La photographie joue un rôle primordial depuis longtemps dans les enquêtes d’homicides. Un seul cliché peut contenir assez d’informations pour identifier un suspect et préserver des indices longtemps après que le souvenir de la victime s’est évanoui.
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00:00 [Musique]
00:05 Au Tennessee, le commis d'un magasin est tué lors d'un vol.
00:08 Bien que le suspect numéro un affirme que c'était un accident,
00:13 les experts judiciaires feront la preuve qu'il a tué de sang-froid.
00:16 Dans une pension d'Albany, dans l'état de New York,
00:20 deux personnes sont brutalement assassinées.
00:22 Pour capturer leur meurtrier,
00:25 les enquêteurs devront faire appel à une technique judiciaire développée au 19e siècle.
00:30 En Louisiane, un pêcheur trouve le corps d'une femme assassinée.
00:34 Le seul indice dont disposent les détectives
00:38 est une trace de pas laissée dans le sang de la victime.
00:40 Quand il n'y a aucun témoin oculaire,
00:45 les policiers doivent trouver d'autres façons de résoudre leur enquête.
00:48 Aujourd'hui, on peut penser ne pas être vu,
00:51 et pourtant, on est quand même épiés.
00:54 C'est ainsi que les meurtriers se retrouvent parfois dans l'objectif d'une caméra.
00:59 [Musique]
01:02 [Musique]
01:28 Dans cet épisode, certains noms ont été changés.
01:32 Aux petites heures du matin, le 2 juillet 1995,
01:36 le service d'urgence de la police de Chattanooga au Tennessee reçut un appel.
01:40 Un homme avait trouvé le corps criblé de balle d'un commis de magasin dans une station-service.
01:47 Les enquêteurs et les experts judiciaires du service de police de Chattanooga
01:53 se rendirent sur les lieux.
01:55 [Sirène de police]
02:00 Dans l'arrière-boutique, les détectives trouvèrent le corps de l'homme abattu.
02:04 Le gérant des lieux l'identifia plus tard, il s'appelait Lenny King,
02:09 et il était âgé de 34 ans.
02:11 Il avait été touché au bras et deux fois à la poitrine à bout portant.
02:16 L'arme utilisée était d'un gros calibre.
02:18 Les enquêteurs trouvèrent également des menottes attachées à l'évier,
02:23 tout près du corps de la victime.
02:27 Les techniciens qui examinaient la scène du crime
02:30 trouvèrent des taches de sang sur l'extérieur de la porte qui menait à l'arrière-boutique.
02:34 Il s'agissait du sang de la victime.
02:39 L'équipe examina ensuite tout l'espace du magasin.
02:46 La caisse enregistreuse et le coffre-fort avaient été vidés.
02:51 On pouvait en déduire que l'homicide résultait d'un vol qui avait mal tourné.
02:57 Le meurtrier était parti avec plus de 2000 dollars.
03:00 Les experts ne parvirent pas à trouver d'empreintes digitales suspectes.
03:06 Il fallait espérer que les caméras de surveillance de l'établissement
03:09 fourniraient des indices sur l'identité du meurtrier.
03:13 Les enquêteurs furent ravis de voir que le meurtrier apparaissait sur la bande vidéo
03:19 que leur avait fournie le gérant.
03:24 Celui-ci, qui visionnait avec les policiers les images de l'homme
03:27 vidant la caisse et le coffre-fort, crut le reconnaître.
03:30 Il ressemblait à l'un de ses anciens employés, Jason Rhodes.
03:36 Le gérant sortit le dossier de cet employé pour pouvoir fournir d'autres indices à la police.
03:44 Selon sa fiche d'emploi, ce jeune homme de 22 ans n'avait travaillé dans ce commerce
03:49 que pendant quelques semaines.
03:52 Et d'ailleurs, c'était Lenny King lui-même qui lui avait donné sa formation.
03:56 Selon le gérant, Lenny était un employé très apprécié qui traitait tout le monde avec gentillesse.
04:03 Mais King s'était plaint de la négligence de Jason Rhodes
04:08 et du fait qu'il ne semblait pas prendre son travail très au sérieux.
04:12 Une fois la période de formation terminée,
04:18 Jason ne vint travailler qu'un seul jour avant de démissionner.
04:22 Au poste de police, les détectives visionnèrent à nouveau les enregistrements.
04:28 Ceci provenait de deux caméras de surveillance.
04:32 Elles prenaient des photos toutes les deux secondes.
04:37 Ils remarquèrent que le suspect avait sorti ce qui semblait être un revolver de calibre .357
04:47 en entrant dans le magasin.
04:49 Malheureusement, l'heure et la date en surimpression sur l'image
04:56 cachaient la victime au moment où le tireur la forçait à entrer dans l'arrière-boutique.
05:00 C'était dans cette pièce que la victime avait été tuée.
05:05 L'arrière-boutique n'était cependant pas dans le champ des caméras de surveillance.
05:10 Les enquêteurs parvinrent toutefois à obtenir une image très nette du tireur.
05:16 Pour confirmer son identité, la police montra cette image au père de Jason Rhodes.
05:22 Celui-ci fut atterré en reconnaissant son fils.
05:28 Il confirma qu'il s'agissait bien de lui.
05:31 Lorsque la police lui demanda où Jason se trouvait maintenant,
05:40 il déclara que sa petite amie Sonia Holtman et lui avaient quitté la ville le jour du meurtre de Lenny King.
05:46 Jason n'avait pas fourni d'explications à son départ, mais il avait dit qu'il ne reviendrait pas.
05:53 Monsieur Rhodes donna à la police une description du véhicule de son fils.
06:01 Maintenant que la police avait identifié le meurtrier de Lenny King,
06:07 le sergeant Ronnie Bowman devait agir rapidement pour le retrouver.
06:11 Il n'y avait aucun motif valable à ce meurtre et il ne fallait pas qu'il puisse se répéter.
06:16 Nous étions à la recherche d'un jeune homme qui semblait n'avoir aucun respect pour la vie.
06:23 À ce moment-là, nous ignorions s'il avait commis le meurtre sous l'effet de drogue.
06:29 Tout ce que nous savions, c'était qu'il avait intentionnellement commis cet acte.
06:36 Il fallait le retirer au plus vite de la circulation.
06:39 Selon toute probabilité, le suspect et sa petite amie allaient éventuellement entrer en contact avec leurs proches.
06:47 Les enquêteurs firent donc surveiller leur ligne téléphonique.
06:52 Leur tactique porta fruit. Sonia Holtman, l'amie de Jason, appela sa grand-mère.
07:02 Elle se trouvait dans un hôtel de Nashville, au Tennessee.
07:06 Les enquêteurs firent parvenir à la police de cette ville la description du suspect, de sa petite amie et du véhicule.
07:15 Dans la soirée du 3 juillet, les policiers de Nashville aperçurent le pick-up de Jason au moment où celui-ci arrivait à une station-service.
07:27 Lorsque le suspect sortit de son véhicule pour faire le plein, les policiers passèrent à l'action.
07:32 Jason Rhodes fut mise en état d'arrestation sur présomption de vol qualifiée et d'homicide.
07:39 En mit également Sonia Holtman, sa petite amie, en état d'arrestation.
07:46 Les enquêteurs fouillèrent ensuite le véhicule du suspect.
07:51 Sur la banquette avant se trouvait un sac contenant plusieurs centaines de dollars en liquide.
07:57 Il y avait également une boîte de munitions pour un pistolet .357, soit le calibre même de l'arme qui avait servi à tuer Lenny King.
08:05 Le lendemain, la police de Chattanooga se rendit à Nashville pour interroger Jason Rhodes.
08:14 Celui-ci commença par affirmer qu'il ignorait tout du crime.
08:20 Mais lorsqu'il vit l'épreuve amassée contre lui, il décida de coopérer avec la police.
08:26 Il reconnut avoir tué Lenny King, mais ajouta qu'il s'agissait d'un accident.
08:32 Il n'avait jamais eu l'intention de faire du mal à son ancien collègue de travail.
08:38 Il déclara qu'il était entré dans le commerce avec la seule intention de commettre un vol.
08:45 Selon lui, il avait entraîné la vie de son ancien collègue.
08:52 Selon lui, il avait entraîné la victime dans l'arrière-boutique pour le menotter à l'évier et l'empêcher ainsi d'appuyer sur le bouton d'alarme.
09:00 Mais en essayant de mettre les menottes autour des poignées de King, celui-ci s'était débattu et avait tenté de saisir l'arme.
09:09 Dans l'échange qui avait suivi, quelques coups de feu avaient été tirés et Jason s'était alors rendu compte que Lenny avait été touché.
09:17 Pris de panique, il avait pris l'argent et quitté les lieux à toute vitesse.
09:22 Jason Rhodes avait déclaré avoir tué Lenny par accident dans l'arrière-boutique, mais les enquêteurs ne le croyaient pas.
09:29 Le sang trouvé sur le cadre de la porte à l'extérieur de la pièce indiquait qu'il avait tiré sur la victime avant qu'il ne l'oblige à y entrer.
09:39 Mais selon toute vraisemblance, si les enquêteurs ne parvenaient pas à prouver que Jason Rhodes mentait, celui-ci ne serait pas jugé pour meurtre au premier degré.
09:50 Les détectives croyaient que Rhodes avait commis ce meurtre de sang-froid et ils étaient résolus à tout faire pour que le jeune homme ne puisse jamais tuer à nouveau.
10:00 La police de Chattanooga au Tennessee avait arrêté l'homme qui avait tué Lenny King, 34 ans, le commis d'une station-service lors d'un vol.
10:18 Quand Jason Rhodes sut qu'il avait été filmé par la caméra de surveillance, il reconnut avoir commis le meurtre.
10:24 Cependant, il prétendait que les coups de feu étaient partis accidentellement alors qu'il se battait avec la victime dans l'arrière-boutique.
10:33 Les détectives examinèrent l'enregistrement image par image en vue d'établir que ce meurtre avait été prémédité.
10:45 Sur une des images, ils remarquèrent que les genoux de Lenny King fléchissaient et qu'il se tenait le bras au moment où Jason Rhodes entrait dans le magasin.
10:54 Le détective Tim Carroll de la section des homicides en déduisit que le suspect avait fait feu dès qu'il était entré dans le commerce.
11:06 Le sergent Rodney Bowman et moi-même avons examiné l'enregistrement en ralenti et nous étions d'accord sur le fait que Jason Rhodes était entré dans le magasin et qu'il avait immédiatement fait feu.
11:15 Cela n'avait rien à voir avec la version de Rhodes selon laquelle il s'était battu et que les coups de feu étaient partis accidentellement.
11:26 Si les enquêteurs parvenaient à prouver que Jason Rhodes avait fait feu dès qu'il était entré, ils pourraient le faire accuser de meurtre prémédité, soit domicide au premier degré.
11:36 Mais cela ne serait pas facile.
11:39 Ils firent appel aux experts du laboratoire du département de l'énergie situé à Oak Ridge.
11:46 Ken Tobin y dirige un groupe spécialisé dans le traitement d'images vidéo.
11:55 Ses spécialistes parviennent à extraire des informations des images qui seraient autrement invisibles à l'œil nu.
12:02 Tobin accepta de participer à cette affaire.
12:06 Sur l'enregistrement de la fusillade, le commis était en plan très éloigné.
12:11 De plus, l'image était dissimulée en partie par l'affichage de la date et de l'heure dans le coin supérieur gauche.
12:20 Il semblait peu probable que nous puissions attirer quelque chose de valable.
12:24 Pour s'assurer que Lenny King avait bien été blessé avant d'entrer dans l'arrière-boutique, Tobin devait améliorer la qualité de l'image.
12:34 D'abord, il lui fallait éliminer la date et l'heure en surimpression.
12:44 Pour ce faire, il eut recours à un logiciel qui lui permettait de soustraire certains éléments aux images.
12:50 Le logiciel compare les images les unes aux autres et en élimine les constantes, c'est-à-dire les éléments qui ne changent jamais.
13:05 Dans ce cas-ci, le procédé de soustraction nous permettait d'éliminer par exemple les étagères, la cafetière, de même que l'heure et la date en surimpression.
13:14 Il ne restait plus alors que l'éclair au bout du canon de l'arme, le mouvement de recul du corps et l'image de la personne tenant l'arme au moment du coup de feu.
13:29 Grâce à ce procédé, Tobin parvint à obtenir un élément auparavant caché par la date et l'heure, l'éclair au bout du canon de l'arme de Jason Rhodes.
13:40 L'analyse de Tobin permettrait aux enquêteurs de franchir une autre étape, prouver que Jason Rhodes était entré dans le commerce avec l'intention de tuer Lenny King.
13:57 Pour en arriver à une condamnation pour meurtre au premier degré, il devait d'abord faire la démonstration que cet élément de l'image était bel et bien l'éclair d'un coup de feu et non un défaut de l'image vidéo.
14:08 Pour le découvrir, les détectives retournèrent au magasin pour mener leur propre expérience.
14:14 En utilisant un revolver magnum de calibre .357, comme l'arme utilisée lors du meurtre, ils firent feu sur de vieux bottins téléphoniques, en s'assurant d'être dans le champ des caméras de surveillance.
14:27 Nous avons tiré sur de vieux bottins de la ville, dans le même coin, mais pas exactement au même endroit, pour éviter qu'on ne soit encore gênés au visionnement par l'indication de la date et de l'heure.
14:37 Nous avons donc tiré plusieurs coups de feu et enregistré tout cela avec les caméras.
14:42 De plus, notre équipe d'experts en scènes de crimes filmait elles aussi la reconstitution.
14:47 On fait parvenir ces images à Ken Tobin afin qu'il les compare à celles du crime.
14:54 L'éclair qui sortait de l'arme du sergent Carroll était identique à celui enregistré au moment du crime quant à sa forme et son intensité.
15:07 Les enquêteurs avaient enfin en main les preuves requises pour démontrer que Jason Rhodes mentait.
15:20 Une seule image vidéo prouvait qu'il s'agissait d'un meurtre au premier degré.
15:25 Pour s'éviter la peine de mort et sur les conseils de son avocat, Jason Rhodes plaida coupable à l'accusation de meurtre prémédité.
15:37 La police croit que Jason Rhodes est entré dans le commerce avec l'intention de tuer le commis qui pouvait l'identifier.
15:48 Après l'avoir blessé au bras d'un coup de feu, Rhodes a contraint Lennie King à entrer dans la pièce arrière.
15:53 Les deux hommes se sont battus pour avoir le contrôle de l'arme.
15:57 Jason a alors fait feu sur la victime à deux reprises dans la poitrine à bout portant.
16:02 Ensuite il est sorti de l'arrière boutique et s'est emparé de 2000 dollars en argent liquide avant de fuir les lieux.
16:09 Jason Rhodes a été condamné à la prison à vie.
16:17 Sa petite amie Sonia Altman a été jugée coupable de complicité après le fait et condamnée à deux ans d'emprisonnement.
16:24 On a pu faire la lumière sur le crime de Jason Rhodes grâce à une technologie de pointe.
16:32 Mais pour résoudre un double homicide à Albanie dans l'État de New York,
16:37 les enquêteurs devraient pour leur part faire appel à une technique développée au 19e siècle.
16:44 Le matin du 3 juillet 1994, Gary Lang se rendit à la pension que possédait et dirigeait sa belle-mère.
16:51 En arrivant, il remarqua que sa chaîne stéréo se trouvait sur la galerie,
16:58 que le courrier n'avait pas été ramassé et que la porte arrière était grande ouverte.
17:03 À l'intérieur, la maison était sans dessus-dessous.
17:10 Sur le carrelage de la cuisine, il trouva les corps de sa belle-mère, Josephine Zurek,
17:15 et de l'un de ses pensionnaires, Walter Paskowski.
17:18 Les deux corps portaient les marques de coups violents.
17:21 Les enquêteurs du service de police d'Albanie se rendirent à toute vitesse sur la scène du crime.
17:29 Les experts judiciaires consignèrent soigneusement tous les éléments suspects qu'ils remarquèrent dans la maison.
17:36 Il y avait du sang et des débris partout.
17:40 Le détective Anthony Bruno fut ébanlé par cette vision d'horreur.
17:44 On aurait dit que quelqu'un s'était saisi de la maison et l'avait secouée violemment avant de la redéposer par terre.
17:51 À part la table de cuisine, tous les meubles avaient été renversés.
17:56 Tous les tiroirs avaient été ouverts et vidés par terre.
17:59 Le carrelage de la cuisine était couvert de sang.
18:07 On ne pouvait y faire un pas sans mettre le pied dans du sang.
18:10 Les taches de sang un peu partout dans la cuisine indiquaient qu'on avait utilisé un objet contondant pour frapper les deux victimes.
18:19 Et l'on pouvait présumer que l'arme utilisée contre elle était une canne trouvée par terre et dont la poignée était couverte de sang.
18:28 Pendant que les enquêteurs tentaient de trouver des indices sur le meurtrier,
18:35 ils remarquèrent un autre objet qui avait pu servir d'arme.
18:38 Sur la table de la cuisine, il y avait un chaudron bosslé taché de sang lui aussi.
18:45 Pour les enquêteurs, ces indices laissaient croire que les deux victimes avaient interrompu un cambriolage.
18:52 Il semblait également que le ou les voleurs avaient fui rapidement.
19:02 L'autopsie indiquait que les deux victimes étaient mortes des suites de violents coups portés à la tête.
19:07 De plus, Walter Paskowski, âgé de 55 ans, avait été étranglé.
19:14 Les victimes avaient toutes deux reçu plus d'une douzaine de coups chacune.
19:19 Quant aux blessures, elles pouvaient avoir été causées par la canne et le chaudron trouvés dans la cuisine.
19:27 Le médecin légiste détermina que les meurtres s'étaient produits entre 22 et 23 heures la soirée précédente.
19:33 Les détectives espéraient que les éléments recueillis sur la scène du crime fourniraient des indices sur l'identité du meurtrier.
19:42 Ils les confièrent au laboratoire judiciaire de la police d'Albanie.
19:46 En examinant le chaudron taché de sang qui avait vraisemblablement servi d'arme,
19:52 le détective Dillard Pryne remarqua ce qui semblait être une empreinte de doigt à l'intérieur.
19:58 Si c'était bien une empreinte digitale, elle ne serait pas facile à prélever.
20:03 Comme le chaudron était petit, il nous était difficile de déplacer l'appareil photo dans le bon angle pour photographier l'empreinte.
20:15 Nous avons essayé maintes et maintes fois, mais les photos que nous obtenions de l'empreinte n'étaient pas assez nettes pour servir à l'identification du coupable.
20:23 Les experts étaient par ailleurs persuadés que toute tentative de recueillir l'empreinte à l'aide de rubans adhésifs la détruirait.
20:34 Et il était hors de question d'altérer cette arme du crime.
20:43 Il faudrait trouver un autre moyen pour identifier le meurtrier.
20:46 L'enquête se retrouvait malheureusement à la case départ.
20:52 Sans aucun indice sur l'identité de l'auteur de ce double homicide sordide, l'affaire risquait de s'embourber.
21:00 De plus, cela signifiait qu'un tueur violent était toujours en liberté dans les rues d'Albany.
21:10 La police d'Albany dans l'état de New York tentait de résoudre l'énigme d'un brutal double homicide dans une pension
21:16 qui avait coûté la vie à la propriétaire, Joséphine Zurek, âgée de 86 ans, et de son pensionnaire, Walter Paskowski, 55 ans.
21:24 Bien que les experts légistes aient trouvé une empreinte digitale sur un chaudron ayant servi à frapper les victimes,
21:30 toute leur tentative pour la prélever s'était révélée infructueuse.
21:33 Le détective Anthony Bruno de la section des homicides mettait toutes ses énergies dans cette affaire.
21:40 Nous étions vraiment face à une énigme comme on en trouve dans les polars.
21:44 Les victimes n'avaient jamais rien fait de mal et n'appartenaient pas au monde du crime.
21:50 Il était difficile de trouver le mobile du meurtrier pour avoir battu aussi sauvagement ces deux personnes,
21:58 en plus d'avoir voulu cambrioler la maison comme nous le croyions.
22:02 Les policiers firent appel au public.
22:08 Deux jours après les meurtres, une femme entra en contact avec eux.
22:14 Elle avait lu le compte-rendu du crime dans un journal local et croyait que son ex-petite amie pouvait être impliquée dans le double homicide.
22:23 Vers minuit, le soir où les meurtres avaient été commis, ce dernier, Johnny Blanchard, s'était arrêté chez elle à l'improviste.
22:35 Il semblait agité, il transpirait et était essoufflé.
22:39 La femme remarqua des traces de sang sur ses vêtements.
22:45 Johnny lui dit alors qu'il s'était blessé au cours d'une bagarre.
22:49 Mais quand il se changea, elle remarqua qu'il n'avait aucune blessure sur son corps.
22:55 Johnny refusa de répondre à ces questions et partit.
23:02 Elle n'avait pas eu de ces nouvelles depuis.
23:04 Johnny Blanchard avait un lourd passé judiciaire qui incluait des accusations de recelle de drogue et d'agression violente.
23:14 Selon son dossier, il avait vécu son enfance près de l'endroit où les meurtres avaient été commis.
23:20 On disait même qu'il vivait dans une maison abandonnée juste à côté de la pension des victimes.
23:28 Les policiers croyaient avoir enfin identifié un suspect.
23:32 Maintenant, ils devaient le trouver.
23:36 On distribua sa photo à tous les patrouilleurs du secteur.
23:42 Le lendemain soir, la police d'Albany repéra Johnny Blanchard près d'une ruelle du centre-ville.
23:53 On l'arrêta et on le conduisit au poste de police pour interrogatoire.
23:57 Il fut arrogant et refusa de coopérer.
24:03 Il déclara ne pas connaître les victimes et ajouta qu'il ne disposait d'aucune information sur ces meurtres.
24:10 Après avoir exigé la présence de son avocat, il demanda la permission de faire un appel téléphonique.
24:18 Après quelques heures d'interrogatoire, Johnny a finalement demandé s'il pouvait appeler son ex-petit ami.
24:23 Il voulait s'entretenir avec elle avant de nous dire quoi que ce soit.
24:27 Blanchard désirait savoir ce que son ex-petit ami avait dit à la police.
24:34 Pendant qu'il était au téléphone, les policiers l'entendirent avouer qu'il avait volé une télévision et des bijoux dans la pension.
24:43 Lorsque les policiers lui demandèrent des explications à ce sujet, son avocat arriva.
24:48 Celui-ci interdit à son client de répondre à toute autre question des détectives.
24:57 Bien que la police ait entendu des aveux partiels, elle ne pourrait jamais s'en servir lors d'un procès pour lesquels elle a été interrogée.
25:07 Cela pouvait toutefois lui être très utile.
25:10 La propriétaire de la maison inhabitée où Blanchard vivait clandestinement donna aux enquêteurs l'autorisation de fouiller la maison.
25:18 Ils aidaient couvrir la télévision et des bijoux ayant appartenu à Josephine Zurek.
25:29 Même s'ils étaient convaincus de la culpabilité de Johnny Blanchard, les enquêteurs savaient qu'il ne disposait que de preuves indirectes contre lui.
25:36 Pour prouver qu'il était l'auteur d'un double homicide, il devait fournir les preuves formelles de sa présence sur la scène du crime.
25:43 Bien que l'on ait trouvé une empreinte digitale sur l'une des armes du crime, les experts avaient été incapables de trouver des pruptes.
25:52 Les enquêteurs firent appel aux experts du laboratoire judiciaire de la police d'état du Connecticut.
25:57 Le spécialiste Paul Panders accepta de s'occuper de l'affaire.
26:02 Après avoir examiné l'empreinte à l'intérieur du chaudron, il comprit qu'il n'y avait qu'une seule façon de fournir à la police d'Albanie ce dont elle avait besoin pour arriver à la décision.
26:13 Nous savions qu'il serait difficile de prélever cette empreinte, d'autant plus qu'elle avait été imprimée dans le sang. On devait absolument la photographier.
26:19 C'était le seul moyen pour procéder à une étude comparative.
26:23 Mais c'était plus facile à dire qu'à faire.
26:29 Panders devait placer un appareil photo sur la scène.
26:34 Il avait donc besoin de l'aide de son équipe de recherche.
26:39 Il ne s'était pas fait qu'à faire.
26:43 Panders devait placer un appareil photo à l'intérieur du chaudron et obtenir une image très nette de la preuve.
26:50 L'empreinte se trouvait à l'intérieur, sur la paroi du chaudron.
26:54 Nous devions la photographier à un angle de 90 degrés pour en tirer une image grandeur nature.
26:59 C'était impossible d'y arriver avec un appareil photo conventionnel.
27:03 C'est alors que Panders eut une idée.
27:08 Même si les appareils photos d'aujourd'hui ne pouvaient être placés dans la position adéquate,
27:13 on pourrait sans doute y arriver avec un modèle ancien.
27:18 Il décida de se servir d'un appareil photo à soufflet du 19e siècle, fonctionnant à l'aide d'une glissière.
27:25 Cette glissière permet de déplacer la lentille. Ainsi, elle est détachée du corps de l'appareil photo.
27:32 On a un meilleur accès au sujet situé dans des emplacements difficiles à photographier.
27:37 Panders parvint à placer directement la lentille en face de l'empreinte digitale.
27:44 La pellicule qu'il utilisait jouait également un rôle important dans le procédé.
27:49 Chaque image du film mesure 10 cm par 12,5, ce qui est bien supérieur à la largeur habituelle de 35 mm.
27:58 Le principal avantage de ce type d'appareil, c'est qu'on peut photographier le sujet à sa dimension exacte.
28:04 Il est déjà en grandeur réelle. On n'a pas à l'agrandir ou à le réduire.
28:08 De plus, avec ce type de pellicule, on obtient davantage de détails que si on utilisait de la pellicule 35 mm.
28:15 Son expérience réussit.
28:21 Grâce à son vieil appareil photo, Paul Panders obtint une photographie contrastée de l'empreinte à l'intérieur du chaudron.
28:28 Maintenant, les enquêteurs espéraient prouver la culpabilité de Johnny Blanchard dans le double homicide à l'aide de cet indice.
28:40 Lorsque les experts le comparèrent aux empreintes digitales de Blanchard, ils en conclurent qu'elles étaient identiques.
28:47 Johnny Blanchard fut accusé de deux homicides.
28:56 Sur la base des preuves, les enquêteurs croient qu'il est entré par effraction dans la pension avec l'intention de cambrioler.
29:05 Mais quand Joséphine Zurek et Walter Paszkowski l'ont interrompu en plein travail,
29:13 Blanchard a réagi en les battant sauvagement à mort.
29:18 On a trouvé Johnny Blanchard coupable de deux accusations de meurtre, de cruauté et de vol.
29:26 Il a été condamné à une peine minimale de 60 ans d'incarcération.
29:31 Les suspects, qui n'ont aucun lien avec leurs victimes, sont toujours difficiles à identifier.
29:39 Mais parfois, les meurtres sont commis par les individus les plus proches des victimes.
29:45 Juste sous la frontière du Mississippi, la rivière Pearl dans le sud-ouest de la Louisiane, prisée par les amateurs de pêche.
29:56 Le 21 mai 1996, un homme se rendit à la rivière à la recherche du meilleur endroit pour attraper quelques belles prises.
30:09 En traversant une petite lairière, il découvrit un corps en décomposition.
30:15 Le pêcheur alerta immédiatement la police.
30:22 A peine quelques minutes plus tard, des policiers et des experts judiciaires du bureau du shérif de Santa Manny se rendirent sur les lieux.
30:32 Mais avant de commencer leur travail, ils laissèrent des photographes judiciaires prendre des clichés de toute la scène du crime.
30:39 Et il y en avait beaucoup à prendre.
30:44 Des dizaines de documents et de lettres jonchaient le sol.
30:48 Il y avait un sac à dos vide par terre.
30:57 La victime, une femme, avait été battue et poignardée une seule fois au cou.
31:02 Les policiers ratissèrent les lieux à la recherche de tout indice sur la victime.
31:08 Mais sauf les lettres, ils ne trouvèrent rien.
31:13 On transporta le corps au bureau du coroner pour une autopsie.
31:23 Même si le cadavre était trop décomposé pour qu'on puisse reconnaître la victime par son visage,
31:28 le médecin légiste détermina qu'il s'agissait d'une femme blanche, mesurant environ 1,67 m,
31:34 et vraisemblablement âgée de 35 à 45 ans.
31:38 Elle était morte depuis moins d'une semaine.
31:41 Sa mort était imputable à la blessure au cou infligée à l'aide d'un couteau qui avait sectionné sa carotide droite.
31:52 Les détectives de St. Tammany entamèrent des recherches pour identifier cette victime d'homicide.
31:58 Le capitaine David Hall ne disposait guère d'informations pour faire ce travail.
32:06 La première chose que nous avons faite a été d'établir la taille de la victime,
32:11 afin d'avoir une idée de ce à quoi elle ressemblait de son vivant.
32:14 Nous avons ensuite consulté tous les dossiers des personnes disparues du secteur,
32:18 à la fois au Mississippi et en Louisiane.
32:21 Mais rien ne correspondait à cette jeune femme.
32:24 Les enquêteurs examinèrent ensuite les documents trouvés sur la scène à la recherche d'indices.
32:30 Toutes les lettres étaient adressées à une femme du nom de Lise et signées par un certain Michael Packer.
32:36 L'adresse de retour de cet homme était à moins de 160 km de là, à Biloxi, au Mississippi.
32:46 On entra en contact avec les autorités de cette ville pour leur demander de dépêcher des policiers à l'adresse en question,
32:52 mais Michael Packer n'était pas là.
32:55 Selon son colocataire, Packer était parti quelques jours plus tôt travailler en Alabama.
33:01 En réponse aux questions des policiers, le colocataire déclara qu'il connaissait bien une certaine Lise.
33:08 Son nom était en fait Elizabeth Herman,
33:12 et jusqu'à tout récemment elle avait une liaison avec Michael Packer.
33:16 Le colocataire ajouta que Lise et Michael se disputaient constamment pour des questions d'argent.
33:24 De fait, quelques semaines plus tôt, il avait eu si peur que leurs disputes ne deviennent trop violentes qu'il avait appelé la police.
33:35 Suite à cette dispute, Lise avait décidé de mettre toutes ses affaires dans un sac à dos et de partir définitivement.
33:42 Le colocataire avait l'impression que Lise n'avait pas d'autre logement,
33:48 mais il l'avait vu moins d'une semaine plus tôt se chercher du travail au centre d'emploi du quartier.
33:54 Les policiers de Louisiane espéraient confirmer enfin l'identité de leur victime en examinant le dossier de cette Elizabeth Herman.
34:04 Ils apprirent que la femme de 39 ans avait été arrêtée pour un délit mineur quelques années plus tôt en Floride,
34:10 et que son dossier contenait ses empreintes digitales.
34:13 On les compara à celles de la victime,
34:16 elles étaient parfaitement identiques.
34:19 Les policiers avaient identifié la femme assassinée dont on avait trouvé le cadavre le long de la berge de la rivière Perne,
34:29 et son petit ami qui avait quitté la ville au moment présumé du meurtre était le principal suspect.
34:34 Maintenant, les enquêteurs devaient se mettre à sa recherche.
34:38 Les policiers de Saint-Amanie, en Louisiane, avaient identifié la victime d'un meurtre près d'une rivière.
34:48 Il s'agissait d'Elizabeth Herman, âgée de 39 ans.
34:53 Pour retrouver son meurtrier, il fallait reconstituer la série de ses déplacements au cours des jours précédant le meurtre.
34:59 Les enquêteurs de la Louisiane se rendirent au centre d'emploi de Biloxi, au Mississippi,
35:06 où la femme avait été vue en vie pour la dernière fois.
35:09 Le gérant confirma que Liz Herman s'était présentée le 18 mai, soit trois jours avant qu'on ne découvre son cadavre.
35:21 Liz n'était pas venue seule.
35:23 Selon son dossier, elle était accompagnée de deux hommes,
35:28 Arthur Seiber et Alfred Huntsman.
35:32 Une autre femme faisait également partie du groupe, Felice Fisher.
35:39 Le gérant avait déjà vu ce groupe d'amis ensemble.
35:48 Il déclara que Michael Packer, l'ex-petite amie de Liz et le principal suspect de cet homicide,
35:53 était également venu plus tôt le même jour.
35:56 Mais au moment où Liz et ses amis s'étaient présentés,
36:01 il était déjà parti pour aller travailler à Mobile, en Alabama.
36:05 Les enquêteurs purent confirmer que Packer était bien à des centaines de kilomètres de la scène du crime lors du meurtre.
36:15 Comme Liz Herman n'avait aucun domicile fixe au moment de sa mort, il serait ardu d'identifier un suspect.
36:22 Elle vivait dans la rue. N'importe qui pouvait être un suspect.
36:27 Tous les jours, elle pouvait tomber sur des gens capables de commettre un meurtre.
36:31 Le capitaine Hall se mit sur la piste des trois amis de Liz en espérant qu'il lui fournirait des informations.
36:41 En vérifiant les antécédents de deux d'entre eux, Alfred Huntsman et Arthur Seibert,
36:46 il constata qu'ils avaient un lourd passé criminel qui incluait des vols et des agressions.
36:51 Les détectives se rendirent au motel où Arthur était resté quelques temps.
36:57 Même s'il avait quitté les lieux depuis, une employée se souvenait très bien de lui.
37:08 Elle occupait sa chambre avec un autre homme et deux femmes.
37:11 La description de l'une d'elles correspondait à celle de Liz Herman.
37:17 L'employée avait nettoyé leur chambre après leur départ.
37:23 Il semblait y avoir eu une violente bagarre.
37:28 La vitre était fracassée et il y avait des taches sur le couvre-lit qui ressemblaient à du sang.
37:34 L'employée n'avait revu aucun membre du groupe depuis leur départ et il n'avait pas laissé d'adresse.
37:39 Ces informations laissaient présumer que les amis de Liz étaient peut-être impliqués dans ce meurtre.
37:49 Un bulletin d'alerte fournissant la description des trois individus ainsi que de leur voiture fut transmis à toutes les unités de patrouille.
37:59 Nous voulions que tout le pays sache que nous étions à la recherche d'Arthur Seiber, d'Alfred Huntsman et de Phyllis Fisher pour les questionner à propos de cet homicide.
38:09 Quelques jours plus tard, à plusieurs centaines de kilomètres de là, soit à Hutchins au Texas, la police repéra les trois suspects.
38:20 On les mit en détention provisoire et on les conduisit en Louisville, en Ontario, et en Ontario.
38:27 On les mit en détention provisoire et on les conduisit en Louisiane pour leur faire subir un interrogatoire.
38:31 La police fouilla leur voiture et en recueillit le contenu.
38:36 Notamment six paires de chaussures, des documents et quelques vêtements.
38:42 Lors de son interrogatoire, Alfred Huntsman admit détenir des informations à propos du meurtre.
38:53 Pendant le séjour des quatre membres du groupe au motel, Arthur Seiber et Lise Hoodman s'étaient violemment disputés.
39:00 Lise venait de se trouver un emploi et Seiber lui avait demandé de lui donner de l'argent pour qu'il puisse se procurer de la drogue et de l'alcool.
39:09 Devant le refus de Lise, Seiber avait fracassé la vitre et s'était mise à la battre.
39:14 Les choses avaient fini par se tasser.
39:20 Quelques minutes plus tard, Seiber avait suggéré au groupe de sortir en ville.
39:23 Toujours selon Huntsman, Seiber avait alors conduit le groupe à un endroit isolé près de la rivière Pearl.
39:32 Il avait dit qu'il souhaitait marcher seul avec Lise pour s'excuser de son comportement avec elle plus tôt.
39:38 Quelques minutes plus tard, il était sorti du bois seul et couvert de sang.
39:47 Il avait tué Lise dans le but de lui prendre son argent.
39:50 Seiber avait ensuite menacé Huntsman et Félice Fisher de les tuer s'ils le dénonçaient à la police.
39:58 Huntsman insista sur le fait que Félice lui-même n'était pas descendu de la voiture au moment du meurtre.
40:05 Lorsqu'Arthur Seiber fut mis au fait de cette déposition, il nia tout en bloc.
40:12 Il déclara qu'il s'était bien trouvé sur la berge de cette rivière lors du meurtre,
40:16 mais que c'était Alfred Huntsman et Félice Fisher qui l'avaient commis.
40:20 Dès le départ, ils se sont mutuellement accusés.
40:26 Au moins, cela signifiait que nous avions mis le grappin sur les responsables du meurtre.
40:31 À partir de ce moment-là, notre travail a consisté à réduire en pièces tous les mensonges qu'ils nous racontaient pour éventuellement ne garder que la vérité.
40:40 Pour obtenir des réponses, ils firent appel aux experts du laboratoire judiciaire de l'État de la Louisiane.
40:45 Là, George Sherrow commença l'examen des indices recueillis sur la scène du crime.
40:53 Il concentra son attention sur un bout de papier jaune taché du sang de la victime.
41:00 En l'examinant plus attentivement, il remarqua qu'il s'y trouvait l'empreinte de la piste.
41:08 Il remarqua qu'il s'y trouvait l'empreinte d'une semelle.
41:11 À lui seul, cet indice ne suffirait pas pour établir l'identité du meurtrier.
41:16 Les trois suspects avaient reconnu s'être rendus à Pearl River, mais ils disaient tous qu'ils étaient loin de la victime lorsque le meurtre avait eu lieu.
41:25 Pour déterminer lequel d'entre eux mentait,
41:30 Sherrow devait d'abord savoir à quelle distance de la victime se trouvait l'indice sur la scène du crime.
41:37 Il examina plusieurs photos prises par les experts où apparaissaient des bouts de papier jaunes.
41:42 Après les avoir numérisés et agrandis, il remarqua qu'un seul bout de papier était taché de sang.
41:48 Il ne se trouvait qu'à quelques centimètres de la tête de la victime.
41:53 Sherrow entreprit ensuite de découvrir lequel des suspects avait laissé l'empreinte.
42:03 Il commença par comparer les chaussures trouvées dans la voiture des suspects à l'empreinte.
42:07 Il élimina facilement cinq des six paires de chaussures.
42:17 Mais le dessin des rainures de la semelle de la sixième paire semblait être le même que celui de la scène du crime.
42:26 J'ai examiné cette chaussure plus attentivement.
42:29 Notre examen dans ces cas-là consiste à relever les marques d'usure qui confèrent à la semelle son caractère unique.
42:37 Sherrow produisit ensuite une empreinte de la chaussure trouvée dans la voiture sur une feuille d'acétate.
42:49 En juxtaposant cette empreinte à celle trouvée sur la scène du crime, il releva plusieurs points communs.
42:55 C'était un de ces moments où l'on sait que c'est l'heure de vérité.
43:02 On dispose d'assez de points communs pour savoir que c'est bien cette chaussure qui a produit l'empreinte.
43:08 Les experts ont donc découvert que la chaussure de Sherrow avait été produite par un suspect.
43:18 Les experts en déduisirent que l'empreinte laissée sur la scène y avait été laissée par Alfred Huntsman.
43:24 L'analyse de Sherrow démontrait qu'il n'était qu'à quelques centimètres de la tête de la victime au moment où elle perdait son sang, ce qui l'avait pourtant nié plus tôt.
43:32 Mis devant les faits, Huntsman avoua avoir participé au crime.
43:37 Mais il déclara qu'il n'avait pas agi seul.
43:45 Il dit qu'Arthur Seibert, Felice Fisher et lui-même avaient conduit Elizabeth Huntsman à une clairière près d'une route isolée en bordure de la rivière avec l'intention de lui voler son argent.
43:55 Mais le vol ne s'était pas produit comme prévu.
43:59 En voyant Liz se défendre, Arthur Seibert la poignarda au cou.
44:03 Huntsman reconnut qu'il battait la victime au moment où Seibert l'avait tuée.
44:12 Des tests au détecteur de mensonges permirent de confirmer que les trois suspects avaient participé au meurtre d'Elizabeth Huntsman.
44:19 Arthur Seibert a été jugé coupable de meurtre au premier degré et condamné à la prison à vie.
44:26 Alfred Huntsman a écopé de la même peine.
44:30 Quant à Felice Fisher, elle a plaidé coupable de complicité après le fait pour le meurtre au premier degré et pour l'enlèvement au second degré.
44:40 Elle a été condamnée à 25 ans d'incarcération.
44:43 La plupart des meurtriers cherchent à s'abattre sur leur proie loin des regards ou d'éventuels témoins.
44:51 Quand les enquêteurs ont du mal à identifier un suspect, ils font appel aux experts judiciaires en criminalistique
44:59 qui, eux, peuvent étaler au grand jour des preuves de culpabilité captées par l'objectif d'une caméra.
45:05 [Musique]