Questions au Gouvernement - le brief - Emmanuel Macron au Proche-Orient : quesls sont les objectifs?

  • l’année dernière
Emmanuel Macron au Proche-Orient : quesls sont les objectifs?

Invités
Valérie Rabault, député "Socialistes et apparentés" du Tarn-et-Garonne, Vice-présidente de l'Assemblée nationale
François Cormier-Bouligeon, député Renaissance du Cher

Israël/ Gaza: quelle diplomatie pour la France ? Quel avenir pour l'autoroute 69 Toulouse/ Castres?

Invités:
Alexandra Masson, députée Rassemblement National des Alpes-Maritimes
Olga Givernet, députée Renaissance de l'Ain

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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.

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Transcription
00:00 -Bonjour à tous et bienvenue pour "Les questions au gouvernement".
00:03 On se retrouve toujours ici, en direct de l'Assemblée nationale.
00:07 On va bien évidemment revenir sur le conflit israélo-palestinien.
00:11 A tout de suite.
00:12 Générique
00:14 ...
00:23 Bienvenue pour "Les questions au gouvernement".
00:26 Nous sommes ensemble jusqu'à 17h30.
00:28 La campagne, tout d'abord, jusqu'à la séance,
00:31 elle sera à suivre en direct et en intégralité sur LCP
00:34 à partir de 15h.
00:35 Le décompte est lancé.
00:37 C'est parti avant les questions d'actualité.
00:39 Ces questions vont réunir les députés cet après-midi
00:42 dans l'enceinte de l'hémicycle de l'Assemblée nationale
00:45 pour reparler du conflit israélo-palestinien
00:48 au lendemain d'un débat déjà très tendu ici à l'Assemblée.
00:51 On va en parler parce que le président Emmanuel Macron
00:54 est sur place. Il est en visite en Israël.
00:56 Il est arrivé tôt ce matin.
00:58 Il a délivré un message de solidarité
01:00 au peuple israélien et exprimé sa priorité.
01:04 On l'écoute.
01:05 -Je suis ici pour exprimer notre solidarité,
01:09 aujourd'hui et demain.
01:11 Le premier objectif que nous devrions avoir aujourd'hui
01:16 est la libération de tous les otages,
01:19 sans aucune distinction.
01:25 Car c'est un crime horrible que de jouer avec ces vies.
01:29 Enfants, adultes, tout le monde, civils et militaires.
01:33 -Un dernier bilan qui fait état de neuf Français ou Franco-Israéliens
01:37 retenus en otage ou portés disparus.
01:39 De toute cette actualité, on va en parler avec Elsa Monagava
01:42 et Stéphanie Despierre, qui se trouve en salle des 4 colonnes.
01:46 On va retrouver Marco Pommier dans l'hémicycle
01:49 de l'Assemblée nationale.
01:50 Nous serons avec la caméra de LCP,
01:52 l'associée principale du Palais-Bourbon,
01:54 pour l'arrivée de la Première ministre
01:57 et des membres du gouvernement.
01:59 Stéphanie Despierre, salle des 4 colonnes.
02:01 Débat tendu hier sur le Proche-Orient.
02:04 Est-ce que cette tension est retombée aujourd'hui ?
02:06 -Cette tension est retombée,
02:08 mais c'est la question qui agite tous les groupes politiques.
02:12 La tension devrait remonter dans l'hémicycle.
02:14 Hier, il y avait peu de monde,
02:16 mais aujourd'hui, ce sont les questions au gouvernement.
02:19 Il y a beaucoup de questions sur le sujet.
02:22 Emmanuel Macron est en visite au Proche-Orient,
02:24 ce qui devrait susciter de nouveaux débats.
02:27 -Marco Pommier, vous êtes déjà dans les tribunes.
02:30 Vous attendez les députés.
02:31 On va reparler de ce conflit avec plusieurs questions.
02:35 -Oui, Brigitte.
02:38 La situation au Proche-Orient préoccupe les députés,
02:41 pas moins de quatre questions, cet après-midi.
02:44 Quid de la position de la France ?
02:46 Le gouvernement sera aussi interpellé
02:49 sur la recrudescence de l'antisémitisme,
02:51 sur les manifestations pro-palestiniennes en France.
02:54 Elles font polémique.
02:55 A gauche, on défendra l'urgence d'un cessez-le-feu
02:58 dans la guerre entre Israël et le Hamas.
03:01 -Merci, Marco Pommier.
03:02 On reviendra vers vous
03:04 pour d'autres questions au gouvernement.
03:06 En plateau, avec moi, un face à face,
03:08 François Cormier-Boulijon.
03:10 Vous êtes député,
03:11 Renaissance du Cher, et Valérie Rabault.
03:14 Bonjour. -Bonjour.
03:15 -Vous êtes vice-présidente de l'Assemblée nationale
03:18 et député socialiste
03:20 et apparenté du Tarn-et-Garonne.
03:22 Dans les titres, le président Emmanuel Macron
03:25 est arrivé sur place en Israël ce matin
03:27 pour exprimer son soutien au peuple israélien
03:30 et pour délivrer un certain nombre de messages.
03:33 Elza Mondagava, le programme est très chargé
03:35 pour le président de la République.
03:37 -Il a déjà rencontré des familles de victimes
03:40 ou des familles d'otages.
03:41 Le président de la République s'est entretenu
03:44 avec le président d'Israël, Isaac Herzog,
03:46 et le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
03:49 Il va en Cisjordanie pour rencontrer Mahmoud Abbas,
03:51 président de l'autorité palestinienne,
03:54 avant de discuter avec des dirigeants de la région.
03:56 Le président de la République a annoncé
03:59 que la coalition internationale, déployée en Irak et en Syrie
04:02 pour lutter contre l'Etat islamique,
04:04 puisse aussi lutter contre le Hamas.
04:06 Emmanuel Macron a également appelé à une relance décisive
04:10 du processus de paix.
04:11 La cause palestinienne doit être entendue avec raison,
04:14 a dit le chef de l'Etat.
04:16 -Merci, Elza Mondagava.
04:17 Valérie Rabault, le président est donc en Israël.
04:20 Est-ce que, pour vous, cette visite, elle est utile et nécessaire ?
04:24 -Alors, elle est utile au regard des messages
04:29 que le président de la République a délivrés aujourd'hui
04:32 et auxquels je souscris.
04:34 Je pense qu'il a eu une parole juste,
04:37 une parole équilibrée,
04:39 et qu'il a eu un double message.
04:41 C'est ça qui est très important dans la période actuelle.
04:44 Evidemment, la lutte contre le terrorisme,
04:47 contre le Hamas, qui est un groupe terroriste,
04:49 doit se poursuivre, et il a raison d'inscrire comme priorité
04:53 la libération de tous les otages.
04:55 Et en même temps, il va rencontrer
04:57 le président de l'autorité palestinienne
04:59 parce qu'il doit y avoir une garantie de protection
05:02 des populations civiles.
05:04 Nous, au sein du groupe socialiste,
05:06 c'est la position que nous défendons,
05:08 ce double message, et je souscris vraiment
05:10 à tout ce que le président de la République a dit.
05:13 - Parole mesurée qui est appréciée du côté des socialistes,
05:16 François Cormier-Boulijon, et puis un message,
05:19 la priorité du président, c'est la libération des otages.
05:23 Est-ce que c'est aussi la priorité d'Israël ?
05:26 - Oui.
05:27 Israël a la même doctrine que la France,
05:30 c'est-à-dire qu'elle n'abandonne jamais aucun des siens
05:33 retenus en otage,
05:35 quel que soit l'endroit du monde.
05:38 La France, comme Israël, n'abandonne jamais aucun des siens.
05:41 Il était important que le président de la République
05:44 vienne en Israël pour y être utile.
05:47 La France y est très présente.
05:48 Catherine Colonna y était le week-end dernier.
05:52 Nous avons fait partie de la première délégation étrangère
05:56 parlementaire à aller en Israël.
05:58 Maintenant, le président de la République,
06:00 donc la France, est aux côtés d'Israël,
06:02 qui vient de subir les massacres parmi les pires de son histoire.
06:05 Mais la France est également là pour porter un message de paix,
06:09 mais un message de paix réaliste.
06:11 La paix ne pourra pas se faire au Proche-Orient
06:13 tant que des groupes terroristes islamistes comme le Hamas
06:17 détiendront une part des territoires.
06:20 -On le voit, vous portez tous les deux un ruban bleu,
06:23 ce ruban qui est un symbole de paix aujourd'hui.
06:26 Il y a une grande soirée qui est organisée
06:28 pour la libération des otages, ce soir, à l'Assemblée nationale.
06:32 -C'est le symbole que nous sommes aux côtés des otages.
06:35 Nous avons rencontré lundi dernier
06:37 les familles françaises et franco-israéliennes
06:40 dont des proches sont retenus en otage par le Hamas.
06:42 Nous leur avons fait le serment
06:44 que nous serions à leurs côtés jusqu'à la libération.
06:48 Nous leur avons fait le serment que nous parlerions de leurs proches
06:52 autant que nous aurions la parole,
06:54 notamment grâce à vous, dans les médias.
06:57 Nous allons être rassemblés tout à l'heure.
06:59 Nous portons ce ruban bleu pour dire aux otages,
07:02 parce que peut-être qu'ils nous entendent,
07:04 c'est les témoignages des otages qui sont revenus libérés
07:07 dans les décennies précédentes,
07:09 nous pensons à eux, nous sommes avec eux,
07:11 et la France est engagée pour obtenir leur libération.
07:14 -On a entendu les messages du président de la République
07:17 sur la relance d'un processus de paix,
07:19 sur la trêve humanitaire.
07:22 Est-ce que vous voyez une évolution
07:24 dans le message que délivre la France
07:27 depuis le 7 octobre ?
07:28 -Alors, moi, je me réjouis... Enfin, je me réjouis.
07:31 Je suis en phase avec les propos du président de la République
07:35 qui sont conformes à la doctrine de la France
07:38 depuis de très nombreuses années.
07:40 Je rappelle que le 1er président de la République
07:43 qui s'exprimait devant la Knesset, c'était François Mitterrand,
07:46 pour insister en disant que la paix sera possible
07:49 avec les deux Etats, et il faut trouver ce chemin-là
07:52 qui est très difficile.
07:53 Depuis, beaucoup d'années sont passées.
07:55 Le dernier engagement qui a été pris par la France, c'était 2012.
07:59 C'était auprès des Nations unies,
08:01 puisque l'Etat palestinien est reconnu
08:03 comme membre observateur au sein des Nations unies.
08:07 On voit bien que ce processus, il patine depuis...
08:10 Dans le fond, depuis qu'il n'y a pas eu d'élection en Palestine,
08:14 depuis 2006.
08:15 Ca veut dire qu'il y a depuis 17 ans,
08:17 le processus politique ne fonctionne pas.
08:20 Et évidemment, c'est pas la priorité du moment.
08:23 La priorité du moment, c'est la libération des otages
08:26 et faire en sorte que les groupes terroristes,
08:29 comme le Hamas, cessent leur action.
08:31 Ca, c'est la priorité.
08:33 -Pour justement que le Hamas cesse son action,
08:35 il faut qu'il y ait cette intervention sur place.
08:38 -Il faut qu'il y ait une perspective politique.
08:41 On voit bien que depuis 2012, elle a été...
08:43 Elle a été mise un peu en sommeil.
08:45 Je pense qu'il est très important.
08:47 C'est pour ça que la parole du président de la République,
08:50 aujourd'hui, je la partage.
08:52 Et je me réjouis qu'il ait adopté ce double message
08:56 qui me paraît très important
08:58 et qui est conforme à la position de la France depuis 50 ans.
09:03 -On voit bien que le président de la République a attendu
09:06 plusieurs jours avant de se rendre sur place,
09:08 alors que d'autres dirigeants étrangers y sont allés,
09:12 comme Joe Biden, Olaf Scholz ou encore Rishi Sunak.
09:14 Est-ce que la voix de la France n'est pas affaiblie
09:17 depuis quelques années ?
09:19 Est-ce que Emmanuel Macron avait pris la mesure du problème ?
09:22 Est-ce qu'on pensait pas qu'avec les accords d'Abraham,
09:25 ce conflit était en voie de résolution ?
09:28 -Non. La voix de la France a porté,
09:30 dès le départ, dès le 7 octobre,
09:32 en soutien à Israël, en soutien aux Israéliens.
09:35 Et la parole de la France n'a pas manqué
09:37 parce qu'Emmanuel Macron s'est exprimé très clairement
09:41 dès la journée du 7 octobre.
09:42 Après, il a dit quelque chose qui paraît évident.
09:45 Il ne veut pas que ce soit une visite de plus,
09:48 il veut que ce soit une visite utile,
09:50 dans ce contexte extraordinairement compliqué.
09:53 Je fais partie d'une génération qui a cru en la paix.
09:56 Et cet espoir de paix, il a été foudroyé
09:59 un soir de 19 avril,
10:00 avec l'assassinat par un extrémiste israélien,
10:03 Issa Akrabin, qui était l'un des artisans
10:06 des accords d'Oslo.
10:07 Et depuis, la situation ne fait que s'aggraver.
10:10 Nous devons avoir une voix équilibrée.
10:13 Ca a été rappelé par Valérie tout à l'heure.
10:15 La vie des civils, qu'ils soient israéliens ou palestiniens,
10:19 a la même valeur.
10:21 Nous devons préserver la vie de tous les civils.
10:25 Mais il faut bien rappeler une différence.
10:27 Israël utilise les armes pour protéger les civils israéliens.
10:32 Le Hamas utilise les civils palestiniens
10:35 pour protéger ses armes.
10:37 Cette différence est fondamentale.
10:39 Nous devons nous préoccuper de la vie de tous les civils,
10:43 israéliens, palestiniens.
10:44 Nous devons faire tendre nos efforts vers la paix
10:47 avec deux Etats voisins et pacifiés.
10:50 Mais cette solution, il faut être réaliste,
10:53 ne sera possible que par l'unité de l'Etat.
10:57 Il ne sera possible que lorsque nous aurons expurgé
11:00 le Proche-Orient de tous les terroristes.
11:02 Le message porté par le président Macron
11:05 aujourd'hui est d'une extrême importance.
11:08 - On va retrouver Eric Coquerel, député de la France insoumise,
11:12 de Seine-Saint-Denis, aux côtés d'Elsa Mondagava.
11:16 - Emmanuel Macron a rencontré les dirigeants israéliens
11:19 et Mahmoud Abbas, le président de l'autorité palestinienne.
11:22 Quel doit être le message de ce voyage ?
11:25 - Il faudrait qu'il clarifie.
11:27 Il est parti, si j'ai bien compris,
11:29 avec ce que j'ai compris de la ligne française
11:32 expliquée par Mme Colonna et Mme Borne.
11:35 C'est une trêve humanitaire vers un cessez-le-feu
11:37 et la réouverture de pourparlers de paix
11:40 avec l'idée d'imposer à la fois la sécurité pour l'Etat d'Israël
11:44 mais aussi l'existence d'un Etat pour les palestiniens.
11:47 C'est quasiment ce que nous demandons depuis le début.
11:50 Sauf que là, j'entends cette déclaration en Israël
11:53 qui parle de cesser le feu, mais en même temps,
11:56 il dit que la France doit quasiment rentrer en guerre
11:59 contre le Hamas.
12:00 - Proposer que la coalition internationale
12:02 lutte contre le Hamas.
12:04 Mais on le sait pour Israël et pour beaucoup d'Israéliens,
12:07 la destruction du Hamas est un prérequis
12:09 avant toute discussion de paix.
12:11 - Rentrer en coalition contre le Hamas,
12:14 comme contre Daech,
12:15 c'est la demande de Benjamin Netanyahou
12:17 depuis le 10 octobre.
12:19 C'est la demande même depuis des années.
12:21 Si on considérait que la lutte qui oppose Israël
12:24 par rapport à un peuple qui le colonise,
12:26 c'est la même lutte que celle qui nous oppose à Daech ou Al-Qaïda.
12:30 C'est la vision des néo-conservateurs américains.
12:33 Elle est contradictoire, en même temps,
12:35 de dire que pour sortir du conflit,
12:37 il faut des pourparlers de paix pour régler la question palestinienne.
12:42 C'est contradictoire, car dans un cas,
12:44 vous êtes dans une lutte du bien contre le mal,
12:46 des démocraties contre l'intégrité islamique,
12:49 dans laquelle, certes, il y a des choses monstrueuses
12:52 comme les attaques du Hamas,
12:54 mais la seule issue possible, c'est de reconnaître les droits palestiniens.
12:58 En ne faisant ni l'un ni l'autre,
13:00 M. Macron nous rend inaudibles.
13:02 - Merci, Éric Coquerel, Emmanuel Macron,
13:04 qui poursuit son déplacement.
13:06 - François Cormier, Boulijon.
13:08 Emmanuel Macron est inaudible.
13:10 Selon lui, il vous reproche une sorte de "et en même temps".
13:13 Prônez un processus de paix,
13:15 mais dire qu'il faut éradiquer, détruire le Hamas.
13:18 - Je suis d'accord avec Emmanuel Macron,
13:20 mais l'extrême-gauche française, les mélenchonistes,
13:23 montrent leur visage ignoble, infâme.
13:25 Ils disent qu'ils veulent incesser le feu,
13:28 mais ils veulent incesser le feu d'Israël,
13:30 mais ils ne demandent rien au Hamas,
13:32 qu'ils continuent à ne pas vouloir qualifier
13:35 comme un groupement terroriste,
13:37 qu'ils continuent à vouloir faire passer
13:39 comme un mouvement de résistance,
13:42 alors que ce qu'a fait le Hamas le 7 octobre,
13:44 c'est la volonté d'éradiquer tous les Juifs
13:47 comme nous n'en avions jamais vu
13:49 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
13:51 Il est illusoire de vouloir faire la paix avec le Hamas.
13:54 Nous ne confondons pas les Palestiniens avec le Hamas
13:57 et nous considérons que le Hamas ne représente pas les Palestiniens.
14:01 Il faut le dire, le président de la République,
14:04 depuis le 7 octobre, dialogue avec tout le monde,
14:07 avec Israël, bien sûr, auquel nous avons apporté notre soutien,
14:10 mais il dialogue avec le président égyptien,
14:12 il va aller rencontrer le roi de Jordanie demain,
14:15 il va s'entretenir avec le président de l'autorité palestinienne.
14:19 Avec eux, nous pouvons essayer d'avancer vers la paix,
14:22 mais pas avec le Hamas, comme nous le demandent les mélenchonistes,
14:25 qu'ils aillent dialoguer avec leurs amis du Hamas.
14:28 Mais ils ne le font pas, pourquoi ?
14:30 Par aveuglement idéologique et, pire encore,
14:33 par calcul électoral, et cela ne leur sera pas pardonné.
14:36 -Valérie Rabault, est-ce qu'aujourd'hui,
14:38 vous soutenez une offensive israélienne
14:41 ciblée sur Gaza pour détruire le Hamas,
14:43 puisque c'est aujourd'hui ces terroristes
14:46 qui sèment la terreur en Israël ?
14:48 -Je veux qu'on soit très clairs. Le Hamas est un groupe terroriste.
14:51 Donc on ne négocie pas avec le Hamas.
14:54 On combat le terrorisme, et ça, c'est l'honneur de nos démocraties.
14:58 Donc Israël a le droit de combattre les terroristes du Hamas.
15:03 Là-dessus, moi, j'ai aucune compétence
15:06 pour pouvoir vous répondre sur des stratégies militaires,
15:09 donc je ne vais pas répondre à cette question.
15:12 Je vous dis juste qu'Israël a un droit à combattre
15:15 le terrorisme du Hamas.
15:17 Et en même temps, il faut pouvoir discuter
15:20 avec les autorités politiques palestiniennes
15:23 pour pouvoir essayer de trouver un chemin de paix,
15:26 parce que la protection des civils, qu'ils soient israéliens
15:29 ou palestiniens, doit être une priorité.
15:32 -Cette politique qui doit revenir sur le devant de la scène,
15:36 il y a eu aussi une initiative parlementaire.
15:38 La présidente de l'Assemblée nationale s'est rendue sur place
15:42 avec quelques députés.
15:44 Elle avait proposé à des députés de gauche
15:46 qui n'ont pas souhaité venir.
15:48 Vous faites partie de ces députés.
15:50 Elle vous avait proposé de venir avec vous.
15:52 Pourquoi avoir refusé de vous rendre en Israël ?
15:55 -Moi, je voudrais être très claire.
15:57 Quand la présidente de l'Assemblée...
16:00 Elle a relancé la diplomatie parlementaire depuis un an,
16:03 et je trouve que c'est très bien pour nos institutions.
16:06 Quand elle décide d'engager un voyage
16:08 en tant que présidente de l'Assemblée nationale,
16:11 elle a le droit libre d'organiser le programme.
16:13 Je le reconnais totalement.
16:15 Je pense qu'il est important de délivrer un double message,
16:18 comme je l'ai dit depuis le début de cette émission.
16:21 C'est pour ça que j'ai dit que je ne souhaitais pas
16:24 l'accompagner cette fois-ci.
16:26 La proposition a été faite aussi à Boris Vallaud,
16:30 qui a formulé la même réponse.
16:32 Je pense que c'est très important, dans la période actuelle,
16:35 d'avoir un double message.
16:38 -Ces propos ont effectivement été critiqués à gauche,
16:42 tout simplement parce qu'elle a dit
16:45 qu'il y avait un soutien inconditionnel à Israël.
16:47 Ca, c'était dans l'hémicycle.
16:49 Et puis, le droit à Israël de se défendre.
16:52 Ce à quoi Jean-Luc Mélenchon a tweeté
16:55 qu'Yael Broun-Pivet encourageait les massacres
16:59 en campant à Tel Aviv.
17:01 Qu'avez-vous pensé de ces propos ?
17:03 -Il ne vous aura pas échappé que, dès dimanche soir,
17:06 j'ai aussi tweeté en expliquant que ces accusations étaient abjectes.
17:10 Je pense que le mot se comprend de lui-même.
17:13 -Vous avez également suivi cette polémique.
17:17 Apportez-vous aussi tout votre soutien
17:19 à la présidente de l'Assemblée nationale ?
17:21 -Oui, j'apporte mon soutien total à Yael Broun.
17:25 Ce que nous constatons, c'est que,
17:27 alors que l'extrême droite n'est pas totalement sortie,
17:30 malgré le masque qu'ils affichent de leur antisémitisme,
17:33 puisque Marine Le Pen, à ma connaissance,
17:35 n'a pas contredit les propos de son père,
17:37 et que, dans son entourage direct, celui de Marine Le Pen,
17:40 restent encore des militants néonazis du GUD,
17:43 nous voyons aussi que l'extrême gauche
17:45 tombe petit à petit dans une forme d'antisémitisme.
17:49 Je pense que les Français condamnent cela.
17:51 Je voudrais revenir sur votre question précédente.
17:54 J'ai rencontré le président de la Knesset, il y a une semaine.
17:57 J'ai rencontré les membres du Conseil national de sécurité
18:00 et l'état-major de Tsahal.
18:01 Tzahal est une armée de défense, l'armée de défense d'Israël,
18:05 qui est une armée d'une démocratie,
18:07 qui respecte le droit international humanitaire
18:10 et qui ne cible pas les civils.
18:11 Et depuis 10 jours,
18:13 Tzahal envoie des messages aux populations civiles palestiniennes
18:18 pour qu'elles se retirent vers le sud de la bande de Gaza
18:22 pour permettre à l'armée israélienne
18:24 d'aller éliminer les terroristes du Hamas.
18:26 Mais ce que je constate, c'est que le Hamas coupe les routes,
18:30 empêche les civils d'aller vers le sud.
18:32 D'ailleurs, il détourne les aides médicales par la même occasion.
18:36 Et ce qui se passe, c'est cela.
18:37 Et cela, nous devons le condamner.
18:39 Valérie Rabault, vous prônez une solution à deux États.
18:42 C'est la position de la France.
18:43 Un État israélien, un État pour les Palestiniens.
18:47 Aujourd'hui, on voit qu'il faut détruire le Hamas,
18:50 qui est cette organisation terroriste.
18:52 Est-ce qu'il faut aussi empêcher la colonisation israélienne
18:57 pour pouvoir aboutir à ce processus de paix ?
19:01 - Ça fait partie des résolutions de l'ONU,
19:03 qui étaient très claires sur ce sujet-là.
19:06 Il faut que chacun prenne sa part.
19:10 Et donc, moi, je suis pour le respect de ces résolutions.
19:12 Effectivement, les colonisations qu'on voit,
19:14 notamment en Cisjordanie,
19:16 abîment la recherche de la voie pour un processus de paix
19:20 qui soit durable.
19:21 - Ça, c'est une solution équilibrée,
19:24 de prôner ces deux États, bien sûr,
19:26 mais avec la fin de la colonisation, d'un côté,
19:29 l'éradication du Hamas.
19:31 - On voit bien qu'une partie de l'effort militaire d'Israël
19:34 a été détournée pour sécuriser les colonies en Cisjordanie,
19:37 au détriment de la protection des habitants des kiboutzim
19:41 le long de la bande de Gaza.
19:43 Et donc, on voit bien que ce gouvernement de Netanyahou
19:46 a failli dans la protection de sa population.
19:50 Mais moi, ce que je veux vous dire,
19:51 c'est que ce qui s'est passé le 7 octobre,
19:53 et ce dans quoi nous sommes,
19:54 ce n'est pas un énième épisode du conflit israélo-palestinien,
19:58 parce que le Hamas ne représente pas les Palestiniens,
20:00 ça n'est pas non plus un conflit territorial,
20:02 et ça n'est pas non plus une guerre de religion
20:04 des musulmans contre les juifs ou des juives contre les musulmans,
20:07 c'est une guerre idéologique des fondamentalistes religieux islamistes
20:11 qui s'en prennent à Israël, parce que c'est une démocratie,
20:14 et qui s'en prennent également à l'ensemble des démocraties
20:16 et des valeurs que nous véhiculons.
20:18 Et donc, nous ne devons pas apporter ce conflit en France.
20:21 Et nos concitoyens de culte ou de tradition musulmane
20:25 doivent savoir que eux qui ont une pratique modérée
20:28 de la religion sont également visés
20:30 par ces fondamentalistes religieux islamistes.
20:32 - Et Emmanuel Macron a mis en garde, évidemment,
20:34 contre une implication du conflit
20:37 et qui s'étendrait ici, en France.
20:39 On passe à présent au bruit de couloir dans cette émission.
20:43 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
20:51 était ce matin à la réunion du groupe Renaissance
20:54 alors que son projet de loi arrive en discussion
20:57 le 6 novembre prochain au Sénat.
20:59 Alors, Stéphanie Despierre, il est venu préciser sa stratégie
21:02 pour espérer faire adopter ce texte.
21:04 - Oui, il est même allé voir les trois groupes,
21:06 le modem Horizon et Renaissance, avec un même message,
21:09 "Je ne veux pas de 49.3, ce serait une erreur politique",
21:12 a martelé le ministre de l'Intérieur.
21:15 Il veut donc un débat à l'Assemblée,
21:17 mais il craint déjà d'être poussé au 49.3
21:19 par l'obstruction d'une partie de la gauche.
21:22 Après le Sénat, le projet de loi immigration
21:24 arrivera à l'Assemblée ici en décembre.
21:26 Il y a deux semaines de débats prévus.
21:28 Et pour éviter cet obstacle de l'obstruction,
21:30 Gérald Darmanin veut que, dès le départ,
21:32 le nombre d'heures de discussion soit fixé.
21:34 - Alors, il y a un point de blocage quand même qui demeure, Stéphanie,
21:37 c'est ce fameux article 3 et la régularisation
21:42 des immigrés irréguliers dans des métiers en tension.
21:47 - Oui, s'il y a cet article 3 dans le projet de loi,
21:49 une partie de la droite ne veut pas voter.
21:51 Alors, faut-il enlever cet article de loi ?
21:53 Faut-il le transformer en un simple décret ?
21:56 Ce week-end, Gérald Darmanin a dit qu'il était prêt à discuter
21:58 dans une interview au journal du dimanche,
22:00 qu'aucune question n'était à bout.
22:02 Du coup, c'est sa propre majorité qui s'inquiète.
22:04 Ce matin, les députés Renaissance ont rappelé
22:06 qu'ils tenaient aux deux jambes du texte
22:08 la meilleure exécution des OQTF,
22:10 pardon, des obligations de quitter le territoire français,
22:13 et la meilleure intégration de ses travailleurs.
22:16 Alors, Gérald Darmanin a tenté de les rassurer.
22:18 Il ne veut pas abandonner l'article 3.
22:20 Il l'a de nouveau défendu devant ses troupes.
22:23 Sauf qu'hier soir, selon nos confrères du Parisien,
22:26 Elisabeth Borne a expliqué qu'elle serait prête
22:28 à retirer l'article 3.
22:30 Elle l'aurait confié à Bruno Retailleau,
22:32 le patron des députés LR,
22:33 pour qui, vous l'avez compris, cet article 3 est une ligne rouge.
22:37 -Merci, Stéphanie Despierre, pour toutes ces précisions.
22:40 François Cormier-Boulijon, Gérald Darmanin,
22:42 qui étaient au groupe ce matin devant vous,
22:45 est-ce qu'il a effectivement expliqué
22:47 que cet article 3 figurait bien dans le texte,
22:50 que ça passerait par la loi pour régulariser
22:53 les immigrés irréguliers dans les métiers en tension ?
22:56 -Je ne suis pas le porte-parole de Gérald Darmanin,
22:59 je suis un député.
23:00 -Qu'avez-vous entendu ? -Il a sa liberté de parole.
23:03 Je considère que nous devons garder l'équilibre du texte
23:06 avec cet article 3,
23:08 mais au-delà de ça, on parlait des OQTF.
23:11 -L'obligation de quitter le territoire français.
23:14 -Je pense que l'administration en prend trop,
23:18 de façon excessive, y compris vis-à-vis
23:20 d'un certain nombre de personnes
23:22 et que ça n'est pas justifié.
23:24 Je demande à l'administration de mettre moins d'OQTF,
23:27 mais par contre d'exécuter les OQTF qu'elle déclare.
23:31 C'est le 1er point.
23:32 Le 2e point, je suis évidemment pour la régularisation
23:35 des salariés qui sont actuellement sur le territoire national
23:38 et sur les emplois en tension,
23:40 mais je ne veux pas que l'on augmente l'immigration après
23:43 par une forme d'appel d'air pour prendre les emplois disponibles
23:47 dans la mesure où nous ne sommes pas encore au plein emploi
23:50 et nous devons absolument, aujourd'hui,
23:52 former nos concitoyens qui sont demandeurs d'emploi
23:56 ou qui sont bénéficiaires du RSA
23:58 pour les sortir de ces trappes à pauvreté
24:00 et occuper ces emplois.
24:02 -Pourquoi changer la loi ?
24:03 Pourquoi ne pas continuer à faire du cas par cas ?
24:06 -On ne peut pas laisser ces personnes-là vivre
24:09 dans des situations précaires et totalement indignes.
24:12 Les régulariser leur permettra de mieux vivre.
24:15 -Valérie Rabault, est-ce que c'est une ligne rouge, cet article 3 ?
24:18 Est-ce que, pour vous, il doit obligatoirement figurer
24:21 dans la loi ? -Nous n'avons pas reçu
24:23 Gérald Darmanin dans notre groupe, nous ne l'avons pas invité.
24:26 -Vous y tenez, vous, cet article 3 ?
24:28 -Cet article 3, nous avons signé une tribune
24:31 qui était très claire sur la régularisation,
24:33 effectivement, comme premier...
24:35 Oui, en tout cas, d'assumer le fait que les personnes
24:38 qui sont en emploi sur des métiers en tension
24:40 doivent être régularisées. La France est très singulière
24:43 parce que lorsqu'il y a des personnes
24:45 qui viennent soit demander le droit d'asile,
24:47 soit demander la liberté d'expression,
24:49 soit demander la liberté d'expression,
24:51 on leur interdit de travailler.
24:53 Et ça, c'est quand même une spécificité très française
24:56 parce que le travail est un facteur d'insertion,
24:59 d'intégration. Donc ça, là-dessus, à titre personnel,
25:02 là, je parle à titre personnel, je défends une vision plus large,
25:05 qui est vraiment... En tout cas, je ne comprends pas
25:08 cette spécificité française. Quand on regarde par rapport
25:11 à d'autres pays autour de nous, on ne refuse pas ce travail.
25:15 Il y a des demandes qui soient évidemment réalisées,
25:17 mais ça, c'est un vrai point.
25:19 Je ne sais pas ce que le gouvernement
25:21 ni la majorité décideront sur cet article 3,
25:24 mais pour nous, il est important qu'il y ait
25:26 une régularisation des personnes qui travaillent
25:29 et qui sont dans des métiers en tension.
25:31 -Vous vous tenez à cette régularisation.
25:33 On sait qu'il y a une grande demande de fermeté,
25:36 et pas seulement après l'attentat qu'il y a eu à Arras récemment.
25:39 Les Français le demandent. Est-ce que vous seriez prête,
25:43 si cette régularisation figure dans le texte, à le voter ?
25:46 -Vous savez, vous me connaissez maintenant,
25:48 je ne donne jamais de position, jamais de chèque en blanc.
25:51 Nous allons voir comment le débat va se passer.
25:54 Vous me posez une question sur l'article 3, je vous réponds.
25:57 Pour le reste, je ne sais pas encore comment les débats vont se passer,
26:01 comment le texte va être transformé au Sénat.
26:04 Le texte arrive d'abord au Sénat, et ce sera la version du Sénat
26:07 que nous récupérons. D'ici là, il y a encore beaucoup d'inconnus,
26:11 et nous participerons à ce débat.
26:13 -On le sait, Gérald Darmanin veut à tout prix éviter le 49-3.
26:17 Pensez-vous pouvoir réunir une majorité,
26:20 soit en élargissant la vôtre
26:23 du côté du PS pourquoi pas, du côté des Républicains,
26:28 sans perdre dans votre majorité ?
26:30 -Non, mais nous avons tiré les conséquences
26:34 du précédent quinquennat, où nous sommes allés trop loin
26:37 avec cette majorité absolue, et pas assez dans le dialogue
26:40 avec l'ensemble des oppositions.
26:42 Nous avons tiré les conséquences de ce que voulaient les Français,
26:46 c'est-à-dire une majorité relative.
26:48 Nous devons travailler avec tous les groupes de l'arc républicain.
26:52 Je souhaite que nous parvenions à trouver un accord
26:55 sur cette loi qui est attendue et importante.
26:57 En réponse à Valérie Rabault,
26:59 notre premier devoir, c'est de faire en sorte
27:02 que tous les demandeurs d'emploi français,
27:04 tous les allocataires du RSA,
27:06 trouvent un travail et soient ramenés vers le travail.
27:09 -Je vais répondre à Valérie.
27:11 Il n'y a pas de droit inconditionnel à vivre et travailler en France
27:15 pour les étrangers.
27:16 Venir vivre en France,
27:18 c'est d'abord vouloir adhérer aux valeurs
27:22 de la République française.
27:24 Parlez le français et respectez les valeurs.
27:26 La France, ce n'est pas un supermarché
27:29 dans lequel on vient faire ses courses.
27:31 -La Constitution dit que c'est la loi qui décide
27:34 et qui fixe des règles. Je n'ai jamais dit le contraire.
27:37 Il faut le dire à nos concitoyens qui nous écoutent.
27:40 Moi, je considère que la France est une nation de projets
27:44 et qu'on peut devenir français.
27:46 Je ne suis pas pour le droit du sang.
27:49 Je pense qu'on peut devenir français,
27:51 mais en adhérant aux valeurs de la République française.
27:54 C'est ça, être un Républicain de progrès.
27:56 -Vous souhaitez qu'il y ait un débat
27:58 et qu'on évite aussi le 49-3,
28:00 que toutes les parties puissent s'exprimer ?
28:03 -Je ne sais pas combien de lois sur l'immigration
28:05 sont en train de se faire dans ce pays.
28:07 -29, je crois, depuis 1980. -Oui, une trentaine.
28:10 C'est quand même assez...
28:11 Il faut se poser des questions sur le travail,
28:14 sur les règles que nous fixons,
28:16 mais je ne suis pas certaine que le projet de loi
28:19 tel qu'il nous est présenté
28:20 ne sera pas plutôt pour faire des sbrouffes et de buzz...
28:23 -Vous voulez dire qu'on surfe sur l'actualité ?
28:26 -Et ça, ça me dérange beaucoup.
28:28 -Ca veut dire qu'elle n'est pas nécessaire, cette loi ?
28:31 -Je ne suis pas certaine qu'elle soit nécessaire.
28:34 Sur la condition du travail,
28:35 c'est véritablement ce en quoi je crois.
28:38 Ca me paraît important qu'on puisse lever
28:40 un certain nombre de freins sur le travail.
28:42 -Merci, Valérie Rabaud, d'être venue dans cette émission.
28:46 Merci, François Cormier-Boulijon. On passe au Focus.
28:49 On va parler du projet de loi de finances
28:58 de la Sécurité sociale,
28:59 qui arrive en débat dans l'hémicycle.
29:01 Le budget de la Sécurité sociale devrait se dégrader
29:04 à 11 milliards en 2024.
29:05 Le gouvernement veut faire des économies
29:08 sur les médicaments ou les arrêts maladie,
29:10 mais les retraites complémentaires Agirc-Arco
29:12 ne devraient finalement pas être mises à contribution.
29:15 On va faire le point avec Stéphanie Rist,
29:18 rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale,
29:21 qui se trouve aux côtés d'Elsa Mondingava.
29:23 -C'est une information qu'on a apprise ce matin.
29:26 Le gouvernement renoncerait à la ponction
29:28 sur les retraites complémentaires Agirc-Arco.
29:31 -C'est un cas d'inquiétude dans votre groupe.
29:33 Qu'en est-il? Ce ne sera plus dans le projet final?
29:36 -Ce n'est pas dans le projet à ce stade
29:38 de la séance à l'Assemblée.
29:40 Il n'y a pas de mesure de ponction de l'Agirc-Arco.
29:43 Je crois que l'objectif,
29:44 qui est l'équilibre du système de retraite,
29:47 doit être maintenu et que les représentants d'Agirc-Arco
29:50 puissent réouvrir des discussions pour permettre des avancées.
29:53 -Vous vous redonnez la balle
29:55 aux syndicats, aux partenaires sociaux
29:57 pour gérer cette question.
29:59 On a l'impression que le dossier n'est pas complètement clos.
30:02 -Notre objectif de maintenir à l'équilibre est indispensable
30:06 pour tous les salariés,
30:07 pour qu'il puisse y avoir une solidarité,
30:09 notamment pour les plus petites retraites.
30:12 Cet objectif n'est pas abandonné,
30:14 mais à ce stade, il n'y a pas d'amendement du gouvernement
30:17 dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
30:20 -Sur les franchises médicales à présent,
30:23 le dossier était sur la table de faire passer de 50 centimes à 1 euro.
30:27 C'est une possibilité collective pour baisser la consommation
30:30 de médicaments dans notre pays,
30:32 qui est bien plus élevée que dans les autres pays.
30:35 Les laboratoires pharmaceutiques doivent baisser les volumes,
30:38 les médecins prescripteurs doivent diminuer les prescriptions
30:42 et les citoyens doivent faire attention à ce qu'il y a
30:45 dans leur pharmacie avant d'aller acheter des boîtes.
30:47 Il se pose aussi la question des franchises.
30:50 Vous savez que le 50 centimes sur les boîtes de médicaments
30:53 n'a pas été augmenté depuis 2008.
30:55 La question peut rester sur la table dans le débat.
30:58 -Ce que vous nous dites maintenant,
31:00 c'est qu'autant sur Agir Carco que sur les franchises,
31:03 le débat dans l'hémicycle pourrait faire changer les choses.
31:06 Le gouvernement n'a pas renoncé à ces deux mesures.
31:09 -Il n'y a pas de mesures dans le PLFSS,
31:11 ni pour Agir Carco ni pour les franchises,
31:14 car c'est une mesure réglementaire.
31:16 Le débat doit continuer en parallèle de ce texte budgétaire.
31:20 En tout cas, dans ce texte, il n'y a pas de mesures
31:23 sur les franchises.
31:24 -A gauche, certains énoncent un budget d'austérité.
31:27 Que répondez-vous ?
31:28 -Je leur dis qu'en 5 ans, c'est plus de 54 milliards
31:31 sur l'objectif de dépense de l'assurance-maladie.
31:34 Quand la gauche était au pouvoir, c'était 10 milliards d'augmentation
31:37 et la droite, 20 milliards.
31:39 Vous voyez qu'on n'est pas dans les mêmes catégories.
31:42 Nous finançons nos dépenses en santé,
31:44 mais nous maîtrisons aussi notre déficit,
31:47 puisque c'est ce qui évitera de laisser de la dette sociale
31:50 à nos enfants et de pouvoir les aider.
31:53 Et de pouvoir surtout maintenir notre budget
31:55 de la sécurité sociale très protectrice.
31:57 -Le projet de loi de financement de la sécurité sociale
32:00 a été rejeté en commission.
32:02 On repart à zéro dans l'hémicycle, mais la fin, ce sera un 49-3.
32:06 On le sait déjà. Alors quand ?
32:07 -Nous avons eu beaucoup d'heures de débats en commission,
32:10 constructifs, avec des amendements adoptés de l'opposition.
32:14 Je regrette qu'il y ait eu un vote négatif à la fin,
32:17 car ces amendements auraient eu plus de poids en arrivant en séance.
32:21 -Merci beaucoup. Stéphanie Riz, vous serez dans l'hémicycle.
32:24 Le projet de loi de financement de la sécurité sociale,
32:27 c'est à partir de 17h15.
32:28 -Bienvenue. Si vous nous rejoignez sur LCP,
32:31 nous sommes à moins d'une demi-heure de la séance de questions
32:34 au gouvernement, que vous allez pouvoir suivre et vivre en direct
32:38 et en intégralité sur LCP.
32:40 Nous sommes en direct de la salle des Pas Perdus,
32:43 et derrière moi, vous verrez tout à l'heure
32:45 la vice-présidente de l'Assemblée nationale,
32:48 qui va présider cette séance de questions
32:51 au gouvernement, car la présidente, Yael Broun-Pivet,
32:54 est en déplacement à l'étranger.
32:56 Une séance marquée par le conflit israélo-palestinien
32:59 au lendemain d'un débat déjà tendu
33:01 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
33:04 Pour cette émission, vous retrouverez
33:06 Elza Mondingava et Stéphanie Despierre,
33:09 qui se trouvent en salle des 4 colonnes,
33:11 Marco Pommier dans les tribunes de l'hémicycle,
33:14 et nous vous ferons vivre, à partir de 14h45,
33:17 le gouvernement. Ce sera, cours d'honneur,
33:19 l'entrée principale du Palais Bourbon.
33:21 On retrouve Marco Pommier.
33:23 Vous êtes dans l'hémicycle.
33:25 Les députés ne sont pas encore là,
33:27 mais vous avez déjà les questions qu'ils vont poser
33:30 aux membres du gouvernement.
33:31 On revient sur ce conflit israélo-palestinien
33:34 assez largement.
33:35 -Oui, Brigitte.
33:36 La guerre entre Israël et le Hamas préoccupe encore
33:39 les députés avec pas moins de 4 questions
33:42 cet après-midi dans l'hémicycle.
33:44 Dans la majorité, on s'inquiète
33:46 de la recrudescence de l'antisémitisme.
33:48 Au RN, on parlera notamment
33:50 à des manifestations pro-palestiniennes en France.
33:53 Elles font polémique. A gauche, les communistes
33:56 rappelleront au gouvernement l'urgence d'un cessez-le-feu
33:59 dans la bande de Gaza, alors que les bombardements
34:02 menés par l'armée israélienne ont déjà tué
34:05 plus de 5000 Palestiniens, majoritairement des civils.
34:08 -Il y aura également d'autres sujets
34:10 abordés cet après-midi dans l'hémicycle de l'Assemblée.
34:14 -Oui, Brigitte, on va beaucoup parler de santé aussi.
34:17 La crise des urgences, la situation compliquée
34:19 des hôpitaux ruraux ou encore des difficultés budgétaires
34:23 dans les EHPAD. Autre sujet, l'A69.
34:25 Pas moins de 3 questions sur ce projet d'autoroute contesté
34:28 entre Toulouse et Castre. Dimanche,
34:30 les forces de l'ordre ont évacué plusieurs centaines de militants
34:34 qui s'étaient installés sur le tracé de l'autoroute.
34:37 3 questions aussi sur la réforme du marché européen
34:40 de l'électricité. Accord européen,
34:43 mardi dernier, grande victoire française d'après l'Elysée.
34:46 Objectif principal, réduire la facture énergétique
34:49 des ménages et des entreprises.
34:51 -Merci, Marco Pommier.
34:52 J'accueille à présent sur ce plateau
34:55 un nouveau débat et des invités.
34:57 Olga Giverney, bonjour.
34:58 Vous êtes députée Renaissance de Lens.
35:01 Et face à vous, Alexandra Masson.
35:03 Bonjour. Vous êtes députée Rassemblement national
35:06 des Alpes-Maritimes.
35:08 Sur LCP, nous donnons aussi la parole aux citoyens
35:11 pour savoir quelles questions ils auraient posées
35:14 s'ils étaient dans l'hémicycle de l'Assemblée
35:16 à la place des députés.
35:18 Je vous propose d'entendre Célia.
35:20 Elle est éducatrice en activité physique adaptée
35:23 et elle est à Vichy.
35:25 -La séance est ouverte.
35:28 Générique
35:30 ...
35:32 -Bonjour, je suis Célia Genest.
35:34 J'ai 27 ans et je suis éducatrice en activité physique adaptée.
35:39 Je voudrais poser ma question pour le ministre de la Santé
35:42 concernant la prise en charge de l'activité physique
35:45 pour les personnes ayant une maladie chronique.
35:48 Pour le moment, il y a les prescriptions sur ordonnance,
35:52 mais les mutuelles prennent en charge, mais pas toutes.
35:55 Il faudrait peut-être une prise en charge
35:57 par la Sécurité sociale.
35:59 -Olga Giverney, est-ce qu'on pourrait imaginer
36:02 une prise en charge par la Sécurité sociale
36:05 des activités physiques pour ceux qui ont des maladies chroniques
36:09 et pour l'harmonisation des mutuelles ?
36:11 -Evidemment, les maladies chroniques,
36:13 il est avéré que toute activité physique
36:17 peut participer à l'amélioration des conditions pour les patients.
36:21 Ca a été mis dans la loi depuis 2017,
36:23 mais sur la question des remboursements,
36:26 il y a encore beaucoup de débats.
36:28 Il faut le prendre en compte,
36:30 notamment sur les questions du diabète et du cancer.
36:33 Je crois que ces moments où on parle du projet de loi de finances
36:37 sur la santé, c'est le bon moment pour pouvoir en discuter.
36:40 -Vous souhaitez aussi que les activités physiques
36:43 soient plus largement prises en charge
36:46 quand on a des maladies chroniques ?
36:48 -Les maladies chroniques, on le sait,
36:50 elles sont souvent non pas guéries,
36:52 mais on les vit mieux quand on fait une activité physique
36:55 de manière régulière et encadrée.
36:58 Il est vrai qu'une activité physique encadrée
37:00 précise pour chaque type de maladie chronique,
37:03 car chaque maladie chronique amène une activité physique différente.
37:07 Je pense que la prise en charge, effectivement,
37:10 sera certainement une solution pour aider ces personnes
37:13 à vivre le mieux possible, et c'est évidemment le but.
37:16 -On va aborder à présent les questions posées
37:19 par les députés.
37:20 Il y aura une question qui vient du groupe Ecologistes,
37:24 question sur l'A69, entre Toulouse et Castre.
37:26 Vous savez qu'il y a eu une manifestation
37:29 qui a réuni plusieurs milliers de personnes ce week-end,
37:32 et le délogement d'une ZAD qui s'installait sur place.
37:35 On va écouter la question de Christine Arrigui,
37:38 députée écologiste de Haute-Garonne,
37:40 qui la pose avant au micro de Stéphanie Despierre.
37:43 Christine Arrigui, bonjour.
37:45 Que demandez-vous au gouvernement ?
37:47 -Bonjour. Je vais demander au gouvernement
37:49 pourquoi il s'obstine ainsi à ne pas écouter et entendre
37:52 la parole des scientifiques,
37:54 ne pas avoir entendu la parole des scientifiques
37:57 au moment de la Convention citoyenne,
37:59 ne pas entendre la parole des scientifiques,
38:02 Jean Jouzel, qui nous alerte
38:04 sur les dégâts et l'urgence à agir au niveau climatique,
38:09 ne pas entendre les scientifiques,
38:11 qui nous alertent sur le projet Ecoside de l'A69.
38:14 Plus de 1 000 scientifiques ont signé très rapidement
38:18 une tribune pour appeler le gouvernement
38:20 à stopper cette autoroute Ecoside.
38:23 Je vais les interroger.
38:24 Pourquoi ne pas écouter les scientifiques
38:27 sur cette question-là en particulier,
38:29 et comme sur bien d'autres également ?
38:31 -Merci. On vous laisse rejoindre l'hémicycle
38:34 et on va poser votre question.
38:36 -Olga Giverney, vous avez entendu cette question
38:38 de Christine Arrigui.
38:40 Pourquoi le gouvernement est sourd, finalement,
38:43 aux revendications des scientifiques
38:45 qui s'appuient sur l'urgence écologique,
38:47 sur la destruction de la biodiversité ?
38:50 -Je ne crois pas que le gouvernement soit sourd
38:53 aux revendications, mais je crois aussi
38:55 que le gouvernement est particulièrement attentif
38:58 aux besoins des habitants.
39:00 Cette route permet de rallier Castres
39:04 et permet aux habitants de se sentir moins isolés.
39:07 Il faut écouter la parole des territoires.
39:09 Je viens d'un département rural aussi
39:12 qui a des autoroutes, et c'est une chance,
39:14 parce que ça permet d'implanter de la vie économique,
39:17 ça permet aussi à des personnes de pouvoir se déplacer
39:20 et rejoindre leur travail.
39:22 Donc je crois qu'il faut trouver à peser le pour et le contre.
39:27 Cette autoroute, ce n'est peut-être pas ce qu'on voudrait idéalement.
39:30 On sait que la voiture, aujourd'hui, beaucoup tape dessus,
39:34 c'est encore le moyen de déplacement
39:36 pour nombre de nos concitoyens
39:38 dans les territoires que nous sommes en ruralité.
39:41 Donc là, je crois qu'il faut faire attention
39:44 sur ces infrastructures,
39:45 que nous n'ayons pas des ZAD qui s'installent,
39:49 des endroits où les projets patinent
39:52 alors qu'il y a un vrai besoin reconnu.
39:54 On sait aussi qu'il y a une loi,
39:57 la loi zéro artificialisation nette,
40:00 donc il y a une vraie prise de conscience
40:02 de la zéro artificialisation des sols...
40:04 - Est-ce qu'il n'y a pas un paradoxe
40:06 ou peut-être une contradiction entre les objectifs,
40:09 entre le vert que vous voulez afficher au gouvernement
40:12 et la réalité qui fait que zéro artificialisation nette,
40:16 on construit quand même toujours des autoroutes,
40:18 il y a d'autres projets en préparation.
40:21 Est-ce que le discours n'est pas toujours suivi d'actes ?
40:24 - C'est des décisions difficiles
40:26 lorsqu'on met un grand principe de volonté,
40:28 justement climatique et environnemental,
40:31 mais aussi le fait de pouvoir répondre à des besoins importants
40:34 lorsque nous mettons en place des infrastructures
40:37 pour répondre aux besoins
40:38 et pour amener du service public et de l'accessibilité.
40:41 - Alexandra Masson, est-ce que vous soutenez, vous,
40:44 cette parcelle d'autoroutes, la 69, entre Toulouse et Castre,
40:48 et est-ce que, pour vous, la logique économique
40:51 doit l'emporter sur la logique écologique ?
40:54 - C'est une grande question d'aménagement du territoire.
40:57 On ne parle pas souvent assez de l'aménagement du territoire
41:01 parce que, naturellement, nous avons beaucoup de territoires
41:04 qui sont enclavés, qui ont besoin d'être reliés
41:06 à des grandes villes, à des grands réseaux,
41:09 et là, typiquement, la 69, c'est une demande de la population
41:12 pour désenclaver ce territoire qui en a grandement besoin.
41:15 On a eu notre collègue Harigi tout à l'heure,
41:18 qui est le principe même de l'éco-terrorisme,
41:21 c'est-à-dire qu'en fait, c'est pas d'avions, pas d'autoroutes,
41:24 pas de nouvelles infrastructures, pas d'aménagement du territoire,
41:28 pour développer notre ruralité, nos campagnes,
41:32 nos villes de petite et moyenne taille.
41:34 Et c'est bien dommage. Je préférais qu'elle demande
41:37 au gouvernement quand est-ce qu'on va enfin dissoudre
41:40 ces associations. Je vous rappelle que j'étais ici
41:42 avec vous sur LCP au mois de mars, nous parlions de Saint-Sauline,
41:46 avec le soulèvement de la terre, nous avons eu à peu près
41:49 le même type, j'allais dire des chauffourées, c'est bien pire,
41:52 de violence, avec au milieu, comme toujours, des députés,
41:55 entre autres de la NUPES, entre autres Sandrine Rousseau
41:58 qui ont saccagé des projets, saccagé des territoires
42:03 et saccagé une politique qui est quand même
42:05 relativement ambitieuse sur cet A69.
42:08 - On se souvient de Gérald Darmanin qui avait parlé
42:11 d'éco-terroristes pour ces personnes qui défendent
42:14 effectivement à Saint-Sauline ou peut-être pour cet A69,
42:18 même si là, la manifestation s'est relativement bien passée.
42:21 Est-ce que vous emploieriez le même mot ?
42:23 Est-ce qu'on est face à des éco-terroristes ?
42:26 - Oui, d'ailleurs, parfois, ils n'ont rien d'écologiste,
42:29 puisqu'ils peuvent s'attaquer aussi, on l'avait vu sur le Lyon-Turin,
42:32 à des infrastructures qui pouvaient mettre des camions
42:35 sur les trains, donc parfois, c'est touché
42:38 sans vraiment avoir de profondeur derrière.
42:40 Et moi, pour ces scientifiques qui en appellent
42:43 à justement plus d'écologie, eh bien, trouvons ensemble
42:46 des solutions qui permettent d'avoir des matériaux
42:49 qui évitent la perméabilisation des sols, par exemple,
42:52 qui permettent des solutions pour faire passer la biodiversité,
42:55 et on a des ponts faits, particulièrement,
42:58 pour la biodiversité.
42:59 Donc, là, il faut qu'on puisse travailler ensemble.
43:02 Peut-être que nos routes d'hier ne seront pas les routes de demain.
43:06 Moi, je souhaite qu'elles puissent évoluer.
43:08 On entend aussi ces routes qui sont beaucoup plus silencieuses,
43:12 qui n'ont plus ces désagréments que l'on connaissait.
43:15 Eh bien, je crois qu'on ne se passera pas des routes,
43:18 genre, d'ici... - Ca veut dire
43:19 qu'il y aura d'autres autoroutes en France
43:22 qui pourront se construire, il y a d'autres projets.
43:25 - Exactement. Il faut pouvoir voir
43:26 comment ce développement se fait de manière contrainte.
43:29 Je travaille sur la question de la sobriété énergétique,
43:33 mais aussi en ressources et en matériaux.
43:35 Cette sobriété, il faut la penser en amont.
43:37 Et donc, les moyens de développement,
43:39 les moyens mis en place pour la recherche
43:42 doivent être appuyés.
43:43 - Passons à présent à un autre thème
43:45 qui sera abordé lors de la séance de questions au gouvernement.
43:49 Pas moins de 4 questions seront consacrées
43:51 aux conflits israélo-palestiniens.
43:53 Il y a eu un débat assez tendu hier
43:55 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale à ce sujet.
43:58 C'est Jean-Paul Lecoq qui va poser la question.
44:00 On va le retrouver dans un instant.
44:02 Mais avant cela, je voudrais vous proposer cette image
44:06 des députés qui sont réunis ici,
44:08 cours d'honneur.
44:09 La cour d'honneur, c'est l'entrée principale du palais Bourbon.
44:13 C'est là où se trouve la grande sphère installée
44:16 dans cette cour.
44:17 Et tous ces députés sont là
44:19 pour un soutien aux otages
44:22 retenus par le Hamas à Gaza.
44:27 Donc, vous le voyez, ils ont chacun des papiers
44:30 où il y a écrit "kidnappés".
44:32 Une initiative qui est à l'origine de Caroline Yadan,
44:37 qui est députée Renaissance de Paris,
44:40 qui a réuni l'ensemble des députés,
44:43 à l'exception de ceux du Rassemblement national
44:46 et de la France insoumise.
44:48 Ils sont donc réunis là, cours d'honneur,
44:51 sur ces marches, pour une grande photo,
44:54 en hommage aux otages réunis.
44:58 Et ils abordent tous un ruban bleu
45:00 pour la paix et en soutien à ces otages.
45:05 Sachez que neuf Français ou Franco-Israéliens
45:08 sont retenus en otage par le Hamas
45:12 ou, en tout cas, portés disparus.
45:15 Voilà pour cette image forte ici, à l'Assemblée nationale,
45:19 alors qu'une grande soirée sera organisée ce soir
45:22 pour les otages et surtout pour la paix.
45:25 On va retrouver Elsa Mandengava,
45:27 qui se trouve en salle des 4 colonnes.
45:30 Vous êtes aux côtés de Jean-Paul Lecoq,
45:32 qui souhaite revenir sur ce conflit israélo-palestinien.
45:36 Il est député GDR, communiste de Seine-Maritime.
45:39 -Et les communistes que vous réclamez,
45:41 c'est un cessez-le-feu dans la région ?
45:43 -Oui, on demande un cessez-le-feu
45:46 parce qu'on veut sauver un maximum de vies.
45:48 Aujourd'hui, les bombardements font des milliers
45:51 de victimes palestiniennes.
45:53 On ajoute aux victimes israéliennes et il est temps d'agir.
45:56 Je pense qu'après les combats,
45:58 doit venir la phase politique.
46:00 Le président de la République, qui est actuellement en Israël,
46:03 donne d'ailleurs le ton, puisqu'il...
46:05 Si j'ai bien entendu, il a même utilisé l'expression
46:08 de la reconnaissance d'un Etat palestinien.
46:11 -S'il y a un cessez-le-feu, on le négocie.
46:14 Alors, on le négocie avec qui ?
46:16 Faut-il accepter de négocier avec le Hamas ?
46:19 -Cessez-le-feu, c'est avec ceux qui portent les armes.
46:22 De toute manière, l'objet, c'est d'obtenir le silence des armes.
46:25 On doit associer ceux qui ont les armes et qui font parler les armes.
46:29 Après, l'action politique, derrière,
46:31 pour construire la paix, un processus de paix,
46:34 ça doit se négocier d'Etat à Etat.
46:36 C'est pour ça que la reconnaissance de l'Etat palestinien
46:39 va être urgente, de manière à permettre
46:42 à l'Etat israélien et palestinien
46:44 d'engager des négociations d'égal à égal.
46:46 -Merci, Jean-Paul Lecoq.
46:48 La réponse, on en saura plus sur la position française
46:51 que défend le président de la République en Israël.
46:54 -Olga Givernais, est-ce que l'heure est au cessez-le-feu ?
46:57 Est-ce qu'on peut, aujourd'hui, passer à un processus de paix
47:00 ou est-ce qu'il va falloir encore du temps ?
47:03 -L'heure est surtout à la protection des civils
47:05 et à l'attrêve humanitaire, c'est ce que le président de la République
47:09 a voulu par son déplacement.
47:11 Et ensuite, il peut y avoir...
47:13 Ca peut mener à un processus de cessez-le-feu,
47:16 mais il faut bien rappeler que le Hamas
47:18 est une organisation terroriste,
47:20 qu'on ne négocie pas de la même manière
47:23 avec une organisation terroriste.
47:25 On a pu avoir des otages libérés,
47:27 et c'est heureux pour eux, il nous en reste encore beaucoup,
47:30 mais il faut prendre en compte que ce n'est pas un cessez-le-feu
47:34 normal qu'on peut attendre entre deux Etats,
47:37 mais bien un conflit face au terrorisme,
47:40 une bataille contre le terrorisme.
47:43 C'est pour cela que nous apportons tout notre soutien
47:45 à l'Etat d'Israël.
47:47 -A.Masson, le président de la République
47:49 est en visite en Israël depuis ce matin.
47:51 Il a fait un certain nombre de déclarations,
47:54 d'abord exprimer sa solidarité,
47:56 puis il a parlé de trêve humanitaire,
47:58 de relance du processus de paix.
48:00 On a l'impression d'une parole beaucoup plus mesurée
48:03 que depuis ces derniers jours.
48:05 Est-ce qu'on peut, aujourd'hui,
48:07 est-ce que la politique peut reprendre le dessus ?
48:10 -Il faut impérativement que surtout la diplomatie reprenne le dessus.
48:13 La France a toujours eu, au niveau des nations en général,
48:17 une politique diplomatique forte, une voix forte,
48:20 ce qu'a appelé le général de Gaulle la politique des pays arabes.
48:24 Hélas, je pense que ces dernières années,
48:26 il y a eu beaucoup de communication,
48:28 de petits événements ponctuels, mais pas le travail au long cours.
48:31 La diplomatie, c'est quelque chose qui ne s'improvise pas.
48:34 C'est un événement qui s'entretient sur le long terme.
48:38 Ça fait des mois qu'Israël discute avec les pays arabes
48:40 pour essayer d'obtenir, on va dire,
48:43 une forme de zone viable entre les deux zones.
48:47 Aujourd'hui, le Hamas doit être éradiqué par Israël.
48:50 On peut les comprendre,
48:52 parce que c'est un groupe terroriste extrêmement violent.
48:55 Et tant que le Hamas est présent,
48:57 et encore, effectivement, les armes politiques et physiquement,
49:01 ça sera extrêmement compliqué.
49:03 Par contre, à l'inverse, il va falloir protéger
49:06 les populations civiles, qui, elles, sont en grande souffrance
49:09 sur tous les territoires de cette zone-là.
49:12 Et ça, ça va être l'enjeu des prochains jours
49:15 et des prochaines semaines.
49:17 On va retrouver Sébastien Chenu,
49:19 député Rassemblement national du Nord,
49:21 qui va également poser une question
49:23 sur le conflit israélo-palestinien.
49:25 On le retrouve au micro d'Elsa Mondingava.
49:27 Votre angle, ce sera plus sur la situation en France.
49:30 Qu'allez-vous demander au gouvernement ?
49:32 La situation en France est inquiétante.
49:34 Beaucoup de Français nous l'ont exprimé.
49:36 Il s'agit d'aller dans sa circonscription
49:38 pour s'en apercevoir.
49:40 Les Français sont inquiets.
49:41 Nous allons demander au gouvernement
49:43 ce qu'il compte mettre en oeuvre pour combattre
49:46 cette idéologie islamiste.
49:47 On s'y perd un peu.
49:48 Le gouvernement a du mal à nommer, à combattre,
49:51 à organiser ce combat contre l'islamisme.
49:53 C'est donc la question que je vais lui poser.
49:55 Quel est l'angle qu'il compte prendre ?
49:57 Va-t-il reprendre les propositions que nous, le RN, lui faisons ?
50:01 -Sur la question des manifestations,
50:02 notamment pro-palestinienne ?
50:04 On voit bien que le gouvernement a autorisé,
50:06 ou a interdit les manifestations
50:08 qui ont été autorisées.
50:10 On est dans une situation dans laquelle l'Etat
50:13 est désavoué par le Conseil d'Etat.
50:15 Comment le gouvernement peut-il se sortir de cela ?
50:18 Nous avons des propositions à faire,
50:20 mais je suis curieux de savoir où est le gouvernement.
50:22 -On écoutera votre question et la réponse du gouvernement
50:25 dans quelques minutes.
50:27 -Merci, Elzabeth Mondagava.
50:28 Olga Givernais, est-ce que l'importation du conflit
50:31 aujourd'hui est un sujet majeur ?
50:34 -C'est une préoccupation.
50:35 Nous savons qu'en France, nous avons, par rapport à l'Europe,
50:38 la plus grosse communauté de confession musulmane
50:41 et la plus grosse communauté de confession juive.
50:44 Donc, tous les Français se sentent particulièrement touchés.
50:48 Et nous savons aussi que certains ont des proches, des familles,
50:51 sur ces territoires qui sont en danger.
50:54 Donc, il faut pouvoir y prendre une attention particulière,
50:57 prendre en compte également l'émotion
51:00 qu'il peut y avoir dans la population.
51:02 Mais je crois qu'il faut aussi saluer le fait
51:04 que la lutte contre le terrorisme
51:06 est bien ancrée parmi nos concitoyens
51:08 et ils sont capables de comprendre que le calme est requis
51:11 pour pouvoir y faire face.
51:13 Ce qui n'est pas le cas d'une certaine classe politique
51:16 qui attise le feu, je nommerai évidemment LFI
51:19 et Jean-Luc Mélenchon,
51:20 qui voudraient surfer sur un chaos en France
51:24 en prenant en compte et en important ces difficultés.
51:28 Donc, moi, je tiens vraiment à saluer l'implication
51:32 que peuvent avoir les Français,
51:34 l'attention qui est portée à l'extérieur de nos frontières,
51:37 tout en les appelant à maintenir
51:39 cette dignité par rapport au conflit.
51:43 -Alexandra Masson, vous vous êtes inquiète
51:46 de la résurgence de l'antisémitisme en France.
51:49 On a vu que plusieurs actes avaient été perpétrés.
51:52 Ca se compte en centaines,
51:54 depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre.
51:57 -Je suis très inquiète. Ca fait déjà 3-4 ans
52:00 que les actes antisémites ont augmenté en France,
52:03 particulièrement depuis le mois de septembre.
52:05 J'avais fait un tweet, parce qu'il y avait eu un acte
52:09 grave à Marseille au mois de septembre.
52:11 Et là, depuis les événements en Israël et à Gaza,
52:14 il y a eu une croissance impressionnante
52:17 et qui fait peur.
52:18 Dans ma circonscription, dans mon département,
52:21 la communauté juive est importante.
52:23 Et quand on en arrive à vivre dans les années 50 ans en arrière,
52:28 on commence à me dire qu'on va enlever le kippa,
52:31 on a peur de se faire agresser dans la rue,
52:33 on cache qu'on est juif, on va moins sortir,
52:35 on va plus pouvoir s'habiller comme on veut
52:38 avec les tenues qui nous conviennent.
52:40 C'est très angoissant,
52:42 ça nous rappelle aux heures les plus sombres de notre histoire.
52:45 Je pense que tous les moyens que nous pourrons mettre en place
52:49 pour lutter contre l'antisémitisme en France
52:51 et de manière générale en Europe et partout dans le monde,
52:54 il faudra s'y employer sévèrement.
52:57 On commencera évidemment par la lutte
52:59 contre toute forme d'islamisme intégriste, intégrale,
53:03 le terrorisme islamiste,
53:04 ce qui est aujourd'hui représenté par le Hamas.
53:07 La question que va poser Sébastien Chenu,
53:10 et elle me paraît très importante,
53:12 c'est que fait le gouvernement et que va faire le gouvernement
53:16 pour faire en sorte que les Français ne vivent plus dans cette terreur ?
53:20 Nous avons des bombes en bulantes partout sur notre territoire.
53:23 Nous avons des OQTF qui ne sont pas reconduits.
53:26 - C'est une loi à immigration qui vise à un plus de sévérité
53:30 dans l'accueil des étrangers, pour les fichés S aussi,
53:34 que l'idéologie terroriste soit sanctionnée,
53:38 c'est-à-dire qu'on retire le titre de séjour
53:41 pour pouvoir mieux expulser ces personnes-là.
53:44 Ca va dans le bon sens ?
53:45 - On attend de voir.
53:46 Tout ce qui nous est annoncé,
53:48 puisque le texte n'est pas encore en lecture,
53:50 me paraît très faible.
53:52 Le but d'être députée, c'est de pouvoir discuter de la loi,
53:55 de pouvoir l'amender.
53:56 J'espère que nous aurons un travail constructif
53:59 et que nous ne serons pas dans un énième 49-3
54:02 et que nous pourrons nous exprimer
54:04 à la hauteur des enjeux de politique nationale et internationale
54:07 qui nous attendent en ce moment.
54:09 Nous sommes dans une période très compliquée
54:12 et il n'y a pas de signal d'amélioration.
54:14 - Il faut prendre en question
54:16 qu'il y a cette loi à immigration
54:18 qui porte sur l'accueil des étrangers,
54:20 mais il y est aussi en réflexion d'une loi antiterroriste
54:23 qui a justement dissocié cette question migratoire
54:27 et donc de pouvoir prendre des mesures réelles
54:30 face aux risques terroristes que nous avons.
54:32 - Ce projet de loi immigration est nécessaire ?
54:35 On sent qu'à gauche, on en doute.
54:37 A l'extrême droite, on a l'impression
54:39 que ça ne va pas assez loin.
54:40 Il y a eu 30 lois, à peu près, depuis 30 ans.
54:44 - Pour moi, c'est ma 2e loi depuis le mandat dernier.
54:47 Je crois qu'il faut pouvoir adapter notre système
54:51 à la prise en compte d'abord des flux migratoires
54:53 qui évoluent notamment face aux crises différentes,
54:57 que ce soit les enjeux climatiques ou économiques,
55:00 et de conflits également.
55:02 Je crois que c'est plutôt sain que nous revenons sur le sujet,
55:05 mais il ne faut pas tout mélanger.
55:07 Il faut faire attention de ne pas être sous le coup de l'émotion,
55:10 notamment des événements que nous avons pu subir
55:13 en termes de terrorisme, pour faire des amalgames.
55:16 Je crois que cette réflexion sur peut-être une loi différenciée
55:20 qui prendrait en compte d'autres mesures sur le terrorisme
55:23 serait une bonne chose.
55:25 - Merci, Olga Givernais, d'avoir été avec nous.
55:28 Merci, Alexandra Masson, d'être venue débattre
55:31 dans "Questions au gouvernement".
55:33 Vous le voyez sur votre écran, le décompte est lancé.
55:36 Nous sommes à moins de 3 minutes de la séance
55:38 "Questions au gouvernement" que vous allez pouvoir suivre
55:41 en direct et en intégralité sur LCP.
55:43 On va retrouver Elsa Mondingava,
55:45 qui se trouve en salle des 4 colonnes,
55:48 pour savoir de quelles questions principales
55:50 seront posées cet après-midi
55:52 par les députés et les membres du gouvernement.
55:55 - Les députés vont revenir sur la situation au Prochorion.
55:58 La gauche interrogera le gouvernement
56:00 sur la position française.
56:02 Le président de la République, Emmanuel Macron,
56:04 est en Israël. Il se rendra plus tard en Cisjordanie.
56:07 Il y aura également des questions
56:09 sur la recrudescence de l'antisémitisme en France.
56:12 Le RN demandera au gouvernement
56:14 comment faire pour lutter contre l'islamisme.
56:18 - Merci, Elsa.
56:19 On va retrouver Stéphanie Despierre
56:21 pour savoir quelle est l'ambiance chez vous,
56:23 salle des 4 colonnes, à 1 minute 30 de cette séance de questions.
56:27 - Beaucoup de journalistes, Brigitte, comme hier,
56:30 parce qu'il va être question de ce conflit
56:32 en Israël et en Palestine.
56:34 Les députés sont en train d'arriver.
56:36 Contrairement à hier, la séance ne sera pas présidée
56:39 par la présidente de l'Assemblée, Yael Brod-Piévet,
56:42 qui est en déplacement à Prague pour un sommet sur la Crimée.
56:45 Il va présider au débat,
56:47 dont on pense qu'ils vont être aussi animés qu'hier.
56:50 - Merci, Stéphanie Despierre.
56:52 L'ambiance aux 4 colonnes,
56:54 l'ambiance, maintenant, salle des pas perdues,
56:57 où je me trouve et où on attend la vice-présidente
57:00 de l'Assemblée nationale.
57:01 Beaucoup de monde est venu assister au cérémonial,
57:04 alors que la garde républicaine est déjà en place
57:07 et s'apprête à jouer du tambour
57:10 pour l'arrivée de Valérie Rabault,
57:14 qui va présider exceptionnellement
57:16 cette séance de questions au gouvernement,
57:19 à la place de Yael Brod-Piévet,
57:22 qui est en déplacement parlementaire en Crimée.
57:25 On attend Valérie Rabault,
57:27 vice-présidente de l'Assemblée nationale,
57:29 députée socialiste du Tarn-et-Garonne.
57:32 (Tambour)
57:47 (...)
58:16 (...)
58:31 -Aux armes !
58:34 Allez, c'est le jeu !
58:37 -Et l'Assemblée se lève pour accueillir Valérie Rabault,
58:40 vice-présidente de l'Assemblée nationale,
58:42 qui remplace Yael Brod-Piévet au perchoir
58:45 pour présider cette séance de questions au gouvernement,
58:48 où il sera encore question du conflit israélo-palestinien.
58:51 On se retrouve juste après.
58:53 [Bruit de coup de feu]

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