• il y a 2 ans
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Transcription
00:00:00 (Musique)
00:00:15 Elles sont courageuses, dignes, fortes,
00:00:19 et elles ont décidé de se tenir debout face à la maladie.
00:00:23 Nous sommes le 31 octobre 2023,
00:00:26 mois consacrés à la sensibilisation, en particulier du cancer du sein,
00:00:30 pour une information vraie et partagée.
00:00:33 Octobre Rose est une campagne de sensibilisation internationale
00:00:38 qui se déroule pendant le mois d'octobre, tous les ans,
00:00:41 et en Côte d'Ivoire également.
00:00:44 On compte plus de 20 millions de cas du cancer du sein,
00:00:48 avec 12 millions de morts à travers le monde.
00:00:51 Combien y a-t-il de cas en Côte d'Ivoire ?
00:00:55 Dans quelles conditions évoluent ces femmes ?
00:00:57 Comment l'État les accompagne-t-il ?
00:00:59 Qu'est-ce qui est fait pour respecter leur dignité ?
00:01:03 Mesdames, Messieurs, bonsoir.
00:01:06 Campagne Octobre Rose 2023, quel bilan ?
00:01:10 C'est le sujet de ce plateau.
00:01:12 Ce plateau sera partagé par quatre intervenants que je vous présente.
00:01:16 Professeure Aka Dago Akribi-Hortense, bonsoir.
00:01:20 - Bonsoir. - Merci d'être parmi nous.
00:01:22 - C'est moi qui vous remercie.
00:01:24 Vous êtes professeure titulaire de psychologie,
00:01:27 responsable de l'unité des soins d'accompagnement
00:01:30 du Centre national d'oncologie médicale
00:01:32 et de radiothérapie à la Sanoatara.
00:01:35 - Tout à fait. - Merci d'être là.
00:01:37 - Bonsoir, professeure. - Bonsoir, madame.
00:01:41 Professeure Touré Mokhtar,
00:01:43 vous êtes chef de service adjoint de cancérologie
00:01:46 au CHU de Très-Géville. - Tout à fait.
00:01:49 Vous enseignez aussi, sauf erreur de ma part,
00:01:51 à l'Université Félix-Foufouette-Boigny.
00:01:52 C'est exact.
00:01:54 Merci, professeure, d'être parmi nous.
00:01:56 C'est nous qui vous remercions.
00:01:57 Ce soir, avec nous, deux personnalités,
00:02:00 deux guerrières, je vous expliquerai plus tard pourquoi.
00:02:04 Awassi Nanta, bonsoir. - Bonsoir.
00:02:07 Vous êtes présidente de l'ONG,
00:02:09 le réseau des amis de la lutte contre le cancer,
00:02:11 ou les cancers.
00:02:12 Il y a cela? Les cancers. - Les cancers de la femme.
00:02:15 Les cancers de la femme.
00:02:17 Merci à vous d'être parmi nous. - Je vous en prie.
00:02:20 Bakom Niamba, bonsoir. - Bonsoir.
00:02:23 Danseuse professionnelle, boule d'énergie,
00:02:25 et vous avez vaincu le cancer. - Exactement.
00:02:28 Merci à tous les quatre d'être sur ce plateau pour cette émission
00:02:32 de sensibilisation de plaidoyer et également d'information.
00:02:36 Nous allons retrouver tout de suite Siaka Kone
00:02:38 pour un état des lieux de quelques actions
00:02:41 qui ont été menées en Côte d'Ivoire
00:02:43 durant ce mois dédié justement à la lutte
00:02:46 contre le cancer du sein en particulier.
00:02:50 Octobre Rose, mois de forte sensibilisation
00:02:53 contre le cancer du sein.
00:02:54 Un grand pas franchi dans cette lutte
00:02:56 avec la création du sein Rao en janvier 2018.
00:03:00 Le Centre national d'oncologie médicale
00:03:02 et de radiothérapie à la Sanwatara
00:03:04 offre une prise en charge spécifique pour le cancer du sein.
00:03:07 Une volonté affichée des autorités ivoiriennes
00:03:10 de venir à bout de ce fléau.
00:03:12 Deux unités de cancérologie sont logées
00:03:15 dans divers centres de santé à travers la Côte d'Ivoire.
00:03:18 A la faveur de ce mois d'octobre Rose,
00:03:20 le sein Rao s'active en intensifiant ses actions.
00:03:24 Conférences et rencontres avec les populations
00:03:26 ont meublé les différents programmes.
00:03:28 Des campagnes de sensibilisation et de dépistage
00:03:31 dans les localités de l'intérieur du pays,
00:03:33 Korogo, Kong et Tiasale ont accueilli les équipes du sein Rao.
00:03:38 Depuis le début de ce mois d'octobre,
00:03:40 des journées porte-souveraines ont lieu dans les locaux du sein Rao.
00:03:44 Constat, le centre ne désamplit pas.
00:03:48 Temps fort de ce moment destiné à la lutte contre le cancer chez la femme,
00:03:52 le lancement officiel de l'opération par la première dame de Côte d'Ivoire,
00:03:56 Dominique Ouattara, le mercredi 11 octobre dernier.
00:03:59 Entourée de plusieurs membres du gouvernement,
00:04:01 dont le ministre de la Santé, de l'hygiène publique
00:04:04 et de la couverture maladie universelle,
00:04:06 la première dame a donné le top départ
00:04:08 de l'opération de sensibilisation et de dépistage.
00:04:11 Des associations, groupements et mouvements féminins
00:04:14 se succèdent dans les locaux du sein Rao
00:04:17 pour les séances de dépistage et de prise en charge.
00:04:20 La RTI s'implique dans la sensibilisation
00:04:23 à l'occasion de cet octobre rose 2023.
00:04:25 Deux journées ont été consacrées aux femmes de la Maison Bleue.
00:04:29 Nous-mêmes, étant de la maison, étant des journalistes,
00:04:32 on ne peut pas aller sensibiliser les femmes au marché
00:04:34 ou bien sur les places publiques si nous-mêmes, en notre sein,
00:04:37 nous ne parlions pas ensemble de la thématique.
00:04:40 Et c'est comme ça que nous avons sollicité cette collaboration
00:04:44 avec l'addiction générale de la RTI,
00:04:47 qui a systématiquement donné son aval.
00:04:49 Et Dieu merci, aujourd'hui, il y a eu une effectivité.
00:04:51 Les femmes ont répondu présentes.
00:04:53 À l'instar de bien d'autres ministères,
00:04:55 celui de la culture et de la francophonie
00:04:57 avec à sa tête son premier responsable
00:05:00 a tout mis en œuvre pour organiser une séance de dépistage
00:05:03 ce mardi 31 octobre 2023.
00:05:06 Je salue bien sûr l'initiative qui a été portée
00:05:10 par la direction des ressources humaines
00:05:12 du ministère de la culture et de la francophonie et le CACAB.
00:05:16 Qui, à travers les campagnes de sensibilisation,
00:05:19 tout en utilisant l'art, la culture,
00:05:22 permet de faire passer des messages, permet de sensibiliser,
00:05:25 permet de démontrer que le cancer est bien sûr une réalité,
00:05:29 mais permet aussi de donner de l'espoir.
00:05:31 En marge des institutions, de nombreuses ONG,
00:05:34 associations féminines, œuvres à Abidjan et à l'intérieur du pays,
00:05:38 ont vu de sensibiliser et offrir des opportunités à leurs adhérents
00:05:42 au cours de ce mois d'octobre rose.
00:05:43 On organise une séance de dépistage
00:05:46 pour qu'elles viennent se faire dépister
00:05:49 pour connaître exactement leur position.
00:05:52 Si elle est positive, on leur indiquera des endroits
00:05:57 pour les présentations à Abidjan,
00:05:59 où il y a les centres appropriés pour ça.
00:06:01 Octobre rose tire à sa fin, mais le combat continue.
00:06:06 Oui, le combat continue. Merci Siaka Kone, Ibrahim Touré
00:06:12 et PACOM Afrique pour le montage.
00:06:14 Cette émission est également la vôtre,
00:06:16 vous qui nous regardez à travers le monde.
00:06:18 Vous scannez le QR code qui va s'afficher au bas de l'écran
00:06:20 et vous posez vos questions qui seront partagées
00:06:22 avec nos quatre invités.
00:06:24 Professeure, Mme Sinanta, Mme Niamba,
00:06:28 un commentaire sur cet élément.
00:06:30 Professeure, je précise que vous êtes également enseignante
00:06:34 à l'Université Félix Oufo de Bouigny d'Abidjan.
00:06:36 Tout à fait. Alors cet élément montre bien
00:06:39 l'essentiel même de octobre rose,
00:06:43 qui est une période dédiée à toute la sensibilisation
00:06:47 et à l'information qui est apportée autour de tout ce qui concerne
00:06:50 le cancer du sein.
00:06:52 Ce qui est intéressant, c'est de voir comment l'accent est mis
00:06:55 sur l'information, mais également sur la nécessité
00:06:58 d'un dépistage précoce.
00:07:00 Alors on voit bien toutes ces personnes qui viennent
00:07:03 et ça permet en grande partie de dédramatiser le cancer du sein.
00:07:08 On parlera justement de cet élément un peu plus tard.
00:07:11 Mme Niamba, que vous inspire justement ce qu'on a vu à l'instant ?
00:07:14 À l'instant, la campagne est effective
00:07:19 et le volet artistique me touche tout de suite
00:07:22 parce que l'art est un instrument qui permet de véhiculer
00:07:26 de façon aisée tout message.
00:07:30 Et passer au travers de l'art pour sensibiliser ces femmes-là,
00:07:34 je crois que c'est un élément, un volet qui devait être
00:07:37 davantage développé parce que c'est un élément qui déstresse
00:07:42 et qui permet à toute personne souffrante ou bien portante
00:07:47 de se détendre et j'ai envie de dire de déplacer son cœur
00:07:51 vers la vie.
00:07:53 Déplacer son cœur vers la vie.
00:07:54 Professeur Mokhtar Toure, commentez sur cet élément ?
00:07:58 Alors moi, je voulais simplement dire que ce qu'il faut savoir
00:08:02 quand on regarde ce genre d'élément, c'est que nous sommes
00:08:06 en pleine période en Afrique subsaharienne et en Côte d'Ivoire
00:08:08 en particulier en pleine période de transition épidémiologique.
00:08:11 Jadis, on avait les maladies infectieuses d'hôpital
00:08:15 qui constituaient des problèmes de santé publique
00:08:17 et puis aujourd'hui, on se rend compte que montent en puissance
00:08:21 les maladies chroniques non transmissibles,
00:08:23 diabète, hypertension artérielle et cancer.
00:08:27 C'est la transition épidémiologique en Afrique subsaharienne
00:08:30 et en Côte d'Ivoire en particulier.
00:08:31 20 millions de nouveaux cas dans le monde, 12 millions de décès
00:08:35 et parmi ces cancers, le cancer du sein constitue un fléau social.
00:08:38 C'est la raison pour laquelle la sensibilisation doit être optimale,
00:08:41 non pas au mois d'octobre rose, mais elle doit être pérenne.
00:08:45 Elle doit être pérenne parce que le cancer n'attend pas le mois d'octobre rose.
00:08:48 Donc, il faut mener ces sensibilisations-là.
00:08:51 Quand on regarde ça, on se rend compte qu'en Côte d'Ivoire,
00:08:53 il y a des outils performants, des outils structurants,
00:08:57 mais il faut les faire évoluer dans le sens de l'amélioration.
00:09:00 Je pense que c'est de ça qu'on va parler ce soir.
00:09:02 Absolument.
00:09:04 - Mme Ouassinanta, alors, vous êtes à la tête d'une ONG.
00:09:07 Justement, quand vous regardez cet élément,
00:09:09 cette sensibilisation dont on a parlé,
00:09:12 qu'est-ce que cela vous inspire ?
00:09:13 Quel commentaire cela vous inspire ?
00:09:14 - Je vais rejoindre le professeur tout de suite.
00:09:17 Je dirais que la sensibilisation contre le cancer du sein,
00:09:21 ça ne doit pas être seulement qu'en octobre,
00:09:24 parce que le cancer, il gagne du terrain chaque jour.
00:09:28 La lutte doit être continue.
00:09:29 Chaque jour, on doit pouvoir être sur le terrain,
00:09:33 dépister, faire du porte-à-porte,
00:09:35 expliquer ce qu'est cette maladie-là.
00:09:37 Le dépistage, il doit se faire toute l'année,
00:09:40 et non seulement en octobre.
00:09:42 - Alors, le dépistage, la sensibilisation
00:09:44 doit se faire au-delà du mois d'octobre,
00:09:46 mais il a été question, en Côte d'Ivoire et aussi ailleurs,
00:09:49 d'un plan stratégique qui, entre 2022 et 2025,
00:09:53 concernant justement cette maladie,
00:09:55 est-ce qu'on peut faire un état des lieux, justement ?
00:09:58 On a deux professeurs sur ce plateau,
00:10:01 mais en particulier le professeur Moctar Touré,
00:10:03 et peut-être aussi, également, vous allez nous en parler,
00:10:05 vous qui êtes aussi en contact avec ce secteur.
00:10:08 Professeur, le plan stratégique de 2025, où on en est ?
00:10:12 - Le cancer du sein dans le contexte ivoirien,
00:10:15 c'est 2012, 12 000 nouveaux cas.
00:10:19 - D'accord.
00:10:20 - 2020, 17 300 nouveaux cas.
00:10:23 Croissance exponentielle.
00:10:25 Parmi ces cancers, le cancer du sein
00:10:27 constitue un problème majeur de santé publique.
00:10:30 Le programme cancer a été mis en place en 2008.
00:10:33 Et ce qu'il est important de dire,
00:10:35 c'est que la Côte d'Ivoire a une gouvernance propre au cancer,
00:10:38 parce qu'il y a la formation des hommes,
00:10:41 il y a les mécanismes de détection précoces,
00:10:43 il y a la construction de centres anticancéreux,
00:10:47 et puis il y a la politique du médicament.
00:10:50 Quoi qu'insuffisant, on a une gouvernance propre au cancer.
00:10:54 Mais beaucoup reste à faire.
00:10:56 Et aujourd'hui, le cancer, on a les chiffres,
00:10:58 c'est 3 306 nouveaux cas de cancer du sein,
00:11:01 c'est 1 785 décès.
00:11:04 - Est-ce que ces chiffres, quand on...
00:11:06 Ils sont à la hausse...
00:11:09 C'est vrai qu'aujourd'hui,
00:11:10 c'est vrai que vous êtes là en tant que psychologue,
00:11:12 mais ils sont à la hausse par rapport aux années précédentes ?
00:11:16 - L'information est importante.
00:11:18 Ça dit que l'incidence du cancer du sein
00:11:20 augmente aussi bien dans les pays occidentaux
00:11:21 qu'en Afrique, au sud du Sahara,
00:11:23 mais on vit plus longtemps aujourd'hui
00:11:25 lorsqu'on a un cancer du sein.
00:11:27 Ce que j'ai dit, on a des outils performants
00:11:29 qu'il faut améliorer,
00:11:30 qu'il faut faire évoluer dans le sens de l'amélioration.
00:11:33 Sinon, il y a des outils performants.
00:11:34 La Côte d'Ivoire, aujourd'hui,
00:11:36 quand on est dans des congrès, on est dans des réunions,
00:11:38 c'est vrai, on fait un peu en Afrique sud-saharienne
00:11:40 la course devant,
00:11:41 mais le tout n'est pas d'être premier, c'est de le rester.
00:11:43 Il y a beaucoup reste à faire.
00:11:45 Il est important qu'on aille vers une amélioration,
00:11:48 qu'on se mobilise dans le sens de l'amélioration,
00:11:51 une mobilisation beaucoup plus ambitieuse
00:11:54 pour pouvoir parfaire tout ce qui est fait en ce moment.
00:11:57 - Une mobilisation beaucoup plus ambitieuse.
00:11:58 Alors, professeure, justement, vous êtes...
00:12:00 Je rappelle, indépendamment du fait que vous êtes professeure,
00:12:02 c'est vrai, vous êtes enseignante,
00:12:04 mais là, en tant que psychologue,
00:12:05 une mobilisation pour une autre ambition.
00:12:08 Vous travaillez, donc, au CNRO.
00:12:12 SAMEUS, en réalité.
00:12:15 - Le Centre national de recherche d'oncologie médicale
00:12:19 et de radiothérapie à la Sandwater.
00:12:21 Professeure.
00:12:23 - Alors, effectivement, je pense qu'il y a aussi
00:12:25 une plus grande visibilité de la question
00:12:27 des personnes atteintes de cancer du sein,
00:12:29 puisque la sensibilisation, l'information,
00:12:32 permet également d'augmenter le nombre de personnes
00:12:34 qui viennent au dépistage
00:12:36 et donc d'avoir des chiffres qui sont plus élevés,
00:12:39 parce qu'autrefois, on ne les avait pas.
00:12:41 L'autre chose, c'est-à-dire dans ce plan stratégique,
00:12:43 c'est vrai qu'il y a tous les éléments
00:12:45 qui concernent l'identification
00:12:47 de ces personnes atteintes du cancer du sein,
00:12:50 mais il y a également ce qu'on apporte.
00:12:52 Quels sont les moyens que nous avons pour la prise en charge ?
00:12:55 Et la prise en charge, elle se fait, c'est vrai,
00:12:57 à un niveau médical,
00:12:58 avec tout ce qui sera lié à l'oncologie médicale,
00:13:01 mais également à un niveau qui est celui
00:13:04 des soins d'accompagnement,
00:13:06 c'est-à-dire comment est-ce qu'on prend en charge
00:13:08 ces personnes-là qui sont dépistées,
00:13:11 c'est ça, qui sont dépistées,
00:13:13 et donc qui ont besoin d'avoir une vision
00:13:16 de ce qu'elles peuvent être dans la vie.
00:13:19 -Ce va être le sujet de notre deuxième partie de l'Axe 2.
00:13:23 Alors, je vais vous demander, toutes les deux,
00:13:25 donc Mme Ndamba, Mme Sinanta,
00:13:28 votre regard sur l'état des lieux.
00:13:30 Vous êtes de l'autre côté,
00:13:31 c'est-à-dire que vous n'êtes pas du corps médical,
00:13:33 mais, comme on dit, vous êtes des guerrières.
00:13:35 C'est pour ça que j'en parlais dans mon introduction,
00:13:37 deux guerrières, vous avez vaincu cette maladie.
00:13:39 Quel est votre regard, justement, sur l'état des lieux, Mme Sinanta ?
00:13:42 -Je suis plus ou moins satisfaite,
00:13:45 parce que j'ai remarqué qu'au fil des années,
00:13:49 beaucoup de femmes ont accepté de se dévoiler.
00:13:53 Il fut un temps où, au moment où j'ai décidé
00:13:55 de lever le voile sur cette maladie,
00:13:58 c'était difficile, et encore au sein de notre ONG.
00:14:02 C'est difficile d'en parler.
00:14:03 Quand tu vois une dame et que tu lui demandes
00:14:05 de venir faire une émission avec toi,
00:14:07 soit de venir devant tout le monde,
00:14:09 dire qu'elle a le cancer avec son époux, c'est difficile.
00:14:13 Souvent, les femmes font la maladie,
00:14:15 mais la famille n'est pas au courant.
00:14:16 Donc aujourd'hui, cette année, j'ai remarqué
00:14:18 que beaucoup de femmes ont accepté de témoigner
00:14:20 à vis-à-vis des couvertures.
00:14:22 J'étais vraiment contente.
00:14:23 Je sens que la sensibilisation et le dépistage,
00:14:26 on sent sur le terrain que ça marche,
00:14:29 parce que les femmes savent maintenant accepter cette maladie-là,
00:14:33 et puis elles bravent les interdits, et elles en parlent sainement.
00:14:37 -Et de votre côté, alors, comment vous regardez cela ?
00:14:40 Quel est l'état des lieux que vous faites, Mme Ndiamba ?
00:14:43 -Oui, dernièrement, j'ai assisté à une campagne de sensibilisation,
00:14:47 et j'avoue que les chiffres m'ont...
00:14:50 m'ont un peu bousculée.
00:14:54 De savoir que les chiffres progressent
00:14:57 au lieu de descendre, de regresser.
00:15:02 Et là, cette année particulièrement,
00:15:05 il faut dire que j'ai vraiment senti
00:15:08 la campagne de sensibilisation.
00:15:10 J'ai vraiment senti Octobre Rose
00:15:12 pour dire que l'alarme est là,
00:15:16 elle est allumée,
00:15:18 et donc tous les corps,
00:15:21 les différents corps médicaux
00:15:24 s'activent pour pouvoir maîtriser cet élément-là.
00:15:28 Et c'est vraiment très intéressant de voir les femmes aujourd'hui,
00:15:33 parce que dernièrement, j'étais au centre de cancérologie
00:15:37 pour mes séances de radiothérapie.
00:15:39 Elles ont le sourire, elles commencent à avoir le sourire,
00:15:41 elles commencent à avoir de l'espoir.
00:15:42 Et aujourd'hui, c'est surtout de sortir les femmes de l'ignorance.
00:15:48 Il faut qu'elles sortent de l'ignorance,
00:15:49 il faut qu'elles sortent de l'automédication.
00:15:51 - Est-ce qu'il y a que les femmes qui doivent sortir de l'ignorance ?
00:15:55 - Enfin, quand je dis sortir de l'ignorance,
00:15:57 c'est pousser la campagne de sensibilisation
00:16:01 pour emmener ces femmes-là
00:16:03 à prendre tout de suite conscience de leur état
00:16:06 dès qu'elles sentent le petit bobo sur le sein,
00:16:09 ou prendre l'habitude de suivre les consignes données par les médecins
00:16:15 en ce qui concerne l'autopalpation, par exemple, à la maison,
00:16:18 pour pouvoir éviter des désagréments, par exemple.
00:16:23 Donc, c'est ça, sortir de l'ignorance, pour moi.
00:16:26 C'est suivre ces différents consignes,
00:16:28 être sensible à la chose,
00:16:29 parce que là, le professeur donne les chiffres.
00:16:32 Pour moi, c'est énorme.
00:16:35 - C'est énorme.
00:16:36 Justement, on parle de cancer du sein.
00:16:40 Comment survient ou peut survenir, professeur, ce cancer du sein ?
00:16:45 - Alors, je voulais faire une précision.
00:16:47 On ne doit pas trop s'alarmer du fait
00:16:51 que l'incidence du cancer du sein augmente.
00:16:53 - Pourquoi ?
00:16:55 - Parce que la cause, elle est méconnue.
00:16:57 On n'identifie que des facteurs de risque.
00:17:00 Mais dans les pays occidentaux, l'incidence augmente.
00:17:02 En Afrique, l'incidence augmente parce que la cause, elle est méconnue.
00:17:05 On doit plutôt être heureux qu'on vit plus longtemps,
00:17:09 qu'on détecte tôt et qu'on vive plus longtemps,
00:17:13 même quand on a le cancer.
00:17:15 C'est le dépistage.
00:17:17 On ne peut pas l'éviter comme ça, parce que les facteurs de risque...
00:17:20 - Sur lesquels ?
00:17:21 - J'en viens à votre question.
00:17:25 La cause du cancer du sein, elle est méconnue.
00:17:28 On identifie des facteurs de risque
00:17:31 qui permettent de définir un profil de patient, de personne,
00:17:35 sur lesquels on doit axer une surveillance.
00:17:37 Par exemple, la ménage avant 9 ans,
00:17:40 la ménopause après 55 ans,
00:17:43 la première grossesse athème supérieure à 35 ans,
00:17:47 l'obésité, la sédentarité.
00:17:49 Ce sont des facteurs qui entraînent une imprégnation hormonale
00:17:52 d'ostrogène dans l'organisme.
00:17:54 Vous ne pouvez pas dire à quelqu'un
00:17:56 "N'ayez pas votre puberté à 9 ans."
00:17:59 C'est inscrit dans ce qu'on appelle le génome du malade.
00:18:02 Par contre, c'est un cancer qui est dépistable.
00:18:04 Lorsqu'on le dépiste tôt, on en guérit.
00:18:06 Vous comprenez ? Il y a une nuance.
00:18:08 Les chiffres augmentent aujourd'hui
00:18:11 parce qu'il y a beaucoup de gens qui sont formés.
00:18:13 Les chiffres augmentent parce que la cancérologie
00:18:15 est une discipline transversale.
00:18:17 Il y a beaucoup d'imageurs, d'anatomopathologistes,
00:18:20 de psychologues.
00:18:23 - Il y a des ONG également.
00:18:25 - Le potentiel humain existe, donc on diagnostique plus.
00:18:27 Mais le combat, c'est de faire en sorte
00:18:29 qu'on vive plus longtemps et qu'on dépiste tôt.
00:18:31 - Merci, professeur.
00:18:34 Nous sommes suivis.
00:18:36 Je le disais tout à l'heure.
00:18:38 Il y a 3 questions.
00:18:40 Je vais vous les adresser.
00:18:42 Il y a Cemliu de Côte d'Ivoire qui dit...
00:18:45 "Bonsoir, chère maman."
00:18:47 Bonsoir, donc il vous salue.
00:18:49 "Ma question est la suivante.
00:18:51 Quel est le ou les facteurs
00:18:53 pouvant provoquer le cancer du sein ?
00:18:56 Cemliu, professeur Mokhtar,
00:18:58 vous a donc répondu.
00:19:00 - Non, je n'ai pas...
00:19:02 - Quel est le facteur pouvant provoquer le cancer du sein ?
00:19:04 - J'ai cité certains facteurs.
00:19:07 - Certains facteurs.
00:19:09 - Certains facteurs qui sont les facteurs hormonaux.
00:19:11 Mais à côté de ces facteurs hormonaux,
00:19:13 il y a le tabac, il y a l'absence d'activité physique.
00:19:15 Et puis dans 3 à 5 % des cas,
00:19:18 il y a des cas familiaux de cancer du sein.
00:19:20 Le cancer du sein de la mère ou la sœur
00:19:22 les apparenter de premier degré multiplie jusqu'à 3.
00:19:24 Mais l'âge est un facteur de risque.
00:19:26 Lorsque l'âge augmente, l'âge peut être considéré
00:19:29 comme un facteur de risque.
00:19:31 - Je demandais justement au professeur
00:19:33 le fait d'avoir moins de 2 enfants,
00:19:35 je crois qu'il y a aussi le nom.
00:19:37 - C'est ce que j'ai dit, la première grossesse athème
00:19:40 supérieure à 35 ans, c'est la proxime parité.
00:19:42 Ce sont des facteurs qui entraînent une imprégnation hormonale
00:19:44 qui peuvent faire le lit du cancer.
00:19:46 Voici autant de facteurs de risque, mais pas de cause.
00:19:48 - Cemliu, vous nous suivez de Côte d'Ivoire,
00:19:51 vous avez donc vos réponses.
00:19:53 Alors, Cem, c'est de Côte d'Ivoire toujours,
00:19:55 qui dit "Bonsoir, chers tous, bonsoir à tous.
00:19:57 J'ai entendu parler du cancer du sein chez les hommes.
00:20:00 Existe-t-il vraiment ?
00:20:02 Comment le détecter et l'éviter ?" Professeur ?
00:20:04 - Alors, le cancer du sein chez les hommes
00:20:06 existe effectivement.
00:20:08 Je parle sous le contrôle des médecins
00:20:10 et du professeur Touré ici présent.
00:20:13 Je crois que ça consiste à 1 % à peu près
00:20:15 des cancers du sein.
00:20:17 Donc cela existe et cela doit être traité
00:20:19 comme un cancer du sein.
00:20:21 - On peut l'éviter ? De quelle manière ?
00:20:24 - Non, ce sont les mêmes facteurs.
00:20:26 On ne peut pas éviter parce que les facteurs de risque
00:20:28 sont inscrits à l'intérieur de l'organe.
00:20:30 - Donc ce sont les mêmes facteurs.
00:20:32 - Le cancer du sein existe chez l'homme, professeur.
00:20:35 1 % chez l'homme, 99 % chez la femme.
00:20:37 Et il est particulièrement grave chez l'homme
00:20:39 parce qu'il évolue rapidement.
00:20:41 Il y a 3 ans, 3 ou 4 ans,
00:20:43 on avait dans notre cour de suivi 3 patients.
00:20:46 L'année dernière, on a eu 5 patients.
00:20:48 Cette année, on a une dizaine de patients.
00:20:50 - Ils s'en sont sortis ? - Ils sont des hommes.
00:20:52 Bien sûr, on les traite. Ils sont dans le circuit de traitement.
00:20:54 Donc le cancer du sein chez l'homme est une réalité.
00:20:57 - Et votre relation, c'est-à-dire ce que vous rencontrez,
00:20:59 et vous, au niveau de votre ONG,
00:21:01 est-ce que vous avez rencontré, vous avez eu à accompagner
00:21:03 des hommes qui ont été atteints par le cancer ?
00:21:05 Comment ça s'est passé ? - Il a décédé malheureusement.
00:21:08 - Qu'est-ce qui s'est passé ? Dépistage tardif ?
00:21:10 - Dépistage tardif.
00:21:12 Il m'a été adressé par une collègue, une sage-femme,
00:21:14 qui était son parent.
00:21:16 Et comme elle savait que je luttais,
00:21:19 elle me l'a adressé.
00:21:21 Il y avait déjà des problèmes de...
00:21:23 Comment on l'appelle ?
00:21:25 Au niveau de la prise en charge,
00:21:27 il n'y avait pas assez d'argent.
00:21:30 Donc elle nous a contactés pour voir comment on pouvait aider.
00:21:32 Il était suivi au Sénéraux.
00:21:34 On a fait ce qu'on pouvait, mais bon...
00:21:36 Il n'a pas pu s'en sortir, malheureusement.
00:21:38 - Est-ce qu'il a été... Et quand il était malade,
00:21:41 est-ce qu'il avait, hormis vous,
00:21:43 est-ce qu'il avait de la famille qui était à ses côtés ?
00:21:45 - Oui, oui. Oui, oui.
00:21:47 Je pense que, bon, il n'avait pas...
00:21:49 Il n'avait pas trop d'enfants.
00:21:52 Il était accompagné de son fils seulement.
00:21:54 Et son fils seulement, il n'était qu'agent de CIE.
00:21:56 Agent de CIE même.
00:21:58 Ce n'était pas un agent en tant que...
00:22:00 - En fait, il avait des problèmes, en réalité.
00:22:03 - Voilà. Mais le reste de la famille était au village.
00:22:05 - OK.
00:22:07 - Donc il était sur l'habitant avec ma soeur, là,
00:22:09 ma collègue, là, qui, à travers moi, l'aidait un peu.
00:22:11 Mais bon, il n'a pas pu s'en sortir, malheureusement.
00:22:14 - Madame Niamba, est-ce que vous avez rencontré, justement,
00:22:16 des... Dans toutes vos tournées,
00:22:18 vous avez rencontré des hommes qui étaient...
00:22:20 - Oui.
00:22:23 - Vous avez rencontré des hommes qui ont été atteints par le cancer.
00:22:25 - Mais pas le cancer du sein.
00:22:27 - Pas le cancer du sein. Une autre forme de cancer.
00:22:29 - Une autre forme de cancer que j'ai eue à accompagner.
00:22:31 Avec qui j'ai eu à partager mon expérience.
00:22:33 La traversée, c'est ça.
00:22:36 Le problème, c'est la traversée.
00:22:38 Et comment est-ce que...
00:22:40 Le patient traverse cette période-là.
00:22:42 C'est ça, le plus dur.
00:22:44 C'est de ne pas voir... Comme je disais tout à l'heure,
00:22:47 c'est apprendre à déplacer son coeur.
00:22:49 C'est ce que je leur dis tout le temps.
00:22:51 C'est de ne pas se focaliser sur la maladie
00:22:53 au lieu de se focaliser sur la situation.
00:22:55 Et à un moment donné, c'est sûr que
00:22:58 quand le coeur se déplace, on gagne du terrain.
00:23:00 On s'accroche plutôt à la vie
00:23:02 et on regarde la situation.
00:23:04 Elle est là, mais elle n'est pas fatale.
00:23:06 - Elle n'est pas fatale.
00:23:09 - Oui.
00:23:11 - "Octobre Rose", donc, s'achève aujourd'hui.
00:23:13 Alors, tous les quatre, vous avez soit mené des activités,
00:23:15 soit accompagné.
00:23:17 Quels sont les faits marquants pour vous quatre
00:23:20 en ce qui concerne justement la sensibilisation
00:23:22 de ce mois, "Octobre Rose", Sinantha?
00:23:24 Quel est le fait vraiment marquant?
00:23:26 - Moi, je l'ai dit tout à l'heure.
00:23:28 J'ai apprécié le fait qu'il y ait eu
00:23:31 beaucoup de témoignages des femmes.
00:23:33 - Personnellement, avec votre ONG?
00:23:35 - Personnellement, chez nous,
00:23:37 il y a eu... Les femmes, aujourd'hui,
00:23:39 elles acceptent la maladie
00:23:42 et elles acceptent d'en parler,
00:23:44 de se dévoiler.
00:23:46 Et ça, ça m'a touchée parce que
00:23:48 les autres années, c'était difficile
00:23:50 d'appeler une dame et lui demander
00:23:53 de venir au cours d'une campagne et d'en parler.
00:23:55 Et cette année, ça a été facile.
00:23:57 Quand tu touches une, elle est apte
00:23:59 à venir en parler. Moi, ça m'a touchée.
00:24:01 Puis j'ai vu qu'un peu partout,
00:24:04 tout le monde parlait.
00:24:06 Ça m'a touchée.
00:24:08 - Et de votre côté, comment ça s'est passé?
00:24:10 Le fait marquant de ce mois?
00:24:12 - De ce mois, moi, j'ai été particulièrement touchée
00:24:15 par une patiente qui...
00:24:17 sortait de son...
00:24:19 de ses séances de radio.
00:24:21 Elle criait "victoire"
00:24:23 dans le hall.
00:24:26 Elle criait vraiment "victoire".
00:24:28 Et j'avais les larmes aux yeux. Elle, également,
00:24:30 elle avait les larmes aux yeux.
00:24:32 Et parce qu'elle a dit comme ça, elle dit...
00:24:34 "Je ne pensais pas que j'allais m'en sortir."
00:24:37 - C'est ça.
00:24:39 - "Et aujourd'hui, je suis debout sur mes pieds.
00:24:41 J'ai fini mes séances de radiothérapie.
00:24:43 Je peux crier 'victoire'."
00:24:46 Et ces dames-là, tant que c'est pas fini,
00:24:48 c'est que c'est pas fini.
00:24:50 Pour dire "accrochez-vous".
00:24:52 La vie est possible.
00:24:54 Il faut y croire, tout simplement.
00:24:56 Et franchement, cette dame, elle m'a beaucoup marquée.
00:24:59 - Elle vous a marquée. - Elle m'a beaucoup marquée,
00:25:01 honnêtement. Elle m'a beaucoup marquée.
00:25:03 - Professeur Touré, quel est le fait marquant
00:25:05 de ce mois d'octobre?
00:25:07 - Moi, ce que je retiens, c'est effectivement
00:25:10 la potentialisation de la sensibilisation.
00:25:12 Il y a beaucoup d'engouement.
00:25:14 Au CHU de Trècheville, on a fait une campagne
00:25:16 de sensibilisation comme les autres années.
00:25:18 Compte tenu des contingences,
00:25:21 des consultations pour d'autres pathologies,
00:25:23 parce qu'il faut pas oublier qu'il y a d'autres pathologies.
00:25:25 On a fait deux semaines, on était à 1 500...
00:25:27 Aujourd'hui, on est à 1 500 cas.
00:25:29 1 500 cas de femmes qui sont venues au CHU de Trècheville
00:25:34 avec un âge moyen de 43 ans.
00:25:36 On a 15 % de patientes qui étaient...
00:25:39 avec forte présomption de cancer,
00:25:41 qui sont actuellement en cours de mammographie,
00:25:44 en train de faire leur mammographie.
00:25:46 La demande est forte.
00:25:48 Mais au-delà, il faut aller, comme j'ai dit,
00:25:52 vers une amélioration des choses.
00:25:54 Il faut aller vers un dépistage organisé.
00:25:58 - C'est-à-dire un dépistage organisé.
00:26:01 - De deux sortes.
00:26:03 Le dépistage individuel, vous vous lèvez,
00:26:05 vous allez faire votre dépistage et tout ça.
00:26:07 Et puis, il y a le dépistage organisé
00:26:09 par des pouvoirs publics,
00:26:12 par des systèmes de référence qui sont clairs
00:26:14 et des objectifs attendus.
00:26:16 Et puis, c'est sous la tutelle.
00:26:18 - Est-ce que ce n'est pas le cas ?
00:26:20 - Je vous ai dit qu'il y avait des outils structurants
00:26:23 à améliorer.
00:26:25 Il faut peut-être, de mon point de vue,
00:26:27 ça me paraît extrêmement important,
00:26:29 de peut-être, chaque deux mois,
00:26:31 envoyer des missions à l'intérieur du pays.
00:26:34 Parce que même les chiffres qu'on donne,
00:26:36 3 306 nouveaux cas, ce sont des chiffres extrapolés.
00:26:38 Mais moi, j'estime, de mon point de vue,
00:26:40 c'est logique parce que ce sont des chiffres sous-estimés.
00:26:42 - Donc, on a besoin de données.
00:26:45 - De Korogo à Bidjan,
00:26:47 de Bundialy à Amman,
00:26:49 est-ce qu'on peut, de façon exhaustive,
00:26:51 répertorier tous les cas de cancer ?
00:26:53 On se bat au niveau du programme national
00:26:56 de lutte contre le cancer pour le faire.
00:26:58 Donc, c'est pour dire que si on a un dépistage organisé,
00:27:00 tous les deux ou tous les trois mois,
00:27:02 pour aller dans les fins fonds de la Côte d'Ivoire,
00:27:04 vraiment de façon structurée,
00:27:07 je pense qu'on va faire évoluer ce qui se passe maintenant
00:27:09 en quelque chose de bien amélioré
00:27:11 et puis, je pense qu'on va aboutir à un objectif
00:27:13 d'atteindre au moins 50 % des femmes ivoiriennes.
00:27:15 Parce qu'il faut le dire.
00:27:18 - Oui, professeur, parce que j'aimerais entendre...
00:27:20 - 8 millions de femmes aujourd'hui savent ce qu'on appelle le cancer.
00:27:22 - Oui.
00:27:24 - Parmi ces 8 millions, 4 millions savent
00:27:26 qu'on peut être guéri en dépistantaux.
00:27:29 Donc, voilà ce que je voulais dire.
00:27:31 - Professeur, vous êtes...
00:27:33 Là, c'est à la psychologue que je m'adresse.
00:27:35 - Oui, élément très important.
00:27:38 - Et qui a été levé, je pense, par les invités sur ce plateau,
00:27:42 c'est d'abord la visibilité.
00:27:44 Je reviens sur cela parce que...
00:27:46 - C'est important.
00:27:48 - La visibilité permet de dire que ce qu'on pense est vrai.
00:27:50 Et au niveau du Sénrao,
00:27:54 effectivement, nous avons eu l'ouverture d'Octobre Rose
00:27:57 sous le haut patronage de la Première dame
00:27:59 et sous le parrainage du ministre de la Santé.
00:28:01 Et là, nous avons entendu des témoignages à visage découvert.
00:28:06 Différentes formes de témoignages.
00:28:08 Témoignages de vie d'une personne combattante également,
00:28:12 mais également de femmes qui sont venues,
00:28:14 qui ont fait un ballet pour montrer
00:28:16 qu'elles étaient là pour se battre et pour avoir la vie.
00:28:18 Donc, ça montre qu'aujourd'hui,
00:28:21 si ces femmes se permettent de le faire,
00:28:23 c'est parce qu'il y a un espoir derrière.
00:28:25 On n'est pas dans la situation où le cancer, ça tue,
00:28:29 on ne peut rien faire, on se cache,
00:28:31 parce que rien que d'annoncer ce diagnostic,
00:28:34 c'est déjà la mort annoncée.
00:28:36 C'est déjà la mutilation annoncée avec la chirurgie, la mastectomie.
00:28:40 C'est le fait de ne plus être une femme, tout simplement,
00:28:42 parce que c'est un organe noble pour la femme qui est touchée,
00:28:44 dans le sens de la féminité,
00:28:47 dans le sens de la sexualité, dans le sens de la maternité.
00:28:50 Alors, lorsqu'on voit ces femmes venir de façon massive
00:28:54 déjà se faire dépister, bien entendu,
00:28:56 dans des endroits assez spécifiques,
00:28:59 et pendant Octobre Rose, on se dit effectivement
00:29:02 qu'il faut le continuer pendant toute l'année.
00:29:04 Mais ce sont des leçons intéressantes.
00:29:06 Nous, au Sénérao, on a reçu quand même 3 000 femmes qui sont venues.
00:29:10 C'était ouvert tous les jours, mais je peux vous dire,
00:29:12 au début, c'était timide, mais après, ça a été du bouche à oreille.
00:29:16 Et évidemment, il y avait beaucoup, beaucoup de femmes,
00:29:18 ce qui veut dire que le besoin est là,
00:29:20 et le dépistage, il se fait quand on ne sent rien.
00:29:23 C'est pas quand on commence à avoir une boule,
00:29:25 quand on commence à avoir mal, non.
00:29:28 C'est quand on ne sent rien.
00:29:30 Donc, quand on arrive, c'est pas parce qu'il y a quelque chose.
00:29:32 On veut savoir. - Voilà. Donc, ça, c'est intéressant
00:29:34 à voir en termes d'ouverture et d'acquis,
00:29:36 mais il y a bien d'autres acquis dont on pourrait parler par là.
00:29:39 - Bien sûr. Absolument. D'autres acquis.
00:29:41 Il est important d'avoir de la visibilité, de l'espoir.
00:29:44 Nous allons entamer l'axe 2,
00:29:46 comment parvenir à la dédramatisation.
00:29:49 On en a parlé tout à l'heure de cette situation.
00:29:52 Une incursion dans l'univers des survivantes,
00:29:55 qui sont également pour nous des guerrières.
00:29:58 Leurs témoignages sont extraordinaires.
00:30:01 Suivant.
00:30:03 - Kumasi Rambleh, terministe 32.
00:30:06 Au premier étage de cet immeuble
00:30:08 réside Awasinanta et sa famille.
00:30:10 Elle a vaincu la maladie depuis plus de 8 ans.
00:30:12 Une bataille loin d'être un fleuve tranquille.
00:30:15 Dépistage, ablation du sein,
00:30:18 séance de chimiothérapie,
00:30:20 le traumatisme et un autre cancer du poumon.
00:30:23 Un combat gagné en grande partie grâce à son entourage.
00:30:26 Elle a bénéficié du grand soutien de son nepeu,
00:30:29 ses parents, ses enfants, ses collègues,
00:30:32 ses amis et même de son voisinage.
00:30:35 - Quand elle avait le cancer, je pleurais.
00:30:37 Je ne pouvais pas me réveiller.
00:30:39 On pleurait ensemble.
00:30:41 Je pleurais le matin.
00:30:44 Je crie chez moi le matin à 8h.
00:30:46 Je suis mariée.
00:30:48 Quand je viens, je monte pour voir comment elle va.
00:30:51 C'est comme ça que nos liens se sont renforcés.
00:30:54 Si on ne la voit pas 2 ou 3 jours, on vient.
00:30:58 Finalement, je n'étais plus ma grande soeur.
00:31:01 Je faisais pratiquement tout ici.
00:31:03 - Il y avait des jours, quand elle venait me lasser,
00:31:06 elle me disait, "Ma grande soeur,
00:31:09 je sais que je vais mourir,
00:31:13 mais j'ai peur de quelque chose."
00:31:15 Mourir et laisser mes enfants.
00:31:18 Même étant seule, je pense à cette phrase-là.
00:31:21 Je lâche le debout.
00:31:23 Je la serre contre moi comme ça.
00:31:27 Je lui dis non.
00:31:29 Alors que mon coeur va exploser.
00:31:31 Je lui dis non, tu n'iras nulle part.
00:31:33 Aie confiance en Dieu.
00:31:35 Tu vas sortir de là et tu feras beaucoup de choses.
00:31:39 Ces enfants-là, tu assisteras à leur mariage.
00:31:42 Tu joueras avec tes petits-enfants.
00:31:45 Il y a eu la poire de Dieu, sa foi dans cette maladie-là.
00:31:49 On a passé pratiquement la nuit à faire des zikr.
00:31:52 Quand elle est dans la douleur, je lui dis, "Awa, prions."
00:31:56 C'est quelqu'un qui a la foi.
00:31:58 Moi, je suis chrétienne.
00:32:00 C'est vrai qu'elle est musulmane, mais on s'entendait très bien.
00:32:03 Je lui donnais des versets, je l'encourageais.
00:32:06 - En son temps, quand on dit "cancer",
00:32:09 on voit immédiatement la mort.
00:32:11 Mais de par elle-même, sa force de vaincre la maladie,
00:32:14 nous autres, on a eu le courage de la soutenir avec la poire de Dieu.
00:32:18 On est fiers qu'elle soit aujourd'hui,
00:32:21 qu'elle soit vraiment l'espoir de ces femmes-là,
00:32:25 qui font la maladie.
00:32:27 - Autre victorieuse du cancer du sein, Bakom Nyamba.
00:32:30 Elle subit une ablation en novembre 2022.
00:32:33 Aujourd'hui, elle se porte mieux.
00:32:35 Une boule d'énergie et un réservoir d'espoir,
00:32:39 au dire des quelques proches.
00:32:41 Nous les avons rencontrés à Dabou, où elle réside,
00:32:44 depuis le début de sa maladie.
00:32:46 - Ce qui l'a vraiment aidée, c'est qu'elle a établi Dieu
00:32:49 au centre de sa vie.
00:32:52 Sinon, ce n'était pas possible.
00:32:54 - Dans cette situation de désespoir,
00:32:56 elle a pu trouver l'espoir dans la parole.
00:32:58 Comment quelqu'un qui a cancer du sein danse,
00:33:01 quelqu'un qui a cancer du sein entraîne des gens
00:33:05 qui sont en bonne santé aussi.
00:33:07 Mais c'est vraiment une chose qu'il faut déjà sortir
00:33:10 de cette peau d'abord de la maladie,
00:33:12 afin de pouvoir réaliser ces choses.
00:33:14 - Elle a combattu, en fait.
00:33:17 Elle a combattu, elle était forte.
00:33:19 Elle était forte, elle avait juste du courage.
00:33:22 - Ce qui est incroyable, elle est toujours là, dans la joie.
00:33:25 Si même quand il y a un petit truc, un petit bobo en tenue,
00:33:28 "Non, réglez-moi ça", ça fait du quoi, ça?
00:33:32 Toujours la joie, c'est son crédo qui est là.
00:33:35 - En plus des soins, ces zones positives distillées
00:33:38 par leur entourage ont dédramatisé la situation
00:33:41 et ont mené Awasinata et Bakom Niamba à survivre,
00:33:44 se reconstruire et à guérir.
00:33:47 Dédramatiser le cancer du sein,
00:33:49 informer de manière précise sur les cas de la maladie
00:33:52 et en diffusant des histoires de survivante
00:33:55 pour rappeler que la guérison est possible.
00:33:58 Léa Murel-Guigui, présidente de l'ONG EcoMedia,
00:34:01 en fait son cheval de bataille cette année
00:34:05 pour la campagne Octobre Rose.
00:34:07 - Le cancer du sein, on n'en meurt pas,
00:34:10 on meurt plutôt du cancer de l'ignorance.
00:34:13 Nous pensons que dédramatiser la maladie
00:34:16 est un préalable fondamental.
00:34:19 - Cette thématique est aussi perçue par les réseaux
00:34:22 et par les médias.
00:34:24 - Nous avons publié récemment un article sur les 8 mythes
00:34:27 qui sont autour du cancer du sein.
00:34:29 C'est-à-dire les 8 stéréotypes qu'on lance
00:34:32 et qui font peur aux populations quand on parle de cancer du sein.
00:34:36 Aujourd'hui, nous demandons aux journalistes
00:34:39 de donner la parole à ceux qui ont la connaissance.
00:34:42 C'est la sensibilisation que le répressif fait
00:34:45 auprès de ses membres.
00:34:47 - Venir à bout du cancer du sein est possible.
00:34:51 Voici le remède.
00:34:53 - Permettez-moi d'y rouger à une règle.
00:34:58 Je vais vous demander chez vous d'applaudir ces guerrières,
00:35:01 celles aussi qui nous ont précédées,
00:35:04 et je vais vous demander d'applaudir les deux guerrières qui sont là.
00:35:08 (Applaudissements)
00:35:10 Merci. Alors, Mme Ndiamba, Mme Sinanta,
00:35:15 comment vous êtes arrivées à surmonter
00:35:18 ce qui vous est arrivé et nous présenter ce que nous avons vu ce soir?
00:35:23 - En fait, il faut dire que... - Mme Sinanta.
00:35:27 - Il faut dire que le cancer, c'est pas facile.
00:35:30 Mais je suis arrivée à accepter cette maladie.
00:35:33 En premier, dans le...
00:35:36 Je peux dire qu'au tout début de la maladie, j'avais peur.
00:35:40 Voici le professeur Mokta Touré. C'est lui, en tant que...
00:35:45 - Allez-y, allez-y. On comprend l'émotion.
00:35:48 - C'est mon médecin, c'est mon frère, c'est mon ami.
00:35:52 Et c'est comme ça que j'ai pu établir
00:35:55 tous ces liens d'amitié avec lui, parce que c'était mon médecin.
00:36:00 Mais très tôt, il m'a présenté la maladie
00:36:04 et il m'a permis d'accepter la maladie.
00:36:07 Parce que d'abord, je suis agent de santé.
00:36:10 Donc on discutait entre patron et...
00:36:13 - Agent. - Agent.
00:36:16 Donc il a su me donner les mots pour me soulager,
00:36:19 me permettre d'accepter la maladie.
00:36:22 Et après, il y a eu mon époux, mon mari,
00:36:25 celui-là même qui, quand ça ne va pas dans la chambre,
00:36:28 il a les mots, les gestes appropriés
00:36:31 pour te permettre de supporter la douleur
00:36:35 et d'accepter la maladie.
00:36:37 Ensuite, il y a le service, les collègues, les patrons,
00:36:41 les amis, les enfants, surtout les enfants.
00:36:45 C'est le volet qui était un peu compliqué,
00:36:48 mais j'ai pu discuter avec eux, avec...
00:36:52 la vie de leur père.
00:36:54 Ils ont accepté.
00:36:55 Voir que les enfants ont accepté la maladie
00:36:58 m'a permis de me battre.
00:37:00 - La force de vous battre. - Oui.
00:37:03 Quand je regardais les enfants,
00:37:05 je sentais qu'ils avaient accepté eux-mêmes déjà
00:37:08 que la maman allait s'en sortir.
00:37:10 Donc moi, maintenant, je devais tout faire pour être souriante,
00:37:15 me bien habiller, continuer d'aller au travail
00:37:18 et leur montrer que je me bats.
00:37:20 Mais...
00:37:21 mon mari est le socle
00:37:23 de...
00:37:24 cette bataille que j'ai pu gagner.
00:37:28 C'est pourquoi je me suis toujours donnée
00:37:31 pour ce nom, la guerrière. Pourquoi ?
00:37:34 Parce que c'est une bataille, effectivement.
00:37:37 Mais quand tu fais n'importe quelle maladie,
00:37:40 quand tu es déjà à terre moralement,
00:37:44 la maladie gagne du terrain.
00:37:46 Mais quand tu es soutenue par ton entourage,
00:37:49 la maladie, à 50 %,
00:37:51 tu peux avoir la force de t'en sortir.
00:37:54 Et moi, je peux dire que le sueur Mokhtar Touré
00:37:58 a été le début de ma guérison.
00:38:00 Il a été le début de ma guérison en me permettant
00:38:03 d'accepter la maladie et les conséquences qui vont avec.
00:38:06 Surtout les conséquences.
00:38:08 - Vous avez fait deux cancers et deux AVC.
00:38:12 - Oui.
00:38:14 - Mme Niamba, comment vous avez vécu cela ?
00:38:17 Comment on retrouve cette boule d'énergie
00:38:20 qui transmette des ondes positives à son entourage ?
00:38:23 - C'est ça. Merci.
00:38:25 C'est une traversée, c'est un combat,
00:38:29 c'est une... je sais pas quoi dire.
00:38:32 Mais le concert, c'est...
00:38:34 J'ai envie de dire que c'est quelque chose, en fait.
00:38:37 Et j'ai été la dernière stickée en 2020.
00:38:41 Et là, tout de suite, je commence à me faire suivre.
00:38:44 Et il faut dire que ça a pas été facile,
00:38:47 comme on le dit.
00:38:49 C'est surtout quand les séances de chimio ont commencé.
00:38:52 C'était dur, c'était horrible.
00:38:55 Et les 3 premiers mois, déjà, de 76 kg,
00:38:59 je me suis retrouvée à 54 kg.
00:39:02 Et donc, c'était assez foudroyant.
00:39:05 Et j'ai eu des maladies.
00:39:08 C'était assez foudroyant.
00:39:11 Et il faut dire que...
00:39:15 J'ai une passion, c'est la danse.
00:39:18 Et j'ai une force, elle réside dans le spirituel.
00:39:22 Et tout de suite,
00:39:25 je me suis fait entourer surtout de mes enfants.
00:39:28 J'ai 2 enfants.
00:39:32 Et mes amis, tout de suite, ils étaient présents.
00:39:35 Les collègues de travail,
00:39:38 ils n'en avaient pas parlé.
00:39:41 Parce que je n'osais même pas en parler.
00:39:44 Et vu mon absence, à un moment donné,
00:39:48 j'étais tenue d'en parler à mes responsables.
00:39:51 Et donc, tout de suite, ils m'ont accompagnée.
00:39:54 Et j'ai envie de dire que les séances de chimio,
00:39:57 les consultations, les médecins,
00:40:00 professeur Adoubi, professeur Didi-Couco,
00:40:04 et toutes ces personnes qui m'ont accompagnée,
00:40:07 je les ai vraiment accompagnées avec le cœur.
00:40:10 Vraiment avec le cœur.
00:40:13 Parce que dans cette histoire, c'est le cœur.
00:40:16 Et quand le cœur t'accompagne, tu le sens.
00:40:20 Et tu as envie de t'accrocher à la vie.
00:40:23 Rien que pour ces personnes qui te disent
00:40:26 que tu vas y arriver et que tu vas t'en sortir.
00:40:29 - Alors, professeur, vous êtes psychologue,
00:40:32 je l'ai dit tout à l'heure.
00:40:36 On en a deux guerrières sur ce plateau.
00:40:39 Comment ça se passe pour l'annonce du diagnostic ?
00:40:42 Et vous-même, dans quel état d'esprit vous êtes ?
00:40:45 - Très bien. Alors, l'annonce du diagnostic,
00:40:48 déjà, ça se fait par le médecin.
00:40:52 C'est le médecin qui reçoit, qui fait l'annonce.
00:40:55 Et c'est vrai que tout de suite, on va voir
00:40:58 que du point de vue émotionnel, il y a quelque chose qui se passe.
00:41:01 Soit un grand silence, soit c'est totalement le vide
00:41:05 de la personne qui reçoit l'annonce.
00:41:08 Et là, le médecin, le docteur Touré parlait tout à l'heure
00:41:11 de formation, quand il est formé et quand dans la structure
00:41:14 où il exerce, il y a un psychologue,
00:41:17 il va référer vers le psychologue.
00:41:20 Donc le psychologue, c'est pas forcément celui qui annonce.
00:41:24 - Et vous accompagnez ? - C'est d'abord le médecin.
00:41:27 On accompagne, on reçoit, on forme également
00:41:30 par rapport à l'annonce, parce qu'il y a toute une dimension
00:41:33 et il ne s'agit pas seulement de donner le diagnostic,
00:41:36 mais il faut prendre en compte tout ce qui est émotionnel
00:41:40 qui apparaît dans un premier temps et ensuite, effectivement,
00:41:43 pouvoir passer la main, référer à un psychologue
00:41:46 qui va accompagner, qui va chercher à comprendre
00:41:49 ce qui se passe, qui va faire de l'écoute active
00:41:52 pour voir pourquoi cette personne prend le diagnostic de cette façon.
00:41:56 - Et quand est-il dans son entourage ?
00:41:59 - J'y viens. - Quand un malade arrive,
00:42:02 quel est ce rapport avec l'entourage ?
00:42:05 - J'y viens parce que la personne qui vient peut venir seule
00:42:08 ou venir accompagnée parce qu'il y a souvent
00:42:12 un problème de langue à partager. - C'est quoi la recommandation ?
00:42:15 - Si on ne comprend pas la langue du patient,
00:42:18 c'est vrai que très souvent, il vient accompagné
00:42:21 avec l'accord du patient. - Au-delà de la non-compréhension
00:42:24 de la langue, est-ce qu'il est recommandé que le malade
00:42:28 soit accompagné ? - Ça dépend de ce qu'il veut.
00:42:31 Si on veut dire que je ne veux pas venir seul,
00:42:34 j'ai besoin d'être accompagné par quelqu'un,
00:42:37 par mon époux, par un ami, par une soeur, etc.
00:42:40 On a tous les cas de figure, mais ce qui est important à dire,
00:42:44 c'est d'abord ce que le patient lui-même veut
00:42:47 parce qu'il y a toute une question qui est celle de l'annonce
00:42:50 qui concerne le patient. Et lorsque le patient vient même seul,
00:42:53 on lui demande après s'il sent ou s'il éprouve le besoin
00:42:56 de faire venir quelqu'un pour l'accompagner
00:43:00 et il peut remarquer qu'il y a des personnes qui viennent
00:43:03 et la personne accompagnante reste en salle d'attente.
00:43:06 Ça peut être l'époux, ça peut être un ami, ça peut être une soeur.
00:43:09 Or, le fait d'être accompagné pour des patients,
00:43:12 c'est parfois important. Je vous donne juste un exemple
00:43:16 autour de l'annonce. L'annonce est faite.
00:43:19 On a accepté, on n'a pas accepté. Le diagnostic va permettre
00:43:22 de voir comment le malade réagit, mais le malade, souvent,
00:43:25 quand il arrive, il dit "oui, moi, j'entends bien".
00:43:29 "Je suis malade, je suis malade, je suis malade".
00:43:32 Et on a un diagnostic qui permet de voir comment le malade réagit
00:43:35 et comment il réagit. Et on a un diagnostic qui permet de voir
00:43:38 comment le malade réagit et comment il réagit.
00:43:41 Et on a un diagnostic qui permet de voir comment le malade réagit
00:43:44 et comment il réagit. Et on a un diagnostic qui permet de voir
00:43:48 comment le malade réagit et comment il réagit.
00:43:51 Et on a un diagnostic qui permet de voir comment le malade réagit
00:43:54 et comment il réagit. Et on a un diagnostic qui permet de voir
00:43:57 comment le malade réagit et comment il réagit.
00:44:00 - Vous accompagnez aussi des personnes malades.
00:44:04 Est-ce qu'il vous est arrivé d'annoncer, de faire ce diagnostic ?
00:44:07 Comment ça se passe à votre niveau ?
00:44:10 - D'abord, la confirmation diagnostique, c'est un processus.
00:44:13 - Oui.
00:44:16 - On voit venir la chose. On sait qu'il y a une suspicion de cancer
00:44:20 depuis le début, mais on n'annonce pas dès le début.
00:44:23 Parce que c'est à la fin qu'on a une confirmation
00:44:26 et on annonce le diagnostic.
00:44:29 Mais c'est un volet extrêmement important et difficile.
00:44:32 Surtout qu'en Côte d'Ivoire, en Afrique subsaharienne,
00:44:36 c'est large moyen de suivi, c'est entre 35 et 50 ans.
00:44:39 Les femmes jeunes qui ont des projets de vie.
00:44:42 Si vous annoncez à quelqu'un qu'il a un cancer comme ça,
00:44:45 il y a une dépréciation. D'abord, il y a la notion de dualité cancer également.
00:44:48 Il y a le projet de vie.
00:44:52 On a l'impression que le projet de vie s'écroule.
00:44:55 Il y a la dépréciation de sa personne.
00:44:58 Il y a le regard à tort des autres sur soi.
00:45:01 Je suis en train de faire une écursion dans le domaine de la psychologie.
00:45:04 Mais c'est difficile.
00:45:08 J'ai des exemples positifs et des exemples négatifs.
00:45:11 Il m'est arrivé d'annoncer à un patient qu'il avait un cancer
00:45:14 et c'était le funérail dans le bureau.
00:45:17 Toutes les tables sont allées.
00:45:20 Mais il m'est arrivé aussi d'annoncer aux gens que c'était positif.
00:45:24 - Comment vous procédez ? - Je vous explique la procédure.
00:45:27 Je vous explique d'abord.
00:45:30 Je commence à postérioriser en vous disant que ce que vous avez n'est pas une catastrophe.
00:45:33 Ce que vous avez n'est pas une catastrophe.
00:45:36 Et ça, les malades apprécient.
00:45:40 Ce que vous avez n'est pas une catastrophe, ce n'est pas la mort.
00:45:43 Je commence par la fin. Ce n'est pas la mort.
00:45:46 Mais c'est sérieux.
00:45:49 C'est pas la catastrophe, mais c'est sérieux.
00:45:53 Il faut qu'on soit tous sérieux en face de ce problème.
00:45:56 Les parents, les accompagnants et le médecin.
00:45:59 Il se trouve qu'aujourd'hui, on a un diagnostic.
00:46:02 Il se trouve que dans cette boule qu'il y a,
00:46:05 dans une partie du sein, on a découvert quelques cellules cancéreuses.
00:46:08 Tout en ouvrant une porte ouverte pour un psychologue qui doit venir plus tard.
00:46:12 Mais comme ça, l'annonce est un peu atténuée.
00:46:15 C'est une approche qui n'est pas de spécialiste,
00:46:18 mais qui permet à la malade de dire qu'on peut s'en sortir.
00:46:21 Quand vous annoncez à quelqu'un une mauvaise nouvelle,
00:46:24 en matière d'oncologie, il faut que derrière il y ait de l'espoir.
00:46:28 Il y a quelque chose à faire tous les jours.
00:46:31 Même quand les malades sont à l'état tardif, il y a quelque chose à faire.
00:46:34 Le professeur a parlé de soins palliatifs,
00:46:37 qui est un chapitre très important en cancérologie.
00:46:40 Il ne faut pas venir dire aux gens que vous avez un cancer et que vous allez mourir.
00:46:44 Ce n'est pas possible.
00:46:47 Ça ne rentre même pas dans nos caractéristiques socio-culturelles.
00:46:50 C'est un problème qui est très important.
00:46:53 C'est un problème qui est très important.
00:46:56 C'est un problème qui est très important.
00:47:00 C'est un problème qui est très important.
00:47:03 C'est un problème qui est très important.
00:47:06 C'est un problème qui est très important.
00:47:09 C'est un problème qui est très important.
00:47:12 C'est un problème qui est très important.
00:47:16 C'est un problème qui est très important.
00:47:19 - Vous avez parlé très rapidement des centres de dépistage à l'intérieur du pays.
00:47:22 Vous avez parlé très rapidement.
00:47:25 - C'est de ça que je parlais. Je parlais de dépistage organisé.
00:47:28 Je pense que le CNRAO, on a discuté avec le conseiller,
00:47:32 ils ont fait des campagnes de dépistage à l'intérieur du pays.
00:47:35 Tout ça, c'est bien, ça prouve le pays.
00:47:38 Mais il faut aller encore plus loin dans un sens.
00:47:41 - Mais ça existe. La réponse, c'est que ça existe.
00:47:44 - Ça existe même pour d'autres cancers.
00:47:48 On a fait des centres pilotes, on a fait des études principales.
00:47:51 Le cancer du sein, je pense que c'est en train de venir,
00:47:54 mais il sera quoique insuffisant.
00:47:57 - D'accord. A quel âge peut-on se faire dépister ?
00:48:00 - Alors, moi, je pense que quand on dit
00:48:04 que le cancer du sein survient chez les sujets jeunes en Afrique sud,
00:48:07 c'est en Côte d'Ivoire, on nous retombe qu'il y a des biais de recrutement
00:48:10 dans la mesure où 70 % de la population est jeune.
00:48:13 Donc, c'est normal. Mais il y aurait des facteurs intrinsèques
00:48:17 qui pourraient être des facteurs de recrutement.
00:48:20 - Donc, on a des facteurs intrinsèques,
00:48:23 mais on a des facteurs de recrutement.
00:48:26 - Donc, on a des facteurs de recrutement,
00:48:29 mais on a des facteurs de recrutement.
00:48:32 - Donc, on a des facteurs de recrutement,
00:48:36 mais on a des facteurs de recrutement.
00:48:39 - Donc, on a des facteurs de recrutement,
00:48:42 mais on a des facteurs de recrutement.
00:48:45 - Vous, Mme Niamba, alors, Mme Sinanta, comment vous avez pu tenir moralement
00:48:48 face à cette maladie ? C'est vrai que vous en avez parlé,
00:48:52 mais je pense qu'il faut reprendre, parce que c'est un message important.
00:48:55 - Il faut dire que ça n'a pas été facile,
00:48:58 mais j'ai eu le soutien, comme je le dis,
00:49:01 j'ai eu le soutien de mon époux d'abord.
00:49:04 Surtout mon époux, parce que la maladie, c'est la nuit.
00:49:08 La maladie, c'est la nuit.
00:49:11 Quand tu es seule face à la maladie, la nuit,
00:49:14 elle gagne du terrain.
00:49:17 Mais j'ai pu supporter toutes ces nuits difficiles
00:49:20 où j'ai saigné, où j'avais des douleurs,
00:49:24 grâce à mon mari, qui était toujours là, qui avait les mots,
00:49:27 pour me remonter le moral quand je dormais,
00:49:30 quand je dis non, je sais que ça ne va pas aller,
00:49:33 il me dit non, ne dis pas ça, on a encore de belles années devant nous.
00:49:36 Le procès, tu l'as dit, c'est difficile,
00:49:40 mais on va s'en sortir.
00:49:43 Ça va aller, tiens.
00:49:46 Mais je dirais que le Seigneur d'abord, en toutes choses,
00:49:49 face au cancer, c'est Dieu.
00:49:52 C'est Dieu qui nous permet de tenir.
00:49:56 Moralement, c'est Dieu. Je me suis accrochée à mon Dieu.
00:49:59 Je me suis accrochée à lui, parce qu'il arrivait un certain moment
00:50:02 où je me disais, mais bon, j'ai pas choisi.
00:50:05 -Vous avez été découragée parfois ? -Oui, beaucoup.
00:50:08 J'ai été découragée souvent, mais je me dis,
00:50:12 je me suis dit que c'est Dieu qui m'a choisi
00:50:15 et qu'il m'a donné cette maladie-là.
00:50:18 Lui seul sait pourquoi, parce que dans la famille, il n'y en a pas.
00:50:21 J'étais la seule. Et jusqu'à présent, derrière moi, il n'y en a pas.
00:50:24 J'ai été la seule, donc je me suis donnée au Seigneur.
00:50:28 -Madame Ndiamba, je vous pose la même question,
00:50:31 parce que c'est aussi un plateau pour un plaidoyer
00:50:34 et un partage d'expériences vécues. C'est important.
00:50:37 Vous avez parlé de vos enfants tout à l'heure,
00:50:41 de ce que vous aviez et les risques.
00:50:44 Comment ça s'est passé avec vos enfants ?
00:50:47 -Avec le petit garçon, je suis pas allée en profondeur,
00:50:50 mais avec la grande fille, oui.
00:50:53 Elle a commencé à couler en larmes, en fait.
00:50:56 Elle a commencé à pleurer, parce que les échos qu'elle avait
00:51:00 concernant cette pathologie...
00:51:03 Bien sûr, c'est le drame.
00:51:06 Et elle voyait sa mère, effectivement,
00:51:09 de fondre, de descendre, de perdre du poids
00:51:12 et puis d'avoir des difficultés à se déplacer,
00:51:16 à se nourrir et tout.
00:51:18 Et donc, ça a été un moment assez difficile pour mes enfants.
00:51:21 Et l'entourage, j'ai envie de dire,
00:51:24 l'entourage est très, très, très important.
00:51:27 Qui m'entoure pendant ces moments ?
00:51:31 Avec qui je parle ? C'est très important.
00:51:34 Moi, j'ai dû déménager à l'école,
00:51:37 moi, j'ai dû déménager à...
00:51:40 D'Abidjan. -Pour quelles raisons ?
00:51:43 -Voilà, justement. Quand j'ai été diagnostiquée.
00:51:47 Et après, quand la maladie a commencé à prendre du terrain,
00:51:50 honnêtement, tout autour de moi,
00:51:53 que ce soit la famille, les amis,
00:51:56 ça ne va pas chez Bakom.
00:51:59 "Ah, Bakom, ça va pas du tout. Ah, Bakom est à terre.
00:52:03 Ah, vraiment. Ah, elle va mourir. Elle a le cancer.
00:52:06 Recevoir ça, moi, également,
00:52:09 c'était difficile, en fait.
00:52:12 Et donc, j'ai fait une rupture immédiate.
00:52:15 J'ai fait la rupture.
00:52:19 Un soir, je me suis levée, je dis aux enfants,
00:52:22 le lendemain, je dis "On déménage."
00:52:25 "Maman, on va où ?" Je dis "On quitte Abidjan.
00:52:28 On va à l'intérieur." Et c'est comme ça que je me suis retrouvée
00:52:31 à 27 km d'Abidjan. -Et à Dabou.
00:52:35 -Où je ne connaissais personne du tout.
00:52:38 Donc, je rencontrais de nouvelles personnes
00:52:41 qui rencontraient une Bakom avec 54 kg
00:52:44 et non 76 kg. -C'était une renaissance pour vous ?
00:52:47 -C'était une renaissance pour moi. Ça a été une renaissance.
00:52:51 -Un nouvel investissement. -Voilà, un nouvel investissement.
00:52:54 Et c'est ce que j'ai fait. Et je me suis retrouvée
00:52:57 en train d'être appréciée autrement.
00:53:00 Et je me suis faite accompagner véritablement par mon pasteur.
00:53:04 Et il me disait tout le temps "Sois joyeuse."
00:53:07 "La mauvaise mine dessèche les os."
00:53:10 "Le coeur joyeux donne la guérison au physique."
00:53:15 Et je commençais à entendre les mots qu'il fallait.
00:53:18 Je commençais à entendre les paroles qu'il fallait.
00:53:21 Et je commençais à mettre en pratique ces paroles-là
00:53:25 et à m'accrocher véritablement à la vie.
00:53:28 Et donc, tout de suite, je suis passée au domaine artistique.
00:53:31 Je suis entrée en création. Je montais le plus beau spectacle
00:53:35 que j'ai jamais monté depuis 30 ans de carrière,
00:53:38 qui a joué au Palais de la Culture en 2021,
00:53:42 qui s'intitule "Rituel".
00:53:45 Pour moi, c'était un rituel. Pour moi, c'était une transcendance.
00:53:48 Pour moi, c'était une renaissance. Pour moi, c'était un nouveau départ.
00:53:51 -Un nouveau départ. -Et ça a marché.
00:53:53 -Je voudrais vous poser à tous les quatre, mais très rapidement,
00:53:57 je souhaiterais avoir, si possible, des réponses succinctes
00:54:00 concernant, surtout en particulier les professeurs,
00:54:03 mais aussi toutes les deux, la stigmatisation,
00:54:06 le regard des autres.
00:54:08 Et puis, il y a également aussi la vie en couple.
00:54:12 Une femme qui a un cancer...
00:54:15 Certaines ont été abandonnées, dit-on,
00:54:18 parce qu'on dit qu'une femme n'a qu'un seul sein.
00:54:21 -Ca nourrit tout un imaginaire. -Voilà.
00:54:24 Qu'est-ce qu'on dit à ces personnes ? -Ca nourrit tout un imaginaire.
00:54:28 -Et c'est la raison pour laquelle, lorsqu'une femme vient,
00:54:31 après l'annonce... Je pense que vous avez compris pourquoi
00:54:34 l'annonce est faite par le médecin. Parce qu'il a déjà un suivi
00:54:37 avec la personne qui vient. Alors, quand ces femmes viennent,
00:54:40 on leur demande toujours, "Vous vivez avec quelqu'un ?
00:54:44 "Est-ce qu'on peut le recevoir ? Non, mon mari ne s'intéresse pas.
00:54:47 "Il ne veut rien savoir." Et après, elles viennent en ouvrant
00:54:50 et en permettant au mari de venir. Mais on a entendu des hommes dire,
00:54:53 au-delà de l'abandon, parce que ça existe, "Mais si, j'avais su.
00:54:57 "C'est pas grave." -C'est une maladie contagieuse.
00:55:00 Mais à partir du moment où vous pensez que c'est une maladie
00:55:03 contagieuse, c'est vrai que vous avez aussi une posture,
00:55:06 qui est celle de l'éloignement. Mais il faut dire aussi
00:55:09 qu'il y a tout le vécu de ces femmes qui, souvent,
00:55:12 projettent sur l'autre des sentiments négatifs.
00:55:16 -C'est-à-dire ? -C'est-à-dire, parfois,
00:55:19 on a le sentiment, quand elles parlent, "On ne m'aime pas."
00:55:22 Ou plutôt, "Si j'en parle, je vais être rejetée."
00:55:25 Et finalement, on se vit soi-même, mais justement,
00:55:28 on se vit soi-même négative. On n'est plus une femme.
00:55:32 Comment est-ce qu'on peut être désirable ? On n'a plus d'estime de soi.
00:55:35 Donc, c'est important d'aider à la reconstruction de cette estime de soi.
00:55:38 Et je pense que c'est ce qui s'est fait à travers ce déménagement.
00:55:41 Parce que, quand vous l'expliquez, la famille était présente,
00:55:44 mais pas de la façon que vous auriez souhaitée.
00:55:48 C'était presque un peu envahissant, un peu négatif,
00:55:51 de la pitié, on va dire. -De la pitié.
00:55:54 -Ce n'est pas ça. C'est la raison pour laquelle la prise en charge
00:55:57 des patients doit s'accompagner de la prise en charge de l'entourage.
00:56:00 -La prise en charge des patients doit s'accompagner
00:56:04 de la prise en charge de l'entourage, avant de passer à l'axe 3.
00:56:07 Alors, je vais vous lire, mesdames, un message.
00:56:10 C'est vraiment... Il vous est destiné à toutes les deux.
00:56:13 "Je suis dans l'administration de ces dames
00:56:16 "qui ont surmonté cette maladie. Le problème est l'acceptation.
00:56:20 "Il faut briser le mur pour aboutir à ce point culminant
00:56:23 "et vaincre cette maladie. Sachons que le mois d'octobre ne suffit pas
00:56:26 "pour la sensibilisation." Donc, il vous encourage.
00:56:29 Il s'agit de Jean Batt. Merci à vous qui nous suivez, Jean Batt.
00:56:32 Le message est très bien passé.
00:56:36 Axe 3 de cette émission, de ce plateau,
00:56:39 comment rendre la prise en charge plus accessible à tous ?
00:56:42 Je vous propose cette immersion au Centre national
00:56:45 d'oncologie médicale et de radiothérapie
00:56:48 à la Salle Ouattara. A tout à l'heure.
00:56:52 -Le cancer, je sais. Je sais que c'est une maladie grave
00:56:55 qui tue lorsqu'on n'a pas suffisamment d'informations.
00:56:58 -Je n'ai aucune information sur la prise en charge.
00:57:01 -Sincèrement, je ne suis pas très informée.
00:57:04 J'entends parler, j'entends parler,
00:57:08 je vois, en fait, la sensibilisation,
00:57:11 mais je n'ai jamais pris la peine, comme ça,
00:57:14 de bien m'asseoir pour m'informer.
00:57:17 -Contrairement à la croyance populaire, une prise en charge
00:57:21 est souvent un côté voie pour les malades du cancer.
00:57:24 Le CNRO, Centre national d'oncologie médicale
00:57:27 et de radiothérapie à la Salle Ouattara.
00:57:30 Cet établissement s'occupe de la prise en charge à divers niveaux.
00:57:33 -On fait des consultations de cancérologie dite médicale
00:57:36 et puis des consultations de cancérologie radiothérapie.
00:57:40 On a également ce qu'on appelle des consultations d'accompagnement,
00:57:43 qui sont des consultations de psychologie, de nutrition,
00:57:46 de socio-esthétique en cancérologie.
00:57:49 On a également des soins d'oncologie médicale.
00:57:52 -Situé derrière le centre hospitalier universitaire de Kokodi,
00:57:56 le CNRO est équipé d'un plateau technique
00:57:59 permettant la prise en charge et l'assistance des malades du cancer.
00:58:02 Le traitement est en général coûteux
00:58:05 et la gratuité de certains soins est la particularité du CNRO.
00:58:08 Un partenariat avec un laboratoire de renom
00:58:12 est à l'origine de cette réduction drastique du coût du traitement du cancer.
00:58:15 -L'Etat de Côte d'Ivoire a une politique sociale très forte
00:58:18 dans cet hôpital. Aucun traitement n'est retardé
00:58:21 par manque d'argent, par insuffisance d'argent.
00:58:24 Les gens sont d'abord traités et peuvent payer plus tard,
00:58:28 même par fractionnement, s'ils le souhaitent, à leur rythme.
00:58:31 -Outre les soins médicaux, le centre offre à ses pensionnaires
00:58:34 des soins d'esthétique et un suivi de psychologie
00:58:37 pour les aider à mieux surmonter la maladie.
00:58:40 Le CNRO est dirigé par le professeur Judi Didi Koukou,
00:58:44 très engagé dans la lutte contre le cancer.
00:58:47 "Personne ne doit mourir du cancer en Côte d'Ivoire",
00:58:50 un message affiché par le CNRO depuis sa création en 2018.
00:58:53 Ce centre oeuvre au dépistage précoce du cancer
00:58:56 pour une prise en charge rapide du malade.
00:59:00 -Merci, Siaka Kone, Ibrahim Touré
00:59:03 et Paco Maffrey au montage.
00:59:06 On se rend compte qu'il y a,
00:59:09 sur le plan national, des efforts qui sont faits,
00:59:12 qui sont déployés.
00:59:16 Avant de commenter rapidement cet élément,
00:59:19 je voudrais vous demander, en lien avec cet événement,
00:59:22 que dire à ceux qui sortent, qui évitent ces centres
00:59:25 ou le CHU de Trèsville ou peut-être votre ONG
00:59:28 et qui se dirigent vers les tradis praticiens
00:59:32 ou les charlatans parce qu'on leur a dit
00:59:35 qu'on leur a lancé un sort.
00:59:38 -Qu'est-ce qu'il faut leur dire ?
00:59:41 -Oui, un message qu'il faut leur dire.
00:59:45 Il y a une organisation au niveau des tradis praticiens.
00:59:48 Il y a aussi beaucoup de charlatans.
00:59:51 -Je parle des charlatans.
00:59:54 -Il faut déjà que ce soit bien diagnostiqué
00:59:57 et savoir ce qui se passe.
01:00:00 Tout passe par l'information et la sensibilisation.
01:00:04 Mais comme vous le dites, il y a le sens qu'on accorde
01:00:07 à une maladie. Qui m'a rendu malade ?
01:00:10 Pourquoi je suis malade ? Est-ce que c'est parce que
01:00:13 je n'ai pas été capable de faire telle ou autre chose ?
01:00:16 Toutes ces questions sont à prendre en compte.
01:00:20 C'est pour cela qu'il est important de développer l'écoute
01:00:23 de ces patients pour savoir comment ils se représentent.
01:00:26 Je pense que c'est important.
01:00:29 -Le cancer a une histoire naturelle.
01:00:32 Je crois qu'il y a une association
01:00:36 des tradis praticiens en Côte d'Ivoire
01:00:39 qui exerce normalement la réalité.
01:00:42 -C'est une histoire de l'énergie.
01:00:45 Je dirais que plus tard, par rapport à la recherche,
01:00:48 les charlatans, ça relève du volet psychologique.
01:00:52 On a fait un papier en Côte d'Ivoire
01:00:55 qui est sorti dans une grande revue
01:00:58 qui a parlé des facteurs liés au diagnostic tardif
01:01:01 des cancers du sein en Côte d'Ivoire.
01:01:04 L'un des facteurs, c'est nos caractéristiques socioculturelles.
01:01:08 -Les croyances.
01:01:11 -On peut être gêné.
01:01:14 C'est un sort qu'on vous a lancé. On vous demande une potion.
01:01:17 Comme le psychologue l'a dit, il est important
01:01:20 de savoir rentrer dans le fin fond des choses,
01:01:24 diagnostiquer le cancer, interroger ces personnes-là.
01:01:27 Mais les tradis praticiens, il faut qu'on travaille en synergie.
01:01:30 Nous pensons que le cancer a une histoire naturelle.
01:01:33 Depuis la cellule normale jusqu'à la métastase,
01:01:36 ils ont peut-être leur histoire naturelle du cancer.
01:01:40 -Awa Sinanta et Mme Niamba,
01:01:43 est-ce que vous estimez que l'accompagnement
01:01:46 de cette maladie, la prise en charge, est suffisante ?
01:01:49 Comment vous la ressentez ?
01:01:52 Mme Sinanta, vous avez une ONG.
01:01:56 -Moi, je dirais que je suis contactée
01:01:59 par le médecin qui me contacte
01:02:02 en me sollicitant pour aider une malade
01:02:05 qui n'a pas les moyens de prendre en charge
01:02:09 ses chimios.
01:02:12 Et nous, à notre niveau, qu'est-ce que nous faisons ?
01:02:15 J'essaie de voir dans mon groupe d'amis
01:02:18 ou dans le groupe d'amis de mon mari ou de mes amis,
01:02:21 je prends une ordonnance que je propose à quelqu'un,
01:02:24 je lui demande s'il peut nous aider à payer l'ordonnance.
01:02:28 Et c'est comme ça, avec mes différents passages aussi
01:02:31 sur les différentes chaînes. Il arrive que certaines personnes
01:02:34 m'appellent pour me demander s'ils peuvent payer
01:02:37 pour prendre en charge une ablation d'une malade.
01:02:40 Et c'est comme ça. Mais il faut dire qu'aujourd'hui,
01:02:44 le cancer touche la classe basse de notre société.
01:02:47 Les femmes sont touchées par le cancer, n'arrivent même pas
01:02:50 à avoir 500 pour manger. Comment cette femme-là peut se payer
01:02:53 une chimio dans l'ordre de 200, 250 ?
01:02:56 Quand c'est tardif, plus la maladie est découverte tardivement,
01:03:00 la chimio revient chère.
01:03:03 Donc c'est difficile. La prise en charge, c'est difficile aujourd'hui.
01:03:06 - D'ailleurs, Sir Clovis Ngambanda,
01:03:09 de République démocratique du Congo,
01:03:12 beauté, nous vous saluons depuis Abidjan.
01:03:16 Il demande quel est le coût du traitement moyen
01:03:19 des séances de chimio et de mass... Non, de chimio,
01:03:22 je m'arrête à la chimio. Professeur ?
01:03:25 - Je ne sais pas si je dois répondre à votre précédente question.
01:03:28 - Vous pouvez... - Bon, rapidement,
01:03:32 en Côte d'Ivoire, ici, honnêtement, il y a des...
01:03:35 Il y a une gouvernance propre au cancer. Je l'ai dit.
01:03:38 J'ai dit qu'il y a des outils structurants, mais ça reste insuffisant.
01:03:41 Si on veut se baser sur les critères internationaux de prise en charge,
01:03:44 il est important de parfaire ces telles choses.
01:03:48 Un, la formation. On a une formation postdoctorale ici,
01:03:51 dont je suis l'un des membres du directoire.
01:03:54 Il y a des centres qui vont se créer, qui se créent.
01:03:57 Ça reste insuffisant. - Mais il y a certaines choses qui sont faites.
01:04:00 - Tous les spécialistes accordent, un pays comme la Côte d'Ivoire
01:04:04 a une politique du médicament qui se fait depuis 2015
01:04:07 avec la subvention de médicaments qui doit être parfaite.
01:04:10 La chimiothérapie, ça va dans l'ordre de 150 000 à 900 000 tous les 21 jours.
01:04:13 - 150 000 à 900 000 ? - À 900 000 tous les 21 jours.
01:04:16 - 150 000 à 900 000 tous les 21 jours. - Tous les 21 jours.
01:04:20 - Tous les 21 jours. - Alors... Oui, professeur ?
01:04:23 - Je peux partager l'expérience du Sénérao,
01:04:26 qui est un établissement public où, justement, face à cela,
01:04:29 on réfléchit tous.
01:04:33 Peu importe ce qu'il peut en ce moment-là,
01:04:36 il y a également des choses qui sont faites en termes de réflexion.
01:04:39 Comment aider ?
01:04:41 Donc, au niveau du Centre national d'oncologie médicale
01:04:44 à la Salle Mouattara,
01:04:47 nous avons des donateurs, par exemple, qui viennent,
01:04:51 qui donnent pour des personnes qui ont des besoins.
01:04:54 C'est vrai que c'est peut-être pas très suffisant, comme toujours.
01:04:57 L'argent, c'est le nerf de la guerre.
01:05:00 - C'est vrai que c'est un mercure,
01:05:03 mais c'est un mécanisme qui a été développé
01:05:07 et ça a valorisé. Pourquoi ?
01:05:10 Parce que dans la politique d'accessibilité au traitement,
01:05:13 il y a quelque chose qui est très précis,
01:05:16 c'est que personne ne doit différer le début de son traitement
01:05:19 parce qu'il n'a pas d'argent.
01:05:23 - Comment on fait, justement ?
01:05:26 - Justement, c'est la possibilité de dire à ces personnes
01:05:29 qu'ils ont des besoins,
01:05:32 qu'ils ont des besoins,
01:05:35 qu'ils ont des besoins,
01:05:39 qu'ils ont des besoins,
01:05:42 qu'ils ont des besoins,
01:05:45 qu'ils ont des besoins,
01:05:48 qu'ils ont des besoins,
01:05:51 qu'ils ont des besoins,
01:05:55 qu'ils ont des besoins,
01:05:58 qu'ils ont des besoins,
01:06:01 qu'ils ont des besoins,
01:06:04 qu'ils ont des besoins,
01:06:07 qu'ils ont des besoins,
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01:06:14 qu'ils ont des besoins,
01:06:17 qu'ils ont des besoins,
01:06:20 qu'ils ont des besoins,
01:06:23 qu'ils ont des besoins,
01:06:27 qu'ils ont des besoins,
01:06:30 qu'ils ont des besoins,
01:06:33 qu'ils ont des besoins,
01:06:36 qu'ils ont des besoins,
01:06:39 qu'ils ont des besoins,
01:06:43 qu'ils ont des besoins,
01:06:46 qu'ils ont des besoins,
01:06:49 qu'ils ont des besoins,
01:06:52 qu'ils ont des besoins,
01:06:56 qu'ils ont des besoins,
01:06:59 qu'ils ont des besoins,
01:07:02 qu'ils ont des besoins,
01:07:05 qu'ils ont des besoins,
01:07:08 qu'ils ont des besoins,
01:07:11 qu'ils ont des besoins,
01:07:15 qu'ils ont des besoins,
01:07:18 qu'ils ont des besoins,
01:07:21 qu'ils ont des besoins,
01:07:24 qu'ils ont des besoins,
01:07:27 qu'ils ont des besoins,
01:07:31 qu'ils ont des besoins,
01:07:34 qu'ils ont des besoins,
01:07:37 qu'ils ont des besoins,
01:07:40 qu'ils ont des besoins,
01:07:43 qu'ils ont des besoins,
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01:08:12 qu'ils ont des besoins,
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01:08:28 qu'ils ont des besoins,
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01:08:35 qu'ils ont des besoins,
01:08:38 qu'ils ont des besoins,
01:08:41 qu'ils ont des besoins,
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01:08:54 qu'ils ont des besoins,
01:08:57 qu'ils ont des besoins,
01:09:00 qu'ils ont des besoins,
01:09:03 qu'ils ont des besoins,
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01:09:39 qu'ils ont des besoins,
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