Retrouvez le webinaire de COMETE "Enjeux de transition écologique et politiques culturelles : les projets culturels de territoire et les CRTE", organisé le 05/10/2023 à 14h.
❖ RETROUVEZ-NOUS SUR :
▶︎ SITE WEB : https://www.ecologie.gouv.fr/
▶︎ FACEBOOK : https://www.facebook.com/Ecologie.Gouv
▶︎TWITTER : https://twitter.com/Ecologie_Gouv
▶︎ LINKEDIN : https://fr.linkedin.com/company/ministere-de-la-transition-ecologique
✅ Pour plus d'informations, rendez-vous sur la plateforme de COMETE, la COMmunauté Écologie et Territoires
▶︎ https://territoires-en-transition.ecologie.gouv.fr/#welcome
❖ RETROUVEZ-NOUS SUR :
▶︎ SITE WEB : https://www.ecologie.gouv.fr/
▶︎ FACEBOOK : https://www.facebook.com/Ecologie.Gouv
▶︎TWITTER : https://twitter.com/Ecologie_Gouv
▶︎ LINKEDIN : https://fr.linkedin.com/company/ministere-de-la-transition-ecologique
✅ Pour plus d'informations, rendez-vous sur la plateforme de COMETE, la COMmunauté Écologie et Territoires
▶︎ https://territoires-en-transition.ecologie.gouv.fr/#welcome
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bien, alors nous allons commencer ce webinaire.
00:00:06 Donc tout d'abord bonjour à toutes et tous et bienvenue dans ce nouveau webinaire Comet,
00:00:11 organisé en partenariat avec l'Agence nationale de cohésion des territoires et le ministère de la
00:00:17 culture. Alors de culture, il sera question aujourd'hui, plus précisément de comment la
00:00:23 culture peut constituer l'armature d'un projet plus large de territoire et fédérer les acteurs
00:00:30 locaux autour de ce projet. Bien sûr comment ce projet peut lui-même alimenter les actions du
00:00:37 CRTE. Nous verrons aussi à travers les retours d'expérience comment la culture peut faire partie
00:00:44 intégrante et porter la transition écologique. Donc nous sommes ensemble jusqu'à 15h30,
00:00:50 encore une fois merci à ceux qui n'interviennent pas de bien vouloir fermer leur micro. Et sans
00:00:56 attendre pour commencer donc ce webinaire, je passe la parole à madame Karine Duquenois,
00:01:03 qui est haute fonctionnaire à la transition écologique et au développement durable au
00:01:08 ministère de la culture. Madame Duquenois c'est à vous, merci. Bonjour et bonjour à toutes et à
00:01:17 tous. Je suis vraiment très heureuse d'être avec vous cet après-midi et de pouvoir également
00:01:22 entendre vos échanges qui je pense que seront très instructifs et très intéressants pour nous. Je sais
00:01:32 qu'il y a aussi des représentants des DRAC dans les temps d'atelier et pour essayer peut-être en
00:01:37 propos liminaire et sans être trop longue de vous donner quelques éléments sur la façon dont on
00:01:43 appréhende les questions de transition écologique au ministère et avec l'ensemble des acteurs,
00:01:50 c'est évidemment pas qu'à l'intérieur du ministère mais bien avec les territoires,
00:01:55 avec les acteurs culturels. Rappelez quelques petits points que vous connaissez déjà,
00:02:01 mais le poids de la culture c'est 2,3% du produit intérieur brut, ce qui est tout de même
00:02:07 extrêmement important, c'est 47,5 milliards de production annuelle et c'est environ 2,2% de la
00:02:16 population active. Donc nous sommes un peu le ministère et le secteur des 2% puisque nous
00:02:22 représentons également à peu près 2% de l'émission des gaz à effet de serre. Voilà,
00:02:28 donc tout cela nous conduit à souhaiter nous mobiliser en faveur de ces thématiques,
00:02:37 mais également parce que la culture, et ce n'est pas à vous que je l'apprendrai,
00:02:40 est au confluent d'un certain nombre de problématiques qui sont liées au tourisme,
00:02:46 qui sont liées au transport, qui sont liées de façon très prégnante au quotidien des habitants
00:02:51 et à la vie de chacune et chacun. Qu'on pense à la bibliothèque, qu'on pense au théâtre,
00:02:57 qu'on pense au musée de proximité et aux lieux patrimoniales qui font la richesse du pays,
00:03:03 les lieux culturels, tout français a un attachement et un lien à la culture et à des
00:03:10 lieux où on parle de culture, où on pratique la culture, où on la consomme et on se l'approprie.
00:03:19 Donc c'était vraiment pour nous fondamental de contribuer en tant que ministère de la culture
00:03:24 avec l'ensemble de notre écosystème à travailler sur les questions de transition écologique.
00:03:31 Alors comme tous, on a identifié des sujets un peu transversaux qui sont pour nous des
00:03:38 préalables d'action et sur lesquels nous essayons d'avancer de façon concrète.
00:03:43 Le premier sujet, c'est le sujet de la mesure. Si on parle émission des gaz à effet de serre,
00:03:49 si on veut pouvoir mettre en œuvre des plans d'action, mesurer d'où l'on part, se fixer des
00:03:54 objectifs, identifier les secteurs les plus consommateurs dans notre activité, il faut
00:04:01 commencer par la mesure. Mais la mesure, elle est assez circonscrite en termes de volume.
00:04:08 Dans le champ culturel, les établissements du ministère, c'est au-dessus de 250 agents,
00:04:13 350 quand on rentre dans le secteur privé, ce sont de très grosses structures. Donc ce que
00:04:20 nous sommes en train d'accompagner et d'essayer de faire, c'est de modéliser des types de bilans
00:04:26 carbone par grands secteurs d'activité. Je vous donne un exemple qui sera parlant dans le champ
00:04:32 des territoires. Nous sommes en train de travailler avec Ecom France et avec le service des musées de
00:04:37 France, donc le champ des musées, pour identifier une typologie de musée. On a aujourd'hui 26 types
00:04:44 et pour lesquels nous allons conduire une étude de bilan d'émission des gaz à effet de serre,
00:04:53 qui nous permettra ensuite de modéliser. Il y a environ 1500 musées qui sont musées de France,
00:04:59 certains sans doute dans les territoires que vous représentez ici. Ils seraient trop longs,
00:05:06 trop coûteux et sans doute trop fastidieux, y compris en énergie humaine à mobiliser,
00:05:12 de vouloir faire des bilans carbone partout, alors même que la loi d'ailleurs ne l'impose pas. Mais
00:05:19 pour autant c'est vraiment un indicateur très intéressant. Donc on a des expériences,
00:05:24 le champ des musées, dans le champ du spectacle vivant également, pour essayer de modéliser et
00:05:31 de construire des choses adaptées. Également dans le cadre de l'appel à projets alternatives
00:05:42 verte, nous sommes dans la deuxième vague, avec des premiers dossiers qui sont remontés à la fin
00:05:49 du mois de septembre. Il y aura deux vagues en 2024 pour là encore avoir des propositions,
00:05:55 d'initiatives qui ont vocation à pouvoir ensuite être partagées, être ouvertes, donc utilisables
00:06:03 un petit peu partout sur les territoires. Et nous c'est vraiment là encore un sujet sur
00:06:07 lequel on regarde ce qui peut être réplicable et ce qui peut être mis au service de toutes et
00:06:12 tous pour faire avancer le sujet de la transition. Donc premier préalable, la mesure. Second
00:06:19 préalable, les questions de formation et d'enseignement. C'est évident que les montées
00:06:26 en compétence des uns et des autres sur les sujets de transition écologique, eh bien elles sont
00:06:31 extrêmement importantes. Nous avons un travail que nous essayons de conduire sur également les
00:06:39 formations initiales, c'est-à-dire que demain les architectes soient formés sur les questions de
00:06:44 transition écologique, que l'ensemble des cadres du ministère de la Culture et des professionnels
00:06:49 de la Culture puissent être formés. C'est vraiment un sujet que ce soit au niveau des
00:06:55 administrations centrales, au niveau des services déconcentrés, au niveau des établissements,
00:06:59 d'être partout opérationnel. Et puis les sujets de financement, je ne vais pas y revenir, on peut
00:07:06 penser au fond vert qui est un sujet que nous pouvons partager. Une fois qu'on a identifié
00:07:13 ces préalables, eh bien nous essayons d'avoir des axes de travail pour pouvoir développer et en
00:07:20 se fixant vraiment des objectifs le plus concret possible. On a tout un périmètre, donc on a
00:07:25 fixé cinq objectifs de travail que la ministre avait annoncé l'an passé d'ailleurs au think tank
00:07:33 sur la transition écologique au centre Pompidou. En premier qui est sur produire autrement, se dire
00:07:41 que l'on soit dans un lieu de spectacle, qu'on soit autour des musées, qu'on soit également sur
00:07:46 les lieux de tournage, eh bien comment peut-on travailler pour produire avec une économie de
00:07:52 ressources, avec aussi des possibilités de réutilisation, ce qui pose énormément de
00:07:57 questions aussi juridiques, des questions de stockage qui sont sans doute des problèmes que
00:08:03 l'on rencontre un peu partout sur les territoires et puis des problèmes de droits, d'assurance.
00:08:07 Donc nous essayons, nous ministres de la culture, aussi d'accompagner et d'outiller aussi un petit
00:08:12 peu juridiquement les acteurs qui essaient d'avancer en ce sens. Une seconde thématique,
00:08:18 peut-être plus abstraite, mais tout de même les questions de sobriété numérique et de toujours,
00:08:25 sur les sujets numériques qui sont très à la mode, de se poser la question du pourquoi,
00:08:31 parce qu'on peut avoir une débauche d'énergie pour finalement un résultat assez peu significatif,
00:08:39 et surtout en termes de sobriété numérique, le sujet des matériels. Donc nous avons beaucoup
00:08:46 de points sur les sujets de reconditionnement, les sujets de durée de vie des équipements et des
00:08:53 durées d'utilisation, puisque c'est un des facteurs les plus polluants. Le troisième sujet,
00:08:59 sans doute le plus important, un des plus importants avec la création pour vous dans
00:09:04 les territoires, c'est la question d'inventer et de construire les paysages et les patrimoines de
00:09:10 demain. Donc c'est comment on va être en capacité finalement d'affronter aussi les questions des
00:09:19 crises climatiques, les évolutions climatiques, et quels que soient les sujets qu'il s'agisse
00:09:25 de construire. On ne peut pas construire aujourd'hui un projet sans envisager ses
00:09:32 besoins en énergie. Je prends les exemples des grandes surfaces vitrées qui ont pu être très
00:09:37 à la mode, et on se rend compte aujourd'hui que ce sont des gouffres énergétiques, mais aussi
00:09:43 travailler aux nouveaux usages de bâtis anciens. Vous savez qu'il y a les questions d'essayer
00:09:48 d'éviter dans le cadre de l'artificialisation des sols de trop construire de construction en
00:09:55 oeuvre, mais faire évoluer des constructions existantes. Donc il y a pour nous de gros enjeux
00:10:01 en termes d'architecture au niveau des architectes des bâtiments de France évidemment, pour faire
00:10:06 évoluer cela, et puis d'accompagnement des patrimoines, parce qu'on constate qu'un certain
00:10:11 nombre de patrimoines n'ont pas été conçus pour finalement s'adapter à des températures qui
00:10:19 gagnent régulièrement 1°, 2°. On a un mois d'octobre particulièrement chaud, et on peut
00:10:28 savoir déjà que c'est sans doute le mois d'octobre le plus frais que nous connaîtrons. Donc c'est
00:10:33 vraiment comment on approche, on pense aussi au littoral, comment on travaille sur les évolutions
00:10:39 du bâti, et là vraiment comment nous mobilisons les connaissances et les compétences qu'elles
00:10:44 soient au niveau central et au niveau territorial pour accompagner notamment les porteurs de projets,
00:10:50 les collectivités, et c'est un très gros chantier avec un nombre de sujets extrêmement sensibles.
00:10:56 Dans la même ligne, les questions de conservation, on pense aux champs des archives, aux champs des
00:11:03 musées, toujours dans des logiques également de sobriété énergétique. On peut démontrer que dans
00:11:08 le champ de la conservation ce ne sont pas forcément des niveaux de température qui sont
00:11:12 toujours le sujet le plus important, mais des niveaux de constance de la température. On peut
00:11:18 observer qu'en variant sur 1°, on peut gagner de 5 à 10 % de sa consommation sans porter préjudice
00:11:25 aux collections. Donc là nous avons également un chantier que nous allons rendre public pour
00:11:33 qu'il puisse être utilisé partout. Et puis une dernière thématique qui est la question de la
00:11:39 mobilité des publics. Donc là complètement un sujet de territoire majeur, c'est évidemment
00:11:46 on pense au sujet de covoiturage, au sujet d'intermodalité. Nous on essaie également au
00:11:52 niveau national de voir comment on peut essayer d'agir sur les questions de fret, sur les sujets
00:12:00 de liens de transport pour éviter le tout routier et lorsque l'on est dans un contexte local,
00:12:08 éviter le tout voiture. Mais là ce sont vraiment des enjeux qui ne peuvent se construire que
00:12:14 localement, c'est pour ça que nous les acteurs qui représentent les territoires au sein des
00:12:20 DRAC sont des interlocuteurs majeurs pour vous, collectivité. On aura je crois des exemples dans
00:12:26 l'après-midi qui témoignent de cette thématique, mais c'est vraiment un sujet sur lequel on essaie
00:12:33 de voir comment avancer et comment avancer également dans la logique de production,
00:12:37 de logique ce qu'on appelle de tourner raisonné, peut-être d'éviter un artiste qui se déplace
00:12:44 pour une seule date à un seul endroit, mais peut-être de regarder parce qu'on sait que les
00:12:49 contraintes qui pèsent sur les habitants font que les théâtres, les lieux de culture ne seront
00:12:55 pas forcément en concurrence, mais que l'on peut essayer d'organiser un petit peu autrement
00:13:00 l'activité pour pouvoir rencontrer les publics tout en étant soucieux de la préservation des
00:13:09 ressources naturelles. Donc j'ai parlé de carbone, c'est également tous les sujets de biodiversité,
00:13:16 de renaturation, et un point quand on parle bâtiment, construction, c'est toujours se poser
00:13:23 la question et on essaie de le travailler au niveau du ministère et dans les projets que
00:13:27 nous accompagnons, c'est finalement penser à un projet pour le moment où il sera livré,
00:13:33 le moment où il va commencer à entrer en fonctionnement. On se rend compte aujourd'hui
00:13:37 quand on examine des projets immobiliers que nous avons pu soutenir, des projets d'équipement
00:13:43 culturel, et bien qu'ils ont été pensés en étant finalement déjà obsolètes dans leur mode de
00:13:50 fonctionnement, dans leur niveau de consommation d'énergie, dans leur rapport à l'espace, dans
00:13:55 leur rapport à la ville, dans leur capacité à être facilement accessible, et c'est je pense un
00:14:02 enjeu que l'on peut partager de façon très transversale, puisque tout équipement culturel
00:14:08 dans le pays se fait souvent en croisant les énergies et les financements des uns et des
00:14:15 autres, et je pense que c'est un beau sujet de travail en commun pour se fixer une perspective
00:14:23 la plus opérationnelle possible dans le périmètre qui est notamment le vôtre, et j'ai été beaucoup
00:14:29 trop longue, j'avais dit que je ferais beaucoup moins long, donc excusez-moi d'avoir peut-être
00:14:35 un peu dépassé et abusé de votre temps. En tout cas merci infiniment Madame Duquenois d'avoir
00:14:40 posé un petit peu les enjeux de votre ministère, enjeux qui vont effectivement s'incarner et se
00:14:47 dupliquer aussi sur l'ensemble du territoire, donc c'était important cette parole on va dire un peu
00:14:51 nationale des questions que se pose le ministère et qui se répercuteront dans les territoires.
00:14:59 En parlant de territoire, la transition est toute trouvée, juste une remarque avant,
00:15:06 on aura un temps d'échange tout à l'heure d'ici une vingtaine de minutes, un quart d'heure,
00:15:11 une minute, donc n'hésitez pas à poser vos questions ou faire part de vos remarques dans
00:15:16 le fil de discussion, moi je m'en ferai porte-voix lors de ce temps d'échange,
00:15:21 mais vous aurez aussi la possibilité de prendre la parole lors de ce temps d'échange. Je vous
00:15:28 propose qu'on plonge justement dans les territoires, notamment à Loire-Forêt-Aglaux,
00:15:33 qui va un petit peu nous expliquer comment la culture finalement dans ce territoire est
00:15:41 devenu un vrai enjeu des transitions, et pour ça je vais passer la parole à madame Evelyne
00:15:47 Chouvier qui est vice-présidente déléguée à la culture. Madame Chouvier s'il vous plaît.
00:15:52 Oui bonjour à tous, alors moi je vais rapidement vous présenter notre territoire,
00:15:57 donc le département de la Loire est un département tout en longueur,
00:16:02 on est un territoire au centre de cette structure, on a 112 000 habitants, 87 communes,
00:16:10 on a deux centralités de 15 et 16 000 habitants, et on a des toutes petites communes rurales,
00:16:18 puisque la plus petite a 46 habitants. Il nous faut une heure et demie en voiture pour aller
00:16:26 du nord-ouest au sud. On a, vous le voyez sur cette carte, alors tout ce qui est en orangé,
00:16:36 c'est les actions EAC qui ont été définies par la DRAC, et vous pouvez le voir, le côté ouest de
00:16:48 notre territoire est vraiment un territoire montagneux, rural, et c'est donc là que la
00:16:53 DRAC a axé nos actions EAC. Bien évidemment ces actions EAC se font en spectacle en milieu rural,
00:17:03 et puis actuellement sur la partie sud on a un festival baroque qui dure une dizaine de jours
00:17:09 et que la GLO porte. Simplement pour vous dire qu'on a un cinéma communautaire, on a trois
00:17:16 médiathèques communautaires, trois ludothèques, un musée au nord de notre territoire qui est un
00:17:24 petit musée de broderie au fil d'or, et puis on a un réseau de bibliothèques, de 54 bibliothèques
00:17:31 associatives mais surtout municipales qui s'appelle Copernic, et on a un réseau avec neuf écoles de
00:17:37 musique. On a un conventionnement avec des équipements, alors les Monts de la Balle c'est
00:17:44 du spectacle art de rue, la compagnie Superstras, La Passerelle qui est une salle de spectacle sur
00:17:51 Saint-Just-Saint-Rambert, Les Bénitons c'est un théâtre de Montbrison, donc Saint-Just-Saint-Rambert
00:17:57 et Montbrison sont les deux villes centres. Et puis on porte depuis la fusion de nos quatre PCI en
00:18:04 2017 le Fort Estival qui est donc le grand festival de notre territoire et qui a eu cette année 40
00:18:14 000 personnes. Voilà à peu près comment est dépeint notre territoire. Nos enjeux, on a une
00:18:27 grosse pression foncière sur notre agglomération, on a une démographie positive, c'est à dire que
00:18:34 sur le département au nord et au sud la population est plutôt en départ des agglomérations et des
00:18:43 communautés de communes, ce n'est pas le cas sur la nôtre, mais on sait qu'on est proche d'un
00:18:50 territoire qui est en vieillissement, donc c'est vrai que c'est une réflexion qu'on a à mener. On
00:18:56 a bien évidemment le problème de mobilité, mais je pense que plein de territoires sont comme nous
00:19:01 et on est aussi axé sur la préservation des paysages. Alors le projet culturel de territoire,
00:19:08 pardon, il a été signé en juin de cette année, il est passé en conseil communautaire. C'est un
00:19:17 cadre formel et stratégique qui est arrivé dans une période d'expérimentation. C'est vrai que sur
00:19:25 notre agglomération on a cette chance-là que les élus nous permettent de lancer des expérimentations
00:19:32 en tout jard au niveau culturel et c'est vrai que ça nous a permis de construire ce PCT. En ce qui
00:19:39 concerne le CRTE, c'est vraiment un cadre et un outil pour nous qui nous permet d'inscrire nos
00:19:45 actions et par exemple de redéployer l'atelier musée des grenadières dont je vous parlais,
00:19:52 ce petit musée de broderie au fil d'or. Il n'y en a que deux en France, un à Rochefort et puis
00:19:58 le nôtre et ce musée va donc dorénavant s'appeler l'ORÉ. Donc le CRTE nous permet aussi de travailler
00:20:10 en transsexualité. On travaille bien évidemment avec l'environnement, avec les projets urbains,
00:20:17 notamment dans la revitalisation du centre-bourg-centre-ville. On travaille bien
00:20:23 sûr avec le service mobilité et le service social et la culture sert de liant dans tout
00:20:31 ce qui est recherche, de la parole de l'habitant, de la participation. On a vraiment un rôle
00:20:36 essentiel et on s'appuie et on est appui d'autres services de Loire-Forêt. Peut-être que je peux
00:20:46 poursuivre effectivement l'enjeu de l'élaboration. Bonjour à tous, je suis Catherine Rogénieux,
00:20:52 directrice de la culture de l'agglomération Loire-Forêt. L'enjeu avec le projet culturel
00:20:57 de territoire c'était de positionner la culture comme support des autres politiques publiques
00:21:02 dans une approche globale et systémique aux bénéfices des habitants aux côtés des autres
00:21:11 directions. Et vous le constatez, ce projet culturel de territoire est construit autour
00:21:16 de cinq axes. L'équité territoriale, Evelyne nous l'a dit, on est sur un territoire qui est très
00:21:22 vaste, c'est une agglomération qualifiée de XXL. Donc l'enjeu c'est bien de pouvoir répondre,
00:21:29 d'apporter une réponse différenciée selon les bassins de vie. L'axe 2 c'est d'accompagner
00:21:34 la participation active des habitants à la vie culturelle du territoire avec, en toile de fond,
00:21:39 les droits culturels qu'on vient mettre au travail dans le cadre d'expérimentation en effet. L'axe
00:21:46 3 sur lequel je vais m'attarder, accompagner les transitions du territoire et puis vous voyez
00:21:51 ensuite, axe 4, permettre l'expérimentation de soutenir la création artistique et moderniser,
00:21:55 transformer les équipements culturels. Je crois que l'objectif c'était, en écrivant ce PCT,
00:22:03 de pouvoir renouveler les récits, les imaginaires et avec l'accompagnement autour des transitions,
00:22:10 et je dis bien des transitions, parce que c'est pas seulement la transition environnementale qui
00:22:16 est visée, mais aussi les transitions sociétales avec un sentiment de réduction des liens sociaux,
00:22:23 notamment lié à la désertification de certains centres-bourgs de l'agglomération. La transition
00:22:29 touristique, on a une station de moyenne montagne sur le territoire qui bien évidemment est de
00:22:38 moins en moins enneigée, donc il s'agit aussi de repenser là cette station et l'économie du coup
00:22:45 locale. La transition démographique, comme Evelyne vous l'a dit, effectivement avec un
00:22:50 enjeu fort autour du vieillissement. La culture vient se mettre au service de ces enjeux-là,
00:22:57 de manière très formelle à présent, puisque le cadre du projet culturel nous permet d'avoir
00:23:02 une vraie légitimité à aller solliciter un travail en coopération avec, effectivement,
00:23:10 des directions aussi diverses que l'aménagement. Et je prends pour exemple l'accompagnement qu'on
00:23:16 va mettre en place avec nos collègues de l'aménagement autour de l'écriture du PLUI
00:23:22 à 87 communes, où là on va venir par l'outil artistique, venir mettre au travail les questions
00:23:29 de propriété, d'artificialisation des sols, de permis de construire, par une approche réellement
00:23:35 sensible. Ça c'est un des exemples. On travaille également avec la direction d'environnement
00:23:42 autour du plan alimentaire territorial qui a été validé en conseil communautaire en même temps que
00:23:49 le projet culturel de territoire. Là il s'agit de venir renseigner sur un temps long, avec une
00:23:56 compagnie artistique qui va s'installer deux ans au moins sur le territoire, qui va venir renseigner
00:24:01 donc comment on se nourrit, comment on cultive également sur le territoire, donc vraiment
00:24:10 toujours dans cette approche assez globale. Et puis sur la question de la revitalisation des
00:24:19 centres-bourgs, il y a une vraie démarche au niveau de l'agglomération très moteur et incitative pour
00:24:26 que l'élu se repose les questions sur son centre-bourg et sur les communs, qu'est-ce qu'il
00:24:33 fait commun dans le village. Alors on a cinq petites villes de demain, mais le dispositif
00:24:39 il est aussi en complément des petites villes de demain, on est sur un accompagnement des bourgs
00:24:46 même lorsqu'ils ne sont pas qualifiés de PVD. Donc l'idée c'est vraiment de remettre l'habitant
00:24:54 au cœur et les élus au cœur du dispositif également par une approche sensible. Donc on
00:25:01 positionne des collectifs pluridisciplinaires, artistiques, artistes, sociologues, vraiment
00:25:09 toute une batterie comme ça de compétences pour venir renseigner ce qu'ils font commun,
00:25:15 quels sont les communs au centre du village. Donc on est dans une approche vraiment d'urbanisme
00:25:20 culturel, ce sont des expérimentations qu'on mène depuis cinq ans, on peut dire qu'on est
00:25:28 maintenant dans une phase de modélisation finalement où on accompagne généralement
00:25:33 deux à trois communes par an sur ces dispositifs vraiment sensibles. On travaille, on met au
00:25:42 travail également la question du vieillissement, comment on vieillit finalement sur un territoire
00:25:47 extrêmement rural, ce qui sous-entend de venir questionner la manière d'habiter, beaucoup de
00:25:55 personnes âgées finissent finalement dans leur maison, grande maison, tout à fait isolée, sans
00:26:01 moyen de se déplacer. Donc là aussi on est sur une recherche-action d'une durée de trois ans qui
00:26:08 vient mettre au travail ces enjeux-là et tester aussi des choses avec les habitants qu'ils soient
00:26:17 en résidence de personnes âgées ou à domicile. Voilà donc ça c'est une approche qui nous est
00:26:26 permise par le projet culturel du territoire de manière très transversale et puis on a d'autres
00:26:32 moyens également de venir mettre au travail les enjeux de transition sur la question des paysages
00:26:39 donc notamment qui est un enjeu très fort sur notre sur notre agglomération puisque on a des
00:26:47 paysages plutôt sur des zones de moyenne montagne qui sont préservées et les zones de plaine,
00:26:54 la zone de plaine qui finalement est bordée par l'autoroute donc avec un paysage très scénarisé
00:27:01 où l'empreinte de l'homme est très présente. On va donc ouvrir un centre d'interprétation à
00:27:09 l'architecture et au patrimoine qui va venir renseigner les paysages et l'empreinte des
00:27:17 hommes sur le paysage mais également comment les paysages façonnent finalement la culture
00:27:22 des habitants. L'objectif c'est aussi de donner à voir aux décideurs que chaque micro décision
00:27:32 prise a un impact sur le paysage, les paysages de proximité. Donc ça c'est le volet paysage et
00:27:43 puis enfin on a également de manière très concrète l'intention de réduire l'empreinte
00:27:48 carbone à la fois des équipements culturels et des événements qui sont organisés sur le
00:27:55 territoire. Alors simplement un exemple sur l'empreinte culturelle des équipements,
00:28:00 on utilise beaucoup de films plastiques pour couvrir les documents qui circulent dans les
00:28:06 médiathèques ludothèques. On a plus de 300 000 documents qui circulent donc vous voyez ça fait
00:28:12 quand même un bon tonnage de plastique utilisé. L'objectif c'est de passer au zéro équipement,
00:28:20 c'est-à-dire de ne plus couvrir les documents notamment ceux qui ont une durée de vie
00:28:26 extrêmement courte. Voilà donc on est dans ces logiques de réduire l'empreinte carbone et je
00:28:37 crois que ça vient aussi ces différents axes transformer nos organisations et les compétences
00:28:45 qu'on attend aussi des professionnels de la culture qui agissent en direct avec les habitants,
00:28:53 c'est-à-dire qu'on accompagne maintenant les agents de la direction sur des postures beaucoup
00:28:58 plus de facilitateurs finalement pour créer du lien entre les élus et les habitants,
00:29:06 entre les opérateurs culturels entre eux, pour créer vraiment et nourrir ce récit collectif de
00:29:14 l'agglomération. Voilà ce que je pouvais dire sur notre exemple avec ce projet culturel de
00:29:22 territoire qui vient d'être validé et qu'il s'agira maintenant de faire vivre sur le temps.
00:29:29 Merci Madame Angénieux pour cette description de votre projet de détransition. On a bien compris
00:29:38 que finalement à travers le prisme culture vous embarquiez à la fois une diversité d'acteurs
00:29:43 et que derrière finalement tout ça concourait à de multiples transitions sur l'ensemble de votre
00:29:50 territoire. Alors moi je voudrais passer maintenant la parole à Florane Mercier qui
00:29:56 est conseillère Action culturelle et territoriale à la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et qui je crois
00:30:02 à travailler en collaboration aussi avec Loire-Forêt-Zagloff. Madame Mercier si vous
00:30:07 souhaitez prendre la parole. Merci, vous m'entendez bien ? Oui, très bien. Bonjour à toutes et tous,
00:30:16 oui quelques mots pour peut-être prolonger à travers l'exemple qu'Abine Jouvier et Catherine
00:30:25 Angénieux ont donné de ce projet culturel de territoire qui est l'aboutissement en fait d'un
00:30:29 travail au long cours qu'on a pu accompagner et unir ensemble et peut-être redire aussi comment
00:30:38 le ministère de la culture accompagne ces questions-là puisque en plus de l'indispensable
00:30:44 bien évidemment décarbonation du secteur culturel qui a été rappelé, c'est aussi d'affirmer sans
00:30:49 doute le rôle de la culture en fait dans la question des transitions puisqu'on parlera des
00:30:54 transitions aujourd'hui. Et comme l'a dit Catherine Angénieux très justement c'est ce besoin quelque
00:31:02 part de nouvelle ingénierie en fait de l'action culturelle et territoriale avec des enjeux de
00:31:06 coopération, d'aller aussi au-delà des questions d'expérimentation et de se dire que on peut
00:31:13 arriver à avoir une action nationale qui travaille ces enjeux de transversalité et qui s'appuie sur
00:31:22 cette territorialisation de l'action culturelle puisque les enjeux de transition bien sûr ils
00:31:30 ont une dimension culturelle majeure, les expériences artistiques et culturelles sont au
00:31:34 coeur des transformations individuelles mais aussi sociétales et aussi je crois que Catherine
00:31:40 Angénieux l'a dit cette idée d'invention de nouveaux récits de territoire par les arts et
00:31:44 la culture qui sont indispensables en réalité si on veut bien s'imaginer que le politique est en
00:31:53 capacité ou se met en capacité de répondre à ces enjeux de transition qui induisent forcément
00:32:01 des transformations culturelles importantes. Donc au sein de la DRAC au Verne-Renalp avant
00:32:08 d'être vraiment sur ces questions de projet culturel de territoire on a souhaité essayer
00:32:12 d'accompagner les collectivités territoriales notamment les EPCI, les communautés de communes,
00:32:19 communautés d'agglos sur ces questions finalement d'une nouvelle manière de faire ensemble,
00:32:26 de plus coopérative, plus transversale, plus même intersectorielle et on a essayé d'imaginer des
00:32:35 contrats en fait pluriannuels, des conventions pluriannuelles au départ très centré sur
00:32:40 l'objectif qui nous était donné de généralisation de l'éducation artistique et culturelle mais qui
00:32:46 en réalité très rapidement dans les discussions avec les intercommunalités et nos partenaires
00:32:52 territoriaux puisque ces conventions sont également signées par l'éducation nationale,
00:32:57 le conseil départemental concerné et le conseil régional et d'autres services de l'état lorsque
00:33:04 cela est pertinent, on s'est rapidement aperçu que pour être au plus juste de ces grandes
00:33:12 problématiques des territoires ces conventions en réalité allaient bien au-delà de cet objectif
00:33:18 de généralisation de l'éducation artistique et culturelle et que repartant du territoire
00:33:23 dont il est question, les enjeux de vieillissement, les enjeux de ménagement plutôt que d'aménagement
00:33:30 parfois du territoire lié à ces enjeux de transition d'urbanisme, de paysage, de patrimoine,
00:33:36 qu'est-ce qui fait patrimoine pour les habitants du territoire, en réalité se travaillait collectivement
00:33:43 dans ces cadres-là et c'est comme ça que petit à petit, ce n'est pas le ministère de la culture
00:33:48 qui a proposé des projets culturels de territoire mais bien en réalité les collectivités qui sont
00:33:53 venues solliciter le ministère de la culture et ça je pense que c'est important de le dire,
00:33:57 sur ces sujets-là qui étaient donc une manière peut-être sans doute pas la seule mais une en
00:34:03 tout cas d'essayer de répondre à toutes ces problématiques bien spécifiques à chaque
00:34:09 territoire. Donc aujourd'hui on accompagne plus de 76 intercommunalités au sein de la région à
00:34:16 travers ces conventions, on a beaucoup d'intercommunalités, on a plus d'une centaine
00:34:23 en Auvergne-Rhône-Alpes et certaines d'entre elles comme l'Ouaghfort Agglomération se sont
00:34:29 lancées dans la rédaction de ces projets culturels de territoire et du coup parallèlement on essaye
00:34:35 nous aussi de progresser ensemble sur ces questions-là, on parlait, Catherine Niquenois
00:34:41 présentait ses enjeux de formation, on essaye de se former et de s'informer ensemble en mettant
00:34:48 en place avec l'Observatoire des politiques culturelles, avec le CNFPT, avec j'espère bientôt
00:34:56 la LANCT, avec les agences régionales, puisqu'il y a une agence spectacle vivant et livre et lecture
00:35:01 sur la région, des cycles d'accompagnement en fait des élus, des agents, des collectivités et de
00:35:10 nous-mêmes sur ces enjeux de projets culturels de territoire et du coup de fait, en creux,
00:35:16 de ces questions en fait de la place des politiques culturelles et de la place des arts et de la
00:35:24 culture dans ces nouveaux récits de territoire et sur cette nouvelle ingénierie d'action culturelle
00:35:30 et territoriale qu'il nous faut imaginer ensemble pour que l'on puisse répondre à ces enjeux de
00:35:38 transition écologique, sociale et sans doute aussi démocratique et de passer, on va dire,
00:35:45 en partant du territoire de niveau micro à un niveau peut-être un peu plus méta dans un premier
00:35:52 temps pour imaginer ensuite une politique nationale qui soit en capacité de transformer d'abord le
00:35:59 regard et sans doute le social un peu plus profondément. Alors j'avais prévu, juste pour
00:36:03 vous donner une vision des choses sur la région, juste de vous montrer très rapidement en guise
00:36:12 de conclusion la carte de ces conventions territoriales, juste pour vous montrer à quel
00:36:17 point aussi elles recouvrent des enjeux notamment de ruralité mais aussi des différents programmes
00:36:23 qui ont été cités par Catherine Angenieux, Petite ville de demain, aussi toute la politique de la
00:36:29 ville, rénovation Centrebourg et peut-être désormais Village d'Avenir qu'on ne voit pas
00:36:34 encore sur ces cartes mais le programme n'était pas encore en place quand elles ont été faites.
00:36:41 Donc voilà, juste je prends une minute pour vous la partager et en guise de conclusion et puis comme
00:36:47 ça ensuite on peut poursuivre si ça vous convient. Je me mets sur la bonne fenêtre.
00:36:54 Peut-être d'abord commencer par la vision régionale et puis en plus je fais une petite
00:37:16 vision départementale.
00:37:23 Est-ce que c'est bon ce que vous voyez la carte ? C'est en train de s'afficher. Voilà donc ça c'est
00:37:42 la région Auvergne-Rhône-Alpes. Vous pouvez donc voir en orange assez foncé les conventions
00:37:53 territoriales d'éducation artistique et culturelle tout au long de la vie qui sont d'ores et déjà
00:37:58 signées avec les EPCI représentées, celles qui sont en discussion et ainsi que les EPCI qui sont
00:38:05 du coup engagés dans cette écriture de projet culturel de territoire et qu'on accompagne avec
00:38:13 bien sûr les EPCI non signataires. Et on a superposé du coup la question du zonage rural.
00:38:21 Alors on n'a pas encore pris le temps d'adapter ça à la nouvelle typologie qui était proposée
00:38:29 par l'INSEE. On est resté sur l'entrée par densité et on a superposé aussi les questions
00:38:36 petite ville de demain, politique de la ville et puis nos politiques prioritaires notamment la
00:38:41 question des micro-folies qui sont présentes. Et vous le voyez, c'est d'abord au-delà du fait que
00:38:47 c'est une grande région, on est sur une région majoritairement rurale en réalité. Alors c'est
00:38:54 peut-être pas la première image qui nous vient parce qu'elle est aussi marquée par des grands
00:39:00 centres métropolitains. 80% des communes sont classées en zone rurale et bien évidemment on
00:39:08 le voit moins sur cette carte qui est à plat mais qui est marquée par des enjeux géographiques forts
00:39:14 puisqu'il y a trois massifs, le Jura ici, les Alpes bien entendu et le massif central. Donc avec
00:39:23 des enjeux forts et un grand nombre par exemple de parcs naturels régionaux qui sont sur ce
00:39:28 territoire. Pour en revenir aux enjeux de mobilité, de décarbonation touristique mais aussi de
00:39:37 changements sociétaux, je pense qu'effectivement c'est des choses qui traversent de nombreuses
00:39:42 intercommunalités avec lesquelles on travaille sur ce territoire. Voilà je vais m'arrêter là
00:39:48 puisque on a déjà dépassé. Effectivement on a un petit peu de retard. On va essayer de faire un
00:39:55 petit temps d'échange mais on va un petit peu raccourcir pour ne pas retarder les interventions
00:39:59 suivantes. Je me fais l'écho de quelques questions que nous avons dans le fil de discussion,
00:40:06 notamment celle-ci, comment articulez-vous le projet culturel avec la stratégie plus globale
00:40:14 du territoire ? Je pense que c'est une question à l'attention de Loire-Forêt-Zaglo. Assez
00:40:20 spontanément je me dis il y a des outils qui existent localement qui peuvent permettre cette
00:40:23 concertation ou cette articulation. Je pense au CRTE mais peut-être avez-vous d'autres instances
00:40:29 de gouvernance ou de discussions d'articulation entre ce projet culturel et la stratégie plus
00:40:33 globale du territoire ? En fait il n'y a pas, et c'est la particularité, il n'y a pas de projet
00:40:45 de territoire. L'agglomération ne s'est pas dotée de projet de territoire. C'est quand même
00:40:49 important de le signaler, on a un plan de mandat et puis des schémas directeurs. Donc le projet
00:40:54 culturel de territoire c'est main des schémas directeurs. Notre outil de concertation c'est le
00:41:01 conseil de développement qui est mobilisé sur le suivi et l'évaluation, le suivi, l'animation et
00:41:09 l'évaluation du projet culturel de territoire. C'est essentiellement ça et ensuite la particularité
00:41:16 également de cette agglomération c'est qu'elle est géographiquement découpée en six secteurs
00:41:21 politiques finalement où on vient mettre au travail des sujets communautaires directement
00:41:29 avec les conseillers municipaux. C'est-à-dire qu'on vient deux à trois fois par an pour chaque
00:41:36 secteur questionner les conseillers municipaux sur les sujets et les perspectives de l'agglomération.
00:41:44 Donc il y a une gouvernance qui est vraiment très proche, qui est vraiment en proximité des
00:41:49 différents territoires puisqu'on le voit bien sur cette grande agglomération, des manières de vivre,
00:41:56 de se déplacer qui sont extrêmement différentes. Donc la gouvernance a été pensée dès la fusion
00:42:02 de cette manière-là. Madame Chouvier, vous vouliez intervenir ? Oui, on peut simplement
00:42:08 rajouter qu'il y a aussi tous les mois une conférence des maires sur des thématiques qui
00:42:14 ont bien souvent été vues en réunion de secteur comme vient de l'expliquer Catherine. Voilà.
00:42:19 Merci. Je fais aussi l'écho de questions sur le lien que vous aviez évoqué sur la prise en compte
00:42:30 des documents d'urbanisme dans ce projet culturel. Concrètement, est-ce que ce sont
00:42:35 des prescriptions particulières ? Il y a un certain nombre de questions par rapport à ça.
00:42:39 Oui, dans le cadre de revitalisation Centrebourg, on participe à l'élaboration d'une note d'enjeu,
00:42:47 c'est-à-dire que tout ce qui est mis au travail dans le cadre de l'accompagnement artistique est
00:42:52 versé ensuite dans une note d'enjeu qui est livrée aux élus municipaux et qui trace des perspectives
00:42:58 pour le village. Sur les documents d'urbanisme et notamment sur le PLUI, on en est à une réflexion
00:43:05 pour l'instant embryonnaire, c'est-à-dire qu'on est en train justement de réfléchir à la meilleure
00:43:11 façon d'accompagner l'écriture du PLUI. Donc on a des thématiques, comme je vous l'ai dit tout à
00:43:17 l'heure, qui ressortent. Pour l'instant, ça ne se traduit pas dans le document d'urbanisme de
00:43:21 manière concrète, si ce n'est qu'on a quand même deux chartes paysagères qui ont été élaborées
00:43:28 dans les années 2010 et qui sont déjà présentes dans le PLUI A45, donc ex-communauté d'agglomération.
00:43:36 Merci. Effectivement, on voit que la question de ces paysages est assez prégnante dans le
00:43:46 sujet culturel, voire dans le projet de territoire. Je pense qu'on aura l'occasion d'y revenir avant
00:43:52 la fin de ce webinaire. Je vous propose qu'on raccourcisse un petit peu ce temps d'échange,
00:44:00 mais on reviendra peut-être un peu plus largement à la fin de ce webinaire en échange,
00:44:06 pour ne pas trop prendre de retard. Je propose de passer la parole à monsieur Christophe de
00:44:14 Gruel, qui est président d'Agglopolis et vice-président culture à Intercommunalités
00:44:19 de France. Monsieur de Gruel. Oui, bonjour à tout le monde. Je précise que Agglopolis,
00:44:26 c'est la marque en quelque sorte de la communauté d'agglomération de Blois. Je suis président de
00:44:32 l'Agglo de Blois depuis 2008, donc ça fait 15 ans. Je suis vice-président d'Intercommunalités
00:44:39 de France en charge de la culture. Et puis, comme on a beaucoup parlé de paysages, j'ai eu la chance
00:44:45 d'être maître de conférence associé à l'École nationale supérieure de la nature et du paysage
00:44:49 de Blois, qui est une des cinq écoles qui forment en France des paysagistes concepteurs. Et puis,
00:44:55 j'ai eu aussi le grand plaisir de travailler de longues années avec Jacques Lang et ça va faire
00:45:00 écho à mon intervention. Alors, je voudrais déjà dire en intervention, au début, que je suis en
00:45:05 phase parfaite avec les quatre interventions précédentes, même si mon propos va être très
00:45:11 différent. Je me retrouve parfaitement entre la présentation du ministère de la Culture,
00:45:16 les témoignages de Loire-Forêt-Agglo et de la DRAC. Mais pour essayer d'apporter, j'allais dire,
00:45:23 une diversité dans nos webinaires, je vais vous proposer un exercice très différent. J'ai
00:45:29 essayé de réfléchir à la constitution d'un petit corpus qui pourrait nous aider à réfléchir à
00:45:35 cette question des enjeux de transition écologique et des politiques culturelles. Et ce corpus,
00:45:41 il est constitué de références bibliographiques, il est constitué de témoignages de ma pratique
00:45:49 d'élu et d'un certain nombre de textes que l'on peut trouver aujourd'hui au sein des associations
00:45:55 d'élus. Mais je voudrais commencer par une petite anecdote qui m'est arrivée hier au soir. Nous
00:46:00 accueillons en ce moment à Blois notre plus importante manifestation culturelle, les
00:46:03 rendez-vous de l'histoire. Et au rendez-vous de l'histoire, nous avons une section qui s'appelle
00:46:08 l'économie au rendez-vous de l'histoire. Et le débat d'ouverture hier au soir était consacré à la
00:46:13 France en 2050. Et les débats, alors il y avait le directeur général de l'INSEE, une éditorialiste
00:46:19 du Monde, le débat s'est très vite focalisé en réalité sur les questions de transition,
00:46:25 transition énergétique, écologique. Et vraiment toute la soirée s'est focalisée sur ce sujet
00:46:32 avec des échanges passionnants. Mais finalement les questions économiques, puisque c'était le
00:46:38 thème, normalement ont été un petit peu évacuées. Donc vraiment quand on a interrogé les quatre
00:46:44 personnes qui étaient là pour animer ce débat, quelle France en 2050, c'est vraiment la question
00:46:50 des transitions écologiques qui a été évoquée. Et puis à un moment donné, vous savez on donne la
00:46:54 parole au public, il y a un monsieur qui demande la parole et qui dit "ben voilà c'était très
00:46:59 intéressant ce que vous avez raconté, mais vous", alors il s'adresse aux intervenants, il dit "vous
00:47:04 voyez là derrière vous, vous avez un grand panneau lumineux, vous n'avez pas arrêté d'user de
00:47:10 l'électricité inutilement". Et alors son intervention qui était en phase en réalité avec tout ce qui
00:47:17 s'était dit pendant la soirée, a fait un flop total. Aucun applaudissement, aucune reprise,
00:47:23 j'allais dire des intervenants. Et je vous raconte ça parce que ça m'a interpellé, c'est à dire qu'à
00:47:29 un moment donné le débat public est prégnant sur ces questions de transition, et puis à un moment
00:47:33 donné quand on passe dans l'action, et ben ça peut faire un petit peu flop. Alors l'autre question
00:47:40 que je me suis posée c'est finalement, est-ce qu'il y a une spécificité du monde culturel sur ces
00:47:45 questions de transition écologique ? Donc j'avais mon corpus en tête, parce que hier on a un peu
00:47:51 répété avec les organisateurs, et puis ce matin j'ai eu une idée compte tenu de ce qui s'est
00:47:56 passé hier au soir pendant nos rendez-vous de l'histoire. Je me suis dit je vais passer un
00:48:00 petit coup de fil au ministre permanent de la culture, Jack Lang, pour lui demander comment
00:48:06 il va réagir, parce que c'est pas vraiment dans ses sujets cette histoire de transition écologique.
00:48:10 Donc je lui téléphone ce matin, il ne s'attendait pas à ce que je l'appelle pour lui parler de ce
00:48:14 sujet, et je lui dis "mais qu'est-ce que ça évoque pour vous la transition écologique et les politiques
00:48:19 culturelles ?" Et là j'ai senti un blanc, il me fait "vous savez alors non mais ça m'intéresse pas
00:48:26 vraiment ces sujets, on pourrait pas parler d'autre chose, non mais j'ai rien à dire". Et
00:48:33 puis quand même au bout d'un moment il se reprend, il me dit "non mais je suis occupé, rappelez-moi
00:48:39 dans un petit moment". Je le rappelle une heure plus tard, et là il me tient un discours beaucoup
00:48:45 plus structuré, parce qu'il ne s'attendait pas à ce que je le cueille au saut du lit avec cette
00:48:49 question. Là il réfléchit davantage au sujet, et d'abord c'est le prof de droit qui répond. Il me
00:48:56 dit "voilà, pour moi très clairement, les politiques de transition écologique qui s'adressent aux
00:49:03 établissements culturels, aux festivals, c'est le droit commun qui doit s'appliquer". C'est-à-dire
00:49:08 que tout ce que l'on a pu dire jusqu'à présent sur la question des économies d'énergie, la
00:49:14 question des mobilités, la question des bilans carbone, lui sa réponse ça a été de me dire "voilà,
00:49:19 c'est le droit commun qui doit s'appliquer". Et puis le deuxième élément qu'il a développé,
00:49:25 et c'est celui que j'ai trouvé le plus intéressant, ça a été la question des
00:49:30 esthétiques culturelles, des esthétiques de création artistique. Et là il me dit "moi je
00:49:36 connais pas bien les dossiers de transition écologique, en revanche il y a une chose dont
00:49:42 je suis sûr, c'est qu'il faut qu'on invente de nouvelles esthétiques". Et il me dit "mais quand
00:49:48 je vais à l'opéra, quand je vois cette débauche de décors, est-ce que c'est utile ? Quand je vais
00:49:54 sur certaines pièces de théâtre, est-ce que c'est utile d'avoir toute cette microphonie ? Est-ce
00:49:59 qu'il ne faudrait pas revenir à une forme de sobriété pour inventer une nouvelle esthétique ?"
00:50:04 Et c'est peut-être ce qui manque à nos échanges de cet après-midi, c'est de dire "mais cette
00:50:10 création artistique que nous avons envie de défendre, comment elle-même participe de cette
00:50:15 transition écologique ?" Alors voilà les deux petits exemples que je vous donne pour commencer
00:50:20 cette intervention, c'est ce qui s'est passé hier au soir avec cette intervention autour de "Votre
00:50:26 pâle noël est cri qui consomme" et puis la réflexion de Jacques Lang autour de "moi ma clé
00:50:31 d'entrée c'est pas la transition écologique, c'est une nouvelle esthétique". Alors les éléments très
00:50:37 disparates du corpus que j'ai constitué, je vais les évoquer, alors pas tous parce que je vois que
00:50:42 le temps a passé plus vite, mais je vais d'abord faire référence aux manifestes que nous avons
00:50:48 adoptés en 2021 à Intercommunalité de France sur les politiques culturelles intercommunales. C'est
00:50:55 un très beau document qui est disponible sur notre site qui fait en une soixantaine de pages
00:51:01 le bilan entre 2020 et 2021 de l'évolution des pratiques culturelles intercommunales. Je l'ai
00:51:08 relu ces derniers jours et on ne dit quasiment rien sur la transition écologique. Je pense
00:51:13 qu'il y a une accélération de la prise de conscience et ce document qui est passionnant
00:51:18 par ailleurs, qui s'intéresse aux problèmes juridiques de ces compétences avec les droits,
00:51:24 avec les compétences optionnelles ou facultatives, qui s'intéresse aux problèmes de la gouvernance,
00:51:29 qui s'intéresse aux problèmes des festivals. Voilà, on ne dit quasiment rien sur la transition
00:51:35 écologique sauf peut-être à travers quelques témoignages qui évoquent la question des CRPE.
00:51:40 Donc je crois qu'il y a une accélération très forte. Aujourd'hui, on serait amené à refaire ce
00:51:47 travail au sein de l'Intercommunalité de France, évidemment qui aurait une entrée autour des
00:51:52 politiques de transition écologique. Autre élément qui constitue mon petit corpus, c'est un dossier
00:52:00 que j'ai trouvé dans la Gazette des communes. La Gazette des communes, c'est un très bon
00:52:03 indicateur des préoccupations des cadres des collectivités locales. Ils ont réalisé le 18
00:52:10 septembre un dossier passionnant qui était titré "L'urgence écologique entre en scène". Et ce
00:52:16 dossier de la Gazette des communes évoquait à la fois les problèmes d'organisation, qu'on a
00:52:20 beaucoup évoqué cet après-midi, mais aussi les problèmes de création. Et les articles avaient
00:52:26 tendance à dire "mais est-ce que les créateurs ont envie d'entendre parler de sobriété ? Est-ce
00:52:34 qu'ils ont envie d'entendre parler de renoncement ? Est-ce qu'ils ont envie d'entendre parler de
00:52:39 résilience ?" Et donc la question qu'on doit se poser c'est "est-ce qu'il existe une spécificité
00:52:44 dans le monde culturel de ces politiques de transition écologique ?" Alors pour continuer
00:52:50 dans ma réflexion, je vous engage aussi à aller sur le site d'une association dont je suis également
00:52:57 vice-président, pardon pour ces cumuls, France et Territoires Ville Durable. C'est une association
00:53:02 très intéressante qui réunit des collectivités locales, des professionnels, des grandes entreprises
00:53:07 et un certain nombre de services des ministères, plutôt transition écologique, CEREMA, en rue,
00:53:14 ADEME. Et ce manifeste, destiné donc à mettre en œuvre dans les territoires les politiques de
00:53:21 transition écologique, fait appel à quatre concepts et notamment au concept de créativité.
00:53:26 Il y a des passages très intéressants dans le paragraphe sur la créativité qui interpellent
00:53:31 les créateurs pour inventer de nouvelles représentations, de nouveaux récits. Je
00:53:36 crois que, en tout cas, nous élus, avec les collaborateurs des intercommunalités,
00:53:40 on a aussi à s'emparer de cette question du nouveau récit. Ça m'amène à me poser des
00:53:47 questions sur ma pratique de président d'agglomération. J'ai la chance d'avoir,
00:53:52 dans un syndicat mixte que je préside, Chambord, au lieu du patrimoine français. L'an dernier,
00:54:01 on a fait un magnifique concert avec 20 000 personnes, Sting, cette année 30 000 personnes
00:54:07 avec Imagine Dragons. Et bien sûr, on se pose la question de Chambord, qui a besoin d'exister,
00:54:14 et a besoin d'exister à l'échelle nationale et internationale. Il y a des enjeux d'attractivité,
00:54:18 mais est-ce que ces grands concerts dont on connaît, j'allais dire, l'empreinte carbone,
00:54:23 sont vraiment adaptés aux nouveaux enjeux ? Alors aujourd'hui, je pose davantage de questions que
00:54:30 j'apporte de réponses, mais j'avais envie de citer cette histoire de Chambord.
00:54:34 Comme président de la communauté d'agglomération de Blois, nous n'avons pas de projet culturel de
00:54:41 territoire parce que nous avons beaucoup avancé sur un certain nombre de documents de planification
00:54:46 ces dernières années. Nous avons un PLUI, plan local d'urbanisme intercommunal, habitat et
00:54:52 développement. Nous avons un projet territorial, nous avons un PCAET, un plan climat, air, énergie,
00:54:59 territoire, et nous avons aussi un plan paysage. Donc il ne nous est pas parvu nécessaire de
00:55:05 rajouter un autre document de planification, mais je conçois tout à fait qu'à un moment donné,
00:55:10 comme ça a été très bien expliqué à Loire-Forest-Agglomération, on ait envie, j'allais
00:55:15 dire, de se doter d'un projet culturel de territoire, qui est quelque chose qu'on a bien
00:55:18 identifié dans notre étude nationale. Et donc, comme je vous ai dit que sur Blois, nous avons
00:55:24 un plan paysage, nous avions été lauréat de l'appel à projets en 2013, j'ai envie de vous parler
00:55:29 aussi du paysage. C'est un sujet qui vraiment m'intéresse énormément et qui est un enjeu
00:55:39 fondamental et qui permet, je crois, de bien faire le lien entre les compétences du taux
00:55:44 ministère de la transition écologique et côté ministère de la culture. Il y a une commission
00:55:50 très intéressante au ministère de la transition écologique dans laquelle je siège, c'est la
00:55:55 commission supérieure des sites perspectives et paysages. C'est une commission qui émet un avis
00:56:00 pour le ministre pour le classement des sites. Et pour classer ces sites, on fait appel à cinq
00:56:08 critères et il y a trois critères qui sont des critères éminemment culturels. C'est,
00:56:13 est-ce que le site doit être classé selon la loi de 1930 un caractère artistique,
00:56:19 un caractère légendaire ou un caractère pittoresque ? Cette question des paysages
00:56:26 est une manière très intelligente, je crois, de s'intéresser aux représentations sociales de
00:56:31 nos territoires et donc si on veut préserver nos paysages, la question de la transition
00:56:36 écologique évidemment se pose. Et dans ce cadre-là, on va organiser au mois de novembre
00:56:42 une demi-journée de travail avec la Fédération nationale des agences d'urbanisme autour de
00:56:48 la transition écologique par l'approche paysagère. Donc je crois que ce sujet du paysage, il doit
00:56:56 vraiment être pris en compte. On n'a pas forcément dans toutes les intercôts les moyens de se doter
00:57:02 d'un plan de paysage, mais notre attractivité touristique, l'attractivité de notre économie
00:57:08 touristique, elle passe aussi par la qualité de nos paysages. En région Val-de-Loire, on a nos
00:57:15 châteaux et ce que j'essaye de défendre depuis une quinzaine d'années, c'est de faire le parallèle
00:57:21 avec la Toscane puisqu'on a beaucoup de liens historiques avec cette région italienne. En
00:57:26 Italie, en Toscane, ils ont leurs grands musées et leurs paysages. Et bien nous, dans le Val-de-Loire,
00:57:32 on a historiquement nos châteaux, mais il faut aussi qu'on ait des paysages de qualité.
00:57:41 Autre exemple que je soumets à votre réflexion, c'est le Dictionnaire des politiques territoriales
00:57:48 qui est donc une publication des presses de Sciences Po, qui a un article sur culture ou
00:57:55 développement culturel selon les éditions et qui évoque la nécessité d'avoir une vision d'une
00:58:01 culture durable, en référence, vous savez, aux trois ronds du développement durable, social,
00:58:08 économique, environnemental. C'est un texte qui rappelle que la culture pourrait être le quatrième
00:58:13 rond d'une politique durable. Puis enfin, je vais terminer mon propos en faisant un peu de provocation,
00:58:19 évidemment, puisque j'ai regretté qu'à de nombreuses reprises nous ne fassions pas la part belle
00:58:25 aux créateurs. Alors, je vous montre ce roman qui est un livre de la série Noire, écrit par Thomas
00:58:34 Bremec, qui est lui-même un journaliste économique, et ça s'appelle "Collapsus". Et je vais vous lire
00:58:40 quelques lignes de la quatrième de couverture qui doit nous amener, évidemment, à nous poser un
00:58:45 certain nombre de questions. Persuadé de l'imminence de l'effondrement et de l'urgence à agir face à
00:58:52 la catastrophe climatique, Pierre Savidan, un gourou écologiste arrivé presque par accident à l'Élysée,
00:58:59 met en place des mesures drastiques. Covoiturage obligatoire, scoring écologique personnel incluant
00:59:07 le nombre des naissances et les modes de consommation. Bientôt ouvrent également des centres de
00:59:13 rééducation idéologique qui accueillent les réfractaires de plus en plus nombreux. Car dans
00:59:19 la société, les colères montent et se multiplient. Olivier Florens, patron d'un grand groupe agro-alimentaire,
00:59:25 fédère les oppositions et mène la rébellion contre la transition écologique. Alors évidemment,
00:59:32 c'est une dystopie, c'est un roman noir, mais dans la mise en place de ces politiques de transition
00:59:38 écologique, il faut bien qu'on s'interroge nous-mêmes sur cette question de l'acceptabilité
00:59:45 sociale des citoyens, de l'ensemble des élus, des créateurs. Et si je vous ai donné tous ces
00:59:52 exemples qui constituent mon petit corpus de référence, j'ai envie de dire que ces exemples
00:59:58 renvoient des espoirs, renvoient des mobilisations, mais aussi peut-être des dénis, peut-être aussi
01:00:06 de la violence. Et je suis persuadé que nous sommes à un moment clé, à un moment de changement,
01:00:12 à un moment de changement de paradigme. Et pour conclure mon propos, je vais faire référence
01:00:17 évidemment à cette phrase célèbre d'Antonio Gramsci "le vieux monde se meurt, le vieux monde
01:00:25 tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent les monstres". Je crois que notre
01:00:30 responsabilité c'est de tuer ces monstres, mais de tuer ces monstres souvent en équilibre entre
01:00:37 la police des mentalités et la liberté des créateurs. Voilà, merci beaucoup de votre attention.
01:00:43 Merci monsieur De Gruyel pour cette intervention flamboyante je trouve, c'était très intéressant,
01:00:51 très riche. Beaucoup de concepts, d'idées ont été soulevés lors de cette intervention. Il y a
01:00:59 quelques messages dans le fil de discussion. Jocelyne Darryl, Cap Excellence, on salue la
01:01:07 gloire de Louk au passage. Effectivement, j'ai compris que tant à Blois qu'à Loire-Forêt-Zaglo,
01:01:15 il n'y avait pas nécessairement de projet culturel de territoire en tant que tel. En revanche,
01:01:21 il y avait, ça n'occupe en rien au contraire, ce sujet culturel au global qui finalement
01:01:27 infusait l'ensemble des politiques portées dans ces territoires. Mais sinon, c'est une question
01:01:31 ouverte aux participants éventuellement. Je reprends cette question, comment inscrire ces
01:01:37 enjeux de création artistique dans les projets de territoire ? C'est un peu un appel à ceux qui
01:01:45 pourraient témoigner, à monsieur De Gruyel je vois que vous parlez. On a la chance à Blois,
01:01:50 donc c'est à peu près la même taille que Forêt-Zaglo, c'est 110 000 habitants, 43 communes,
01:01:57 mais avec une structuration autour d'un noyau urbain central. Donc on bénéficie, j'allais dire,
01:02:03 du passage des années langues à la mairie où on a une offre culturelle qui est déjà très riche,
01:02:09 qu'on a beaucoup défendue. Et donc on n'a pas eu besoin d'écrire un projet culturel spécifique.
01:02:17 Moi j'avais besoin au contraire de bâtir un projet de territoire, un PLUFD, un plan de paysage,
01:02:22 dans lequel la dimension culturelle, dans lequel la création est présente, mais je n'avais pas
01:02:29 besoin. Il y a des endroits où on sait très bien qu'un certain nombre d'élus sont moins
01:02:33 favorables aux politiques culturelles et il faut un petit peu forcer le trait. Je crois que la
01:02:38 grande leçon qu'on peut tirer au sein de l'intercommunalité de France, c'est que chaque
01:02:42 territoire écrit sa propre histoire. Alors évidemment moi je me bats pour que la culture
01:02:47 soit très présente, mais il n'y a pas un modèle. Il y a à faire le diagnostic de ce qui existe,
01:02:53 il y a à fixer une ambition et se donner les moyens pour atteindre cette ambition. Tant mieux
01:02:59 s'il y a un projet culturel de territoire, mais si la culture est présente dans les autres documents
01:03:04 d'orientation, dans les autres documents de planification, c'est pareil. Pour moi ça ne
01:03:08 me pose aucun problème. Effectivement dans beaucoup de documents programmatiques, stratégiques,
01:03:15 etc. on retrouve cette notion qui vient alimenter le projet de territoire. C'est un peu une question
01:03:20 que vous avez déjà posée. Peut-être juste un dernier exemple sur Blois. C'est-à-dire qu'on
01:03:26 soutient beaucoup de manifestations culturelles et de festivals. Et bien depuis maintenant huit
01:03:32 ans, on a adopté une charte des manifestations durables. On a 17 critères, 9 sont obligatoires
01:03:41 et les associations qui veulent bénéficier de l'aide de l'agglomération sur ces manifestations
01:03:48 doivent adopter cette charte des manifestations durables avec les 9 critères obligatoires.
01:03:54 Alors ça peut aller de grands festivals de jazz comme Jazz in Cheverny, ça peut aller des rendez-vous
01:03:59 de l'histoire, ça peut aller à BD Boom qui est la troisième manifestation en faveur de la BD en
01:04:04 France, mais ça peut être la fête des Vendanges où il y a des concerts parce que nous sommes une
01:04:09 terre viticole. Donc l'idée à chaque fois, ce que je préfère pratiquer, c'est la stratégie du cheval
01:04:15 de Troyes. On rentre avec le cheval et on déploie nos arguments. Merci, ça m'intéresserait quand même
01:04:25 aussi puisqu'on parle de projet de territoire. Je sais qu'il y a un projet de territoire durable
01:04:28 sur la Gloue. Il me semble avoir entendu le terme métropole jardin. Est-ce que vous pouvez nous
01:04:33 en parler rapidement ? Notre deuxième projet de territoire va couvrir la période 2025-2040 et
01:04:41 j'essaye de trouver un titre qui claque. Dans le précédent projet de territoire, j'avais proposé
01:04:47 Blois-Glopolis la cité jardin du 21e siècle. En employant l'expression cité jardin, je voulais
01:04:56 rendre hommage à Henri Célier qui était maire de Surenne pendant l'Ordre de guerre, ministre de la
01:05:02 santé sur le front populaire et qui a inventé les cités jardins dans la région parisienne puisqu'il
01:05:07 était président de l'office HLM de la Seine. Cette expression cité jardin n'a pas du tout pris,
01:05:13 parce qu'elle ne correspondait pas à ce que les élus et les habitants du territoire étaient en
01:05:18 capacité d'entendre. Pourtant c'est un sujet très intéressant qui j'imagine peut faire écho au
01:05:23 ministère de la Culture puisque la dernière grande cité jardin de la région parisienne,
01:05:28 c'est celle de Châtem-et-Malabrie où il y a un conflit avec la municipalité et le ministère de
01:05:34 la Culture, je crois la semaine dernière, a eu une réunion pour essayer de protéger ça dans le
01:05:38 cadre d'un site patrimonial remarquable. Je ferme la parenthèse sur les cités jardins pour vous
01:05:43 dire que l'appellation que je voudrais donner à notre projet de territoire c'est la métropole
01:05:48 jardin parce que aujourd'hui, cette appellation métropole jardin fait référence à une idée de
01:05:55 la Datar dans les années 70 pour qualifier l'axe ligérien Orléans-Blois-Tours. J'ai envie de
01:06:00 reprendre cette expression de la métropole jardin du Val-de-Loire pour dire oui, les métropoles,
01:06:07 nous ne sommes pas une métropole loin de là sur le plan socio-économique, mais quand on parle de
01:06:12 métropolisation, on parle des enjeux évidemment de transition, on parle des enjeux de mutation
01:06:19 socio-économique, on parle des enjeux énergétiques, on parle des enjeux de mobilité et en mettant
01:06:25 à côté de métropole jardin, certes le Val-de-Loire c'est le jardin de la France, j'ai envie de jouer
01:06:32 sur cet oxymore pour dire voilà quel avenir on veut bâtir à notre territoire et puis un jardin
01:06:39 c'est un acte de création et puis nous avons la chance dans l'agglomération de Blois d'avoir le
01:06:43 festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire dont d'ailleurs le thème cette année
01:06:48 était le jardin résilient. Donc voilà, moi j'essaie d'avoir une vision à 360 degrés pour
01:06:54 que le projet culturel soit fort et ce qui fait notre identité, les jardins, les paysages, la
01:07:00 loi, soit au cœur de nos documents d'orientation. Parfait, merci infiniment monsieur De Gruelle.
01:07:06 Moi j'ai envie de poser une question à nos partenaires, l'Agence nationale de cohésion des
01:07:12 territoires, parce que s'il s'agit de projets de territoire, je sais que dans les CRTE, normalement
01:07:20 un CRTE porte ce projet de territoire, je ne sais pas si vous avez pu à la NCT déceler des
01:07:27 exemples de prise en compte de cette dimension culturelle dans les CRTE. Bonjour Guénolé,
01:07:36 donc Julien Meldeau de la NCT, nous sommes en charge de la coordination nationale des contrats
01:07:41 de relance et de transition écologique qui sont signés et mis en oeuvre dans les différents
01:07:46 territoires partout en France. Oui, donc dans les différentes analyses qu'on a pu faire des
01:07:52 contrats, c'est vrai que les contrats avec des axes structurants, culture, on a quand même retrouvé
01:07:58 un certain nombre et dans les domaines d'action publique, la culture est arrivée en troisième
01:08:05 position, c'est-à-dire qu'on voit que les enjeux de transition étaient évidemment moteurs, je crois
01:08:09 que le premier ça devait être les mobilités douces, après c'est la réhabilitation thermique des
01:08:14 bâtiments, est arrivé en trois la culture. On voit bien qu'il y avait quand même en termes d'action,
01:08:19 de l'action culturelle, on la retrouve très fortement dans les CRTE. Donc là j'ai quand même
01:08:23 entendu beaucoup de choses extrêmement intéressantes, toutes les différentes interventions montrent bien
01:08:28 qu'il y a à la fois, on sent la prise de conscience, on sent qu'il y a des stratégies qui se dessinent,
01:08:35 alors je partage complètement, il y a une accélération, on ressent une accélération,
01:08:39 on parlait du document de l'intercomité de France, c'est vrai qu'il y a deux ans, c'est certainement
01:08:43 revu un peu différemment aujourd'hui, et c'est maintenant dans la nouvelle phase qui arrive,
01:08:48 la planification écologique, sa territorialisation à peu près des territoires, c'est encore une
01:08:53 question que je pose comme ça, c'est comment passer à l'action de façon encore plus rapide,
01:08:57 parce que je pense que là on a les stratégies, on commence à y avoir une prise de conscience,
01:09:01 et donc là maintenant ça va arriver à un nouveau modèle finalement, ce que disait
01:09:07 monsieur Lang, les nouvelles esthétiques, comment on va réussir à trouver à très court terme,
01:09:13 je pense que là c'est vraiment dans l'année prochaine, dans les deux prochaines années,
01:09:16 passer à un autre modèle de pratique culturelle et en même temps se sévère de la culture pour
01:09:22 créer ce récit, ce futur désirable qui nous attend malgré tout, comment on va le construire
01:09:29 aussi à l'aide de la culture, donc je prends encore ce webinaire comme on voit tout à fait
01:09:34 toutes les forces qu'il peut y avoir sur les territoires et la culture en est une grande,
01:09:38 pour pouvoir accélérer et réussir cette grande transition pour qu'elle soit acceptée et pas
01:09:43 subie, mais au contraire racontée et pleinement acceptée. Merci Julien, alors effectivement pour
01:09:51 créer ces nouvelles esthétiques, pour accompagner les territoires dans leur démarche de projet,
01:09:57 on a un certain nombre d'accompagnants des territoires et je souhaitais aujourd'hui qu'on
01:10:03 fasse un zoom plus spécifique sur les CAUE, alors on vous expliquera ce qu'est un CAUE tout à
01:10:12 l'heure et voir comment finalement ce fait culturel peut aussi être un levier d'une
01:10:19 ingénierie territoriale vraiment adaptée aux territoires. Pour ça je vais passer la parole
01:10:25 à Stéphane Dégeorge qui est donc directeur du CAUE de Haute-Savoie. Monsieur Dégeorge c'est à vous.
01:10:33 Très bien, je vous remercie, c'est bon vous m'entendez. C'est un vrai plaisir en tout cas
01:10:40 d'avoir écouté les deux précédentes interventions puisqu'on revient peut-être enfin à quelque
01:10:45 chose d'assez fondamental qui consiste à se dire qu'il y a quelque chose d'essentiel dans ce qui
01:10:51 nous concerne en matière de développement territorial, c'est d'abord que ce développement
01:10:55 territorial se met au profit des sociétés. Et le simple fait qu'il se mette au profit des sociétés
01:11:00 nous renvoie à quelque chose qui paraît assez évident de fait, c'est que qu'est-ce qui
01:11:05 caractérise les sociétés si ce n'est une culture propre, des cultures propres par rapport à des
01:11:09 territoires, par rapport à des conditions de vie, par rapport à des lieux. Et finalement si on se
01:11:15 remue bien dans ce fil là, qui est de se dire que le champ culturel est absolument fondamental
01:11:21 parce que c'est celui qui fait vivre les sociétés, alors l'ensemble des autres champs finalement
01:11:26 doivent être au service du projet de société. Et la question de l'aménagement, la question
01:11:29 de l'organisation spatiale, la question de l'écriture de nouvelles esthétiques ou du
01:11:34 moins d'esthétiques qui se renouvellent en permanence par rapport à un projet de société,
01:11:37 et bien doivent être conséquentes à la culture et non pas l'inverse. Or peut-être qu'on a un peu
01:11:42 trop longtemps pensé que la technicité était le levier élémentaire pour bien organiser les
01:11:50 territoires. Donc voilà un petit peu le lien que je vais faire avec ces deux présentations
01:11:55 précédentes qui sont évidemment passionnantes. Je reviens maintenant sur simplement ce qu'elles
01:11:59 sont les CAUE parce que finalement les CAUE existent depuis 77, elles ont été créées par la loi
01:12:06 d'architecture de 77. Elles et les CAUE, donc ce sont les conseils d'architecture, d'urbanisme
01:12:11 et d'environnement. C'est un réseau national d'associations départementales. C'est une espèce
01:12:17 d'ovni en fait dans le monde institutionnel, ce n'est ni ministériel, ce n'est pas public parce
01:12:22 qu'en fait ce sont des associations et en même temps nous sommes dotés de missions d'intérêt
01:12:27 public. Je rappelle les missions qui sont les nôtres, c'est accompagner les collectivités
01:12:31 territoriales, c'est conseiller les porteurs de projets, donc là on est vraiment dans l'idée
01:12:37 d'une forme d'ingénierie de territoire extrêmement proche du terrain. Et puis ensuite on a deux
01:12:43 autres missions qui sont sensibiliser les publics et former. Dans former ce sont les élus, les acteurs
01:12:49 de l'aménagement, l'ensemble des personnes concernées par les territoires. Et dans ce cadre
01:12:54 là on est plutôt dans la constitution d'une culture partagée et de fait puisque nous sommes des
01:12:59 organismes départementaux, on constitue des cultures partagées qui ne sont pas forcément
01:13:03 nationales mais qui au contraire sont extrêmement réceptives des attentes particulières des
01:13:08 sociétés là où elles se trouvent en fonction de leur dynamique. Et on l'a vu, la dynamique que
01:13:15 l'on rencontre du côté de Blois n'est pas tout à fait la même que celle qu'on rencontre du côté
01:13:20 de Loire-Forêt. Et en fait tout va bien, c'est normal. Et c'est là où se pose une question
01:13:25 on va dire d'acceptation peut-être d'une forme un peu décentralisée du fait culturel, quand bien
01:13:31 même il y a une nécessité derrière de se dire qu'il est important peut-être d'avoir une logique
01:13:38 un peu suprême, un peu plus globale, mais le fait culturel est de fait un fait local. Si on doit
01:13:46 décrypter un tout petit peu les actions que mènent les CAUE, là encore elles sont assez diverses
01:13:51 parce que ce qui caractérise le réseau national des CAUE c'est leur différence. Et leur différence
01:13:58 elle est complètement induite justement par les particularités de chaque département, de
01:14:03 chaque dynamique démographique et donc de chaque enjeu économique au sens de l'économie qui
01:14:08 fait vivre la société. Donc parmi les actions que mènent régulièrement les CAUE, et bien on fait
01:14:16 partie des acteurs qui contribuent à la résolution des enjeux autour de l'aménagement du territoire
01:14:22 et par rapport à ça forcément on fait un lien assez important entre les enjeux de l'ordre du
01:14:29 global. On est aujourd'hui, vous l'avez déjà largement évoqué, dans un cadre global d'enjeux
01:14:34 planétaires autour du climat qui sont indéniables et sur lesquels ma foi en a pas prise au local,
01:14:40 mais qui sont à prendre en compte en tout cas dans nos manières d'aborder nos futurs. Et puis
01:14:47 on fait le lien forcément entre ce global et le local. C'est comment à l'échelle du local,
01:14:51 une société doit se poser la question de qui je suis, de ce que je veux être et comment je veux
01:14:58 être cette chose en tenant compte du contexte dans lequel je vis, à savoir aujourd'hui ce contexte
01:15:03 de changement climatique qui est extrêmement important. On a donc finalement au sein des
01:15:09 CAUE une particularité qui là aussi est assez rare en fait parmi tous les organismes que l'on
01:15:14 peut rencontrer de la compétence de l'aménagement, c'est qu'on conjugue au sein des CAUE à la fois
01:15:20 une dimension de technicité, nous avons des architectes, des urbanistes, des gens on va dire
01:15:26 compétents sur les champs d'aménagement, et en même temps une compétence de lien culturel,
01:15:32 et nous avons aussi au sein des CAUE, et beaucoup de CAUE sont des lieux culturels,
01:15:37 des lieux qui sont constitutifs d'opérations culturelles, que ce soit par des expositions,
01:15:44 des conférences, des rencontres, des débats et tout un tas de choses selon les départements.
01:15:50 Donc on est, vous le comprenez bien, d'abord des structures de terrain et notre vocation
01:15:57 finalement c'est de faire de la politique dans son sens, j'aime dire élémentaire, c'est à dire de la
01:16:04 politique qui a pour enjeu de se préoccuper de la manière dont évolue la société et de se préoccuper
01:16:11 de ce qu'est la société et de comprendre ses besoins. En ce sens nous sommes constitués pour
01:16:17 être des structures d'adhésion, c'est à dire que quand on parle de culture, quel est le sens même
01:16:22 de la culture, je rappelle que la loi 77 nous évoquait l'idée que l'architecture, et ça c'est
01:16:28 le premier article de la loi sur l'architecture, c'est que l'architecture est une expression de
01:16:33 la culture. On comprend bien là, et je refais le lien avec cette notion des nouvelles esthétiques,
01:16:38 l'architecture finalement nous offre un livre ouvert sur les évolutions de société au fil du
01:16:46 temps et selon les lieux. Et donc on est bien dans un lieu comme ça où on a besoin d'aider les
01:16:54 sociétés déjà à savoir se reconnaître, s'admettre dans leur propre originalité et puis savoir ensuite
01:17:01 sur ce fondement construire leur projet de territoire et de fait la dimension culturelle
01:17:07 est absolument indispensable, ne stresse que par rapport à cette reconnaissance historique,
01:17:11 patrimoniale, l'évolution des paysages effectivement. Donc nous avons à la fois
01:17:20 cette maîtrise technique mais on le sait, en tout cas c'est notre pratique, on le sait que la seule
01:17:26 compétence scientifique ne suffit pas, elle est indispensable pour aboutir des projets mais elle
01:17:32 n'est pas initiatrice des projets. En revanche le vecteur culturel lui est vraiment un élément
01:17:38 assez majeur et pertinent pour construire l'idée d'un projet. Je pense que les élus le comprennent
01:17:47 assez bien, c'est que finalement il faut proposer un projet à une société. Alors cette société ça
01:17:54 peut être celle d'une commune, ça peut être celle d'une intercommunalité, elle peut être plus
01:17:58 largement celle d'un département mais finalement ce qui va emmener le mandat d'un élu c'est bien
01:18:04 une intention de projet pour la société qui est concernée par ce mandat. Et donc le vecteur
01:18:11 culturel il constitue ce lien pertinent et nous on aime vraiment l'activer parce que le lien
01:18:18 culturel c'est aussi un élément de stimulation des projets. C'est quelque chose qui nous permet
01:18:24 nous d'activer on va dire l'exigence des citoyens et on parle d'un principe assez évident c'est
01:18:31 que en cultivant régulièrement l'exigence des habitants, des citoyens, de ceux qui constituent
01:18:38 les territoires, et bien on constitue aussi des citoyennetés peut-être de plus haut niveau,
01:18:45 plus puissante et à partir de là et bien on peut commencer à se dire que ces citoyennetés
01:18:52 va être gourmandes des enjeux et notamment actuellement des enjeux de changement climatique.
01:18:56 Il faut pas qu'on soit dans une attitude descendante mais au contraire c'est on est là pour activer
01:19:01 j'ai envie de dire le terrain et faire en sorte que ce terrain bien cultivé et bien devienne
01:19:06 vraiment l'espace fertile d'une demande de société qui nous tire vers le haut du point de vue du
01:19:11 changement climatique tout ça dans une vision qui se veut extrêmement optimiste au contraire.
01:19:17 Et donc l'intérêt aussi pour nous de vraiment beaucoup travailler sur ce champ de la culture
01:19:25 c'est que c'est un espace extrêmement riche de discussion. C'est finalement un endroit de débat,
01:19:33 c'est dans une société telle qu'on la connaît aujourd'hui où les extrêmes ont tendance à être
01:19:38 de plus en plus prononcés notamment en matière d'écologie, on voit bien que les antagonismes
01:19:43 ont tendance à être extrêmement forts entre des positions de défense de l'environnement ou au
01:19:49 contraire de positions qui peuvent paraître être très réfractaires à des changements,
01:19:53 et bien il me semble que c'est dans l'espace culturel que l'on peut trouver la manière
01:19:58 d'installer du débat, d'installer de la conversation et donc de faire en sorte peut-être
01:20:03 qu'on se rejoigne et qu'on permette de faire progresser en conséquence la nature des aménagements
01:20:10 en acceptant que le changement est à l'oeuvre. Je prends un petit exemple très simple, je pense
01:20:16 que dans les médias tout le monde a eu connaissance du débat qui s'est joué à la Clusaz autour
01:20:22 de la construction d'une retenue collinaire donc pour stocker de l'eau, forcément que ça a suscité
01:20:29 un débat, on était en plein débat aussi sur les médias bassines, il n'empêche qu'il y ait une
01:20:33 réalité de territoire, c'est que les régimes pluvieux ont considérablement changé, le changement
01:20:39 climatique est à l'oeuvre deux fois plus rapidement dans les Alpes que partout ailleurs sur le
01:20:42 territoire et la question de l'eau doit être revisitée, elle doit être réinvestie correctement
01:20:50 et c'est pas simplement un temps pour ou contre les retenues qu'on va s'en sortir, il va bien
01:20:55 falloir qu'on installe une table de négociation, une table de conversation et finalement au sein
01:21:00 des CIE on se positionne sur ces débats tout en étant connecté avec des intentions d'aller vers
01:21:06 des aménagements qui soient adaptés et soucieux de leurs impacts sur l'environnement. A titre
01:21:13 d'exemple aussi, là je vais prendre un exemple très spécifique du CIE de Haute-Savoie pour
01:21:18 qu'on comprenne un peu comment on s'y franche, nous on a essayé vraiment d'aborder et on vient
01:21:25 reconstruire tous nos projets associatifs dans cette direction là, l'idée c'est d'aborder la
01:21:29 transition vraiment par cette double dimension technique et culturelle et notamment il y a un
01:21:34 champ que l'on a complètement investi qui est celui de la prospective territoriale qui est
01:21:42 une discipline finalement assez complexe mais qui est la discipline qui par temps troubles permet
01:21:47 d'esquisser des trajectoires pertinentes et plausibles en tenant compte des enjeux du global
01:21:53 et en voyant comment au niveau du local on sera en capacité d'aller dans une direction qui soit on
01:21:59 va dire respectable, qui soit une orientation de progrès positif pour faire en sorte que
01:22:07 effectivement l'esthétique territoriale, enfin je reprends ces termes de M. Du Gouin, mais que
01:22:13 finalement cette nouvelle esthétique territoriale s'adapte convenablement aux enjeux majeurs
01:22:18 planétaires. Donc on a investi sur la prospective en travaillant à l'échelle de la ville d'Annecy et
01:22:25 en parallèle à l'échelle de l'agglomération du Grand Annecy. Avec la ville d'Annecy on a aidé
01:22:30 la ville à organiser un dialogue compétitif avec des agences d'urbanisme, donc en fait il y avait
01:22:36 trois Grands Prix d'Urba qui ont répondu à ce dialogue compétitif, dialogue compétitif qui
01:22:40 était remporté par l'agence de l'AUC avec des objectifs vraiment de redessiner les enjeux de
01:22:48 déploiement de la ville, de son aménagement à l'horizon 2050. Et en parallèle on a fait un
01:22:54 travail à une échelle plus large parce qu'elle était plus adaptée pour ça avec AREP, donc une
01:23:03 agence qui aujourd'hui est quand même relativement étoffée, qui émane au départ de l'agence des
01:23:10 gares à l'origine. Et donc avec AREP on a fait un travail de prospective territoriale sur le Grand
01:23:14 Annecy où on a abordé la question du développement du Grand Annecy à l'horizon 2050 avec le prisme
01:23:23 de la décarbonation et le prisme de fait de la mobilité qui est sous-jacent. Et tout ça forcément
01:23:28 est pour nous un excellent vecteur de programmation culturelle. Tant et si bien qu'on vient en même
01:23:34 temps qu'on a conduit ces opérations là, qui sont des opérations à dimension a priori très
01:23:38 techniques, en réalité on a fait de l'acculturation aussi des élus, de l'acculturation des habitants,
01:23:47 on fait de l'acculturation des milieux économiques, on fait de l'acculturation des milieux aussi de
01:23:54 l'éducation, parce qu'en se projetant de cette manière et en convoquant un certain nombre de
01:23:59 spécialistes que l'on a amenés autour de nous pour aborder ces thèmes de la prospective,
01:24:04 et bien ça nous a donné vraiment une matière intellectuelle assez riche que l'on peut déployer
01:24:09 à différentes échelles, avec différents acteurs, pour que chacun puisse établir un
01:24:15 champ lexical partagé et autour duquel on se comprenne. Aujourd'hui on vient d'ouvrir une
01:24:24 exposition au CAUE, donc là cette fois dans la dimension purement culturelle a priori,
01:24:29 et cette exposition se nourrit de ces travaux de terrain, et elle-même a pour vocation de nourrir
01:24:35 des actions que l'on va mener, des actions de quotidienneté, que l'on va mener au service des
01:24:41 collectivités du département, pour les aider à regarder plus loin, en leur donnant des outils
01:24:45 extrêmement concrets, qu'on aura tirés des travaux de prospective. Cette exposition on l'a
01:24:50 modestement appelée "Réparer le futur", puisqu'il nous semble qu'on est bien dans ce champ là
01:24:55 aujourd'hui. Un petit point... Monsieur Désart, pardon, excusez-moi, passionnant, mais est-ce que
01:25:01 vous pourriez... Arriver à la conclusion ? Oui, super. Je vais en arriver à cette conclusion de
01:25:08 manière assez simple, je reviens à quelque chose qui paraît là aussi peut-être assez simple.
01:25:12 Quand on évoque la culture, et certains l'ont déjà bien abordé ici, on aborde aussi la question des
01:25:19 patrimoines. J'aime assez qu'on aborde cette question des patrimoines sur le thème des
01:25:24 héritages, dans le sens où finalement un patrimoine n'a pas de valeur en soi a priori,
01:25:30 et si je le considère comme un héritage, il n'aura la valeur que de ce qu'on veut bien lui
01:25:35 donner. En revanche, ces héritages ont une qualité extraordinaire, qu'ils soient majestueux comme les
01:25:41 chambords, mais qu'ils soient beaucoup plus simples comme peut l'être un coeur de village, ils ont une
01:25:47 vertu, c'est d'être des repères, des jalons autour desquels tout le monde se reconnaît. Et là aussi,
01:25:54 ils nous offrent une matière assez intéressante à utiliser. Je vois, nous, on a un département
01:26:01 qui connaît des très très fortes mutations démographiques, on a gagné un quart de population
01:26:05 en moins de 20 ans, ça bouscule la culture locale, évidemment, ça l'enrichit d'une certaine manière,
01:26:11 mais ça l'inquiète aussi. Et finalement, le fait de pouvoir prendre appui sur les dimensions
01:26:17 patrimoniales nous permet de conserver des jalons dans lesquels on a des gens qui retrouvent des
01:26:25 valeurs à laquelle ils se reconnaissent, et à partir de là, ça permet là aussi d'être un
01:26:28 socle commun pour construire un projet de territoire qui soit peut-être un peu moins
01:26:32 inquiétant ou désarçonnant pour les publics qui des fois ont du mal un peu à comprendre vers quoi
01:26:41 va le territoire et vers quoi nous enjoint la transition à laquelle on doit répondre. Merci
01:26:48 beaucoup. Merci monsieur Desgeorges. Bon, on reboucle en fait sur ce projet de territoire.
01:26:54 On arrive à l'issue de ce webinaire, donc je ne vais pas... Enfin, voilà, il y a des questions,
01:27:01 mais j'en fais qu'au plus sous forme de remarques parce qu'on n'aura pas le temps d'y répondre là.
01:27:06 Je pense que le ministère de la Culture et aussi celui de la Transition écologique qui
01:27:10 travaille sur comment être vertueux quand le classement patrimonial de certains bâtiments
01:27:16 n'autorise pas même à la marge de manière réversible d'isoler les bâtiments. Effectivement,
01:27:20 c'est un sujet qu'on... Voilà, on ne va pas ouvrir le débat là maintenant puisqu'on arrive à l'issue
01:27:25 de notre webinaire, mais c'est des questions auxquelles on pourra répondre dans l'ensemble
01:27:31 des documents qu'on mettra à disposition sur la plateforme Comet. Voilà, c'est toujours un peu
01:27:38 frustrant de devoir clôturer un webinaire, mais chacun a ses propres contraintes également et
01:27:42 il est déjà 15h30. Moi, je souhaitais tout d'abord remercier l'ensemble des intervenants,
01:27:48 mesdames Duquesnoy, Chouvier, Engemieux et Mercier pour leur intervention, messieurs De Gruelle et
01:27:54 Desgeorges. Vraiment, on a eu, je trouve, des interventions de différentes échelles sur des
01:28:00 sujets connexes, bien sûr, au sujet qui nous occupe aujourd'hui, mais avec des prismes différents.
01:28:05 Pour ça, je trouve que ça a été extrêmement complémentaire. Bien sûr, merci aux participants
01:28:10 et aussi aux partenaires de Comet qui ont co-construit cet événement aujourd'hui,
01:28:15 la NCT bien sûr, et le ministère de la Culture. Donc, n'hésitez pas à consulter la plateforme
01:28:23 Comet pour être... Donc, Comet, communauté écologie-territoire, pour être informé de
01:28:29 nos différentes actions. Je vous mets le lien dans le chat. Différentes actions au service de la
01:28:36 transition écologique dans les territoires. Voilà, merci encore à toutes et tous. Je vous souhaite
01:28:42 une bonne fin d'après-midi et l'ensemble de ce webinaire sera en rediffusion sur la plateforme
01:28:48 Comet dans les jours qui viennent. Merci à toutes et tous. Au revoir.