Antoine de Maximy, animateur de télévision et réalisateur

Europe 1

l’année dernière

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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Antoine de Maximy, animateur de télévision et réalisateur.
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00:00 - Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 avec Thomas Hill et avec Antoine de Maximi car ce matin, tous ensemble sur Europe 1, nous fêtons les 20 ans de J'irai Dormir Chez Vous.

00:11 - Mais oui ! Happy birthday to you ! Et voilà, on a le gâteau qui va rentrer dans ce studio pour fêter les 20 ans de J'irai Dormir Chez Vous.

00:21 - Il est magnifique ce gâteau, il est extraordinaire. - Il y a Antoine de Maximi sur le gâteau, c'est magnifique.

00:26 - Il est immense. - Il est immense. - Moi je vous conseille de regarder sur internet tout ça. - Europe 1.fr.

00:31 - On va déguster ça, il est superbe. Est-ce que je peux avoir un saut d'eau pour éteindre les bougies ?

00:36 - Vous voulez souffler dessus ? - Allez-y Antoine. - Venez souffler, Antoine, vos bougies. C'est mérité.

00:43 - Il y a de l'autre côté, il est tellement gros le gâteau. - Je te donne un petit peu, voilà.

00:46 - Franchement c'est mérité et alors pour fêter ça avec les téléspectateurs, il va y avoir deux épisodes inédits.

00:53 La semaine prochaine, on le disait, J'irai Dormir Chez les Gaulois, donc vous allez en France.

00:58 Et ce vendredi, vous nous emmenez au centre de l'Amérique latine, au Paraguay, dans la capitale Assumpcion.

01:04 Et alors au début, quand vous arrivez dans la favela, les policiers vous disent que vous ne pouvez pas rentrer.

01:09 - C'est vrai. - Vous n'aimez pas trop quand on vous dit ça. - Non, je n'aime pas trop. En plus, je pense que je pouvais entrer.

01:15 - Vous n'avez jamais peur ? - Ah si ! Si j'avais pas peur, je serais mort.

01:21 - Ah oui. - Non, j'ai peur, mais là je pense que c'était pas... - C'est pas dangereux ?

01:26 - Si je restais pas loin, c'était bon. Mais il y avait tout le monde qui disait de ne pas y aller.

01:32 Moi je me suis dit, c'est pas la peine de prendre des risques. - Vous avez déjà eu des très grosses frayeurs au cours de tous ces voyages ?

01:38 - Oui, j'ai eu des frayeurs. La Bolivie où il y avait cette femme qui se disait policière, qui voulait me faire monter dans un taxi.

01:45 Et je suis certain d'une chose, c'est que si j'étais monté dans le meilleur des cas, je ressortais sans rien. En Bolivie, oui.

01:52 - Vous avez quand même l'instinct qui vous dit à un moment, non, on n'y va pas. - Oui, mais surtout c'est pas ça.

01:56 Quelques jours plus tard, parce qu'entre temps j'ai tourné ailleurs, en Bolivie, quand je suis revenu dans la capitale,

02:01 il y avait des gens qui me cherchaient. Parce qu'elle, elle a quand même passé deux jours en prison.

02:06 Et des gens me cherchaient. Tu peux pas continuer à essayer de rencontrer des inconnus quand il y a des inconnus qui te cherchent pour te faire du mal.

02:12 - Ça sent très mauvais. - Eh oui, donc j'ai fini au Pérou. - C'est ça.

02:15 - Mais alors là, à Asuncion, ça se passe très bien au Paraguay. - C'est étonnant même.

02:19 - Vous trouvez en quelques secondes un habitant, mais vraiment en quelques secondes, qui vous accueille à bras ouverts chez lui, avec sa femme, ses enfants, le poulet est déjà prêt.

02:27 - C'est vrai. - Vous êtes accueillis à merveille. Mais alors ensuite, ça se complique un petit peu.

02:31 En arrivant à Philadélphia, où vivent les Ménonites, c'est une communauté religieuse évangélique, pas super ouverte au départ.

02:39 Mais vous arrivez malgré tout à avoir une vraie discussion avec le pasteur extrait.

02:43 - Nous sommes Paraguayens aussi. Mon père est né ici, je suis né ici. Mes grands-parents venaient d'Ukraine.

02:50 - Ah, yes. - Oui, et de Russie. - Yes. - De Sibérie. - Comme beaucoup.

02:57 - Les habitants de Philadélphia ont fui le communisme et le régime impitoyable de Staline, où beaucoup de gens sont morts de faim.

03:08 C'est ce qu'on a retenu du communisme. Et c'est pourquoi nous avons émigré. Nous ne voulons plus jamais y être confrontés.

03:17 - Pour prendre cet exemple de Philadélphia, j'imagine que vous n'y allez pas totalement au hasard. Vous vous êtes renseigné avant sur la population.

03:24 - Mais pas du tout. À quel moment j'ai entendu parler des Ménonites ? Je crois que c'est sur place.

03:30 - Sur place ? - Oui, parce que moi je ne prépare rien. - Il n'y a aucun repérage avant ? - Non, repérage encore moins.

03:36 Mais même, je ne lis pas. Je ne lis pas sur le pays parce que je ne veux pas avoir d'a priori.

03:43 Et si tu as des a priori, tu essayes de faire ce que tu as appris. Moi, je ne sais pas.

03:48 Et je n'organise pas les discussions ou très peu, parce que comme ça les gens parlent de ce dont ils ont envie de parler.

03:54 - Et là où vous êtes très fort, c'est que vous vous adaptez parfaitement à chaque personne que vous croisez.

03:58 Parfois, vous leur demandez direct de vous accueillir chez eux. Et parfois, comme avec ce pasteur, vous y allez par étapes.

04:04 - Il valait mieux. - Oui, il valait mieux. D'abord, c'est est-ce qu'on peut se parler ? Oui, pourquoi pas.

04:09 Et puis ensuite, est-ce qu'on peut se revoir pour un café ? Et puis vous finissez par poser la question fatidique, est-ce que je peux dormir chez vous ?

04:16 - C'est ça. - Et là, ça ne marche pas toujours.

04:19 - Je pensais qu'on allait avoir l'extrait. Non, ça ne marche pas toujours.

04:23 Mais en fait, c'est ce qui est drôle. Ce qui est drôle, ce que je trouve vraiment intéressant, c'est la confrontation de deux cultures.

04:29 Des gens qui fonctionnent différemment et avec un dont on sait très bien quel est son but.

04:35 Et c'est vrai que c'est très drôle. Mais parfois, je pose la question directement parce que je sais, ou je crois savoir, que le mec va dire non.

04:42 Mais que ça va être intéressant, parce que ça va être révélateur.

04:45 - Vous vous dites j'ai une bonne séquence. - Oui, par exemple, juste avant dans le film, comme ça les gens le verront,

04:50 je rencontre un autre Ménonite et comme il est complètement sur la réserve, parce qu'ils sont quand même assez fermés,

04:56 le pasteur, lui, c'était un mec qui était ouvert, mais j'attaque direct.

05:00 Je lui dis, je vois bien que vous êtes sur la réserve, etc.

05:04 Et je me dis que ça serait une bonne idée d'aller boire un café chez vous.

05:07 Et bien là, je peux dire que les bras lui tombent. Et c'est super drôle.

05:12 - Et vous avez combien d'heures de rush en rentrant d'un voyage comme ça ?

05:15 - Je dirais une soixantaine d'heures. - Et vous montez tout vous-même ?

05:19 - Non, j'ai des monteurs et moi je reste le réalisateur.

05:23 Mais sur ces 60 heures, il y a deux caméras qui tournent la même chose, les deux petites caméras.

05:27 Donc ça ramène à peu près à une quarantaine d'heures pour faire une heure, une heure et demie.