Il y a trois ans, Jeff, propriétaire du restaurant des pirates à saint Martin vésubie, était confronté à la tempête Alex. 3 ans plus tard, il nous témoigne son ressenti à quelques heures des intempéries, vigilances rouge
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00:00 On a déjà mieux préparé une éventualité qui peut être un petit peu en équivalence à ce qu'on a vécu il y a trois ans.
00:06 Il n'est bien évidemment pas question de reculer, la preuve c'est qu'il doit être 23h30, quelque chose comme ça.
00:12 Nous sommes restés ouverts malgré l'alerte pour recevoir en disponibilité tous les gens qui étaient dans le besoin, y compris dans les hôtels, etc.
00:20 D'ailleurs l'état d'esprit n'est plus le même lors d'aujourd'hui par rapport à ce qu'on a vécu il y a trois ans.
00:25 Bien évidemment, comme des bons français, on a bien sûr rigolé de l'alerte rouge d'il y a trois ans.
00:31 On a vu l'ampleur du désastre augmenter dans le sens où, pour vous donner un ordre d'idée, ma maison était là, la rivière était ici,
00:40 je ne la voyais pas, je l'entendais à peine et elle s'est retrouvée là.
00:45 Ça laisse quand même indéniablement des séquelles, surtout que devant notre maison qu'on a pu garder.
00:53 C'est la dernière qui est restée sur ce côté de la berge.
00:57 La tranchée, la travée, la meurtritude qu'on a pu subir à l'époque est toujours devant nous.
01:04 Donc on a...
01:06 Des fois elle s'absente un petit peu de notre esprit mais elle est toujours bien présente.
01:13 Et on réalise par la suite véritablement ce qui s'est passé sur le moment où on réalisait.
01:17 Là on s'est organisé cette fois-ci parce que la première fois on a tellement été pris de court
01:21 qu'on s'est retrouvé à la taverne de notre ancien établissement en pyjama et en robe de chambre.
01:26 Donc là cette fois-ci on a quand même pris des vêtements un petit peu plus de secours
01:30 et en rapport avec éventuellement ce qui peut se passer.
01:33 Un peu moins inquiet du coup quand même ?
01:35 Oui, moi je suis beaucoup plus serein.
01:37 Mais on garde un certain réalisme et on s'adapte.
01:42 C'est-à-dire que maintenant la tranchée est toujours là, elle est toujours présente
01:46 et à ce moment-là il n'y a plus d'obstacles.
01:48 C'est-à-dire que si cette nuit, comme il est prévu, avec un taux hydrique très très élevé,
01:53 je pense que l'eau aura plus de passage pour dégager.
01:57 Et je pense, j'espère, j'aime l'hypothèse, mais ça reste tout à fait hypothétique,
02:03 que ça puisse beaucoup mieux se passer.
02:07 Mais je ne vous cache pas profondément mon cher ami,
02:09 j'ai quand même peur de perdre ma jolie petite maison.
02:12 La première fois qu'on a subi ça, moi personnellement je suis bonhomme,
02:15 je n'ai pas émis une hypothèse une seule seconde de quitter le village
02:20 et de rentrer par exemple sur Grenoble ou ailleurs, ou de quitter le périmètre de Saint-Martin-Vésubie.
02:25 Saint-Martin-Vésubie nous a permis de vivre avant la catastrophe.
02:30 Je pense que ça aurait été...
02:33 une très triste de quitter le village.
02:42 Oui.