Succes Masra : "Ce n'est qu'une question de jours, d'heures (...) Chacun a fait un pas vers l'autre" #Tchad
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00:07 Écoutez, nous sommes ici à la cité de l'Union africaine,
00:10 qui est le palais de la présidence de la République démocratique du Congo.
00:15 C'est tout un symbole.
00:16 Dans un pays, le pays de Patrice Lumumba, un panafricaniste à la base.
00:21 Et sous le regard bienveillant du président Félix Tshiseké,
00:26 nous venons là de consacrer, et j'entends presque quelqu'un me dire à l'oreille
00:30 qu'il y a un temps pour faire la guerre, il y a un temps pour faire la paix.
00:33 Nous voulons réconcilier notre peuple dans la justice et l'égalité.
00:37 Alors, mon premier sentiment, c'est d'abord cette forte symbolique
00:41 des Africains, des Tchadiens, aidés par d'autres Africains,
00:47 et qui trouvent une solution tchado-tchadienne avec un cirage panafricain.
00:52 Ça, ça me donne de l'espoir.
00:54 Et ça me projette dans un avenir que je vois rayonnant,
00:57 à la fois pour les peuples africains, pour les peuples tchadiens,
01:00 pour les peuples congolais, pour les peuples africains.
01:02 Donc, je voudrais d'abord remercier tous ceux qui, de façon visible ou invisible,
01:07 ont contribué à nous rapprocher.
01:09 Le Tchad est composé de médecins, mais quand des médecins sont malades,
01:11 ils ont besoin d'autres médecins pour les aider à voir les plaies
01:15 qui sont peut-être derrière leur dos, etc.
01:16 Et donc, ce soir, c'est le sentiment de continuer à faire avancer mon pays,
01:21 à faire avancer notre peuple sur le chemin de la démocratie,
01:25 dans la justice et l'égalité.
01:27 C'est ça, le combat principal.
01:29 Et nous avions voulu rentrer au Tchad pour continuer ce combat-là,
01:34 en tendant la main à tout le monde.
01:36 Et donc, nous allons rentrer avec l'esprit de réconcilier, de rassembler,
01:40 de penser les plaies et de nous projeter dans un Tchad de demain
01:43 qui doit être un Tchad au service d'une meilleure Afrique.
01:46 - Quand ?
01:48 - Tout ça va être organisé.
01:49 Maintenant que nous avons sient l'accord,
01:53 cet accord permet, un, de rentrer,
01:56 deux, ça a été rappelé par le ministre de la Réconciliation tout à l'heure,
02:02 d'exercer librement les activités politiques,
02:06 trois, de permettre, d'ici là,
02:08 ce que nous puissions avancer sur le chemin de tout ce qui permettra
02:13 l'amnestie, de penser les plaies et de permettre à l'ensemble des Tchadiens
02:17 de se retrouver autour de la justice et de l'égalité.
02:20 C'est ça que nous avons souhaité que la fin,
02:24 en tout cas le reste du mois d'octobre,
02:25 soit consacré à trouver un accord.
02:27 Nous sommes à la fin du mois d'octobre.
02:29 C'est un mois d'octobre d'espoir qui nous a permis de signer cet accord.
02:32 Une fois que c'est fait, dès demain matin,
02:34 il est possible de repartir chez soi au Tchad d'une certaine manière.
02:37 Donc, ce n'est qu'une question des jours et des heures d'une certaine manière.
02:40 - Et vous avez pris des concessions dans cet accord,
02:43 notamment par exemple, le père de Marc ?
02:47 - Vous savez, l'une de mes premières leçons en sciences politiques,
02:50 on m'a appris qu'on est de gauche ou de droite,
02:52 mais la majorité se gagne au centre.
02:55 La concession, c'est même ça la définition de la politique.
02:58 Donc, si on vient avec des idées arrêtées, on ne peut pas progresser.
03:01 Chacun a fait un pas vers l'autre.
03:03 C'est ça qui a permis qu'aujourd'hui,
03:05 nous soyons capables aujourd'hui de nous retrouver autour de cette table.
03:08 Je crois que mon frère, le général Mohamed,
03:11 a fait un discours en juin 2023, où il appelait au pardon et à la réconciliation.
03:16 J'ai moi-même prononcé un message le 15 octobre 2023,
03:19 où je m'inscrivais dans ce chemin de la réconciliation.
03:22 Il faut deux mendiants de la réconciliation pour faire une réconciliation.
03:25 Et puis, il faut d'autres personnes pour les aider à se mettre autour de la table.
03:29 Et donc, c'est l'occasion pour moi de remercier tous ceux qui ont contribué à cela.
03:33 Chacun a fait un pas vers l'autre.
03:35 Et je crois que le peuple tchadien est en train de faire un pas
03:37 vers le chemin de la justice et de l'égalité.
03:39 - Est-ce que ça veut dire la fin de ce mandat d'arrêt contre vous ?
03:43 - Il ne m'appartient pas de me prononcer sur cela.
03:46 Je crois qu'il faut laisser la primeur.
03:48 Il y a une volonté. Et j'entends quelqu'un me dire, là où il y a une volonté, il y a un chemin.
03:53 Et donc, je crois qu'on a trouvé un chemin parce qu'il y a une volonté.
03:56 Avec la volonté, je crois que rien n'est impossible.
03:58 Et donc, je suis inscrit sur ce chemin-là avec plein d'espérance.
04:02 Je crois que ce qu'il faut rappeler, surtout peut-être pour conclure,
04:05 c'est qu'il ne s'agit pas simplement d'un accord qui regarde ce qui concerne les transformateurs,
04:10 mais c'est un accord qui concerne aussi les enjeux globaux.
04:13 Parce que nous, nous sommes toujours inscrits dans une démarche globale.
04:16 Notre sort personnel, à la limite, importe très peu.
04:19 C'est le sort de ce peuple dans sa globalité, le sort de l'ensemble des acteurs.
04:23 Je crois que de part et d'autre, tout le monde est convaincu que,
04:25 même si nous avions trouvé un meilleur accord entre deux acteurs,
04:28 si tous les autres acteurs ne sont pas autour de la table, ça ne permettra pas d'aller très très loin.
04:32 Donc, c'est dans cet état d'esprit-là que nous avançons, au-delà de notre sort personnel.
04:36 - Et quelles sont les étapes à venir maintenant pour résoudre cette crise et aller vers des élections ?
04:41 - Je dirais simplement rentrer déjà.
04:44 Et une fois que je suis rentré, je crois qu'on n'a même pas eu le temps de faire le deuil.
04:49 Donc, il y aura des moments de recueillement,
04:52 il y aura des moments de beaucoup d'écoute aussi pour apprendre,
04:55 pour témoigner, pour être dans la solidarité.
04:58 Et vous allez connaître la suite de cet agenda.
05:01 Étant des gens très avertis, vous serez au courant en tout cas.
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