07 juillet 2023 - festival Jazz Vienne
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00:00 infiniment content d'être allé à Sabien, c'est un festival incroyable
00:04 et merci de nous avoir
00:08 j'ai hâte de partager ma musique avec vous
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00:49 Musique angoissante
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06:56 -Muchas gracias. Buenas tardes.
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07:01 Merci beaucoup à tous.
07:03 Je suis vraiment très content d'être ici
07:06 et de jouer pour vous. Merci au festival de nous avoir.
07:10 Je suis très content de pouvoir partager cette scène avec des musiciens de ce calibre.
07:15 Et ma famille, en fait, à la batterie, ils sont mes petits frères.
07:18 Bruno Hélène Lopez-Nosa, de La Habana, en Cuba.
07:21 ...
07:29 À la contrabasse,
07:31 il est mon frère d'un différent pays,
07:33 il a un différent maman et papa.
07:35 Il vient de New York
07:37 et c'est un de mes bassistes préférés au monde mondial.
07:40 Mr. Lucas Curtis, à la basse.
07:43 ...
07:50 Et l'harmonica, c'est un mec,
07:53 la première fois que j'ai vu jouer, c'était avec Rémi Hancock, ici, en France.
07:57 La deuxième fois, avec Pat Messini.
07:59 Donc je ne sais pas ce qu'il fait ce soir ici avec moi.
08:02 De toute façon, je suis très, très heureux de partager la scène avec Mr. Grégoire Marais,
08:07 l'harmonica.
08:09 ...
08:14 Et je dois commencer par la fille,
08:16 mais c'est à la fin parce que c'est la plus importante.
08:19 Et c'est un musicien incroyable
08:21 qu'on vient de connaître il y a une semaine.
08:25 Et donc on est vraiment très heureux
08:27 de partager la musique et tout un peu de vie avec elle.
08:31 Elle s'appelle Natacha Royer, à la percussion et à la voix.
08:35 Merci beaucoup.
08:36 ...
08:39 Mes premiers souvenirs, c'était chez moi.
08:41 Ma mère était prof de piano,
08:44 et mon père, élévateur.
08:47 Donc c'était à la maison, quoi.
08:49 C'était ma mère en train de faire des courses de piano,
08:52 mon père en train de jouer avec des autres musiciens.
08:55 Et on avait un petit appartement,
08:57 la salle à manger, il y avait le piano de ma mère, où elle faisait les courses.
09:01 Et il y avait un mezzanine sur la même salle à manger,
09:04 où était la chambre de mes parents.
09:06 Et tous les matins,
09:08 il y avait la batterie qui se met en place sous la chambre.
09:12 Et les soirs, mon père faisait la batterie,
09:15 "couac", et le lit tombait.
09:17 Donc c'était comme ça, chez nous.
09:19 Donc la musique était là, c'était sur tous mes parents.
09:23 En train de recevoir des amis, en train d'écouter de la musique,
09:27 en train d'écouter la musique écoutée par les voisins,
09:31 en train d'écouter la musique qui venait de la rue,
09:33 des gens qui jouaient la rumba ou les toques bata.
09:36 Donc c'était ça.
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14:17 -Je commençais à étudier le piano au conservatoire
14:20 quand j'avais 8 ans.
14:23 Et j'étais un élève très sage, quoi.
14:27 Donc, j'essayais vraiment de faire attention à ça
14:30 que me disaient les profs.
14:33 Et j'ai travaillé pas mal pendant des années.
14:36 Parce que tu commences à jouer des morceaux
14:39 qui sont plus compliqués, qui demandent plus de rigueur technique.
14:43 Donc, il faut se mettre à étudier, travailler, travailler beaucoup.
14:46 Donc, c'était pas facile à gérer, franchement.
14:49 Mais j'arrivais à le faire, avec surtout le soutien de ma mère,
14:54 qui était là pour moi et pour mon frère,
14:57 et qui nous a aidés, franchement, beaucoup,
15:00 et donné cette rigueur pour travailler chaque jour.
15:03 Parce que c'est comme ça qu'on arrive à faire les choses,
15:06 travailler chaque jour.
15:10 Tu avances un tout petit peu, un tout petit peu, un tout petit peu,
15:13 et tu arrives au bout d'un moment.
15:16 Et quand tu arrives, c'est magnifique.
15:19 Mais aussi, le changement, c'est bien.
15:22 Donc, il faut savoir apprécier le changement.
15:26 Quand tu joues, ça peut être sympa,
15:29 mais en même temps, c'est pas facile.
15:32 C'est ça qui te plaît, quoi.
15:35 J'ai beaucoup étudié, beaucoup travaillé.
15:38 C'était des partitions qu'il faut apprendre par cœur.
15:42 Et après, un jour, je me disais, je vais essayer de jouer du jazz.
15:45 Donc, c'est mon oncle qui m'a pris
15:48 les deux ou trois premières accords sur le piano.
15:51 Et c'était en groupe, je crois.
15:54 Et après, il m'a dit, là, après, tu improvises.
15:58 Improvise quoi ? Tu joues ce que tu veux.
16:01 Je fais ce que je veux. C'est pas possible, quoi.
16:04 Il faut garder une certaine discipline.
16:07 Il faut commencer par ça, après faire ça,
16:10 et finir par ça. Ah non, c'est rien à voir avec ça.
16:14 C'est exactement faire ce que tu veux,
16:17 même si c'est pas bien, quoi.
16:20 Donc, j'ai pris le temps pour être à l'aise
16:23 en train de faire cet exercice,
16:26 qu'est l'improvisation.
16:30 On répète tous les jours,
16:33 et au bout d'un moment, tu es plus à l'aise.
16:36 Mais c'est vrai que tu ne sais jamais ce qui va arriver.
16:39 Même si après dix ans de faire la même chose,
16:42 de faire cet exercice d'improvisation,
16:46 il y a certaines choses qui, tu peux te répéter,
16:49 mais on essaie, en tant que musicien et artiste,
16:52 créateur, improvisateur, de ne pas répéter trop.
16:55 Donc, tu es toujours dans le risque.
16:59 Là, des fois, on se dit,
17:02 "Ah, on va changer aujourd'hui. On commence par un pédale en ré,
17:05 et on va voir où ça donne."
17:08 Et après ça, on enchaîne avec cinq morceaux.
17:11 Donc, on verra. Et des fois, c'est magnifique,
17:14 c'est magique, c'est incroyable. Des fois, ça marche pas trop.
17:18 Ça dépend de beaucoup de choses,
17:21 mais c'est toujours une découverte, une aventure magnifique.
17:24 Donc, c'est ça qui est pour moi la liberté
17:27 qui donne le jazz.
17:30 -Il y a un an que j'habite en France, à Toulouse.
17:34 Moi, je viens de Cuba aussi.
17:37 Et on est bien en France, quoi.
17:40 On a les croissants, le fromage, le vin,
17:43 la viande, vous.
17:46 C'est magnifique, la vie ici, mais au Cuba,
17:50 ça nous manque tellement beaucoup.
17:53 Donc, moi, j'ai écrit cette chanson qui s'appelle "Mal du pays".
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18:02 (Musique douce)
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32:04 -Muchas gracias. Lucas Cotis.
32:06 (Applaudissements)
32:08 A la contrabasse, Lucas Cotis. Merci beaucoup.
32:11 (Applaudissements)
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43:45 (...)
43:53 (...)
43:58 -La tradition, c'est très important pour moi.
44:01 Et la tradition orale, qui est reçue de mes parents,
44:06 mais aussi de ma ville à Cuba.
44:09 De ma ville à là-bas, j'ai grandi dans une petite...
44:13 neighborhood, c'est pas bien dire, quartière,
44:18 qui s'appelle Centro Havana, San Leopoldo.
44:21 Donc là-bas, il y avait la rumba partout, le toque bata, tout ça.
44:25 Donc la tradition orale était là.
44:28 J'ai étudié au conservatoire la musique classique.
44:31 Franchement, j'ai beaucoup travaillé à l'époque.
44:35 Mon piano, mon étude classique, Raffi, Rasmaninov, Ravel, Debussy, tout ça.
44:40 Et après, les jazz arrivaient dans ma vie.
44:43 Un jour, j'étais 20 ans, j'étais dans mes 20 ans,
44:49 et ça venait avec la liberté que j'ai trouvée là-bas,
44:54 que c'est franchement incroyable, que je trouve toujours
44:57 très, très excitant, très rigolo.
45:01 On ne sait jamais ce qui va se passer sur scène.
45:05 Et moi, je trouve ça magnifique.
45:08 Ça m'a capté l'attention.
45:10 Il y a toute cette tradition qu'on peut entendre quand on joue.
45:15 Merci beaucoup.
45:30 Je vais jouer un morceau de mon oncle qui s'appelle "Le Bouchard".
45:34 (Musique)
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53:11 (Applaudissements)
53:14 (...)
53:18 (...)
53:21 (...)
53:24 -Bravo, Harold Lopez-Noussa.
53:26 Comment on se sent sur cette scène, face à ce public dans les gradins
53:30 du Théâtre antique de Jazz à Vienne ? C'est une scène particulière ?
53:34 -C'est fascinant. C'est un des les 6 scènes plus beaux
53:38 où j'ai eu l'opportunité de jouer. On se sent toujours...
53:42 Il y a quelque chose que je ne peux pas dire en français.
53:46 Mon français est limité. En espagnol, non plus, je pense.
53:50 C'est un sentiment, quoi.
53:52 Qu'on...
53:54 Qu'on reçoit avec un grand chaleur, je sais pas...
53:58 C'est vraiment un endroit magnifique.
54:01 -Cette chaleur, on l'a entendu et vue sur scène.
54:04 "Timba" à l'americana. C'est le nom de ce projet.
54:07 Ca mêle plein de styles. Expliquez-nous un peu la démarche,
54:11 l'origine de ce projet.
54:13 -C'est mélangé avec des musiciens qui habitent aux Etats-Unis,
54:17 au-debout. Donc on appelle à Cuba "Timba",
54:20 la musique populaire très actuelle qu'ils ont faite à Cuba.
54:24 Donc à l'américaine, c'est un peu pour avoir des Américaines,
54:28 parce que c'est l'Amérique aussi, là où on invite.
54:31 Mais aussi "Timba", on appelle à Cuba un truc qu'on mange,
54:35 c'est du fromage avec de la guava. -Ah oui, complètement.
54:39 -C'est très salé. -Très salé et on adore.
54:42 C'est tout ça, tous ces mélanges qu'il y a dans la musique à nous.
54:46 -Ce mélange, c'est pas aussi le vôtre dans votre parcours ?
54:50 Vous avez commencé par le piano classique,
54:53 vous avez étudié le piano classique à La Havane,
54:56 vous avez défendu la belle musique trop peu connue de Vila Lobos.
55:00 Vous-même, dans votre parcours de musicien,
55:03 vous avez aimé mélanger les styles. -Oui, tout à fait.
55:07 C'est un projet qui m'intéresse, de découvrir des nouveaux styles,
55:11 de les jouer, de les partager, d'apprendre des autres musiciens
55:15 qui viennent d'autres pays, d'autres cultures.
55:18 Ces mélanges m'intéressent beaucoup. C'est ça qu'il y a dans ce projet.
55:22 Il y a du pop, du rock, un peu de tout, du jazz, de la musique cubaine,
55:26 parce que c'est la musique à nous et c'est le plus important pour nous.
55:30 Mais après, c'est ça qu'on essaie. -Un mot, parce que ce concert
55:34 est un peu comme un concert cubain. Vous avez voulu une grande soirée
55:38 consacrée à Cuba. -Cuba, c'est une île passionnante
55:41 dans sa diversité musicale, dans sa richesse, dans son brassage.
55:45 C'est extrêmement fort. Il y a deux îles dans les Caraïbes
55:49 qui ont autant de diversité musicale. Il y a la Jamaïque et Cuba.
55:53 Il y a les Antifrançais sur d'autres sites de musique.
55:56 Mais je crois que ces deux îles-là continuent à écrire de belles histoires,
56:00 continuent de créer, de rencontrer différents sites de musique.
56:04 -On va commencer par la soirée. On commence avec le Latin jazz de Harold.
56:08 Ensuite, on va basculer vers le son, la musique traditionnelle
56:12 du groupe Ocampa y Segundo. On va partir ensuite vers les musiques
56:16 afro-cubaines, afro-funk cubaines avec Simafunk, qui est un artiste
56:21 qu'on a découvert en 2021 ici et qu'on est très heureux de retrouver.
56:25 -Un peu un esprit de famille, parce qu'on a pu même entendre
56:29 à la batterie, et c'était votre frère qu'on a entendu.
56:32 C'est vraiment bien. -Oui.
56:34 -Il y a aussi cette dimension familiale par la musique.
56:37 -Bien sûr. Partager avec la famille, c'est très important pour nous.
56:41 Je viens de famille de musicien, donc j'ai appris à la maison
56:44 de partager avec mon père, ma mère, mon oncle.
56:47 On partage avec nos enfants, mon frère.
56:50 On joue toujours ensemble.
56:52 C'est une question de famille aussi. C'est une histoire de famille.
56:56 -Selon l'organisation Free Muse, Cuba, c'est le pays
57:00 où il y a le plus d'artistes en garde à vue,
57:03 que le pouvoir met en garde à vue aujourd'hui.
57:06 On pense à la liberté d'expression.
57:09 Vous avez choisi de vivre en France.
57:12 Quel regard vous portez sur la liberté d'expression
57:15 et des artistes à Cuba ?
57:17 -En fait, c'est très triste pour moi.
57:20 Et c'est...
57:22 Et...
57:24 En fait, c'est très dur de penser qu'à ce moment-là,
57:28 à cette période de la vie,
57:30 qu'il y a des artistes qui ne peuvent pas s'exprimer librement.
57:35 Donc ça, c'est vraiment un truc qui nous touche beaucoup.
57:40 Et c'est aussi un peu pour ça qu'on est ici, en France,
57:44 pour se pouvoir exprimer librement.
57:47 Donc la musique, c'est ça.
57:49 Et les gaz, c'est ça, la liberté de dire tout ce qu'on veut,
57:54 comme on veut, et de partager avec les gens.
57:57 Il y a des gens qui vont aimer ou vont aimer pas,
58:00 mais ça, c'est une autre chose.
58:02 Mais on a le droit de dire ce qu'on pense.
58:05 Donc, oui, c'est franchement...
58:07 C'est très, très triste.
58:09 -C'est une belle leçon de liberté que vous nous avez offerte.
58:13 Merci à vous. Merci, Benjamin, d'avoir été présent à cette interview.
58:17 Quant à moi, il me reste à vous souhaiter
58:20 une très belle fin de soirée sur la chaîne.
58:23 ...
58:51 ...
58:58 -Cha, cha, cha.
59:00 ...
59:08 -Cha, cha, cha.
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