• l’année dernière

Category

🎵
Musique
Transcription
00:00 Toujours ici en plein cœur de la Ciota sur le port, sous un ciel un peu changeant,
00:04 en espérant passer entre les gouttes pour ce soir,
00:06 ce deuxième soir de concert du France Bleu Live à la Ciota,
00:10 deuxième édition avec Laurent Wolf qui va nous faire danser,
00:13 évidemment, tout le public sur cette scène flottante.
00:16 Bonjour à vous, Laurent.
00:17 Bonjour.
00:18 Vous êtes un prodige des platines qui a une carrière qui commence à s'écrire
00:23 sur une longue, longue page.
00:24 On ne va pas faire de liste ensemble,
00:26 mais peut-être discuter d'abord de votre rapport à la musique.
00:28 On va y revenir.
00:29 Vous êtes DJ, vous êtes multi-instrumentiste et compositeur,
00:32 et ça, c'est vraiment important de le souligner
00:34 parce que tous les DJ ne sont pas des musiciens forcément.
00:38 Est-ce que ça change quelque chose pour vous sur scène,
00:40 votre rapport à la composition musicale, de savoir jouer de plusieurs instruments ?
00:46 En fait, je ne sais pas jouer de plusieurs instruments.
00:49 Mais je suis plutôt, on va dire, un chef d'orchestre.
00:51 Mais c'est vrai que la première partie de ma carrière, c'était d'être DJ,
00:54 de simplement jouer les œuvres que les autres composaient.
00:56 Et ensuite, pour devenir DJ producteur, comme je l'ai été auparavant,
01:00 et passer au cap de fabriquer des tubes, j'ai dû me lancer dans la production.
01:04 Donc, je suis plutôt producteur.
01:06 Donc, je prends des sons, des samples, des instruments.
01:10 Des guitaristes viennent au studio, des chanteurs, des chanteuses.
01:13 Et je demande les ingrédients et je fais ma soupe avec.
01:16 Vous faites votre sauce avec plusieurs ingrédients sonores ou musicaux.
01:20 On va revenir au début.
01:21 Vous êtes né à Toulouse, Laurent.
01:23 On va parler du sud.
01:24 En fait, je suis né.
01:25 Non, vous n'êtes pas né à Toulouse.
01:26 Non, je suis né à Thiers, près de Paris.
01:29 Mais j'ai vécu une quinzaine d'années à Toulouse.
01:30 Je me disais quand même qu'il y avait un petit peu de Toulouse.
01:32 Oui, je suis resté.
01:34 J'ai fait nos stress à Toulouse.
01:35 Voilà, c'est ça.
01:36 Bon, qu'est-ce que ça évoque pour vous, le sud, la Provence, les suds, j'allais dire même ?
01:41 En fait, j'ai découvert le sud quand j'ai commencé à devenir connu en termes de DJ national.
01:46 Et donc, j'ai commencé à jouer en dehors de Paris et dans tous les clubs de France.
01:51 Et quand j'ai découvert le sud, j'ai trouvé le sud plus chaleureux et plus réceptif sur la musique festive.
01:59 Alors, la musique festive, vous, la vôtre, c'est plutôt de la house et de l'électro.
02:02 Est-ce que vous pouvez me faire un petit cours de ce qu'est la house musique ?
02:05 Tiens, aujourd'hui.
02:07 La house, ça vient vraiment de faire sa musique à la maison.
02:10 Ça a été pour nous, notre époque French touch, où on a pu, grâce aux ordinateurs,
02:17 ne plus avoir besoin d'un groupe entier, d'un studio qui était impossible à avoir,
02:22 parce qu'avant, le studio, c'était extrêmement cher.
02:25 Et donc, grâce à l'avenir, on va dire, vraiment de l'ordinateur personnel,
02:30 on a tous pu faire la musique à la maison.
02:34 Et donc, la musique, évidemment, elle a été tout de suite teintée d'électronique
02:38 parce qu'on l'a faite avec les ordinateurs.
02:40 Donc, on a rentré de l'analogique dans du digital.
02:43 Et maintenant, on essaye, avec le digital, d'avoir un son le plus analogique possible.
02:47 Donc, on a mélangé ces deux et c'est vraiment la house, pour répondre à la question simplement.
02:50 Ça a été le début de la période où on a pu composer à la maison, tout seul, tranquille.
02:55 Donc, si je lis un petit peu les interviews sur vous, Laurent Wölsch,
02:57 c'est pas une légende urbaine, vous avez vraiment commencé dans votre chambre.
03:00 Bien sûr.
03:01 À quel âge ?
03:01 12 ans.
03:02 OK.
03:02 Mais en tant que DJ, parce que l'ordinateur n'existait pas, mais c'était du vinyle,
03:06 c'était les platines, et je réquisitionnais tout le matériel de ma mère et ses vinyles.
03:10 Et j'ai additionné une deuxième platine et j'ai commencé à…
03:13 C'est ça.
03:13 D'ailleurs, on revient au vinyle, vous le disiez.
03:16 Aujourd'hui, le vinyle, c'est quelque chose qui revient en termes d'objet,
03:19 puis d'amour du son aussi.
03:22 Qu'est-ce que vous en pensez de ce retour du vinyle ?
03:24 Ça restera toujours, ça reprendra jamais le dessus.
03:27 Mais il y a ce côté un peu comme les voitures de collection,
03:29 on aura toujours des collectionneurs de vinyle et de platines vinyle.
03:32 Et je trouve ça sympa, parce qu'il ne faut pas oublier l'objet,
03:35 il ne faut pas oublier d'où viennent les premiers pressages,
03:38 comment c'est fait et comment c'est enregistré,
03:40 comment c'est fixé la musique sur les supports.
03:43 Parce qu'aujourd'hui, c'est complètement l'inverse,
03:45 il n'y a plus de support.
03:46 Mais il faut garder ce moment d'histoire.
03:48 La première fois que vous touchez une platine,
03:51 vous vous en souvenez, j'imagine, en public peut-être,
03:54 parce que c'est important, il y a ce rapport au public.
03:56 Vous êtes où ? Dans un club, dans une petite boxe ?
03:59 Non, dès le collège,
04:01 au lieu de danser avec tous mes copains et mes copines de classe,
04:04 j'ai tout de suite été réquisitionné en tant que DJ
04:06 pour la boum du collège à Amagnonville, en région parisienne.
04:10 Donc à 14-15 ans, déjà, je mixais pour les autres,
04:15 pour faire danser les gens.
04:16 Et vous savez pourquoi ? Est-ce que vous arrivez à savoir pourquoi,
04:18 à ce moment-là, on vous demande, à vous et pas à quelqu'un d'autre,
04:21 d'être des DJ ?
04:21 Moi, ça m'arrangeait bien, parce qu'à l'époque...
04:23 Vous n'alliez pas danser ?
04:23 Non, et j'étais super timide.
04:26 Donc j'étais content parce que j'étais attiré par la musique,
04:28 la fête et la jovialité,
04:31 et la convivialité d'avoir plein de gens ensemble
04:33 qui ne travaillaient pas à l'école,
04:35 parce que là, c'était...
04:36 Mais qui venaient danser et s'amuser.
04:37 Donc j'étais observateur,
04:39 mais je n'étais pas encore assez extraverti
04:42 pour me glisser au milieu.
04:43 Alors que maintenant, je peux et danser devant un DJ,
04:45 et faire le DJ.
04:46 C'est quoi votre premier souvenir, vraiment, de grande scène,
04:48 de grand festival, où vous vous dites,
04:50 là, il y a quelque chose qui se passe ?
04:51 Je crois que Nostress, pour vous,
04:53 donc on est en 2008, c'est ça ?
04:55 Oui.
04:56 C'est la fulgurance, quoi.
04:58 C'est là que tout commence,
04:59 et même, vous le dites dans une interview,
05:00 vous dites, là, j'ai halluciné parce que je me suis dit,
05:02 il y a quelque chose qui se passe dans ma carrière.
05:04 Et Nostress m'a appris ce que c'était la différence
05:07 entre un bon morceau et un vrai tube.
05:09 Et je le vois encore aujourd'hui, par exemple,
05:11 en termes d'écoute sur les plateformes,
05:14 Nostress est loin devant les autres tubes que j'ai fait.
05:17 Donc il y a vraiment un peu comme le...
05:19 Je ramène toujours ça au Born to Be Alive de Patrick Allendez,
05:22 qui fait toute sa vie sur une chanson.
05:24 Bah Nostress, je sais que celle-là,
05:25 elle restera jusqu'à la fin de mes jours, c'est comme ça.
05:27 Vous arrivez à la jouer différemment, sur scène ?
05:29 Oui, je fais des remixes.
05:30 Comment, alors ?
05:31 Je revisite,
05:33 on m'envoie régulièrement des demandes de remixes
05:37 que les jeunes font.
05:39 C'est un titre qui est repris peut-être trois fois par mois
05:42 avec des nouvelles versions.
05:43 Donc des versions, il y en a déjà aujourd'hui plus d'une centaine.
05:46 En parlant de transmission, justement,
05:47 il y a une école qui a été montée dont vous êtes le parrain.
05:50 C'est l'école des DJs, en fait.
05:52 Et c'est à Barcares, c'est ça ?
05:53 À Barcares.
05:54 À Barcares.
05:55 C'est génial, j'imagine, de prolonger comme ça votre savoir-faire
05:58 et de repérer peut-être aussi de nouveaux DJs ?
06:00 Ce qui me plaît, c'est de transmettre surtout, c'est de voir...
06:02 Parce que les jeunes ont plein de nouvelles idées
06:04 et si je peux tout de suite leur faire gagner du temps
06:06 sur des choses qui prennent plusieurs années à comprendre,
06:10 c'est un bon échange.
06:11 Comme quoi, tiens, par exemple ?
06:12 Qu'est-ce qu'on peut comprendre avec vous en peu de temps ?
06:14 Souvent, l'erreur du DJ, c'est être un très bon technicien,
06:18 alors qu'en fait, une fois qu'on est devant un public,
06:19 les gens, ce qu'ils veulent entendre, c'est une bonne programmation
06:22 et la présence de l'artiste devant.
06:24 Qu'on chante, qu'on fasse du violon, de la guitare ou qu'on soit DJ.
06:27 Si on est effacé avec une très bonne playlist,
06:29 ça ne le fera pas autant que si on ouvre,
06:32 on brise la glace avec le public et on les emmène
06:35 faire un bout de chemin ensemble pour s'amuser.
06:39 Pour vous, c'est ça un bon DJ ?
06:40 Ah oui.
06:41 Avant même le choix des disques, avant même sa technique.
06:43 Après, si le reste suit, c'est parfait.
06:46 On est ici à La Ciotta pour terminer Laurent Wolf.
06:48 Il y a quelques semaines, vous étiez sur une fan zone
06:50 de la Coupe du Monde de Rugby à Toulouse.
06:53 Vous avez donc joué devant un public fan de rugby,
06:55 fan de Toulouse et probablement aussi fan de vous.
06:58 J'imagine que de revenir un peu dans une ville
07:00 dans laquelle vous avez vécu, d'être ici aussi à La Ciotta,
07:03 pas loin de Marseille où vous avez fait danser Marseille
07:06 lors de l'été marseillais.
07:06 Oui, il n'y a pas très longtemps.
07:07 Il y a quelque chose du sud qui vous appelle en fait, non ?
07:10 Exactement.
07:12 Toulouse, ma dernière date, c'était la place du Capitole
07:16 avec 35 000 personnes.
07:17 Il y a eu 40 000 personnes pour la Coupe du Monde de Rugby.
07:19 Là, il n'y aura pas 40 000 personnes ce soir pour La Ciotta,
07:22 mais vous serez sur une scène flottante en plein cœur du port.
07:25 Je vous laisse peut-être le mot de la fin pour dire un petit mot
07:27 à France Bleu et à ceux qui vous découvrent.
07:29 Je remercie France Bleu de m'avoir fait venir ce soir.
07:31 Il y a quelques années, je ne me voyais pas faire un concert
07:33 avec France Bleu et c'est là où je me rends compte
07:35 que les artistes ont vieilli, mais le public aussi.
07:38 Donc, les radios, en même temps, suivent le chemin.
07:41 Enfin, il y a des fois, je fais des sets avec mes morceaux d'avant
07:44 et le public que j'ai en face de moi, il est à mon âge comme moi,
07:47 donc au-dessus de la cinquantaine.
07:48 Donc, on s'amuse et j'ai l'impression d'être un peu dans les...
07:51 Je fais partie des soirées 70 maintenant,
07:53 mais c'est les soirées 2000 ou 2010.
07:56 En tout cas, vous durez, ça c'est génial.
07:58 L'important, c'est qu'il faut s'amuser jusqu'à la fin.
08:00 Dernier mot, Wolf, pourquoi ? Ça vient d'où ?
08:02 À l'époque, quand je suis rentré au Queen
08:05 et que je suis resté résident la bonne quinzaine d'années.
08:07 C'est un club parisien, oui.
08:08 Oui, c'était le club mythique vraiment des débuts de la musique électronique en France.
08:12 Et il fallait un nom d'artiste.
08:13 À l'époque, moi, je jouais, je faisais mon set et je repartais.
08:18 Mais quand on a commencé à faire venir des DJ internationaux
08:20 comme David Morales, Frankie Knuckles et tout ça,
08:24 on a compris que pour être DJ et aller plus loin que simplement DJ dans un club,
08:28 il fallait produire des tubes.
08:30 Il fallait aussi avoir une empreinte artistique, un nom d'artiste.
08:34 Donc à ce moment-là, j'ai choisi Wolf.
08:36 Merci beaucoup, Laurent Wolf, de nous accorder ce temps-là.
08:38 Et puis bienvenue au France Bleu Live Festival.
08:40 Et bien, à ce soir.
08:41 À la Ciota, à ce soir.
08:42 À la Ciota.
08:43 À la Ciota.
08:44 À la Ciota.
08:45 À la Ciota.
08:46 À la Ciota.
08:47 À la Ciota.
08:48 [SILENCE]

Recommandations