• l’année dernière
La Sonde Psyché a récemment pris son envol pour rejoindre un astéroïde du même nom, particulièrement riche en métaux précieux. Si ce dernier pourrait être une source précieuse d’informations, les trésors qu’il renferme remettent au cœur du débat le cadre juridique de ces missions d’exploration. On explore le sujet avec Vanina Paoli-Gagin, sénateur de l’Aube et co-rapporteur d’un rapport d'information sur les ressources spatiales publié en juin, et Patrick Michel, responsable de mission d’exploration des astéroïdes pour le CNES.

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00:00 C'est l'heure du Space Talk. Immenses trésors sur Terre, dans l'espace, les métaux inaccessibles
00:10 de certains astéroïdes ont moins de valeur que l'oxygène. Et pourtant, difficile d'échapper
00:16 aux fantasmes. Alors rêve ou réalité, que sont ces ressources et quel rôle jouent-elles
00:19 pour nous ? Pour en parler, nous avons avec nous en plateau Vanina Paoli-Gagin, sénateur
00:25 de l'OB et rapporteur d'un rapport d'information sur les ressources spatiales publiées en
00:29 juin dernier. Bonjour. Bienvenue sur le plateau de Smart Space. Pour vous accompagner dans
00:35 cet échange passionnant, Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS à l'Observatoire
00:41 de la Côte d'Azur et membre de l'équipe, Osiris Rex pour le CNRS et le CNES, et le
00:46 projet de la NASA. Bonjour Patrick Michel, bienvenue dans Smart Space. Alors, il y a
00:52 deux semaines à peu près, la sonde Psyche a pris son envol pour rejoindre un astéroïde
00:57 à des centaines de millions de kilomètres de l'espace. Et c'est le point de départ
01:01 de notre conversation aujourd'hui, évidemment. Sa composition à 90% de métal, dont certains
01:07 précieux comme l'or, l'argent ou le platine. Cette composition lui confère une valeur
01:13 plus importante que celle presque de l'économie mondiale. Une richesse qui, si elle était
01:17 partagée, si on extrapole un petit peu, permettrait à chaque personne vivant sur Terre de recevoir
01:23 près d'1,4 milliard d'euros. Évidemment, ce n'est pas possible, l'économie s'effondrerait,
01:28 ça n'aurait plus la même valeur, mais ça nous donne la mesure de ce qu'on peut
01:31 aller trouver là-bas. Alors, je vous pose la question, forcément Patrick, on s'interroge,
01:35 est-ce que ce genre de mission, comme la mission Psyche, a pour but d'aller gratter sur l'astéroïde
01:40 un petit peu de métal ? Alors, dit comme vous le dites, ça fait rêver. En fait, non,
01:46 cette mission a pour but de se mettre en orbite autour de Psyche pour l'étudier et nous
01:49 renseigner sur plutôt des choses scientifiques qui sont comment les planètes se forment.
01:55 D'ailleurs, on n'est pas complètement sûr qu'elle soit purement métallique,
02:00 en fait ce petit objet, cet astéroïde qui fait 250 km de diamètre, et le ramener sur
02:06 Terre sa matière serait extrêmement coûteux en réalité. Pour vous rendre compte, la
02:11 mission Osiris-Rex de la NASA qui a ramené, on espère, au moins 250 grammes d'échantillon
02:16 d'un petit astéroïde de 500 mètres de diamètre près de la Terre, a coûté un
02:20 milliard de dollars. Donc, on voit qu'on n'est pas encore capable et en mesure d'extraire
02:25 du matériau d'un astéroïde pour le ramener sur Terre. En réalité, on pourra en parler
02:29 après, l'idée c'est plus de les utiliser comme des stations-service pour aller voir
02:33 plus loin.
02:34 Est-ce qu'il y a d'autres exemples comme ça, Patrick, d'astéroïdes qui génèrent
02:38 un petit peu des fantasmes à cause de leur supposée composition ou est-ce que Psyche
02:42 est vraiment un cas à part ?
02:43 Non, Psyche n'est pas un cas à part. On a quelques astéroïdes métalliques, en
02:48 tous les cas sur la base de ce qu'on sait depuis la Terre, puisqu'il ne faut pas oublier
02:51 que ces petits objets ne font que réfléchir à la lumière du soleil et comme ils sont
02:54 très loin, on a vraiment peu d'informations depuis la Terre. Mais somme toute, on est
02:59 capable de détecter s'il y a du métal, à savoir s'il est entièrement métallique,
03:02 la mission Psyche nous le dira. En revanche, ce qui est très bien avec les astéroïdes,
03:06 c'est qu'ils ont une variété de compositions incroyable. La plupart sont entre Mars et
03:11 Jupiter, certains croisent la trajectoire de la Terre et avec les études qu'on a
03:15 menées, on a montré qu'on a une grande variété de compositions dans ces petits corps.
03:19 Ça va du métal au carbone, au corps rocheux silicate et même aux minéraux hydratés,
03:27 c'est-à-dire qui contiennent de l'eau, oxygène, hydrogène. Donc, il y a de quoi
03:33 s'interroger sur les utiliser comme des ressources puisqu'on a accès grâce à eux si on est
03:38 capable d'interagir avec eux et on a vu que ce n'était pas si simple que ça. On
03:43 peut accéder à différents minéraux qui peuvent remplir différents objectifs, ne serait-ce
03:47 que par exemple se refournir en carburant ou en eau, par exemple, si on pense à des
03:53 astronautes, etc. Donc, c'est ça l'avantage, c'est que d'abord ils sont nombreux, ils
03:58 ont des trajectoires différentes, donc on peut y accéder de différentes manières
04:03 et ils ont une variété de compositions intéressantes pour les ressources.
04:05 Alors justement, Vanina, Paoli, Gagin, dans ce rapport que vous avez publié, rapporté
04:10 au Sénat en juin dernier, vous dites avec votre co-rapporteur Christine Lavarde, l'exploitation
04:17 des ressources spatiales n'est plus de la science-fiction. Pourtant, et Patrick Michel
04:22 l'a précisé, on n'a pas à notre connaissance de moyens aujourd'hui ou peut-être demain
04:26 dans un futur très proche d'aller à plusieurs centaines de millions de kilomètres miner,
04:31 parce qu'il s'agit de ça, quasiment, de miner et de rapporter une quantité suffisante
04:36 de ces métaux.
04:37 L'idée, et ça a été dit par notre spécialiste, c'est que c'est la condition sine qua non
04:45 du retour sur la Lune qui est prévu d'ici 2030. Mais aussi la clé du développement
04:51 de nouvelles activités commerciales en orbite et notamment dans tout ce qu'on appelle l'espace
04:58 six lunaires et la basse orbite. Et la France et l'Europe jouent là une carte qui peut
05:06 être décisive parce qu'on a un certain nombre d'acteurs, on a des écosystèmes assez cohérents
05:13 sur ces sujets, entre guillemets, de fourniture de services pour ces ressources dites spatiales
05:21 in situ.
05:22 Tout à fait, tout à fait. Donc l'idée, ce n'est pas forcément d'aller tout de
05:25 suite chercher s'il est possible de miner sur un astéroïde, mais plutôt le modèle
05:30 économique qui peut découler de ces objectifs à très long terme.
05:33 C'est tout à fait cela. Et puis c'est surtout de réfléchir aux modalités d'exploitation.
05:40 Et quand je dis que l'Europe et la France ont une carte à jouer, on le verra peut-être
05:45 tout à l'heure, c'est qu'il y a quand même des enjeux juridiques prégnants, à
05:49 la fois internationaux, mais aussi européens, voire nationaux, sur ces sujets de l'appropriation
05:56 ou non des ressources spatiales.
05:59 Alors ce qui est intéressant, c'est qu'avant même que cette question-là ait été réglée,
06:02 en réalité, cette idée de chasse au trésor astrale, si je peux l'appeler comme ça,
06:07 elle n'est pas nouvelle. Elle date déjà, par exemple, au début des années 2010, des
06:12 entreprises américaines avaient déjà posé l'ambition de parvenir à aller récolter
06:17 ces richesses. On a l'exemple des dirigeants de Google, Larry Page et Eric Schmidt. On
06:21 a aussi le réalisateur d'Avatar, James Cameron. Tous ont investi dans des sociétés.
06:26 Le Luxembourg aussi avait investi dans une start-up. Mais aujourd'hui, beaucoup de
06:30 ces entreprises, en réalité, n'ont pas vu le jour où ont reconverti leur activité
06:37 à quelques exceptions près, qu'on peut citer, la Chine et Astroforge, on va y revenir.
06:41 Mais pourquoi ça ne marche pas ? C'est trop ambitieux, le modèle économique ne peut
06:45 pas tenir derrière ou alors, comme vous l'avez dit, le terrain n'est pas encore préparé
06:49 ?
06:50 Disons que pour donner de la visibilité et de la sécurité aux investisseurs qui doivent
06:59 avoir des poches très profondes et qui investissent sur un temps très long dans ces sujets, avec
07:05 un aléa à la clé qui est très grand, il faut de la sécurité juridique. Cette sécurité
07:13 juridique, on ne l'a pas vraiment. Et en plus de cette sécurité juridique, et là
07:18 quand même les Etats-Unis sont un peu à l'avant de cette course, il faut de la commande
07:25 publique. Alors en Europe, on est très sur un tango hésitant, une valse hésitation,
07:38 on ne voit pas très bien où on va finalement.
07:41 Mais est-ce que c'est à juste titre, et peut-être Patrick Michel vous avez aussi
07:44 votre regard là-dessus, quand on voit que des investisseurs comme Google sont capables
07:51 de se dire "oui je vais miser là-dessus", mais finalement on ne voit pas technologiquement
07:56 aboutir ces projets, est-ce que c'est qu'aujourd'hui, à l'échelle de l'invention technologique
08:03 humaine, on n'est pas prêt à faire ça ?
08:05 Alors moi je dirais que la raison pour laquelle les entreprises se sont intéressées à aller
08:11 miner les astéroïdes au début des années 2010, c'est que c'était encore à l'époque
08:15 où le président Obama avait réorienté l'exploration humaine vers les astéroïdes.
08:21 Et donc il y avait des projets pour capturer un astéroïde, le mettre sur une orbite six
08:26 lunaire et envoyer des êtres humains après.
08:28 Donc de là sont nés les initiatives Planetary Resources par exemple, ou l'espace industry
08:34 qui sont nées à ce moment-là, et qui cherchaient à développer des technologies pour ramener
08:39 des échantillons sur Terre aux orbites six lunaires.
08:43 Et puis Luxembourg d'ailleurs en a racheté une partie.
08:46 Luxembourg a toujours été visionnaire, donc ils ont anticipé qu'à un moment donné
08:51 ça serait intéressant, plutôt que d'utiliser une ressource sur Terre, on amène le minimum
08:56 pour plutôt se refournir dans l'espace.
08:59 Mais ces entreprises-là étaient plutôt axées sur le retour sur Terre, et c'est
09:02 là qu'à court terme évidemment il n'y avait pas de business à faire.
09:06 Et bien sûr comme le programme Artemis ensuite est né et le retour sur la Lune, évidemment
09:12 les développements se sont plutôt recentrés sur l'exploitation des ressources lunaires
09:17 puisque à court terme évidemment il y a un enjeu plus important puisqu'on a le retour
09:22 de l'être humain sur la Lune.
09:23 Alors il y a encore des industries, comme vous les avez citées, qui s'intéressent
09:27 à l'exploitation des ressources des astéroïdes.
09:29 Il faut de l'innovation, on vit un âge d'or des missions spatiales vers les astéroïdes.
09:34 Je viens de publier un livre chez Odile Jacob qui raconte tout ça et qui raconte toutes
09:39 les missions qui vont venir.
09:40 Donc on est en train d'apprendre à interagir avec ces corps-là, à s'apercevoir que
09:45 ce n'est pas si simple, et tout ça va aider sur le long terme ces compagnies à pouvoir
09:51 exploiter les ressources.
09:52 Il faut d'ailleurs citer les Emirats Arabes Unis qui vont lancer une mission en 2028 pour
09:56 aller survoler 7 astéroïdes et eux sont intéressés par l'eau.
10:00 Donc ils ont choisi des astéroïdes qui ont potentiellement des minéraux hydratés pour
10:04 voir comment est-ce qu'on pourrait interagir avec eux.
10:07 Donc on voit qu'il y a encore un engouement mais plus axé sur le moyen ou long terme
10:12 plutôt que le court terme à l'époque.
10:14 Une petite précision aussi, c'est à ce moment-là, dans les années 2015, je pense
10:20 que les législations sont passées pour qu'on puisse exploiter les astéroïdes.
10:23 Vous savez que les traités internationaux interdisent qu'on s'approprie les corps
10:26 célestes.
10:27 Par contre les Etats-Unis et le Luxembourg ont passé une législation qui les autorise
10:32 à faire de l'exploitation.
10:33 Je voulais rebondir là-dessus effectivement sur cette question de la législation, on
10:36 peut l'aborder tout de suite.
10:38 Vous avez cité d'ailleurs les Artemis.
10:40 Ça c'est un moteur ou un frein aujourd'hui cette législation ? Est-ce qu'elle a fait
10:44 avancer le sujet ?
10:45 Elle a fait avancer le sujet pour ceux qui en ont été les initiateurs évidemment.
10:51 Mais en fait, elles ont quelque part sonné le glas du multilatéralisme dans ce domaine
10:57 finalement.
10:58 Parce qu'au départ, je le rappelle très vite fait, en droit international, nous avions
11:02 le traité de l'espace de 1967 qui était assez ambigu qui nous expliquait qu'aucun
11:08 corps céleste ne pouvait faire l'objet d'appropriation nationale.
11:11 Ensuite, voilà, on a le traité sur la Lune qui est moins ambigu, il interdit explicitement
11:18 l'appropriation des ressources qui appartiennent au patrimoine commun de l'humanité, sauf
11:25 que ce texte n'a été signé par aucune puissance spatiale, sauf la France qui ne
11:30 l'a même pas ratifié.
11:31 Donc les Etats-Unis ont choisi d'avancer en solo et avec ce SpaceX qui a été effectivement
11:38 cité, ils ont autorisé l'exploitation des ressources spatiales à des fins commerciales,
11:45 donc leur appropriation.
11:46 Donc je pense que le combat, en tout cas européen et national, il n'est plus là, il est vraiment
11:53 sur reprendre la main sur les modalités de cette appropriation et peut-être reprendre
12:00 la main sur la normalisation, les enjeux, et ça c'est très cher à mon cœur, je
12:05 suis cofondatrice d'une association qui s'appelle Transition Forum, les enjeux de
12:08 durabilité, de gestion des débris, etc.
12:12 Là je pense que l'Europe et la France ont tout à fait leur mot à dire sur ce sujet-là.
12:19 Alors ce qui est intéressant c'est de voir aussi que la richesse dans l'espace s'est
12:24 placée à un autre niveau que celle sur Terre, on parlait des métaux, mais en fait Patrick
12:27 Michel vous nous avez aussi remis dans le droit chemin, c'est l'eau qui va être
12:32 une vraie ressource, c'est l'oxygène qui va être une vraie ressource pour donner
12:35 vie à ce vol habité longue durée et permettre l'installation durable dans l'espace,
12:40 à commencer par la Lune qui est le pont vers peut-être Mars.
12:44 Il faut faire cette distinction-là aujourd'hui même dans la législation entre ces ressources-là,
12:50 celles de l'eau, de l'oxygène ou des ressources minières ou de territoire ?
12:54 Je ne sais pas vous répondre.
12:58 Je pense qu'il y a un effort définitionnel peut-être de hiérarchisation de l'intérêt
13:09 pour l'humanité de ces ressources, mais là encore, les législations dont on a parlé,
13:15 que ce soit le Space Act ou alors la loi de 2017 au Luxembourg etc. ne font pas ce distinguo
13:22 et c'est premier arrivé, premier servi en fait.
13:24 Et si j'ai un agrément pour exploiter la ressource dans tel espace, j'ai un agrément
13:32 pour exploiter toute ressource.
13:34 Quel est votre regard Patrick Michel sur ce sujet ?
13:36 Oui, je suis d'accord, c'est complexe.
13:40 D'ailleurs, pour les étudiants qui veulent faire du droit, le droit de l'espace, il
13:43 y a beaucoup de choses à faire parce que c'est encore un peu le zoo.
13:46 En particulier, si on pense à l'eau, sur la Lune par exemple, il n'y a pas beaucoup
13:51 d'endroits où on risque de trouver de l'eau.
13:52 Donc savoir est-ce que c'est premier arrivé, premier servi ou comment est-ce qu'on peut
13:57 intelligemment se coordonner de façon internationale pour arriver à s'entendre.
14:03 Si on n'arrive pas sur Terre, on peut peut-être espérer que l'espace peut nous permettre
14:08 de régler certains problèmes et d'avoir un retour positif sur Terre.
14:11 Mais effectivement, c'est très important.
14:13 Je pense qu'il y ait, au-delà des législations passées dans les pays individuels, qui finalement
14:19 les autorisent à faire ce qu'ils veulent dans un contexte isolé, ça serait bien qu'il
14:25 y ait des accords internationaux et qu'on puisse éviter justement que si jamais on
14:31 est intéressé par une ressource particulière et qu'elle ne se trouve pas à de nombreux
14:35 endroits, ça soit la guerre pour les atteindre.
14:38 Et pourtant, l'Europe a signé les accords Artemis avec la NASA sans revenir sur cet
14:43 aspect-là où la NASA écrit explicitement que sur la Lune, elle pourra exploiter les
14:51 ressources.
14:52 Alors la ligne est floue entre exploiter et s'approprier.
14:54 C'est toute l'ambiguïté de notre positionnement très sincèrement.
14:58 Et effectivement, comme le disait notre spécialiste, il y a une guerre au pôle sud de la Lune
15:05 aujourd'hui puisque c'est là où se trouvent des cratères d'eau glacée.
15:08 Moi, je pense très sincèrement que le véritable enjeu n'est plus celui de l'appropriation.
15:18 Malheureusement, je pense qu'on a…
15:19 On l'a passé, c'est trop tard.
15:21 Voilà.
15:22 On a passé cette étape.
15:24 C'est vraiment l'enjeu de la régulation des modalités d'appropriation.
15:28 Et après, j'entends ce que disait Patrick, évidemment qu'un accord international serait
15:39 le bienvenu.
15:40 Mais je vous rappelle quand même que le comité onusien Haddock sur ces sujets s'est emparé
15:47 je crois de cette problématique en 2022 et qu'il ne me semble pas qu'il ait avancé
15:53 à grands pas sur ces sujets.
15:55 Donc voilà, on a l'impression que les grandes organisations avancent à tout petit pas et
16:04 que les écosystèmes, les start-up, les pays individuellement qui ont des velléités,
16:08 on voit tout ce qui s'est passé avec les initiatives indiennes, chinoises, etc. cet
16:13 été, c'est en marche.
16:16 Et quoi des industriels, quoi de ces entreprises ? L'entreprise Astroforge par exemple, si
16:22 elle veut y aller, mener et revenir, est-ce qu'elle peut le faire aujourd'hui ? Est-ce
16:27 que n'importe quelle entreprise aujourd'hui qui en a les moyens, qui a les fonds nécessaires
16:31 peut aller creuser sur la Lune et revenir sur Terre ?
16:36 Sincèrement, je ne sais pas vous répondre juridiquement avec certitude là-dessus.
16:42 Mais après, je renvoie à ce qui a été dit par Patrick tout à l'heure.
16:45 Il y a un sujet qui est celui de la viabilité d'un modèle économique.
16:48 Donc les montants à investir, même si on sait que la Chine a de grands moyens.
16:55 C'est ça.
16:56 C'est là le paradoxe.
16:57 Ramener de l'eau sur Terre, ça n'aurait aucune retombée financière, alors que c'est
16:59 plus facile de faire ça que d'aller à 400 millions de kilomètres miner des métaux
17:03 rares en fait.
17:04 C'est là où on voit une vraie différence entre juridiquement l'exploitation dans l'espace
17:09 et sur Terre de ces ressources-là et les modèles économiques qui vont autour de ça.
17:14 Vous avez parlé dans le rapport de chaînes de valeur.
17:17 Qu'est-ce que vous vouliez mettre en avant sur ce point ?
17:19 Ce qu'on voulait mettre en avant, c'est le fait qu'en France notamment, on a des
17:24 acteurs extraordinaires.
17:26 On a des grands groupes traditionnellement comme Airbus, Air Liquide, Eramet et aussi
17:34 tout un écosystème de startups qui peuvent être des acteurs très pertinents de cette
17:44 chaîne de valeur qui va finalement soit de l'excavation minière proprement dite, jusqu'à
17:54 le stockage de gaz, l'extraction, le stockage de gaz, etc.
17:57 Mais aussi l'apport de solutions logistiques ou de transports.
18:02 Ou aussi là où on est très fort, c'est tout ce qui est donné, puisqu'on a été
18:09 leader en termes d'observation de la Terre depuis l'espace, en termes de satellites,
18:15 etc.
18:16 Donc on a une carte à jouer et l'incubateur Techmoon ou encore le groupe Objective Lune
18:22 de la NRT sont des écosystèmes extrêmement dynamiques sur lesquels on peut s'appuyer
18:28 pour constituer cette chaîne de valeur.
18:30 Mais là encore, il va falloir qu'on apprenne à renoncer, c'est-à-dire à choisir et
18:35 à se dire "on veut devenir leader de la logistique dans l'espace Bassanbyte par exemple".
18:41 On ne pourra pas tout faire et on n'aura pas de capitaux et de poches profondes suffisamment
18:48 conséquents pour y arriver sinon.
18:50 Bien se positionner dans cette ruée vers le retour de nos satellites artificiels ou
18:56 pas.
18:57 Merci beaucoup Vanina Paoli-Gagin d'avoir pris le temps de venir sur le plateau de Smartspace.
19:02 Merci à vous Patrick Michel d'avoir pris le temps d'intervenir sur ce sujet.
19:06 Merci à tous de nous avoir suivis pour cette émission.
19:10 A la production Lily Zalkine.
19:11 On se retrouve dès la semaine prochaine sur Bsmart.
19:15 Ciao !
19:16 [Musique]

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