• l’année dernière
Un déjeuner partagé avec Philippe Geluck, dessinateur et créateur de la bande dessinée « Le Chat », pour parler du championnat du monde de la frite à Arras et de l'Italie plébiscitée pour sa cuisine, les français raffolent des pizzas et des pâtes !

Loin des codes classiques de l´interview, LCP-Assemblée nationale a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:17 Bonjour à tous et bienvenue dans Politique à table.
00:20 Très heureuse de vous retrouver autour d'un plat, d'un dessert et d'un invité
00:24 pour parler cuisine, alimentation, écologie mais aussi un peu politique.
00:28 Et cette semaine nous recevons un invité exceptionnel, Philippe Gueluc. Bonjour.
00:33 Bonjour Brigitte.
00:34 Et merci d'être avec nous et avec moi pour présenter cette émission,
00:37 comme chaque semaine, Jean-Pierre Montanay. Bonjour Jean-Pierre.
00:39 Bonjour Brigitte, bonjour Philippe Gueluc.
00:41 Monsieur Montanay, bonjour.
00:42 Vous êtes le prolifique auteur du "Chat", un personnage de BD qui vous rend célèbre en 1983.
00:48 Il fait donc ses 40 ans cette année avec cet album, "Happy Birthday Monsieur Gueluc".
00:54 Pourtant, il n'a pas pris une ride depuis sa naissance dans le journal francophone "Le Soir"
00:59 où le chat est en noir et blanc.
01:00 C'est à partir d'une collaboration avec la revue "À suivre" qu'il passe à la couleur.
01:05 Ce que l'on sait moins, c'est que vous l'avez créé en fait en 1980
01:08 pour votre faire-part de mariage où il pose alors avec la femme du chat.
01:12 Cela a donné ensuite de nombreuses bandes dessinées,
01:14 comme "Chacun son chat", "L'avenir du chat", "Le retour du chat", "La vengeance du chat"
01:18 et "Vous chavachez".
01:19 Le chat s'expose aussi en 2003 au Beaux-Arts de Paris
01:24 où le chat déambule comme en 2021 sur les Champs-Elysées
01:28 avec des statues monumentales du félin le long de l'avenue.
01:31 Alors outre ce don pour le dessin, vous êtes un artiste complet,
01:35 acteur, peintre, sculpteur, chroniqueur, présentateur d'émissions de télévision en Belgique
01:41 mais aussi en France, on vous voit à côté de Michel Drucker.
01:45 La France que vous avez d'ailleurs choisie pour le menu du jour Jean-Pierre.
01:48 Oui, exactement, avec une très franchouillarde blanquette de veau
01:52 et en dessert, un classique de la pâtisserie française, un Paris-Brest.
01:56 Dans le Dessous des plats, rendez-vous à Arras pour le championnat du monde de la frite.
02:01 On vous dévoile le gagnant dans cette émission.
02:03 Dans les pieds dans le plat, l'Italie plébiscitée pour sa cuisine.
02:06 Les Français raffolent de pizzas et de pastas, les Belges aussi.
02:09 Reportage dans un temple dédié aux produits de la botte.
02:12 Allez, on passe à table tout de suite, cuisine et confidence.
02:17 [Générique]
02:20 Alors Philippe Guelluc, que dit de vous cette blanquette de veau ?
02:23 Pas facile à éclaircir et franchement la facilité aurait été pour moi de donner ma langue au chat.
02:27 Bon, je sais c'est facile, mais non, j'ai cherché et j'ai même le début d'une hypothèse.
02:32 Et oui, pauvre Philippe Guelluc, vous êtes écartelé entre deux pays voisins,
02:36 à cheval sur deux cultures et donc sur deux cuisines.
02:39 Votre estomac, lui, penche plutôt pour le waterzoï et la mitraillette,
02:43 un totem de la malbouffe belge, ce sandwich à la viande et aux frites, bon appétit.
02:47 Mais votre palais, lui, vote plutôt pour le bon goût de la France, terre de gastronomie
02:51 et berceau de cette cuisine bourgeoise incarnée par cette fameuse blanquette de veau
02:56 qui mijote sur le poêle tandis qu'au coin du feu, on caresse le chat qui ronronne.
03:00 Encore facile.
03:01 Image d'épinal de cette recette séculaire que vous nous imposez à nous, Français,
03:06 au lieu de nous surprendre avec des croquettes de crevettes grises.
03:08 Mais oui, en filigrane, il y a un message clair, Philippe Guelluc,
03:11 vous tenez coûte que coûte à défendre une réputation qui vous colle à la peau
03:15 depuis que vous êtes un visage familier de notre télé,
03:18 celle du plus français des Belges au prix de vexer Bruxelles.
03:22 Est-ce que je me trompe, Philippe Guelluc ?
03:24 - Complètement. Vous êtes dans l'erreur.
03:27 Parce que non, vous savez, à Bruxelles, on est tellement habitués à tout ça.
03:32 Donc pourquoi j'ai choisi la blanquette de veau ?
03:35 Parce que ma grand-mère l'a préparée comme personne.
03:38 - Divinement.
03:39 - Je ne sais que en Belgique, j'aurais pu vous apporter
03:42 ou vous demander de faire des croquettes aux crevettes,
03:44 mais vous savez pas les faire, ici.
03:46 J'aurais pu vous demander des matjes, mais c'est pas la saison.
03:49 - Alors, nous, on sait pas faire les crevettes,
03:51 mais votre grand-mère belge sait faire la blanquette.
03:53 - Ah, mais oui, dans l'autre sens.
03:54 - On mange beaucoup de blanquettes en Belgique.
03:56 - J'adore, mais bien sûr, j'adore la cuisine française.
03:58 Parce que, sachez aussi une chose, c'est que dans la partie sud du pays
04:01 où l'on parle français, la France est évidemment notre deuxième pays.
04:05 C'est notre culture. On lit la littérature française.
04:08 On lit, parce qu'on ne lit pas que des auteurs belges, chez nous,
04:11 on lit des journaux français, on regarde la télé française,
04:15 on va voir des... Même si tout ce qui se fait en Belgique
04:18 est formidable et s'exporte depuis quelques années merveilleusement,
04:21 nous, nous intéressons.
04:23 Mais on prépare aussi, on a une grande communauté italienne en Belgique
04:27 et on adore la cuisine italienne.
04:29 - On va en parler après, mais Jean-Pierre avait un peu raison.
04:31 Finalement, vous êtes un peu écartelé entre ces deux cultures.
04:34 - Non, je suis... Je m'enrichis d'accumuler les cultures,
04:38 plutôt que de les diviser. Je ne suis pas écartelé,
04:40 ça veut dire qu'on est coupé en deux.
04:42 Moi, au contraire, j'ai l'impression d'avoir des couches supplémentaires
04:45 parce que je me passionne pour la culture des autres
04:48 et que j'aime découvrir des saveurs...
04:52 Alors, là, je suis très impatient.
04:54 - Alors, on va la goûter. - Je peux y aller ?
04:56 - Oui, je vous en prie.
04:57 - Alors, moi, je ne peux pas savoir s'il est aussi bon que celle de votre grand-mère,
04:59 parce que je n'ai jamais goûté.
05:01 - Mais c'est une recette d'antan qui est faite par Chez Françoise,
05:04 qui est le restaurant qui se trouve à côté de l'Assemblée nationale,
05:07 aux Invalides, et qui nous a fourni cette blanquette de veau.
05:10 Alors, on espère qu'elle va quand même ressembler ou approcher
05:13 celle de votre grand-mère, sans l'égaler, j'imagine.
05:15 - Hum...
05:17 En plus, ma grand-mère s'appelait Françoise.
05:19 - Ah, ben, alors, vous voyez, ça tombe bien.
05:21 - Non, ce n'est pas vrai. - C'est le hasard.
05:23 - Soyez francs, qu'est-ce qui faisait le secret de cette blanquette de veau de grand-mère ?
05:27 Est-ce que vous la fantasmiez ou est-ce que vraiment elle était très très bonne ?
05:30 - Non, elle était très bonne et elle y mettait aussi...
05:33 - Ah ! - Pour une question... Non.
05:35 Très très bonne. Bravo, Françoise. - Elle est très bonne.
05:37 - Elle y mettait aussi des petites boulettes,
05:41 des polpettes, comme font les Italiens, mais de viande de veau.
05:45 - Ah, donc c'était une blanquette revisitée, un petit peu ?
05:48 - Pas revisitée, c'était une question de moyens.
05:51 Le veau coûtait plus cher, la viande hachée était meilleur marché.
05:54 Et donc on avait un peu... Il y avait ce côté agréable du veau.
05:57 - Ah oui, j'aime bien les boulettes. - Cela dit, si vous aimez ça.
05:59 Elle est délicieuse, elle est délicieuse. - Elle est très bonne.
06:01 - J'adore. Et si, si vous aimez ça, allez un jour au Bistrot d'Henri, rue Princesse, dans le 6e.
06:07 Pour moi, ça, c'est la meilleure... Alors lui, il se passe tout...
06:10 - C'est la meilleure blanquette de Paris, pour vous ? - Oui. Du monde.
06:12 - Du monde. - De ma grand-mère, de ma grand-mère.
06:14 - J'allais vous demander justement si vous aviez une adaptation. - Alors ça, c'est une bonne idée.
06:16 - Rue Princesse. - Rue Princesse, le Bistrot d'Henri. J'ai connu le papa, maintenant c'est les fils qui ont continué, mais la cuisine...
06:21 - Mais alors qu'est-ce qui fait le différence ? Parce que globalement, une blanquette, c'est du bonveau, de la crème, un oeuf...
06:26 - Des petits champignons, un peu de carottes. - Des petits oignons grelots.
06:29 Alors qu'est-ce qui fait qu'au Rue Princesse, c'est la princesse des blanquettes ?
06:33 - C'est pas moi. - C'est le secret.
06:35 - Qu'est-ce qui fait que le chat est le chat ? C'est un chat qui dit des conneries, et pourtant ça fait rire.
06:39 - C'est peut-être son auteur qui fait le chat. - Oui, voilà.
06:44 - Alors Jean-Pierre, trois astuces pour revisiter la blanquette.
06:47 - Oui, je rebondis sur la grand-mère de Philippe, puisqu'elle avait déjà un peu revisité cette blanquette.
06:54 Je trouve que c'est une bonne idée, avec des palpettes. Moi je trouve que ça, j'aurais pu le mettre dans ce que je vais vous raconter.
06:58 Alors, le veau est la viande reine de la blanquette, mais toutes les viandes blanches font l'affaire, pour changer.
07:03 Donc on peut faire une blanquette au poulet, à la dinde ou au lapin.
07:07 Osez les épices aussi, de temps en temps, pour réveiller cette blanquette que certains trouvent un peu pépère.
07:11 En mode asiatique, avec du gingembre et de la citronnelle dans la crème, ça marche très bien.
07:16 Pourquoi pas un peu de lait de coco aussi.
07:18 En version des îles, c'est très bon avec une touche de vanille.
07:21 Ça c'est très très bon, vous grattez au dernier moment une petite gousse de vanille dans la crème.
07:25 Et puis en version corsée, avec au dernier moment un tour de moulin, mais vous mettez pas du poivre, mais vous mettez du café.
07:31 Et ça lui donne un petit côté, ça vous réveille.
07:33 Cela dit, si vous mettez de la vanille dans la blanquette, moi je vous mets un bouillon cube dans la crème brûlée que je vous servirai en dessert.
07:40 Et enfin, vous pouvez opter aussi sur la...
07:42 - Le coco, ça nous plaît pas du tout, on ne voulait que le coco.
07:44 J'ai vu.
07:45 Enfin, en deux mots, on peut opter aussi pour la blanquette au poisson, le saumon, la laude ou la sole.
07:50 Même des crevettes sont impeccables pour une blanquette qui est donc un peu iodée.
07:54 Connaissez-vous le truc pour attendrir la viande de veau qui doit être évidemment un peu grasse et tendre ?
08:00 - Vous tapez dessus, comme Maïté.
08:02 - Ah non, c'est en douceur.
08:03 Vous la mettez dans un plat avec de l'eau gazeuse pendant 2-3 heures.
08:09 - Ah bon ?
08:10 - Et elle va, je ne sais pas quel processus chimique, mais elle va s'attendre.
08:14 - Vous la laissez longtemps dedans ?
08:15 - Ah oui ?
08:16 - On la laisse 2-3 heures.
08:18 - Alors, est-ce que vous, vous aimez cuisiner ? Est-ce que vous savez la faire, cette blanquette de veau ?
08:21 - Ah oui.
08:22 - Ah oui ?
08:23 - Ah oui, moi je cuisine beaucoup, j'adore ça.
08:25 Si vous venez un jour à la maison, je vous préparerai mes petites coquilles singelles.
08:27 - Donc avec les recettes de votre grand-mère ?
08:29 - Pas que, non, non, ça elle ne l'a jamais fait.
08:31 C'est des petites coquilles Saint-Jacques snaquées que je mets sur un lit d'endives caramélisées.
08:36 - Ça c'est le nord, les Anglais.
08:38 - Et puis je nappe avec un beurre blanc.
08:40 - Ah oui ?
08:41 - Oui, avec un beurre blanc.
08:42 - Ah, ça doit être très bon. Un peu d'amertume et...
08:44 - Plutôt des produits de la mer ou vous cuisinez de tout ?
08:46 - Tout.
08:47 - Vos plats signatures, outre cette coquille Saint-Jacques ?
08:50 - Récemment, j'ai beaucoup la cuisine italienne, le sobuco de veau aussi.
08:55 Évidemment, il y a un truc avec le veau.
08:57 Ou alors toutes sortes de pâtes, je fais des lasagnes qui ne sont pas faites, etc.
09:02 Avec des lasagnes fraîches.
09:04 Et j'ai découvert récemment le cacio e pepe.
09:09 - On parlera tout à l'heure de la cuisine italienne.
09:11 - Ah si vous voulez, parce que je l'ai fait.
09:13 - Spécialité de pâte.
09:14 - On était fait l'un pour l'autre, ça marche.
09:16 - La cuisine française, est-ce que vous aimez les classiques ?
09:21 Là, on voit bien que c'est la blanchie de veau.
09:23 Le boeuf bourguignon...
09:24 - Non, moins.
09:26 - Ah, vous avez raison, c'est le vin qui est massé.
09:28 - Je préfère boire le vin ouvert que dans l'assiette.
09:31 - Que dans l'assiette ? - Oui.
09:32 - Et vous aimez faire le marché, c'est vous qui allez choisir vos produits ?
09:35 - Bien sûr.
09:36 - En fonction de quoi ? De la provenance, de la localité ?
09:39 - De la saison.
09:40 De la provenance tant que je peux.
09:43 De la sympathie aussi que j'ai pour les marchands.
09:48 - C'est vrai, ça joue, ça.
09:49 - On a des habitudes, c'est vrai.
09:51 - Moi, une fromagère qui me vendrait un fromage exquis en faisant la gueule,
09:56 non, je préfère manger un fromage un peu moins bon chez une fromagère sympa.
10:00 - Donc des fruits, des légumes de saison, toujours ?
10:02 Vous faites attention à ça ?
10:03 - Bien sûr.
10:04 - Pas de provenance lointaine pour faire attention au bilan carbone ?
10:07 - Ah non, je suis très préoccupé par ça.
10:09 Depuis des années et des années, j'ai découvert l'écologie à travers René Dumont,
10:14 qui a fait des écrits formidables dans les années 70.
10:17 Et ça ne m'a jamais quitté.
10:20 Donc, effectivement, quand je vois que c'est des haricots du Kenya, j'évite.
10:24 - Oui, mais on fait vivre les cultivateurs du Kenya aussi.
10:27 - Mais c'est pas bon pour la planète.
10:28 - C'est un peu le dilemme, parce que sans les haricots achetés par les Français,
10:31 ils peuvent crever de faim.
10:32 - Non, mais il faut encourager les Kenyans à manger des haricots locaux.
10:35 - Et quand vous partez au marché, vous avez déjà une idée précise de votre cuisine
10:39 ou au contraire, vous aimez vous laisser guider par les produits que vous allez découvrir
10:42 pour ensuite rebondir sur une recette ?
10:44 - C'est plutôt ça, évidemment.
10:46 Je vois, tiens, l'œil de ce poisson à l'air...
10:50 - Vif !
10:51 - Vif ! Donc nous allons le ramener à la maison.
10:55 Et puis j'ai fait mienne une des recommandations de Bocuse dans sa "Cuisine du marché",
11:00 justement, qui était le livre...
11:01 - Paul Bocuse, le pape de la cuisine française.
11:03 - Oui, voilà, qui m'a ouvert les yeux sur les merveilles de la gastronomie
11:06 et la façon de la réaliser.
11:09 C'est qu'il conseillait de faire ses courses après avoir mangé.
11:13 Parce que si on y va en ayant faim soi-même, on achète dix fois trop.
11:17 - Ça, c'est sûr.
11:18 - Et c'est malin.
11:19 - Alors, le chat, on le connaît, on le connaît bien, le chat,
11:23 puisque ça fait 40 ans aujourd'hui qu'il accompagne nos vies.
11:28 Il fait ses bougies.
11:30 Alors le chat, il est un peu empâté, quand même.
11:32 - Oui.
11:33 - Alors pourquoi l'avoir dessiné comme ça ?
11:35 - En plus, là, il sort du gâteau.
11:36 On a l'impression qu'il a mangé l'intérieur du gâteau.
11:39 C'est un gourmand, mais c'est un gourmet qui préfère plutôt
11:43 les plats que j'affectionne plutôt que de manger bêtement
11:46 des souris et des oiseaux comme font ses confrères et consœurs.
11:50 Il s'est arrondi avec les années.
11:52 Quand il est né, il était mince.
11:55 - Et fit.
11:56 - Oui.
11:57 - On ne sent pas tous même les yeux miens avec l'âge.
11:59 - Écoutez, moi, je n'ai pas pris...
12:00 - Sauf vous.
12:01 - Non, mais vous êtes parfait.
12:04 Mais oui, c'est le risque, évidemment, avec l'âge.
12:07 - Alors pourquoi le chat a grossi ?
12:09 - Il a grossi parce qu'il me faisait davantage rire
12:13 un peu plus rond que mince.
12:15 - Comme un gros matouf ?
12:16 - Oui.
12:17 Et pardon aux personnes en surpoids qui nous regardent,
12:21 mais c'est vrai qu'une blague racontée par un gros
12:25 ou racontée par un anorexique n'a pas le même effet.
12:29 - Surtout quand c'est une blague autour de l'alimentation
12:31 et de la cuisine.
12:32 - Et surtout quand le personnage n'existe pas vraiment.
12:34 Et donc je ne me moque de personne, il est simplement lui-même,
12:38 il est comme ça.
12:39 On me demandait aussi pourquoi il a un si gros nez.
12:41 Mais je dis, imaginez-le avec un petit nez,
12:43 il ne serait pas lui-même.
12:46 Et voilà, c'est un peu le Cyrano de Bergerac des animaux.
12:50 - Oui, puis vous êtes caricaturiste aussi,
12:52 c'est un peu ça, votre trait.
12:54 - Voilà, notre métier consiste aussi à exagérer
12:57 de temps en temps le trait.
12:59 - On va voir le chat parce qu'il parle beaucoup d'alimentation.
13:02 Alors on a ressorti quelques planches
13:05 qu'on va regarder ensemble.
13:07 Alors là c'est quoi ?
13:09 Cinq fruits et légumes par jour,
13:11 si on compte les fruits de mer, c'est supportable.
13:13 C'est les coquilles, ça Jacques, dont vous parliez tout à l'heure.
13:15 - Oui, oui, voilà.
13:16 - Il est plutôt plat en sauce que fruits et légumes.
13:20 - Voilà, mais alors comment ça ?
13:22 Il avait fait un autre dessin, j'avais fait un autre dessin,
13:24 tu vois, comme je dis.
13:25 - Politiquement incorrect ça, vous avez dû vous mettre
13:27 les diététiciens à dos.
13:29 - Alors là, on dit toujours que l'appétit vient en mangeant,
13:31 mais force est de constater que l'appétit part aussi en mangeant.
13:34 - Mais oui, on n'a jamais dit ça, mais il part surtout en mangeant.
13:38 - C'est vrai qu'à la fin d'un repas, on a moins d'appétit qu'au début.
13:41 - Quand vous dites que les diététiciens auraient pu me reprocher ce dessin,
13:44 j'ai fait un dessin sur eux un jour aussi, les diététiciens.
13:47 Un bon diététicien doit recevoir au moins cinq patients par jour,
13:51 un avocat, un cornichon, et voilà, je ne sais plus ce que j'avais encore inventé.
13:56 Alors ça c'est encore un dessin.
13:58 - Alors, voilà, soit j'ai pris un kilo, soit ma balance est passée à l'heure d'été.
14:03 - Il sait qu'il est gros, oui.
14:07 - Il vit bien avec.
14:09 - Oui.
14:10 - Alors vous avez aussi des engagements, par exemple, sur le bien-être animal.
14:13 Il peut en parler, il y a aussi une planche où il est végétarien.
14:19 Alors ça, c'est quoi ? C'est des messages que vous voulez faire passer ?
14:24 - C'est selon. Le lecteur fait comme il veut.
14:27 Je propose et il analyse et il dispose.
14:30 Je me sers évidemment des grands thèmes d'actualité,
14:33 et non pas de l'actualité au jour le jour,
14:35 c'est-à-dire que je ne vais pas faire un commentaire
14:38 sur la déclaration du député machin chouette à propos de la grève des trucs, machin.
14:43 Non, parce que dans six mois, et même dans deux semaines,
14:47 on pensera à autre chose, on aura oublié, donc mes dessins n'auraient plus de sens.
14:51 Si vous relisez, je vois qu'il y a l'album ici, qui est le premier.
14:54 - Alors ça c'est un album historique ?
14:55 - C'est le premier, paru en 86, et si on lit des extraits de cet album-là, on rit encore.
15:03 Et c'est ce que me disent des enfants de 10-12 ans,
15:06 qui découvrent les anciens albums du chat et qui me disent "ça nous fait marrer, c'est formidable".
15:10 Et ça n'aurait pas été le cas si j'avais fait du dessin sur l'actualité politique du jour.
15:14 - Alors on dit qu'en vieillissant, et que les chats en vieillissant, ils prennent un peu de poids,
15:17 vous l'avez dit, mais on dit aussi qu'en vieillissant on devient rayaque.
15:20 Est-ce que votre chat, idéologiquement, il a un peu changé
15:23 quand il était beaucoup plus jeune, et maintenant à 40 ans, est-ce qu'il est, j'allais dire, un peu plus à droite ?
15:28 Ou est-ce qu'il a jamais été à gauche d'ailleurs ?
15:30 - Si vous regardez un strip, les strips c'est ces petites bandes en trois cases.
15:34 Donc il a un jour fait la comparaison, il a dit en politique,
15:38 souvent les gens commencent à gauche, puis ils passent au centre, et ils terminent à droite.
15:42 Comme moi dans ce strip. Mais il n'y avait aucune allusion politique.
15:45 Non, le chat est un humaniste, le chat, je pense que j'essaye de l'être moi aussi, il prend...
15:52 - Un républicain ?
15:53 - Il prend toujours, oui, plutôt républicain, même si c'est le roi du gag,
15:56 mais il prend toujours la défense des plus faibles, et c'est son honneur.
16:02 J'ai fait des dessins dans cet album-là, sur justement l'imposition du port de la burqa.
16:07 - Alors justement, on a ressorti ces quelques dessins-là,
16:11 on va les regarder ensemble, avec une burqa justement, voilà.
16:16 Tu contestes le régime, non, j'ai lavé ma burqa à 90°, elle est à 60°.
16:21 - On peut rire de tout.
16:23 - Et ça vous fait rire, et ça me fait plaisir de voir votre grand sourire en lisant ce dessin,
16:27 parce que j'aborde un sujet gravissime.
16:30 - Tragique.
16:31 - Tragique, et j'arrive à en faire rire.
16:33 - Le chat est profondément laïque ?
16:35 - Oui, bien sûr, bien sûr.
16:37 Alors, personne n'a encore eu la véritable preuve de l'existence de Dieu, on attend toujours.
16:43 Le chat dit un jour, s'il est tellement balèze que ça, qu'il se fasse inviter un jour aux 20 heures,
16:47 et on sera fixés.
16:48 - On attend toujours.
16:50 - Moi, j'ai créé le chat.
16:52 Donc, qu'un être croit en son créateur, c'est possible, puisque j'existe.
16:57 Donc, il croit en moi.
16:59 - C'est déjà une forme de croyance.
17:01 - C'est déjà pas mal.
17:02 - Et puis, le chat est engagé aussi pour des causes qui sont aussi plus sensibles.
17:07 On regarde ensemble.
17:09 Qu'est-ce que tu aimerais faire quand tu seras grand ?
17:12 Du stand-up.
17:14 - Voilà, et c'est le dessin que j'ai oublié de mettre dans l'album,
17:17 donc j'en ai un peu parlé en présentant ce 24e chat.
17:22 Ce dessin-là, il n'est pas stigmatisant.
17:26 Qui est-ce qui est le plus fort dans l'histoire ?
17:29 C'est le gamin, parce qu'il a cette réplique.
17:31 Je veux faire du stand-up.
17:32 Ça ne marchera jamais, le pauvre.
17:34 Et beaucoup de personnes en situation de handicap, des gens en fauteuil roulant,
17:38 viennent aux séances de dédicaces et me disent merci de nous inclure dans vos gags,
17:44 parce que ça nous fait exister de façon plus normale dans la société.
17:47 - Est-ce que le chat peut rire de tout ?
17:49 - Oui.
17:50 - Jamais vous vous êtes interdit un domaine, une blague, à cause de...
17:54 - Non, il n'est pas trop méchant, je ne le fais pas.
17:57 - Non, non, non.
17:59 Comme tout le monde, j'ai parfois un dessin où je me dis "ça c'est gratuit, ça s'ouvre bien".
18:03 - C'est tout match.
18:04 - Non, il a même réussi à dire que si le prophète avait eu un frère jumeau,
18:10 lui, le frère, on aurait pu le représenter sans que ça pose de problème.
18:14 C'est une manière d'aborder ce sujet hyper délicat.
18:17 - De rentrer dans le débat des caricatures de Charlie.
18:19 - Voilà, d'une façon détournée.
18:21 Donc c'est aussi ça la force de l'humour ou de la réflexion,
18:25 c'est de ne pas forcément prendre la question frontalement,
18:30 puisqu'on sait qu'elle peut générer de la tragédie,
18:33 mais de la prendre par la bande.
18:36 Et ça permet de parler du sujet, ça permet de débattre,
18:39 ça permet de faire rire et réfléchir.
18:41 - Et c'est tout le chat parce qu'il a le sens de l'esquive aussi,
18:43 le chat il est là, il passe entre vous, il sait contourner un obstacle
18:47 au dernier moment d'un coup de bras.
18:48 - Malgré son embonpoint, il reste.
18:51 - Il est fragile.
18:52 - Il est parfois très fin.
18:54 - On va voir si vous êtes vraiment incollables, c'est le quiz.
18:59 - Alors, on a fait une exception pour vous, pour un quiz qui porte d'habitude,
19:05 Philippe Galluc, sur la nourriture des humains,
19:08 mais pour vous on l'a fait sur la nourriture de nos animaux domestiques,
19:11 chiens et chats.
19:12 Sauriez-vous nous dire si ces affirmations qui vont venir sont vraies ?
19:16 Les premiers kecks industriels pour animaux domestiques
19:19 apparaissent en 1860 en Grande-Bretagne.
19:22 - Vrai ?
19:23 - Oui, c'est vrai. Parfait.
19:24 Au début du XXème siècle apparaissent les premières conserves pour animaux
19:28 à base de viande de cheval et de baleine.
19:31 Vrai ou faux ?
19:33 - Alors, je dirais vrai.
19:36 - Oui, parce qu'on estimait que c'était des viandes pas nobles,
19:39 qui n'étaient pas très chères, donc on les mettait et on les réservait
19:42 aux conserves de chats et chiens. Pourquoi pas, c'est plutôt une bonne idée.
19:45 Ensuite, je crois qu'il y a eu des tripes qui sont arrivées aussi
19:47 et qui ont fait partie de ces conserves.
19:49 Si la marque de pâté pour chat indique à base de poulet,
19:53 il doit y en avoir au moins 30% à l'intérieur de la boîte.
19:57 Vrai ou faux ?
19:58 - Faux.
19:59 Je pense qu'il doit y en avoir beaucoup moins.
20:02 - 4% sur la loi européenne.
20:05 - Bravo !
20:06 - 4% de poulet.
20:07 - Un collab sur l'animal.
20:09 - D'où le slogan et ma boîte, c'est du poulet.
20:13 Si vous préférez des recettes maison pour votre chat,
20:16 voici trois ingrédients à éviter absolument.
20:19 Les chocolats, les lentilles vertes et le blanc d'œuf.
20:22 Vrai ou faux ?
20:23 - Je dirais vrai.
20:25 - Alors, vrai pour le chocolat, vrai pour le blanc d'œuf,
20:27 mais faux pour les lentilles.
20:29 - C'est compliqué, ça.
20:30 - Il y avait un piège.
20:31 Autrement, il y aurait tout juste.
20:32 - Il y avait un piège.
20:33 - Il y avait un piège, c'était les lentilles.
20:34 C'est très bon, les lentilles pour les chats.
20:35 - Très fair-play, ça, Pierre.
20:36 - Ah bon ?
20:37 - Oui, très bien.
20:38 - Voilà, il apprend quelque chose.
20:39 - Vous saurez pour votre prochain chat.
20:40 - Le chat dont nous parlons a un jour dit
20:42 "Si les lentilles vous font péter, portez des lunettes."
20:46 - Oui, il peut le dire.
20:48 - Alors, un deuxième quiz pour vous.
20:50 Vous avez publié vos premiers dessins dans la revue "L'œuf".
20:53 Sauriez-vous nous dire si ces affirmations sur l'œuf en cuisine sont exactes ?
20:58 - Ah d'accord, je croyais que vous alliez faire une comparaison avec ma coiffure.
21:00 - Pas du tout, je ne me serais pas permis.
21:02 - Je reconnais votre délicatesse.
21:04 - Si un œuf flotte à la surface de l'eau dans un récipient, ça signifie qu'il est frais.
21:09 - Non, ça signifie qu'il n'est pas à cette date
21:11 parce qu'il y a une poche d'air qui s'est agrandie dans la coquille.
21:14 - Effectivement, il est périmé.
21:16 - Très sûr.
21:17 - B. Un œuf mollet nécessite au moins 8 minutes dans l'eau bouillante.
21:22 8 minutes.
21:23 - Mollet ?
21:24 - Mollet.
21:25 - Ah non, il va être dur à 8 minutes.
21:26 Mollet, je dirais que c'est 3 minutes pour le coq et 4-5 minutes pour le mollet.
21:33 - Très très fort.
21:34 L'œuf parfait est un œuf cuit à 65°C pendant 45 minutes.
21:39 Vrai ou faux ?
21:40 - Vrai.
21:41 - Vrai, c'est exact.
21:42 - Oui, c'est la cuisine à basse température.
21:44 - Effectivement.
21:45 Alors, dernier quiz.
21:46 Pour faire un œuf à la coque, il doit être extra frais,
21:49 donc pondu depuis au moins 4 jours.
21:54 - Alors, j'ai eu des poules.
21:56 Je parle de l'animal.
21:57 Et j'ai mangé des œufs frais du jour.
22:01 Alors, on dit que ce n'est pas recommandé, mais c'est tellement bon.
22:05 Donc, moi, je dirais, l'œuf, dès qu'il est pondu, je peux le manger.
22:10 - Non, mais peut-être que c'est mal formulé, c'est quel est l'espace temps dans lequel il est toujours extra frais ?
22:14 Est-ce que c'est 4 jours ?
22:15 - Est-ce qu'après 4 jours, on peut encore le manger peut-être à la coque ?
22:18 - À mon avis, c'est un peu plus long que ça.
22:20 - C'est 9 jours.
22:21 - Voilà.
22:22 - Bon, chapeau.
22:23 - Félicitations.
22:24 - Merci.
22:25 - Même avec des grands chefs, c'est rare qu'on ait comme ça une totale réussite.
22:30 - Quasiment sans faute, à part ce piège ignoble qu'il m'a tendu sur les lentilles.
22:33 - Oui, c'est vrai que ce n'était pas très bien fait, Jean-Pierre.
22:35 - Parce que si on travaille en proportion, j'ai tout de même répondu bon à 2/3 de la question.
22:40 - Oui, 2/3 de la question.
22:41 - Et en fournissant même les réponses parfois, au degré près.
22:45 - On va voir si vous êtes aussi fort sur le vin.
22:47 En tout cas, vous nous avez demandé ce morgon.
22:49 On est dans la région du Beaujolais, là, évidemment.
22:52 Domaine Lapierre, qui est bien connu là-bas.
22:55 C'est un vin rouge de millésime 2022.
22:59 Le cépage, c'est un gamay, bien sûr.
23:01 Et sa particularité, en général, effectivement, pour le morgon, il y a quatre arômes dominants.
23:06 Cerise, violette, framboise et puis une petite touche de réglisse.
23:09 C'est ça qui vous plaît ?
23:11 - Vous m'apprenez parce que moi, je l'aime.
23:15 - Vous l'aimez à déguster.
23:17 - Je l'aime pour ce qu'il est.
23:19 Je le trouve juste parfait.
23:21 C'est mon ami Ciné, le dessinateur qui a fait les chats,
23:24 les célèbres chats Rio, chat plein, etc.
23:28 qui m'a fait connaître le morgon de chez Lapierre.
23:32 C'est un ami à lui.
23:34 Et c'est une famille de viticulteurs qui a toujours privilégié de la biodynamie
23:40 bien avant qu'on parle du vin bio, etc.
23:43 Donc, je le trouve parfait et j'en consomme avec modération.
23:47 - Évidemment, avec modération toujours.
23:49 C'est souvent autour de la table que se nouent les meilleures histoires,
23:53 que se fait parfois le deal en politique.
23:57 C'est la brève de Comptoir.
23:59 On vous a demandé, Philippe Guelluc, de réfléchir à une anecdote,
24:05 pourquoi pas en politique, autour d'un repas.
24:08 Est-ce que vous avez un souvenir à nous raconter ?
24:11 Un souvenir particulièrement marquant ?
24:13 - Alors, marquant et très personnel.
24:15 Et j'en demande à l'avance, pardon à la personne,
24:18 si elle souhaite que je ne révèle pas cela.
24:20 Mais j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois François Hollande
24:25 chez des amis communs, qui le connaissaient bien.
24:30 Même chez un couple de journalistes, lorsqu'il était président.
24:35 Nous avons dîné chez eux, avec lui.
24:38 Et c'est quelqu'un de très sympathique.
24:42 - Très drôle, je trouve.
24:43 - Très drôle en société.
24:45 Et lors d'une de ses visites à Bruxelles,
24:47 nous avons eu la chance qu'il accepte une invitation à dîner à la maison.
24:51 Avec un grand médecin, qui est le bras droit du docteur Mukwege.
24:55 Vous savez qu'il est l'homme qui répare les femmes au Sud-Kivu.
24:58 - Prix Nobel.
24:59 - Très belle cause.
25:01 Et ce soir-là, j'avais préparé, je pense, mes petites coquilles Saint-Jacques,
25:05 dont je vous avais parlé.
25:07 Ils s'étaient régalés.
25:08 Julie Gaillet était là.
25:10 Au moment des fromages, je lui ai apporté une planche,
25:14 sur laquelle j'avais mis un camembert président,
25:17 et un morceau de Hollande demi-vieux.
25:21 - Ça lui a plu ? Une attention particulière ?
25:24 - Ça l'a fait rire, parce qu'il a dit "pourquoi du demi-vieux ?"
25:27 Et j'ai dit "je ne vais tout de même pas vous servir du Hollande jeune,
25:30 ce n'est plus d'actualité".
25:32 - Alors, on va continuer, parce que vous nous avez demandé une blanquette,
25:35 mais ni frites, ni bière, ni chocolat,
25:38 qui sont trois grandes spécialités belges.
25:40 Alors nous, on a décidé quand même de faire plaisir à nos téléspectateurs
25:44 et de parler de la frite et de ses secrets de fabrication.
25:47 Et c'est le Dessous des plats.
25:48 Dans le Nord, on ne plaisante pas avec la frite.
25:56 Mais est-ce là-bas qu'elles sont les meilleures ?
25:58 Pour trancher, une bonne fois pour toutes,
26:00 la ville d'Arras a décidé d'organiser, il y a quelques jours,
26:03 le premier championnat du monde du genre,
26:05 Mayté-Fremont, et nos confrères de France Télévisions
26:08 ont joué les juges-arbitres.
26:09 Plus qu'une spécialité culinaire, presque un objet de culte...
26:16 - La frite, c'est la vie quand même.
26:18 ... au pays de la pomme de terre, une bonne frite fait tâche d'huile,
26:22 autant chez les amateurs que chez les professionnels.
26:25 - La frite, c'est la convivialité, la sympathie, la fraîcheur,
26:30 et c'est la fête surtout.
26:31 - C'est un produit régional qui réchauffe le cœur
26:34 et les papilles.
26:36 - Dans le Nord, on ne blague pas avec la frite.
26:39 - On a tout ? - Oui.
26:42 - Je ne vais même pas vérifier les couteaux et tout.
26:44 - Avant d'entrer en scène, Thomas stresse.
26:46 - Pour nous, c'est une première.
26:48 Demi-tur, tu viens de nous donner le temps et tout,
26:51 alors on est sous pression.
26:52 - Le concours est lancé, top chrono,
26:55 une heure pour éplucher, tailler et frire les pommes de terre.
26:59 L'objectif est clair, casser la baraque
27:01 en faisant la meilleure frite du monde.
27:03 Thomas mise tout sur un ingrédient secret.
27:06 - On va essayer de faire un peu la diff avec le sel,
27:08 le fameux sel à laille noire.
27:09 On verra.
27:11 - Mais voilà, pour ce tout premier championnat du monde de la frite,
27:14 la concurrence est rude.
27:16 Face à leur friteuse, 32 candidats s'affrontent.
27:19 Chacun choisit sa variété de pommes de terre et son huile.
27:23 Dans la catégorie frite familiale,
27:25 les frères Benjamin et Johan veulent se démarquer.
27:29 - Nous, on part sur une variété déjà qui n'est pas
27:31 une variété destinée à la frite.
27:34 On part sur une grande charlotte et on la fait en trois cuissons.
27:37 Donc à 130, 140, 170, 180 et un dernier bain à 190.
27:42 - Des candidats français, belges, mais aussi canadiens
27:46 ou encore japonais avec cette recette de frites soufflées.
27:50 L'art de la frite, une maîtrise loin d'être facile.
27:54 Qu'en disent les membres du jury ?
27:56 - Visuellement, elles sont très appétissantes,
27:58 elles sont bien dorées.
27:59 Elles sont bien assaisonnées.
28:01 - Le croustillant à l'extérieur et la texture à l'intérieur.
28:04 Ça va jouer dans la nuance, parce que là,
28:06 on n'a que des candidats de très haute qualité.
28:08 - Dans une ambiance populaire, le public aussi s'en régale.
28:12 - Très, très bonne, croustillante,
28:14 bon goût de pommes de terre comme on les aime.
28:16 Génial !
28:18 - Et le premier champion du monde de la frite est français.
28:25 - Une belle conclusion pour une journée fatigante
28:28 et quelques semaines de préparation.
28:31 Et surtout, ça récompense le travail que je fais tous les jours à la pâtisserie.
28:35 - Un Nilois l'emporte avec une recette de tubercules cuites à l'huile,
28:39 puis au gras de bœuf.
28:41 Quoi de plus naturel dans cette région qui garde la patate depuis des siècles.
28:46 - Philippe Guelluc, c'est un français qui est champion du monde de la frite.
28:50 C'est un affront pour un belge ?
28:51 - Non, parce qu'il a certainement fait un stage chez nous
28:53 pour apprendre ce beau métier.
28:55 J'ai vu observer trois choses qui me plaisent.
28:57 C'est qu'on a parlé d'huile et de gras de bœuf.
29:01 On appelle ça gras de bœuf.
29:03 Un peu des deux.
29:05 On a parlé de plusieurs bains.
29:07 L'erreur, c'est de cuire les frites une fois, alors deux ou trois.
29:11 Mais le dernier, un petit peu plus chaud.
29:13 C'est important pour le goûter.
29:14 Et j'ai vu que des personnes dégustaient une barquette avec de la mayonnaise.
29:19 En Belgique, on mange des frites avec de la mayonnaise.
29:22 - Avec toujours ?
29:23 - Sinon, c'est péché.
29:26 Et à Paris, on n'arrive pas à convaincre nos amis qu'il faut au moins essayer.
29:30 - C'est la mayonnaise ou c'est une sauce ?
29:32 J'ai entendu dire que c'était une sauce, mais pas forcément la mayonnaise.
29:35 - C'est notre mayonnaise à nous ?
29:36 - Vous avez la tartare, la mayonnaise, la sauce andalouse,
29:39 vous avez plein de trucs, évidemment.
29:41 Mais avec la mayonnaise.
29:42 Je vous recommande un jour de venir au mois de novembre,
29:45 s'il fait froid et qu'il pleuvine.
29:47 Vous venez à Bruxelles, vous prenez un cornet de frites,
29:49 vous vous mettez sous un abri de bus
29:51 et vous dégustez un paquet de frites brûlantes à la mayonnaise
29:54 en attendant le train.
29:55 - Vous les achetez forcément à la friterie ou vous en faites à la maison ?
29:58 - Non, à la friterie.
29:59 - Vous ne faites pas de frites chez vous ?
30:01 - Non.
30:02 - C'est trop galère, ça sent mauvais ?
30:03 - Ça sent la frite.
30:05 - Ça représente quoi, la frite, pour vous ?
30:07 - C'est la vie.
30:08 - C'est la vie, c'est la fête.
30:10 - Oui, c'est magnifique.
30:11 C'est un truc qu'on se fait régulièrement avec des copains.
30:13 On va se faire un cinéma en fin d'après-midi
30:15 et on termine à la friterie.
30:17 - Et alors, vous êtes debout avec votre cornet ?
30:19 - Pardon ?
30:20 - Debout avec votre cornet de frites ?
30:21 - Oui, bien sûr.
30:22 Après, on va se boire une bière belge avec un cornet de frites.
30:27 - C'est un repas complet, ça, pour vous ?
30:28 - Oui, oui.
30:29 - Moyennement équilibré, mais complet.
30:31 - On dit que la frite, c'est la vie,
30:32 mais si les cardiologues nous écoutent,
30:33 ils disent plutôt que la frite, c'est le gras, quand même.
30:35 - Bien sûr, mais avec modération.
30:37 Chaque fois qu'on boit un coup, on doit dire avec modération.
30:40 Chaque fois qu'on mange une frite, c'est pareil.
30:42 - Et alors, vous vous en mangez très régulièrement encore aujourd'hui ?
30:44 - Non, je mange des frites une fois...
30:46 - Oui, c'est ça, c'est exceptionnel.
30:47 - Une fois par dix jours ou par deux semaines.
30:49 - Par dix jours, oui.
30:50 - Ah, nous, c'est tous les six mois, donc ça va.
30:52 - Et on peut mettre n'importe quelle variété,
30:53 parce qu'on a vu, là, certains ont tenté des choses avec des...
30:56 En principe, des pommes de terre qui ne sont pas utilisées pour la frite.
31:00 Pour vous, c'est...
31:01 - En principe, c'est la binche.
31:03 - Pour vous, c'est seulement la binche ?
31:04 - Oui.
31:05 - Je n'ai pas poussé les analyses plus avant.
31:09 - Oui, parce qu'il y a un débat sur les chairs fermes
31:10 et chairs un peu moins fermes.
31:11 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
31:12 - Oui, c'est plutôt farineuse.
31:14 - Farineuse.
31:15 - Oui, parce que la chair ferme, ça peut...
31:17 Enfin, voilà.
31:18 - Oui, puis elle peut être très longue à cuire, surtout, la chair ferme.
31:20 Alors que la...
31:21 - Pour vous, elle ressemble à quoi, une bonne frite ?
31:23 C'est une frite large ou plutôt allumette ?
31:25 Qu'est-ce qu'elle doit avoir de particulier ?
31:27 - C'est le...
31:28 C'est taille large.
31:29 - Taille du doigt ?
31:30 - Les pommes allumettes, c'est mignon, ce truc, mais c'est...
31:32 Voilà, alors autant manger des chips.
31:34 Les frites trop grosses, c'est épouvantable,
31:37 parce que là, autant faire des croquettes dans la chapelle.
31:41 - Oui, puis on a l'impression de manger de la purée à l'intérieur.
31:42 - Voilà.
31:43 - Donc ça...
31:44 - Non, il y a un gabarit.
31:45 Alors, j'ai pas mesuré avant de venir, mais je vous garantis
31:48 que vous venez à la fritru...
31:50 Sinon, on dit la friture et pas la friterie.
31:52 - Ah oui, la friture ?
31:53 - Oui, oui.
31:54 Vous venez à la Friture Antoine, place Jourdan à Bruxelles.
31:56 C'était le quartier de mon enfance.
31:57 Et je retourne encore là, où je vois les arrières-petits-enfants du créateur.
32:01 C'est une tradition.
32:02 - C'est culturel, en fait, un peu.
32:04 - Oui, et puis c'est bon, tout simplement.
32:06 - Elle doit être bien croustillante à l'extérieur, cela ?
32:09 - Elle doit être dorée, oui, oui.
32:11 Oui, elle doit être vraiment dorée.
32:13 Vous pouvez demander bien cuite, autre truc.
32:15 Il n'y a rien de pire qu'une frite molle, excusez-moi.
32:18 - Oui, on n'a rien...
32:19 Tout à l'heure, vous disiez que votre meilleure blanquette était à Paris,
32:21 mais j'imagine que c'est pas à Paris qu'on trouve la meilleure frite.
32:23 Dès qu'on s'éloigne de la Belgique, le Nord, ça va encore.
32:25 - Ici, on est en champion du monde, Jean-Pierre !
32:26 - Oui, mais...
32:27 - Champion du monde, il est où ?
32:28 - Oui, mais le champion du monde, il est de l'Île, hein.
32:29 - Il est de l'Île.
32:30 - Quand on s'éloigne du Nord de la France, même si on est en France,
32:32 quand on arrive vers la capitale ou vers le Sud, on arrive à manger des bonnes frites.
32:35 Est-ce que la frite conquit toute la France, maintenant ?
32:38 On fait des bonnes frites partout.
32:39 - On mange plus de frites en France qu'en Belgique.
32:41 Ça, c'est des chiffres que j'ai découverts un jour et que j'ai amusés.
32:43 - Oui, on est plus nombreux.
32:44 - Mais il y a des...
32:45 Je trouve qu'il y a des nourritures, des boissons qui sont liées à un pays ou à une région.
32:52 Buvez un pastis sur le port de Marseille.
32:55 Parfait.
32:56 Vous buvez le même pastis devant la gare de Düsseldorf.
32:59 Il n'aura pas la même saveur.
33:01 - Il n'a pas le même goût.
33:02 Est-ce qu'à l'aveugle, vous sauriez reconnaître une frite maison, une frite surgelée ?
33:07 Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de frites surgelées.
33:09 - Bien sûr.
33:10 - C'est vrai ?
33:11 - Oui, bien sûr.
33:12 - Vraiment ?
33:13 - Ça me fait rebondir, mais j'aime bien citer le chat d'un truc,
33:15 parce qu'il dit dans une dégustation à l'aveugle, le plus dur, c'est de trouver le tire-bouchon.
33:20 - Oui, c'est vrai.
33:21 - Et donc, des frites à l'aveugle, ça peut être compliqué.
33:24 Mais si on met d'aller manger, bien sûr, jamais de frites surgelées.
33:28 - Oui, mais une bonne frite surgelée peut être meilleure qu'une mauvaise frite pas surgelée.
33:33 - Ah, il y a des débats.
33:35 - Si on va par là, bien sûr.
33:38 Un excellent verre d'eau peut être bien meilleur qu'un vin de merde.
33:42 - C'est pour vous dire.
33:43 - Je ne mange pas celui-là, évidemment.
33:44 - Bien évidemment.
33:45 - Alors, on voit apparaître aujourd'hui, parce que des frites de patates douces, des frites de tarots,
33:49 est-ce que vous admettez cette concurrence, ou vous trouvez que, non, sur la frite, il n'y a pas de débat, c'est la patate ?
33:54 - Ah non, non, non.
33:55 Le frire est le propre de l'homme.
33:57 Donc, faisons frire tout ce qu'on peut faire frire.
34:02 Moi, je dis, plus on frit...
34:03 - Vous pouvez l'appeler frite ?
34:04 - Plus on est de fou, plus on frit.
34:06 - Est-ce qu'on peut avoir la dénomination frite ?
34:07 - Pardon ?
34:08 - On peut quand même l'appeler frite ?
34:09 - Ah non, on appelle ça patate douce frite, ou beignet de carotte, ou de machin d'oeuf, c'est ça.
34:16 - Il faudrait une autre sécurité pour vous.
34:17 - Non, non, la frite, madame, c'est la pomme de terre.
34:20 - Alors, aujourd'hui, on trouve aussi beaucoup de frites à cuire au four, par exemple.
34:23 Est-ce que vous, vous trouvez que c'est une anomalie, ça ?
34:26 - Ah non, je l'ai tenté, je l'ai essayé, mais j'en suis revenu.
34:30 C'est pas terrible.
34:31 D'abord, il y a une dépense d'énergie considérable pour faire chauffer un four à 200 degrés,
34:37 pour cuire une assiette de frites.
34:39 C'est un petit peu aberrant.
34:41 - C'est moins bon ?
34:42 - J'éviterais, mais oui, oui, oui.
34:44 Restons...
34:45 Il y a des trucs qui ont...
34:46 - Vous aimez les traditions, vous, en fait ?
34:48 - J'aime les traditions.
34:49 Alors, j'aime revisiter les choses, mais si la visite n'est pas conviviante, j'abandonne, je reviens à la tradition.
34:54 Faire bien, effectuer bien un plat traditionnel ou préparer admirablement un mets...
35:01 Je veux dire, un faux plat, ça peut être raté, ça peut être réussi.
35:05 Si le jaune devient un peu dur à la fin, c'est pas bien.
35:08 Donc, ça doit être parfait.
35:10 Et l'au faux plat, oui, on le prépare depuis des siècles, sans doute,
35:14 mais je tire mon chapeau toujours à la personne qui me fait un très bel au faux plat.
35:21 - Est-ce que le chat, il va à la friture de temps en temps ?
35:23 En feuilletant, je n'ai pas à trouver de frites avec le chat, mais j'imagine qu'il a du...
35:28 - Sans doute, non ?
35:29 - J'ai dû faire des dessins, oui, oui, sur Bruxelles, mais vous savez, les...
35:34 Je crois que j'ai fait un jour un dessin, il y a un tablet avec un paquet de frites et une bière,
35:39 et il dit "Tout le monde s'étonne de voir un chat manger des frites,
35:42 personne ne se pose la question qu'il est en train de boire une bière."
35:45 Bon, parce que, voilà.
35:47 Mais c'est plutôt anecdotique.
35:49 C'est pas le message que je veux porter à travers la planète.
35:52 C'est de dire "Attention, je suis originaire de là et je veux que ça se sache."
35:56 - Alors, on va parler maintenant de la cuisine italienne, puisque vous nous faites voyager,
36:01 vous avez dit que c'était une de vos cuisines aussi préférées,
36:03 mais est-elle meilleure que notre gastronomie française ?
36:06 On en parle et on met les pieds dans le plat.
36:08 - Alors, Brigitte Soumé-Auchauvin, la meilleure gastronomie au monde est sans doute la française.
36:18 Soyons honnêtes, la cuisine plébiscitée de Tokyo à San Francisco,
36:22 en passant par chez nous et par la Belgique, c'est l'italienne.
36:25 La preuve avec ce reportage d'Hélène Bonduelle et de Philippe Lecrox.
36:30 - De la burrata avec de la crème de pois chiche, c'est super bon.
36:42 - Goûtu, c'est joli, c'est coloré et on se régale.
36:46 - C'est la cuisine la plus populaire au monde, celle de la botte.
36:50 94% des Français déclarent que la cuisine italienne est leur cuisine préférée.
36:56 Une passion de longue date, mais ravivée ces derniers temps
36:59 par l'ouverture de restaurants ou de concept stores,
37:02 comme ici, en plein cœur de Paris.
37:05 2 500 m2 entièrement dédiés à l'Italie.
37:09 - Alors, évidemment, tout vient d'Italie, donc toutes les régions sont représentées,
37:13 différents types de lait, le lait de chèvre, le lait de blanche, le lait de bufflonne.
37:17 Pareil sur les charcuteries, vous avez les spécialités iconiques,
37:20 la mortadella, les jambons de Parme, les san daniele,
37:23 puis après des choses un peu plus précises, comme la bresaola, de différents types.
37:28 5 000 références de produits italiens, 5 restaurants
37:33 et la plus grande cave de vins italiens aussi.
37:36 - Avec plus de 14 000 bouteilles, 1 500 références,
37:40 on a des vins de toutes les régions, du nord au sud de l'Italie,
37:43 des vins des îles, de la Sicile.
37:46 Mais alors d'où vient cette passion française pour cette gastronomie ?
37:50 Sans surprise, c'est une cliente italienne qui nous en parle le mieux.
37:54 - Elle est joyeuse, en fait, et variée.
37:57 Je pense que c'est ça.
37:59 Elle est très gourmande, elle est riche, en fait, mais aussi simple.
38:04 Il n'y a pas besoin d'ingrédients particulièrement riches
38:07 pour avoir des recettes qui soient bonnes et sympas à partager.
38:11 - En parlant de recettes, Philippe Gueuluc nous a vu une spécialité à vous proposer.
38:16 - Philippe Gueuluc, je pense qu'il serait peut-être intéressé par un guanciale
38:20 qu'il pourrait préparer pour faire des pastas alla carbonara.
38:23 C'est une pâte, voilà, une metto paquero, par exemple,
38:26 qui vient bien absorber cette sauce qui est faite à base d'œuf
38:30 avec le guanciale, qui est un produit particulier, assez salé,
38:34 un peu croquant parce qu'on le fait griller,
38:36 et donc ça donne un plat qui est gourmand et généreux,
38:38 et je pense que ça, ça lui plairait.
38:40 - Les pâtes, justement.
38:42 Savez-vous que plus de 14 milliards d'assiettes de pâtes
38:45 sont consommées chaque année à travers le monde ?
38:48 - Alors, monsieur Cuis, j'ose même pas demander ce que c'est que le guanciale, vous savez.
38:52 - Le guanciale, c'est de la joue de sanglier. - Exactement.
38:54 Ah, de sanglier ou de porc, oui.
38:56 - Ah, le vrai, c'est de sanglier, parce que la recette est née...
38:58 Carbonara, c'était les types qui faisaient du charbon de bois dans les montagnes.
39:01 - Exactement, mais après, aujourd'hui, c'est plutôt du porc.
39:03 - La préférée, comme le dit ce monsieur, là, ça pourrait vous plaire ?
39:05 - Ah, oui, j'adore, j'adore ça, le guanciale.
39:08 - Mais vous faites un vrai carbonara, sans la crème, juste avec l'œuf ?
39:11 - Comme je vous disais, le cacio e pepe, avec juste du poivre, de l'eau cuisson.
39:15 - Donc c'est pecorino et poivre, c'est ça ? Cacio e pepe.
39:17 - Oui.
39:18 - Et ça m'étonne de vous, vous avez découvert le cacio e pepe il n'y a pas très longtemps ?
39:21 - Non, je le connaissais depuis longtemps, mais je me suis risqué à le faire.
39:24 - Oui, parce que c'est très compliqué.
39:25 - Absolument, oui, du premier coup, du premier coup.
39:27 - Du premier coup ?
39:28 - Non, c'est hyper facile.
39:29 - Hyper.
39:30 - Alors, je passe toutes mes vacances en Italie, et dans un coin perdu de l'ombrie,
39:33 et quand on dit qu'il faut regarder la provenance des produits,
39:36 je vous jure que c'est vrai, dans la petite, dans la grande surface du, du, du, de la petite ville à côté de chez nous,
39:42 je trouve des tomates de Hollande.
39:45 - Oui ?
39:46 - En plein été, vendues au milieu de l'Italie.
39:48 - Oui, ça c'est débile.
39:49 - Et je me dis, mais qui sont ces crétins qui font rouler des camions pour transporter des tomates de Hollande,
39:54 alors que dans le pays de la tomate, et d'emmener de l'eau gazeuse dans le Nord, enfin voilà.
39:59 Il y a une aberration de ce côté-là, et je trouve qu'on devrait légiférer à ce propos.
40:03 - Alors, c'est plus pasta ou pizza ?
40:04 - Les députés nous écoutent.
40:05 - Ah, la pasta, parce que la pizza, je trouve que c'est...
40:08 J'ai fait, je prépare selon la recette d'une vieille cuisinière du sud de l'Italie, la pizza fritta,
40:14 qui est très peu connue.
40:15 - Et comment ça, la pizza fritta ?
40:16 - Alors, tu fais une...
40:17 - Avec des frites ?
40:18 - Non, non, une pâte à pizza, et au lieu de la cuire, de la garnir et de la cuire au four,
40:22 tu prépares la garniture dans une sauce simplement tomate, avec quelques feuilles de basilic,
40:27 et là, tu mets la...
40:28 - Dans l'huile ?
40:29 - Dans un tout petit peu d'huile, dans une poêle en fonte.
40:32 - Ah ouais ?
40:33 - Et tu fais frire la pâte, et tu la sèches, puis tu mets le...
40:36 - Ah ouais, ça doit être bon, ça.
40:37 - C'est sublime.
40:38 - C'est une recette d'où, de quelle région ?
40:39 - Je ne sais pas, d'une vieille dame qui...
40:41 - Sinon, c'est une margarita, sauf qu'elle est frite.
40:42 - Ou...
40:43 - Un petit peu, non ?
40:44 - Non, et puis le dessus n'est pas frit, n'est pas fondu, etc.
40:47 C'est très, très bon.
40:48 Donc, plutôt pâte que...
40:49 - Pizza ?
40:50 - Pizza, bien sûr, parce que la pâte, c'est infini.
40:53 Les recettes de préparation sont infinies.
40:55 La plus simple est la meilleure.
40:58 - Avec un peu d'huile de liqueur de l'ail.
40:59 - Chaque Italien rêve des pâtes de sa maman.
41:02 C'est des pâtes sauce tomate.
41:03 - Vous êtes un dingue sur le al dente, là, vous êtes très vigilant, un accro.
41:07 - Alors, non, moi, je n'aime pas quand c'est trop, trop dur.
41:10 Mais il ne faut pas non plus que ce soit tout à fait mou.
41:14 - Vous inventez des recettes autour des pâtes ?
41:16 - Oui, mais je ne me souviens plus de ce que j'ai inventé.
41:20 Donc, si vous me demandez le truc, je ne sais pas.
41:22 Oui, bien sûr, je tente des choses.
41:24 - On peut mettre beaucoup de choses, finalement, avec les pâtes, en fait.
41:26 - On finit le frigo et on fait une sauce et on la met dans les pâtes, ça marche à peu près toujours.
41:30 - Évidemment, oui.
41:31 Enfin, il faut vérifier aussi ce qu'on a dans le frigo, parce qu'un jour,
41:35 le type qui s'est laissé prendre, il y avait des vieux médicaments qu'il devait conserver au frais.
41:38 Et toute sa famille...
41:40 Non, non.
41:41 - Vous en faites souvent, vous ?
41:42 Vous en préparez régulièrement à la maison ?
41:44 - Les pâtes ?
41:45 - Oui.
41:46 - Oui.
41:47 Alors, le plus simple, c'est le bolo, le fameux bolo, qu'eux appellent al ragout, parce que...
41:54 - La viande bolognaise, quoi.
41:55 - Oui, bolognaise, c'est de la viande hachée, frite, avec des oignons et puis tomates.
42:00 Et je fais toujours le plus simple possible.
42:02 - Oui, mais si on veut la faire un peu mieux, il peut y avoir un peu de vin, un peu de céleri, un peu de tomate,
42:05 un peu de carotte, un peu d'oignon, si on veut le faire, le ragout, non ?
42:08 - Eh bien, non, monsieur.
42:09 - Non ?
42:10 - Non.
42:11 - Ce n'est pas la vraie recette.
42:12 - C'est un peu de lard de colonnata.
42:13 - Ah, peut-être.
42:14 Pour moi, ce n'est pas qu'on le fait mieux, c'est qu'on le fait autrement.
42:16 Mais pour moi, surtout en cuisine italienne, c'est le truc de plus en plus base.
42:20 Oignons, tomates, huile d'olive, et on fait la meilleure sauce tomate du monde.
42:25 Pas besoin de rajouter forcément de l'origan ou de l'ail ou des trucs comme ça.
42:29 Après, on peut aussi.
42:31 Je ne déteste pas, mais j'aime bien le basique.
42:34 - Pourquoi on est tous fous de la cuisine italienne, à votre avis ?
42:37 - Oui, c'est une bonne question.
42:38 Parce que, contrairement à l'idée un petit peu reçue, elle est très variée.
42:42 Parce que leurs produits sont excellents.
42:45 Et parce que...
42:48 Et parce que c'est bon.
42:50 - Tout simplement bon.
42:51 - Simple aussi.
42:52 - Et vous me demandez de parler de tout ça devant un Paris-Brest.
42:55 - Non, parce que c'est après les...
42:56 - Je fais les yeux doux.
42:57 - Oui, mais je crois que Philippe Guéduc a raison.
42:58 C'est la culture du produit en Italie.
43:00 Moi, je connais l'ombri aussi.
43:01 Moi, je suis toujours frappé en Italie.
43:02 Vous allez dans la moindre petite épicerie, eh bien, il y a du fromage à la découpe,
43:06 du fromage à la charticerie à la découpe.
43:08 C'est incroyable.
43:09 Il y a une foultitude d'appellations, de variétés, d'espèces qu'on n'a pas en France.
43:13 Où on est très vite sur des produits qui sont déjà impactés.
43:16 - La moindre trattoria est excellente.
43:17 - Ah bah oui, voilà.
43:18 - Une toute petite trattoria, on mange excessivement bien.
43:20 - Exactement.
43:21 - Je suis sûr que vous préférez aller dans une trattoria que dans un étoilé.
43:23 - Ah oui.
43:24 Non, non, c'est bien.
43:25 Mais sur la terrasse de la trattoria, s'il fait beau, j'ai le ciel étoilé au-dessus de moi.
43:30 Donc, il y a les deux.
43:31 - Vous avez les deux.
43:32 - Vous connaissez bien les différentes pâtes.
43:34 Il y a les spaghettis, il y a un certain nombre de les orecchiettis, les tortelloni.
43:39 - Les linguini, les macaroni, les penne, les mini penne, les orecchiettes, tout.
43:46 - Les orecchiettes de Paris.
43:48 - Et vous variez, vous aimez changer.
43:50 Vous avez l'impression que ce n'est pas le même plat, finalement, quand on change de...
43:54 - Mais certaines pâtes, et d'ailleurs c'est ce que défendent les spécialistes de la cuisine italienne,
43:58 certaines pâtes accrochent mieux tel ou tel genre de sauce.
44:01 - Ah bah oui !
44:02 - Et donc c'est flippant.
44:03 - C'est pour ça que certains...
44:04 - C'est pour ça que la sauce vient se nicher dedans.
44:05 - Et voilà, bien sûr.
44:06 - Les cannellonis.
44:07 - Toujours aussi, de toujours mélanger la sauce dans la casserole, retirer du feu,
44:12 plutôt que de servir des assiettes sur lesquelles on met la sauce.
44:15 - Et vous remettez les pâtes dans la sauce avant de les servir.
44:19 - Ah bah oui.
44:20 - Mais il est italien ou belge, Philippe Guelluc ?
44:22 Vous connaissez la cucina povera ?
44:24 - Si, quand même.
44:25 - Vous aimez ?
44:26 - Mais il y a...
44:27 - Les frites aux patates, les pâtes aux patates, par exemple.
44:29 - Les pâtes aux patates, j'ai jamais pas.
44:31 - Ah bah ça c'est le...
44:32 - Pâtes aux patates, ça c'est léger ça.
44:33 - Oui mais non, c'est un fausse amour.
44:35 Vous mangez deux fois moins de pâtes et deux fois moins de patates qu'un plat de pâtes
44:38 ou qu'un plat de patates.
44:39 Mélanger avec un peu de pancetta et du romarin, c'est extraordinaire.
44:44 - Un saut un petit peu calorique mais pas pour rien.
44:46 Pour le chat, c'est parfait.
44:47 - D'accord, et les pâtes aux frites, non ? Vous ne me les recommandez pas ?
44:49 - Non, des pâtes aux pois chiches, cucina povera encore.
44:51 - D'accord, très bien.
44:52 - Et on a aussi l'arte povera en Italie.
44:54 - Oui, c'est vrai.
44:55 - Mais quelle richesse.
44:56 - Alors vous savez qu'en France, on a beaucoup de fromages.
44:58 Le général de Gaulle disait "comment gouverner un pays aux 258 variétés de fromages ?"
45:02 Il y en a aussi beaucoup en Italie, j'ai regardé, 54 appellations.
45:05 Est-ce que vous, vous êtes fan aussi de ces fromages italiens ?
45:08 On raffole de la mozzarella ou de la burrata en France.
45:11 - Alors mozzarella di bufala seulement, parce que la mozzarella de vache m'intéresse pas.
45:16 - Ça vaut rien.
45:17 - Le pecorino, c'est juste magnifique.
45:19 Et on avait un voisin qui en faisait lui-même, donc je vous raconte pas.
45:22 Le parmesan, n'en parlons pas.
45:24 Toujours le Reggiano, parce que le grand padano me pique.
45:27 - Ah bah c'est pas du parmesan le grand panado.
45:29 - Bah il se fait passer pour.
45:30 - Ah oui mais...
45:31 - On est d'accord.
45:32 - Vous l'avez débusqué ?
45:33 - Oui, oui.
45:34 Alors le mitou, c'est formidable.
45:35 Comment on appelle le fromage avec du verre, là ?
45:38 - Le mascarpone, le gorgonzola ?
45:42 - La fontina, ah oui, des fromages italiens.
45:45 Ce qu'il faut faire aussi quand on fait ses courses là-bas, c'est être à côté d'une dame qui fait ses courses, une italienne,
45:51 et prendre ce qu'elle a commandé aussi.
45:53 J'ai découvert un saucisson salamé toscano, parce qu'elle dit "duetti di salame toscano".
46:00 Alors je dis la stessa cosa.
46:01 - Il y a le villani aussi qui est très bon, un peu de poivre.
46:04 - Ou si vous êtes dans une ville que vous ne connaissez pas et que vous voulez découvrir un bon petit restaurant
46:09 qui n'est pas fréquenté par les touristes, vous vous mettez à une terrasse de bistrot à côté de trois vieux pépères
46:14 qui prennent l'apéro, des italiens, et puis quand ils se lèvent, vous les suivez.
46:18 Et eux connaissent le bon petit resto.
46:21 - Vous allez chez l'habitant sinon peut-être.
46:24 - Mais vous préférez fromage français ou italien ? J'ai l'impression que votre choix est fait, il n'y a pas de match, c'est italien.
46:28 - Non, non, non, je suis très fromage français aussi, bien sûr.
46:31 Non, non, moi je trouve que nous sommes complémentaires.
46:34 Et je vous parlerai dans une autre émission des fromages belges, dont il y a une infinité de variétés, énormes.
46:41 - On connaît moins les fromages belges.
46:43 - Le roi Baudouin a dit un jour "Régnez sur un pays aux 263 fromages, c'est comme ça".
46:49 - Mozza ou burrata ? Parce qu'il y a un débat, il y a un duel entre les deux.
46:53 - Mozzarella ou burrata ? Non, je trouve la burrata trop... Il n'y a pas de la burrata de bufflon.
46:59 - Non, non, non.
47:01 - Donc, s'il y avait, peut-être que ça pourrait m'intéresser.
47:04 Mais ce que... Non, plutôt la mozzarella de bufflon.
47:07 - Est-ce que je... - Et alors la tresse...
47:09 La burrata, en fait, n'est pas tellement dégustée en Italie.
47:13 - Non, elle est en Russie de crème.
47:15 - Elle est surtout à l'exportation. Et nous on en raffole, mais eux pas tellement.
47:18 - Exactement. Pour la petite histoire, la mozzarella de bufflon, c'est un fromage qui a plusieurs siècles
47:23 et qui était considéré comme un fromage très prestigieux au XVIe siècle.
47:26 C'était coté à la bourse.
47:28 Et pour riposter à ce fromage, d'un point de vue marketing, les Pouilles, ils ont inventé il n'y a pas très longtemps cette burrata.
47:34 Et effectivement, vous avez raison, elle plaît davantage aux bobos parisiens qu'aux Italiens qui préfèrent la vraie mozza.
47:40 C'est un fromage un peu marketé, la burrata.
47:42 - Ah ah ah, enrichi à la crème fraîche.
47:44 - Voilà. C'est une enveloppe de mozzarella avec de la crème à l'intérieur.
47:48 - C'est comme tous les produits qu'on nous vend, genre chips et machin, un truc croquant.
47:51 Il y a du gras, du sucre et du sel, et ça attire.
47:55 - Est-ce que le chat voyage ? Est-ce qu'il est déjà allé en Italie ?
47:58 - Il est traduit en italien, mais lui-même...
48:01 - Ah, il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:03 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:05 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:07 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:09 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:11 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:13 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:15 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:17 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:19 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:21 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:23 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:25 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:27 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:29 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:31 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:33 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:35 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:37 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:39 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:41 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:43 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:45 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:47 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:49 - Il est traduit en italien ? - Oui, oui, oui.
48:51 - Paris-Bruxelles, est-ce qu'il y a un gâteau, un dessert qui a été fait comme ça, avec une roue, en hommage à Paris-Bruxelles ?
48:57 - Vous ne croyez pas si bien dire, et je l'ai découvert il n'y a pas très longtemps, c'est un grand cuisinier bruxellois,
49:03 dont le nom m'échappe, et je lui en demande pardon, mais je le cite toujours,
49:07 vous voyez ce que c'est la gaufre de Bruxelles ?
49:09 - Oui. - C'est une grande gaufre, très légère, saupoudrée de sucre glace.
49:13 Et bien, il a coupé cette gaufre en deux, dans le sens de la longueur, et il y a mis le praliné qu'on met dans le Paris-Brest.
49:23 Et il a appelé ça le Paris-Bruxelles.
49:25 - Ah, bah voilà ! - Je trouve ça trop joli.
49:27 - Vous en trouvez, finalement ? - Non, il a fait ça lors d'une soirée spéciale de relations Paris-Bruxelles,
49:33 mais je voudrais qu'il lance ça dans le commerce.
49:35 - Que ce soit officiel ! Mais c'est pas tout à fait la même pâte, puisque là c'est une pâte à choux,
49:39 c'est assez différent de la pâte de la gaufre. - Il est beau, ce Paris-Brest !
49:42 - Il est très très beau. - Alors il est très beau, c'est aussi chez François, évidemment, qu'il a cuisiné pour nous, aujourd'hui.
49:48 J'imagine que vous avez vos adresses, aussi, à Paris, pour trouver les très bons Paris-Brest ?
49:53 - Non, alors je vais faire, parce qu'en télé, on a l'air assez odieux quand on voit...
49:57 - Pas très facile !
50:00 - Il y a des Paris-Brest carrés, maintenant. Ça vous choque ou vous trouvez que c'est une hérésie, ou peu importe, il y a de la choux ?
50:06 - On en trouve aussi en forme d'éclair. - Oui, en forme d'éclair.
50:08 - On en trouve de tout, maintenant. - Non, je veux dire qu'on s'amuse avec la forme,
50:11 c'est même pas... Non, non, il est très très bon. Bravo, Françoise, merci.
50:16 - Vous en trouvez aussi à Bruxelles, de le vrai Paris-Brest, avec la pâte à choux ?
50:21 - Non, chez nous, on mange des frites, madame. - Voilà, c'est ça.
50:24 Puis vous n'avez pas envie de le manger là-bas, c'est comme le pastis à Düsseldorf.
50:27 - À Düsseldorf, voilà. Manger un Paris-Brest à Hong Kong, ça n'a pas le même truc, surtout qu'avec des baguettes, c'est pas facile à manger.
50:34 - Est-ce que vous avez d'autres desserts que vous nous enviez depuis la Belgique ?
50:40 - Hum... On n'est pas mauvais dans les desserts, on a... Est-ce qu'il y a des choses...
50:46 Alors, par exemple, chez nous, l'éclair au chocolat, il est fourré de crème pâtissière et non pas de crème brune au chocolat.
50:53 - Ah oui ? - Voilà. - Donc c'est pas un éclair au chocolat, en fait ?
50:56 - Si, parce qu'il y a un nappage, il y a un glaçage de chocolat. - D'accord.
51:01 - Eh, poète, poète, il n'y a pas... - On est quand même les champions de la pâtisserie, non ?
51:05 - Mais vous êtes les meilleurs. Alors, attendez, on va conclure. Vous êtes parfait dans tous les domaines.
51:13 Vous avez éclairé le monde de votre intelligence et de votre savoir. - Juste à partir de 18e siècle.
51:19 - À une époque, voilà. Maintenant, il y a deux, trois ampoules qui sont grillées, mais vous continuez tout de même.
51:23 Vous avez la meilleure gastronomie du monde. - Non, oui, c'est vrai, la gastronomie...
51:27 - Vous avez sans doute les meilleurs pâtissiers, vous avez les meilleurs vins du monde,
51:32 vous avez le personnel... Non, je vais pas aller sur ce... - J'ai peur de la chute.
51:39 - Non, je t'ai plu. - Et vous avez les meilleurs lecteurs du chat du monde,
51:43 puisque le chat est tellement heureux d'être lu dans ce pays. - En France, oui.
51:47 - Oui, oui, c'est un grand bonheur pour son vocabulaire. - Vous fréquentez les bars aux chats ?
51:51 Parce que moi, j'ai vu que ça existait. - Les bars à chats. - Les bars à chats.
51:53 - Non, non, non. - Oh, bah alors, vous devriez faire des conférences dans les bars à chats.
51:58 - Oui, vous croyez honnêtement que j'ai que ça à foutre ?
52:02 - Alors, on finit toujours cette émission en musique. Vous avez choisi celle-là, on l'écoute ensemble.
52:07 * Extrait de « La vie de la chasse-nouelle » de Jean-Michel Lambert *
52:20 A m'asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi, et regarder les gens tant qu'il y en a
52:26 Parler du bon temps, qu'est mort ou qu'il reviendra, en serrant dans ma main tes petits doigts
52:32 Puis donner à bouffer à des pigeons idiots, leur filer des coups de pied pour de faux
52:38 Et entendre ton rire qui les arde les murs... *
52:41 - Un petit clin d'œil à Renaud ? - Bah oui, merci, merci.
52:44 - Mistral gagnant. - Il est mistral gagnant, c'est...
52:48 Qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que c'est beau. Je l'ai vu récemment à Bruxelles, au Circo Royal.
52:52 J'ai vu cette voix cristalline qu'il avait à l'époque, mais pour moi c'est un des trois grands de la chanson française
52:59 avec Brassens, et j'espère qu'il va mettre en trois, mais il y a Souchon, voilà.
53:05 Brassens, Renaud, Souchon. - Ah, Renaud, Souchon.
53:08 - Pas Renaud, Souchon, c'est Alain Souchon. - Oui, Renaud aussi.
53:12 - Brassens, Renaud, c'est chant, et Alain Souchon. Et ça me suffit pour l'île des herbes.
53:18 - Et cette musique, elle résonne en vous ?
53:21 - En plus, la chanson qu'il chante pour sa fille, pour Lola, c'est juste magique.
53:27 Je veux dire, je suis un papa moi-même, mais aujourd'hui je suis un grand-père,
53:29 et donc tout ce qui touche à ces relations-là me touche. Et j'adore faire la cuisine pour mes petits-enfants.
53:35 - Ah. Alors, on va finir avec "Les 40 ans du chat", le chat qui fête donc ses 40 bougies.
53:41 Merci d'avoir accepté notre invitation à cette occasion, et on va parler aussi d'un autre ouvrage
53:47 qui s'appelle "La vie selon Chaval", vous le préfacez. Dites-nous quelques mots sur Chaval.
53:52 - Alors, Chaval est un dessinateur né à Bordeaux il y a bien longtemps.
53:57 Il est né entre 10 et 20. Il s'est suicidé en 1968, et il a produit entre-temps une série impressionnante
54:06 de dessins plus drôles les uns que les autres. Pour moi, il est l'inventeur de l'humour moderne.
54:12 On ne le connaît plus aujourd'hui, et c'est pour ça que les éditions du Cherche-Midi m'ont demandé
54:15 de préfacer et de choisir les dessins qui se sont présentés, et chacun de ces dessins me rend fou de jalousie.
54:22 Je me dis "Le salaud, il a trouvé ça il y a autant de temps". Mais c'est une jalousie positive,
54:28 parce que c'est une jalousie admirative. - Il vous inspire peut-être pour le prochain chat ?
54:32 Il y aura un prochain chat ? - Bien sûr, le numéro 25, mais je n'ai pas encore le titre.
54:36 Et il a influencé tous les dessinateurs, les grands dessinateurs comme Woloski, Sine, Rezert,
54:42 Topor, etc., Bosque, Sanpé, ils ont tous été nourris au lait de chaval.
54:47 - Merci Philippe Guelluc d'avoir été avec nous aujourd'hui, d'avoir partagé ce repas.
54:52 Merci à Chez Françoise qui nous a fourni ces bons plats comme d'habitude.
54:56 Merci Jean-Pierre, merci à vous tous de nous avoir suivis.
54:58 On se retrouve bien sûr la semaine prochaine pour un nouveau numéro de Politique à table sur LCP.
55:03 (musique)
55:18 minot.

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