Au moins deux personnes sont mortes et 16 ont été blessées en raison de la tempête Ciarán, qui a commencé à balayer l'ouest du territoire dans la nuit de mercredi à jeudi, avec parfois des rafales de vent à plus de 190km/h.
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00:00 – Bonsoir Alain. – Bonsoir.
00:02 – Vous avez survécu à la tempête, est-ce que vous aviez connu ça sur l'île-Dieu, une telle tempête ?
00:06 – Alors j'ai connu beaucoup de tempêtes sur l'île-Dieu
00:08 puisque j'y viens depuis une soixantaine d'années, mais à ce point aucune.
00:12 Pourtant j'étais là par exemple, la fameuse tempête de décembre 99
00:18 qui avait fait beaucoup de dégâts, là il y a peu de dégâts apparents
00:23 mais il y a eu un vent d'une violence comme je n'en ai jamais connu,
00:27 ni à l'île-Dieu, ni en France, ni ailleurs.
00:30 – Mais vous avez employé l'expression, quand on a été au téléphone avec vous,
00:36 "d'enfer véritablement".
00:39 – Oui, évidemment c'était une image, mais c'est vrai que ça ressemblait
00:43 à ce qu'on imagine l'enfer dedans, c'est-à-dire que quand on est dans une pièce
00:48 juste sous le toit pour dormir, on a l'impression qu'il y a des coups de bélier
00:54 qui cherchent à rentrer de force dans la chambre et que c'est vraiment impressionnant,
01:00 et puis inquiétant quand on pense à la suite
01:03 puisque ce sont des phénomènes susceptibles de se reproduire de plus en plus.
01:07 – Mais Alain, très franchement, est-ce qu'à un moment,
01:10 j'emploie l'expression un peu triviale, vous avez eu la trouille ?
01:15 – Je ne dirais pas ça en sens, mais il y a des moments où je me demandais vraiment,
01:21 le vent était tellement violent, je me demandais vraiment si brusquement
01:24 on n'allait pas avoir une fenêtre d'enfoncée
01:28 et donc la ruée de quelque chose d'impressionnant, oui.
01:33 – Et quand vous êtes sortis, quel était le paysage qui s'est offert à vos yeux ?
01:38 – D'abord, quand on est sortis, on était frigorifiés, ensuite le vent restait fort,
01:44 bon le matin il avait nettement baissé, mais il restait très fort,
01:47 et on avait l'impression que tout était arrêté,
01:52 il y avait beaucoup moins de dégâts qu'en 99,
01:55 mais je répète, je n'ai pas connu cette violence-là, c'était au-delà des bourrasques,
02:02 vraiment le sentiment qu'on avait, c'est qu'on était un tambour
02:06 sur lequel quelqu'un essayait de taper toutes ses forces.
02:10 – Globalement, au travers peut-être des coups de fil que vous avez pu passer,
02:14 des échanges que vous avez eus avec les riverains, les habitants de l'île-dieu,
02:19 quel est l'état d'esprit là en fin d'après-midi aujourd'hui ?
02:22 – Les îlés, ils ont évidemment beaucoup plus l'habitude des orages que moi,
02:28 mais je crois vraiment qu'un orage, un vent de cette…
02:33 c'était surtout ça qui était frappant,
02:35 bon des orages il y en a eu beaucoup et de gros et de forts,
02:39 mais un vent sifflant et brutalement, c'était réellement, ça restera un souvenir.
02:47 – Alain, est-ce qu'il n'y a pas eu d'imprudence, d'inconscient qui se sont dit
02:53 c'est le moment d'aller regarder quand même, faire des photos ou faire un peu de surf ?
02:57 – Alors franchement je ne peux pas vous le dire parce que je ne serais certainement pas sorti
03:02 pour aller regarder ce qu'ils faisaient, mais les gens ne sont quand même pas fous,
03:07 en particulier les idées qui connaissent les risques, bien sûr.