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00:00 Quatre jours après la mort d'un enseignant au lycée Gambetta d'Arras dans une attaque terroriste,
00:04 la France est maintenant en état d'alerte attentat.
00:07 Alors qu'est-ce que ça veut dire en Alsace ?
00:09 On reçoit ce matin la préfète Dubarin pour en parler.
00:12 Bonjour Josène Chevalier.
00:14 Bonjour.
00:15 Il y a eu cet attentat hier soir à Bruxelles.
00:16 Hier, sur un autre plan, il y a eu aussi une évacuation à Colmar à cause d'une alerte à la bombe.
00:21 Qu'est-ce que vous dites ce matin aux Alsaciens qui sont inquiets ?
00:24 Alors je leur dis d'abord qu'avec ce niveau de vigilance,
00:28 et indépendamment de ce niveau de vigilance,
00:30 les forces de secours et de police sont très mobilisées.
00:36 Nous avons eu un renfort de militaires dans le cadre du dispositif Sentinelle
00:41 qui porte à 150 le nombre de militaires qui patrouillent sur Strasbourg.
00:46 À cela s'ajoutent des forces mobiles qui interviennent pour la protection des sites,
00:52 les services classiques de police et de gendarmerie.
00:57 Et nous avons évidemment des patrouilles statiques pour les lieux les plus sensibles,
01:02 aux horaires les plus sensibles, à savoir les sites gérés par la communauté juive
01:08 et les établissements scolaires.
01:10 Donc ce dispositif est complété par, justement, en compte tenu de ce qui s'est passé hier,
01:18 par des contrôles de la police aux frontières
01:23 qui viennent s'ajouter à ce dispositif très complet de protection de nos concitoyens.
01:29 Est-ce qu'il y a eu des cas de suspicion d'attaque, d'apologie du terrorisme ces derniers jours en Alsace dans le Barin ?
01:34 Non, ces derniers jours on n'a pas de signes particuliers,
01:37 mais le niveau de menace, j'avais eu l'occasion de le rappeler à plusieurs reprises,
01:41 reste toujours très élevé à Strasbourg, c'est une capitale européenne.
01:46 Donc évidemment tous les sujets nationaux et internationaux ont une résonance particulière.
01:51 Donc nous sommes encore plus vigilants qu'ailleurs.
01:54 Et j'en appelle aussi à la responsabilité individuelle.
01:57 En cas d'urgence, ne pas hésiter à faire le 17,
02:01 car comme l'a rappelé le Président de la République,
02:04 nous sommes entrés dans une société de la vigilance.
02:07 Et ce combat contre le terrorisme, nous arriverons aussi à le mener à son terme,
02:13 avec l'appui de chaque citoyen.
02:16 Chacun doit se sentir concerné pour sa propre sécurité et celle des autres.
02:22 Donc vous nous dites que même s'il n'y a pas de choses très visibles,
02:25 le niveau d'alerte est toujours aussi élevé ?
02:27 Le niveau de menace est toujours très élevé, il n'a pas diminué depuis qu'on m'a posé la question,
02:33 notamment par rapport au marché de Noël,
02:36 qui sera placé cette année encore sous très haute sécurité.
02:39 Bon justement, on y vient au marché de Noël,
02:41 forcément quand on pense à menace terroriste en Alsace,
02:44 c'est un peu la première chose à laquelle on pense.
02:45 Comment vous allez gérer la sécurité cette année ?
02:47 Alors l'an dernier, le dispositif était déjà conçu avec ce niveau de menace très élevé,
02:54 donc ce modèle a été éprouvé,
02:57 et donc nous allons bien évidemment le reconduire en étant toujours plus attentifs à des améliorations.
03:05 Donc il n'y aura pas le retour des checkpoints systématiques ?
03:08 Pas forcément, ce sera plus un modèle plus souple comme l'année dernière ?
03:11 Cela devrait être le même modèle que l'an dernier,
03:15 que nous avons testé, nous avons fait un retour d'expérience.
03:20 Le niveau systématique de contrôle est important,
03:25 mais l'efficacité est souvent guidée par notamment des patrouilles dynamiques,
03:31 par l'aléatoire qui met en instabilité.
03:34 Notre objectif est de mettre en instabilité l'adversaire.
03:37 Alors nous justement, on vous pose la question ce matin sur France Bleu Alsace,
03:40 est-ce que ces grands événements, le marché de Noël,
03:42 allez-vous y aller, allez-vous y faire un tour dans ce contexte que l'on traverse ?
03:47 Christiane, bonjour !
03:49 Christiane qui est à Strasbourg, que l'on reçoit et qui veut s'exprimer,
03:52 Christiane, peur ou pas peur de ces gros événements, grands événements de fin d'année ?
03:56 Moi je voudrais dire, si on nous interdit d'aller sur le marché de Noël,
04:02 et je ne sais pas si je peux le dire en alsacien,
04:06 alors ça va être compliqué parce que je ne comprends pas tout de l'alsacien,
04:10 Christiane, je vais être honnête avec vous.
04:12 Donc dites-nous, qu'est-ce que vous voulez nous dire ?
04:14 Eh bien je voulais dire, si on nous interdit d'aller au marché de Noël avec la peur,
04:21 alors on restera enfermés comme en prison.
04:24 Vous resterez enfermés comme en prison.
04:26 Si je comprends bien la question de madame, elle est très pertinente.
04:32 Bonjour madame la préfète.
04:34 Bonjour madame. Notre ennemi, c'est bien comme ça qu'il faut l'appeler,
04:38 veut justement nous priver de liberté.
04:40 Et donc on ne peut pas raisonner de cette manière, vous avez raison,
04:44 il faut être beaucoup plus vigilant lorsqu'on se déplace,
04:48 mais il ne faut pas rester chez soi, sinon on donnerait raison à ceux qui nous attaquent.
04:55 Voilà ce que je voulais vous dire.
04:57 Voilà, vous avez tout à fait raison, on doit continuer à vivre,
05:00 mais en ayant bien en tête ce nouveau risque.
05:04 Moi j'habite la ville, et tous les jours je vais en ville,
05:08 mais ce qu'on voit en ce moment, ça devient grave.
05:10 Mais il ne faut pas céder à la panique, Christiane, et vous nous le dites,
05:13 vous continuerez à vous déplacer.
05:16 Merci de votre appel ce matin, de votre témoignage sur France Bleu Alsace.
05:20 Vous pouvez continuer de réagir, d'échanger.
05:23 C'est Josiane Chevalier, l'invité du 6.9 ce matin, préfète du Barin,
05:26 qui répond à vos éventuelles questions.
05:27 Josiane Chevalier, l'année dernière, il y avait à peu près 1000 personnes par jour
05:30 mobilisées sur la sécurité du marché de Noël de Strasbourg,
05:32 ce sera le même entité cette année ?
05:34 Cela devrait être le même niveau,
05:37 puisque pour gérer le marché de Noël avec un dispositif aussi sécurisé,
05:43 il faut effectivement beaucoup de personnes,
05:46 et le ministre de l'Intérieur met à ma disposition 6 unités de force mobile,
05:51 ce qui est considérable.
05:52 Il y aura aussi des contrôles de sécurité pour les voitures ?
05:56 Il y aura bien sûr des contrôles de sécurité pour fouiller les coffres de voitures,
06:02 et également les fouilles aléatoires qui sont efficaces.
06:06 Tenez, on va revenir sur le marché de Noël très rapidement avec Michel.
06:10 Alors Christiane, elle n'était absolument pas inquiète,
06:12 et souhaite, alors un peu inquiète et préoccupée tout de même,
06:14 mais continuer de vivre.
06:16 Vous Michel, c'est un autre son cloche que vous nous donnez ce matin.
06:18 Bonjour Michel.
06:19 Oui, bonjour Hubert, mes respects madame la préfète.
06:23 Dites-nous Michel, ces gros événements de la fin d'année, dites-nous.
06:27 Effectivement, je n'y participerai pas parce que c'est raisonnable,
06:33 j'ai vécu à côté d'un camarade qui discutait les Jeux Olympiques de München,
06:40 lorsqu'il y a eu les attaques sur le détachement sportif israélien.
06:47 Je suis un ex-militaire de carrière qui a terminé d'ailleurs au corps.
06:52 D'accord Michel.
06:54 Ici à Strasbourg, donc j'ai traversé également la période de sécurité
06:59 durant 26 années aux forces belges en Allemagne,
07:03 quand il y a eu le déclenchement de la première guerre du Golfe.
07:07 On l'entend Michel, mais alors revenons à cet événement,
07:10 juste le contexte dans lequel nous sommes actuellement.
07:12 Est-ce qu'il vous invite à plutôt rester chez vous, ou est-ce que vous allez...
07:14 A rester chez moi exactement, puisque si je compare avec des événements antérieurs
07:20 comme la première guerre du Golfe, même le carnaval de Cologne a été supprimé.
07:26 Donc vous allez plutôt fuir les grands événements Michel, on l'entend.
07:29 Merci de votre témoignage ce matin sur France Bleu Alsace.
07:32 Et Josiane Chevalier, je le rappelle qu'elle est l'invitée du 6/9 ce matin.
07:34 C'est vrai Josiane Chevalier, d'un côté vous nous dites
07:36 le niveau de risque est toujours aussi haut,
07:38 et d'un autre côté vous nous dites, oui mais il faut continuer à sortir de chez soi.
07:42 Alors comment on fait ?
07:43 Il faut être justement vigilant, ne pas hésiter lorsqu'on observe
07:48 quelque chose d'anormal, de faire le 17 ou d'utiliser l'application massécurité.fr
07:54 pour aider les forces de l'ordre.
07:56 Les forces de l'ordre ne peuvent évidemment pas tout faire seules,
07:59 et je tiens à saluer leur engagement extrêmement important,
08:02 puisque les forces de l'ordre prennent des risques à chaque fois qu'elles se déplacent.
08:06 Mais nous avons besoin de l'appui de chaque citoyen pour mener cette protection à bien.
08:14 Après l'attaque d'Arras vendredi dernier, le ministre de l'Intérieur a demandé au préfet,
08:18 donc à vous, de reprendre les fichiers des personnes radicalisées,
08:22 de les passer au peigne fin, c'est ce qu'il dit.
08:24 Ça concerne combien de personnes chez nous dans le Barin ?
08:27 C'est quoi, c'est une dizaine, une vingtaine ?
08:28 Nous avons 75 personnes qui sont dans ce fichier,
08:30 mais qui sont déjà extrêmement suivies,
08:33 et nous sommes en train évidemment de faire ce travail.
08:36 75 personnes fichées comme étant radicalisées ?
08:40 Comme étant radicalisées à des degrés divers.
08:42 Et donc qui sont surveillées quotidiennement ?
08:45 Et qui sont surveillées, nous avons une réunion chaque semaine
08:49 pour suivre l'évolution des situations qui sont parfois de nature différente.
08:55 Et donc quand le ministre demande de passer au peigne fin, ça veut dire quoi en fait ?
08:59 Le ministre a souhaité que l'accent soit mis,
09:01 notamment sur les personnes en situation irrégulière,
09:04 puisque là nous avons des règles et elles seront prioritairement reconduites.
09:11 On avait déjà commencé ce travail pour les personnes qui commettent des troubles à l'ordre public
09:16 sur notre territoire, qui doivent être évidemment éloignées en priorité.
09:21 70 personnes environ fichées, c'est plus, c'est moins qu'il y a 5 ans par exemple ?
09:26 C'est le même niveau depuis plusieurs années, mais ce ne sont pas toujours les mêmes personnes.
09:30 Hier, il y a un homme qui a été interpellé à Mulhouse,
09:33 alors c'est le Haut-Rhin, mais c'était un homme qui était surveillé par la DGSI,
09:36 la sécurité intérieure, on a retrouvé chez lui des éléments de propagande, une arme aussi.
09:41 Ce type d'interpellation, on peut imaginer qu'elle va être de plus en plus courante dans les prochains jours ?
09:45 Ces interpellations se font sous l'autorité de la justice, bien entendu,
09:50 mais évidemment c'est le mode opératoire qui va se prolonger.
09:57 Merci beaucoup Josène Chevalier, préfète du Bas-Rhin et du Grand-Est,
10:01 d'avoir été notre invitée ce matin. Bonne journée.

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