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00:00 Je sais pas si vous avez déjà vu, mais il y a un gars sur TikTok qui vit au pôle sud géographique.
00:03 Et ce gars, il risque l'irradiation UV due au trou dans la couche d'ozone.
00:06 Alors Morgane a raison.
00:07 L'un des plus gros dangers ici que l'on vit en Antarctique,
00:09 c'est que nous vivons directement sous le trou de la couche d'ozone.
00:12 Irradiation garantie.
00:14 Alors comment ça en est-on rendu compte ?
00:15 Dans les années 50, on utilisait des trucs super cools comme de l'ammoniaque et du propane
00:19 pour tous les systèmes réfrigérants et les systèmes d'air conditionné.
00:22 Le problème, c'est que c'est un peu inflammable et très explosif.
00:27 L'industrie a donc dû remédier à ces problèmes et a créé des gaz CFC.
00:32 Ces molécules CFC, les voici.
00:34 Ce sont des chlorofluorocarbures.
00:35 Ce sont donc des molécules composées de carbone, de fluor en bleu et de chlore en vert ici.
00:40 Au XXe siècle, ces molécules ont provoqué une baisse significative des molécules d'ozone dans l'atmosphère.
00:44 Comme expliqué sur la vidéo présente sur mon compte,
00:47 l'ozone sert de pseudo-bouclier aux rayonnements UV provenant du soleil.
00:50 Courant le XXe siècle, nous nous sommes rendu compte qu'un trou dans la couche d'ozone se formait
00:53 et était en expansion d'année en année.
00:55 L'explication derrière tout ça, des réactions chimiques avec ces maudites molécules CFC
00:59 produites par l'homme à partir des années 30.
01:01 Mais du coup, quelles sont les réactions chimiques derrière tout ça ?
01:03 Attention, c'est parti !
01:05 Nous sommes actuellement dans la couche d'ozone et nous avons donc des molécules d'ozone.
01:08 La molécule de CFC a été produite par l'homme et se retrouve dans l'atmosphère.
01:11 Les rayonnements UV issus du soleil attaquent le CFC et un radical chlore se retrouve seul.
01:15 Celui-ci est très réactif et va s'attaquer à l'ozone.
01:18 Il va clairement aller piquer un oxygène à la molécule d'ozone.
01:20 On se retrouve donc avec un radical ClO et une molécule de dioxygène O2.
01:25 Donc déjà on constate qu'on a consommé une molécule d'ozone.
01:27 Mais ce petit fou de chlore ne va pas s'arrêter là.
01:30 Le monoxyde de chlore ClO va réagir avec une autre molécule d'ozone.
01:33 ClO + de l'ozone va former 2 molécules de dioxygène + un radical chlore.
01:38 Et c'est là que ça devient tendu.
01:40 Si vous avez bien suivi,
01:42 un seul radical chlore a réussi à consommer 2 molécules d'ozone et est revenu à son état initial.
01:46 Donc là me direz-vous pourquoi ça a été en si bon chemin alors qu'il est très réactif ?
01:49 Ce radical libre de chlore va donc aller s'attaquer à d'autres molécules d'ozone environnantes.
01:53 On considère qu'un seul radical libre de chlore peut annuler plus de 100 000 molécules d'ozone
01:57 avant de ne plus réagir à cause d'interactions avec d'autres molécules.
02:00 C'est incroyable mais vrai.
02:01 Peu de temps après, ces gaz étaient répandus assez partout dans tous les systèmes d'air conditionné,
02:06 réfrigérant et même dans les solvants.
02:08 En 1972, un chercheur américain nommé Frank Sherwood Rowland participa à une conférence
02:14 dans laquelle il a pu apprendre qu'un chercheur britannique avait réussi à calculer la quantité totale de CFC
02:19 disponible dans l'atmosphère
02:20 et s'était rendu compte que cette quantité équivalait à la totalité des CFC que l'on avait créé.
02:25 Frank Sherwood Rowland, accompagné d'un chercheur mexicain nommé Mario José Molina,
02:29 se mit en quête d'essayer de comprendre si les CFC pouvaient avoir une interaction avec l'atmosphère.
02:34 Un an après, en 1973, ils se rendirent compte que les CFC interagissaient de manière négative avec la couche d'ozone.
02:40 Malheureusement, les industriels n'étaient pas très contents et firent d'énormes pressions sur les deux chercheurs.
02:44 Cette découverte a permis de développer un nouveau champ dans le suivi de l'atmosphère,
02:48 le suivi de la couche d'ozone.
02:50 Quelques années après, en 1985, une équipe de recherche menée par Joe Farman,
02:54 qui travaillait pour le British Antarctic Survey sur la station Alley sur la côte de l'Antarctique,
02:58 mesurait déjà le taux d'ozone dans l'atmosphère.
03:00 Cette même année, il publia une étude ultra flippante.
03:03 Mais genre, ultra flippante.
03:05 Grâce à ses travaux et à celles de son équipe,
03:07 il mit en évidence que le taux d'ozone stratosphérique avait diminué de 40% depuis les années 60.
03:12 Deux ans après, en 1957, 55 pays se réunissèrent afin de signer des accords, le Protocol de Montréal.
03:18 Celui-ci visait à interdire l'utilisation des CFC et donc à protéger notre planète.
03:22 Alors qu'est-ce qu'a avoir l'Antarctique dans tout ça ?
03:24 On trouve juste en dessous du trou de la couche d'ozone.
03:27 Et pour nous, c'est le meilleur endroit pour pouvoir l'étudier.
03:30 Et pour ça, on utilise différentes techniques et instruments.
03:32 Tout d'abord, ici, on utilise deux spectrophotomètres.
03:35 L'un de Weber et l'autre de Dobson.
03:37 Ce dernier, le spectrophotomètre de Dobson, a été inventé en 1924.
03:41 Et depuis, pour lui, rien n'a bougé, la technologie est la même.
03:44 Alors le fonctionnement de ces deux appareils est un peu différent, mais la mesure est la même.
03:49 Alors comment ça fonctionne ?
03:50 L'idée est de pointer directement le spectrophotomètre en direction de l'atmosphère.
03:55 Celui-ci va ensuite calculer la quantité de molécules d'ozone qui se trouvent dans cette direction,
03:59 qui va nous donner la valeur de l'épaisseur de la couche d'ozone à cet endroit.
04:02 En faisant ça plusieurs fois dans l'année et sur plusieurs années,
04:05 cela va nous permettre d'obtenir une courbe qui va nous renseigner sur l'épaisseur de la couche d'ozone au fur et à mesure des années.
04:10 Si on fait ça maintenant sur tout l'Antarctique, on obtient donc une carte chaque année et qui évolue dans le temps.
04:16 L'autre technique que l'on utilise aussi ici, c'est le prélèvement d'air.
04:18 Pour ça, on les réalise de deux manières différentes.
04:20 On utilise ici une tour qui est haute de plusieurs dizaines de mètres,
04:23 sur laquelle nous avons des tuyaux qui sont accrochés et qui pompent directement l'air.
04:26 Et cet air est envoyé directement dans l'observatoire juste derrière moi.
04:29 Cet air est ensuite analysé et on mesure le taux d'ozone à l'intérieur.
04:33 L'autre manière de faire est d'envoyer directement un ballon dans l'atmosphère,
04:36 un ballon stratosphérique qui permettra de mesurer le taux d'ozone directement en s'élevant dans l'atmosphère
04:42 grâce à une sonde qui est accrochée juste en dessous.
04:44 Et vous savez quoi ? Avec tout ça, on s'est rendu compte que ça fonctionne,
04:47 que les politiques mises en place en 1987 par le protocole de Montréal
04:51 ont permis de réduire le trou de la couche d'ozone.
04:53 Alors tout n'est pas fini, le trou n'est pas actuellement résorbé,
04:56 mais d'année en année, celui-ci diminue et l'épaisseur de la couche d'ozone augmente doucement.
05:00 Et si tu es curieux de savoir plus, n'hésite pas à t'abonner à ce compte
05:03 et d'aller faire un tour sur mon compte Monsieur Le Chat.
05:05 Là-bas, nous avons expliqué plus en détail la couche d'ozone.