Sur quel pied danser

  • l’année dernière
Julie a longtemps vivoté entre deux emplois précaires quand elle arrive à Romans, ville historique du soulier de luxe. Elle entame sa période d'essai dans l'atelier des chaussures Jacques Couture où elle a été embauchée en tant que magasinière. Sur place, elle rencontre Samy, un jeune camionneur aussi charmeur que volage. C'est alors que se répand l'onde de choc d'une rumeur de délocalisation. Les ouvrières sont bien décidées à ne pas se laisser faire. Leur chef d'usine cherche à les rassurer mais il se doute bien que quelque chose se trame. Il s'en plaint au grand patron qui lui fait comprendre que fabriquer ailleurs lui coûterait moins cher...
Transcript
00:00 (Bruit de moteur)
00:02 (Bruit de clavier)
00:03 Le cuir, c'est un produit noble.
00:05 Faut le traiter avec respect.
00:07 (Bruit de clavier)
00:08 Toi, t'es magasinière.
00:10 Tu réceptionnes, tu ranges, tu emballes, tu expédies.
00:13 Si t'es pas à la hauteur, faut le dire tout de suite.
00:16 Non mais ça va, vous fatiguez pas, j'ai l'habitude.
00:18 Dans deux minutes, vous allez me faire le coup de la crise, y'a pas de boulot,
00:20 et puis vous allez gentiment me foutre à la porte.
00:22 (Bruit de clavier)
00:24 Le compte en banque et le moral
00:26 On vous rappellera.
00:27 À zéro, m'a fallu trouver du travail
00:31 Pas nulle part, Wally.
00:32 Il y co...
00:34 Tout va bien, Corinne ? Ça bosse dur ?
00:36 Comme d'habitude, monsieur le directeur.
00:38 Je la sens pas, celle-là. Gardez un œil sur elle.
00:40 Surtout pas de panique, allez vite.
00:43 (Bruit de clavier)
00:45 Mais y'a un problème ?
00:46 Modernisation, c'est plutôt positif, non ?
00:48 Plan social, ça te dit quelque chose ?
00:50 Qu'elle prenne rendez-vous, je suis occupé.
00:51 Non, on y va.
00:52 Vous voulez nous baiser la gueule ?
00:53 Modernisation, c'est tout.
00:55 C'est quoi cette histoire de modernisation ?
00:57 Vous voulez en virer encore combien ?
00:58 Du calme.
00:59 C'est qui, le patron du patron ?
01:01 Une enfleure de première.
01:02 Les coutures ne lâchent pas.
01:03 Les coutures, les coutures.
01:05 C'est quoi ce bordel ?
01:06 Les coutures ne lâchent pas !
01:08 (Sifflement)
01:09 Vos ouvrières sont merveilleuses, Félicien.
01:11 Des magiciennes.
01:12 Mais je pourrais avoir les mêmes pour 5 fois moins cher en Chine,
01:15 et en beaucoup plus silencieuse.
01:16 J'ai besoin d'une manutentionnaire, pas d'une révolutionnaire.
01:20 Je savais que tu viendrais.
01:21 Bah alors, tu fais quoi ? Tu montes, je monte pas ?
01:23 Vous allez où ?
01:24 Allez les filles du nerf, allez les filles du nerf
01:27 Tu faisais quoi, ton rêve ?
01:28 Essayer de me casser loin d'ici, de partir.
01:29 Pas passer cette guerre
01:31 Je préfère si t'as des rêves, non ?
01:32 Mais putain, Julie, ouvre les yeux, ton usine elle va fermer de toute façon !
01:35 (Musique)
01:45 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]