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News
Transcription
00:00 Joe Biden veut débloquer des milliards d'aides pour l'Ukraine et Israël.
00:03 Il accuse le Hamas et Vladimir Poutine de vouloir anéantir les démocraties.
00:07 Dans son allocution hier soir, Joe Biden appelle à l'Union nationale face au Hamas.
00:11 On l'écoute depuis le bureau Oval de la Maison-Blanche.
00:15 Le Hamas et Poutine représentent deux menaces différentes.
00:20 Ils ont en commun de vouloir anéantir complètement les démocraties qui les entourent,
00:25 les anéantir.
00:27 Le Hamas, pour se donner une raison d'exister, veut anéantir l'état d'Israël et assassine des Juifs.
00:33 Je sais que ces conflits peuvent paraître lointains.
00:36 Et c'est naturel de se demander pourquoi cela compte pour les Etats-Unis.
00:40 Laissez-moi vous dire que le succès d'Israël et de l'Ukraine est vital pour notre sécurité nationale.
00:47 L'histoire nous a appris que lorsque les terroristes et les dictateurs restent impunis,
00:51 ils provoquent encore davantage de chaos, de terreur et de mort.
00:55 Guttier-Ribinski, Joe Biden va obtenir le vote du Congrès américain sur cette enveloppe d'aide.
01:01 Il essaye de s'en donner les moyens.
01:05 Tout le problème, d'ailleurs, c'est de convaincre les représentants et les sénateurs américains
01:11 du fait que les Etats-Unis, non seulement doivent être présents dans cette région du monde,
01:16 alors qu'ils l'ont délaissé.
01:18 Et qu'ils l'ont délaissé d'abord sous la houlette de Donald Trump,
01:22 même si on remonte plus loin au moment où Barack Obama a renoncé à frapper Damas et Bachar Al-Assad.
01:29 Et donc là, il y a un phénomène de rattrapage.
01:32 Biden court après le temps et c'est la raison pour laquelle, si vous voulez,
01:36 alors on ne peut pas non plus rejeter ce mouvement-là,
01:41 mais c'est la raison pour laquelle il s'attache à l'humanitaire.
01:44 L'humanitaire, c'est un petit peu ce qu'on pratique quand on ne peut rien pratiquer d'autre.
01:48 Et dans le même temps, on vient de le voir, c'est capital pour des populations qui n'ont plus rien et qui boivent de l'eau salée.
01:54 Donc, est-ce qu'il va réussir à fédérer les représentants, enfin les élus américains ?
02:03 C'est compliqué à dire parce qu'au fond, son discours est aussi un plaidoyer en quelque sorte pro-domo,
02:08 parce qu'il dit aux républicains "Vous voyez, vous vous perdez dans des mesquineries politiques.
02:13 Vous refusez de voter, vous ne trouvez pas de speaker."
02:16 Pendant ce temps-là, le monde, lui, vit des choses capitales et déterminantes et brisantes.
02:21 Et vous, vous en êtes à vos petits calculs politiciens.
02:25 Donc, soyez à la hauteur de la situation et votez sur ces questions.
02:29 Il n'y a rien de moins sûr, il n'y a rien de certain dans ce qu'il va obtenir.
02:32 Mais au moins, lui, peut se prévaloir d'avoir eu une certaine hauteur de vue.
02:36 Vous pensez que la venue de Joe Biden et ses discussions avec le cabinet de guerre israélien
02:41 a pu amener les responsables israéliens à moduler leur position ces derniers jours ?
02:46 C'est compliqué à dire pour l'instant, parce que c'est vrai qu'on s'attendait,
02:51 depuis les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre,
02:57 et même le lendemain, on s'attendait à ce qu'il y ait une réaction très rapide.
03:02 Puisque Netanyahou avait dit "Voilà, il n'y a aucune discussion là-dessus, on fera de la politique plus tard", avait-il dit.
03:08 Et Joe Biden avait dit la même chose.
03:10 Ce qu'il y a, c'est que vous avez ce jeu compliqué entre la volonté des États-Unis de se remettre en selle dans ce dossier,
03:18 pour ne pas être absent, et de l'autre côté, ce qui consiste à dire à Netanyahou,
03:22 si vous y allez trop fort, nous, on n'aura plus, nous, Américains, on n'aura plus de marge de manœuvre.
03:27 On ne pourra plus aller voir les autres.
03:28 On a bien vu, par exemple, que le camouflet infligé par la Jordanie aux États-Unis
03:33 était la preuve de cette position extrêmement fragile des États-Unis.
03:36 Donc, si vous, Israéliens, auxquels nous fournissons non seulement des armes, des munitions,
03:42 mais auxquels aussi nous exprimons toute notre compassion et notre souffrance,
03:47 compassion au sens de souffrance avec,
03:49 eh bien, si vous pensez que nous sommes utiles, laissez-nous le moyen d'agir.
03:54 Et c'est là, peut-être, qu'il y a une réflexion, encore qu'elle doit être très compliquée,
03:59 parce qu'avec l'extrême droite israélienne qui est à la manœuvre...
04:02 - Et puis il y a la question des otages pour Israël.
04:04 - La question des otages aussi.
04:06 Mais justement, sauver les otages, est-ce que ça passe par une opération terrestre ?
04:10 Ça n'est pas certain.
04:11 D'un mot, simplement, ce que Israël semble payer là aussi,
04:15 c'est un déficit en renseignements.
04:17 On a pointé les lacunes du renseignement israélien.
04:20 Dans la mesure où vous aviez, autrefois, à Gaza,
04:23 beaucoup d'agents du Shin Bet ou du Mossad qui se fondaient dans la population,
04:28 et que là, il semble bien qu'Israël se soit retranché derrière le miracle de la technologie,
04:33 du mur et du coup, de ce qu'il avait représenté en termes financiers,
04:38 pour s'estimer en sécurité.
04:40 Or, finalement, ça ne remplace pas, justement, le renseignement humain,
04:44 et toute la difficulté, c'est peut-être aussi une réponse à votre question.
04:47 Est-ce que Israël, même voulant pratiquer, procéder à une opération terrestre,
04:53 est-ce qu'Israël en a les moyens en termes de renseignements ?
04:56 Ça n'est pas certain.
04:57 - Merci beaucoup, Gautier Rybinski, pour votre analyse.

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