Crimes à la une : New York Un meurtre qui valait de l'or

  • l’année dernière
Le meurtre d'un homme d'affaires ébranle un quartier tranquille de New York. La police devra dénouer un tissu de mensonges pour retrouver le tueur.
Transcript
00:00 [Musique]
00:06 Il était 10 heures du matin.
00:09 George Cogan rentrait à son appartement,
00:12 où il vivait avec sa compagne.
00:16 Ils avaient prévu un petit brunch maison.
00:20 [Musique]
00:22 [Tirs]
00:25 [Musique]
00:41 Ils n'arrivent plus à venir.
00:43 [Musique]
00:51 [Musique]
01:20 [Musique]
01:24 C'est le portier de l'immeuble qui est arrivé le premier,
01:27 aux côtés de George Cogan.
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01:33 Il a appelé les secours,
01:36 puis George a été conduit en urgence à l'hôpital.
01:40 [Musique]
01:46 La police est arrivée sur les lieux
01:48 et a cherché des indices sur le trottoir.
01:52 [Musique]
02:04 C'était difficile, il n'y avait pas beaucoup de preuves matérielles.
02:09 Il y avait deux sacs de cours sans sanglanté et tombés à terre.
02:15 Il y avait une balle écrasée,
02:18 ou déformée comme on dit.
02:20 Elle avait traversé le corps de George.
02:23 Elle y est entrée par le dos avant de ressortir par le torse.
02:27 En examinant la taille de la balle,
02:29 on a pu déterminer l'arme qui avait été utilisée.
02:33 C'était un revolver de calibre 44.
02:38 Ce sont deux gros revolvers avec un gros baril.
02:41 Vous voyez l'inspecteur Harry ?
02:45 C'est le même.
02:47 À part pour causer la mort,
02:49 je ne vois pas pourquoi on utiliserait un revolver de ce calibre-là.
02:54 Quelqu'un souhaitait la mort de George Cogan,
02:57 cela ne faisait aucun doute.
02:59 Maintenant, il fallait trouver qui ?
03:01 Les détectives ont commencé par interroger le concierge.
03:06 C'est lui qui a appelé les secours.
03:10 Ils espéraient que George lui ait dit quelque chose
03:13 avant qu'on le conduise à l'hôpital.
03:15 Il avait entendu les coups de feu, mais il n'avait rien vu.
03:19 Au départ, il pensait que c'était un pot d'échappement,
03:22 un engin de chantier ou je ne sais quoi.
03:24 Il n'est pas un coup de feu tiré en plein jour à Manhattan,
03:27 dans l'Upper East Side.
03:29 Certaines villes de New York sont habituées aux bruits d'un feu de grenade.
03:36 Ce n'est pas le cas pour l'Upper East Side de Manhattan.
03:39 Si ça se passe ici, ça se passe partout,
03:42 car c'est probablement le plus sain dans la ville.
03:44 À l'époque, on surnommait l'Upper East Side
03:53 le quartier des bains en soie.
03:55 Les belles maisons de ville,
03:59 les magasins de luxe,
04:04 le cliché des dames bien habillées qui se promènent avec leurs caniches,
04:09 ce n'est pas exagéré pour ce quartier.
04:11 Chaque immeuble dispose d'un portier.
04:16 Les taxis déposent des clients à longueur de journée.
04:19 Des milliers de gens vivent et travaillent dans la rue où ce meurtre a eu lieu.
04:25 Donc, ce n'est pas vraiment l'endroit idéal pour commettre un crime.
04:32 Les enquêteurs ont parcouru les rues adjacentes
04:35 pour trouver un témoin qui aurait vu les coups de feu.
04:38 Une femme venait de monter dans sa voiture
04:57 quand elle a vu le tueur arriver derrière George.
05:00 George.
05:02 Elle nous a dit qu'elle avait vu un homme d'une trentaine d'années
05:08 avec une casquette verte, une chemise à carreaux,
05:11 pointer une arme dans le dos de George et tirer à trois reprises.
05:15 Puis le suspect est reparti tranquillement,
05:25 comme s'il allait déjeuner avec un ami.
05:28 Elle était trop loin pour distinguer le visage du tueur.
05:31 Finalement, la seule personne qui se trouvait assez près de lui, c'était George.
05:36 J'avais envoyé ma collègue à l'hôpital dans l'espoir qu'elle puisse interroger George.
05:49 Mais ce n'est pas arrivé.
05:56 Le chirurgien est sorti du bloc et a dit à Mary Louise, sa compagne,
06:02 qu'il était mort.
06:06 Mary Louise était effondrée.
06:20 Ils étaient très proches tous les deux.
06:22 Ils s'émergeaient de plus en plus de relations romantiques.
06:25 Ils s'aimaient profondément.
06:27 C'était-elle la personne la plus proche de lui ?
06:32 Ils vivaient ensemble, donc forcément il allait falloir l'interroger.
06:36 Mais Mary Louise n'était pas en état de répondre à leurs questions.
06:41 Les enquêteurs l'ont autorisée à rentrer à Long Island dans sa famille.
06:46 Ça n'aurait servi à rien de l'interroger maintenant.
06:49 C'était trop tôt, elle ne voulait pas leur parler.
06:53 Pourquoi tu fais ça ?
06:55 Est-ce qu'il y a quelqu'un pour qui tu peux t'en remercier ?
06:58 Mais elle leur a quand même donné une piste.
07:01 Une personne qui aurait peut-être pu en vouloir à George.
07:06 Mary Louise était en couple avec un psychiatre quand elle est tombée sous le charme de George.
07:15 C'est assez courant qu'un ex tue le nouvel amant de sa femme ou de sa compagne.
07:22 Est-ce que ce psychiatre serait capable de tuer l'homme qui lui a volé sa compagne ?
07:28 Au bout de 24 heures, la police s'est intéressée à un nouveau suspect dans le meurtre de George Kogan.
07:46 Ex-petit ami de Mary Louise, un psychiatre de l'Upper East Side.
07:51 Les enquêteurs voulaient savoir si l'ex de Mary Louise avait un tempérament jaloux
07:56 et s'il aurait été capable de tuer le nouveau compagnon de son ancienne copine.
08:01 Ils sont donc allés l'interroger à son domicile.
08:05 Pendant les interrogatoires, on observe en priorité le langage corporel
08:11 et les émotions physiques qui se dégagent quand les suspects répondent à nos questions.
08:17 On voit tout de suite s'ils sont tendus ou s'ils ont peur de répondre à certaines questions.
08:22 Il leur a dit qu'il était passé à autre chose, qu'il avait quelqu'un d'autre dans sa vie.
08:43 Il n'éprouvait aucune animosité envers George Kogan.
08:47 Les enquêteurs ont cru en l'histoire de l'ex.
08:50 Il vivait avec une autre femme à présent, il avait l'air heureux,
08:54 et ce meurtre ne lui aurait rien apporté financièrement.
08:58 Ensuite, ils ont décidé de faire des recherches sur le passé de George.
09:07 Et ils ont eu une belle surprise.
09:10 Les enquêteurs savaient que George avait une petite amie,
09:13 mais ils ont découvert qu'il était également marié.
09:16 Elle s'appelait Barbara.
09:19 Cette découverte a évidemment semé le doute.
09:23 Je pense qu'il faut parler à Barbara.
09:25 Et lui poser des questions.
09:27 Donc, Mme Kogan, nous avons les records de visite de l'hôpital,
09:45 et je me demande pourquoi vous n'avez jamais visité George à l'hôpital.
09:51 Je ne pouvais même pas le voir comme ça.
09:54 C'est mon...
09:57 Barbara Kogan leur a expliqué qu'elle était complètement anéantie.
10:01 Elle pleurait, elle criait.
10:03 Après la mort de son mari, elle avait peur de sortir de chez elle.
10:07 Mais j'avais peur.
10:10 Elle ne savait pas qui l'avait tué, et elle se demandait
10:13 si le tueur ne lui en voulait pas à elle aussi.
10:16 C'est pour ça qu'elle n'est pas allée à l'hôpital, pour sa sécurité.
10:19 Après cet interrogatoire,
10:34 elle n'avait aucune raison de penser qu'elle était impliquée dans cette histoire.
10:38 Rien ne la reliait au meurtre.
10:40 Elle leur a parlé de sa vie.
10:44 Elle leur a parlé de sa rencontre avec George,
10:47 de l'époque où ils sont tombés amoureux.
10:50 George a grandi à Porto Rico,
10:55 dans une famille aisée qui avait fait fortune dans l'immobilier.
10:58 La famille portoricaine de George était très soudée.
11:02 Ils étaient tous très proches et se soutenaient les uns les autres.
11:06 C'était une grande famille juive.
11:08 Ils organisaient beaucoup de fêtes,
11:10 ils s'entraidaient et ils travaillaient tous ensemble dans l'entreprise familiale.
11:15 Dès le départ, George était censé en hériter.
11:18 Il est arrivé à New York dans les années 50,
11:23 pour étudier à l'université.
11:25 Et c'est pendant ces années de fac qu'il a rencontré Barbara.
11:31 Elle suivait des cours à l'université Barnard à cette époque,
11:36 et ils sont tombés amoureux.
11:39 Avant même de l'épouser,
11:41 il l'a ramenée à Porto Rico,
11:43 où il a mené une vie de luxe.
11:46 Luxe dont elle profitait aussi.
11:53 Il s'avère qu'elle était douée pour les affaires.
11:58 Ensemble, ils s'occupaient de la gestion de leurs chaînes de centres commerciaux
12:02 et de leur hôtel casino à San Juan.
12:04 Ils formaient une belle équipe, ça collait bien.
12:08 George était un grand charmeur,
12:10 et elle était très éprise de lui.
12:12 Il se lui rendait bien.
12:14 Il voyageait beaucoup, il côtoyait les grandes, ce monde.
12:17 Et elle faisait partie de la haute société à San Juan.
12:22 Elle faisait souvent la une des magazines.
12:25 Ils formaient un couple solide,
12:28 et le nom Kogan était connu et respecté à Porto Rico.
12:33 Ils ont eu deux garçons, et ils les ont élevés à Porto Rico.
12:37 George les adorait, il était attentionné, il s'en occupait bien.
12:40 C'était un bon père.
12:42 Une fois leur fils en âge d'entrée à l'université,
12:46 ils ont décidé de revenir s'installer à New York.
12:49 C'est dans cette ville qu'ils se sont rencontrés,
12:54 et qu'ils sont tombés amoureux.
12:56 En 1986, Barbara et George ont eu un enfant.
13:01 En 1986, Barbara et George ont emménagé
13:04 dans un très bel appartement sur la 5e avenue.
13:07 Ils ont ouvert un magasin spécialisé dans la vente d'antiquités,
13:15 tout en gérant leurs autres propriétés à Porto Rico.
13:18 Ils étaient contents d'être de retour à New York,
13:27 et de se lancer dans une nouvelle entreprise.
13:29 Ils pensaient que ça allait marcher.
13:31 Aucun des deux ne savait ce qu'impliquait le métier d'antiquaire.
13:41 Acheter des vieux objets, ce n'est pas la même chose que de les vendre,
13:44 ce n'était pas leur point fort.
13:46 Les enfants étaient partis faire leurs études,
13:50 ils se sont retrouvés seuls, et se sont lancés corps et âme
13:53 dans ce magasin qui ne décollait pas.
13:58 Comme leur magasin d'antiquités ne marchait pas très bien,
14:01 ils ont engagé un spécialiste des relations publiques.
14:26 Mary Louise était attirée par George.
14:28 Il était plus âgé, dynamique et élégant.
14:31 De son côté, c'était une jeune femme de bonne famille.
14:34 Le cours en passait bien.
14:36 Je ne sais pas si George cherchait une nouvelle relation,
14:46 mais comme lui et Barbara s'étaient lancés à fond dans ce nouveau business,
14:50 ils avaient un peu délaissé leur relation.
14:54 Au fur et à mesure, George et Mary Louise ont commencé à se fréquenter.
14:58 Et au bout de deux semaines seulement,
15:02 George est allé vivre avec elle dans son appartement.
15:05 George et Barbara étaient en pleine procédure de divorce.
15:14 Des rumeurs circulaient à l'époque,
15:21 selon lesquelles Mary Louise était l'unique bénéficiaire de l'assurance-vie de George.
15:26 George et Mary Louise avaient 20 ans de différence, et ce n'est pas rien.
15:31 En plus, elles n'étaient pas habituées à ce mode de vie luxueux.
15:35 Elles pensaient sûrement avoir décroché un bon parti.
15:39 Les enquêteurs se sont donc demandé
15:44 si Mary Louise avait pu engager quelqu'un pour tuer George,
15:47 afin de récupérer tout son argent,
15:50 et pour que Barbara ne touche pas le moindre sou.
15:53 Si on observe les circonstances du meurtre,
16:03 le tueur est arrivé par derrière et a tiré trois balles dans le dos de George,
16:07 avant de quitter les lieux.
16:13 C'est bien un meurtre de sang-froid,
16:16 et ça ressemble effectivement à un coup monté.
16:20 Bien entendu, la police voulait interroger Mary Louise.
16:24 Au début de l'enquête, elle n'avait pas voulu répondre aux questions de la police.
16:34 Elle était retournée à Long Island,
16:36 avec sa famille, et c'est eux qui lui ont conseillé d'engager un avocat.
16:40 Les enquêteurs ont longuement interrogé Mary Louise sur sa relation avec George.
16:48 Pouvez-vous me dire où vous étiez quand vous avez entendu que George avait été tiré?
16:52 Oui.
16:53 J'étais dans son appartement,
17:00 et il est sorti pour un instant pour aller acheter des groceries,
17:04 et c'est pas si loin, donc je savais qu'il reviendrait bientôt.
17:09 Et puis j'ai entendu les tirs de feu.
17:19 Au bout de quelques minutes seulement, les détectives étaient sûrs d'une chose.
17:24 La tristesse de Mary Louise était sincère et tout à fait crédible.
17:47 Mary Louise a également raconté aux enquêteurs que George comptait faire les démarches
17:51 pour qu'elle devienne la bénéficiaire de son assurance-vie, mais que rien n'avait été signé.
17:55 Mary Louise n'a hérité de rien.
18:00 Mary Louise n'avait aucun mobile.
18:16 Pendant que la police menait son enquête, on faisait pareil de notre côté au New York Post.
18:21 Un milliardaire abattu en pleine rue et en plein jour, ça fait forcément du bruit.
18:26 Tout le monde en parlait.
18:28 Et bien sûr, ça a fait la une du New York Post.
18:43 Étant donné le lieu du crime et l'identité de la victime,
18:47 ce fait divers était sur toutes les lèvres et au centre de l'attention médiatique.
18:52 On a toujours été fascinés par les gens riches et la vie qu'ils mènent,
18:56 parce que leur vie n'a rien à voir avec celle que la plupart d'entre nous menons.
19:00 Quand on entend ce genre de choses, on se dit qu'ils doivent vraiment tout avoir pour être heureux,
19:07 et pouf, on les tire dessus en plein cœur de l'Upper East Side.
19:10 C'est pile ce que le public adore, ces histoires faciles.
19:13 Tout le monde ne parlait que de ça à New York,
19:20 donc forcément ça a été dur pour la famille de George.
19:23 Et notamment pour ses deux fils, qui ont dû rentrer à la maison pour s'occuper de leur mère en deuillet,
19:28 en plus de l'organisation des funérailles.
19:31 Tous les habitants des environs chuchotaient dans leur dos et commentaient l'épreuve qu'ils traversaient,
19:36 alors qu'ils ne savaient pas encore qui avait tué leur père.
19:39 Barbara était complètement abattue, elle ne savait plus quoi faire.
19:48 Elle prenait des médicaments pour dormir et ne plus rien ressentir.
19:52 Les garçons venaient de perdre leur père, alors qu'il était le pilier de la famille, leur point d'ancrage.
20:05 Du jour au lendemain, ils se sont retrouvés seuls face à leur chagrin et ils ont dû prendre soin de leur mère.
20:11 Les deux frères se soutenaient beaucoup.
20:16 On n'avait aucune autre piste et on voulait des réponses.
20:33 Les résultats de l'autopsie sont arrivés.
20:36 George a été tué par des balles à pointes creuses.
20:52 Il s'agit de balles expansives.
20:55 Quand la balle entre dans le corps, la tête s'élargit et le shrapnel se répand et peut toucher de nombreux organes.
21:02 Le but de ces balles, c'est de provoquer le plus de dégâts possible sur la victime.
21:07 Les balles à pointes creuses peuvent être synonyme d'une organisation clandestine ou de la mafia.
21:17 Elles sont souvent utilisées par les assassins au sein de la mafia.
21:22 La police savait que Marie-Louise avait été engagée pour faire grimper les ventes.
21:27 Mais en fait, ils avaient besoin d'un agent publicitaire pour faire des recherches.
21:31 Le plus important, c'est de trouver un agent publicitaire.
21:34 Il fallait trouver un agent publicitaire pour faire des recherches.
21:37 Il fallait trouver un agent publicitaire pour faire des recherches.
21:40 Il fallait trouver un agent publicitaire pour faire des recherches.
21:43 Il fallait trouver un agent publicitaire pour faire des recherches.
21:46 Il fallait trouver un agent publicitaire pour faire des recherches.
21:49 Il fallait trouver un agent publicitaire pour faire des recherches.
21:52 Mais en fait, ils avaient besoin d'un agent publicitaire pour une raison bien précise.
21:58 Quelques mois plus tôt, il y avait eu un braquage au magasin.
22:11 Je n'étais pas très courant dans le puriste side.
22:20 Je suis en colère.
22:22 Après le braquage, les clients avaient peur de venir.
22:26 Et si le magasin a commencé à couler, c'est en partie à cause de toutes les rumeurs qui circulaient.
22:31 Le magasin de Barbara et George avait peut-être été pris pour cible pour des raisons macabres.
22:36 Après l'interrogatoire de Marie-Louise et après avoir épluché les comptes de George,
22:46 on a découvert qu'il faisait des affaires avec des gens à Porto Rico.
22:50 Et ces affaires ne respiraient pas toujours la légalité.
22:54 Ensuite, on a appris que l'hôtel de George Cogan à Porto Rico avait été vendu 11 millions de dollars.
23:09 Mais George n'a touché que 2 millions sur cette vente.
23:15 Ce qui veut dire que quelqu'un lui devait encore 9 millions de dollars.
23:19 Cet homme s'appelait Ibran Torres.
23:22 La personne qui avait acheté son hôtel était soupçonnée d'avoir des contacts avec la mafia russe.
23:32 Les enquêteurs ont donc pensé qu'il pouvait s'agir d'une exécution.
23:36 Peut-être que cet acheteur ne voulait pas payer les 9 autres millions,
23:40 et qu'il a décidé d'effacer sa dette autrement.
23:45 La mafia new-yorkaise est connue pour sa grande violence.
23:48 Il n'hésiterait pas à régler une dette à coup de revolver.
23:52 On se demandait si George n'avait pas fait une affaire avec la mauvaise personne,
23:59 et si cette transaction lui avait coûté la vie.
24:02 Ce qui m'a marqué, c'est le son qu'elle a émis quand je lui ai dit.
24:13 J'avais peur. Et si ça nous arrivait ?
24:16 Pour le meurtre des fillettes, on n'a pas de suspect.
24:19 Il y a eu différentes manigances qui ont bouleversé les familles des victimes.
24:25 Il a dit "J'ai hâte qu'on te retrouve assassiné en plein désert".
24:29 Là, on a compris qu'on avait affaire à un tueur en série.
24:33 Crime à la une, dimanche à 21h, sur Haïti.
24:37 Dans la semaine qui a suivi le meurtre, la police a compris que George avait quelques secrets.
24:52 La façon dont il a été tué, et les balles qui ont été utilisées,
24:57 rappelaient le mode opératoire d'un tueur à gage.
25:01 En plus de ça, un homme lui devait 9 millions de dollars.
25:04 Et cet homme était en contact avec la mafia russe.
25:07 Les enquêteurs ont commencé à s'intéresser à la situation financière de George.
25:13 Et ils se sont rendus compte qu'il ne valait pas aussi cher que ce que tout le monde pensait.
25:22 Ils ont découvert qu'il ne possédait que 2 millions de dollars,
25:27 ce qui est considéré comme une bouchée de pain dans l'Upper East Side.
25:32 Bien entendu, 2 millions, c'est une belle somme, mais il se comportait comme s'il en avait 5 fois plus.
25:42 Il portait des costumes de couturier, il louait un grand appartement luxueux sur la 5ème avenue,
25:49 mais son compte en banque ne reflétait pas du tout la même chose.
25:55 Et George l'avait caché à tout le monde.
25:58 Ce qu'ils voulaient savoir, c'est si George avait mis la pression sur cet homme pour qu'il le paye,
26:14 ou si ce dernier, qui avait des relations dans la mafia, ne s'était pas dit "J'en ai marre, je vais le faire tuer."
26:22 [Téléphone]
26:24 Les enquêteurs ont appelé l'homme en question.
26:29 Il leur a expliqué qu'il avait prévu de payer George.
26:44 Ils avaient même mis au point un plan de financement qu'ils respectaient.
26:51 Vous avez des traces écrites, des preuves de la transaction financière.
26:56 Plusieurs documents affirmaient qu'il lui devait encore tout cet argent.
27:01 Les enquêteurs ont trouvé des documents qui permettaient de remonter jusqu'à cet homme.
27:05 S'il était effectivement coupable, il serait très facile de prouver son implication.
27:11 Il n'avait pas encore de suspect, il n'avait pas encore trouvé le bon mobile.
27:18 Les gens se concentraient sur le passé sordide de George, et sur cette histoire de triangle amoureux.
27:24 Beaucoup de rumeurs circulaient dans le quartier.
27:27 Barbara avait été remplacée par une femme bien plus jeune, donc elle ne devait pas être ravie de la situation.
27:32 Au New York Post, on ne parlait que de ça.
27:37 On ne s'en laçait pas, on écrivait un article sur elle presque tous les jours, et il n'était pas toujours à son avantage.
27:44 Je pense qu'elle s'est dit qu'elle devait faire quelque chose, se défendre contre les journalistes qui ne parlaient que d'elle.
27:50 Donc elle a décidé de donner une interview qui serait publiée en première page, afin de donner sa version de l'histoire.
28:00 Depuis toujours, la famille Cogan cherchait à faire parler d'elle.
28:04 Barbara adorait apparaître dans les pages People, mais elle ne voulait pas qu'on parle d'elle pour ça.
28:11 C'est aussi pour communiquer directement avec tous ses voisins que Barbara a décidé de parler aux journalistes.
28:16 Parce que ce sont les personnes qui lisent le New York Post tous les jours.
28:20 Le New York Post était le bon journal à contacter.
28:26 C'était un choix réfléchi, parce qu'on était beaucoup lus à Manhattan.
28:30 Tout son entourage le lisait, et on a vraiment beaucoup parlé de lui.
28:35 Les gens remettaient en question son comportement, et je pense que Barbara ne savait pas comment gérer tout ça.
28:41 Je ne crois pas qu'elle avait les ressources nécessaires, qu'elle était assez solide pour gérer cette crise.
28:48 Pour savoir comment se comporter avec les gens après toutes ces rumeurs à son sujet.
28:53 Elle est restée sur la défensive.
28:55 Et puis, j'ai fini par dire que Barbara était une personne qui avait beaucoup de courage.
29:00 Elle avait beaucoup de courage, et elle a fait tout pour que les gens ne se sentent pas comme elle.
29:05 Barbara Cogan a déclaré au New York Post qu'elle aimait toujours George.
29:10 Qu'elle avait éclaté en sanglots quand elle avait appris la nouvelle.
29:14 Et qu'elle avait toujours le coeur brisé, qu'elle avait du mal à faire son deuil.
29:19 Elle voulait faire comprendre aux journalistes qu'elle n'était qu'une veuve accablée par le chagrin,
29:25 qui n'avait rien à voir avec le meurtre de son mari.
29:29 Beaucoup de gens parlent de l'affaire.
29:32 Je ne suis pas la sorte de tenir à quelque chose.
29:37 Elle lui a dit qu'elle avait pardonné à Marie-Louise et qu'elle ne lui en voulait pas.
29:42 Elle voulait juste retrouver sa vie privée et pouvoir faire son deuil avec ses fils.
29:55 L'enterrement de George a eu lieu le lendemain de l'interview de Barbara.
30:00 C'était un grand événement, comme c'est toujours le cas quand il s'agit d'un habitant de l'Upper East Side,
30:07 qui faisait partie du gratin new-yorkais.
30:10 Un vrai cirque médiatique.
30:13 Tout le monde était là.
30:17 Il y avait des paparazzis pour immortaliser l'arrivée de Barbara à l'église.
30:21 Les journalistes faisaient tout leur possible pour lui arracher quelques mots.
30:25 Mais elle n'a rien dit.
30:27 Elle pleurait.
30:29 Ses fils devaient la soutenir dans tous ses déplacements.
30:32 Elle voulait juste faire son deuil en paix.
30:36 Beaucoup de gens sont venus à l'enterrement.
30:40 L'église était pleine.
30:42 George était un homme très apprécié.
30:45 Il était très sociable, ouvert et sympathique.
30:48 Il avait beaucoup d'amis.
30:51 Peu de gens étaient au courant des opérations financières qu'on venait de découvrir.
30:56 Ils le connaissaient seulement comme un homme très aimable.
31:00 Le pilier de cette famille soudée, celui qui les liait tous, n'était plus là.
31:06 C'était un chapitre extrêmement triste dans leur vie.
31:10 Et ils ne pouvaient pas encore le refermer, tant que le coupable ne serait pas jugé pour son crime.
31:18 On voulait des réponses, mais on n'avait pas assez d'indices pour avancer et on n'avait aucun suspect en vue.
31:25 C'était très frustrant.
31:40 Puis, quelques semaines plus tard, Barbara Cogan, en tant que seule bénéficiaire de l'assurance-vie de George, a hérité de 4,3 millions de dollars.
31:51 C'était beaucoup plus que ce qu'elle aurait reçu après le divorce.
31:56 En fait, c'était le double de ce que George valait quand il était encore en rive.
32:02 Il n'y avait aucune preuve le reliant au meurtre.
32:06 Mais les enquêteurs ne trouvaient pas ça normal.
32:09 Ils ont examiné ses relevés téléphoniques.
32:12 Et un appel en particulier sortait du loup.
32:16 Barbara avait appelé la compagnie d'assurance de George 5 jours avant sa mort.
32:23 Nous aussi, on les a appelés.
32:28 Barbara voulait savoir à combien s'élevait son contrat et si elle était encore bénéficiaire.
32:36 Donc, forcément, ça a attiré l'attention des enquêteurs.
32:40 Elles allaient signer les papiers de divorce, donc pourquoi s'intéressait-elle à l'assurance-vie de George ?
32:45 Ce qu'elle a fait de cet argent ne collait pas à l'image de la femme endeuillée.
32:50 Elle a fait de nombreuses opérations de chirurgie esthétique.
32:55 Elle est partie en voyage.
32:57 Elle s'est fait plaisir et menait une vie de princesse.
33:01 Elle a noyé son chagrin dans les magasins de vêtements.
33:06 Après avoir dépensé tout son argent, Barbara a été obligée de déclarer faillite.
33:10 Et lors de son audition, son comportement était encore plus étrange.
33:14 Barbara Cogan a commencé à dire qu'elle était à deux doigts de se suicider.
33:20 Elle criait "Prenez tout mon argent, je m'en fiche, je ne serai plus là pour en profiter de toute façon."
33:30 Mais bon, ce n'est pas parce qu'on se comporte de façon extrême qu'on est coupable d'un meurtre.
33:36 Toutes les informations que la police détenait sur Barbara, l'appel pour l'assurance, toutes ces dépenses étranges, tout ça c'est purement anecdotique.
33:45 On ne peut pas arrêter quelqu'un sur des preuves anecdotiques, et on n'en était même pas à ce stade.
33:52 Se comporter de façon étrange ou inhabituelle ne fait pas de nous des tueurs.
33:58 Je pense que Barbara n'avait que des relations superficielles avec son entourage.
34:03 Elle n'était pas du genre à parler de ses problèmes.
34:07 Elle ne s'était pas rendue compte que son mariage battait de l'aile.
34:12 Elle n'était pas au courant de leurs problèmes financiers, parce qu'elle ne participait pas à l'organisation de la vie familiale.
34:19 Elle avait des femmes de ménage pour faire tout le travail.
34:22 Son coiffeur venait chez elle, elle n'avait pas besoin d'aller au salon de coiffure.
34:27 Elle menait une vie privilégiée de femme gâtée.
34:30 Elle n'avait aucune idée de comment mener sa vie.
34:34 Elle se mettait sur la défensive pour se protéger, et elle vivait recluse.
34:39 C'est la solution qu'elle avait trouvée pour gérer la situation.
34:43 Je pense qu'elle était dépassée par les événements.
34:46 D'une certaine manière, elle s'est mise des bâtons dans les roues toute seule.
34:53 L'enquête a duré près de deux ans, mais elle ne progressait pas parce qu'on n'avait aucune vraie piste.
34:58 Jusqu'à l'arrestation d'un homme du comté de Westchester pour un chèque sans provision.
35:04 Il s'appelait Carlos Piovanetti.
35:08 Il a dit aux enquêteurs qu'il savait qui avait engagé le tueur dans l'affaire George Colgan.
35:18 J'ai un nom pour vous, voulez-vous l'entendre ?
35:20 Quand Carlos leur a donné ce nom, les enquêteurs se sont regardés l'air de dire...
35:27 C'est qui ça ?
35:46 Carlos ! Tout le monde parle de cette histoire que vous me dites.
35:51 Carlos Piovanetti risquait 15 ans de prison.
35:55 Et il a essayé de conclure un marché avec la police pour alléger sa peine.
35:59 Mais il s'agissait de Manny Martinez.
36:11 Carlos nous a dit que quelques mois après le meurtre, il avait rendez-vous avec Manny Martinez.
36:17 Et durant cette soirée, Manny Martinez a avoué à Piovanetti que c'était lui...
36:28 qui lui fait office d'intermédiaire dans le meurtre de George Colgan.
36:32 Mais ce n'était pas tout.
36:40 Martinez a aussi dit à Piovanetti...
36:42 que Barbara avait ordonné le meurtre.
36:50 Manny Martinez était l'avocat de Barbara Colgan à Puerto Rico.
36:56 En fait, Manny s'est occupé des documents en espagnol pour le divorce.
37:01 Et comme Barbara, il partageait son temps entre Puerto Rico et New York.
37:07 La police de Westchester a tout de suite contacté le procureur général.
37:11 Et tout le monde s'est mis au travail.
37:13 Les enquêteurs ont demandé à Carlos d'organiser un appel sur écoute avec Manny Martinez...
37:19 pour le faire parler du meurtre.
37:21 Carlos a simplement joué l'idiot.
37:26 Il lui a fait répéter toute l'histoire.
37:33 Mais même si Manny Martinez a bien révélé qu'il était impliqué dans le meurtre...
37:38 il n'a pas mentionné Barbara Colgan.
37:41 Mais il a mentionné quelqu'un d'autre.
37:45 Le tireur présumé.
37:47 Ils ont demandé les relevés téléphoniques de Martinez.
37:54 Les enquêteurs ont listé 14 appels...
37:58 entre Manny Martinez et le tueur le jour du meurtre de George Colgan.
38:03 Le New York Post l'a ensuite interviewé.
38:07 Il était content de parler à un journaliste de ses ennuis avec la justice.
38:12 Et il a clairement dit...
38:14 "Je mets la justice au défi de m'inculper de quoi que ce soit."
38:18 Cela a permis au procureur d'approcher l'entourage de Manny Martinez...
38:25 et de leur demander s'il avait déjà parlé de ce projet à quelqu'un.
38:29 Et effectivement, il en avait parlé.
38:32 Le bureau du procureur a estimé qu'ils avaient rassemblé assez de preuves.
38:37 Et en 1995, ils ont accusé Manny Martinez du meurtre de George.
38:41 Mais il y avait un souci.
38:44 Dès que le bureau du procureur pensait lui avoir mis le grappin dessus...
38:52 ils ont découvert qu'il n'était plus là.
38:54 Il venait de se faire arrêter au Mexique.
38:56 On le soupçonnait d'avoir escroqué des millions à une banque mexicaine.
39:02 Manny Martinez risquait 20 ans de prison...
39:07 et les autorités mexicaines ont refusé de se séparer de lui.
39:11 Il a fallu attendre qu'il ait fini de purger sa peine...
39:14 pour pouvoir l'extrader aux Etats-Unis.
39:16 Ça a été très frustrant...
39:20 d'attendre tout ce temps avant de pouvoir le ramener à New York.
39:24 Le jour où les enquêteurs ont été arrêtés
39:28 C'était une période difficile pour les enquêteurs...
39:31 parce qu'à ce stade, ils ne disposaient pas de suffisamment de preuves...
39:35 pour arrêter Barbara.
39:36 Rien de concret ne la reliait à ce crime.
39:39 Barbara nous a dit qu'elle ne connaissait pas de Manny Martinez.
39:45 Elle pensait pouvoir s'en sortir impunément.
39:50 Finalement, en 2007, les enquêteurs ont été prévenus...
39:53 de la sortie de prison de Martinez au Mexique.
39:56 Et ils étaient prêts.
39:57 Ils ont ramené Manny à New York...
40:01 et il a été inculpé de meurtre avec préméditation.
40:04 Les procureurs ont monté un dossier en béton.
40:11 Il a fallu trois jours pour que Martinez soit jugé coupable d'assassinat.
40:19 Une fois reconnu coupable, l'affaire contre Barbara semblait plus prometteuse.
40:23 Pendant le procès de Manny, de nombreux témoins ont avoué succèrement...
40:29 qu'il leur avait dit dès le départ...
40:31 que Barbara Cogan avait ordonné ce meurtre...
40:34 qu'elle avait payé le tueur à gage...
40:36 et qu'elle avait bénéficié de la mort de son mari.
40:38 Barbara a donc été inculpée.
40:45 Elle a donc été inculpée...
40:47 du meurtre de son mari...
40:50 George Cogan...
40:52 17 ans plus tard.
41:13 Il n'y a pas eu de procès.
41:15 Au lieu de ça, Barbara Cogan s'est avouée vaincue.
41:18 Vous m'avez démasquée.
41:20 Et elle a accepté une négociation.
41:22 Pour les enquêteurs...
41:30 ce n'était que l'argent qui l'intéressait.
41:33 Quelques semaines avant la mort de George...
41:37 Manny et Barbara se sont rendu compte...
41:40 qu'elle ne récupérait pas autant d'argent que prévu.
41:43 S'il était resté en vie...
41:47 elle n'aurait obtenu qu'un million de dollars après le divorce...
41:49 au lieu des 4,3 qu'elle a obtenus à sa mort.
41:52 Après des petits calculs...
41:56 ils ont compris qu'il valait beaucoup plus mort que vivant.
41:59 On l'avait surnommée "la veuve noire"...
42:08 parce qu'elle portait toujours du noir...
42:10 comme si elle était endeuillée par la mort de son mari.
42:13 Mais le terme "veuve noire"...
42:16 décrit avec justesse le venin qui habitait cette femme.
42:19 Une femme qui a été capable de tuer le père de ses enfants...
42:23 d'empaucher l'argent et d'en profiter égoïstement...
42:26 pendant que ses fils pleuraient la mort de leur père.
42:29 Elle n'a rien fait pour améliorer la situation.
42:34 Au contraire, elle a jeté de l'huile sur le feu...
42:37 et ça a nuit à sa réputation.
42:39 Ça a dû être un enfer pour ses fils.
42:47 Leur père était mort...
42:50 et maintenant ils découvraient la vraie nature de leur mère.
42:53 Ça a été très dur pour les garçons.
42:56 Ils n'ont pas voulu témoigner pendant l'audience.
42:59 Leur mère allait croupir en prison pour le meurtre de leur père bien-aimé...
43:05 et ils se sont retrouvés orphelins.
43:07 En ôtant la vie à George Cogan...
43:12 Barbara a non seulement privé Mary Louise de son grand amour...
43:16 mais elle a aussi privé sa famille de leur pilier...
43:20 de ce grand homme qu'ils adoraient tous.
43:24 Cette histoire prouve bien...
43:30 à quel point l'appât du gain peut rendre les gens fous.
43:34 Personne n'y a gagné quelque chose au final.
43:37 Je pense qu'ils se sont tous retrouvés perdants.
43:40 C'est vraiment une fin navrante.
43:42 Finalement, Mary Louise a obtenu justice...
43:49 les deux fils ont obtenu justice...
43:51 et le reste de la famille Cogan aussi...
43:53 mais clairement, la conclusion n'aurait pas pu être plus amère.
43:57 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
44:00 "La vie est une aventure"
44:04 "La vie est une aventure"
44:08 "La vie est une aventure"
44:12 "La vie est une aventure"
44:15 "La vie est une aventure"
44:18 [Musique]

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