Francis Heaulme, le tueur en série, est à nouveau mis en examen pour la mort d'un réparateur de machines agricoles près d'Avignon en 1989. Le dossier vient d'être rouvert par la justice à l'aune de nouveaux éléments. La fille d'une des potentielles victimes de Francis Heaulme, Joseph Clément, était l'invitée d'Affaires Suivantes.
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00:00 ce jour du 8 août 89, comment vous apprenez la mort de votre père ?
00:05 Moi, j'apprends déjà le 7 au soir par la compagne qui était avec mon papa.
00:11 Comme quoi, c'était 22 heures.
00:14 Comme quoi, il n'était pas rentré à la maison.
00:16 Donc, elle me téléphone, je vais à la maison de mon papa.
00:20 Vous aviez quel âge à l'époque ?
00:22 J'avais 32 ans.
00:23 Et elle me dit "il n'est pas rentré".
00:26 Et c'était étonnant de papa parce que papa avait des horaires.
00:29 Midi, c'était midi.
00:30 15 heures, c'était son goûter.
00:31 Et en plus, il devait, à 17h30, il devait aller chercher sa voiture neuve
00:35 qu'il avait commandée à Valréas.
00:37 Je dis "bon, c'est quand même un petit peu bizarre".
00:40 Donc, du coup, je lui demande où c'est qu'il était parti.
00:44 Elle me dit qu'il était parti sur Avignon chercher des pièces.
00:46 Donc, de là, je prends ma voiture.
00:48 Je fais le trajet sur Avignon jusque chez Janders à Avignon.
00:52 Et rien.
00:54 Donc, j'appelle un peu les hôpitaux de la région
00:58 et je reste sur la maison de mon papa toute la nuit en espérant qu'il rentre.
01:02 Et le lendemain matin, toujours pas rentré.
01:04 Donc là, je vais à la gendarmerie.
01:07 Donc, la gendarmerie, voilà, on explique un petit peu tout ça.
01:10 Et le 8, dans l'après-midi,
01:13 à la maison, puisqu'on n'avait pas les portables,
01:17 je reçois un coup de fil comme quoi ils ont retrouvé mon papa, mais décédé.
01:21 Et donc, il ne m'explique pas plus.
01:24 Et donc là, il me donne rendez-vous sur la gendarmerie à Bédaride.
01:30 Donc, je prends ma voiture et je descends à Bédaride.
01:32 Et c'est là que j'ai appris qu'on l'avait retrouvé.
01:34 Voilà. Et tout s'enchaîne après.
01:36 - Dans des conditions terribles. - Oui.
01:40 - Qu'est-ce que vous pouvez en dire ?
01:41 - Disons que...
01:45 Quand il vous explique ce qui s'est passé, c'est très dur.
01:52 Il faut reconnaître, le corps, c'est très dur aussi.
01:55 Surtout qu'il s'était au mois d'août.
01:57 Donc, deux jours au mois d'août, voilà.
02:01 Il était dans un état, il était tout violé, il était tout gonflé.
02:04 - C'est évidemment un moment terrible.
02:06 C'est aussi ce qui, depuis tant d'années, vous porte pour savoir ce qui lui est arrivé.
02:10 Il y a évidemment une enquête qui va commencer,
02:13 qui va durer et qui ne va rien donner.
02:15 - Non. - Et vous, vous ne lâchez jamais.
02:18 - Non. - Qu'est-ce que vous vous dites ?
02:20 - Bien, moi, je prends un avocat sur Montélimar
02:23 et qui ne me donnait pas trop de nouvelles.
02:26 Donc, je le harcelais un peu au téléphone.
02:29 Je demandais des rendez-vous jusqu'au jour où il me dit qu'il faut se taire sur ce dossier.
02:35 Donc, je lui pose la question. Pourquoi ?
02:38 Il me dit parce qu'ils ont perdu toutes les pièces à conviction,
02:40 on ne peut plus rien faire.
02:41 Et là, je suis restée...
02:44 Je suis rentrée chez moi, franchement, je ne savais plus trop quoi faire.
02:50 - Les scellés de cette affaire ont été perdus. - Ont été perdus.
02:53 - C'est complètement fou.
02:54 - Ah oui, là, c'est... Oui, il y a quand même un meurtre.
02:56 Donc, c'est très grave, quoi.
02:58 Et de là, je prends un autre avocat sur Valence,
03:03 qui me fait pareil, quoi, qui me dit qu'il n'y a plus rien à faire.
03:09 Donc, là, je me suis retrouvée devant des murs, des portes fermées.
03:14 Je ne savais plus trop quoi en faire.
03:17 Et j'ai insisté auprès des juges, j'ai fait des courriers sur les barreaux,
03:21 sur... Enfin, voilà, toujours sans réponse.
03:24 Et puis, j'ai eu la chance,
03:29 qui est le procès des enfants de Montigny,
03:32 où je suivais sur Internet et j'ai vu que le président de la cour
03:37 de Metz parlait de mon papa dans cette affaire.
03:40 Donc, j'ai pris deux jours et je suis montée à Metz.
03:44 Et de là, j'ai rencontré une journaliste, Violenne Josian,
03:47 qui m'a mis en rapport avec le cabinet Seban.
03:50 Et j'avoue que...
03:52 - Maître Didier Seban, qu'on salue évidemment pour son travail remarquable
03:56 dans toutes ses affaires. - Ah oui, tout à fait.
03:58 - Et puis, il y a cette semaine, vous ne vous lâchez rien.
04:00 Maître Seban vous accompagne, évidemment.
04:02 Et cette semaine, la justice dit l'hypothèse francissonne,
04:06 mais en fait, elle semble crédible.
04:08 Il y a de nouvelles charges et on va le mettre en examen
04:10 pour la morde, pour le meurtre de votre papa.
04:15 Est-ce que, vous allez peut-être me dire non, mais je vous pose la question,
04:17 vous pouvez nous en dire plus, ces nouvelles charges ?
04:19 - Alors, les nouvelles charges, déjà, par rapport au...
04:26 Francis Holtz me laisse toujours ses excréments à côté de ses meurtres.
04:32 Et donc, il y avait bien des excréments aussi à côté de mon papa,
04:37 puisque ça fait partie des scellés.
04:41 Et ensuite, ils ont retrouvé...
04:43 C'est un numéro de téléphone qui était dans le pantalon de Holtz,
04:49 qui faisait partie des saisies.
04:51 Et ce bout de papier a été agrafé sur un procès verbal de gendarmerie.
04:59 Un gendarme a dû l'agrafer dessus.
05:02 Donc, du coup, il n'est plus parti dans les scellés.
05:04 Il est resté dans ce dossier.
05:06 Et Maître Séban a fait beaucoup de recherches et ils ont trouvé.
05:11 C'est grâce à ça qu'on peut rouvrir, parce que ça fait partie des scellés.