Midi News (Émission du 30/10/2023)

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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bienvenue à tous au programme de Midi News.
00:00:04 Une guerre de civilisations, c'est en tous les cas l'expression de plus en plus utilisée
00:00:08 par certains pour décrire la situation explosive et pas seulement au Proche-Orient mais dans
00:00:13 le monde entier.
00:00:15 Depuis les attaques du 7 octobre, la thèse de Samuel Huttington du choc des civilisations
00:00:20 plus que jamais d'actualité, on posera la question à nos invités.
00:00:23 Des images terrifiantes au Dagestan, en Russie, où des individus font la chasse aux juifs
00:00:28 en projetant de s'en prendre passagers d'un vol en provenance de Tel Aviv.
00:00:33 Et puis tout au long de cette émission, on va suivre évidemment sur le terrain la seconde
00:00:38 phase de la riposte sur Gaza avec nos reporters et l'analyse en plateau du général Clermont.
00:00:43 Voilà pour le programme, nos invités dans quelques instants mais tout d'abord le journal.
00:00:47 Bonjour à vous Michael.
00:00:48 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:00:49 Et à la une de l'actualité, la situation de plus en plus explosive à Gaza où l'armée
00:00:54 israélienne mène des incursions terrestres depuis vendredi.
00:00:58 Son objectif est clair, détruire le Hamas et ramener les otages.
00:01:02 Il s'agit de la seconde étape d'une guerre longue et difficile, avait assuré Benyamin
00:01:06 Nathaniaou.
00:01:07 Je vous propose d'écouter le porte-parole de l'armée israélienne.
00:01:10 Au cours des deux dernières semaines, nous avons appelé les habitants du nord de la
00:01:15 bande de Gaza et de la ville de Gaza à se réinstaller temporairement vers le sud.
00:01:19 Déménager vers le sud est pour leur sécurité personnelle.
00:01:23 Nous soulignons aujourd'hui qu'il s'agit d'un appel urgent.
00:01:25 L'inquiétude des familles d'otages toujours plus fortes en Israël.
00:01:32 Vous vous souvenez certainement de Mia, cette franco-israélienne de 21 ans, pris en otage
00:01:36 par le Hamas lors d'une rêve partie le 7 octobre.
00:01:39 Sa maman, Keren, avait, lors d'une conférence de presse appelée "Le Monde", affaire libérée.
00:01:45 Sa fille a accepté de témoigner en exclusivité pour CNews des propos recueillis par Anne-Isabelle
00:01:51 Tollé, Olivier Gangloff et Tony Pitaro.
00:01:53 Les traits tirés, Keren ne dort plus depuis que sa fille franco-israélienne, Mia, a été
00:01:59 kidnappée par les terroristes du Hamas lors de la rêve partie du 7 octobre dernier.
00:02:04 Tout ce que je sais, c'est la vidéo diffusée par le Hamas il y a une semaine et demie et
00:02:10 depuis rien.
00:02:11 Rien sur elle, à part ce que j'ai vu dans cette vidéo.
00:02:15 Et là, j'ai su qu'elle avait besoin d'une nouvelle opération et des soins médicaux.
00:02:19 Avec le pilonnage incessant mené sur la bande de Gaza, l'angoisse redouble pour Keren, qui
00:02:27 préfère se couper du monde.
00:02:29 Je vis au jour le jour, je ne regarde pas la télévision, mes amis me disent lorsqu'il
00:02:34 se passe quelque chose d'important, mais en fait on ne sait rien.
00:02:38 Keren a rencontré le président Macron lors de sa visite en Israël et même si elle ne
00:02:43 doute pas de son engagement sincère, rien ne soulage son insoutenable angoisse.
00:02:48 Je suis sûre qu'il fait tout ce qu'il peut, mais c'est trop gros, la crise est trop grande.
00:02:53 Elle préfère ne pas s'exprimer sur la stratégie militaire de son pays, ni sur l'odieux chantage
00:03:01 du Hamas.
00:03:02 Toute la situation est dangereuse maintenant, chaque minute est dangereuse, nous vivons
00:03:08 un grand danger.
00:03:09 Quand Mia a été kidnappée le 7 octobre dernier par le groupe terroriste du Hamas lors de
00:03:15 la Rêve Party, sa maman Keren a monté une campagne pour que le visage de Mia soit affiché
00:03:20 comme ici dans tout le pays.
00:03:22 Et on termine avec cette image d'Éric Zemmour à Tel Aviv.
00:03:27 Le président de Reconquête est arrivé en Israël pour témoigner de sa solidarité
00:03:31 à l'égard des Israéliens.
00:03:33 Une visite de trois jours durant laquelle Eric Zemmour se rendra aussi sur les lieux
00:03:37 des massacres commis par le Hamas le 7 octobre.
00:03:40 Et voilà Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi sur CNews.
00:03:46 Merci à vous Michael.
00:03:47 Nous évoquerons l'une des phrases, expressions d'Eric Zemmour.
00:03:51 Il n'est pas le seul à parler de guerre, de civilisation.
00:03:53 Je poserai la question à nos invités.
00:03:55 Je les salue tout d'abord.
00:03:56 Julie de Vintrope, bonjour à vous.
00:03:57 Bonjour Sonia.
00:03:58 Merci d'être là, grand reporter auprès du Figaro Magazine.
00:04:01 Je remercie également Pierre Lelouch qui nous accompagne aujourd'hui.
00:04:03 Bonjour à vous.
00:04:04 On vous connaît Pierre Lelouch et nos téléspectateurs vous connaissent en tant que connaisseurs des
00:04:08 questions internationales.
00:04:09 Encore un ancien ministre également.
00:04:11 Joseph Touvenel nous accompagne.
00:04:13 Bonjour.
00:04:14 Bonjour Sonia.
00:04:15 Directeur de la rédaction Capital Social.
00:04:16 Nous sommes également avec William Tay.
00:04:18 Bienvenue et bonjour William.
00:04:19 Bonjour Sonia.
00:04:20 Président de Think Tank le millénaire et comme je vous le disais dans les titres, le
00:04:23 général Bruno Clermont nous accompagne.
00:04:25 Je vous remercie général parce qu'il est vrai qu'on l'y dit depuis déjà plusieurs
00:04:29 jours mais là, une réelle accélération, intensification sur le terrain.
00:04:32 La seconde phase du conflit a bel et bien démarré.
00:04:36 L'intensification des bombardements en même temps, incursions terrestres au nord de Gaza
00:04:40 dit-on et nos reporteurs nous rapportent cela.
00:04:43 Les combats font rage avec quand même une interrogation générale.
00:04:46 C'est-à-dire que nous avons l'une des armées les plus puissantes au monde avec un groupe
00:04:51 terroriste qui semble-t-il résiste ou en tous les cas riposte puisqu'on parle de combats
00:04:55 qui font rage.
00:04:56 Comment l'expliquer ?
00:04:57 On a eu pour la première fois ou en tout cas dans ce type de conflit une guerre de haute
00:05:02 intensité asymétrique dans laquelle on a d'un côté une armée classique équipée
00:05:06 de matériel lourd, de chars, de l'artillerie, des moyens de génie qui a été structuré
00:05:11 pour combattre des États et en face on a une armée de terroristes qui sont essentiellement
00:05:15 des fantassins avec des lances roquettes anti-chars, avec des fusils d'assaut extrêmement déterminés
00:05:20 qui sont en grande quantité puisqu'on estime qu'à l'intérieur de la bande de Gaza
00:05:24 il y a entre 30 et 50 000 terroristes qui vont livrer la bataille contre les armées
00:05:29 de Tsaïla.
00:05:30 Avec une situation inédite Pierre Lelouch, rappelons-le, voici une armée qui intervient
00:05:36 sur une bande de terre qui n'est pas extrêmement grande avec des otages qui y sont, avec d'autres
00:05:42 points, d'autres fronts qui sont extrêmement chauds, on parle évidemment du côté du
00:05:46 Hezbollah.
00:05:47 Est-ce qu'une telle situation aussi inédite, vous l'avez déjà connue par le passé ?
00:05:52 Non, non.
00:05:53 Moi j'ai connu des guerres inter-étatiques à répétition dans la région, des incursions
00:06:04 au Liban qui ont mal tourné pour Israël, des incursions à Gaza qui ont mal tourné
00:06:08 aussi.
00:06:09 C'est pour ça qu'il y avait, après la conquête de Gaza par Hamas à l'issue d'élections
00:06:16 en 2006 et d'une guerre civile contre l'OLP quand même, il faut rappeler que Hamas a
00:06:21 pris le contrôle du territoire par la violence contre l'OLP.
00:06:26 Après ça, les Israéliens se sont contentés d'incursions à répétition, quatre fois
00:06:33 avant celle-ci, mais toujours de façon la plus courte possible et le reste du temps
00:06:38 ils ont essayé de bâtir une espèce de mur autour.
00:06:42 Ils croyaient beaucoup à la technologie, c'est un peu l'hubris technologique de la Start-Up
00:06:49 Innovation, etc. et ils se sont plantés gravement parce que d'abord ils ont sous-estimé leur
00:06:55 adversaire, ils ont sur-estimé la technologie.
00:06:57 Résultat, c'est qu'en plus ils ont déplacé des forces pour aller protéger des colons
00:07:03 en Cisjordanie parce que c'est un gouvernement d'extrême droite de Zélothe qui veut poursuivre
00:07:07 la colonisation, ce qui est à mon avis une des causes de cette tragédie.
00:07:10 Et donc ils ont déplacé leur ligne de défense et les civils se sont retrouvés tout seuls
00:07:18 pendant six heures, ce qui a donné lieu à cet énorme pogrom de masse où 1 400 civils
00:07:25 ont été massacrés, c'est comme s'il y avait 10 000 Français en France, chez eux,
00:07:30 égorgés, brûlés, dans des conditions abominables.
00:07:33 Donc le choc est énorme parce qu'Israël, sa raison d'être depuis Théodore Herzl,
00:07:39 depuis le 19e siècle, c'est de servir de refuge pour que les pogroms s'arrêtent définitivement.
00:07:45 Or là, il y a eu des pogroms à l'intérieur d'Israël, donc le choc est fondamental à
00:07:49 l'intérieur d'Israël.
00:07:50 Et autour, depuis 20 ans, les Iraniens ont changé la carte parce qu'avant, c'était
00:07:58 les États arabes et depuis 20 ans, ils se sont installés tout autour d'Israël.
00:08:03 Liban, Syrie, Yémen, Irak.
00:08:10 Et ils ont puissamment armé le Hezbollah qui est chiite, 150 000 missiles et il y a
00:08:16 100 000 combattants.
00:08:17 Le Hezbollah iranien tient le Liban, politiquement et militairement, et au sud, ils ont armé
00:08:24 Hamas.
00:08:25 Donc le risque, à mesure que cette guerre dure et qu'elle est amplifiée par les réseaux
00:08:31 sociaux et les télés, le risque c'est que le Hezbollah s'en mêle aussi et que derrière,
00:08:36 finalement, l'Iran aussi.
00:08:37 C'est pour ça qu'il y a la flotte américaine juste devant avec deux groupes de porte-avions.
00:08:42 Donc la situation peut basculer à tout moment à mesure que la guerre dure.
00:08:46 Les phrases de Benyamin Netanyahou, je m'arrête général encore un instant là-dessus, une
00:08:51 guerre longue.
00:08:52 Quel est en réalité l'objectif d'éradication du Hamas ? Mais à partir de quel moment
00:08:57 Benyamin Netanyahou pourra revenir en disant "le Hamas a été éradiqué, on arrête".
00:09:02 Est-ce qu'il y a un objectif de guerre encore plus précis que la simple expression "éradication
00:09:07 du Hamas" ?
00:09:08 Si on écoute le chef d'état-major des armées israéliennes, le général Halevi, il n'utilise
00:09:12 plus le terme "éradiquer", il utilise le terme "démanteler le Hamas".
00:09:15 Et il a remonté dans les objectifs de la guerre ce qui n'était pas au départ, c'est-à-dire
00:09:19 la libération des otages.
00:09:20 Donc aujourd'hui, l'objectif d'éradiquer, on ne peut pas éradiquer le terrorisme ni
00:09:24 le Hamas, on peut simplement le contenir au maximum.
00:09:27 Donc l'objectif a été revu à la baisse, en particulier pour remonter la priorité
00:09:31 concernant la libération des otages.
00:09:32 Dernier point, pour bien comprendre de quelle guerre il s'agit, elle a deux caractéristiques.
00:09:38 D'abord, c'est son extrême complexité, jamais personne ne l'a connue.
00:09:41 Le général Petrius, qui est l'ancien patron de la CIA, a déclaré que c'était la guerre
00:09:45 la plus complexe, le challenge militaire le plus complexe depuis la fin de la Deuxième
00:09:49 Guerre mondiale.
00:09:50 Et le deuxième élément central, c'est ce qui a été précisé par M. Lelouch, c'est
00:09:54 le fait que Benjamin Netanyahou a dit que c'était la guerre la plus importante après
00:09:58 la guerre de 1948.
00:09:59 Donc ces deux guerres font qu'elle est de nature exceptionnelle.
00:10:03 Et effectivement, aujourd'hui, dans les sept nuits, a commencé véritablement l'opération
00:10:07 terrestre avec une invasion sur plusieurs axes, bien supérieure à ce qui a été connu
00:10:13 les jours précédents, et avec déjà des annonces importantes sur un nombre de morts,
00:10:17 aussi bien du côté des terroristes que du côté de Salles.
00:10:21 Je voudrais ajouter un mot, si vous le permettez Sonia.
00:10:24 Il y a un seul précédent à ce qui est en train de se passer, c'est ce qui s'est passé
00:10:28 à Moussoul.
00:10:29 Quand la coalition internationale a repris la ville de Moussoul.
00:10:32 A Moussoul, il n'y avait que 3 000 combattants.
00:10:34 Là, vous en avez 30 à 50 000, au minimum, dix fois plus.
00:10:37 Le siège de Moussoul a duré presque neuf mois.
00:10:41 Il a entraîné la destruction totale de la ville, engagé 100 000 soldats irakiens,
00:10:48 soutenus tous les jours par l'aviation israélienne.
00:10:50 La ville a été détruite.
00:10:52 Vous êtes en train de nous dire que ça peut durer plusieurs mois sur ce bout de terre.
00:10:56 C'est pour ça que le but de guerre fixé par Netanyahou, à mes yeux, est inatteignable
00:11:02 aussi bien politiquement que militairement.
00:11:04 Et qu'il va falloir trouver autre chose.
00:11:06 Et si possible, arrêter tout ça le plus vite possible avant que la planète entière
00:11:13 ne s'enflamme par les réseaux sociaux.
00:11:16 On l'a vu au Dagestan.
00:11:17 Et par les images.
00:11:18 Et par la guerre, parce que le risque d'escalade est considérable.
00:11:21 Mais quand une fois, il faut comprendre le traumatisme pour l'ensemble du peuple israélien
00:11:26 et probablement à travers la planète entière pour tous les juifs.
00:11:29 Parce que tout le monde se sent extrêmement vulnérable.
00:11:31 Le juif fait dire à certains que nous sommes dans une guerre de civilisation.
00:11:34 L'expression est de plus en plus utilisée.
00:11:36 Éric Zemmour, Michel Onfray, reprise ce matin par le Rassemblement national.
00:11:41 Écoutons un sujet Sébastien Chenu.
00:11:43 Il était sur CNews Européen.
00:11:45 Vous allez nous dire ce que vous en pensez.
00:11:46 Nous ne devons pas négocier nos valeurs, nos sociétés, nos identités et l'identité française,
00:11:53 européenne même, se confond probablement aussi avec les valeurs que porte Israël.
00:11:59 Et c'est la raison pour laquelle nous devons soutenir Israël,
00:12:01 qui est porteuse de ces valeurs face à cet obscurantisme.
00:12:05 Évidemment, le refus de l'égalité homme-femme en fait partie, par exemple.
00:12:08 Donc oui, nous avons un système de valeurs à protéger.
00:12:11 Et c'est la raison pour laquelle nous devons soutenir Israël.
00:12:14 Alors, je vais vous faire réagir.
00:12:15 Écoutez, et c'est peu ou prou le même raisonnement.
00:12:17 Il a été tenu il y a quelques instants par Éric Zemmour, qui est sur place en Israël.
00:12:21 La guerre de civilisation, ce n'est pas qu'un concept.
00:12:24 On pourrait croire que j'ai élaboré ça à la suite de Huttington dans mon bureau.
00:12:29 Mais là, il prend toute sa réalité cruelle et barbare.
00:12:35 C'est partout où la guerre de civilisation qui nous est menée par le djihadisme islamique,
00:12:40 elle est menée en Israël, en France, en Europe, à la civilisation judéo-chrétienne.
00:12:47 Parce que, comme disent d'ailleurs les djihadistes, après le samedi, il y a le dimanche.
00:12:52 Vous comprenez ce que ça veut dire ?
00:12:53 C'est le samedi, on attaque les juifs.
00:12:55 Le dimanche, on attaque les chrétiens.
00:12:56 Et tout le monde est lié dans cette bataille.
00:13:00 S'il y a guerre de civilisation, quel est le bloc ennemi ou adversaire ?
00:13:04 Et que contient ce bloc, Judith Vintraud ?
00:13:06 Parce que si on écoute certaines déclarations, on se dit que c'est quand même peu ou prou
00:13:10 tout le monde arabo-musulman, peut-être aussi l'Inde,
00:13:14 peut-être aussi tous ceux qui soutiennent ou ne condamnent pas explicitement
00:13:17 ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:13:18 Vous venez de citer l'Inde, il faut noter que l'Inde s'est abstenue
00:13:24 au moment du vote de la résolution infâme de l'ONU.
00:13:28 Et c'est extrêmement important parce que, comme vous le savez,
00:13:31 il y a énormément de musulmans en Inde.
00:13:33 200 millions.
00:13:34 Oui, juste 200 millions.
00:13:37 Cela dit, il y a guerre, ce n'est pas nous qui l'avons déclarée.
00:13:42 Donc quand vous me dites "contre qui", c'est par des déclarations volontaires
00:13:48 que les gens qui nous ont déclaré la guerre constituent leur propre camp.
00:13:52 Quand Poutine prend faite et cause pour le Hamas,
00:13:56 il s'agrège au camp qui nous a déclaré la guerre, de fait.
00:14:01 Donc il y aurait l'Inde, la Russie, le monde arabo-musulman ?
00:14:06 Il y a tout le monde, sauf l'Union européenne et sauf l'Amérique du Nord.
00:14:11 J'ai bien compris.
00:14:12 Oui, mais on a le même schéma que sur la guerre en Ukraine.
00:14:15 On est tout seul, on est Union européenne,
00:14:17 Amérique du Nord contre l'ensemble du monde.
00:14:19 Depuis le 11 septembre 2001, on assiste à une guerre de civilisation
00:14:23 menée par les organisations islamiques terroristes
00:14:26 qui abattent à chaque fois le grand phare ou le grand leader,
00:14:29 le grand symbole de l'Occident.
00:14:30 C'était d'abord les tours de jumelles du 11 septembre 2001.
00:14:32 Ensuite, c'était notre modèle à nous, parce qu'on était le modèle le plus laïcard,
00:14:35 donc anti-islamiste politique, parce qu'en fait,
00:14:39 tout notre modèle fait qu'on est les adversaires numéro un,
00:14:41 notre art de vie à la française, etc.
00:14:42 Donc Charlie Hebdo avec les caricatures, plus 13 novembre 2015.
00:14:46 Et maintenant, l'Occident est la pointe de la civilisation occidentale au Moyen-Orient.
00:14:50 Et c'est pour ça qu'ils sont ciblés.
00:14:51 Ils convisent la civilisation judéo-chrétienne.
00:14:54 Moi, le pont, je mets un bémol.
00:14:55 Ça veut dire que depuis que George W. Bush a mené son discours au Congrès
00:14:58 devant ce qu'on appelle le Congrès uni dans le discours de l'Union,
00:15:01 il dit qu'on doit mener un axe du bien contre le mal.
00:15:03 Le problème, c'est que depuis son discours là,
00:15:06 on a perdu la guerre de civilisation de la même mesure,
00:15:08 où face au monde islamiste, c'est aggloméré,
00:15:12 c'est l'islamisme le plus radical,
00:15:14 c'est aggloméré en fait un ensemble de puissances anti-occidentales
00:15:17 auxquelles s'est joint les pays des BRICS,
00:15:18 s'est joint l'Amérique du Sud,
00:15:20 s'est joint la Russie, s'est joint la Chine, s'est joint l'Inde.
00:15:22 Et en fait, petit à petit, on est en train de s'isoler,
00:15:24 alors qu'initialement, sous la politique de Jacques Chirac,
00:15:26 sous la politique de Villepin,
00:15:27 on arrivait à élargir et parler à l'ensemble du monde.
00:15:29 Aujourd'hui, on s'est isolé en Occident.
00:15:30 Je vois que vous n'êtes pas tous d'accord.
00:15:31 Vous allez réagir.
00:15:32 Juste les titres avec vous, Michael, et on revient à notre débat.
00:15:35 Chef du groupe kidnappé le 7 octobre dernier
00:15:39 lors d'un festival de musique en Israël par le Hamas est décédé.
00:15:43 L'annonce a été faite par sa famille.
00:15:45 Les images de cette citoyenne israélo-allemande,
00:15:48 inconsciente à l'arrière d'un pick-up,
00:15:49 avaient fait le tour du monde.
00:15:51 Emmanuel Macron inaugure à Villers-Cotterêts
00:15:53 la Cité internationale de la langue française.
00:15:55 Il s'agit, selon l'Élysée, de la première institution culturelle
00:15:58 dédiée à la langue française.
00:16:00 Pour rappel, c'est à Villers-Cotterêts que le français
00:16:03 a été fait langue officielle à la place du latin.
00:16:06 Et puis, Elisabeth Borne, face aux motions de censure du RN
00:16:09 et de la NUPES, des motions de censure qui s'attaquent
00:16:12 aux 49.3 utilisées sur le volet RECET
00:16:14 du budget de la Sécurité sociale,
00:16:16 leurs examens successifs devraient démarrer à 15h.
00:16:20 Merci, Michael.
00:16:21 On va vous faire réagir au débat sur la guerre,
00:16:24 l'expression de guerre des civilisations.
00:16:26 Je voudrais qu'on voit de nouveau quand même l'image
00:16:28 de cette jeune femme otage dont la mort, malheureusement,
00:16:31 a été confirmée.
00:16:33 Il a été beaucoup question de cette otage,
00:16:36 de ce qu'elle symbolisait aussi.
00:16:38 Elle est, je crois, à la fois de nationalité allemande
00:16:42 et israélienne.
00:16:44 Et malheureusement, elle fait partie des contes macabres.
00:16:48 Aujourd'hui, il y avait eu des images terribles
00:16:51 aussi la concernant.
00:16:53 C'est évidemment pensé à sa famille.
00:16:59 Je vous voyais réagir, Pierre Lelouch,
00:17:01 au sujet de la guerre des civilisations.
00:17:02 Je crois qu'il faut faire très attention au moment
00:17:03 que nous vivons de ne pas dire n'importe quoi.
00:17:08 Le livre de Tinkton que j'ai lu se plaçait à un moment
00:17:14 particulier de l'histoire.
00:17:15 C'était la fin de la guerre froide.
00:17:17 Moi-même, j'avais écrit un livre d'ailleurs,
00:17:18 pour pas si loin de cela,
00:17:21 qui a eu moins de succès à l'international,
00:17:23 mais pas mal à l'époque en France.
00:17:25 C'était appelé "Le nouveau monde",
00:17:27 dans lequel on essayait de comprendre
00:17:29 ce qui allait se passer après la disparition des blocs
00:17:33 et notamment de l'Union soviétique.
00:17:35 Qu'est-ce qui se passait après ?
00:17:36 Est-ce que, comme disait Fukuyama,
00:17:39 l'Occident, la démocratie libérale allait triompher ?
00:17:42 Fukuyama qui allait aussi le monde pacifier.
00:17:44 Oui.
00:17:44 On en est loin.
00:17:45 Il continue à dire ses bêtises, mais peu importe.
00:17:49 Le fond du sujet, c'est que, bien entendu,
00:17:51 l'une des forces qui allait renaître
00:17:54 après l'Union soviétique, c'était d'autres choses.
00:17:56 C'était le nationalisme, c'était la religion,
00:17:59 c'était les intérêts nationaux.
00:18:00 Et Fukuyama, assez intelligemment,
00:18:02 puis plus modestement moi-même,
00:18:04 je disais il va y avoir des puissances nouvelles
00:18:06 qui vont émerger.
00:18:07 Commencer par la Chine, bien sûr.
00:18:09 La Russie, ça va être autre chose.
00:18:11 Et l'islam.
00:18:12 Et l'islam par le biais de l'immigration.
00:18:15 Et l'islam, pourquoi l'islam et l'islamisme ?
00:18:18 Parce que malheureusement, on a assisté à un immense ratage
00:18:21 des expériences post-coloniales,
00:18:23 notamment dans le monde maghrébin,
00:18:26 dans l'Afrique subsahalienne.
00:18:29 Les décolonisations n'ont pas donné le résultat espéré,
00:18:33 c'est-à-dire la prospérité, l'éducation, etc.
00:18:36 Bien au contraire, vous avez eu des dictatures
00:18:38 et en face, uniquement comme alternative,
00:18:41 la révolution, l'islamisme radical.
00:18:43 Donc il y a une poussière...
00:18:44 Vous êtes aussi un peu éclairé,
00:18:44 comme tu disais avec Bourguiba.
00:18:46 Si je peux me permettre.
00:18:47 Oui, oui, oui.
00:18:48 Il a amené l'éducation aussi.
00:18:49 Mais le successeur de Bourguiba, Ben Ali, a été renversé.
00:18:52 Nous sommes d'accord.
00:18:53 Et remplacé par qui ?
00:18:54 Par les frères musulmans.
00:18:55 Donc la poussée islamiste,
00:18:57 encouragée à un moment par l'argent du pétrole,
00:19:00 il faut voir le rôle de l'Arabie saoudite à ce moment-là,
00:19:02 pour disséminer l'islamisme saoudien, salafiste,
00:19:07 dans le Sahel, dans le Maghreb,
00:19:09 ensuite le Qatar avec Al Jazeera.
00:19:12 Donc il y a eu cette poussée islamique
00:19:14 pendant toute cette période.
00:19:15 Ces pays ensuite ont changé d'avis.
00:19:17 Est-ce qu'on y peut encore quelque chose ?
00:19:19 Moi, j'ai l'impression que vous décrivez
00:19:20 une sorte de tsunami aujourd'hui
00:19:22 et qu'il n'est plus possible de revenir en Irkutie.
00:19:23 Quand Netanyahou dit "le camp de la lumière et des ténèbres",
00:19:27 quand vous voyez que la RUHARA,
00:19:29 on est obligé de l'essentialiser,
00:19:30 soutient évidemment la Palestine et Neudibe...
00:19:33 Y compris en Europe.
00:19:34 Y compris en Europe.
00:19:36 Où il y a plus de 30 millions de musulmans en Europe.
00:19:38 Et 30 millions en Russie.
00:19:39 Exactement.
00:19:41 Joseph Touvnel ?
00:19:41 Alors, à la fois c'est une guerre de civilisation,
00:19:44 mais en fait c'est trop simpliste.
00:19:46 D'un côté, on peut dire qu'on est une civilisation,
00:19:47 c'est l'islamisme radical.
00:19:50 De l'autre côté, quelle est notre civilisation ?
00:19:52 Qu'est-ce qui correspond entre les bâtisseurs de cathédrales
00:19:55 et les wokistes ?
00:19:56 C'est-à-dire que nous-mêmes,
00:19:57 on n'a pas de...
00:19:58 En Occident, on n'a pas de...
00:19:59 Mais pardon, les wokistes ne sont pas avec l'Occident ?
00:20:03 Les wokistes...
00:20:04 Pourtant ils développent...
00:20:05 Oui, mais ce sont les produits, malheureusement,
00:20:08 de la civilisation américaine.
00:20:09 Ok, mais ce sont les premiers dans les manifestations.
00:20:12 Il est trop simpliste de dire...
00:20:15 Chaque de deux civilisations, j'en vois une,
00:20:18 qui est une civilisation guerrière qui veut avancer,
00:20:20 et de l'autre côté, je vois plutôt des civilisations
00:20:24 avec des différences essentielles.
00:20:25 Cela dit, on regarde qu'il n'y a pas que le monde arabe.
00:20:28 Si on prend ces derniers jours, ce qui se passe,
00:20:31 on a vu l'aréoport, ce ne sont pas des Arabes,
00:20:33 et pourtant c'est la chasse aux Juifs qui est déclenchée.
00:20:36 On a vu l'Arminie avec les Turcs.
00:20:38 On a vu au Sénégal, il y a deux jours,
00:20:41 déterrer le corps d'un jeune parce qu'il était soupçonné
00:20:45 d'être homosexuel et ce corps a été brûlé.
00:20:47 Cela dépasse largement le monde arabe.
00:20:49 Oui, on a une civilisation islamiste radicale
00:20:52 qui fait la guerre aux autres civilisations,
00:20:55 parce que moi, je ne me reconnais pas dans le wokisme,
00:20:57 mais je me reconnais dans la cruauté.
00:20:57 On va en parler, pardonnez-moi.
00:20:58 Priorité sur le terrain, je ne peux pas laisser attendre
00:21:00 nos reporters, notamment Régine Delfour,
00:21:03 sur la ligne de front, vous êtes à quelques kilomètres
00:21:06 à peine de Gaza.
00:21:08 Régine, le général Clermont et vous sur le terrain,
00:21:12 vous nous confirmez cette intensification,
00:21:13 cette seconde phase de la riposte.
00:21:16 Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire, Régine ?
00:21:20 Oui, absolument, Sonia, je vous confirme
00:21:22 cette intensification.
00:21:22 En fait, les deux incursions ont débuté jeudi et vendredi
00:21:27 et se sont accélérées dans la nuit de vendredi à samedi.
00:21:31 Et en fait, nous sommes à moins de deux kilomètres
00:21:33 de la bande de Gaza au nord-est.
00:21:35 Je ne peux pas vous donner précisément notre position,
00:21:38 mais alors, vous le voyez sûrement sur les images de Thibault,
00:21:41 il y a pas mal de fumée dans ces villes qui sont en face de nous,
00:21:45 ces villes de la bande de Gaza.
00:21:47 On entend des tirs de mitrailleuses lourdes,
00:21:50 donc il y a des combats au sol.
00:21:52 Il y a énormément aussi de bombardements.
00:21:55 Tsaïl a annoncé qu'ils avaient frappé plus de six sensibles
00:21:59 du Hamas, notamment des dépôts d'armes,
00:22:02 des dizaines de positions de lancement de missiles anti-chars.
00:22:04 Et puis aussi, ils ont frappé une position du Hamas
00:22:07 avec plus de 20 terroristes à l'intérieur.
00:22:12 Cette nuit, il y a eu aussi d'autres fronts,
00:22:14 notamment au niveau du Liban,
00:22:15 puisqu'il y a eu des roquettes lancées par le Hezbollah.
00:22:19 Et puis, il y a eu aussi en Cisjordanie,
00:22:21 dans la région de Jenin, des infiltrations avec des terroristes.
00:22:24 Et là, Tsaïl a dû aussi intervenir.
00:22:26 Mais pour le moment, nous, là où nous sommes,
00:22:28 nous entendons effectivement ces bombardements d'une façon intense.
00:22:32 Pour le moment, nous n'avons pas encore eu, nous, une alerte.
00:22:35 On en a eu il y a à peu près une heure.
00:22:37 Merci à vous, Régine Delfoy, envoyée spéciale près de la ligne de front.
00:22:41 On vous retrouvera, Régine, tout au long de nos éditions.
00:22:43 Vous parlez de ces images au Dagestan,
00:22:45 qui est une enclave musulmane en Russie.
00:22:47 Des dizaines d'individus, vous allez le voir,
00:22:49 ont envahi le terminal d'un aéroport pour aller s'en prendre
00:22:53 à des voyageurs en provenance de Tel Aviv, qui étaient en escale.
00:22:56 C'est une véritable chasse aux Juifs.
00:22:58 Il n'y a pas d'autre mot.
00:22:59 On marque une courte pause et on se retrouve
00:23:01 pour l'analyse de ces images terrifiantes.
00:23:03 A tout de suite.
00:23:04 Israël annonce donc que c'est la seconde phase du conflit qui est en cours.
00:23:11 On va en parler avec nos invités, le général Clairbont.
00:23:14 Et tout d'abord, évidemment, sur ce sujet, les titres avec vous, Michael.
00:23:17 Absolument. L'armée israélienne a lancé depuis ce week-end
00:23:20 la seconde phase de son opération militaire dans la bande de Gaza.
00:23:23 La nuit dernière, encore des combats intenses ont eu lieu.
00:23:26 Tzad assure avoir tué des dizaines de terroristes barricadés
00:23:29 dans des bâtiments et des tunnels.
00:23:31 60 interpellations et 9 policiers blessés
00:23:33 après l'assaut d'un aéroport au Daguestan.
00:23:35 Hier, une foule dense et compacte, drapeau palestinien à la main,
00:23:38 s'en est pris dans l'enceinte de l'aéroport
00:23:40 à des passagers en provenance de Tel Aviv.
00:23:43 Et puis, un phénomène météo exceptionnel et explosif va frapper la France.
00:23:47 La tempête Siaran devrait arriver en milieu de semaine
00:23:49 et atteindre son intensité maximale ce jeudi,
00:23:52 avec des vents pouvant atteindre les 150 km/h, prévient Météo France.
00:23:58 Au nord de Gaza, les combats font rage.
00:23:59 Il y a des incursions terrestres, des bombardements,
00:24:03 clairement une intensification des bombardements et des combats.
00:24:07 Général, est-ce qu'on peut parler de seconde phase ?
00:24:09 Pourquoi est-ce que Tzahal insiste sur aujourd'hui ce basculement ?
00:24:14 Tzahal est très attentif à la communication.
00:24:17 Étonnamment, il y a beaucoup de choses,
00:24:19 beaucoup de communications de la part de Tzahal.
00:24:21 Ça vise à rassurer la population israélienne
00:24:23 après l'offense, l'attaque, le désastre du 7 octobre.
00:24:28 Donc, tout ce que fait Tzahal,
00:24:29 Tzahal l'annonce en partie, en tout cas, dit ce qu'il peut dire.
00:24:32 Effectivement, dans l'offensive terrestre,
00:24:34 il y a eu quelques premiers raids qui ont été menés à partir de jeudi,
00:24:37 des raids extrêmement nocturnes,
00:24:39 peut-être quelques dizaines, cinquantaines de véhicules blindés.
00:24:43 Et depuis dimanche, ils ont passé une étape supplémentaire
00:24:46 dans cette offensive terrestre,
00:24:48 puisque c'est plusieurs axes, plusieurs colonnes
00:24:51 qui rentrent à l'intérieur de la bande de Gaza
00:24:53 et surtout, maintenant, ils combattent deux jours.
00:24:55 Donc, il y a celles qui rentrent et puis celles qui ne sortent plus.
00:24:57 Il y a des colonnes qui sont rentrées dimanche,
00:24:58 qui sont toujours au combat.
00:24:59 Il y a des combats de jour,
00:25:00 aujourd'hui, à l'intérieur de la bande de Gaza,
00:25:02 avec une stratégie qui vise, apparemment,
00:25:05 selon les informations qu'on a, à isoler le nord de Gaza,
00:25:08 donc avec un axe, une poussée qui rentre par le nord de la bande de Gaza
00:25:11 et une poussée qui rentre juste au sud de la ville de Gaza,
00:25:14 de manière à bloquer, tant que faire se peut, le Hamas,
00:25:18 à les obliger à sortir de leur tunnel
00:25:20 et à les combattre avec de l'artillerie,
00:25:22 avec des blindés, avec des fantassins.
00:25:25 Et effectivement, il y a, et il y a des témoins annoncent,
00:25:28 les témoins le disent sur les réseaux sociaux,
00:25:29 il y a des combats directs entre le Hamas et les forces de Dessal,
00:25:34 des combats urbains, les fameux combats urbains que tout le monde a douté,
00:25:37 mais des combats urbains que Dessal ne peut pas éviter.
00:25:39 Il va falloir passer par les combats urbains.
00:25:41 Et ces combats urbains, ils ont commencé, ils vont se prolonger.
00:25:44 Il est possible que les unités qui sont rentrées ne sortent pas
00:25:47 ou soient remplacées par d'autres unités.
00:25:49 La différence avec l'étape d'avant, c'était qu'avant,
00:25:51 on est d'accord, c'était des raids éclairs, on rentre, on sort la nuit.
00:25:54 Aujourd'hui, on rentre le jour, on reste le jour au combat.
00:25:57 On est appuyé par l'aviation et par les drones et par l'artillerie.
00:26:01 Donc, ce sont vraiment des combats de haute intensité qui peuvent durer
00:26:04 et effectivement, qui peuvent augmenter en fonction des résultats obtenus.
00:26:07 Avec une priorité, bien sûr, en tête, dans la tête de Dessal,
00:26:10 c'est limiter les morts côté soldats israéliens.
00:26:14 Et alors, il y a une annonce, je ne sais pas ce qu'elle vous l'annonce,
00:26:17 mais il y a évidemment déjà des morts du côté soldats israéliens.
00:26:19 Et évidemment, faire en sorte d'épargner la vie des otages.
00:26:22 Donc, c'est une équation quasiment impossible, mais Dessal est déterminée.
00:26:26 L'opération terrestre a vraiment commencé.
00:26:29 Elle a commencé jeudi, elle s'intensifie.
00:26:30 D'ailleurs, c'est ce que dit le porte parole,
00:26:32 c'est l'intensification des opérations terrestres.
00:26:35 Général, vous avez dit évidemment, Dessal ne peut pas faire l'économie de pertes.
00:26:37 Ça veut dire, Pierre Lauge, qu'en termes d'image,
00:26:39 c'est une guerre aussi d'image et psychologique,
00:26:41 vous allez avoir le retour de soldats morts, le cercueil de soldats morts.
00:26:45 Pas forcément les otages, malheureusement, qui vont en venir.
00:26:47 On l'espère tous, mais c'est...
00:26:49 Des bombardements et une image de Gaza presque anéantie,
00:26:54 parce que pour ce petit bout de terre, à un certain moment,
00:26:58 ça va être un coquetel explosif en termes d'image et d'opinion publique aussi.
00:27:03 Voilà, le piège de Ramas s'est refermé.
00:27:07 Tout ça, ça servait à choquer en profondeur la société israélienne.
00:27:11 Réussi. À tuer le maximum de gens. Réussi.
00:27:15 Et à déclencher une riposte extrêmement violente.
00:27:19 C'est le cas, 8000 morts en quelques jours.
00:27:22 Et ensuite, à faire perdre à Israël la guerre de...
00:27:27 - L'opinion. - La guerre de l'opinion publique mondiale.
00:27:30 On est en train d'assister à quelque chose de pire.
00:27:33 C'est qu'on est en train d'assister à une mondialisation de l'antisémitisme.
00:27:39 La chasse aux Juifs qu'on a vu hier au Daguestan est extrêmement grave.
00:27:44 L'assassinat, la tentative d'assassinat contre un diplomate israélien en Chine,
00:27:50 vous avez des poussées partout, amplifiées par les réseaux sociaux.
00:27:53 C'est la première fois que vous avez une guerre qui se joue sur les réseaux sociaux.
00:27:59 On n'est plus dans la passion, on est dans le passionnel.
00:28:03 Et quelque chose de gravissime est en train de se passer, Sonia.
00:28:07 C'est que cette guerre, elle a cessé d'être politique pour devenir religieuse.
00:28:12 C'est devenu pour la rue arabe une affaire de religion.
00:28:16 Et c'est ça qui est grave. Avec des gouvernements arabes,
00:28:18 c'est ça que je voulais dire tout à l'heure sur cette histoire de guerre de civilisation,
00:28:22 les gouvernements arabes sont les premiers tétanisés par leur propre rue.
00:28:27 Parce qu'eux, ils savent ce que c'est que les frères musulmans.
00:28:29 Les frères musulmans ont en effet une doctrine de conquête globale.
00:28:35 - El-Sissi les a combattus. - Bien sûr.
00:28:38 Hamas, dans sa charte, qui est une émanation de frères musulmans
00:28:42 pour la Palestine, dit "Aucune négociation, nous on détruit l'état d'Israël
00:28:46 et ce sera un Émirat islamique du fleuve jusqu'à la mer".
00:28:50 C'est clair, c'est écrit, j'invite les téléspectateurs à télécharger la charte.
00:28:56 Tout est écrit. C'est vrai aussi, à chaque fois que les frères musulmans
00:29:00 ont pris le pouvoir quelque part, il y a eu des centaines de milliers de morts.
00:29:03 En Algérie, rappelez-vous quand même.
00:29:07 - A plus de 100 000 morts. - Bien sûr.
00:29:09 Après, il y a eu la conquête du pouvoir en Tunisie avec Ennahdha.
00:29:14 Il y a eu la conquête du pouvoir en Égypte avec Morsi.
00:29:17 Et donc, ces régimes arabes sont tétanisés.
00:29:21 C'est pour ça qu'ils ne savent plus où se mettre.
00:29:23 Là, ils défendent la Palestine en ayant conscience qu'ils défendent
00:29:27 une organisation, le Hamas, qui veut leurs propres pertes.
00:29:30 Sans parler de l'Iran, qui est chiite et qui veut aussi leurs pertes.
00:29:34 - Vous nous décrivez un paysage... - C'est pour ça que j'ai du mal à parler
00:29:37 de guerre de civilisation, parce qu'on a affaire à des Etats arabes
00:29:40 qui sont de facto nos alliés.
00:29:43 On a un problème avec l'islamisme radical.
00:29:46 Et attention à ne pas transformer ça en guerre mondiale
00:29:50 contre le monde arabe, ce serait une erreur magistrale.
00:29:52 Il faut trouver la voie moyenne.
00:29:54 Elle est difficile, mais elle doit être trouvée.
00:29:56 - Judith Maitreau.
00:29:58 - Pierre Lelouch a parfaitement raison de dire que la plupart
00:30:01 des régimes arabes redoutent par-dessus tout cette guerre
00:30:05 de civilisation et ne veulent pas entrer dedans.
00:30:09 N'empêche qu'elle a été déclarée.
00:30:10 Elle a été déclarée par les frères musulmans et elle reçoit
00:30:14 une adhésion considérable, même s'il faut toujours se méfier,
00:30:18 par exemple, des manifestations pro-palestinienne en Turquie.
00:30:23 Dans quelle mesure le régime paye-t-il les gens ou leur donne...
00:30:27 - Lui-même, il est frère musulman, Erdogan.
00:30:29 - Oui, oui, je parle de la rue là.
00:30:31 Je parle des régimes et je parle de la rue.
00:30:34 - Vous pensez qu'il faut la payer pour descendre en solidarité
00:30:36 avec la Palestine ?
00:30:38 - Écoutez, dans certains cas, ça aide.
00:30:42 Rappelez-vous quand même notre tendonnement à tous
00:30:45 quand il y a eu ce printemps arabe.
00:30:48 Il n'y avait pas de slogan "mort à Israël, mort aux Juifs"
00:30:51 dans les manifestations de rue, dans les pays où il y avait
00:30:55 des tentatives de révolution.
00:30:56 Il n'y en avait pas.
00:30:57 - Avant la prise de pouvoir par les Islamistes.
00:31:01 - Vous avez parlé d'une mondialisation.
00:31:03 - Tout ce que je veux dire, c'est que le fait que la plupart
00:31:06 des Etats arabes et la plupart des Etats dont les populations,
00:31:10 dont une partie de la population, souhaitent cette guerre,
00:31:12 que les Etats, eux, ne la veuillent pas,
00:31:14 n'empêche pas de parler de guerre de civils.
00:31:15 - Malheureusement, oui.
00:31:17 Vous parlez de la mondialisation de l'antisémitisme, Pierre Leloup.
00:31:20 Je vais vous faire réagir à la fois aux images et au contexte.
00:31:22 Il faut se rendre compte que c'est en plus un aéroport.
00:31:25 Rappelons quand même que nous sommes dans une zone
00:31:27 normalement sécurisée, qu'ils vont jusqu'au tarmac,
00:31:30 qu'ils veulent aller chercher.
00:31:32 - Il n'y a pas d'autre mot.
00:31:33 Extirper de l'avion des passagers en provenance de Tel Aviv
00:31:36 qui étaient en escale.
00:31:37 Alors, il faut reconnaître que la police est, eux,
00:31:40 fort heureusement, intervenue rapidement,
00:31:43 que les personnels navigants ont pu aussi s'interposer.
00:31:48 Tout cela est résumé par Marine Sabourin.
00:31:49 - Ces hommes déterminés viennent de pénétrer illégalement
00:31:55 sur le tarmac de cet aéroport, scandant des phrases anti-israéliennes.
00:31:59 Leur objectif, c'est d'en prendre aux passagers de ce vol
00:32:01 en provenance d'Israël qui devaient faire escale.
00:32:03 - À bord, bien sûr, à bord.
00:32:06 À peine atterris, les Sea-Wart et Hôtesse de l'air
00:32:11 demandent à tous les passagers de rester à l'intérieur de l'avion.
00:32:14 Quelques minutes plus tôt, ces mêmes hommes
00:32:16 avaient forcé l'entrée de l'aéroport,
00:32:18 puis s'étaient installés sur le toit,
00:32:20 pendant que d'autres vérifiaient les identités des passagers
00:32:23 à chaque sortie traquant chaque citoyen israélien.
00:32:30 Ces individus déchaînés, drapeaux palestiniens à la main pour certains,
00:32:34 s'en sont également pris au personnel de l'aéroport
00:32:36 et aux forces de l'ordre qui tentaient de rétablir le calme.
00:32:43 Si une réunion de crise a été organisée par le gouvernement du Daguestan
00:32:48 dénonçant fermement ces incidents,
00:32:50 de son côté, le chef des musulmans du Daguestan
00:32:52 s'est montré moins catégorique.
00:32:54 - Nous comprenons parfaitement votre indignation.
00:32:59 Nous l'apercevons très douloureusement.
00:33:02 Mais il n'en reste pas moins que l'avion vole ici depuis Israël
00:33:04 avec des Israéliens.
00:33:06 Et qu'il n'y a aucun moyen de fermer cette route,
00:33:10 vous ne l'interdirez pas avec ces actions.
00:33:12 Alors que l'incident était encore en cours,
00:33:17 Israël appelait la Russie à protéger tous les citoyens israéliens
00:33:21 et tous les juifs.
00:33:22 - Bien, effectivement, au-delà des passagers en provenance de Tel Aviv,
00:33:26 c'est surtout une chasse aux juifs, c'est-à-dire ce qui est...
00:33:28 Puisque les gens qui étaient dans cet avion n'ont pas pu sortir.
00:33:32 L'équipage leur a dit que c'est les motos.
00:33:35 Tout le monde, surtout, ne bougeait pas de l'avion.
00:33:37 Donc vraiment, ce que cherchaient ces islamistes,
00:33:40 c'était des juifs.
00:33:42 - Ce sont des images qui sont extrêmement terrifiantes.
00:33:44 Alors ça se passe dans une enclave musulmane en Néo-Daguestan.
00:33:47 On a pu entendre...
00:33:48 - Une enclave, c'est une république.
00:33:49 - Une république, vous avez entièrement raison.
00:33:51 On a pu entendre les responsables s'exprimer.
00:33:54 Et là, on rejoint ce que vous dites, Pierre Lelouch,
00:33:56 on sent véritablement la crainte, la peur,
00:33:58 véritablement, à travers ce qui est dit.
00:34:01 - C'est le jeu très compliqué de Poutine dans cette histoire aussi.
00:34:04 Parce que Poutine, il a 30 millions de musulmans chez lui.
00:34:08 Il a fait la guérante chez Tchétchénie.
00:34:09 Il les a massacrés, les musulmans.
00:34:11 Il les a massacrés.
00:34:12 Et aujourd'hui, il laisse faire des manifestations anti-israël.
00:34:15 Pourquoi ? Parce que l'Iran est devenu son allié dans la guerre en Ukraine.
00:34:18 C'est l'Iran qui fournit les drones de l'armée russe
00:34:24 qui tapent en Ukraine.
00:34:25 Et alors, même que précédemment,
00:34:28 il était plutôt allié avec Netanyahou.
00:34:31 Et Netanyahou comptait sur lui pour lui permettre de taper en Syrie.
00:34:35 Et aujourd'hui, il en est à expliquer que les bombardements de Gaza,
00:34:40 c'est comme les bombardements de Leningrad pendant la guerre.
00:34:43 Sous-entendu, les Israéliens se comportent comme des nazis.
00:34:47 Et Netanyahou, c'est Hitler.
00:34:48 - Il leur ramasse et à un moment, ça existe.
00:34:50 - Voilà. Et il autorise des manifestations à l'intérieur des républiques.
00:34:53 Parce qu'il y a eu des manifestations.
00:34:55 Avant l'histoire de l'aéroport,
00:34:57 il y avait hier des manifestations dans les rues.
00:34:59 - La guerre psychologique, vous avez été l'un des premiers généraux à l'insister
00:35:02 et de nous vraiment à nous dire que c'était le plus important.
00:35:04 Moi, je dis souvent, là, nous avons déjà des manifestations
00:35:08 en Europe qui sont importantes.
00:35:09 À Londres, c'est des manifestations monstres.
00:35:11 Nous parlerons dans quelques instants de celles qui se déroulent en France,
00:35:14 malgré l'interdiction.
00:35:16 Rappelez-nous quels sont les ferments de cette guerre psychologique ?
00:35:18 Est-ce que, comme le dit Pierre Lelouch, Israël est tombé dans ce piège ?
00:35:22 D'ailleurs, est-ce qu'il y avait un choix ?
00:35:25 - Je crois qu'il n'y avait pas de choix.
00:35:26 Je pense que l'expression "guerre des opinions"
00:35:28 est encore plus adaptée que "guerre psychologique",
00:35:30 qui est une méthode.
00:35:32 C'est de rentrer dans la tête des gens,
00:35:33 leur faire prendre des positions marquées,
00:35:35 leur faire choisir leur camp,
00:35:37 avec, en utilisant la manipulation des otages,
00:35:40 en utilisant les civils comme boucliers humains,
00:35:43 bloquer l'aide humanitaire,
00:35:44 et puis faire en sorte qu'on veuille qu'elle arrive
00:35:47 alors qu'on ne veut pas qu'elle arrive.
00:35:49 C'est tout ça qui fait que cette guerre, aujourd'hui,
00:35:51 pour la plupart des gens qui la regardent,
00:35:52 se déroule au niveau des émotions,
00:35:54 parce que c'est une guerre extrêmement forte en émotions.
00:35:57 On connaît la guerre entre la Russie et l'Ukraine,
00:36:00 dans laquelle les émotions sont fertes,
00:36:01 mais là, c'est incomparable ce qui se passe.
00:36:04 Et la façon dont le Hamas a, dès les premiers jours de la guerre,
00:36:07 dès les premières heures, mis en scène,
00:36:09 je le redis parce que c'est vraiment important,
00:36:10 les massacres, ils ont filmé des viols
00:36:12 et des massacres avec des gros pots sur la tête,
00:36:14 certainement en prenant des drogues,
00:36:18 parce que c'est impossible de faire ça
00:36:19 quand on est humain en bonne santé.
00:36:20 Et ensuite, ils ont mis ça sur les réseaux sociaux
00:36:22 et ils enlèvent 200-240 otages.
00:36:23 Tout ça, ça fait partie de cette guerre des opinions.
00:36:25 Vous venez de dire, en prenant des drogues,
00:36:28 certainement parce qu'on ne peut pas faire ça en bonne santé.
00:36:29 Moi, c'est une vraie interrogation,
00:36:31 parce que la question avait été posée
00:36:32 pour les terroristes Daesh
00:36:33 et personne n'avait véritablement la réponse.
00:36:35 Malheureusement, pour la barbarie,
00:36:37 il n'y a pas besoin parfois de...
00:36:38 On a fait du catagon sur certains corps,
00:36:41 mais vous savez, dans les images filmées par le Hamas lui-même,
00:36:45 par les islamistes du Hamas,
00:36:48 par les bourreaux qui ont perpétré ce pogrom
00:36:51 du 7 octobre en Israël,
00:36:53 il se filme, notamment parmi ceux que les journalistes ont vus
00:36:58 et rapportés, à l'exception de l'AFP,
00:37:01 il y a notamment un assassin qui parle à sa mère en disant
00:37:05 "J'ai tué plus de 10 juifs".
00:37:07 Mais là, bon, il a l'air parfaitement en possession de ses moyens.
00:37:11 Moi, je réagis à l'idée de prendre des drogues pour faire ça.
00:37:14 Le ministre de la Défense israélien a dit "ce sont des animaux".
00:37:19 Mais non.
00:37:20 Les animaux...
00:37:21 - C'est pas une conspiration, Pierre Lelouch.
00:37:23 - Les animaux ne se comportent pas comme ça.
00:37:25 - Vous avez connu les grands leaders.
00:37:26 Vous nous disiez tout à l'heure,
00:37:27 vous avez discuté avec Erdogan, avec beaucoup d'autres.
00:37:30 Quand vous entendez cette rhétorique des lumières face au ténèbre,
00:37:33 du bien face au mal, etc.,
00:37:35 qu'est-ce que vous dites ?
00:37:36 C'est la rhétorique bouchkienne qui revient ?
00:37:38 - Je dis que c'est la guerre.
00:37:42 Je dis que c'est le discours de guerre
00:37:44 qui sont toujours extrêmement dangereux.
00:37:46 C'est pas comme ça qu'on va en sortir.
00:37:47 Du tout.
00:37:49 Je pense que, encore une fois,
00:37:52 les animaux ne se comportent pas comme ça.
00:37:54 Il n'y a pas un animal qui se comporte comme ça.
00:37:56 Vous savez, c'est très intéressant,
00:37:59 si vous vous intéressez aux animaux,
00:38:00 il n'y a pas une espèce d'animaux qui se mange entre eux.
00:38:03 Ça n'existe pas.
00:38:04 Les humains font ça, même sans drogue.
00:38:06 - C'est tellement atroce qu'il y a ce besoin de ne pas humaniser,
00:38:11 de déshumaniser l'ennemi.
00:38:14 Je vais vous faire réagir,
00:38:15 parce que c'est très intéressant aussi de pouvoir qualifier
00:38:17 et nommer l'adversaire.
00:38:18 Les titres avec vous, Michael.
00:38:20 - 33 camions militaires sont entrés hier à Gaza
00:38:22 par le passage de Rafah, la frontière avec l'Egypte.
00:38:25 Il s'agit du plus important qu'on voit pénétrer
00:38:27 dans l'enclave palestinienne depuis le 21 octobre.
00:38:30 Au total, 117 camions ont pu entrer à Gaza depuis cette date.
00:38:33 Ils contiennent majoritairement du matériel médical.
00:38:37 Un rabbin a été menacé par un homme sur TikTok.
00:38:39 La communauté juive de Levallois a également été visée par ces menaces.
00:38:42 L'homme a affirmé avoir les adresses des personnes concernées
00:38:45 et a précisé que la suite allait être très compliquée.
00:38:48 Il a été interpellé et placé en garde à vue.
00:38:50 Et puis pour Amélie Oudéa Castera,
00:38:52 les clubs doivent assumer leurs responsabilités
00:38:54 quant au comportement de leurs supporters.
00:38:56 Après le caillassage du bus de l'Olympique Lyonnais
00:38:59 hier soir à Marseille,
00:39:00 cinq policiers ont été blessés
00:39:02 et neuf personnes ont été interpellées.
00:39:04 - Bien, l'AFP, l'Agence France Presse.
00:39:08 Je voudrais d'abord rappeler que l'Agence France Presse
00:39:11 d'abord nous nourrit, nous nourrit en information,
00:39:14 en dépêche, elle couvre le monde entier
00:39:16 avec une multitude de correspondants.
00:39:18 Alors l'Agence France Presse ne qualifie pas le Hamas de terroriste
00:39:21 pour des raisons qui lui sont propres.
00:39:25 En tout cas, il y a un long argumentaire de l'AFP.
00:39:27 Je voudrais quand même, en préambule, et c'est tout à fait sincère,
00:39:30 saluer vraiment, puisque nous avons nos reporteurs...
00:39:32 - Je l'ai fait hier soir, vous êtes dans mon hôtel.
00:39:34 - Il vaut mieux le rappeler, le travail des reporteurs et de l'AFP,
00:39:38 notamment un petit peu partout,
00:39:39 le travail rigoureux aussi qu'ils font évidemment.
00:39:42 Alors il y a une incompréhension, vraiment totale,
00:39:45 sur le fait qu'ils ne qualifient pas le Hamas de mouvement terroriste.
00:39:49 Regardez ce sujet, vous nous direz votre avis.
00:39:52 Dans ses dépêches, elle qualifie le Hamas de mouvement palestinien
00:39:56 sans jamais y mentionner le mot "terroriste", si ce n'est entre guillemets.
00:40:00 L'Agence France Presse, l'une des trois grandes agences mondiales d'information
00:40:03 et l'unique européenne, indigne une partie de la classe politique.
00:40:07 - Bon, ça suffit maintenant l'AFP.
00:40:08 Le Hamas est une organisation terroriste, pas un mouvement palestinien.
00:40:12 Osez dire le réel, l'organisation terroriste Hamas.
00:40:16 Votre banalisation du terrorisme est ignoblement dangereuse.
00:40:19 La présidente du Rassemblement National à l'Assemblée,
00:40:22 elle, parle de complaisance avec l'islamisme.
00:40:25 - Dans les trois semaines que nous venons de vivre,
00:40:27 il y a eu un effet révélateur des complaisances
00:40:29 et même parfois des compromissions avec l'islamisme
00:40:31 d'une partie du monde politique, journalistique, associatif, culturel.
00:40:35 Quelques heures plus tard, l'AFP a réagi dans un communiqué.
00:40:39 - Conformément à sa mission de rapporter les faits sans porter de jugement,
00:40:43 l'AFP ne qualifie pas des mouvements, groupes ou individus de terroristes
00:40:47 sans attribuer directement l'utilisation de ce mot ou sans utiliser des guillemets.
00:40:51 Dans une note de service publiée mardi dernier qu'a pu consulter le Figaro,
00:40:55 l'AFP y explique notamment que le Hamas peut être désigné
00:40:57 comme un mouvement islamiste palestinien,
00:41:00 mais qu'il faut parler de combattants du Hamas et non pas d'islamistes du Hamas.
00:41:05 - Alors comment vous avez réagi les uns et les autres ?
00:41:07 - C'est très choquant.
00:41:08 Ce qui s'est passé en Israël, ce ne sont pas des combattants,
00:41:12 ce sont des meurtriers, ce sont des assassins qui s'en sont pris à des civils.
00:41:16 Des combattants sont des gens qui combattent, qui sont partis d'une armée,
00:41:19 qui ne s'en prennent pas aux civils, qui ne s'en prennent pas aux enfants,
00:41:22 qui n'égorgent pas, enfin il faut avoir conscience qu'on a coupé des mains,
00:41:25 qu'on a coupé des têtes, qu'on a arraché des yeux à des civils,
00:41:29 à des gens sans défense.
00:41:30 C'est absolument choquant que l'AFP parle de combattants du Hamas.
00:41:34 Ce sont des terroristes, ce sont des assassins, ce sont des bourreaux
00:41:38 et on ne peut pas renvoyer dos à dos,
00:41:40 même ce qui se passe aujourd'hui avec les bombardements israéliens.
00:41:44 Mais ce que j'entends me fait penser à la prise de Berlin sous Hitler.
00:41:48 Oui, les populations civiles en ont pris plein la figure.
00:41:51 Oui, Berlin a été quasiment détruit.
00:41:54 Est-ce qu'il fallait ne pas le faire ?
00:41:56 - Personne ne dit cela, mais vous avez un débat extrêmement compliqué
00:41:59 et je vous avoue, attention également, je vous le dis à vos mots,
00:42:02 parce que ça pourrait laisser entendre qu'une vie palestinienne
00:42:06 ne vaut pas une vie israélienne.
00:42:07 - Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
00:42:08 - Je sais bien.
00:42:09 - J'ai parlé de bombardement.
00:42:11 Et pour terminer, je sais très bien que tous ceux qui vivent dans un pays,
00:42:16 dans une ville bombardée, c'est l'angoisse permanente.
00:42:19 C'est se dire tout bêtement, est-ce que je vais revoir l'autre ?
00:42:22 Parce que je ne sais pas si je serai vivant
00:42:24 et si celui qui est dans la rue à côté sera toujours vivant.
00:42:27 C'est ne pas avoir d'eau, c'est ne pas avoir de boisson, c'est la terreur.
00:42:30 C'est d'être enfoui.
00:42:32 Là, on peut être caché et je ne le souhaite à personne
00:42:35 et je ne souhaite pas plus au peuple palestinien qu'aux autres.
00:42:38 Mais ce n'est pas la même chose de s'en être pris sciemment
00:42:41 à des populations civiles pour semer la terreur
00:42:43 et de leur faire des actes abominables que de bombarder une ville.
00:42:47 - Revenons à l'AFP, parce que c'est quand même l'organisme de presse
00:42:52 où il y a l'État à des billes dedans.
00:42:55 Ça nous représente, c'est une agence francophone, française, dans le monde entier.
00:43:01 Ne pas utiliser les mots, c'est se tromper de problème.
00:43:05 Surtout qu'en l'espèce, j'invite les patrons de l'AFP
00:43:08 à bien vouloir regarder ce que disent eux-mêmes les dirigeants du Hamas.
00:43:13 Ils revendiquent l'action terroriste.
00:43:16 - Comment vous l'expliquez Pierre ? L'idéologie ?
00:43:17 - Ils refusent toute négociation.
00:43:19 - Moi je veux comprendre.
00:43:20 - Non seulement, attendez, c'est un échec.
00:43:21 Je termine, c'est écrit en toutes lettres.
00:43:23 Ils refusent bien sûr toute négociation avec Israël,
00:43:26 mais ils demandent aux États arabes de ne pas...
00:43:29 - On a dit que l'AFP l'ont lu.
00:43:29 Ils savent très bien de quoi il s'agit.
00:43:30 Donc pourquoi ? Pourquoi ?
00:43:32 Alexandre, pourquoi ?
00:43:34 - Pourquoi ?
00:43:35 - Pourquoi ? Par... Pourquoi ?
00:43:36 - J'aimerais pas être à leur place pour expliquer pourquoi.
00:43:39 Parce que si c'est une forme de capitulation préventive, ce serait grave.
00:43:44 Je crois qu'il faut avoir conscience.
00:43:46 Je suis contre les notions de guerre de civilisation,
00:43:48 mais nous avons un vrai problème avec les frères musulmans,
00:43:52 y compris en France.
00:43:53 Toutes ces histoires de voile, d'abaya, etc.,
00:43:55 ça fait partie de la même chose.
00:43:57 Quand vous avez des gens qui tuent des gens dans des églises,
00:44:01 quand vous avez des gens qui tuent des enfants juifs
00:44:03 devant des écoles comme aux Zahra Tora,
00:44:06 quand ils vont tuer un soldat français parce qu'il est musulman,
00:44:10 tout ça, ça fait partie de la même chose.
00:44:12 C'est ça, c'est une guerre des organisations islamistes
00:44:18 qui utilisent la religion pour abattre de notre civilisation et nos pays.
00:44:23 De ce point de vue, la guerre, elle est déclarée contre nous.
00:44:26 Ça, c'est clair.
00:44:26 Et quand vous avez un organe de presse aussi important que l'AFP
00:44:30 qui dit "ben non, y a pas de guerre, c'est pas des terroristes",
00:44:33 c'est juste très... Voilà, c'est grave ici.
00:44:35 - Judith ?
00:44:36 - Alors, vous posez la bonne question. Pourquoi ?
00:44:40 L'AFP, c'est une entreprise commerciale de droits privés.
00:44:44 Les abonnements qu'elle a en France de la part d'organismes publics
00:44:49 lui rapportent environ un tiers de son chiffre d'affaires,
00:44:52 un peu plus en ce moment parce que l'AFP est déficitaire,
00:44:55 donc il y a des aides d'État français directes.
00:44:58 Elle a aussi des clients partout dans le monde
00:45:00 et notamment dans les pays musulmans ou en majorité musulmanes.
00:45:06 Donc, en fait, c'est exactement comme la France insoumise,
00:45:10 mais à l'échelle planétaire.
00:45:13 Il y a une part, alors là, pas d'électoralisme,
00:45:17 mais de politique commerciale.
00:45:19 Stratégiquement, ses intérêts commerciaux sont de ne pas heurter
00:45:25 les populations, les pays et même les dirigeants,
00:45:28 dont on a dit à quel point ils avaient peur de leur propre population.
00:45:31 - Donc, ils ménagent tout le monde.
00:45:32 - Donc, ils ménagent tout le monde.
00:45:33 Et puis, il y a une part de convaincus, comme à la France insoumise,
00:45:36 qui sont réellement antisémites.
00:45:38 - On marque une pause, on va en parler.
00:45:40 Évidemment, vous nous direz votre avis aussi,
00:45:42 enfin votre avis, votre analyse.
00:45:43 Je voudrais qu'on reste sur les...
00:45:45 à 13h, restez avec nous sur les manifestations.
00:45:47 Moi, je vais vous poser une question.
00:45:49 Les manifestations, quand elles sont interdites, qu'elles se tiennent,
00:45:52 même si avec un nombre moins important que si elles n'avaient pas été interdites,
00:45:55 est-ce qu'il faut encore les interdire ?
00:45:58 À quoi ça sert de les interdire ?
00:45:59 - Bonne question.
00:46:00 - C'est vrai, nous commentons tous les jours
00:46:02 ce qui se passe dans des manifestations interdites.
00:46:04 - Mais vous êtes une vie.
00:46:05 - Vous nous direz ce que vous en pensez, vous tous.
00:46:07 Et puis, on s'arrêtera aussi sur le chantage du Hamas,
00:46:10 sur l'échange d'otages.
00:46:12 Moi, je suis allée voir Général,
00:46:14 en échange, si je peux dire, c'est le mot du soldat israélien,
00:46:18 franco-israélien, qui est là, tu sais, à l'époque.
00:46:20 - 1027, hein ? T'es tenu.
00:46:22 - Cinq ans de négociation.
00:46:24 - Un otage ?
00:46:25 - Il...
00:46:26 - Là, il demande toutes les...
00:46:27 - Tous les prisonniers palestiniens.
00:46:28 - Tous les prisonniers.
00:46:30 - Midi News en direct, bien sûr, avec ces deux informations à la une.
00:46:39 Tout d'abord, la progression des chars israéliens
00:46:41 dans la bande de Gaza.
00:46:42 On va en parler, vous montrer les cartes de cette progression
00:46:46 avec le général Clermont.
00:46:48 Et puis, nous parlerons aussi des répercussions en France
00:46:50 avec des manifestations interdites qui se tiennent.
00:46:53 Mais tout d'abord, le journal.
00:46:54 Rebonjour à vous, cher Michael.
00:46:56 - Rebonjour, Sonia.
00:46:56 Bonjour à tous.
00:46:57 Shani Louk, kidnappée le 7 octobre par le Hamas
00:47:01 dans un festival de musique en Israël, est décédée.
00:47:04 L'annonce a été faite par sa famille.
00:47:06 Les images de cette citoyenne israélo-allemande,
00:47:08 inconsciente à l'arrière d'un pick-up,
00:47:10 avaient fait le tour du monde.
00:47:13 33 camions humanitaires sont entrés hier à Gaza
00:47:16 par le passage de Rafah à la frontière avec l'Égypte.
00:47:19 Il s'agit du plus important qu'on voit à pénétrer
00:47:21 dans l'enclave palestinienne depuis le 21 octobre,
00:47:25 alors que dans les hôpitaux, les besoins grossissent de jour en jour.
00:47:29 C'est un sujet d'Adrien Spiteri.
00:47:31 Au pied de ce camion, ces employés réceptionnent
00:47:36 des dizaines de cartons devant l'hôpital de Cagnes,
00:47:39 au sud de la bande de Gaza.
00:47:40 A l'intérieur, de l'aide médicale livrée
00:47:42 par le comité international de la Croix-Rouge.
00:47:45 C'est une goutte d'eau dans l'océan,
00:47:48 mais c'est le troisième camion que nous déchargeons aujourd'hui.
00:47:51 Hier, nous avons également livré du matériel
00:47:53 pour l'hôpital à Najjar, à Rafah, et l'hôpital européen.
00:47:57 Une aubaine pour l'établissement,
00:47:59 alors que les blessés continuent d'affluer.
00:48:02 Racha et ses collègues prendront ensuite
00:48:04 la direction du nord de l'enclave palestinienne,
00:48:07 où la situation est encore plus préoccupante.
00:48:11 Dans Gaza-Ville, les bombardements de l'armée israélienne s'intensifient.
00:48:15 Dans cet hôpital déjà saturé, de nombreux civils viennent se réfugier.
00:48:20 Le nombre de résidents à l'hôpital
00:48:22 se situe approximativement entre 12 000 et 14 000 personnes.
00:48:26 Ce chiffre évolue chaque jour.
00:48:28 En plus des services de l'hôpital et de l'unité de soins intensifs,
00:48:32 nous avons près de 60 patients ainsi que 800 blessés
00:48:35 qui sont soignés au service des urgences.
00:48:39 Dans les hôpitaux de la ville, les médicaments et matériel manquent.
00:48:42 Certaines opérations chirurgicales sont désormais réalisées sans anesthésie.
00:48:50 Et puis en France, l'homme qui a menacé le rabbin
00:48:54 et la communauté juive de Levallois a été interpellé et placé en garde à vue.
00:48:58 Le rabbin visé, Michel Sarfati, avait en 2003 été victime
00:49:01 d'une agression antisémite. Je vous propose de l'écouter.
00:49:05 Nous savons pertinemment que le nombre de signalements antisémites
00:49:12 sur les réseaux est beaucoup plus élevé de manière colossale
00:49:17 que les agressions physiques.
00:49:20 Et ça, à ce jour, les institutions juives n'ont d'autre moyen
00:49:25 que de demander aux hébergeurs de surveiller les propos antisémites.
00:49:33 Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h sur CNews.
00:49:38 Merci à vous, Michel.
00:49:40 Nos invités, le général Bruno Clermont est avec nous,
00:49:42 Joseph Touvenel, William Thé, Judith Vintrope, Pierre Lelouch.
00:49:47 Je n'ai pas rappelé le titre de l'un de vos ouvrages,
00:49:49 Pierre Lelouch, qui est "Circonstances, la guerre sans fin".
00:49:54 Justement, cette guerre, ce conflit, cette riposte qui se décline
00:49:56 sur le terrain général, voyons les cartes et la progression
00:49:59 des chars israéliens. On n'a pas parlé aussi d'une donnée fondamentale,
00:50:03 ce sont les souterrains, évidemment, les tunnels en dessous de Gaza,
00:50:08 peut-être détruits en partie par les bombardements.
00:50:10 Mais quand on parle de cette profondeur incroyable de ces tunnels,
00:50:14 on se dit qu'ils vont jouer aussi un élément central
00:50:17 dans ce qui se prépare, ce qui se joue.
00:50:20 Ça fait 30 ans qu'ils construisent des tunnels.
00:50:21 C'était même devenu une activité principale financée par le Hamas,
00:50:25 la construction de tunnels. Donc il y a vraiment une ville souterraine.
00:50:27 - Et par l'Union européenne. - Pardon ?
00:50:29 - Et par l'Union européenne. - Indirectement.
00:50:31 - Indirectement par l'Union européenne, exactement.
00:50:34 Donc c'est effectivement une deuxième. Il y a deux batailles.
00:50:36 Il y a la bataille en surface et puis la bataille dans les souterrains.
00:50:39 Les souterrains avec le risque, évidemment, de tuer des otages
00:50:43 qui sont a priori dans les souterrains.
00:50:46 Donc pour l'instant, l'effort se concentre dans cette nouvelle phase
00:50:51 qui a commencé jeudi, mais qui s'est intensifiée dimanche
00:50:53 avec peut-être cette fois-ci plusieurs milliers de soldats de Sahal,
00:50:56 plusieurs centaines de véhicules blindés, de pièces d'artillerie, d'engins du génie.
00:51:00 - Mais où au général ? Dans les ruelles de Gaza ?
00:51:02 Pour ceux qui connaissent... - On voit sur les réseaux sociaux,
00:51:05 on voit des vidéos de chars de Sahal dans les axes principaux qui mènent à Gaza City.
00:51:09 Donc il y a des combats aujourd'hui au sud de Gaza City.
00:51:12 On est vraiment rentré dans la phase active des combats urbains
00:51:16 avec toutes les difficultés que ça représente.
00:51:18 Entre une armée de Sahal, qui est une armée d'État,
00:51:22 une armée avec des moyens très lourds, et en face d'elle,
00:51:25 il y a des terroristes avec des fusils d'assaut,
00:51:28 avec des lances roquettes anti-chars, qui sont fanatiques et prêts à mourir.
00:51:33 Donc on avait évoqué les combats de cette nature précédent.
00:51:37 Il y a eu Fallouja, il y a eu Raqqa, il y a eu Mossoul.
00:51:40 Mais là, c'est une dimension bien plus importante,
00:51:43 d'autant plus que les Israéliens n'ont que quelques jours pour planifier,
00:51:46 alors que l'attaque de Mossoul, l'opération Mossoul,
00:51:48 avait pris plusieurs mois à être planifiée.
00:51:51 Donc là, c'est dans l'urgence, c'est dans la nécessité d'agir vite,
00:51:54 en particulier pour tenter de préserver la vie des otages,
00:51:58 que le Sahal a lancé cette phase, qui est la deuxième.
00:52:02 Donc on peut imaginer qu'il y aura une troisième.
00:52:03 La troisième, ça pourrait être quoi ?
00:52:05 Ça pourrait être une entrée encore plus importante d'un dispositif terrestre,
00:52:09 de manière à vraiment prendre le contrôle.
00:52:10 Mais ça se fera progressivement, étape par étape.
00:52:13 Pour l'instant, c'est déjà une phase importante qui vient d'être passée,
00:52:16 avec l'ampleur de ces opérations terrestres conduites,
00:52:19 à la fois le jour, à la fois la nuit.
00:52:21 Je terminerai en disant, ce n'est pas que des opérations terrestres.
00:52:24 Il y a toujours de l'appui aérien, il y a toujours des drones.
00:52:26 Mais cette fois-ci, c'est coordonné entre les troupes au sol et l'aviation.
00:52:32 Et ça, c'est un savoir-faire que le Sahal a développé,
00:52:34 que les Occidentaux ont développé,
00:52:36 qui permet d'augmenter l'efficacité des troupes au sol par de l'appui aérien.
00:52:40 – Vous vous rendez compte, vous le savez mieux,
00:52:43 vous le savez autant que nous, évidemment,
00:52:45 les images de bombardements, parce que là on rentre,
00:52:47 pardonnez-moi l'expression, mais véritablement dans ce qui peut être appelé
00:52:51 le dur de la riposte dans toutes les télévisions,
00:52:53 que ce soit Al Jazeera et d'autres.
00:52:56 Pierre Jauge, qu'est-ce que vous anticipez de ce qui peut se passer ?
00:52:58 Là, on va parler dans quelques instants de manifestations
00:53:00 un peu partout en Europe et dans le monde arabe.
00:53:02 Mais est-ce que là, paradoxalement,
00:53:04 on va avoir le carburant de toutes ces manifestations ?
00:53:06 – Évidemment, c'est fait pour ça.
00:53:09 Vous noterez que la population gazaouie,
00:53:11 elle n'est pas invitée à aller se réfugier dans les tunnels.
00:53:14 Les tunnels, c'est pour les combattants du Hamas.
00:53:18 Le Hamas a ses réserves de nourriture, d'essence,
00:53:22 la propulsion des missiles, tout ça est souterrain.
00:53:26 La population, elle n'est pas invitée à se réfugier,
00:53:28 elle est laissée sous les bombardements.
00:53:31 – Elle n'est pas invitée nulle part, même l'Égypte n'a pas ouvert la porte.
00:53:33 – Surtout pas, parce que les Égyptiens, ils savent ce que c'est
00:53:36 que le Hamas, à l'intérieur du Sinaï,
00:53:38 jusqu'à ces derniers temps, il y avait des groupes Hamas dans le Sinaï.
00:53:42 Dernière chose dont les Égyptiens veulent,
00:53:45 c'est pour ça qu'ils ferment la porte à Rafa.
00:53:48 Pas que Israël, les Égyptiens refusent de voir…
00:53:52 alors ils le disent au nom du peuple palestinien,
00:53:54 ils ne veulent pas un nouveau déplacement, etc.
00:53:57 Mais la dernière chose qu'ils veulent, c'est de voir arriver 2 millions.
00:53:59 Et d'ailleurs, les Européens, quelque part aussi,
00:54:02 parce que tout le monde a bien compris
00:54:04 que s'il y avait un million, un million et demi de réfugiés,
00:54:06 ils ne sont pas tous Hamas, les gens qui sont à Gaza,
00:54:08 ils sont aussi victimes de ce qui se passe.
00:54:11 Donc ces gens-là, s'ils sortent, ils vont aller où ?
00:54:15 – De toute façon, ils se font tirer les mains.
00:54:18 – Dans un conflit territorial,
00:54:20 on pourrait, dans un conflit qui a donné un caractère territorial,
00:54:24 les faire partir, ce serait aussi… il y aurait quand même une charge symbolique.
00:54:29 – On pourrait imaginer que, pour des raisons humanitaires,
00:54:31 pendant un temps, ils se réfugient à l'extérieur,
00:54:35 entourés par un dispositif médical, un corridor humanitaire,
00:54:39 comme le propose le président de la République.
00:54:41 Mais en réalité, personne n'en veut.
00:54:43 Les Jordaniens n'en veulent pas, les Libanais, ils ont payé.
00:54:45 Les uns vous disent "attendez, nous septembre… "
00:54:48 C'est ce qu'ils me disent, moi, les responsables arabes.
00:54:50 "Nous, septembre noir, on a payé."
00:54:51 – Donc tout le monde parle de la Palestine,
00:54:52 mais personne ne veut des Palestiniens.
00:54:53 – Évidemment, c'est ça le sujet.
00:54:55 – Ce que vous dites sur les images des victimes collatérales,
00:55:01 ce mot horrible, mais qu'il faut bien employer,
00:55:02 puisque, comme vous le rappeliez, tous les Palestiniens
00:55:05 ne sont pas adhérents ou collabos avec le Hamas,
00:55:09 donc il y a vraiment des victimes innocentes
00:55:12 qui sont doublement victimes du Hamas et des frappes israéliennes.
00:55:17 C'est, vous le disiez, le carburant espéré par le Hamas,
00:55:23 et c'est d'ailleurs bien pour ça que Israël n'a pas intérêt,
00:55:30 politiquement et en termes de communication,
00:55:33 de faire le plus de victimes possible sur la bande de Gaza.
00:55:38 – Non mais expliquez-moi, vraiment,
00:55:40 moi je n'ai rien de juste, je ne crois pas.
00:55:42 Bombardement intense, l'armée de Tsaïd avec son efficacité,
00:55:46 les chars, etc., il est évident que le bilan va être immense.
00:55:50 – Très lourd, mais c'est toute la…
00:55:52 – Il n'y a pas de barre psychologique.
00:55:53 – C'est toute la différence entre la stratégie du Hamas
00:55:56 qui veut faire des victimes civiles, qui veut les montrer…
00:55:59 – Sauf que je dis de maintenant dans la tête.
00:56:01 – Je finis juste ça.
00:56:03 Pour attirer une riposte aussi sévère et implacable possible
00:56:09 de la part d'Israël, pour pouvoir contrebalancer les images
00:56:13 des massacres perpétrés par le Hamas,
00:56:16 par les images des victimes collatérales,
00:56:18 de la riposte israélienne.
00:56:19 – Piège inextricable alors ?
00:56:21 – En fait, on est en train d'arriver sur la même chose
00:56:23 que les Américains avec le 11 septembre.
00:56:25 C'est-à-dire que les Israéliens sont obligés de riposter
00:56:27 comme les Américains étaient obligés de riposter.
00:56:29 Le problème c'est la stratégie de guerre ensuite.
00:56:30 Vraisemblablement avec la diversification du conflit,
00:56:33 le fait que ce soit un conflit urbain,
00:56:34 vous aurez des pertes des deux côtés,
00:56:35 de l'armée israélienne et de la population civile de Gaza.
00:56:39 Vraisemblablement, on en parlait tout à l'heure avec Bono clairement,
00:56:41 vous aurez plus de pertes militaires que d'otages
00:56:43 qui vont être sauvés de la part d'Israël.
00:56:45 Donc ça veut dire que vous ajoutez des morts israéliens
00:56:47 à un conflit qui est déjà difficile et aux massacres du 7 octobre.
00:56:50 Si par cas le conflit dure, les populations arabes
00:56:53 vont se mettre tous derrière la Palestine.
00:56:54 Et donc du coup les populations arabes et les régimes arabes
00:56:56 qui soutenaient Israël avec les accords d'Abraham,
00:56:58 qui se rapprochaient, vont vraisemblablement durcir
00:57:01 et reprendre la position de l'Iran.
00:57:02 Les accords d'Abraham, ils sont...
00:57:03 Ils sont finis.
00:57:05 L'autre point aussi que moi je vois qui est important,
00:57:07 c'est que vraisemblablement,
00:57:08 alors que si on fait le parlait avec la guerre en Ukraine,
00:57:10 Zelensky avait réussi à mettre toute la population occidentale derrière lui.
00:57:13 Mais avec la diversification du conflit,
00:57:14 est-ce qu'on est certain que la population française,
00:57:16 la population européenne et la population américaine
00:57:19 ne vont pas se mettre du côté davantage de la Palestine,
00:57:22 voter des résolutions à l'ONU,
00:57:23 enfin en tout cas encourager les gouvernements à adopter des résolutions
00:57:26 contre Israël directement ou indirectement,
00:57:28 qui durciraient leur position et leur entrée en guerre
00:57:31 et l'indemnisation de terresse à gazone ?
00:57:32 C'est la vraie question,
00:57:33 parce qu'il faut qu'on parle aussi de ce qui se passe évidemment sur notre sol.
00:57:36 D'ailleurs, quand on parle d'importation,
00:57:37 c'est depuis longtemps sur le sol, il n'y a pas d'importation.
00:57:40 Alors, je vous posais la question tout à l'heure,
00:57:41 à quoi sert une interdiction de manifestation quand elle se tient ?
00:57:45 Je voudrais vraiment...
00:57:46 On va voir les slogans.
00:57:48 On va voir aussi, je vais souligner le travail du journaliste Frédéric Aziza.
00:57:52 Vous allez le voir avec le député Thomas Porte.
00:57:54 Vous allez voir comment il le pousse dans ses retranchements.
00:57:56 Vous verrez sa réponse tout à l'heure.
00:57:57 Mais d'abord, est-ce que le fait que ces manifestations se tiennent
00:58:00 n'est pas malheureusement la preuve de la faiblesse éclatante de l'État ?
00:58:04 Regardez.
00:58:05 Un important dispositif policier
00:58:09 pour contenir une foule de manifestants venus malgré l'interdiction.
00:58:13 Israël, la France !
00:58:15 Des slogans agressifs, à l'écart du cortège,
00:58:17 des appels à la haine proférés par certains manifestants.
00:58:20 Ces vidéos ont été publiées sur X.
00:58:23 Pire que l'Asie en fait.
00:58:25 Pardon ?
00:58:26 Ils avaient fait pire.
00:58:28 Ça fait trois semaines qu'ils bombardent des innocents à Gaza.
00:58:33 Et les Israéliens, la sacrée, c'est quoi ?
00:58:35 C'est le prix de la guerre.
00:58:37 Organisation terroriste ou pas, le Hamas ?
00:58:38 Organisation terroriste ?
00:58:40 Comment il s'appelle ?
00:58:41 Sal, oui. Sal, terroriste.
00:58:42 Et le Hamas ?
00:58:43 Et le Hamas, non.
00:58:44 Organisation politique avec une branche armée.
00:58:47 Au cours de la journée, quelques tentatives de cortège sauvage
00:58:49 ont été dispersées par les forces de l'ordre.
00:58:52 21 personnes ont été interpellées.
00:58:54 Plus de 1300 ont écopé d'une amende de 135 euros
00:58:57 pour participation à une manifestation interdite.
00:59:00 Pas de quoi décourager ceux venus crier leur inquiétude
00:59:03 pour le peuple gazaoui.
00:59:04 Libérez Gaza !
00:59:06 Il y a un génocide qui se passe.
00:59:07 Les gens soutiennent des gens qui sont en train de se faire tuer,
00:59:09 des enfants, à qui on coupe l'eau, l'électricité, Internet.
00:59:12 Ce n'est pas normal que ça se passe comme ça.
00:59:13 Ce n'est pas normal qu'en France, on n'ait pas le droit de s'exprimer.
00:59:16 Le rassemblement s'est globalement déroulé dans le calme.
00:59:18 C'était le cas aussi à Marseille,
00:59:20 où la manifestation a été cette fois-ci autorisée
00:59:23 et qui a rassemblé près de 2000 personnes, selon la police.
00:59:26 On va prendre le temps vraiment de vous écouter sur ce point
00:59:31 qui me paraît essentiel par rapport aux prochains jours et semaines.
00:59:35 On fait comme on vous l'a dit, le point,
00:59:37 puisque tout était en train de s'accélérer sur le terrain avec vous, Michael.
00:59:41 L'armée israélienne a lancé depuis ce week-end
00:59:44 la seconde phase de son opération militaire dans la bande de Gaza.
00:59:47 La nuit dernière, encore des combats intenses ont eu lieu.
00:59:50 Ça l'assure avoir tué des dizaines de terroristes
00:59:53 barricadés dans des bâtiments et des tunnels.
00:59:56 60 interpellations et 9 policiers blessés
00:59:58 après l'assaut d'un aéroport au Daguestan.
01:00:00 Hier, une foule dans ses compacts,
01:00:03 drapeau palestinien à la main, s'en est prise dans l'enceinte de l'aéroport
01:00:06 à des passagers en provenance de Tel Aviv.
01:00:09 Et puis, l'ex-président de la Fédération espagnole de football
01:00:11 suspendue par la FIFA, Luis Rubiales,
01:00:14 est suspendu trois ans de toute activité liée au football
01:00:17 au niveau national et international après l'affaire du baiser forcé
01:00:21 lors du Sacre mondial de la sélection féminine espagnole.
01:00:25 Une manifestation interdite samedi à Paris
01:00:27 et pourtant beaucoup de monde, dont des responsables, des députés,
01:00:31 donc avec les sharpes tricolores quand même,
01:00:33 dans une manifestation interdite, on va le rappeler.
01:00:35 Et un journaliste, Frédéric Aziza,
01:00:37 qui pose plusieurs fois la question sur le terrorisme du Hamas,
01:00:40 il pose dans ses retranchements le député.
01:00:43 Écoutez sa réponse.
01:00:45 [Cris de la foule]
01:01:06 Pourquoi vous êtes là, monsieur Porte ?
01:01:08 On veut annoncer les crimes de guerre du gouvernement israélien.
01:01:10 Et les massacres du Hamas ?
01:01:12 On a commandé tous les crimes de guerre.
01:01:13 Les massacres du Hamas ?
01:01:15 Pardon ?
01:01:16 Les massacres du Hamas ?
01:01:19 On a condamné tous les crimes de guerre.
01:01:21 Les massacres du Hamas ?
01:01:23 Les massacres du Hamas ?
01:01:26 Et le terrorisme du Hamas ?
01:01:28 Vous condamnez le terrorisme d'État du Séoul.
01:01:29 Et le terrorisme du Hamas ?
01:01:31 Le terrorisme du Hamas ?
01:01:32 C'est de la résistance, c'est pas du terrorisme.
01:01:34 Frédéric, tu fais pas de la provoque là, arrête.
01:01:36 Arrête.
01:01:37 Alors comme vous l'avez entendu, le député qui parle là du terrorisme d'État
01:01:43 c'est-à-dire qu'on est passé de crimes de guerre à terrorisme d'État.
01:01:47 Donc il ne qualifie pas le Hamas de mouvement terroriste,
01:01:49 mais il qualifie le gouvernement israélien.
01:01:52 Madame Pannot a dit que c'était un État colonial.
01:01:55 Elle lui a dénié toute légitimité.
01:01:58 C'est la ligne de ce parti.
01:02:00 Je voudrais revenir à la stratégie du gouvernement par rapport à ça.
01:02:04 On a vu avec quel point le président de la République était inquiet
01:02:08 puisqu'il a mis 17 jours avant de se rendre en Israël.
01:02:11 C'est dire à quel point...
01:02:12 Entre-temps on avait eu l'assassinat de ce malheureux professeur, Bernard.
01:02:16 Donc la situation a été extrêmement tendue en France.
01:02:20 Moi je suis l'auteur d'une loi qui a doublé les peines
01:02:23 en cas de crime de haine raciste ou antisémite, en 2003.
01:02:28 Il y a 20 ans déjà, c'était au lendemain de la deuxième intifada.
01:02:31 Donc la rupture à l'intérieur de notre pays, elle existe, elle est profonde.
01:02:35 Et depuis 20 ans, elle a été fortement amplifiée par les réseaux sociaux.
01:02:39 Et les jeunes, c'est ça qu'ils écoutent toute la journée.
01:02:42 - En interdit, en autorité. Vous au pouvoir aujourd'hui.
01:02:45 - Le gouvernement a refusé de prendre ses responsabilités.
01:02:48 Parce qu'est-ce qu'il a dit le gouvernement ?
01:02:50 Il a dit les préfets. Mais c'est qui les préfets ?
01:02:52 Sinon les représentants du gouvernement.
01:02:54 Donc vous avez un gouvernement qui dit "C'est pas moi qui vais interdire".
01:02:57 Ce sont les préfets, mais le préfet c'est aussi le gouvernement.
01:03:00 - C'est le Conseil d'État.
01:03:02 C'est le Conseil d'État qui a dit à Darmanin
01:03:04 "Non, il n'y a pas d'interdiction systématique et générale".
01:03:07 - C'est le fait de décider un cas par cas.
01:03:09 - Non mais vous avez raison.
01:03:11 C'est une situation complètement ubeuesque
01:03:13 où tout le monde se défausse, à commencer par les juges d'administration.
01:03:16 - Très sincèrement, vous pensez que ces interdictions...
01:03:20 - On a un principe constitutionnel, c'est la liberté.
01:03:24 Moi je suis pour la liberté de manifester.
01:03:26 - Mais pas la poligie du terrorisme.
01:03:28 - Après qu'on veille à ce qu'il n'y ait pas des propos antisémites, des actes, etc.
01:03:31 - Et comment on veille ?
01:03:33 - On a la poli qui va aller voir chaque pancarte.
01:03:37 - Si vous avez "Allah ou Akbar" place de la République,
01:03:42 ça donne en effet une raison d'interdire une manifestation.
01:03:45 A Londres, il y a eu 100 000 personnes qui criaient "Allah ou Akbar".
01:03:49 Et sur les grands boulevards à Paris, il n'y a pas si longtemps,
01:03:52 j'ai entendu "Moraux juifs".
01:03:54 Donc effectivement, dans ce genre de cas, il faut interdire.
01:03:57 Mais c'est pour ça que Darmanin, quelque part, il avait raison.
01:04:00 Il vaut mieux interdire que de laisser ce genre d'expression se...
01:04:03 - Mais alors si on prend la décision d'interdire,
01:04:06 et moi je suis très réticent parce que je ne sais pas qui sera au pouvoir demain,
01:04:10 et si je suis contre ce pouvoir, j'aurai le pouvoir d'aller dans la rue et le dire librement.
01:04:14 Mais si je dis "j'interdis les manifestations",
01:04:17 alors je me donne les moyens de les interdire.
01:04:19 Là on a un aveu de faiblesse, mais c'est le pire qui pouvait arriver.
01:04:22 - Mais s'il vous plaît, je vous assure, comment vous faites ?
01:04:24 Les gens descendent dans la rue.
01:04:26 Vous, policier, vous, préfet, vous donnez l'ordre, vous, ministre de l'Intérieur.
01:04:29 Non mais, parfois c'est facile, mais je vous assure...
01:04:31 - Comment arrivent les gens ?
01:04:33 Ils arrivent par des transports en commun.
01:04:36 Si je ne peux pas gérer l'interdiction, alors je n'interdis pas.
01:04:42 - Donc par faiblesse, on laisse faire.
01:04:45 - Je pense qu'il faut remarquer le courage de ce journaliste,
01:04:48 et la terrifiante non-réponse.
01:04:51 - On l'a accusé de faire de la provocation.
01:04:54 - C'est ça, radiologie.
01:04:56 - Effectivement.
01:04:58 - Pendant la fin du mouvement des gilets jaunes,
01:05:00 les policiers avaient su interdire l'arrivée des gens sur les sites des manifestations.
01:05:04 - Absolument.
01:05:06 - A quel prix ?
01:05:08 - En bloquant.
01:05:10 - Oui, mais c'était rude, pour le moins.
01:05:12 - Si on veut interdire, on peut interdire.
01:05:14 - Vous imaginez, dans ce contexte explosif, une telle rudesse,
01:05:17 pour interdire des manifestations ?
01:05:19 Je ne sais pas en quelle politique...
01:05:21 - Ce que vous nous dites, Sonia, c'est qu'on a une cinquième colonne.
01:05:24 - Je ne dis rien du tout, je pose des questions.
01:05:26 - Mais c'est clair.
01:05:28 Si on ne veut pas le voir, c'est clair qu'au-delà du problème palestinien,
01:05:32 on a des gens qui haïssent notre pays,
01:05:34 qui en profitent pour haïr les juifs.
01:05:37 - Est-ce que toutes les personnes présentes dans cette manifestation
01:05:40 sont porteurs d'idéologie ?
01:05:42 - Je n'ai pas dit toutes, mais je dis qu'on a une cinquième colonne.
01:05:44 - Tout ceux qui viennent soutenir la Palestine sont porteurs d'une idéologie ?
01:05:47 - Non.
01:05:49 - La réponse est que tous ceux qui soutiennent la Palestine
01:05:51 n'étaient pas dans cette manifestation, il n'y était que 4 000.
01:05:53 - Je suis très surpris par les indignations à géométrie variable,
01:05:57 y compris à l'intérieur du monde musulman.
01:05:59 Quand des musulmans se font massacrer en Birmanie,
01:06:02 personne ne bouge.
01:06:04 Les Rohingyas, personne n'a bougé.
01:06:06 Quand les Chinois font une répression énorme en Chine sur les Ouïghours
01:06:09 et les mettent dans des millions de gens, dans des camps de concentration,
01:06:12 personne ne bouge.
01:06:14 Quand les Turcs se débarrassent,
01:06:17 font une épuration ethnique sous nos yeux,
01:06:20 de 300 000 personnes, personne ne bouge.
01:06:23 Et quand les Juifs ont fait une manifestation
01:06:26 pour protester contre les massacres du 7 octobre,
01:06:28 ils étaient tout seuls.
01:06:30 Donc moi je souhaiterais qu'il y ait des manifestations,
01:06:33 mais pour la paix, pas pour traiter l'État d'Israël,
01:06:36 d'État colombien, de l'État terroriste.
01:06:38 - La cause palestinienne pour ces gens-là est complètement instrumentalisée.
01:06:42 Elle est devenue un vecteur pour le combat majeur
01:06:47 qui est le combat de l'islamisation d'Astor et le califat mondial.
01:06:50 - Je pose souvent la question aux responsables politiques,
01:06:53 au-delà de tous les sujets dont on vient de parler,
01:06:56 est-ce que vous reconnaissez aussi la donne territoriale ?
01:07:00 Ou est-ce que vous estimez qu'à partir du 7 octobre,
01:07:02 c'est ce qui s'est passé ?
01:07:03 On évacue la question territoriale, la question palestinienne ?
01:07:06 - Certainement pas Sonia.
01:07:08 - Nous on ne peut pas l'évacuer.
01:07:10 - Sonia, il y a deux questions.
01:07:13 Au-delà de l'aspect militaire des choses qui est extraordinairement complexe,
01:07:18 il y a deux questions.
01:07:20 Qui va gérer Gaza à la sortie de cette affaire ?
01:07:24 En espérant qu'on élimine Gaza,
01:07:27 que Hamas soit éliminé d'une façon ou d'une autre,
01:07:30 y compris par des pressions politiques arabes, tout ce qu'on voudra,
01:07:33 il faudra qu'il y ait, pour reconstruire et démilitariser ce territoire,
01:07:37 quelque chose qui ressemblera à un protectorat.
01:07:40 Il est indispensable que la communauté internationale commence à réfléchir à ça.
01:07:44 - Quelle légitimité ?
01:07:45 - La deuxième chose, c'est l'affaire des frontières dont vous avez parlé.
01:07:48 Moi j'ai vécu, je suis assez vieux pour me rappeler et avoir parlé aux interlocuteurs,
01:07:54 c'est-à-dire Israq Rabin et Yasser Arafat à l'époque,
01:07:57 il y avait un accord.
01:07:59 - Mais qui a un accord ?
01:08:00 - Les accords d'Oslo prévoyaient, dans le détail, y compris le partage de la capitale.
01:08:05 - Qui a fait échouer tout ?
01:08:06 - C'est un extrémiste juif qui a tué Rabin.
01:08:09 Et ensuite on est rentré dans des attentats, y compris par le Hamas,
01:08:13 qui ne voulait pas non plus de l'accord de paix.
01:08:15 - On est entré dans l'islamisation d'un cause pas commun.
01:08:18 - Les extrémistes se sont nourris les uns les autres.
01:08:20 - Rappelons qu'autour de Yasser Arafat, il y avait beaucoup de chrétiens,
01:08:22 sa femme elle-même était chrétienne,
01:08:24 et je crois qu'il n'était pas porté particulièrement sur la religion.
01:08:28 - Non, on ne peut pas dire.
01:08:29 - On va parler de l'échange des otages, on va parler de l'ordre général.
01:08:33 - On remarque qu'il ne reste quasiment plus de chrétiens sous l'égide du Hamas,
01:08:37 et les chrétiens ont été quasiment éradiqués aussi de cette zone.
01:08:40 - On va parler du chantage du Hamas, mais il faut aussi tenir compte,
01:08:45 j'allais dire, évidemment, du cri du cœur, de l'âme,
01:08:49 de ces familles des otages qui, elles, vous disent "mais oui,
01:08:52 moi pour récupérer ma fille, mon enfant, mon mari, etc.
01:08:56 j'accepte, il faut rendre tous les prisonniers palestiniens".
01:08:59 Et donc, véritablement, la situation pour Benyamin et Netanyahou,
01:09:02 on en parle là tout de suite.
01:09:04 - Merci de votre fidélité, merci surtout à nos invités qui participent à Midi News.
01:09:10 Dans quelques instants, nous évoquerons le front qui s'ouvre en Cisjordanie
01:09:15 avec le général Clermont, mais tout d'abord, un autre front en Syrie, Michael.
01:09:19 - Oui, l'armée israélienne annonce avoir frappé plusieurs cibles en Syrie
01:09:23 en réponse à des tirs de roquettes, tandis que des missiles ont été tirés
01:09:28 vers Israël par la branche militaire du Hamas.
01:09:30 Un rabbin a été menacé par un homme sur TikTok.
01:09:33 La communauté juive de Levallois a également été visée par ces menaces.
01:09:37 Il a été interpellé et placé en garde à vue.
01:09:40 Et puis, le Sénat veut interdire l'écriture inclusive.
01:09:43 Une proposition de loi doit être examinée ce soir par les sénateurs.
01:09:47 Le texte prévoit de bannir l'écriture inclusive lorsque le législateur
01:09:51 exige un document en français.
01:09:53 Il est porté par la droite, mais jugé rétrograde par la gauche.
01:09:56 - Merci, Michael.
01:10:00 On parle général du front à Gaza, évidemment, et prioritairement,
01:10:04 mais aussi, il y a l'autre front en Cisjordanie.
01:10:07 Qu'en est-il ?
01:10:09 - En fait, les forces de Sahel ont été coupées en trois paquets.
01:10:12 Un paquet plus important face à Gaza, un paquet important face au Hezbollah
01:10:16 au cas où le Hezbollah lance une offensive, et puis un paquet
01:10:20 pour contrôler la Cisjordanie, qui est un territoire dans lequel
01:10:23 il y a des tensions qui sont en augmentation depuis le 7 octobre.
01:10:27 Il y a des brigades spécialisées de Sahel qui interviennent
01:10:30 avec la police des frontières pour arrêter des terroristes,
01:10:33 détruire des caches d'armes.
01:10:35 Il y a une opération à bas niveau, à bas bruit, mais permanente
01:10:39 à l'intérieur de la Cisjordanie avec des arrestations, des morts,
01:10:43 des combats limités.
01:10:45 Pour l'instant, la Cisjordanie reste une zone à bas niveau de tensions,
01:10:50 mais évidemment, la Cisjordanie peut s'enflammer.
01:10:53 Ça peut être un nouveau front pour Tsaï dans les semaines qui viennent.
01:10:57 - Peut s'enflammer, d'autant plus qu'il y a eu, on en a parlé,
01:11:00 la France a condamné ce qui s'est passé autour d'un Palestinien
01:11:03 qui a été tué par des colons sur place.
01:11:06 Situation inflammable aussi sur...
01:11:08 - Oui, ça, c'est le résultat, malheureusement, de la politique
01:11:11 intérieure israélienne, des choix de Netanyahou de s'allier
01:11:15 avec des mouvements absolument extrémistes, zélotes.
01:11:19 Beaucoup d'origine américaine, d'ailleurs, avec des gens
01:11:22 qui s'implantent en Cisjordanie sans aucune règle
01:11:27 et qui sont extrêmement agressifs par rapport aux populations arabes.
01:11:31 C'est exactement l'inverse de ce qu'il faudrait arriver à faire
01:11:34 et ce qui était prévu du temps de Rabin, mais malheureusement,
01:11:37 depuis la montée de ces extrêmes des deux côtés, on insiste...
01:11:43 Et alors, ces colons de Cisjordanie sont, eux aussi, très religieux.
01:11:47 On est dans la guerre de religion, carrément, avec des soldats
01:11:51 qui ne demandent pas de ça, mais ils sont chargés de les protéger.
01:11:54 - Quel contexte !
01:11:55 - Et après le 7 octobre, cette tragédie du 7 octobre,
01:11:59 un certain nombre de ces fanatiques-là commençaient à tirer
01:12:02 sur la population civile parce qu'ils sont armés,
01:12:05 et donc en créant naturellement un sentiment de haine aussi
01:12:09 du côté arabe, parce qu'ils n'ont rien demandé,
01:12:11 et ils sont aussi tirés vers la guerre.
01:12:14 Ça, c'est le résultat, malheureusement, parce que tout le monde
01:12:17 est coupable dans cette histoire.
01:12:18 Il faut bien voir que le Hamas porte une complète responsabilité
01:12:23 à cause de son idéologie, mais l'autorité palestinienne,
01:12:26 parce qu'elle est corrompue, faible, il n'y a pas eu d'élection
01:12:28 depuis 20 ans, quand même, il n'y a pas d'élection en Palestine, du tout.
01:12:32 - Et qu'elle finance aussi le gendarmerie ?
01:12:34 - Et Netanyahou, parce que ça glissade vers l'extrême droite,
01:12:36 zélotes, moi j'appelle ça les zélotes, comme dans la Bible,
01:12:40 sans concession aucune, qui ne veulent pas reconnaître
01:12:43 les palestiniens, de la même façon que les palestiniens du Hamas
01:12:46 ne veulent pas reconnaître l'Israël, ceux-là ne veulent pas reconnaître
01:12:48 les palestiniens.
01:12:49 - C'est pour ça que le choix des mots est important.
01:12:50 Sur place, Eric Zemmour en Israël parle et insiste
01:12:54 sur la guerre de civilisation.
01:12:56 Nous sommes avec notre reporter Anne-Isabelle Tollé.
01:12:59 Anne-Isabelle, quel est l'objectif du président de la Conquête
01:13:03 et utilise-t-il cette rhétorique de guerre et de choc
01:13:06 des civilisations ?
01:13:10 - Absolument, Sonia, Eric Zemmour qui s'est rendu ce matin,
01:13:14 dès ce matin, à la rencontre des familles d'otages,
01:13:17 n'a pas hésité d'abord à manifester sa plus grande solidarité
01:13:23 et sa solidarité sans faille à l'égard de l'État d'Israël,
01:13:26 mais aussi bien sûr à évoquer cette guerre de civilisation
01:13:30 où il fallait très clairement choisir deux camps.
01:13:33 On l'a dit, Eric Zemmour a fait tout comme Emmanuel Macron d'ailleurs.
01:13:36 Il a préféré ouvrir cette visite de trois jours
01:13:39 en rencontrant les familles d'otages.
01:13:41 Il s'est ensuite rendu au centre médico-légal
01:13:43 où il a été confronté non sans émission à la difficile
01:13:47 identification des corps qui sont terriblement meurtris
01:13:51 et pratiquement pas identifiables tellement les massacres
01:13:55 ont été épouvantables à l'égard de ces Israéliens
01:13:58 qui ont été massacrés dans les kiboutz.
01:14:01 Et puis, Eric Zemmour qui jouit plutôt d'une cote de popularité,
01:14:06 ici, il est bien accueilli puisqu'on rappelle quand même
01:14:08 qu'il a reçu plus de 50% de votes favorables des Français
01:14:11 qui vivent en Israël lors de l'élection présidentielle.
01:14:13 Eric Zemmour qui va se rendre en fin de journée à Eilat,
01:14:16 tout au sud du pays, pour rencontrer cette fois
01:14:19 des familles françaises réfugiées après les attaques du Hamas
01:14:23 perpétrées le 7 octobre dernier.
01:14:26 Merci à vous, Annisabelle Tollé, envoyée spéciale à Tel Aviv.
01:14:30 Vous nous avez raconté l'étonnant et aboutissant de ce voyage
01:14:34 d'Eric Zemmour qui parle de guerre de civilisation
01:14:37 qui est allé comme tout responsable politique sur place
01:14:41 rencontrer les familles des otages.
01:14:43 Parlons de ce chantage du Hamas, de cette proposition
01:14:46 qui est un véritable bras de fer, un bras de fer psychologique.
01:14:49 Donc, la libération de tous les otages, 240,
01:14:53 contre tous les prisonniers palestiniens.
01:14:55 Je rappelais tout à l'heure, je crois que c'était en juin 2011,
01:14:58 l'État hébreu avait relâché 2017 prisonniers palestiniens
01:15:03 contre le soldat franco-israélien Gilad Chalit.
01:15:07 Évidemment, là, nous sommes en situation totalement différente.
01:15:10 Comment aujourd'hui est-ce que le Benyamin Netanyahou
01:15:13 évoque les otages ? Avec parcimonie en tous les cas,
01:15:15 il n'en parle pas beaucoup.
01:15:17 En disant qu'il n'en parlait pas du tout au début.
01:15:19 Le 7 octobre, lorsqu'il lance les grands objectifs
01:15:22 de la guerre, de la contre-guerre, de la riposte au Hamas,
01:15:25 il n'évoque pas la question des otages.
01:15:27 Le gouvernement mettra quelques jours avant d'évoquer
01:15:29 la question des otages et finalement, c'est sous la pression
01:15:32 de l'opinion publique israélienne et des familles
01:15:34 que la question des otages commence à sortir.
01:15:36 Je ne pense pas que ce n'est pas parce qu'il ne voulait pas en parler.
01:15:39 Je pense qu'au départ, c'était parce qu'il ne voulait pas
01:15:41 faire monter le prix des otages en en parlant.
01:15:43 Mais sous la pression des opinions publiques et des familles,
01:15:45 la question des otages est devenue prioritaire dans l'opération.
01:15:48 Lorsque le chef d'état-major des armées israéliens
01:15:50 a présenté l'opération, l'offensive terrestre
01:15:52 qui a lieu, c'était il y a deux jours,
01:15:54 il a dit que la priorité de l'offensive terrestre,
01:15:56 c'était la libération des otages.
01:15:58 Même devant le démantèlement du Hamas.
01:16:01 Alors évidemment, je pense que c'est psychologique.
01:16:03 Les deux vont ensemble.
01:16:05 En tout cas, il va falloir qu'ils démantèlent le Hamas.
01:16:07 Mais maintenant, la valeur qu'il donnait dans l'opinion publique,
01:16:10 dans les déclarations, dans l'attention portée aux otages,
01:16:13 a changé et c'est la raison pour laquelle d'ailleurs,
01:16:15 le Hamas en profite en disant, puisque c'est comme ça,
01:16:17 on va faire des échanges d'otages.
01:16:19 - Ce V... - Pardon, je termine en disant que
01:16:21 les otages vont rester pendant tout le fil de cette guerre.
01:16:25 Cette espèce de monnaie d'échange,
01:16:27 cette pression psychologique mise sur l'opinion publique.
01:16:30 Donc c'est un atout central, les otages pour le Hamas.
01:16:33 Et je pense que là, dans les bombardements
01:16:35 qui sont en train de se dérouler,
01:16:37 ils ont vraiment intérêt à protéger,
01:16:39 à garder le plus longtemps possible les otages
01:16:42 comme moyen de négociation.
01:16:44 - Je voudrais qu'on insiste sur la mère de l'otage Mia Shem,
01:16:49 qui ne vit plus, qui ne dort plus,
01:16:51 en attendant des nouvelles de sa fille.
01:16:53 Et ces journées sont rythmées par les bombardements.
01:16:55 Parce qu'évidemment, toutes ces familles d'otages disent,
01:16:57 comment on peut bombarder aussi, de manière aussi intensive,
01:17:02 tout en voulant préserver la vie de ces otages ?
01:17:05 Regardez ce sujet.
01:17:07 - Les traits tirés.
01:17:09 Keren ne dort plus depuis que sa fille franco-israélienne Mia
01:17:12 a été kidnappée par les terroristes du Hamas
01:17:14 lors de la REV Party du 7 octobre dernier.
01:17:18 - Tout ce que je sais, c'est la vidéo diffusée par le Hamas
01:17:22 il y a une semaine et demie, et depuis rien.
01:17:25 Rien sur elle, à part ce que j'ai vu dans cette vidéo.
01:17:28 Et là, j'ai su qu'elle avait besoin d'une nouvelle opération
01:17:31 et des soins médicaux.
01:17:33 - Avec le pilonnage incessant mené sur la bande de Gaza,
01:17:38 l'angoisse redouble pour Keren, qui préfère se couper du monde.
01:17:42 - Je vis au jour le jour, je ne regarde pas la télévision.
01:17:46 Mes amis me disent lorsqu'il se passe quelque chose d'important,
01:17:49 mais en fait, on ne sait rien.
01:17:51 - Keren a rencontré le président Macron
01:17:54 lors de sa visite en Israël.
01:17:56 Et même si elle ne doute pas de son engagement sincère,
01:17:59 rien ne soulage son insoutenable angoisse.
01:18:02 - Je suis sûre qu'il fait tout ce qu'il peut,
01:18:05 mais c'est trop gros, la crise est trop grande.
01:18:09 - Elle préfère ne pas s'exprimer sur la stratégie militaire de son pays
01:18:13 ni sur l'odieux chantage du Hamas.
01:18:16 - Toute la situation est dangereuse maintenant.
01:18:19 Chaque minute est dangereuse.
01:18:21 Nous vivons un grand danger.
01:18:24 - Quand Miya a été kidnappée le 7 octobre dernier
01:18:27 par le groupe terroriste du Hamas lors de la Rêve Party,
01:18:30 sa maman Keren a monté une campagne pour que le visage de Miya
01:18:33 soit affiché comme ici, dans tout le pays.
01:18:36 - Tout cela arrive dans un contexte extrêmement compliqué,
01:18:40 puisqu'il y a eu une attaque au couteau
01:18:42 contre un policier à Jérusalem-Est.
01:18:44 L'assaillant a été neutralisé, a été tué.
01:18:47 C'est un moment de grande tension dans le pays.
01:18:51 Certains se posent la question.
01:18:54 Vous avez 204 otages.
01:18:57 Il faut une logistique, il faut les conserver.
01:19:01 Comment, en général, dans une bande de terre qui est bombardée,
01:19:09 qui est sous surveillance,
01:19:11 peuvent avoir plus de 200 otages ?
01:19:14 C'est une monnaie d'échanges extrêmement importante pour le Hamas.
01:19:18 On a du mal à voir, dans leur efficacité barbare,
01:19:21 comment ils arrivent à s'occuper de ces otages.
01:19:24 - On a eu le témoignage d'un otage qui a été libéré.
01:19:27 La façon dont elle a présenté cette affaire,
01:19:30 c'est qu'au départ, ils étaient récupérés par une cinquantaine,
01:19:33 puis par des paquets de 25, et après dans des petits groupes.
01:19:36 Globalement, ils étaient bien traités par le géolier
01:19:39 et ils vivaient à peu près les mêmes conditions,
01:19:42 les conditions de nourriture, les conditions sanitaires.
01:19:45 C'est pour ça que les otages, c'est une valeur inestimable pour le Hamas.
01:19:49 Ils vont les préserver autant que possible,
01:19:52 jusqu'au plus longtemps possible.
01:19:54 - Est-ce que la politique israélienne et la politique française,
01:19:58 américaine, je crois qu'il n'y a plus d'otages.
01:20:01 Encore des otages américains ?
01:20:04 - Le dernier point que je voulais dire, c'est que la particularité,
01:20:07 nationale ou pas, c'est qu'ils ont prélevé des otages
01:20:10 dont beaucoup sont des binationaux.
01:20:12 Il y a une trentaine de nationalités qui sont présentées.
01:20:15 Ce qui complique encore la situation, parce que les chancelleries
01:20:18 et les familles veulent des contacts.
01:20:20 Ça ferait une pression énorme sur le gouvernement israélien.
01:20:24 Il y a d'ailleurs aussi, on l'a appris, des équipes de force spéciale
01:20:27 de différents pays qui ont des otages et qui sont là pour conseiller,
01:20:31 peut-être pour intervenir, on ne sait pas,
01:20:34 pour s'intéresser au sujet de manière concrète.
01:20:37 - Chaque pays n'a pas le même principe, la même politique.
01:20:40 Pierre Lelouch, quelle est d'ailleurs la position française ?
01:20:44 Est-ce qu'on négocie, on paye ou est-ce qu'on ne doit pas en parler ?
01:20:47 - On ne parle pas.
01:20:48 - C'est évident.
01:20:49 - Parce qu'on fait toutes les choses que vous venez de dire.
01:20:51 - Bien.
01:20:52 - Mais vous savez, on dit que la France n'abonne pas ses enfants.
01:20:57 Et puis après, il se passe parfois des opérations militaires,
01:21:02 parfois des négociations, parfois ça rate.
01:21:05 - Le négociateur en chef, c'est le Qatar ?
01:21:08 - En l'espèce, oui.
01:21:10 Les Turcs ont essayé de s'ingérer.
01:21:11 Vous savez que les Turcs abritaient à Istanbul une partie de la direction du Hamas.
01:21:16 Mais je crois que les Turcs, ces derniers jours,
01:21:18 ont demandé poliment aux gens du Hamas de quitter.
01:21:21 Donc ils restent seulement au Qatar.
01:21:24 Le Hamas reste au Qatar.
01:21:26 Et on a vu l'émir Tamim serrer à la fois la main du ministre américain
01:21:35 et recevoir Ismaël Hanye.
01:21:37 Je voudrais, parce que je suis frappé par l'ironie de l'histoire,
01:21:43 la carrière de Netanyahou, elle a commencé avec une prise d'otage.
01:21:46 C'est son frère.
01:21:47 - C'est sûr qu'il a été tué.
01:21:48 - Rappelez-vous, à NTV, il y avait 254 otages à bord d'un avion d'Air France en 1976.
01:21:54 Et c'est son frère qui a mené l'opération et qui a été le seul mort israélien.
01:21:59 Et c'est comme ça que Bibi Netanyahou a fait carrière,
01:22:02 avec le nom de son frère qui était un grand guerrier.
01:22:05 - Il a été élu à chaque fois.
01:22:06 - Oui, voilà.
01:22:07 - Je rappelle, il a été élu.
01:22:08 - Oui, mais lui n'est pas un militaire.
01:22:10 Il n'est pas un Sharon ou ce n'est pas un Rabin.
01:22:13 C'est un politique pur, mais il doit beaucoup à son frère et à l'affaire des otages.
01:22:18 Il y avait à peu près autant d'otages qui avaient été pris à l'époque par l'OFP.
01:22:21 - Effectivement. Et je crois que son frère avait une figure de quasi héros.
01:22:24 - Ah oui, c'est un héros en Israël.
01:22:26 - Exactement. On va continuer à en parler. Les titres avec vous, Michael.
01:22:29 - Shani Louk, kidnappée le 7 octobre par le Hamas lors d'un festival de musique en Israël, est décédée.
01:22:35 C'est sa famille qui l'a annoncé.
01:22:37 Les images de cette citoyenne israélo-allemande inconsciente à l'arrière d'un pick-up avaient fait le tour du monde.
01:22:43 33 camions humanitaires sont entrés hier à Gaza par le passage de Rafah.
01:22:48 Il s'agit du plus important convoi à pénétrer dans l'enclave palestinienne depuis le 21 octobre.
01:22:53 Depuis cette date, 17 camions ont pu entrer à Gaza.
01:22:56 Et puis pour Amélie Oudéa Castera, les clubs de foot doivent assumer leurs responsabilités quant au comportement de leurs supporters.
01:23:04 Après le caillassage du bus de l'Olympique lyonnais hier soir à Marseille, 5 policiers ont été blessés et 9 personnes interpellées.
01:23:11 Merci à vous, Miquel. Alors ce sont des menaces extrêmement claires sur les réseaux sociaux.
01:23:16 Un individu qui n'hésite pas à s'afficher à visage découvert et à menacer ouvertement sur son compte TikTok et en s'en prendre à un rabbin.
01:23:24 Et à la communauté juive de Levallois et à Neuilly et au peuple élu entre guillemets car selon lui personne ne bouge pour la Palestine.
01:23:32 Alors l'homme explique tranquillement qu'il prend des précautions pour parler afin de ne pas être bloqué par TikTok.
01:23:38 Il évite les écueils mais il affirme avoir les adresses des personnes concernées en clair, savoir où habitent toutes ces personnes juives et précise.
01:23:46 La suite va être très compliquée.
01:23:48 On va s'adresser au ***. On a les adresses ***. On parle pas beaucoup. J'espère que t'as compris.
01:24:10 Le nom et l'adresse d'un rabbin divulgué sur les réseaux sociaux par cet homme interpellé ce week-end.
01:24:16 Dans cette vidéo visionnée près de 30 000 fois, l'individu menace très sérieusement le rabbin.
01:24:21 Des menaces de l'ordre ***. On a les adresses indiquant des villes où le rabbin pourrait se trouver. On ne parle pas beaucoup mais j'espère que tu as compris avant que cela devienne bien plus compliqué.
01:24:33 Des menaces qui interviennent alors que plus de 700 incidents antisémites ont été recensés en l'espace de trois semaines seulement.
01:24:40 Des actes qui visent désormais la communauté religieuse.
01:24:43 Ce sont des hommes de foi qui ne sont pas concernés normalement par ce type de comportement.
01:24:51 Et se retrouver au plein milieu de menaces aussi graves et aussi dangereuses, aussi angoissantes, bien évidemment, ce n'est pas leur quotidien.
01:24:59 Mais confiant. Confiant parce que justement la police est intervenue, parce que la justice est saisie.
01:25:04 Dans ces vidéos publiées sur TikTok, l'individu ciblait également des lieux de culte juif, se filmant notamment devant des centres culturels israélites de la région parisienne.
01:25:14 Joseph, tu avais des Français juifs. Certains sont repartis en Israël il y a quelques années. Ils ont fait leur alia, en se disant d'abord que pour plein de raisons c'était le moment.
01:25:27 En espérant aussi peut-être plus de sécurité, paradoxalement, en Israël.
01:25:32 Imaginez aujourd'hui ces Français juifs qui ne se sentent ni en sécurité en France, qui n'imaginent plus revenir en Israël avec ce qui s'est passé.
01:25:41 Mais c'est terrible. C'est une angoisse existentielle.
01:25:45 Ça peut se comprendre qu'ils soient partis parce qu'il y a des endroits pas très loin d'où j'habite où la communauté juive quitte la ville.
01:25:52 Il y avait une très forte communauté. Il y a encore une école juive. En quelques années, j'ai vu les murs se monter, les barbelés s'installer, les caméras venir.
01:25:59 Ce n'était pas le fait du hasard. Ce n'est pas pour faire joli. C'est parce qu'il y a eu une pression considérable.
01:26:04 Et je ne suis même pas en Seine-Saint-Denis, je suis dans le Val-de-Marne.
01:26:07 Et donc je comprends que ces gens qui peuvent vivre sans la menace partent.
01:26:13 Alors il y a ce qui se passe avec la guerre en Israël, mais la menace de la guerre, ça a toujours été depuis la création de l'État d'Israël.
01:26:21 Et peut-être qu'ils se trouvent quand même mieux avec des voisins avec qui ils peuvent discuter, vivre dans la rue à peu près normalement,
01:26:28 plutôt que d'être dans des endroits en France, ce n'est même plus des quartiers aujourd'hui, parce que les quartiers, c'est les villes.
01:26:35 Mais ça, c'est une défaite de dire ça, qu'on ne puisse pas les protéger.
01:26:38 Où ils ne peuvent pas sortir normalement, vivre normalement, aller à la synagogue normalement.
01:26:42 Enfin, quand j'étais enfant, j'avais une synagogue pas loin de la maison. Il n'y avait jamais eu un policier armé et un militaire devant.
01:26:47 Maintenant, j'ai toujours une synagogue pas très loin. Il y a des gens armés qui la surveillent. C'est la dégradation.
01:26:53 Quand Gérald Darmanin dit "la main de l'État sera foudroyante", il avait dit "foudroyante",
01:26:57 oui, mais les actes et les faits antisémites ne font que se multiplier.
01:27:00 Est-ce qu'on a vraiment les moyens d'assurer la protection des Français juifs ?
01:27:04 Non, je pense que c'est une affaire, évidemment, pas mettre un policier derrière chaque famille juive en France, c'est invivable et impossible.
01:27:14 Non, le drame que nous vivons aujourd'hui, c'est l'impact des réseaux sociaux.
01:27:21 On est en train de voir...
01:27:23 Mais pas que les réseaux sociaux, c'est le tuyau, pardon.
01:27:26 Non, mais le tuyau, il est phénoménal parce qu'il est transnational aujourd'hui.
01:27:31 Quand vous voyez ce qui se passe même aux États-Unis aujourd'hui, aux États-Unis,
01:27:35 où soi-disant, quand vous voyez ce qui se passe à Hollywood, la montée de la haine anti-juive,
01:27:42 à l'intérieur même de quelque chose, c'est ça, c'est l'opportunité.
01:27:46 C'est le produit de notre complaisance, de notre lâcheté, de notre faiblesse vis-à-vis de l'islamisme.
01:27:53 Ce qui était au pouvoir.
01:27:56 Le problème, c'est que les messages...
01:27:58 Mais partout.
01:27:59 Beaucoup, comme vous, vous l'avez dénoncé au prix de menaces.
01:28:03 Depuis combien de temps est-ce qu'il y a des discours, j'allais dire, qui flirtent avec l'antisémitisme et antisémite, par exemple dans les universités ?
01:28:11 Écoutez, dans la charte de Hamas, il y a une référence au protocole des chasses de Sion.
01:28:16 C'est un brûlot. La charte est un brûlot antisémite.
01:28:19 Ce que j'essaye de dire, c'est qu'aujourd'hui, avec cette opération,
01:28:23 relayée massivement dans le monde entier par les réseaux sociaux,
01:28:28 on a affaire à une mondialisation du danger antisémite.
01:28:31 Et il n'y a plus un seul endroit au monde où la communauté puisse se dire
01:28:36 "moi je suis juif à New York, tranquille" ou "en Californie, je vois..."
01:28:40 Je lis la presse américaine, je vois ce qu'il se passe dans les universités américaines,
01:28:44 dans le monde du cinéma aux Etats-Unis, en Angleterre, où on crie "Allahou Akbar" devant Westminster, 100 000 personnes.
01:28:51 C'est hautement problématique, c'est très grave.
01:28:54 Et effectivement, il faut une volonté très forte des gouvernements pour arrêter ça.
01:29:00 Ça c'est sûr.
01:29:01 L'émission était particulièrement dense, sombre, c'est l'actualité qui commande.
01:29:05 Je vous remercie en tous les cas pour vos analyses éclairées.
01:29:08 Merci Général, on se retrouve demain.
01:29:12 Évidemment pour les prochaines éditions, on va suivre vraiment au plus près du terrain ce qui s'y passe.
01:29:17 L'occasion aussi de saluer le travail de nos reporters, Régine Delcourt, Antoine Estève, Anisa Beltollet,
01:29:22 tant d'autres j'en oublie, mais merci beaucoup à vous.
01:29:24 On vous retrouve demain et nos éditions se poursuivent.
01:29:27 - C'est tout.
01:29:28 ...

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