Audrey Pulvar revient sur son histoire avec Arnaud Montebourg #ONPC

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Transcript
00:00 Moi je voudrais savoir, est-ce qu'un jour, quand on a fait "son coming out" de journaliste,
00:06 parce que vous avez dit, ou en tout cas vous vous êtes affiché avec un homme de gauche,
00:10 vous avez joué ici le rôle d'une femme de gauche face à Nathassia Polony qui jouait plus la femme de droite,
00:16 est-ce qu'on peut...
00:17 - C'est pas un jeu, c'est pas un jeu.
00:18 - Ce sont les autres qui ont décidé pour moi.
00:20 - Mais j'ai vu des interviews, au moment où Laurent vous avait embauché,
00:23 où vous disiez, c'était un entretien croisé de toutes les deux,
00:27 où vous disiez "oui, effectivement, moi je vais être..."
00:30 - Moi non, non non.
00:31 Nathassia a dit qu'elle venait ici défendre des idées et une idéologie.
00:34 - Ouais.
00:35 - Enfin, qu'elle venait défendre, pardon, une idéologie.
00:37 Et moi j'ai dit que je ne venais pas défendre une idéologie, que je venais défendre des idées.
00:40 - Les gens ont mal compris quand ils ont senti que vous aviez une sensibilité de gauche, on peut le dire quand même.
00:45 - Mais c'est pas la question de savoir s'ils ont mal compris ou pas,
00:47 la question c'est de savoir si je faisais bien mon métier ou pas.
00:50 - Mais ça, y a pas de souci.
00:51 Mais est-ce qu'on peut...
00:53 Est-ce que la neutralité n'est pas consubstantielle au métier de journaliste ?
00:56 - La neutralité n'existe pas dans notre métier, déjà.
00:58 - La neutralité...
00:59 - Ça veut pas dire l'absence de subjectivité, mais la neutralité partisane.
01:03 - La neutralité au sens de l'équilibre.
01:06 - Oui.
01:07 - Elle existe et j'espère, enfin mon objectif, c'est de l'exercer, cette neutralité.
01:12 - Qu'est-ce que...
01:13 - Et effectivement, pardon, je l'exerce plus facilement à l'endroit où je suis aujourd'hui
01:17 que quand j'étais à la place d'Emmerich où, effectivement, les rôles sont définis.
01:20 Mais je crois que vous-même, Léa, vous avez pas envie, ici, d'être considérée comme une journaliste de droite.
01:25 Ça ne veut rien dire.
01:26 À la 7 différences près, que j'étais la compagne d'un homme politique de gauche
01:30 et que donc j'étais traitée comme une adversaire politique par la droite et par la gauche
01:34 qui m'ont reproché de leur poser des questions qui les mettaient en difficulté.
01:36 - Comme si une femme était obligée de penser exactement la même chose que son mari.
01:39 - Pardonnez-moi, mais...
01:40 - On a quand même des exemples, y compris dans la vie politique française,
01:43 aussi bien à droite qu'à gauche, de ministres ou d'ex-ministres qui étaient à droite
01:47 avec des compagnons de gauche.
01:48 - Quand elle pose avec une...
01:50 - En l'occurrence, quand même, vous étiez un peu d'accord, quand même, politiquement, avec Arnaud Montebourg.
01:53 Peut-être pas dans les nuances, mais en gros.
01:55 - Avec une rose dans la bouche. La photo, la photo avec une rose...
02:00 - Mais c'était de la provocation. C'était de la provocation.
02:04 Regardez le titre. Vous auriez pu le voir pour Caléon. Je signale que la rose, je la mange, là.
02:08 - C'est ultra bright, en fait. Vous n'aimez pas cette publicité pour ultra bright ?
02:12 - Non, mais Léa, le propos, c'est quoi ? C'est de me faire dire que je suis une femme de gauche
02:15 ou que je suis une journaliste de gauche ? - Non, pas du tout. Pas du tout.
02:16 - Moi, je suis journaliste et j'interroge les gens de gauche et de droite de la même façon.
02:20 - Mais ça, j'en doute pas, mais je me demande si on peut s'afficher dans une sensibilité et être journaliste.
02:26 - Je pense que oui. - Non, mais je me suis pas affichée dans une sensibilité.
02:28 Je me suis affichée dans une histoire d'amour avec quelqu'un qui était un homme politique. Voilà.
02:33 - Faut pas être amoureuse quand on veut être une femme libre.
02:35 - Je crois que... Ah, oui, quand on veut être une femme libre, on peut être amoureuse, bien sûr.
02:39 Bien sûr qu'on peut être amoureuse, mais faut pas avoir peur d'être déçu, quoi. C'est juste ça.
02:42 - Est-ce que c'est votre sens de l'engagement qui vous a fait... Et du combat, hein, du combat des idées,
02:47 qui vous a fait à un moment tomber amoureuse d'un homme politique ? Est-ce que c'est ce qui vous a plu chez cette personne ?
02:52 - Ah, là, franchement... Qu'est-ce qui fait que... - Ah, non, c'est vous, Gérard Miller va vous banaliser.
02:56 - Voilà. Qu'est-ce qui fait que... - C'est intéressant parce que la politique chez vous est présente depuis votre enfance.
03:00 - Bien sûr, bien sûr. - Dans votre famille, dans votre histoire familiale.
03:02 Donc c'est pas anodin, comme question. - Qu'est-ce qui... Non, je dis pas que ce soit anodin,
03:05 mais qu'est-ce qui fait que 2 personnes se rencontrent et s'aiment ? Franchement, si vous savez, écrivez un livre.
03:12 Vous allez faire plus de ventes que Zemmour. - Ce que je sais, en tout cas, c'est que quand on tombe amoureux de quelqu'un,
03:16 on est aussi intéressé par ce que cette personne fait dans la vie, ce qu'elle incarne, les valeurs qu'elle porte...
03:22 - Bien sûr, bien sûr. Mais si vous voulez que je vous dise que j'étais pas d'accord avec ce que pensait Arnaud Monbeau,
03:26 la réponse, c'est non. J'étais pas d'accord avec tout ce qu'il disait, mais je pouvais être d'accord avec certaines de ses idées.
03:32 Et nous avions des valeurs communes. - Le fait que vous avez rencontré un homme...
03:35 - Je me demandais quand on allait atteindre le point Montebourg, en fait. - Eh bah vous saviez bien qu'on allait en parler un petit peu.
03:41 Mais non, c'est plutôt le fait que vous ayez rencontré un homme qui, au moment où vous le rencontrez, et c'est toujours le cas aujourd'hui,
03:46 a des ambitions présidentielles, a un destin qui peut s'écrire devant lui. Est-ce que c'est à ce moment vous qui voulez changer les choses,
03:52 vous qui voulez avoir une influence sur la société, sur les choses ? - Ah non, alors là, non. Je vous arrête.
03:58 - La question, c'est est-ce que vous êtes une première dame ? - Non, pas du tout. Alors premièrement, ça aurait été pour moi un cauchemar.
04:02 En plus, je pense que... - Vous imaginez, aujourd'hui, vous souriez au banana et tout en train de... - Non, non, non, non, non, non.
04:06 - Ah ! - Ah ! - J'aurais pas du tout été une première dame. J'aurais été plutôt quelqu'un qui dit "Écoutez, vous avez élu un homme,
04:14 il est à l'Elysée. Moi, je continue, je fais mon travail, j'habite ailleurs, je fais autre chose, et oubliez-moi." Donc c'est ça.
04:19 - C'est ce qu'a voulu faire Valérie Traorvail, d'abord. - En ayant un bureau à l'Elysée ? - Ah oui, mais enfin, en tout cas, en continuant son travail à Paris Match.
04:27 - En étant de tous les voyages officiels, en étant sur les photos... On peut pas être sur la photo et commenter la photo en même temps, ça, c'est pas possible.
04:35 Moi, j'ai pas... Je ne suis pas tombée amoureuse d'Arnaud Montebourg en 2009. Je suis pas sûre que ça intéresse beaucoup les Français, mais bon.
04:42 En 2009, en me disant qu'il allait être président de la République en 2012. - Vous voyez, la courbe monte, justement, là.
04:47 J'ai un écran, là, putain, c'est en train de monter, là. - Vous voulez dire que la courbe se retrace productivement ?
04:53 - Elle est en train de nous dire pourquoi elle a voulu Montebourg. Allez, viens, Lili, ça monte. Grimpe, Coco, grimpe, Loni Matou, grimpe ! C'est bien, c'est bien, Caro.
05:03 - Non, je n'ai pas, quand j'ai rencontré Arnaud Montebourg, pensé qu'il serait président de la République en 2012, et je me suis pas vue première dame.
05:10 - C'était pas le sens de ma question. - Et je ne me suis pas imaginée que j'allais pouvoir, à travers lui, exercer le pouvoir, car il ne vous a pas échappé que je suis une femme libre,
05:19 que je suis une féministe et que si je voulais exercer le pouvoir, je penserais d'abord à la façon de l'exercer par moi-même et non par le truchement d'un homme.
05:26 Donc j'ai pas pensé à ça en tombant amoureuse d'Arnaud Montebourg. - Je le pensais pas de cette manière-là.
05:30 - Et je pense qu'on peut arrêter un petit peu sur le sujet Montebourg. Simplement, je vais vous faire juste une toute petite confidence.
05:38 C'est que quand je rencontre Arnaud Montebourg en novembre 2009, il me dit "je vais arrêter la politique". Et là, la gourde que je suis le croit ! Vous voyez ?
05:50 - C'est vrai ? - La preuve, il a toujours pas arrêté.

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