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00:00 Nous sommes samedi place à l'Instant Culture de ce 20h.
00:03 Je vous invite à vivre un peu l'ambiance de l'Abyssa de Nzima Kotoko.
00:17 Revoyons ensemble la journée dédiée à la femme, journée à laquelle on prépare les ministres Maria Tukone et Françoise Ormac.
00:25 Elles étaient aux côtés des femmes Nzima Nundiz, Dévi Soyo et Victoria Ngua.
00:31 Les ministres Maria Tukone et Françoise Ormac invitent à la journée de la femme Nzima dans l'Abyssa, édition 2023.
00:41 Une journée placée sous le contrôle de la reine Ngetia Eba II, reine-mère de Nzima Kotoko du Côte d'Ivoire.
00:51 Le mercredi représente sa sortie officielle à l'Abyssa. Ce jour est réservé à la femme Nzima pour le symbole qu'elle représente dans la société.
01:13 A l'honneur, les femmes Ndjwa et Ezoile, au son de leurs dons bolé, chaque femme accompagnée des membres de sa famille témoigne son attachement aux valeurs de l'Abyssa.
01:24 L'implication des femmes à pérenniser l'Abyssa séduit la ministre de la culture et de la francophonie.
01:39 L'Abyssa est une véritable institution culturelle. Je voudrais solennellement indiquer que nous sommes très reconnaissants pour sa contribution au positionnement de notre culture.
01:51 Admiratif des différentes prestations des femmes, la marraine s'est réjouie de l'importance de la femme Nzima, matérialisant ce rendez-vous culturel de la communauté et vitrine du patrimoine culturel ivoirien.
02:05 La femme Nzima constitue à l'image des femmes des autres sociétés ivoiriennes, un maillon fort, un pilier important, une colonne favorisant l'équipe sociale.
02:21 A travers la femme Nzima, je voudrais donner hommage à toutes les femmes du Côte d'Ivoire.
02:27 Transportées par la fille avec la frénésie des sonorités de l'Abyssa, les ministres Maria Tukone et Françoise Remarque, aux côtés de la reine-mère de Nzima Koteka, ont également dansé au rythme des Ndombolis.
02:49 Nous recevons une autre brave dame, amoureuse aussi de la culture, il s'agit de l'écrivaine Nelly Lobue Mendonça. Bonsoir.
02:58 Bonsoir, Mme Gorou.
02:59 Heureuse de vous retrouver.
03:01 Moi également.
03:02 Alors avant tout, nous allons briser un mythe, le burn-out. Dites-nous, est-ce juste une fatigue passagère ou quelque chose de bien plus sérieux, profond ?
03:13 Oui, je dirais que le burn-out est un état d'épuisement physique, émotionnel et mental lié en fait à une situation professionnelle.
03:24 Et c'est une situation très difficile à vivre et…
03:29 C'est une maladie ?
03:31 C'est une maladie. C'est une maladie professionnelle.
03:34 Mme Gorou, comment est-ce que cette maladie se manifeste ? D'abord, je m'intéresse à votre œuvre, parce que ça attire tout de suite l'attention, la couverture de votre livre qui montre une femme qui gravit des escaliers.
03:47 Dites-moi, le burn-out, c'est surtout une histoire de femme ou est-ce un mal universel ?
03:53 Le burn-out touche et les femmes et les hommes. Pour revenir en fait à la couverture, comme c'est le témoignage d'une dame, on a voulu juste matérialiser cela ainsi.
04:08 Donc le burn-out, il touche et les femmes et les hommes. C'est vrai que dernièrement, lors d'un dossier qui est sorti, qui est paru il y a quelques jours au niveau de Fraternité Mata, qui disait que 74% de femmes sont touchées par cette maladie, par ce mal-être-là, malheureusement.
04:31 C'est ce qu'on a aussi abordé dans l'un de nos journaux, le burn-out. Mais vous, vous abordez le burn-out en Afrique. Pourquoi spécifiquement l'Afrique ?
04:40 L'Afrique, parce qu'on n'en parle pas souvent. Je me souviens encore quand j'étais en situation de burn-out, les gens autour de moi me disaient, tu es peut-être sûrement fatiguée, demande des jours de repos, tu vas te reposer.
04:55 Parce que pour eux, burn-out, on ne sait pas ce que ça veut dire en fait. Donc pour la plupart, c'est quelque chose de...
05:04 C'est tabou, c'est ignoré, méconnu ?
05:07 C'est méconnu parce que je me dis qu'on n'en parle pas souvent. On n'en parle pas souvent, il n'y a pas vraiment de sensibilisation. On n'en parle pas souvent.
05:16 Et vous avez décidé justement de sensibiliser vos lecteurs, de nous en parler. C'est votre vie, c'est une tronche de votre vie.
05:22 Vous résumez cela dans un livre qu'on a lu également, "Sais-je pas comme Didi" et "Andiela Diallo".
05:28 On va suivre ensemble ce qu'ils en font comme résumé et on en parle.
05:32 D'accord.
05:33 Sur la voie de l'épanouissement professionnel, le burn-out en Afrique, comment en venir à bout ?
05:39 Et mon journal de vie sont les deux premières sorties livresques de Nelly Lobue Mendonca.
05:45 Ces deux oeuvres autobiographiques relatent l'histoire d'une affranchie des effets du stress au travail.
05:52 Elles contiennent des ateliers pratiques destinés aux personnes souffrant du syndrome du burn-out, état de fatigue intense causé par le stress au travail.
06:01 L'auteur instruit sur l'impact de ce phénomène dont elle a été, elle-même, une victime.
06:07 Une fois la page sombre de cette trajectoire de vie tournée, Nelly Lobue Mendonca s'est engagée à trouver sa voie.
06:14 Grâce au réconfort divin dans la décoration intérieure, l'aménagement d'espace et le désencombrement appris à l'école d'architecture.
06:24 Effectivement, le burn-out, c'est un mal que les gens ne connaissent pas.
06:29 Et donc moi déjà en lisant la préface de l'oeuvre, je me suis un peu retrouvée dedans.
06:35 Donc je pense que c'est bien venu.
06:38 C'est une belle initiative qu'elle a prise de montrer à la face du monde un problème qui se pose dans toutes les administrations.
06:48 Ces deux ouvrages renseignent sur les premiers symptômes du burn-out se manifestant par un stress chronique au travail.
06:55 L'hystérie, la colère, l'auteur décide d'en parler dans son ouvrage parce qu'il détruit des familles, des vies et même des entreprises.
07:05 Voilà, Mme Mendonca, c'est vrai que de façon générale, on a entendu, il y a le stress concernant les symptômes.
07:11 Mais puisqu'il s'agit de votre témoignage, vous dites-nous, quels ont été les signaux d'alarme du burn-out que vous n'aviez pas vu venir,
07:17 mais que vous souhaiteriez que les téléspectateurs puissent prendre au sérieux.
07:22 Merci. Effectivement, dans le cadre d'un burn-out, les signes précurseurs, je pourrais dire, sont la fatigue, la fatigue chronique, si je peux m'exprimer ainsi.
07:34 On est tout le temps fatigué, on est démotivé, on fait des crises d'anxiété, des crises…
07:47 En tout cas, de ce qui me concerne, j'ai vécu tous ces différents maux, jusqu'à avoir des palpitations fréquentes, à avoir également des plaques sur la peau,
08:00 également tout ce qui était remonté gastrique, donc tout ce qui est crise dulcet, des manques de sommeil.
08:11 Mais qu'est-ce qui a favorisé tout ça ? On va dire que les causes sont multiples et diverses.
08:18 Dans mon cas, je peux dire que ce qui a favorisé la situation de burn-out était déjà un déséquilibre au niveau de la vie professionnelle, la vie familiale, également…
08:30 Excusez-moi, quand on parlait des déséquilibres, est-ce que vous pouvez être plus claire ?
08:34 Oui, pour parler des déséquilibres, j'étais plus focus sur mon travail, alors qu'au niveau de ma famille, il y avait des besoins que je devais pouvoir surmonter.
08:49 Il y avait la tension des deux côtés, vous voulez dire ?
08:51 Il y avait la tension des deux côtés et également, il y avait des situations particulières de maladie que je vivais dans ma famille,
08:58 donc c'était vraiment un peu tiré de partout, donc ça a également un peu joué aussi.
09:05 On peut parler aussi de l'insuffisance d'organisation, également, parce qu'avec plusieurs projets en même temps, s'il y a un manque d'organisation, on peut également faiblir.
09:17 Et je veux surtout rajouter que, en ce qui me concerne aussi, il y avait un manque de confiance en soi,
09:23 parce que quand on n'a pas confiance en soi, c'est difficile de dire non. On prend tout, on veut tout faire en même temps et on succombe malheureusement.
09:31 Et à quel moment vous avez pris conscience que vous étiez au bord du burn-out ?
09:37 J'ai pris conscience que j'étais en situation de burn-out lorsque j'étais très souvent à l'hôpital, très souvent malade, très souvent manque de sommeil.
09:54 Donc ça m'a interpellée, je me suis rendue, je suis allée voir en fait le médecin d'entreprise qui m'a dit "Attention, ça peut être un cas de burn-out, il faudrait voir un spécialiste".
10:05 Et c'est comme ça que je me suis rapprochée du spécialiste qui a diagnostiqué une situation de burn-out aggravée malheureusement de dépression.
10:14 Et donc vous étiez au bord même de la dépression ?
10:16 Oui, malheureusement.
10:17 Donc comment vous avez remonté la pente ?
10:20 C'est une grâce de Dieu, c'est une grâce de Dieu déjà, parce que j'ai pu déjà m'en rendre compte et j'ai pu être prise en charge.
10:31 Et dans la prise en charge, c'est une prise en charge psychologique avec des spécialistes et également un suivi avec du coaching en fait.
10:42 Les deux assemblées m'ont permis aujourd'hui de pouvoir renaître de mes cendres comme on dit.
10:50 Et quelles ont été donc les conséquences sur votre travail, sur votre vie professionnelle ?
10:56 Les conséquences sur la vie professionnelle ?
10:59 Est-ce que cela se ressentait dans votre milieu professionnel comme familial ?
11:03 Au niveau professionnel, j'étais démotivée, j'avais plus envie d'aller travailler.
11:09 Le matin quand je me levais, j'étais en larmes, je pleurais à tout moment.
11:16 C'était difficile même de se vêtir correctement pour se rendre à son travail.
11:23 C'était devenu très pénible et j'ai commencé à me renfermer en fait sur moi-même,
11:32 qui auparavant, quelqu'un d'assez ouverte, assez taquine et tout ça.
11:40 J'ai commencé à me renfermer sur moi-même, malheureusement.
11:43 Et au niveau familial, c'était des crises de colère, des crises d'anxiété avec les enfants.
11:49 Il fallait crier sur les enfants, il fallait crier sur tout le monde.
11:53 Malheureusement, c'était très difficile.
11:55 Il y avait une désorganisation à tous les niveaux.
11:57 Alors, quel conseil pratique pourriez-vous partager à nos téléspectateurs qui vous regardent,
12:02 pour mieux gérer le stress au jour le jour ?
12:04 Là, vous parlez de charges au niveau du travail qui étaient quand même assez denses.
12:09 Comment est-ce que vous gérez donc tout ce stress pour ne pas être au bord du burn-out par exemple ?
12:14 Je pense qu'on devrait parler effectivement, comme vous le dites, de prévention.
12:19 Il faut beaucoup de prévention en fait, parce que c'est même pas de quoi il s'agit.
12:25 Les gens souffrent, ils ne savent pas mettre un nom sur ce qu'ils vivent.
12:28 Donc, si on part sur la base de la prévention, la prévention se fera, je pense,
12:34 enfin je me dis que normalement la prévention devrait se faire à deux niveaux.
12:39 Déjà, au niveau de l'employeur, qu'on puisse faire des campagnes d'information,
12:45 des campagnes de sensibilisation sur le burn-out en lui-même.
12:49 Attirer donc l'attention sur des signes.
12:52 Quels signes par exemple, qui devraient nous alerter automatiquement ?
12:55 D'accord, des personnes qui sont très souvent malades par exemple,
13:00 qui ont un taux d'absentéisme assez élevé.
13:05 Et au niveau même de la personne en tant qu'employée, salariée,
13:11 la personne devrait avoir une meilleure organisation, avoir une bonne santé physique,
13:18 donc prendre soin de soi, avoir des moments de qualité avec sa famille, avec ses proches,
13:23 avoir une vie sociale, communautaire et spirituelle, parce que c'est très important.
13:29 Merci beaucoup Mme Mendoza. C'est un mal dont il faut en parler,
13:35 surtout il faut le prendre au sérieux, parce que vous l'avez dit, vous étiez au bord de la dépression,
13:40 Dieu merci, vous en êtes sortie aujourd'hui.
13:43 À la grâce.
13:44 Et vous nous parlez aujourd'hui, vous nous donnez des conseils, vous avez le sourire,
13:48 vous l'avez dit, ça a brisé cette confiance en vous, mais vous avez commencé à vous restaurer.
13:55 Merci, merci d'avoir partagé cette expérience.
13:57 Et je recommande cet ouvrage sur la voie de l'épanouissement professionnel,
14:02 le burn-out en Afrique, comment en venir à bout.
14:05 Nous l'avons donc entendu, le burn-out n'est pas une fin, mais un signal d'alarme
14:10 pour reprendre les règnes de notre vie professionnelle face à l'adversité.
14:14 L'espoir demeure notre plus fidèle allié, alors gardons la foi et sourions à la vie,
14:19 soyons toujours joyeux. Voilà.
14:21 Vous restez pour le moment avec nous, c'est la fin de ce journal, mais ne décochez surtout pas,
14:25 vous allez suivre tout à l'heure votre télé-réalité 1 à 12, saison 4, c'est sur RTI 1.
14:31 Et demain, 20h, vous avez rendez-vous avec Fatou Fofana.
14:35 Prenez soin de vous et surtout de vos proches, et puis sourions à la vie.
14:40 [Musique]