• l’année dernière
Du haut de ses 56 ans, il se présente volontiers comme une « jeune » comédien. Ancien directeur d'un fonds d'investissement à Lyon, Jean-Michel Rallet foule les planches des cafés-théâtre depuis désormais quatre ans. L'homme, qui brassait des millions, brasse aujourd'hui les jeux mots avec un seul credo : faire rire le public. Un sacré défi pour celui qui n'était jamais monté sur scène, ni même pris un seul cours de théâtre.

Une reconversion « (in)volontaire », aime souligner l'intéressé. « Ce que j'aimais le plus dans mon métier, c'était les rencontres humaines. Au fil des années, le métier a beaucoup évolué, il s'est rigidifié. Il est devenu procédural et je commençais à être malheureux. » Vient le temps des questions. Mais le basculement s'opère à la fin de l'année 2016. « J'ai fini par me faire exclure de la société que j'avais confondée et dont j'étais co-actionnaire. J'ai été viré par un collaborateur que j'avais embauché », glisse-t-il. La blessure est profonde, à hauteur de la trahison. « J'ai eu envie de mettre des mots dessus », confie Jean-Michel Rallet.

#Reconversion #StandUp #Lyon

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Transcription
00:00 et maintenant je raconte des histoires à deux balles.
00:02 Je m'appelle Jean-Michel Rallais, j'ai 56 ans.
00:05 Aujourd'hui je suis auteur, comédien, en fait humoriste.
00:09 Et pendant 30 ans avant, je travaillais dans le monde de la finance.
00:12 J'ai co-dirigé un fonds d'investissement qui investissait dans des PME.
00:16 Pour la génération X, la réussite c'était à 40 ans
00:20 de conduire du bout des doigts une auto de tonnes de tonnes.
00:24 À 50 ans d'avoir une... au poignet.
00:28 À 60 ans, à la cheville, un bracelet électronique.
00:32 C'est le théâtre de comédie, le nombril du monde.
00:36 C'est ici que tout a démarré, que l'histoire changement de vie involontaire a démarré.
00:40 Il y a une trentaine d'années, et c'est là où Florence Forestier a fait ses premiers pas sur scène.
00:44 À un moment donné, je me suis retrouvé exclu pour des violations stratégiques
00:51 de la société que j'avais moi-même cofondé.
00:53 Et puis je me suis dit, on a qu'une vie,
00:55 est-ce que ce ne serait pas le moment de réaliser ton rêve d'adolescence ?
00:58 C'est des univers qui peuvent paraître très différents,
01:01 mais j'ai toujours aimé aussi cette créativité des entrepreneurs,
01:04 parce qu'un artiste, c'est aussi un petit peu un entrepreneur à sa façon.
01:08 Tiens monsieur, comment vous vous appelez ?
01:10 - Pat. - Pat !
01:12 Alors Pat, est-ce que vous faites pipi sous la douche ?
01:18 - C'est une bonne question. - C'est une bonne question.
01:22 - Ça m'est arrivé. - Ça vous est arrivé.
01:25 - Vous êtes parfois oui, parfois non. - Exactement.
01:28 Vous êtes flexité le lien.
01:30 On a du travail déjà avant de rentrer sur scène,
01:33 parce qu'on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé.
01:35 Il y a un rapport au public qui est très très important.
01:38 Mais dès qu'il est là, dès qu'on sent la salle vibrer,
01:41 dès qu'on sent les applaudissements, dès qu'on a chopé les premiers rires,
01:44 là c'est que du bonheur.
01:45 À la base de mon humour, il y a des jeux de mots,
01:47 il y en a 200 dans tout le spectacle.
01:49 Il y a des sujets aussi avec beaucoup de second degré,
01:52 comme la reconversion bien entendu,
01:54 le dérèglement climatique, la fin de vie en Ehpad.
01:56 Donc il y a aussi du sens à ce spectacle,
01:58 avec une rythmique, une prosodie aussi,
02:02 parfois qui est proche du rap ou du slam.
02:04 Et même connu, un inconnu peut-il sortir la tête du lot
02:07 s'il n'a pas pied dans l'eau ?
02:09 Et si, pour devenir connu, il fallait se mettre cul nu à Cancun ?
02:13 Et puis après il y a des gens qui n'aiment pas, mais ça c'est la vie.
02:17 Donc il faut essayer de passer outre ces critiques
02:21 et se nourrir des très très bonnes critiques qu'il peut y avoir,
02:23 et de tous ces encouragements, et de tous ces rires,
02:25 et des standing ovation quand elles apparaissent.
02:27 Moi je ne veux pas cracher dans la soupe de ma vie d'avant.
02:38 J'ai vécu des moments incroyables avec des entrepreneurs extraordinaires.
02:42 Je pense que je serais malheureux dans mon métier d'avant,
02:45 tel qu'il a évolué.
02:46 Mais aujourd'hui, le principal ce n'est pas d'être plus ou moins heureux,
02:49 c'est d'être heureux.
02:50 [Musique]

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