• il y a 2 ans
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : bit.ly/radioE1
Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Romane Bohringer.
Retrouvez "Le portrait sonore de l’invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Culture Média sur Europe 1 jusqu'à 11h avec Romane Beauranger, Thomas Hill.
00:06 On parle ce matin du Bel Indifférent, un spectacle très original au théâtre de l'Atelier à Paris
00:12 du mardi au samedi à 21h et le dimanche en matinée à 17h.
00:16 Je ne justerai pas moi personnellement.
00:18 C'est à cause de l'horaire.
00:20 C'est le moment de votre portrait sonore, des petits sons qui devraient vous rappeler quelques souvenirs.
00:24 Voici le premier.
00:25 Vous êtes resté immobile au bord de l'océan des hommes.
00:28 Mais moi, pendant ce temps, j'ai plongé.
00:31 Je me suis enfoncé dans cette mer rouleuse de la vie.
00:35 J'en ai parcouru toutes les profondeurs.
00:37 Tandis que vous admiriez la surface.
00:39 J'ai vu les débris des naufrages, les ossements, les déviatants.
00:44 C'est Lorenz Accio par Francis Huster, la comédie française, Musée.
00:49 Il paraît que c'est pendant un cours de...
00:51 Ah oui, mais moi, c'était pas Francis Huster.
00:52 C'était pas Huster, c'est ça.
00:53 Mais il paraît que c'est pendant un cours de français où on vous a forcé à réciter ce monologue de Lorenz Accio.
00:59 C'est devant toute la classe que vous avez commencé à avoir envie de jouer.
01:02 C'était M. Babylon, mon professeur de français, qui nous avait fait apprendre un monologue de Lorenz Accio.
01:07 J'étais assez timide.
01:09 Et mes amis qui savaient que je l'avais appris par cœur, me disaient "mais vas-y, vas-y".
01:15 Ils m'ont forcé, donc on a dit "on va s'en arranger".
01:18 Et c'est vrai, malgré ma timidité, j'ai plongé dans un espèce de...
01:24 Je me souviens surtout d'un trou noir où je ne voyais plus la classe autour, la timidité.
01:30 Et juste le trip que c'était de dire les mots, la beauté de Lorenz Accio, que je connaissais.
01:36 J'étais en plus assez... pas hyper cultivé en théâtre.
01:40 C'est juste qu'ils nous avaient donné ce monologue, et donc j'avais fait une plongée, déjà une forme de petite transe.
01:47 - D'oubli de soi, quoi. Ce moment d'oubli de soi.
01:50 - Là vous vous êtes dit "je veux faire ça".
01:52 - Et quand j'ai ouvert les yeux, la classe, le moment était passé,
01:55 j'avais éprouvé un truc tellement dingue de me fondre dans ces mots, dans cette beauté de ça.
02:02 Je me suis pas dit à ce moment, mais...
02:07 - Il s'est passé quelque chose. - J'en reveux, quoi.
02:09 - J'ai senti cet endroit incroyable qui est finalement devenu ce que je vis tous les soirs.
02:14 - Allez, souvenir suivant.
02:16 - Papa, t'es vraiment nul.
02:18 - Bah oui, mais Madame Louise a été malade pendant deux jours.
02:23 - Oui, bah Madame Louise, c'est pas avec deux heures de travail par semaine qu'elle va faire des miracles.
02:27 Tu te rends compte ? Toutes mes affaires sont sales. Comment je vais aller à l'école, moi, demain ?
02:32 - C'était pas gagné, vous dites ?
02:35 Vous avez 13 ans, vous faites le début de comédienne vraiment aux côtés de votre père, dans "Kamikaze".
02:40 C'est un film de 1986. Vous avez commencé quand même très jeune.
02:44 Comment vous vous sentiez à l'époque dans ce rôle-là ?
02:47 - Non, mais on peut pas dire comment c'est...
02:49 Là, c'était très gentil réalisateur Didier Grousset,
02:53 qui cherchait une jeune fille pour jouer la fille de mon père dans le film.
02:57 Donc c'était un peu... Bon, ça se trouvait là, quoi.
03:00 Mais j'adorais Didier.
03:01 Non, alors je me souviens que c'était un moment merveilleux, évidemment.
03:04 13 ans sur un tournage, avec que des gens gentils qui s'occupent de vous et tout ça.
03:09 Donc je me souviens déjà de la découverte infinie.
03:12 Je le savais déjà, mais du bonheur qu'étaient les lieux de tournage.
03:15 C'était un peu l'endroit où je me sentais le mieux au monde.
03:18 - Un autre rôle avec plus d'envergure, écoutez.
03:21 "Les Nuits Faux", c'est votre premier grand rôle au cinéma.
03:34 Là, vous avez 18 ans.
03:36 Ça met en scène "La vie et la mort de Cyril Kolar", ce film très politique à l'époque,
03:40 qui vous vaudra le César du meilleur espoir féminin.
03:43 C'est le vrai tournant de votre carrière, là ?
03:45 - Ah oui.
03:46 Alors, juste avant, c'est au théâtre avec Peter Brook.
03:49 Mais c'est en voyant "La Tempête" de Peter Brook que Cyril m'a fait passer des essais pour le film.
03:55 Ah bah oui, c'est là. Oui, oui, bien sûr.
03:57 C'est en fait... Je dis souvent, c'est ma deuxième naissance, quoi.
04:01 C'est l'endroit... C'est le moment où j'ai trouvé mon endroit dans le monde.
04:04 C'est le moment où j'ai découvert que je voudrais jamais faire autre chose que ça.
04:09 Et puis, c'était avec le film de Cyril qui, je pense, a déterminé pour toujours mon amour d'un cinéma...
04:16 ...qui... Comment dire ?
04:20 Qui compte pour celui qui le fait.
04:22 C'est-à-dire que j'ai l'impression que d'avoir commencé avec quelqu'un comme Cyril,
04:26 pour qui faire ce film était au-delà juste d'une histoire de cinéma.
04:30 Alors, je dis pas que j'en ai trouvé tout le temps des "après comme ça",
04:33 mais en tout cas, ça a déterminé un truc assez moral que j'ai avec mon travail.
04:38 C'est-à-dire faire des films qui comptent pour ceux qui les font, qui comptent... fort, je ne sais pas comment dire.
04:43 Et puis, un jour, vous êtes passé derrière la caméra.
04:45 Oh, putain ! À 7h du mat', ça sent déjà la beuh et le chien !
04:48 Tu fais le petit déj' chez toi et tu seras moins incommodé par l'odeur, d'accord ?
04:51 Si je pouvais éviter de retrouver le string de tes gonzesses dans les affaires de mes gosses,
04:54 ça serait sublime, vraiment.
04:55 Eh, vous allez pas me ramener vos histoires de cul à l'hôpital, non ?
04:58 Moi, mes enfants, ils sont là tout le temps. Du coup, il y a Philippe à côté.
05:01 C'est folklorique.
05:02 Salut, Patrick ! Je fais que passer, je suis allé chasser mon linge.
05:05 Avant, on avait une machine, mais c'est Romane qui a eu la garde.
05:07 Le film "L'amour flou" que vous avez co-réalisé avec votre ancien compagnon, Philippe Rebaud, c'était en 2018.
05:13 Vous racontez votre histoire, votre straptagème astucieux aussi,
05:16 pour pas trop bouleverser vos vies et celles de vos enfants.
05:19 C'était très réussi, ce film, c'était très drôle.
05:21 Vous avez envie d'en refaire un autre ?
05:23 Oui, ça m'a littéralement dévoré d'amour de faire de la réalisation.
05:26 C'est sans doute les plus beaux mois de ma vie, quand j'ai fait le film et la série.
05:31 En fait, je suis quelqu'un d'hyper timide, d'hyper complexé sur mes capacités.
05:37 Donc, jouer, déjà, c'est compliqué, mais j'ai pris l'habitude.
05:41 Donc, dire "je vais réaliser quelque chose, je vais faire quelque chose",
05:44 ça ne s'est pas mis comme ça dans ma tête.
05:47 C'est parce que j'ai eu l'idée de ce film, quand nous vivions ça dans la vraie vie,
05:51 que je me suis lancé dans cette chose.
05:53 Si on m'avait dit "tu vas devenir réalisatrice", j'aurais jamais pensé être capable.
05:57 En revanche, depuis, je ne pense qu'à ça, parce que c'était des moments...
06:01 J'ai adoré raconter mes histoires.
06:03 Vous avez un deuxième scénario en tête ?
06:05 Oui, je travaille sur un deuxième scénario.
06:07 Mais, à ce moment-là de ma vie, l'idée de tout d'un coup fabriquer mes propres projets,
06:13 c'est devenu dingue.
06:14 Je vous conseille de regarder "L'amour flou" en couple, c'est bien.
06:17 Ça fait une petite thérapie, si on peut se passer des messages comme ça.

Recommandations