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00:00 Le roman c'est comme la cosse du petit pois.
00:05 C'est une cosse avec beaucoup de petits pois.
00:08 Le but du petit pois est de donner envie de manger d'autres petits pois.
00:12 Écrivain italien majeur du XXe siècle,
00:14 Italo Calvino est un auteur plein de fantaisie et de malice.
00:18 Toute sa vie, il a tenté de repousser les limites du roman
00:21 et d'en redéfinir les structures avec ses compagnons de Lulippo,
00:24 le cercle d'écrivains aux expérimentations littéraires aventureuses.
00:28 Le but de mon roman c'est de donner envie de lire d'autres romans.
00:33 Italo Calvino naît à Cuba en 1923.
00:37 Sa famille revient s'installer en Italie après l'arrivée au pouvoir de Mussolini.
00:40 Pourtant, Italo Calvino grandit dans une atmosphère antifasciste
00:45 et s'engage lui-même, arme à la main, dans une brigade contre les troupes de l'Axe.
00:49 Après la guerre, il se rapproche du Parti communiste et se consacre à l'écriture.
00:53 On ne peut pas rivaliser en tragédie avec la réalité.
00:59 J'ai fait le choix de trouver des équivalents dans d'autres niveaux.
01:05 Peut-être trouver l'équivalent comique...
01:10 C'est ce que vous avez fait ?
01:11 C'est ce que vous avez fait, avec le baron Perchet notamment.
01:15 En 1957, il publie "Le baron Perchet".
01:18 Dans ce conte philosophique, un enfant désobéit un jour à ses parents
01:22 et se réfugie dans un arbre, arbre duquel il ne redescendra jamais.
01:26 Peut-être être sur les arbres, c'est un moyen d'être plus proche
01:31 à celui qu'on vit sur la terre.
01:34 Parce qu'on le voit ?
01:36 Parce qu'on voit mieux, on voit davantage de choses ?
01:39 Oui, parce qu'il y a cette distance, c'est mieux de voir mieux.
01:46 À l'image de son baron Perchet,
01:48 Italo Calvino garde toute sa vie un regard original sur son époque.
01:52 Il s'inspire beaucoup des contes populaires italiens et des récits folkloriques,
01:56 mais aussi des auteurs de son enfance,
01:58 comme Rudyard Kipling ou Robert Louis Stevenson.
02:01 Au début des années 1960, l'écrivain se détourne de la politique et s'installe à Paris.
02:07 Il se rapproche des membres de L'Oulipo, l'ouvroir de littérature potentielle,
02:11 cercle d'écrivains qui font des expérimentations littéraires,
02:14 dont Raymond Queneau ou Georges Perrec,
02:17 qui écrit un texte entier avec la lettre A comme unique voyelle.
02:21 Dans ses romans, Italo Calvino n'hésite pas à déconstruire la narration,
02:24 à inclure une dimension méta,
02:26 par exemple en se mettant lui-même en scène dans le récit,
02:29 questionnant ainsi le rapport entre narrateur et lecteur.
02:32 Le sujet du livre, c'est donc quelqu'un qui vient d'acheter le dernier roman d'Italo Calvino
02:38 et qui commence à le lire,
02:39 qui lit un chapitre, qui s'attache à ce livre qui lui trouve beaucoup d'intérêt,
02:43 et qui tout à coup, patatra, s'aperçoit que la page suivante manque.
02:48 Il est complètement affolé, il va chez l'éditeur, l'éditeur ne m'en parlait pas.
02:52 C'est une horreur, tous ses cahiers ont été mélangés.
02:55 Il se manque une quête, un roman policier pour retrouver ce premier livre.
02:58 Et ce premier ne se retrouvera jamais.
03:00 Ils passeront un second, mais le second fait oublier le précédent.
03:03 C'est ça qui est admirable.
03:05 Italo Calvino meurt d'une hémorragie cérébrale à 61 ans.
03:10 On lit tellement de choses et on oublie beaucoup.
03:13 Mais je crois que le livre oublié a une force,
03:16 parce que ça reste quelque chose dans la mémoire.
03:21 J'aimerais écrire des livres oubliables,
03:24 parce qu'un livre oublié continue à travailler dans l'inconscient du lecteur.
03:33 Sous-titrage ST' 501
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