Aitana Bonmati : « Je suis fière de dire que je suis une référence » - Foot - Ballond'Or

  • l’année dernière
Lauréate du Ballon d'Or 2023, l'Espagnole ne cache pas son bonheur et se satisfait de devenir la porte-voix d'une société qui doit changer.
Transcript
00:00 Bonjour, je suis Aitana.
00:02 Est-ce que tu es fière de toi ?
00:20 Oui, bien sûr.
00:22 Je ne sais pas, je n'ai pas beaucoup de mots à dire aujourd'hui.
00:27 Je ne suis pas très consciente de ce qui vient.
00:30 Ce que je suis consciente, c'est tout ce que j'ai travaillé,
00:33 ou ce qui me vient à la tête, c'est tout ce que j'ai travaillé dans ma vie.
00:36 Tout ce que j'ai souffert, tout ce pour lequel j'ai lutté, les moments mauvais.
00:40 Savoir que tous eux ont vécu la peine,
00:43 et que c'est vécu la peine de ne jamais avoir réussi,
00:46 malgré avoir eu des moments où je l'aurais sûrement tout perdu.
00:52 Et non seulement moi, toutes les personnes que j'ai eues autour de moi,
00:55 toutes les compagnons avec qui j'ai partagé mon vestiaire,
00:58 tous les entraîneurs qui m'ont entraîné,
01:02 ce n'est pas un achat individuel, c'est un achat collectif pour moi.
01:05 Le ballon de soccer, c'était le football amoureux de la première course
01:11 quand tu avais 7 ans ?
01:14 Oui, j'ai commencé à jouer au ballon de soccer en premier.
01:18 J'y ai passé un an, en jouant au club du village aussi.
01:21 Mais dans le patio de l'école, quand on avait le temps libre,
01:24 entre classe et classe,
01:26 je m'y occupais.
01:29 C'était un amour à première vue.
01:31 Je sentais que c'était mon sport,
01:33 que le ballon de soccer était un an de passage.
01:36 Je dois dire que je jouais tout le jour au football.
01:39 Tous les jours, tous les jours, les finaux de semaine,
01:42 j'avais des matchs avec l'équipe,
01:44 mais les autres heures, je les passais en jouant au football,
01:47 soit à la plage du village,
01:49 soit à l'endroit du football, où il y a des pistes pour jouer.
01:52 Je jouais au football
01:57 au club d'Apurtiu-Rivas,
01:59 mon premier équipe,
02:01 l'équipe du village.
02:02 J'étais l'unique fille.
02:04 Je parle toujours de ces années
02:07 très bonnes, car elles m'ont beaucoup aidée
02:09 à forger mon caractère.
02:11 C'est vrai que les enfants ne comprenaient pas
02:13 que une fille comme moi
02:15 pouvait être pareille ou meilleure que eux,
02:17 ou que j'avais le caractère ou la valeur
02:19 que j'avais.
02:20 Je crois que ça les choquait et qu'ils ne comprenaient pas très bien.
02:24 Mais je ne les blâme pas,
02:25 car je crois que c'est un fait de la société,
02:28 pas d'eux, ce n'est pas de leur faute,
02:30 mais de la société dans laquelle nous vivons.
02:32 Est-ce que tu aimes faire un thème d'illusion
02:34 pour les filles qui jouent le football de plus en plus?
02:38 Un référent, non?
02:39 Oui, bien sûr.
02:40 Oui.
02:42 Je suis fière de pouvoir dire
02:44 que je suis un référent pour beaucoup de filles.
02:47 Je parle toujours de filles et de enfants.
02:48 Pour moi, c'est important
02:50 parce que, comme je l'étais quand j'étais petite,
02:51 j'avais des référents masculins,
02:54 je pense que c'est important
02:55 que les enfants de petite âge
02:57 puissent aussi avoir des référents féminins
02:59 parce que des enfants de petite âge
03:01 voient une égalité dans la société
03:03 et quand ils grognent,
03:04 c'est sûrement beaucoup plus facile
03:06 d'avoir cette mentalité d'égalité.
03:10 Oui, je dis toujours que j'ai une responsabilité
03:13 au-delà des terrains de jeu,
03:15 de pouvoir être une image
03:18 ou un haut-parleur pour toutes ces causes minoritaires
03:22 qui ont besoin de mon aide.
03:24 C'est un changement social très grand,
03:27 mais c'est vrai que
03:30 nous devons aussi supporter
03:33 des moments difficiles au niveau social,
03:36 qui portent beaucoup de fatigue.
03:39 Parfois, j'ai des moments où je dis
03:42 "je n'y peux plus, je dois m'exprimer d'énergie",
03:46 mais parfois, j'accepte ce qui m'est arrivé,
03:50 je le vois comme un défi,
03:51 et je me dis que si nous sommes des participants
03:54 et que nous aidons cette société à changer
03:57 et à laisser un meilleur légage pour les prochaines générations,
04:00 cela aura été vraiment valable.
04:01 Il y a des moments de défaillances,
04:04 comme tous les gens le sont,
04:06 mais il y a aussi des moments de valeur et de dire
04:08 "je m'accepte de ce défi,
04:10 je m'accepte que la vie m'a amenée à ceci
04:14 ou m'a amenée à ces problèmes
04:17 pour que nous puissions lutter contre eux
04:21 pour laisser un meilleur futur".

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