En 1943, en pleine Occupation, à Paris. Marcel Martin, un chauffeur de taxi réduit au chômage par la pénurie d'essence, survit en transportant clandestinement de la viande destinée au marché noir. Il doit absolument trouver un remplaçant à son coéquipier, qui vient d'être arrêté par la police. Dans un café, il rencontre le mystérieux Grandgil, qu'il prend pour un plâtrier au chômage. Celui-ci accepte de travailler pour lui. Ensemble, ils se rendent chez Jambier, un épicier de la rue Poliveau, qui les charge de livrer un cochon, réparti en quatre valises, à un boucher de la rue Lepic, c'est-à-dire à l'autre bout de la ville. Les deux hommes devront traverser tout Paris à leurs risques et périls...
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Court métrageTranscription
00:00 Vous vous souvenez, n'est-ce pas, de ce Paris ennemi désert que l'on traversait en vélo-taxi ?
00:04 Vous vous souvenez sans doute de la cérémonie quotidienne et rituelle des tickets à l'heure des repas.
00:09 Tu te rends compte, ça représente des tickets ?
00:11 Oui, allez, viens !
00:12 Viens !
00:13 La lumière.
00:14 Il est pas 7 heures.
00:17 Alors dans le noir, donnez-moi un petit calvin.
00:20 Pas d'alcool.
00:22 Ah !
00:25 C'est la traversée de Paris.
00:27 Le chef-d'oeuvre de Claude Autant-Lara, le prestigieux metteur en scène du Diable au corps, du blé en herbe et du rouge et le noir.
00:33 Avec...
00:34 Si j'étais poli, je te dirais, elle me plaît bien, sa femme.
00:36 Je suis pas poli, je te dis, elle me plaît pas.
00:39 Oh, pourtant, avec ton âge et ton air close...
00:43 Avec un éblouissant dialogue de Jean Orange et Pierre Bost, dont vous n'avez pas oublié les plus grands succès,
00:48 Jeux interdits, Chien perdu sans collier, le rouge et le noir.
00:51 Oh !
00:52 Je l'avais compris, peintre !
00:56 Comme ça, quoi ?
00:57 Non, peintre, ouais.
00:59 Comme ça, quoi.
01:01 Un film extraordinaire, tiré de l'inoubliable nouvelle de Marcel Aimé, La traversée de Paris.
01:06 Pour enfuiter, se taper en cochon de la rue Polivo à la rue de Pic,
01:09 se forcir toute la traversée de Paris avec partie des pics des poulets et des frites.
01:14 Oh, bah alors !
01:22 Après les frites dont il faut se défaire parce qu'ils ont flairé la fraude,
01:25 il faut aussi semer les chiens qui ont senti passer un dîner imprévu.
01:28 Un film au rebondissement continuel, inattendu.
01:31 Un film à le temps, aux mille péripéties qui vous couperont le souffle.
01:36 Je comprends plus, là.
01:40 Si tu es dans l'ennui, je te laisse pas.
01:42 Ah.
01:44 Eh, bah, je considère qu'au janvier, y a plus de cochons, y a plus de lampons.
01:48 Adieu cochons de janvier, bonjour cochons de franchir.
01:51 C'est fini, j'en sais déjà trop !
01:55 Oh, mais regarde-moi le mignon, là, avec sa face d'alcoolique et sa viande grise,
01:58 avec du mot partout, du mot, du mot, rien que du mot !
02:01 Est-ce que tu vas pas changer de gueule un jour, prenons ?
02:03 On s'en est tendu tous les deux, hein ?
02:05 Tiens !
02:06 Bravo, c'est gagné !
02:09 C'est ça !
02:11 À tout malcor, jusqu'à Céüse !
02:13 Vous donnez pas cette peine ! Il nous y mettra bien tous les deux, dans le bain.
02:16 Vous n'oublierez jamais "La Traversée de Paris",
02:18 cette merveilleuse aventure de Gabin le dur et Bourville le timide,
02:22 ponctuée de rire, d'humour, de suspense et d'émotion,
02:25 magistralement réalisée par Claude Autant-Lara.
02:27 "La Traversée de Paris", Grand Prix d'Interprétation à la Biennale de Venise 1956.
02:32 [Musique]