L"ECO d'ICI la pénurie d'intérimaires dans le BTP

  • l’année dernière
avec Hanane Béhar responsable de l'agence Connectt de Croix-Daurade, spécialisée dans le BTP et l'industrie.
Transcript
00:00 C'est le 6-9 France-Bloc-Occitanie.
00:02 Et à 7h17, l'écho d'ici avec un problème que rencontrent nombre de chefs de chantier,
00:09 maîtres d'ouvrage, la pénurie d'intérimaires dans le BTP.
00:12 Pour en parler, la responsable de l'agence intérim Connect, c'est Routes d'Elby à Toulouse, donc le quartier Croix d'Oral.
00:17 Il y a aussi une autre agence à Toulouse, Saint-Cyprien, Alexandra Lagarde.
00:21 Oui, bonjour Anan Béard.
00:22 Bonjour.
00:23 Merci d'être avec nous ce matin.
00:25 Comment vous mesurez au quotidien cette pénurie de candidatures pour les postes du bâtiment ?
00:31 Donc comment le mesure ?
00:35 Vous avez des exemples peut-être à nous donner ?
00:37 Oui, tout à fait.
00:38 Alors déjà dans les métiers du bâtiment, donc bâtiment état ou public, notamment,
00:43 on a une grande pénurie
00:46 qui...
00:48 Quoi dire ?
00:49 Donc qui...
00:51 C'est des gens qui viennent pas postuler par exemple, qui apportent pas de candidature.
00:54 Qu'est-ce que vous observez vous au quotidien dans votre agence ?
00:57 Donc en fait on a un manque de compétence, on va dire, sur les métiers du bâtiment, notamment.
01:03 D'accord.
01:05 Donc on a...
01:07 Comment dire ? C'est pas un métier très attrayant de base, donc on a le public en fait qui...
01:13 Un manque de vocation ?
01:16 Oui, quel sont les métiers les plus touchés par exemple ?
01:17 Vous dites "on manque de compétence", quels sont les métiers du bâtiment par exemple dans lesquels vous manquez de candidature ?
01:23 Ça va être sur des postes de charpentier, de couvreur, de couvreur...
01:27 Voilà, ça va être plutôt sur les métiers de la construction et du gros oeuvre,
01:32 plus que sur les métiers du second oeuvre par exemple.
01:35 Comment vous l'expliquez par exemple qu'il n'y ait pas de charpentier, de couvreur,
01:38 c'est qu'il n'y a pas de formation en amont, ou les jeunes n'ont pas envie de venir vers ces métiers-là ?
01:42 Oui, je pense qu'il y a...
01:44 Déjà, il faut savoir qu'il y a une mauvaise image des métiers du bâtiment de base.
01:48 Voilà, c'est pas forcément des métiers où on a envie
01:51 de se projeter.
01:55 Et donc il y a un manque de communication effectivement sur ces métiers-là.
02:00 Donc les seules personnes, on va dire,
02:02 majoritairement sur les métiers de la charpente par exemple, ça va être des personnes qui ont un amour en fait pour la matière.
02:08 Donc
02:10 on va retrouver ces personnes-là sur la charpente, ou la menuiserie bois par exemple.
02:15 Et comment vous faites pour ramener du coup peut-être des jeunes pour essayer de rendre attrayant tout ça ?
02:19 Parce qu'il y a la pénibilité j'imagine qui freine un peu les jeunes aujourd'hui.
02:23 Oui, il y a les conditions de travail qui ne sont pas optimales,
02:26 comme la pénibilité des postes.
02:30 Il y a...
02:32 Je crois que votre téléphone s'est déconnecté !
02:34 C'est peut-être quelqu'un qui pose tout le long de l'interface.
02:36 Je suis désolée.
02:38 Donc oui, la pénibilité des postes.
02:40 Notamment, on sait que c'est des métiers à risque.
02:44 Donc il y a un taux d'accidentologie assez élevé.
02:49 Et puis il y a aussi la mobilité.
02:52 Et donc comment on fait pour rendre attractif peut-être, pour compenser cette pénibilité ?
02:56 Par la formation, l'accompagnement notamment.
02:59 Ou la formation continue.
03:02 Ça c'est vous qui l'apportez ou c'est en amont ?
03:05 C'est dans des formations que...
03:08 Alors, il y a plusieurs types de formations.
03:11 Je suis désolée, j'ai mon téléphone.
03:12 Vous voulez l'éteindre peut-être ?
03:14 Oui, voilà, c'est ça, c'est les aléas.
03:17 Ça vient de réveiller les gens.
03:20 Je veux dire, c'est...
03:22 C'est votre réveil peut-être ?
03:24 C'est nécessaire, oui.
03:26 En tout cas, vous êtes réveillée avec nous, Anan Béard, je rappelle,
03:29 responsable de l'agence d'intérim Connect.
03:31 On parle de la pénurie de main-d'oeuvre dans le bâtiment.
03:33 Et donc, ces jeunes qui ont du mal à venir vers ces métiers.
03:36 Pourtant, il y a pas mal de CDI dans ce domaine.
03:38 Et ça ne donne pas envie aux gens de venir ?
03:40 Oui, tout à fait, puisque c'est les conditions de travail de base
03:43 qui font qu'on va s'orienter sur d'autres postes.
03:45 Et pas du tout, pas forcément vers les postes du bâtiment
03:49 ou du travail public.
03:51 Donc, je pense que...
03:54 Il faut qu'il y ait encore plus de communication
03:56 auprès de nos écoles, de nos étudiants, des jeunes.
03:59 Et donc, voilà, c'est quelque chose
04:02 sur lequel les entreprises de travail,
04:04 par le biais de forums, par le biais de portes ouvertes.
04:08 Mais, voilà, visiblement, ça ne suffit pas.
04:12 On a l'impression que ce sujet-là, il n'est pas nouveau,
04:14 que ça revient depuis un moment.
04:16 Comment y remédier ?
04:18 On a l'impression que c'est quelque chose qui est toujours là
04:20 et qui pourtant ne change pas.
04:22 Oui, tout à fait, c'est quelque chose qui date.
04:25 Aujourd'hui, on vit dans une société de consommation,
04:28 donc on va aller très vite et très loin.
04:31 Notamment sur l'aspect salarial.
04:35 On sait très bien qu'il y a beaucoup de compagnons
04:39 qui apprennent déjà sur le temps.
04:42 Et ensuite, tout de suite, ils veulent accéder
04:46 à des salaires quand même assez élevés.
04:48 Et ça ne suit pas.
04:49 Et ça ne suit pas, c'est normal.
04:51 Puisque, aujourd'hui, si on prend une personne,
04:54 un compagnon à une 3P2, par exemple,
04:56 c'est quelqu'un qui est payé aujourd'hui
04:58 à 14 euros 20 dollars.
05:01 Et les compétences ne sont pas forcément présentes.
05:05 Très bien, c'est noté.
05:06 Merci, Annenberg.
05:07 Je rappelle, vous êtes la responsable
05:08 de l'agence d'intérim Connect à Toulouse.
05:10 Merci d'être venue en studio avec nous ce matin.

Recommandée