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Retrouvez "Les incontournables de Julia Vignali" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-de-julia-vignali

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Transcription
00:00 Eh bien oui, Julia qui est là comme nous tous, chaque dimanche avant le journal de 9h.
00:03 Bonjour Julia, qui est-ce qui vous accompagne ce matin ?
00:05 Alessandra Sublet qu'on a connue animatrice pendant de nombreuses années,
00:08 eh bien il y a quelques mois, elle a décidé d'écrire un nouveau chapitre de sa vie
00:12 en se lançant dans un salon scène intitulé "Tous les risques n'auront pas la saveur du succès".
00:16 Et dans ce spectacle, elle revient sur ses choix de vie et sur le fait que
00:20 même si nos décisions ne mènent pas toujours au succès,
00:22 il est important de suivre son instinct et ses envies pour se réaliser pleinement.
00:26 Eh bien on écoute ça !
00:28 Bonjour Alessandra Sublet ! - Salut Julia Villani !
00:30 Merci d'avoir accepté cet entretien avec les incontournables d'Europe 1.
00:34 Alors nous n'allons pas parler télévision avec vous ce matin,
00:36 même si animatrice télé fut votre métier pendant des années.
00:39 Non, nous allons parler de votre seule enceine,
00:41 que vous jouerez le 13 novembre au Théâtre Antoine,
00:43 puis du 17 novembre au 23 décembre à la scène libre à Paris.
00:47 "Tous les risques n'auront pas la saveur du succès", c'est le titre de votre spectacle.
00:51 Pourquoi ce titre ?
00:51 Parce que c'est vrai !
00:53 Parce que quand on prend des risques dans la vie, professionnelle ou personnelle,
00:57 on ne sait jamais vraiment où est-ce que ça va nous mener,
01:00 sauf que ce sont ces risques-là qui font de nous, je pense, des êtres meilleurs,
01:04 même quand on échoue, et que c'est un spectacle dont on a mis le temps pour trouver le titre.
01:08 Au début, c'était le regard des autres,
01:10 et puis finalement j'ai été bien aidée par mon producteur,
01:12 qui en brainstormant avec moi, au bout d'un moment m'a dit "attends, c'est ça le titre",
01:16 et il avait raison.
01:16 Oui, parce qu'en fait vous parlez beaucoup dans ce spectacle des échecs formateurs,
01:21 on comprend que vous dites même que c'est bon pour la santé d'échouer,
01:24 et que ça fait de nous des personnes meilleures.
01:26 Vous savez qu'avec ce spectacle, Alessandra Sublet, vous n'êtes pas à l'abri du succès,
01:29 est-ce que vous n'avez pas trop le trac à quelques jours maintenant
01:33 de la grande première parisienne le 13 novembre ?
01:35 Si, mais le trac c'est bon signe.
01:37 C'est aussi parce que je ne l'avais plus vraiment dans le métier que je faisais,
01:41 et parce que ça me fait me sentir vivante, je pense que j'ai fait le pas, pour le coup.
01:46 Et vous l'aviez en tête, ce spectacle,
01:48 quand vous avez annoncé il y a à peu près un an et demi que vous arrêtiez la télévision,
01:51 vous aviez déjà cette idée de se l'enseigner ?
01:53 Oui, j'avais commencé l'écriture sans vraiment savoir où j'allais,
01:56 et ça me faisait beaucoup de bien, parce que c'est presque un peu salvateur de le faire,
01:59 même si ce n'est pas un spectacle sur ma vie,
02:01 mais vraiment sur comment décomplexer les autres aussi.
02:04 Et puis très vite, le producteur Jean-Marie Dumonté, avec qui je travaillais pour Canteloup,
02:10 m'a dit "fais lire quand même".
02:11 Donc j'ai fait lire, et il m'a dit "bon, il y a du boulot, mais on va le faire".
02:15 Il paraît que ça n'a pas été facile de mener ce projet à bout.
02:18 Au départ, on vous a traité de folle,
02:19 et le problème avec vous, c'est que quand on vous traite de folle, ça vous encourage.
02:22 Oui, exactement, c'est qu'en général, je me dis que c'est bon signe.
02:24 J'ai eu ça pour pratiquement chaque émission, quand j'ai sauté le pas.
02:28 Dès qu'on me dit "t'es sûre, c'est quand même un peu dingo, pourquoi ?"
02:33 Et alors là, je me dis "tiens, voilà".
02:34 En général, c'est le baromètre.
02:36 Donc là, le baromètre était très fort.
02:37 On vous a vraiment traité de cinglé.
02:39 Oui, on m'a vraiment traité de cinglé.
02:41 Mais bon, c'est bon signe, je vous dis.
02:42 Dans votre spectacle, vous revenez sur votre parcours, votre expérience de vie,
02:45 vous dites également que votre touche à vous, la "seubletouch",
02:48 c'est trois mots, confiance en soi, culot et mensonge.
02:52 Pour vous, c'est vraiment la formule gagnante pour se frayer un chemin dans la vie ?
02:54 Non, mais à un moment donné, on a besoin des trois, pas en même temps,
02:57 mais on a besoin des trois pour y aller.
02:59 Foncer et sauter dans le vide, c'est jamais simple.
03:02 Et très souvent, quand on commence à en parler aux autres,
03:04 on vous dit soit plus qu'on vous encourage.
03:06 Et donc du coup, il faut savoir prendre des décisions en se fiant à soi-même.
03:10 Moi, j'ai toujours fait mes choix bien dans mon coin,
03:12 et puis après, j'en ai parlé, mais une fois que j'étais sûre.
03:14 Et c'est ça, prendre son chemin.
03:16 Essayez de prendre celui...
03:17 Le chemin des autres vous mène pas forcément vers l'épanouissement.
03:21 C'est difficile de faire des choix, c'est difficile de dire non,
03:23 et c'est difficile de sauter dans le vide.
03:25 Mais c'est quand on le fait qu'on s'épanouit petit à petit, ça j'en suis convaincue.
03:29 Et puis on découvre également dans votre spectacle
03:30 le peu d'affinités que vous avez avec la langue de Shakespeare.
03:34 James Bond, Pierce Brosnan en a d'ailleurs fait les frais.
03:37 Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé avec lui ?
03:39 En fait, pour illustrer l'art du rebond dans la vie,
03:42 je me sers de cette anecdote.
03:43 Le père de mes enfants, Clément Miseret, qui est producteur de films,
03:46 me propose de dîner avec Pierce Brosnan,
03:48 parce qu'il le faisait jouer dans un de ses films.
03:50 Donc évidemment je ne dis pas non, je me retrouve assise à côté de lui,
03:52 à table, on discute d'abord de sa vie professionnelle,
03:55 et puis lentement la conversation glisse en sa vie plus personnelle.
03:58 Et là il commence à me parler de sa femme, de son ex-femme,
04:01 et il me dit "bon bah, je suis passed away".
04:02 Donc moi je me dis "she, elle, past, est partie".
04:05 Et ouais, son chemin, elle a passé son chemin, donc elle l'a larguée.
04:08 Donc je suis hyper remontée contre elle,
04:09 évidemment je lui dis "non mais you're James Bond quand même".
04:11 Et Clément me mettait des coups de coude,
04:13 et effectivement je n'avais pas compris qu'elle était morte d'un cancer.
04:15 Donc ça me fait un moment de solitude.
04:18 Mais des années après, Julia, on s'est recroisés.
04:20 On s'est recroisés dans un bar londonien
04:21 parce que j'allais interviewer le honneur d'Odi Caprio,
04:23 oui je sais c'est classe,
04:24 et en fait j'entends au loin "hey, Miss passed away".
04:27 Et donc oui, on s'est retrouvés.
04:29 Et en fait on a reparlé de ça,
04:30 et c'est triste parce qu'on a reparlé aussi de sa fille
04:32 qui était morte d'un cancer des ovaires,
04:34 donc vraiment pour le coup le gars...
04:35 - Oui, mais il vous avait pardonné en fait,
04:37 c'est-à-dire qu'il avait compris que ce n'était pas de la méchanceté.
04:39 - Mais pas du tout, il y avait beaucoup de bienveillance.
04:41 - Alors en parlant d'énormes gaffes,
04:43 vous revenez également sur celle que vous avez faite face à François Hollande,
04:46 à qui vous avez demandé des nouvelles de sa maman tout juste décédée.
04:49 - Oui.
04:50 - Ça si vous n'avez pas le moral,
04:51 je vous encourage d'aller la voir sur internet.
04:54 - Cette séquence est fabuleuse.
04:55 - Elle est culte même.
04:56 - Elle est culte.
04:57 Est-ce que c'est après cela que vous avez appris à faire fi du regard des autres ?
05:00 - Oui, en fait ça fait partie des petites choses
05:02 qui à un moment donné vous font comprendre
05:03 que quoi que vous fassiez, vous ne ferez pas l'unanimité.
05:06 Mais ces bourdes-là à chaque fois ont créé des liens
05:08 avec les gens que je recevais.
05:09 Et puis surtout, bon là pour le coup je ne pouvais vraiment pas le savoir
05:12 parce que c'était il y a 15 jours à peine et il n'en avait pas parlé,
05:14 mais je crois qu'il faut en faire une force en fait.
05:18 Et au contraire se dire bon ben voilà on assume, on passe à autre chose.
05:21 Sur le coup c'est pas simple, parce que oui le regard des autres est lourd,
05:24 mais c'est ce que j'explique, c'est l'art du rebond,
05:25 c'est qu'à un moment donné il faut passer à autre chose,
05:27 il faut se dire bon ben voilà c'est fait, c'est fait, allez j'avance quoi.
05:31 - Vous êtes assez impressionnante au-delà de ce spectacle
05:33 parce que là vous prenez encore un risque effectivement calculé certes,
05:38 mais tout de même enfin je veux dire c'est pas rien de passer d'animatrice télé
05:41 à un seul en scène comme vous le faites.
05:43 Et puis moi je regarde vos réseaux sociaux et je vous vois piloter des hélicoptères
05:48 ou des avions, aller sur des deux roues à toute vitesse.
05:52 C'est quoi ? Vous aimez les sports de vitesse ou vous avez envie de vous faire peur ?
05:57 - Non alors moi j'aime déjà les challenges, j'ai passé ces permis-là,
06:00 et surtout l'avion parce que ça a été un vrai challenge pour le coup.
06:03 Le bouquin de théorie de 500 pages quand je l'ai vu arriver,
06:05 j'ai repris des cours de maths pendant un an.
06:07 C'est le challenge qui m'éclate, c'est cette adrénaline-là que je vais chercher.
06:12 La moto j'ai toujours aimé ça, j'en avais vraiment ras-le-bol d'être derrière,
06:16 donc en fait je me suis dit "vas-y passe-le, achète ta moto, fin de l'histoire".
06:18 Et je suis vraiment une amoureuse oui de ces sensations de liberté
06:24 que toutes ces choses-là apportent.
06:26 Alors vous aurez toujours de temps "eh elle emprunte carbone, la pollution et tout",
06:29 bon bref il y a un moment donné il faut avancer aussi.
06:31 Mais oui je crois que j'aime,
06:34 je crois que je me suis jamais sentie aussi libre que dans ma quarantaine.
06:37 J'ai 47 ans et pour rien au monde je repartirai en arrière.
06:41 On s'assume tellement plus quand on a l'âge qu'on a
06:44 et moi je me sens bien, mais vraiment bien.
06:47 - Et le prochain shoot d'adrénaline à part le 13 novembre
06:50 et la première parisienne pour le spectacle,
06:52 qu'est-ce que ce sera à votre avis ? La chanson ?
06:54 - Non, je ne sais pas du tout chanter,
06:56 puis là pour le coup je n'ai vraiment pas envie,
06:58 mais ça c'en est un bon, c'est-à-dire se retrouver sur scène.
07:00 En fait pendant 20 ans j'ai fait un métier où je ne voyais pas les gens
07:03 et quand là vous sentez en face de vous cette matière vivante,
07:05 c'est juste extraordinaire et d'ailleurs je crois que je vais beaucoup aimer le théâtre,
07:09 même par la suite, si on me le propose,
07:12 parce qu'il y a un risque sur scène qu'on n'a pas ailleurs
07:15 et puis j'ai des chouettes propositions de cinéma par ailleurs,
07:17 donc je me dis "bon voilà, avance tranquillement mais sûrement"
07:21 et puis on verra, je n'ai pas de plan de carrière en fait.
07:24 - Et la télé n'en fait plus partie ?
07:26 - Non, c'est sûr, absolument sûr.
07:28 Je le dis tellement de partout maintenant que de toute façon...
07:30 - Un retour est impossible alors, vous l'avez trop crié.
07:33 - Non, et puis j'ai vraiment aimé ce que j'ai fait pendant 20 ans,
07:35 je suis partie de mon propre chef et j'ai pas de regrets
07:39 et je suis en revanche très fière et très heureuse de ce que j'ai fait pendant 20 ans.
07:42 - Eh bien merci beaucoup Alessandra Sublé d'avoir été avec nous pour les incontournables d'Europe 1.
07:46 Je rappelle que vous serez sur les planches le 13 novembre au Théâtre Antoine,
07:50 puis du 17 novembre au 23 décembre à la scène libre à Paris.
07:53 Pour votre seul en scène, tous les risques n'auront pas la saveur du succès.
07:57 Eh bien nous, on ne vous souhaite que le succès Alessandra Sublé.
07:59 Bonne journée. - Merci, salut.

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