• l’année dernière
Alors que 17 % des enfants et adolescents sont en surpoids ou en situation d’obésité et 50 à 70 % d’entre eux le resteront à l’âge adulte, une cinquantaine d’experts en santé publique, scientifiques, associations de consommateurs et d’usagers etc. s’allient pour exiger la fin du marketing et de la publicité qui ciblent les enfants pour les aliments trop gras, trop sucrés, trop salés.

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Transcription
00:00 Parce que ce qui est affolant aujourd'hui, c'est non seulement les chiffres, vous l'avez rappelé, on est en France, en 2023,
00:06 il y a un enfant sur six qui est en surpoids ou obèse, à quel moment on accepte l'inacceptable dans ce pays qui a les moyens, première chose.
00:13 Et ce qui est affolant, c'est qu'on doit se battre pour l'essentiel, pour la base, c'est un droit fondamental.
00:19 Pourquoi doit-on se battre pour protéger la santé des enfants ? Le gouvernement le sait.
00:23 Est-ce que la publicité ciblée n'a pas un peu bon dos ? C'est une question d'éducation beaucoup aussi, non ?
00:31 Non, alors ça, il faut tout de suite arrêter de mettre la responsabilité en permanence sur les consommateurs et les consommatrices.
00:37 Ils ont une responsabilité, oui, comme tout le monde dans la chaîne. Mais là, ce dont on parle, c'est deux choses.
00:42 C'est la responsabilité de l'offre. À un moment donné, il faut remettre les choses où elles sont.
00:47 Ce que les gens achètent, c'est aussi ce qu'ils trouvent dans les rayons des supermarchés.
00:52 Donc la responsabilité de l'industrie agroalimentaire, des distributeurs et de l'État de réguler ce qui est vendu est extrêmement importante.
00:58 Et par les temps aujourd'hui d'inflation de précarité alimentaire et de malbouffe, il va vraiment falloir en parler.
01:03 Sur la publicité, les parents ont bien sûr un rôle, mais ils ne peuvent en aucun cas contrôler.
01:08 Aujourd'hui, on ne parle pas que de la publicité à la télévision, ce qui était un sujet des années 80.
01:12 Aujourd'hui, on parle d'Internet, on parle des tablettes, on parle des influenceurs, on parle des sponsors.
01:17 Les gamins sont en permanence exposés, surexposés, matraqués.
01:22 Et là, ce n'est pas l'avis de Karine Jacquemart contre je ne sais pas qui ou de Foodwatch contre je ne sais pas qui.
01:26 On a fait exprès de proposer à tous ces experts, associations de consommateurs, associations de parents d'élèves,
01:32 de se réunir. Plus de 50 se sont réunis là pour envoyer un cri d'alarme et dire "c'est scientifique".
01:37 Santé publique France, la Cour des comptes, l'OMS, UNICEF, ils le disent tous.
01:42 Vous venez de voir Monsieur Didier Courbet, le professeur Didier Courbet, c'est un expert.
01:46 Il y en a beaucoup d'autres avec qui on est en contact. Pourquoi Foodwatch relé ? Parce que c'est prouvé.
01:51 Et on ne demande pas la lune, on ne demande pas une interdiction de toute la publicité.
01:55 On demande de protéger les enfants pour du marketing et de la publicité.
02:00 Attention, c'est très précis, pour des produits trop sucrés, trop gras, trop salés, selon un tableau de l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé.
02:07 C'est facile, ils rentrent dans la grille, on peut faire du marketing qui cible les enfants.
02:11 Ils ne rentrent pas, on sort.
02:12 Et dans les pays où il y a moins de publicité ciblée, ça marche véritablement ? Ca produit des effets ?
02:18 Non seulement ça marche, il y a des expériences au Chili, la Norvège vient de l'adopter, la Grande-Bretagne l'a adopté.
02:23 Mais à un moment donné, écoutons les scientifiques.
02:25 L'Organisation mondiale de la santé dit depuis 2010 "oui, c'est la mesure".
02:30 Ca n'est pas la seule, bien sûr. Il ne s'agit pas de dire "c'est la baguette magique", mais c'est la mesure la plus efficace.
02:36 Il y a la publicité, mais il y a aussi un levier d'action sur le conditionnement, les quantités.
02:40 Je suis allé au ciné il n'y a pas très longtemps, impossible de trouver un paquet d'M&M's de 100 grammes, il y avait 250, 500, 750.
02:46 Tu n'es pas obligé d'acheter non plus ?
02:48 Non, mais c'est un plaisir aussi. Les gamins ont envie de manger quelques bonbons, pourquoi pas ?
02:52 Mais il y a aussi le problème, vous l'avez dit, l'offre.
02:55 Oui, exactement. On est face à un système alimentaire aujourd'hui, et ça il faut qu'on en parle, qu'on remette en perspective.
03:00 Ce système alimentaire est malade, il marche sur la tête.
03:03 On a au début de la chaîne des agriculteurs dont un tiers vit en dessous du seuil de pauvreté.
03:08 On a en fin de chaîne des consommateurs, des consommatrices qui sont en train de se prendre une inflation, de la "shrinkflation".
03:14 Ils ont l'impression qu'on se fout d'eux en permanence.
03:16 Il y a aujourd'hui en France plus de 8 millions de personnes dans l'insécurité alimentaire.
03:20 Ça n'est pas tolérable.
03:22 Là, sur ce cas précis, comme sur d'autres cas, quand Foudois se montre au créneau qu'il y a 50 scientifiques, experts, autres associations,
03:29 et on pourrait en réunir 2000, mais ce n'est pas le sujet.
03:31 Le sujet c'est à quel moment l'État prend ses responsabilités.
03:34 Il parle tout le temps, le gouvernement, de responsabiliser tout le monde.
03:37 À quel moment il prend sa responsabilité de protéger la santé des enfants.
03:40 – Mais vous parliez tout à l'heure de réguler l'offre dans le rayon,
03:42 ça veut dire qu'il y a des produits qu'il faudrait interdire ?
03:43 – Ça veut dire qu'aujourd'hui, on a un problème avec quand même des produits souvent qui sont mis sur le marché,
03:49 qui sont de la malbouffe et remarqués, qui sont souvent moins chers que des produits plus sains.
03:53 Il y a une responsabilité ici, il va falloir en parler.
03:55 – Merci d'être venu nous voir Karine Jacquemart, directrice de Foodwatch.

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