Sotoca : «Je profite de tout ce qui m'arrive» - Foot - L1 - Lens

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Florian Sotoca était mercredi l'invité de « L'Équipe de choc ». L'attaquant du Racing club de Lens est revenu sur le début de saison de son équipe avant d'évoquer son parcours.

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Transcription
00:00 - On est ravis de vous accueillir, attaquant du RC Lens, je l'ai dit, 3 buts cette saison.
00:05 Il y a surtout une super actu du côté de la Ligue 1, il y aura bien sûr un match,
00:09 ce sera un déplacement à Lorient samedi, et puis également la Ligue des Champions
00:14 avec cette 4e journée de phase de poule, le PSV Eindhoven qui se dresse devant les Lanceois,
00:19 ce sera mercredi. Tout va bien, Florian, comment on aborde comme ça une semaine
00:23 avec une telle échéance maintenant ?
00:28 - Bonjour à tous, on sait qu'on a eu un début de saison compliqué,
00:33 mais tout doucement l'équipe commence à retrouver sa forme de l'an dernier.
00:38 En tout cas, on a un match avant tout très important à Lorient qui nous attend
00:42 avant de passer à la Ligue des Champions parce qu'on sait qu'on n'a manqué de points en Ligue 1,
00:46 il faudra tout faire pour remporter ce match à Lorient.
00:48 - L'ancien 10e du classement de Ligue 1 et pour la Ligue des Champions,
00:51 donc il restera le PSV Eindhoven, Arsenal et Séville ensuite.
00:55 Julien, vous vouliez aussi accueillir notre invité avec de belles images.
00:59 - Malheureusement, on ne les a pas encore, mais on sait Florian que ce matin,
01:05 tu t'es entraîné devant 5000 supporters lanceois avant justement le déplacement à Lorient samedi.
01:11 Raconte-nous un petit peu cette ambiance au terrain d'entraînement
01:14 avec tous ces supporters présents au stade.
01:17 - C'est vrai que c'est assez fou ce club avec cette ferveur.
01:23 On savait qu'il y aurait beaucoup de monde à l'entraînement, mais on a été surpris
01:26 parce que le petit stade à côté de notre centre d'entraînement était plein,
01:30 donc il y avait 5000 personnes.
01:32 On connaît la ferveur de ce club, mais on ne s'en lasse jamais parce que c'est magnifique à vivre.
01:38 - Florian, la semaine passée, tu as inscrit un doublé.
01:44 Tu n'existes pas que par tes statistiques parce que tu as une activité qui est assez dingue sur le terrain
01:48 et quand on a la chance d'aller au stade, c'est encore plus criant.
01:51 Est-ce que tu as ce besoin-là et pour la confiance, c'est particulièrement important ?
01:56 Ou quand tu arrives à être très bon sans marquer, ça te convient aussi parfaitement ?
02:03 - Oui, ça me convient parfaitement aussi.
02:06 Je ne suis pas quelqu'un qui a énormément de statistiques,
02:09 mais c'est vrai que pour un attaquant, c'est toujours mieux de faire marquer ou de faire marquer.
02:15 De marquer ou de faire marquer, pardon, mais c'est vrai que je n'attache pas trop d'importance à ça.
02:19 Je pense surtout au collectif et c'est vrai qu'en début de saison, on était un peu moins bien.
02:26 C'est vrai qu'on relève la tête depuis un certain temps et c'est ça qu'il faut retenir.
02:29 En tout cas, aujourd'hui, on est fiers d'avoir pu remporter ce match face à Nantes
02:34 qui nous remet un peu dans le haut du tableau.
02:36 - Salut Flo, c'est Pierre. Je voulais savoir, on est tous d'accord pour dire que le début de saison a été compliqué.
02:45 Est-ce que tu considères que ce match à Séville justement a été un petit déclic par rapport à votre début de saison
02:49 où vous avez commencé à engreger des points en Ligue 1 ?
02:51 - C'est vrai que ça a été un peu un match référence du début de saison.
02:56 Alors tout n'était pas à jeter bien sûr parce qu'on avait fait de bonnes performances,
02:59 notamment la première mi-temps à Brest où on met 2-0 et ensuite on perd 3-2.
03:03 Il y a ce fin match contre Metz où on le perd 1-0 alors que si le match tu le rejoues 100 fois, tu le gagnes 90 fois.
03:12 Voilà, c'est des choses qui arrivent mais le groupe n'a pas douté.
03:15 On a retrouvé un certain état d'esprit et c'est vrai que ce match à Séville nous a fait du bien sur le plan mental
03:20 de prendre notre premier point en Coupe d'Europe parce que c'était tout nouveau pour nous.
03:24 Et ensuite, trois jours après, on a réussi à gagner Toulouse qui a lancé notre saison.
03:29 Donc voilà, ça ne tient à rien mais en tout cas, on est fiers d'avoir pu remonter la tête.
03:35 Et c'est vrai que sur les huit matchs sans défaite qu'on vient de faire,
03:38 on a été mené cinq fois et ça prouve la capacité de réaction de l'équipe et l'état d'esprit du groupe.
03:44 - Florian, sur ce début de saison à nouveau, est-ce que l'explication,
03:47 et ne prends pas de gants pour me corriger si tu n'es pas d'accord du tout,
03:50 c'est que les adversaires en faisaient en fond beaucoup plus face à vous
03:55 qui êtes très bons en Ligue des Champions, qui étaient dauphins du PSG la saison dernière
03:58 et que vous, peut-être inconsciemment, forts de la saison dernière,
04:02 vous pouvez vous dire on a un peu de marge sur le reste et au final vous n'en avez pas énormément
04:06 puisque la Ligue 1 est très homogène. Cette analyse-là te paraît convaincante ou pas ?
04:12 - Exactement. On sait qu'on est beaucoup plus attendu que la saison dernière où on avait fait 84 points,
04:18 ce qui est assez exceptionnel pour nous.
04:20 Et c'est vrai qu'en début de saison, on n'était pas tous à 100%,
04:23 que ce soit sur le plan individuel ou collectif.
04:26 Et dès que nous, on est un peu moins bien, on le sent au niveau des résultats et de nos performances
04:33 et on était moins bien, que ce soit en termes de points et de collectif.
04:38 On s'est réunis, on a beaucoup parlé et je pense que cette trêve internationale,
04:44 la première en septembre, nous a fait du bien.
04:46 On a pu retrouver totalement l'effectif puisqu'on avait pas mal de pépins,
04:50 on a eu des joueurs qui sont arrivés sur le tard.
04:52 On a pu bien travailler. En tout cas, on retrouve le vrai air séance, le vrai état d'esprit
04:58 et ça fait du bien à tout le monde.
05:01 - Salut Flo, une petite question.
05:03 Savoir si pour toi, le véritable déclic, là en soi, cette saison,
05:06 est-ce que ça a été le fait d'avoir les trois Avengers derrière,
05:09 avec Gradim, Edina et Danso, qui sont absolument incroyables,
05:13 ou plutôt d'avoir un petit peu plus de réalisme offensif,
05:16 avec notamment Eliwayi qui s'est mis à marquer et qui a fait beaucoup de bien ?
05:20 - De bien ?
05:21 - Parle comme lui maintenant.
05:22 - Alors c'est un ensemble de tout.
05:26 On sait qu'on a manqué d'efficacité, que ce soit offensive ou défensive,
05:29 cette saison, puisqu'on prenait beaucoup de buts.
05:31 C'est vrai que l'an dernier, on a réalisé pas mal de clean sheet.
05:34 Ces derniers temps, justement, on prend moins de buts
05:36 et forcément, on est à nouveau performant.
05:38 L'arrivée d'Eli, forcément, nous a donné un surplus d'efficacité offensive.
05:44 C'est vrai qu'il est arrivé un peu sur le tard en mercato pour remplacer Luis.
05:48 C'est quelqu'un qui nous fait du bien par sa présence devant le but,
05:51 par sa crainte des défenseurs et par sa vitesse, puisqu'on sait qu'il est important.
05:56 En tout cas, c'est vrai que le fait d'avoir joué Kev et Fak derrière,
06:02 on sait que ce sont trois joueurs très importants pour nous
06:05 et en tout cas, ils retrouvent leur forme et ça prouve que le collectif a grandi.
06:11 - Flo, c'est encore pire.
06:13 - C'est qu'il te voit.
06:15 - Je ne sais pas moi, je ne vois pas ce qu'il voit, je ne sais rien.
06:19 Je me présente quand j'ai l'impression qu'il est sur un parleur.
06:22 - Je connais l'importance d'avoir un état d'esprit dans le vestiaire.
06:26 Je trouve qu'il y a certains garants de ça.
06:28 Tu en fais partie justement avec Jonathan Gradit et d'autres.
06:32 Je parlais de Leca aussi, même s'il ne jouait pas, qu'il y avait une importance dans le groupe.
06:35 Est-ce qu'il est plus facile justement d'accueillir des joueurs
06:39 parce qu'il n'y a pas grand-chose à faire, parce que les gens savent où mettre les pieds
06:42 et qu'en fait, ils rentrent directement dans le rang du RC Lens parce que ça représente quelque chose ?
06:47 - Exactement, on sait que depuis 3-4 ans, le coach a façonné un état d'esprit
06:54 qui fait que chaque recrut doit s'intégrer dans le groupe.
07:00 On trouve que le collectif est l'important dans notre groupe.
07:03 C'est vrai que dès qu'il y a des nouvelles recrues, ils doivent tout de suite se mettre dans le moule
07:09 parce qu'ils savent que sinon ils vont s'écarter du groupe.
07:11 - Et c'est le coach qui a instauré ça ?
07:13 - Les cadres ont des garants de ça.
07:14 - Oui, c'est le coach, c'est nous les cadres qui ont ça.
07:18 Et c'est vrai que ça se passe très bien depuis 3-4 ans parce que l'état d'esprit est énorme tout simplement.
07:23 On a envie de cultiver ça parce que c'est notre force.
07:27 Et on l'a vu en début de saison, ça se passe assez moins bien.
07:31 Mais voilà, chacun a pris sa parole, chacun en a fait plus de son côté et ça remarche à nouveau.
07:37 - Florian, j'ai une double question.
07:38 Je ne vais pas insister sur le parcours qui est le tien
07:40 où tu n'étais pas nécessairement programmé pour aller au plus haut niveau.
07:46 Mais est-ce que toi-même tu te surprends ou tu comprends qu'on puisse être surpris
07:52 par le fait que c'est une chose d'être très banlien,
07:54 c'en est une autre d'être déterminant aussi dans des matchs face à Arsenal, face à Séville, face au PSV.
08:00 Est-ce que tu t'es surpris toi-même sur ton niveau de jeu ?
08:02 Et la petite double question, comment on peut être aussi sympa dans la vie comme tu me sembles l'être ?
08:07 On n'est pas intime mais on s'est croisés quelques fois et aussi insupportable sur le terrain.
08:11 - Est-ce que tu arrives à râler en anglais à l'arbitre ?
08:13 C'est ça qui me pose aussi.
08:16 - Alors, je râle beaucoup à Ligue 1 parce que les arbitres, ils me comprennent.
08:20 Mais c'est vrai qu'en Ligue des Champions, c'est différent parce qu'ils parlent soit anglais,
08:23 soit une différente langue que le français.
08:25 Et ça, j'ai un peu plus de mal avec ça.
08:29 Mais c'est vrai que, non, voilà, certains peuvent être surpris, oui, je le comprends tout à fait.
08:34 Parce que quand vous venez du monde abatteur, vous avez connu toutes les divisions à partir de la huitième.
08:39 Donc le chemin parcouru, oui, il est fou.
08:43 Mais voilà, avec beaucoup de travail, beaucoup d'humilité, beaucoup de remise en question permanente.
08:49 Parce que le haut niveau, il faut une remise en question permanente.
08:52 Ça fait que j'essaye de me mettre à la hauteur de chaque match.
08:57 Et en tout cas, j'essaye de tout donner pour le collectif.
09:01 Alors on marche mieux que d'autres.
09:04 Et en tout cas, j'essaye d'être le plus présent pour embêter le coach lors de ses choix d'équipe
09:10 et tout donner pour le collectif.
09:12 - Bonjour Florian, j'aimerais juste si possible revenir en 2020.
09:15 J'ai envie de dire que tout ce qui se passe aujourd'hui à Lens, c'est grâce à toi.
09:18 Parce que dans cette fameuse saison de Ligue 2, Lens enchaîne une série de matchs sans victoire.
09:23 Et juste avant la pause Covid, il y a deux victoires et tu marques les trois buts.
09:26 Notamment ce pénalty face à Orléans.
09:29 Et c'est toi qui permet à Lens de passer à la deuxième place
09:32 et donc d'être dans les deux pour aller directement en Ligue 1.
09:35 Quel souvenir tu as de ces deux matchs où tu permets à Lens d'être dans les deux et de finalement aller en Ligue 1 ?
09:42 - C'est vrai que ce pénalty face à Orléans, on en parle souvent, notamment les supporters qui me disent merci.
09:48 Mais voilà, c'est avant tout un travail collectif d'équipe.
09:52 Et on sait qu'on a eu un parcours compliqué en Ligue 2 puisqu'on a été souvent allés de premier à deuxième.
10:00 Lors des dernières journées, c'est là où le coach a pris les mains de l'équipe.
10:07 Et c'est vrai que sur les deux derniers matchs, ça s'est plutôt très bien passé puisqu'au PFC, on gagne 2-0 et je m'ai endoublé.
10:12 Il y a ce fameux match contre Orléans à Louis-Clos, le premier match à Louis-Clos en France avec le Covid,
10:18 qui fait qu'aujourd'hui, on se retrouve là trois ans après à jouer la Ligue des Champions.
10:22 Donc c'est vrai que le parcours est assez fou.
10:24 Et on se dit que si je n'aurais pas mis ce pénalty, on serait peut-être encore en Ligue 2.
10:28 Et le club galère encore, puisque pendant 10 ans, ça a été compliqué.
10:33 Mais voilà, comme quoi dans le foot, il faut toujours se battre et toujours croire en soi parce que ça peut aller vite dans un sas comme dans l'autre.
10:41 - Alors Florent, pour terminer, j'ai une double question moi aussi.
10:44 - C'est la spécialité du sury.
10:45 - C'est pour gruger en fait. T'es sous contrat jusqu'en 2026 avec Lens.
10:49 Tu seras donc dans ta 36e année. L'ambition, c'est de finir ta carrière à Lens.
10:54 Et dernière petite question, t'y crois forcément toi la qualification en 8e de finale de Ligue des Champions ?
11:00 - Il va te dire non.
11:01 - Ça ne me rajeunit pas tout ça.
11:03 Mais c'est vrai que moi, je profite de tout ce qui m'arrive.
11:09 Je sais la chance que j'ai d'être dans ce club et de faire ce parcours-là.
11:13 Donc je me sens encore très jeune dans ma tête.
11:16 Mais c'est vrai qu'à 33 ans, ça commence un peu à peser après certains matchs.
11:20 Mais voilà, le plus important, c'est de vivre au jour le jour.
11:24 Je n'ai pas envie de trop me projeter vers l'avenir parce que j'ai une carrière qui a débuté assez tard.
11:30 Et j'ai envie qu'elle se prolonge le plus tard possible.
11:32 Mais c'est vrai qu'à un moment donné, le corps, il va dire stop.
11:35 Et en tout cas, je suis très fier de faire partie de ce club le plus longtemps possible, j'espère.
11:40 Et après, pour se qualifier en huitième, en tout cas, on s'est donné l'espoir lors de ces trois premiers matchs pour se qualifier.
11:48 Et on va tout faire pour continuer dans ce sens-là lors des trois matchs qui arrivent.
11:53 Parce qu'on sait que ça peut aller vite en Ligue des Champions.
11:56 Parce qu'on affronte des équipes taillées pour l'Europe et qui sont habituées aux joutes européennes.
12:03 Et c'est vrai qu'on a un déplacement compliqué qui va arriver au PSV.
12:06 On le sait. En tout cas, on va tout faire pour montrer notre vrai visage comme on le fait depuis la première journée à Séville.
12:12 En tout cas, ne pas avoir d'engrais, c'est notre mot.
12:15 Et ne pas avoir peur des équipes en face.
12:19 – Merci beaucoup Florian Sotoka d'avoir été avec nous, d'avoir pris le temps d'être avec nous également.
12:24 – Top, adorable.
12:25 – C'était une super interview, on a passé un super moment avec vous Florian.
12:28 – Merci beaucoup.
12:29 – A bientôt dans l'équipe de Chac et sur la chaîne L'Équipe, bien sûr.

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