Sandrine Rousseau, députée "Europe Écologie Les Verts" de Paris, était l’invitée de BFMTV pour évoquer les propos de Jean-Luc Mélenchon contre Yaël Braun-Pivet, à qui le leader de la France insoumise a reproché de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza.
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00:00 Je voudrais quand même aussi qu'on pose les mots vis-à-vis des personnes de Gaza
00:04 qui subissent aujourd'hui les bombardements et qui sont emprisonnées dans un territoire
00:08 dont ils ne peuvent pas sortir.
00:09 Je voudrais aussi que l'on parle de la politique qui a été suivie par le gouvernement d'extrême
00:15 droite israélien, d'encouragement des colonies en Cisjordanie, du mur qui a été construit
00:23 à l'intérieur de la Cisjordanie.
00:24 Et tout ça en fait, on a aussi besoin de le poser pour essayer de trouver les voies
00:27 de sortie sans que ça enflamme la terre entière parce que là nous sommes quand même à deux
00:32 doigts d'un enflammement.
00:33 Vous avez l'air blessée, c'est pour ça que je vous dis.
00:35 Oui, oui parce que je...
00:37 Enfin voilà, vous connaissez mes positions sur la NUPES, je suis une défenseuse sans...
00:45 Je n'ai jamais failli dans la défense de la NUPES.
00:49 Vous êtes une femme intègre en tout cas, c'est comme ça qu'on vous croit.
00:51 Voilà, je pense que nous avons à discuter parce que je ne peux pas juste me contenter
00:58 de dire la NUPES, la NUPES.
00:59 Je dois discuter profondément de position politique, profonde, sur la situation.
01:04 Après je vais vous dire...
01:05 Le problème, pardon, c'est qu'on a le sentiment que ça fait des semaines que c'est, retenez-moi
01:07 au chemin, à malheur, pas vous, mais l'ensemble effectivement des autres partis de gauche,
01:11 les autres élites de gauche, c'est systématiquement "attention, attention, il va falloir qu'on
01:14 discute, il va falloir qu'on discute" et à la fin il ne se passe rien.
01:16 Oui, et bien...
01:17 La NUPES est toujours là et vous êtes toujours à la NUPES, vous êtes toujours à tolérer
01:20 un certain nombre de propos.
01:21 Pour moi c'est une étape nouvelle qui est en train de se construire en tous les cas,
01:26 donc je ne sais pas de quoi elle sera faite complètement, mais en tous les cas c'est
01:29 une étape nouvelle où il apparaît évident désormais que nous ne sommes pas disposés
01:34 à suivre n'importe quelle prise de position et que nous avons à rééquilibrer aussi un
01:39 discours au sein de la NUPES qui soit plus collégial.
01:42 Je dis quand même cependant que là ça fait une semaine qu'on travaille à l'Assemblée
01:47 nationale sur le projet de loi de finances sur la sécurité sociale qui est un texte
01:51 majeur puisque ça donne le budget de toute la protection sociale française et que nous
01:55 n'avons pas eu d'écart ni dans nos votes ni dans nos prises de position à l'Assemblée.
01:59 Donc en fait il ne faut pas non plus dire qu'il y a un problème qui concerne l'ensemble
02:05 des sujets, là nous avons un problème, c'est pour ça que nous devons en discuter.
02:08 Est-ce que la question de l'antisémitisme flagrant de certains membres va être posée
02:14 sur la table ? Parce qu'à vous entendre on se dit bon bah finalement on peut s'accorder
02:18 ce qu'il y a de bon, bon, bon, il y a des positions un peu antisémites et finalement
02:21 est-ce que c'est si grave ?
02:22 J'ai pas vu d'antisémitisme, j'ai pas vu d'antisémitisme.
02:25 Vraiment ? Déjà je ne crois pas avoir.
02:27 J'espère.
02:28 Alors Sone Nourousso, est-ce que vous avez vu d'antisémitisme comme Géraldine Mossner ?
02:30 Déjà je ne crois pas avoir dit ça d'aucune manière et deux, je pense que nous avons
02:34 un travail à faire pour poser l'ensemble des discriminations, l'antisémitisme mais
02:39 que nous avons aussi à poser actuellement une forme d'islamophobie qui peut s'imposer
02:44 dans le débat politique et que nous devons poser les deux.
02:46 Et oui à gauche nous n'avons pas totalement déconstruit, nous n'avons pas totalement
02:50 réfléchi au ressort parfois d'un antisémitisme inconscient, je l'espère, dans les constructions
02:58 politiques que nous pouvons avoir.
03:00 Une vie civile israélienne coûte et a autant de valeur et de prix qu'une vie civile
03:07 gazaouie.
03:08 Il n'y a pas de différence entre les deux.
03:11 Et ça n'est pas possible de dire que de minimiser le massacre qui a eu lieu en Israël
03:17 au motif d'une histoire que l'on connaît tous et que l'on partage tous, mais ce massacre-là
03:22 a quelque chose d'historique et les personnes qui ont été massacrées l'ont été non
03:26 seulement nombreuses mais en plus dans des conditions qui nous invitent à poser ce terme
03:30 de terrorisme et de massacre.
03:32 Et en fait c'est là qu'est notre responsabilité.
03:34 Est-ce que vous avez pu voir, ressentir des relents d'antisémitisme parmi des élus
03:40 de la NUPES et des élus de la France Insoumise, vous qui les côtoyez tous les deux ?
03:43 Il y a de l'antisémitisme dans toute la société française.
03:46 Je veux dire, il n'y a pas de particularisme.
03:50 C'est terrible, ça veut dire qu'il y en a aussi pour vous à la France Insoumise.
03:54 Mais il y a une forme d'antisémitisme dans l'ensemble du pays.
03:59 Moi ce que je voudrais dire là c'est que maintenant, précisément pour ne pas être
04:02 accusée de cela, parce que nous ne pouvons pas être accusés de cela dans le moment,
04:06 ce n'est pas possible.
04:07 Ce n'est pas possible.
04:08 Il ne faut pas être accusé de cela.
04:09 Il ne faut pas prêter d'aucune manière le bâton pour se faire battre de ce point
04:16 de vue là.
04:17 Et c'est là qu'est notre responsabilité.
04:19 C'est pour ça que j'invite à ce que nous discutions vraiment, et je le dis de manière
04:23 assez ferme, nous devons discuter pour ne pas prêter le flanc à ce type de critique.
04:27 Et c'est ce que vous dites ce soir à Jean-Luc Mélenchon, ne flirte pas avec la limite.
04:30 Je dis, Jean-Luc, discutons, mais discutons vraiment et discutons franchement.
04:34 Et nous verrons ce qui sortira de cette discussion.