse pas.
01:04:36 D'abord, je ne veux pas manger les personnages de mes romans.
01:04:38 Et ensuite, je trouve
01:04:40 que ce n'est pas du tout l'avenir.
01:04:42 Les insectes, les lombriques, tout ça. Ou alors, il faut vraiment
01:04:44 que ça aille mal.
01:04:46 Vers la fin, quand ça ira vraiment très, très, très mal,
01:04:48 peut-être. Mais pour l'instant, je ne pense pas.
01:04:50 C'est pas une bonne chose. Eric,
01:04:52 il y a un autre produit beaucoup plus proche de nous,
01:04:54 en l'occurrence, les moules, qui est un produit
01:04:56 zéro carbone, puisqu'il transforme
01:04:58 le carbone en coquille
01:05:00 et il filtre l'eau.
01:05:02 Donc, avant de manger des insectes, je pense qu'on peut manger
01:05:04 des moules et ça se passera bien.
01:05:06 C'est un meilleur goût.
01:05:08 Pour conclure, Jérôme Béglé,
01:05:10 tu es, Jérôme,
01:05:12 le directeur général de la rédaction
01:05:14 de Paris Match. Je sais que tu as suivi
01:05:16 attentivement chaque étape
01:05:18 de ces témoignages.
01:05:20 Match, comme tu le sais, est impliqué
01:05:22 depuis très longtemps. On a d'ailleurs, on peut
01:05:24 le dire sur certains aspects, les questions
01:05:26 environnementales étaient pionniers
01:05:28 avec toutes les rubriques et notamment
01:05:30 demain, pour vous qui nous suivez dans
01:05:32 Paris Match, il y a un nouvel héros
01:05:34 de la planète, une héroïne. Vous verrez dans
01:05:36 le numéro qui paraît demain. Quel regard
01:05:38 tu portes sur, au fond, cet engagement
01:05:40 face à toutes
01:05:42 ces débats autour
01:05:44 d'un monde durable ?
01:05:46 Je pense que l'heure
01:05:48 n'est plus de se poser des questions théoriques
01:05:50 ou d'avoir un débat
01:05:52 sur la Terre se réchauffe-t-elle ?
01:05:54 Est-elle vraiment en danger ?
01:05:56 Aujourd'hui, ce que les gens réclament,
01:05:58 c'est des exemples, des héros
01:06:00 ou héroïnes de la planète, effectivement, mais des bonnes pratiques,
01:06:02 des initiatives qui seraient
01:06:04 reproductibles ou pas à notre échelle,
01:06:06 nous, humains, ou nous, entreprises,
01:06:08 nous, Etat. Et donc, je pense que là où
01:06:10 les médias ont beaucoup à dire et à faire,
01:06:12 c'est d'enquêter, c'est de voir comment ça se passe.
01:06:14 Le département d'à côté, la ville d'à côté,
01:06:16 le pays d'à côté ou le continent
01:06:18 d'après et se dire, voilà, il y a
01:06:20 des initiatives qui ont été faites,
01:06:22 qui ont porté leurs fruits, qui ont montré
01:06:24 leur utilité, qui ont montré leur efficacité.
01:06:26 Et finalement, ça ne coûte pas si cher
01:06:28 que ça. Ce n'est pas si perturbant
01:06:30 que ça pour nos activités humaines,
01:06:32 industrielles, entrepreneuriales, etc.
01:06:34 Et on peut le faire. Je pense que
01:06:36 c'est ça, aujourd'hui, qu'on cherche.
01:06:38 Ce n'est pas tant
01:06:40 se demander si la terre
01:06:42 va se réchauffer d'un demi degré, d'un degré,
01:06:44 si les insectes,
01:06:46 les abeilles sont en danger,
01:06:48 si la pollinisation a pris du retard,
01:06:50 si demain, on fera du vin
01:06:52 meilleur ou moins bon dans telle ou telle région viticole.
01:06:54 C'est simplement de trouver quatre
01:06:56 ou cinq trucs, quatre ou cinq
01:06:58 histoires qui sont
01:07:00 comestibles et reproductibles par nous tous.
01:07:02 Et c'est là-dessus, en tout cas, que Matt s'engage.
01:07:04 Vous avez raison, Philippe Legrand, depuis des années.
01:07:06 Alors,
01:07:08 compte tenu de ce qu'on
01:07:10 entend là, Jérôme, c'est vrai que
01:07:12 au fond, on est tenté, pour conclure,
01:07:14 de vous demander quelles sont les pratiques.
01:07:16 Vous avez changé votre façon de vivre
01:07:18 avec ce qu'on
01:07:20 nous dit. D'ailleurs, Bruno David,
01:07:22 dans le jour où j'ai compris,
01:07:24 lui a ouvert les yeux sur la nécessité
01:07:26 de changer son comportement.
01:07:28 Est-ce que
01:07:30 Bernard Werber,
01:07:32 votre vie a changé depuis qu'on
01:07:34 est conscient de ce
01:07:36 monde qui va vers
01:07:38 ces bouleversements climatiques?
01:07:40 Ma vie n'a pas vraiment changé,
01:07:42 mais je suis plus conscient.
01:07:44 Dans mes livres, j'essaie de faire prendre conscience
01:07:46 de ça aux lecteurs, de leur dire
01:07:48 « Attendez, on est une forme de vie, il y a d'autres formes de vie,
01:07:50 on est connecté à ces autres formes de vie.
01:07:52 Si jamais nous
01:07:54 détruisons ce qui nous entoure, nous détruisons
01:07:56 nous-mêmes, ce qui a été aussi évoqué
01:07:58 tout à l'heure. »
01:08:00 Rien que de prendre cette conscience de ça,
01:08:02 ça change tout. On n'est plus que
01:08:04 un consommateur, on n'est plus
01:08:06 un animal qui se sent au-dessus de tous les
01:08:08 autres animaux. On fait partie
01:08:10 d'un système harmonieux
01:08:12 et si on essaie de s'en dégager,
01:08:14 ça va nous revenir sur la gueule.
01:08:16 Eric Lebillener et
01:08:18 Pierre-Romain Boulano. Je partage complètement ce qui a été dit.
01:08:20 Je pense que c'est le rôle de chacun.
01:08:22 Je pense qu'il y a des gens
01:08:24 où tout le monde n'est pas égal, où tous les gens
01:08:26 ne sont pas égaux. Certains ont pris conscience,
01:08:28 d'autres pas encore. Et je pense que le rôle
01:08:30 de ceux qui ont pris conscience, c'est
01:08:32 de travailler, à aider les autres à en faire
01:08:34 de même. C'est très important. C'est pour ça que nous,
01:08:36 dans nos magasins, vraiment, on travaille dans ce sens.
01:08:38 On communique avec nos clients. C'est
01:08:40 à notre petit niveau, bien sûr, mais cette
01:08:42 émission est également l'occasion de
01:08:44 travailler dans ce sens. Faire prendre
01:08:46 conscience au plus grand nombre, c'est important
01:08:48 et
01:08:50 il faut rester optimiste. Moi, je crois qu'à partir
01:08:52 du moment où les gens prennent conscience, ils agissent
01:08:54 parce que c'est tellement du bon sens, c'est tellement
01:08:56 évident. Mais encore faut-il
01:08:58 que ce soit leur préoccupation
01:09:00 numéro un. Et on voit bien, malheureusement,
01:09:02 dans le monde, dans l'actualité,
01:09:04 qu'il y a plein d'autres préoccupations, qu'elles soient
01:09:06 économiques ou militaires.
01:09:08 C'est un peu terrible, mais qu'ils
01:09:10 prennent le pas sur cet enjeu qui devrait être
01:09:12 le seul sujet de l'humanité
01:09:14 en ce moment, d'ailleurs, à mon avis, en tout cas.
01:09:16 On a beaucoup parlé.
01:09:18 C'est à consommer ce miel, ces
01:09:20 trésors de la ruche, sans modération,
01:09:22 à toute heure de la journée. Et donc,
01:09:24 comme on a beaucoup parlé, lequel serait
01:09:26 bon pour apaiser la voix ? Le
01:09:28 polis mélangé avec
01:09:30 un peu de thym et de gelée royale.
01:09:32 Celui-là, si vous avez un petit peu de
01:09:34 maux de gorge, il sera parfait parce qu'il vous
01:09:36 apportera un tenu. C'est bien fait au niveau de la gorge.
01:09:38 C'est mon cas, j'en ai mangé
01:09:40 beaucoup avant l'émission.
01:09:42 J'en ai mangé beaucoup avant l'émission. Du coup, j'arrive à
01:09:44 parler. Je n'arrivais pas à parler avant.
01:09:46 J'ai expérimenté en direct. Je peux le
01:09:48 confirmer, n'est-ce pas ? En vous accueillant.
01:09:50 Quel témoignage, je vous en remercie. Merci
01:09:52 Jérôme Béglé de nous avoir
01:09:54 rejoint cet après-midi dans
01:09:56 "Les Gourmands de la planète". Merci
01:09:58 à tous les trois.
01:10:00 Je rappelle le temps
01:10:02 des chimères. On l'a évoqué
01:10:04 très précisément. Le nouveau roman
01:10:06 de Bernard Werber et "Famille Marie"
01:10:08 avec cette collection incroyable pour
01:10:10 se sentir bien et aussi
01:10:12 savourer ces goûts-là
01:10:14 multiples de sémiel, comme vous disiez
01:10:16 Eric Le Millénaire. Bien fait et plaisir.
01:10:18 Jérôme Foulonneau.
01:10:20 A très bientôt. Prenez soin de vous
01:10:22 et protongeons ensemble
01:10:24 votre planète. À bientôt.
01:10:26 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
01:10:29 Merci.
01:10:36 [Musique]
01:10:37 [Musique]
01:10:40 [Musique]
01:10:43 [SILENCE]

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